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[RP] Un dispensaire pour Angers.

Satinea
Satinea retournait son plan dans tous les sens. La mairesse l'avait assurée qu'il restait une maison disponible pour qu'elle puisse ouvrir son dispensaire.
Pourtant, elle passait et repassait dans la rue, bougonnant un peu plus à chaque pas... et pas la moindre petite bicoque à l'horizon, seulement cet immense....Non?



Elle fouilla dans sa besace à la recherche de la fameuse clef et la fit tourner dans la serrure un peu impressionnée. La porte s'ouvrit et la jeune femme en eut le souffle coupé. Ses pas résonnèrent dans le hall d'entrée. Elle hésitait entre partir en courant devant la tâche qui l'attendait ou hurler de joie. Finalement, après avoir je té un regard dans la rue pour vérifier que personne n'assisterait à cela, elle poussa un énorme cri qui se répercuta sous la voûte.
En poussant plus loin son exploration, elle vit que la demeure possédait la plupart des meubles qui lui étaient nécessaires. Elle n'avait plus qu'à trouver du linge propre, à ramener ses herbes et ses onguents, ses instruments. et à..... désinfecter toutes les pièces une par une...
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Satinea
Le lendemain, la jeune fille retourna donc au dispensaire, une malle contenant tous ses trésors sur une charrette.
Elle descendit aussi gracieusement que possible avec ses blessures... ce qui rendit sa tentative pitoyable et commença à traîner la malle à l'intérieur. Elle en sortit plusieurs balais, quelques lambeaux de linge , des pains de savon puis mit de côté quelques fioles d'eau de lavande. Ses yeux faisaient des allers-retours entre le balai et ses mains sans qu'elle puisse se décider à commencer la corvée.

Allez ma fille, ça te permettra peut-être aussi de faire le ménage dans ton esprit...

Depuis qu'elle était arrivée à Angers, son avenir n'était plus aussi clair et elle ne pouvait pas accuser le coup qu'elle avait reçu sur la tête indéfiniment.

Elle alluma un grand feu dans la cheminée de la pièce principale, fit bouillir de l'eau et laissa infuser quelques feuilles de tilleul et de millepertuis, puis versa le mélange dans un bol, en se disant que le ménage attendrait bien encore un peu...
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Klem_iii
Suite à la discussion qu'il avait eu avec le juge, son capitaine et l'étudiante en médecine, il pointa le bout de son nez afin de voir ce qu'il se tramait plus précisément.
Il arriva donc au dispensaire sans avoir apporter quoique ce soit pour faire du nettoyage. Déjà qu'il n'avait rien pour nettoyer chez lui ... C'est donc armé de ses deux bras et d'une volonté d'acier insufflée par son capitaine qu'il frappa à la porte du dispensaire, attendant qu'on lui ouvre.
Il espérait que l'attente de durerait pas sinon ses pauvres mains ne seront plus capables de rien, même pas de tenir un balais. Il attendait donc, soufflant dans ses mains de temps à autre.
Satinea
Satinea soufflait sur sa tisane lorsqu'elle entendit frapper légèrement à la porte. Ce n'était pas vraiment la frappe de quelqu'un d'assuré, on aurait dit que la personne espérait ne pas avoir de réponse.

Elle regarda par la fenêtre et sourit en voyant sire Klem sautiller devant la porte. Vite, elle se saisit d'un balai, fit un tas de déchets dans un coin, prit un peu de poussière dont elle macula ses braies et sa chemise... Il fallait qu'il croie qu'elle avait travaillé jusqu'à maintenant, sinon, il serait capable de la planter là et elle devrait faire la corvée seule. Elle prit donc un air fatigué et alla jusqu'à la porte.

Bonjour, sire, je suis vraiment contente de vous voir, je n'en peux plus! Entrez, je vous en prie. J'ai tout ce qu'il faut pour vous à l'intérieur.

