Ellisabeth.
Commence l'annonce le titre se rp est fermé. Donc pour toute envie d'y participer, contactez moi par mp.
Le titre est une citation de Gilles Leroy.
Le titre est une citation de Gilles Leroy.
[Nevers - Février 1460]
Que les choses changes vite...
Allongée sur le petit lit de la chambre simple qu'elle venait de louer, celle qu'on nommait à présent l'Oisillon peinait à s'endormir. Ce n'est pourtant pas la fatigue qui manquait. Chaque partie de son être était tendu, courbaturé. Mais son esprit agité lui refusait se repos auquel elle aspirait. Sa vie avait prit un drôle de tournant depuis sa sortie du couvent, et jours après jours,heures après heures, elle perdait le peu de repères qu'elle avait réussit à conserver.
Les soeurs lui avaient conseillé Moulin alors elle s'y était rendu. C'était la ville la plus proche. Elle y avait passé plusieurs semaines, s'aclimatant difficilement à sa nouvelle vie. La culture, elle connaisait, elle n'avait pas eu de mal à subvenir à ces besoins. Mais les gens, la ville, la foule, la possibilité de voir à chaque tournant une nouvelle tête, non. Pour celle qui avait grandit dans un lieu confiné dans lequel elle connaissait chaque autre habitant, c'était un choque.
Et puis, il y avait toute ces infractions aux valeurs qu'on lui avait inculqué... Ces hommes qui buvaient à n'en plus savoir marché. Ces femmes qui, sans être mariée, étaient mères et amantes ... Tout cela, l'effrayait. Pas une journée ne s'était dérouler sans que la question sur son choix n'était venu la perturber. Avait-elle eut raison de partir ? N'aurait-elle pas mieux fait de rester et de prendre le voile ? Mystère ...
Alors elle avait limité ces sorties en tavernes, n'appréciant guère l'interet que certain pouvait montrer à son égard... Jusqu'à Lui. Il l'effrayait et pourtant elle l'avait suivit. Plus que tout les autres, il était un énigmes. Tantôt dur et froid à l'en faire trembler de peur, parfois attentif et presque tendre, elle ne savait jamais sur quel pied danser en sa présence. Elle aurait dû le fuir, elle le savait, mais quelques chose la retenait. Un quelques chose qu'elle n'arrivait ni à comprendre, ni à définir ...
Et le souvenir due bref aller et retour à Moulin lui revient à l'esprit. Par trois fois, il l'avait ...Embrasser ? Elle n'en était pas bien sur. Pouvait-on vraiment cela ainsi ? Cela n'avait rien eut de vulgaire ou passionné. Lui même le lui avait dit. Et, même dans sa totale ignorance de ces choses là, l'Oisillon s'en rendait bien compte. Au mieux, cela avait-il été taquin, avec pour seul but de la surprendre. Au pire, une simple curiosité de sa part. Hors mis peut-être celui du matin même mais il avait été tellement bref ... Le rouge lui monta aux joues. Le rythme de son coeur s'accéléra.
Ce qui lui faisait le plus honte n'était pas les actes eux même, mais se qu'elle y avait ressentit. A son corps défendant, elle avait aimé ... Et elle n'aurait pas dû. Non, jamais elle n'aurait dû. Secrètement, elle se mit à maudire la douce chaleur qui se rependait parfois en elle quand Il l'approchait, ces légers fourmillements qui apparaissaient aux lieux même où Il la touchait ...
Fébrile mais honteuse, elle rejeta rageusement les draps qui la recouvraient et se leva. Le froid bénit filtra aussitôt au travers de la simple chemise qu'elle portait, calment un peu la fièvre qui l'avait prise. En quelques pas, elle fut agenouillé prêt de sa besace. C'était un simple sac de cuire tanné par le temps que chaque fille recevaient le jour de leur départ. A ces yeux il était tout. Lui et se qu'il contenait représentaient les seules liens qu'elle gardait avec son ancienne vie. Délicatement, elle en sortit rugueux tissus qui n'avait pour but que de protéger se qu'elle souhaitant tant conserver. Le posant avec douceur sur ces genoux, elle en défit les pans dévoilant un martinet en bois. Objet de nombreuse souffrance, elle n'avait pourtant pas eu la force de s'en défaire ... Pas encore ...
A la vue de l'objet, un autre souvenir se rappeler à elle cer c'est ensemble qu'elles avaient souvent du subir l'instrument.
" Louise ... "
Cette amie si chère qui avait dû faire à un choix quelques mois avant elle. Qu'importe ce dernier, il aurait procédé à leur séparation dans tout les cas. Les lois du couvent était très strictes sur se point. Et Louise avait choisit le voile... Mais l'Oisillon gardait l'espoir qu'une fois ces voeux prononcer, après une longue formation de plusieurs années, elle pourrait la revoir. Mais rien ne serait comparable. Elles ne seraient plus ensemble, couché dans le même lit, à se chuchoter en pleine nuit leurs rêves d'enfant mais bien debout dans un parloir froid et sans lumière. Peut-être qu'avec un peu de tact, si mère Jeanne restait la matrone du lieux, alors oui peut-être auraient-elles le droit de se promener dans les jardins ...
L'idée de prier le Très-haut de lui donner cette chance, ramener la jeune fille à la dure réalité de son comportement et ces pensées. La honte fit céder le peu de barrières qu'elle maintenait et doucement, silencieusement, des larmes firent perler ces joues. Serrant l'instrument contre sa poitrine, la petite blonde trembla. Elle devait se punir, elle le savait. Cela avait toujours été ainsi. Toute faute mérité peine, qu'elle soit en acte ou en pensées.
Alors, la main tremblante de ces sanglots, l'Oisillon fit glisser sa chemise de ces épaules, dévoilant une partie de son dos. Mais les lanières ne bougèrent pas et ces pleurs redoublèrent.
L'endurcissement se fera peut-être par le sang, mais aujourd'hui, c'est par les larmes qu'il commençait ...
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