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[RP] Enfant, si tu savais

Amellia
Voila des semaines que Della travaillait les lettres avec Amellia. Une chose qui commençait plus ou moins à rentrer c'est l'alphabet et même si la fillette avait du mal à former les lettres, elle savait les reconnaitre et les prononcer. La fillette avait même une petite chanson pour les retenir, elle chantait tout le temps..... de toute façon.

Nouvelle épreuve pour aujourd'hui tenter d'écrire son prénom. Chose pas facile mais amusante, écrire son prénom c'était génial en fin de compte. Della lui montrait les mouvements des lettres, c'était amusant encore plus avec la main de della sur la sienne. Spontanément l'enfant posa un bisou sur la main de la jolie Della, elle apprenait beaucoup avec elle, sur les façons de faire et de comprendre le respect des choses.

L'exercice fini, sa préceptrice lui proposa alors de lui trouver une nounou ou dame de compagnie. Amellia souria, elle aimait bien être entourée et qu'on s'occupe d'elle, mais une angoisse persistait celle qu'on l'abandonne.


Oui je veux bien. Ca serait rigolo.

Ses bouclettes lui chatouillait le nez et l'enfant se frotta vigoureusement les narines pour éviter d'éternuer. Amellia se remis au fusain et entrepris un coloriage un peu vigoureux pour la plume...
Della
Hé bien, je suis ravie que tu apprécies mon idée, Amellia.
Je vais de ce pas rédiger une annonce pendant que tu termines ton travail.


Della avait lâché la main de l'enfant, la laissant libre de continuer son écriture, seule et la main frôla la tête de l'enfant, en une délicate caresse.

Chacune à son pupitre, on aurait pensé se trouver parmi des copistes !


Citation:
A celles et ceux qui liront ou se feront lire ce qui suit !

Le bonjour vous va !


Nous recherchons une personne de confiance pour entrer au service d'une jeune fille âgée de sept ans.
Cette personne devra connaître les bonnes manières et les bons usages, elle saura comment s'y prendre avec les enfants. Elle sera honnête et droite ainsi que aristotélicienne pratiquante.
L'enfant s'appelle Amellia et est pupille de la Vicomtesse Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor, elle réside à Seignelay, chez la Vicomtesse.
Les gages seront en rapport avec la qualité des services de la personne.

Toute personne intéressée peut se faire connaître à la Vicomtesse.

Qu'on se le dise !

DdlMdAE.


Lorsqu'elle eut terminé son annonce, Della la lut à Amellia, puis : Qu'en penses-tu ? Voudrais-tu que j'ajoute quelque chose ?
A peine ces paroles dites, Della croisa les doigts intérieurement, espérant que Amellia ne demanderait pas quelque chose d'impossible...
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Antoine_de_cosne
Antoine s'en retournait au chateau, comme promis à Amélia et à son amie désormais Vicomtesse, une belle poupée de cire et de chiffon dans sa musette, ainsi qu'un livre qu'il avait tout spécialement choisi pour l'enfant.

Il aperçu l'affiche et quoique non encore baptisé, se dit qu'il avait les qualités exigées pour postuler auprès de Della comme précepteur, et se mettre au service de la fillette qu'il avait dès leur rencontre prise en grande affection.

Il se fit annoncer au chateau, auprès de ses deux amies et prépara son fort beau conte... et sa raquête auprès de Della, espérant fort qu'elle accepterait ses services !
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Amellia
Amellia souria en écouta Della. Tout à fait le style d'une annonce noble! Ca la faisait rire ces tournures de phrases qu'elle comprenait à moitié. Fallait-il rajouter quelque chose? Bonne questions, Amellia pris le temps de réfléchir un instant....

Il faut qu'elle sache faire des gateau ma nounou! Et qu'elle aime jouer à la poupée aussi.

Le regard fixé sur Della pour attendre le verdict du rajout ou pas.... Pendant qu'un vallet Fit annoncer Antoine. Le sourire s'afficha à nouveau sur le visage de l'enfant qui commencer à sautiller de partout.

Tu crois qu'il revient avec une poupée????