Et Satinea le poussa presque dans le dispensaire.
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Marzina
Suite à la rencontre avec la soigneuse en taverne, la petite blonde avait fini par se décider à venir voir un médecin. Elle n'aimait pas beaucoup les médecins, toujours porteurs de mauvaises nouvelles...Malheureusement il lui avait fallu faire un effort, la douleur n'était plus supportable et la soigneuse plutôt gentille. Maintenant qu'elle s'était installée, elle avait accès à ses affaires, et c'est donc avec une robe cette fois qu'elle se présenta à Satinea, ou plutôt devant la porte actuellement.

Elle toqua à la porte de sa main valide et attendit qu'elle vienne lui ouvrir. Elle n'était pas franchement rassurée, elle ne s'était encore jamais rien cassé, et elle se demandait bien comment elle allait pouvoir réparer son pauvre poignet. Heureusement, le froid engourdissait la douleur, et probablement les nombreuses tournées offertes par Calyce aussi. Maudit soit ce corps fragile se brisant au moindre coup, se marquant à la moindre poussée sur sa peau blanche, trop faible pour supporter un enfant. Elle en avait fait l'amère expérience.
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Satinea
Décidément, les visites s'enchaînaient. Satinea sortit de nouveau sur le seuil du dispensaire et sourit en voyant la jeune femme blonde qui attendait. Elle s'était donc décidée à venir.

Entrez, dame, je vous en prie, ne restez pas dans le froid. Ne vous inquiétez pas, nous allons faire cela rapidement.

Satinea installa la jeune femme dans une pièce chauffée et se lava méticuleusement les mains avec un pain de savon. Elle examina de nouveau le poignet de sa patiente: l'os formait un angle anormal et un gonflement significatif tendait la peau blanche. Elle alla prendre une attelle dans son coffre et des bandages fraîchement repassés puis prépara une infusion légèrement sédative.
Elle tendit le bol à Marzina puis lui adressa un sourire réconfortant.

Tenez, buvez, cela vous fera du bien.
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Marzina
Voyant Satinea arriver, son sourire revint, et entendant ses paroles, il repartit aussi vite. Elle se répétait sans cesse en elle-même qu'elle ne pouvait pas faire autrement, qu'elle devait venir, que la douleur allait ne faire qu'empirer...
Elle la suivit et entra dans la pièce, heureuse de trouver un peu de chaleur à l'intérieur, elle qui gelait complètement. Malgré tout, sa tête lui tournait, et elle se serait sentie mieux dans son lit, ou à continuer de regarder le strip-tease du cousin en taverne.

"Je *hips* suis venue en étant encore *hips* sous l'emprise de l'alcool comme *hips* vous l'aviez demandé!"

Même qu'elle est rond comme un rond, c'est le videur de la taverne qui lui a dit.

"Alors il est *hips* beau mon cousin?"

Elle observe le médecin avec un sourire amusé, incapable de rester sérieuse vu son degré actuel d'alcoolémie. Mais lorsque Satinéa prit son poignet dans sa main, elle laissa échapper un petit glapissement et retint ses larmes de douleur. Elle observa ensuite tous les faits et gestes de la soigneuse avec une anxiété grandissante. Ne voyant que des bandages et une attelle ainsi qu'un peu d'eau croupie, elle se calma légèrement.
Elle observa le bol et son eau croupie avec un air peu engageant. Fallait vraiment boire un truc pareil?! La peste soit des hommes, et son addiction. Elle prit fermement le bol, et le descendit d'un trait, affichant une grimace de dégout.

"Je vais *hips* rouiller!"

La crainte la plus tenace du breton, finir par rouiller à force de boire trop d'eau. Mais sa tête qui était déjà lourde devint un gigantesque capharnaüm de pensées sans queue ni tête. Elle se retint sur son siège de sa main valide.

"Woooh...c'est fait à base de quoi votre *hips*...truc..."

Sa vue se brouillait, son esprit aussi. D'une voie mélancolique, elle demanda à son médecin:

"Et vous sauriez réparer un coeur, aussi?..."
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Satinea
La jeune poitevine regarda Marzina ingurgiter la tisane. Additionnée à l'alcool, celle-ci ne tarda pas à faire effet...

