Grimoald
[A l'approche de noël 1453, dans l'appartement des Lefebvre]
Des tapisseries richement ornées aux mur, un parquet en chêne massif qui grince au moindre remuement d'orteil, quelques bûches qui flambent dans la grande cheminée du salon où sont disposés en cercle quelques magnifiques fauteuils. Sur les murs, les portraits des ancêtres. Il ne souriait point. Ils étaient là, immortalisés dans leur posture la plus grave, semblant juger les moindres faits et gestes des générations suivantes.
L'appartement, le grand appartement des Lefebvre, dans un quartier ma foy plutôt propre de la bonne ville auvergnate de Thiers.
Il faisait bon vivre chez les Lefebvre. On y manquait de rien, surtout pas d'or même si on ne le montrait pas trop. A l'extérieur, on affichait une sobriété presque froide. La famille avait réussi, le grand-père le répétait assez : "il n'y a plus de serviteurs dans la famille depuis quatre générations".
La famille ne devait rien à l'aristocratie, le grand-père était fier de sa condition d'honnête bourgeois et ne convoitait aucunement de terres. Dans la famille, on aimait pas les nobles, on vivait entre gens instruits, et fortunés, et moralement correcte.
Aussi, la famille et Auguste Lefebvre en particulier, sans parler de la tante Cunégonde, avait très mal pris le fait qu' Elena Lefebvre, la mère du jeune Grimoald, épouse un vieux nain, brigand notoire de surcroît, qui l'avait abandonné du jour au lendemain sans plus laissé de nouvelles. Elle avait donné naissance à un nain, ce jeune garçon à bouclette blonde qui avait pas loin de onze printemps et qui buvait, en compagnie de sa cousine Elisabeth, sa tasse de lait chaud dans le petit salon bleu : le salon des enfants.
Dans le salon aux portraits - c'est ainsi que l'on appelait la pièce principal - où crépitait quelques bûches dans l'âtre, il y avait la tante Cunégonde, Auguste Lefebvre, le vieux chef de famille. Il y avait aussi sa femme bonne et vielle femme, Adèle Lefebvre, une mamie gâteau comme on en fait plus.
Qui sait ce qu'ils pouvaient bien se raconter...
[Dans le salon des enfants...]
Le jeune blondinet nommé Grimoald sirotait sa tasse de lait chaud préparer avec amour par leur très chère grand-mère.
Si elle veillait au grains sur leur éducation, elle était néanmoins la plus douce et la plus affectueuse des grand-mères.
Mais ne parlons pas trop de la vieille épouse de ce cher Auguste. Elle est dans le salon des portraits.
Concentrons-nous sur les deux enfants....
Le nain l'observe... Il ne sait pas trop quoi dire...
Sa maman n'était pas avec lui, il était un peu perdu. C'était pas facile de l'arracher à sa mère. Il était toujours collé à elle.
Mais là, il était tout seul, et il devrait passé ces deux semaines ici, avec ses grand-parents et sa cousine Elisabeth... Et il ne savait pas trop quoi lui dire.
Après un long instant de silence, il finit par lâcher : "C'est... bientôt l'heure du dîner..."
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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Des tapisseries richement ornées aux mur, un parquet en chêne massif qui grince au moindre remuement d'orteil, quelques bûches qui flambent dans la grande cheminée du salon où sont disposés en cercle quelques magnifiques fauteuils. Sur les murs, les portraits des ancêtres. Il ne souriait point. Ils étaient là, immortalisés dans leur posture la plus grave, semblant juger les moindres faits et gestes des générations suivantes.
L'appartement, le grand appartement des Lefebvre, dans un quartier ma foy plutôt propre de la bonne ville auvergnate de Thiers.
Il faisait bon vivre chez les Lefebvre. On y manquait de rien, surtout pas d'or même si on ne le montrait pas trop. A l'extérieur, on affichait une sobriété presque froide. La famille avait réussi, le grand-père le répétait assez : "il n'y a plus de serviteurs dans la famille depuis quatre générations".
La famille ne devait rien à l'aristocratie, le grand-père était fier de sa condition d'honnête bourgeois et ne convoitait aucunement de terres. Dans la famille, on aimait pas les nobles, on vivait entre gens instruits, et fortunés, et moralement correcte.
Aussi, la famille et Auguste Lefebvre en particulier, sans parler de la tante Cunégonde, avait très mal pris le fait qu' Elena Lefebvre, la mère du jeune Grimoald, épouse un vieux nain, brigand notoire de surcroît, qui l'avait abandonné du jour au lendemain sans plus laissé de nouvelles. Elle avait donné naissance à un nain, ce jeune garçon à bouclette blonde qui avait pas loin de onze printemps et qui buvait, en compagnie de sa cousine Elisabeth, sa tasse de lait chaud dans le petit salon bleu : le salon des enfants.
Dans le salon aux portraits - c'est ainsi que l'on appelait la pièce principal - où crépitait quelques bûches dans l'âtre, il y avait la tante Cunégonde, Auguste Lefebvre, le vieux chef de famille. Il y avait aussi sa femme bonne et vielle femme, Adèle Lefebvre, une mamie gâteau comme on en fait plus.
Qui sait ce qu'ils pouvaient bien se raconter...
[Dans le salon des enfants...]
Le jeune blondinet nommé Grimoald sirotait sa tasse de lait chaud préparer avec amour par leur très chère grand-mère.
Si elle veillait au grains sur leur éducation, elle était néanmoins la plus douce et la plus affectueuse des grand-mères.
Mais ne parlons pas trop de la vieille épouse de ce cher Auguste. Elle est dans le salon des portraits.
Concentrons-nous sur les deux enfants....
Le nain l'observe... Il ne sait pas trop quoi dire...
Sa maman n'était pas avec lui, il était un peu perdu. C'était pas facile de l'arracher à sa mère. Il était toujours collé à elle.
Mais là, il était tout seul, et il devrait passé ces deux semaines ici, avec ses grand-parents et sa cousine Elisabeth... Et il ne savait pas trop quoi lui dire.
Après un long instant de silence, il finit par lâcher : "C'est... bientôt l'heure du dîner..."
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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")