L'excitation mélangée à la curiosité envahissait la pièce tant Amellia déversait sa spontanéité enfantine. Elle tournoyait de ci de là, applaudissait parfois de hate de le voir. S'approchant d'une fenêtre pour voir si elle ne le verrait pas arriver, puis jetait de bref coup d'oeil à la porte, guettant le moment où il entrerait.
Della
Ouf, son souhait avait été exaucé ! Les demandes de l'enfant étaient bien normales, à son âge.
Della lui répondit d'un ton très sérieux.


Oh oui, bien sûr ! C'est tout à fait important.

Plume trempée dans l'encrier et ajout donc, avant une nouvelle lecture à voix haute.
Citation:
A celles et ceux qui liront ou se feront lire ce qui suit !

Le bonjour vous va !


Nous recherchons une personne de confiance pour entrer au service d'une jeune fille âgée de sept ans.
Cette personne devra connaître les bonnes manières et les bons usages, elle saura comment s'y prendre avec les enfants. Elle sera honnête et droite ainsi que aristotélicienne pratiquante.
L'enfant s'appelle Amellia et est pupille de la Vicomtesse Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor, elle réside à Seignelay, chez la Vicomtesse.
Les gages seront en rapport avec la qualité des services de la personne.

Toute personne intéressée peut se faire connaître à la Vicomtesse.

Qu'on se le dise !

DdlMdAE.

PS : il s'agira aussi de savoir faire des gâteaux et de bien traiter les poupées.


Della sourit avec tendresse en voyant la petiote sautiller comme une puce, à l'annonce de l'arrivée d'Antoine.

Elle donna ordre d'introduire le visiteur en terminant, à l'adresse de Amellia :
Je suis certaine qu'il l'a apportée.

Puis, Antoine étant là : Bonjour messire Antoine.
Et un regard sur l'enfant, pour l'inviter à saluer bien comme il fallait le sieur.
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Antoine_de_cosne
Antoine eu un sourire complice à l'égard de Della.

Bonjour Dame Della...ou mon amie Della.
Et bonjour petite demoiselle...met tes mains devant tes yeux, j'ai quelque chose pour toi, mais je crois que tu sais ce que c'est...


Il regarda la petite Amélia obeir, en trichant quelque peu, les yeux brillants à travers ses doigts écartés et sorti la poupée de sa musette.



Tu peut regarder !

Et il attendit la réaction de l'enfant en en profitant pour aller parler à Della.

J'ai vu que tu cherchais quelqu'un pour s'occuper d'Amelia, et j'ai pensé que...on s'entend bien tous les deux je crois...
Et je ne suis point mauvais cuisinier et je sais jouer à la poupée !


Antoine sourit, puis repris son sérieux et ajouta anxieux tant il tenait à s'occuper de l'enfant :
En revanche, je ne suis point baptisé...
Je pensais attendre que Colombe soit diacre pour se faire car cela nous aurait fait plaisir à tous deux, mais ma foi est réelle.
Est ce que c'est un gros problème Della...je sais que cela conviendrait mieux, mais j'adore ta pupille....


Antoine regarda Della, attendant son verdict...
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Amellia
Della lui avait demander d'accueillir le messire Antoine comme elle lui avait appris la dernière fois. Réfléchit, réflechit petite Amellia......zut elle avait presqu'un peu oublié. La fillette inclina la tête cérémonieusement et avec précision et dans un sourire immitant presque parfaitement Della, elle s'avança vers le sieur en forçant une démarche qu'elle voulait légère et gracieuse comme son mentor :DELLA!

Bonjour sieur Antoine. Bienvenue!