Citation:
"Woooh...c'est fait à base de quoi votre *hips*...truc..."


Satinea sourit:

Oh, ce n'est qu'une petite préparation de rien du tout: 1 cuillère de houblon, 1 de passiflore et 1 dernière de menthe poivrée. Je vous la conseille si vous avez du mal à vous endormir...

Maintenant, il ne restait plus qu'à détourner le peu d'attention qui restait à sa patiente pour qu'elle se détende complètement et ne crispe pas ses muscles au moment de remettre l'os à sa place...habituelle.

N'ayez pas peur, dame, vous voyez, je n'ai sorti qu'une attelle et des bandages: aucun instrument de torture à part la tisane que vous avez bue. Le pire est derrière vous...
Vous me parliez donc de votre cousin...vous me confirmez qu'il se promène nu chez lui?J'ai hâte de voir ça à la fête que l'on donnera pour votre arrivée.

Tout en bavardant comme si elles étaient à la taverne, Satinea prit sa ceinture et attacha le bras blessé de la blondinette à la chaise. Et hop, un bras immobilisé!

Elle continua sur le même ton:

Parce que vous voyez, le strip-tease m'a un peu laissée sur ma faim. J'avais sire Melchiore juste devant moi qui agitait les bras de manière frénétique et je n'ai quasiment pas pu profiter du spectacle...

Un sourire sur le visage de Marzina, ce fut le signal que Satinea attendait.

Crac...D'un mouvement sec, elle remit l'os en place.
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Marzina
Oui, elle avait du mal à s'endormir, le fantôme ne la quittait plus depuis la guerre, mais jamais elle n'ingurgiterait volontairement de l'eau croupie. Exception faite si elle souffre le martyr...Ce qui est le cas actuellement. En temps normal, le fait qu'elle lui précise ainsi qu'elle ne sortait pas d'instrument de torture, ça lui aurait mis la puce à l'oreille, elle est du genre méfiante. Malheureusement, elle était bien rond comme un rond, et elle la crut sur parole.
L'alcool, c'est le mal.
Satinea aussi, vile qu'elle est, elle détourne son attention!

"Je ne sais *hips* pas encore s'il se promène chez lui nu...*hips* C'est lui qui m'a dit ça, mais je ne peux pas encore *hips* confirmer de mes yeux!"

Doué, qu'est-ce que ça tourne! Elle ne s'attendait pas à prendre une cuite pareille en arrivant, ça lui rappelait celle qu'elle avait prise avec Lem avant de partir. Imbécile qu'il est, plus aveugle que le vieux piaf.
Tiens, c'est bizarre ca, il lui semble d'un coup que sa mobilité est plus réduite. Un bras refuse de lui obéir...L'alcool a de drôles d'effets en Anjou...
Evocation du Melchiore en transe devant Kirke en train de retirer sa fourrure, voilà qui suffit à déclencher l'hilarité d'une blonde ivre.
Pas pour longtemps...

CRAC
"NiaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!"

La douleur est aussi soudaine que violente, et la surprise rajoute à la peur de l'instant. Tant d'émotions mêlées et de fatigue accumulée, les yeux se ferment, une larme de douleur roule le long de la joue, et le faible corps brusquement s'affaisse. L'esprit est ailleurs.
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Satinea
Un hurlement de douleur auquel elle ne s'habituerait décidément jamais et le corps de la jeune femme s'affaissa sur le siège. Satinea en profita pour poser les bandages autour du poignet et ajuster l'attelle. Mieux valait finir tant qu'elle était inconsciente. Elle détacha la ceinture qui retenait le bras de Marzina et se trouva confronter à un problème....de poids.

Comment faire pour mener Marzina jusqu'au lit à l'autre bout de la pièce? La Bretonne ne pesait pas bien lourd mais Satinea, elle-même blessée, n'allait certainement pas réussir à la soulever. Elle maugréa à voix basse contre "le lieutenant de confiance" qu'elle imaginait caché dans un coin du dispensaire, buvant l'alcool réservé à ses patients ou rêvant à son aquarium privé.