Arf c'était pas trop ça à en voir les lèvres souriantes retenant un rire qui se voulait explosif.
Fermer les yeux.....elle aimait déjà pas trop ça, dormir tout ça.... des histoires de petits et Amellia se considérait tout sauf petite. Mais là c'était pour la surprise, rooooo elle n'y tenait plus. Ses mains masquèrent très mal ses yeux laissant de larges trous pour guetter les faits et gestes d'Antoine. Les pupilles brillante de la pupille même, traduisait son exitation immense. Et lorsqu'elle pu ouvrir les yeux elle courru voir la poupée. L'enfant aurait pu se jeter au cou du messire mais elle se méfiait encore et toujours de la chose étrange qu'est l'adulte. La poupée était magnifique et l'enfant l'attrapa avec douceur malgré son tempérament tornade. Elle cassait souvent les choses, faisait tomber tout un tas d'objets sur son passage, ne connaissait pas trop la douceur sauf pour l'exeption ultime: les poupées. Un réflexe d'enfant qui manque cruellement d'amour, elle berça sa poupée, comme si elle se berçait un peu aussi. Puis s'assit dans un gros fauteuil pendant que les adultes discutèrent ensemble. Et même si les voix était basses, à l'age d'Amellia on a l'ouï fine surtout quand on parle d'elle. Faisant mine de chercher un prénom à sa poupée, l'oreille était tendu vers les propos d'Antoine. Elle avait jamais vu de nounou masculine et ça la faisait doucement sourire et même rire.
L'enfant riait toute seule maintenant s'imaginant antoine dans une tenue de nourrice. Et avec tout ça elle n'avait pas remercier le gentil messire.
[/img]
Della
Amellia était une enfant particulièrement douée. Elle savait très bien joué avec les sentiments et elle ne s'en priva pas lorsque la poupée se trouva calée entre ses bras.
Della ne l'avait pas quittée des yeux, et lorsque le visage de l'enfant s'était illuminé devant la poupée, la Vicomtesse fut tout émue.
Elle en vint à se réjouir de voir cette même mine réjouie sur le visage de son fils lorsqu'il recevrait sa première épée en bois. Mais cela n'était pas encore pour tout de suite.

Amellia s'occupa de son cadeau et Della, elle, s'occupa du visiteur.
Tous deux s'assirent et la conversation fut lancée, sur la fameuse annonce qui allait bientôt paraître.


Cher Antoine, je ne doute pas que vous soyez un excellent précepteur et que ma pupille apprendra avec vous, non seulement la lecture mais aussi l'amour des ouvrages.
Je vois également que vous semblez l'adorer et cela me touche énormément de savoir que l'enfant puisse avoir autour d'elle autant d'amour et d'attention.
Cependant...cette recherche ne concerne pas un précepteur puisque vous l'êtes déjà, cette recherche vise à trouver pour Amellia, une personne qui pourrait en prendre soin lorsque je ne puis être ici, à Seignelay. J'ai besoin d'une damoiselle qui soit là pour s'occuper d'elle en mon absence. Je sais que vous feriez un excellent messire de compagnie, mais cela n'est pas conventionnel. Amellia a besoin de vous, et je souhaite que vous restiez proche d'elle. Elle a aussi besoin d'une jeune fille. Comprenez-vous ?


Della saisit l'annonce qui allait être affichée.
C'est en ce sens que ceci est rédigé.

Un sourire à Antoine, un regard vers Amellia.
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Antoine_de_cosne
En entendant ces douces paroles, Antoine ne put s'empêcher de décocher un charmant sourire à Della... et fit un clin d'oeil complice à Amelia.
Il ne pouvait bien sûr lui confier l'envie qu'il avait d'avoir un jour une petite fille semblable à elle...
Mais il ressentait un grand amour, presque paternel mais également celui d'un ami pour l'enfant qui jouait avec sa poupée.

Il lui sourit...

Lui as tu choisis un nom petite demoiselle ?
Puis il pris l'air sérieux, autant qu'il le pouvait.

Je vais te raconter aujourd'hui la belle histoire des chaussons ensorcelés...
Puis nous commencerons à apprendre à lire, cela te sera fort utile tu sais !
Mais écoutes déjà cette histoire...






L'île avait-elle déjà émergé de la douce Loire qui maintenant la berce? On dit qu'à la place de la jolie petite ville de Decize s'étendait, en ce jadis si lointain qu'on ne sait où le fixer, les domaines du comte Gontran de Colomban Raveau. Nous ne répondons pas du titre et du nom, que nous conserverons pour la commodité du récit. Le répertoire de ces vieilles généalogies légendaires est bien mal tenu!

Le comte et la comtesse avaient une fille, Marie-Agathe, et c'était, lorsque notre histoire commence, leur seul enfant vivant. Les autres, des garçons, étaient morts sur les champs de bataille.

Marie-Agathe était jolie, obéissante, affectueuse, elle savait un peu lire et écrire, pas trop.. Avec tout ça, riche héritière! On imagine que les prétendants à sa main ne manquaient pas. Mais ses parents trouvaient toujours prétexte à refuser les meilleurs partis. Elle était leur joie du coeur et des yeux. D'ailleurs, il ne semblait pas que Marie-Agathe, qui ignorait ces démarches, eût eu chagrin d'abandonner le monde merveilleux de l'enfance.

Les soucis commencèrent cet été-là... Et enveloppés de quels mystères! Lourds de quels insondables dangers!

Écoutez plutôt :

Un matin, sa dévouée gouvernante constata avec stupeur l'usure des mignonnes chaussures que Marie-Agathe avait portées la veille pour la première fois! Pourtant, elle l'avait vue les ranger, comme d'habitude, au pied de son lit!

Combien d'heures, combien de kilomètres avait-il fallu pour les détériorer à ce point? Elles n'avaient même plus de semelles! Marie-Agathe était-elle donc atteinte de cette maladie qui vous tire du lit malgré vous et vous fait marcher au bord des précipices, à l'arête des toits? Et l'on doit se garder d'intervenir, un simple contact, un mot, pouvant provoquer la mort de l'inconscient équilibriste!


Dame Juliette. en larmes, voulut se précipiter auprès des infortunés parents.

Le regard de Marie-Agathe, entre ses paupières, l'immobilisa. Puis, cette supplication, une supplication qui était à peine un souffle :

- Ne... dis... ne dis... rien!
- Ma colombe! s'écria la quinquagénaire. Que s'est-il passé?

Mais la fillette, visiblement exténuée, ne put qu'esquisser un mouvement de tête avant de tourner vers le mur son joli visage.

Julitte, qui n'avait jamais su lui résister, cacha les petits souliers détériorés et les remplaça par une paire toute neuve, qui était encore neuve lorsque Marie-Agathe se déchaussa le soir.

Au matin suivant, les beaux petits souliers n'avaient plus de semelles. Prudemment, dame Julitte découvrit les pieds de Marie-Agathe. Ces pauvres petits pieds - il y a deux jours si gracieux! - apparurent eux aussi meurtris, déchirés. La lourde larme que ne retint pas la bonne gouvernante, en tombant sur la cheville enflée arracha une plainte à la dormeuse qui s'éveilla et, ramenant les draps avec une surprenante colère :

- Je t'ai dit que cela n'était pas ton affaire!

Comme elle avait changé!

Rabrouée et douloureuse, Julitte, comme la veille, emporta les petits souliers mis à mal pour les remplacer par une nouvelle paire toute neuve.

Et le matin suivant, au pied du lit où reposait Marie-Agathe exténuée, faisaient tache deux petits tas de cuir.

Il n'était plus possible de tromper la vigilance des infortunés parents. De jour en jour, la fatigue creusait les traits de la fillette et elle avait perdu sa démarche légère, paraissant souffrir à chaque pas.

Mais les plus pressantes et les plus tendres questions ne parvenaient pas à rompre son mutisme. Quel terrible secret lui fermait la bouche?

Et comment pouvait-elle quitter le château la nuit, à l'insu des siens et de la garde en faction?

Tout fut tenté pour la surprendre. Curieusement, elle s'y prêta volontiers jusqu'à admettre que s'organisât, dans sa chambre même, autour de sa couche, du soir au matin, une véritable veillée d'armes!

Mais le matin venu, les veilleurs les plus intrépides dormaient et, au pied du lit, semblant se moquer d'eux, les petits souliers informes.

Le comte recourut aux grands moyens : il fit savoir par voie de héraut qu'il donnerait sa fille à qui résoudrait l'énigme de ses sorties nocturnes.

Ce fut une belle ruée! On y voyait de grands seigneurs, on y voyait le fils du meunier, on y voyait un tailleur de pierre, un vendeur d'orviétan, un montreur d'ours, de riches prêteurs et de pauvres journaliers.

Tous durent y renoncer, et ce fut avec un amer pessimisme que le comte reçut la candidature du jeune marquis Hubert de Dié de la Flèche. Mais le jeune marquis, frais revenu de la guerre, semblait avoir plus d'un tour dans son sac. Outre une raison toute personnelle de vouloir l'emporter.

- Je réussirai, Monsieur, dit-il au comte qui hochait tristement la tête. Je réussirai, car mon coeur est pur et j'aime Mademoiselle votre fille plus qu'aucun autre ne s'en peut vanter.

Minutieusement, il se fit expliquer tout ce qu'il était possible d'expliquer, et le comte énuméra les précautions prises.

La garde doublée aux créneaux, dans la grande salle du bas, aux commandes du pont-levis, le guet aux portes de la jeune fille et dans sa chambre même.