Elle avisa soudain la chaise sur laquelle était assise Marzina, la ceinture pendant sur l'accoudoir. Après tout, personne n'assisterait à cela... Elle rattacha donc solidement Marzina aux épaules et fit glisser péniblement la chaise et son occupante sur le sol du dispensaire.
Elle n'eut plus ensuite qu'à faire glisser la blondinette sur le lit et à la border doucement, en prenant garde à son membre blessé. Puis elle essuya son front avec de l'eau parfumée à la lavande et passa une lotion de fenouil fraîche sur ses tempes afin d'atténuer les maux de tête qui ne tarderaient pas à faire leur apparition.

Sa tâche achevée, Satinea prit place sur la chaise à présent vacante et laissa son esprit vagabonder dans la nuit.
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Marzina
L'inconscience tendrement l'enlace, loin de la douleur terrestre. Elle reste un moment dans les vapes, son corps ayant besoin de récupérer du sommeil en retard, de la fatigue du voyage, mais l'alcool aidait aussi à la garder dans cet état végétatif. Ses pensées se virent troublées, les sourcils se fronçaient, et elle murmurait lentement un prénom dans son sommeil, presque inaudible, jusqu'à ce qu'elle se réveille en sursaut.

"Naelhyyyyy!"

Les pupilles noires mettent un moment à s'habituer à la clarté de la pièce. Où est-elle exactement? Depuis combien de temps est-elle ici? Et qu'est-ce qu'elle fait l...
Alors qu'elle se posait la question, elle tente de prendre appui sur la main bandée, et sent qu'il y a là quelque chose d'étrange. Regard vers l'attelle, puis vers la soigneuse non loin.
Oui, son poignet est réparé, mais elle affiche une moue boudeuse.

"Vous m'avez arnaquée!"

Bon, le terme est mal choisi, jusqu'à maintenant elle ne sait pas encore de combien sont les honoraires de la jeune femme, mais l'idée est là, le médecin lui a menti en lui affirmant que le pire était passé! Malgré tout, vu que ça allait mieux, elle commença à se dégager des draps et à se lever. Elle avait toujours du mal à rester au lit en dehors du créneau horaire sortie de taverne-14h du matin. Maintenant qu'elle est sur ses deux jambes, elle commence à sentir une bonne migraine entre ses tempes.
Elle se rassied sur le lit.

"Je crois que je vais attendre un peu avant de retourner en taverne...il est quelle heure?"
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Satinea
Silence apaisant sur Angers...Satinea approche une bougie près de la fenêtre et s'abîme dans la contemplation de la nuit hivernale. Elle est fatiguée mais n'arrive pas à quitter le chevet de sa première vraie patiente. A Niort et à l'université, c'était différent, elle était toujours sous la direction d'un médicastre confirmé. Aujourd'hui, elle a l'impression étrange d'avoir vieilli, peut-être parce qu'elle vient de quitter le confort de l'étude et qu'elle est maintenant responsable, pour quelques heures, de la blondinette qui dort dans la pièce.
Un cri soudain déchire le brouillard qui l'entoure.

"Naelhyyyyy!"

Marzina vient de se réveiller en sursaut et regarde la pièce avec un regard flou.

"Vous m'avez arnaquée!"

Satinea observe la moue de la jeune femme et sourit amusée.
Elle prend de l'huile de menthe poivrée qu'elle applique sur les tempes de Marzina.

"Je crois que je vais attendre un peu avant de retourner en taverne...il est quelle heure?"


Il est encore tôt dame, vous n'avez pas dormi longtemps. Si vous vous sentez suffisamment bien, vous pouvez rentrer chez vous. Je viendrai vous voir demain avec des herbes pour lutter contre les douleurs. Par contre, interdiction d'enlever l'attelle pour les six semaines à venir!
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