Ainsi renseigné, le jeune marquis appela son valet fidèle, Renaud, qui l'avait accompagné, et il lui confia un message. Aussitôt, le valet fidèle partit au grand galop sur le plus rapide alezan des écuries du comte. La nuit commençait à embrumer la campagne quand il revint et remit à son jeune maître un mystérieux sachet.

A quoi bon vous le cacher? Renaud s'était rendu auprès d'une gracieuse dryade à qui son maître avait sauvé la vie en interdisant que fût abattu le hêtre superbe qui la retenait dans ses branches. Comme toute fée, les dryades peuvent être rancunières, mais reconnaissantes elles le sont toujours. « Souviens-toi de moi qui ne t'oublierai pas, avait dit la dryade à Hubert. S'il m'était donné de t'aider à mon tour... »

Au château, la veillée réunissait, ce soir-là, autour de la couche de MarieAgathe, sa mère, deux servantes et dame Juliette. Du côté des hommes : le comte, trois soldats, armés jusqu'aux dents, un jeune piqueur, d'une vivacité de singe, et donc, le chevalier.

Minuit! A l'éclat mouvant des lampes, on distingue, sous ses couvertures de soie, la forme immobile de Marie-Agathe. Chez les veilleurs aussi, la vie paraît suspendue. D'abord, il y avait eu un toussottement réprimé... un froissement d'étoffe... le choc d'une arme dont le bruit s'élargissait dans le silence réprobateur, comme, dans l'eau, les cercles que trace la chute d'un caillou. Ces notes diverses se confondirent en une orchestration sonore. Les veilleurs ne veillaient plus. Ils s'étaient endormis. Pas tous, notre chevalier gardait les yeux bien ouverts. Il portait sur sa poitrine le mystérieux sachet rapporté par Renaud.

Mais il ne tarda pas à comprendre qu'il devait feindre d'avoir, comme les autres, sombré dans le sommeil. Car Marie-Agathe, soulevée sur un coude, examinait sa garde vaincue. Rassurée, elle rejeta ses couvertures de soie et apparut tout habillée. Pauvre dame Juliette! Elle n'en croirait pas ses yeux!

La jeune fille, avec un soupir triste, mit ses chaussures neuves, brillantes comme des souliers de bal. Ensuite, elle s'assit devant son miroir, arrangea ses cheveux en une haute coque entourée d'un léger diadème de diamants et de saphirs. Les gestes las, de plus en plus las, elle se drapa, s'ennuagea plutôt d'un voile lumineux et bleuté comme les pierres de sa coiffure.

Des coups légers résonnèrent qu'elle ne parut pas entendre et Hubert craignit un instant que ce fût le bruit de son coeur qui cognait, cognait.

Les coups devinrent plus forts.

Avec un autre soupir triste, Marie-Agathe déplaça la table qui occupait le centre de la pièce sur un étroit tapis, qu'elle retira. Puis sa fine main trop diaphane fit glisser l'une des lames du parquet. Une trappe s'ouvrit livrant passage à trois ravissantes créatures. Hubert comprit qu'elles étaient fées. De vaporeuses mousselines tendrement colorées frémissaient et s'irisaient à chacun de leurs mouvements.

- Tu as bien tardé à ouvrir! fit l'une. On voit que ton temps n'est pas compté!
- J'aurais tellement voulu... ce soir... ne pas vous accompagner!
- Nous nous en doutions! ricana une autre.
- Le beau soldat est revenu de guerre! chantonna la troisième.
- N'ai-je pas le droit d'aimer et d'être aimée?

Le métier des armes est une haute école de maîtrise de soi. Hubert eut la force de se contenir.

Et le vaporeux quatuor disparut. La trappe se referma... pour s'ouvrir de nouveau une ou deux minutes plus tard sous les doigts du chevalier. Une échelle y était accrochée.

Il arriva au dernier barreau, plongeant dans une obscurité épaisse, mais il distingua sur sa droite une lueur blafarde au fond du couloir dans lequel il s'engagea et qui, tout suintant, devait s'enfoncer sous les douves du château.


À chaque pas, il manquait glisser et il se sentait frôler par il ne savait quoi de vivant qu'il dérangeait. Des rats? D'autres bêtes de ténèbres? Était-il possible que Marie-Agathe eût suivi ce chemin? Il aurait dû se jeter plus vite a sa suite et la retenir. Tout à coup, à la blafarde lueur succédait une atmosphère de crépuscule, violet et lourd comme un deuil, et où s'élevaient des arbres de métal. Sous le vent incessant, leurs feuilles tintaient d'un tintement grêle qui faisait mal. Mais de tout cela, le chevalier eut à peine conscience, sous le choc d'une vision combien plus incroyable : dans l'espace circulaire formé par les arbres sans vie, Marie-Agathe et les visiteuses de la nuit dansaient, dansaient en silence. Elles dansaient et leurs cavaliers, cornus, avec des pieds de chèvre, se les passaient tour à tour. C'était plus qu'il n'en pouvait supporter. Fonçant dans la mêlée, il en arracha Marie-Agathe, Marie-Agathe qui s'écriait, d'un air de douce extase :

- Enfin! Vous êtes venu! Demain, il eût été trop tard.

Tandis que, tout soudain, s'effaçaient l'enclos maléfique, ses démons et ses fées, pour laisser place à une pénombre sans mystère.

Ce fut presque avec aisance que le hardi chevalier, portant son cher fardeau, refit en sens inverse le parcours de tout à l'heure.

Marie-Agathe avait été victime de trois méchantes fées, jalouses de sa beauté! Elles étaient belles, elles aussi, seulement elles ne l'étaient plus que de minuit à l'aube, où elles redevenaient laides à faire peur. Telle avait été la sentence du Grand Tribunal des Fées pour les punir d'avoir mésusé de leurs grâces naturelles. Et, de ces quelques heures de beauté, elles ne pouvaient profiter que sous terre. Elles qui avaient tant aimé la danse, sur les grandes pierres plates des prairies, par les fluides soirs de lune, entre les bras de quelque beau sylphe, étaient condamnées à n'avoir pour partenaires que ces diables hideux. Elles crurent supporter mieux leur triste sort en se donnant une compagne d'infortune et choisirent Marie-Agathe. Pour obtenir qu'elles les suivît et n'en dît rien, elles la menacèrent de se venger sur ses parents. Par amour filial, la jeune fille obtempéra et garda son affreux secret. Chaque nuit, elle devait répondre à l'appel des fées mauvaises et danser, danser, jusqu'à l'usure de ses semelles, emportée par les faunes. Seul un homme assez habile pour en percer le mystère, et assez courageux pour en braver le danger, pouvait mettre fin à son supplice. A condition, encore, qu'il ne se fît pas trop attendre. Passé le délai fixé par ses ennemis, Marie-Agathe ne pourrait plus être sauvée. Or, ce délai expirait le soir même où l'amoureux chevalier interrompit le bal d'enfer.

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Amellia
Toujours avec la poupée sous le bras et comprenant que le messire ne pourrait pas être la nounou elle se rapprocha de lui. Il commença alors à lui raconter une histoire de féés et de princesse très belle. Le genre d'histoire qui passionnait l'enfant et qui pourrait ravir toutes les petites filles.

C'est un peu comme moi...

Le messire lui proposa aussi d'apprendre à lire. Mais pour apprendre à lire il fallait connaître l'alphabet et la fillette commençait à peine à le connaitre.

Peut-tu m'apprendre à écrire mon prénom?

Ecrire et lire lui faisait un peu peur et elle était dévenue feignante aussi. Résultat d'un manque total d'étucation que Della tentait de résoudre comme elle le pouvait. Le fait qu'Antoine soit un messire impressionnait la fillette et son coté enfant pourri gaté et parfois un tentiné capricieuse ne ressortait donc pas. Les dames étaient nombreuses à tomber sous le charme de l'enfants aux boucles blondes et aux yeux azur d'une innocense certaine. Toutefois rare étaient les hommes qui se prenaient d'affection pour elle et qui voulaient s'occuper d'elle. Amellia n'était donc pas indifférente à la bonté et l'amour certain pour Antoine. Les enfants sentent la façon dont on les regarde, la façon dont on les considère et la façon dont on les porte dans les coeur. La gamine sentait que le percepteur était quelqu'un de particulier, et malgré elle, elle y voyait déjà une image paternelle qui lui manquait tant.

Ma poupée s'appèlera Della.

Un regard d'admiration devant la prestance de la vicomptesse et un sourire envers elle.
Antoine_de_cosne
Antoine sourit en entendant le nom de la poupée...
Il se pencha vers Amelia et lui chuchota à l'oreille tel un secret :


Excellente idée !
J'aurais choisit le même nom, cela va lui faire très plaisir tu sais !


Alors, oui je vais t'apprendre à écrire ton nom !
Mais il faut d'abord apprendre à reconnaître les lettres !
Ce n'est pas difficile tu verras...

Ceci est l'alphabet, ce sont toutes les lettres utiles pour faire les mots, regarde !



Antoine sorti des cubes avec les lettres de sa musette.

Tu vois pour écrire AMELIA, il nous faut un A forcément...puis un M et un E pour faire ME, un L et un I qui font LI puis encore un A !
Et voici A ME LI A !

Tu as compris ?


Antoine sourit à sa petite élève, en s'assurant qu' elle suivait ses explications...
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Amellia
L'alphabet, elle commençait à le connaitre. Du moins jusqu'à la lettre R. Amellia toute fière montra de son petit doigt chaque lettre qui correspondait à ce qu'elle prononçait:

A...B...C...D....E....F....G....H....I....J.....K....L.....M....N.....O....P.....Q....R...........V.....Y...

Après c'était un peu du n'importe quoi. Comme tout enfant qui apprenait à reconnaitre les lettres. Quand à l'écriture cela était chose bien plus compliqué. Amellia (avec 2 L) commençait à bien recopier la lettre A de son prénom comme lui avait appris Della. Maintenant c'était le M qui était bien plus difficile, bin quoi y a pleins de traits!!! Antoine sortit ses explications qui semblait simples mais lorsqu'il fallut passer à l'essai, la blondinette le regarda en faisant une tête de morue. Lesyeux écarquillés la bouche grande ouverte montrant la complexité de la choses.

Elle écrivit tout de même le A pour montrer qu'elle savait faire. Mais après ce fut un peu des hiérogliphes ou bien des lettres imaginaires. Bien loin de la lette M et de la compréhension du son ME ect.
Antoine_de_cosne
Mais tu connais l'alphabet presque par coeur !
C'est déjà très bien Amellia !
Maintenant regarde...


Antoine prit sa main et la guida pour faire des petits batons verticaux, horizontaux ou en diagonale...
Le résultat était une écriture un peu tremblée, mais Amellia y mettait de la bonne volonté et il ne doutait pas que la fillette finirait par y arriver !

Tout n'était question que de patience maintenant...
Il lui sourit puis l'autorisa à aller jouer au bout de deux heures de bon travail !
Déjà son écriture s'était affermie et la fillette doutait moins d'elle.

Il pris congé, et leur dit au lendemain à toutes deux, puis abandonnant son costume de précepteur ré-enfila celui de paysan pour aller travailler son champ...
_________________
Voluptia
recevant une reponse de la vicomtesse , voluptia s'attarda pour repondre a celle ci , un rendez vous... comment donner rendez vous a une vicomtesse?
elle n'en avait aucune idee , aussi elle essaya plusieurs fois , cherchant des phrases qui sieraient a une noble puis trouva enfin le courage et ecrivit sur sa plus belle feuille de parchemin

Citation:
votre grace,

suite a votre missive , je me permets de vous repondre

le lieu , la date et l'heure de l'entretien que vous choisirez me conviendra parfaitement

j'ai hate de pouvoir discuter avec vous d'amellia , cette charmante enfant
me ravie le coeur de jour en jour, nous discutons des heures durant de tout et de rien...

respectueusement

voluptia
humble habitante de sémur


elle enroula ensuite le parchemin l'attacha d'un ruban a la pate de son pigeon et le fit voler jusqu'a sa destination

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Della
C'est lors d'un petit voyage en Bourgogne que Della découvrit le parchemin de la damoiselle Voluptia.
"Zut", pensa-t-elle...car la jeune femme devait attendre depuis belle lurette de la rencontrer.
Vite, elle se fit un devoir de lui écrire.

Citation:

Damoiselle Voluptia.


Pardon tout d'abord pour la réponse tardive.

Vous rencontrer sera un plaisir.
Permettez-moi de vous donner rendez-vous à Seignelay, ce 20 mars 1460, dans l'après-midi.

Au plaisir.

Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor.


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