--Alissandre
Attention, ce RP contient des scènes explicitement sexuelles.
[Dans les écuries d'une taverne]
Elle le tenait.
Assise à califourchon sur sa proie, elle prenait bien garde à ce que les noeuds qui l'entravaient tiennent bon : c'est qu'il était costaud, l'animal ! Elle ne tenait pas à ce qu'il lui échappe lorsqu'il reprendrait connaissance. Les brins de paille s'emmêlaient dans la corde et lui compliquaient la tâche, lui arrachant parfois un juron coloré de l'accent d'Oc. Elle lui noua les mains derrière le dos et les pieds entre eux.
Lorsqu'elle eut fini son ouvrage, elle s'affaira à redresser sa victime pour qu'il soit maintenu assis contre un tas de paille, le long d'une des paroies du box équestre depuis longtemps déserté. Elle en bénissait presque l'infortune du tavernier : au moins, elle n'avait à craindre ni l'odeur, ni la déplaisante rencontre avec une bouse ou son propriétaire équin.
"Macarèl... siás pesuc !*" grogna-t-elle de sa voix rauque rendue étouffée par l'effort.
Ses mains gelées ne lui facilitaient pas la tâche. Elle dû s'interrompre à plusieurs reprises pour souffler vivement sur ses doigts et en réveiller quelque force.
[Quelques minutes plus tôt]
Cet empaffé avait intérêt à ne pas lui avoir menti, sinon foi d'elle-même, il gouterait à sa lame pour de bon ! Elle grinça des dents, tandis que le vent jouait dans sa longue chevelure rousse et s'engouffrait dans les vêtements d'homme un peu trop larges qui lui servaient d'habits.
Voilà maintenant plus de deux heures qu'elle attendait dans le froid glacial qu'apparaisse sa proie, tandis que l'obscurité s'épaississait.
"Nous avons rendez-vous demain soir, à la même taverne que l'autre fois, tu sais ? J'arriverai en retard, comme ça vous aurez le temps de discuter un peu...
- Viens pas. J'lui expliquerai.
- N...non, j'peux pas faire ça ! Il va me tuer si je...
- J'peux arranger ça et t'tuer tout d'suite, si t'y tiens.
- ... Finalement, je crois que je vais rester chez moi.
- J'crois bien, ouais."
Elle s'était délestée de quelques écus pour faire bonne mesure : elle avait eu l'âme généreuse. Après tout, elle était trop riche pour son propre bien, et le tuyau qu'il lui avait donné en valait la peine.
Seulement voilà, elle commençait sérieusement à se demander s'il ne s'était pas encore une fois fichue d'elle.
Nouveau grincement de dents, qui faillit lui faire manquer le coche : un battement de cur plus tard, elle s'était rabattue dans la ruelle, tentant d'effacer jusqu'à son ombre, tandis qu'enfin sa proie approchait...
Ses mains engourdies se figèrent sur le gourdin qu'elle tenait fermement depuis si longtemps.
[Retour à l'instant présent]
Quand enfin elle fut satisfaite de la posture de l'endormi, elle ramassa le chapeau qui gisait au sol, l'épousseta et le reposa sur la tête de son hôte inconscient. Elle flottait maintenant dans sa chemise masculine : sa ceinture, provisoirement retournée à son état initial de cordage, ne trônait plus sur sa taille mais autour des mains du Chapeauté.
Elle s'installa à l'autre bout du box - soit pas si loin que ça, en somme - et attendit patiemment qu'il ouvre les yeux, un sourire espiègle jouant sur ses lèvres, son regard noisette pétillant fixé sur l'objet de tous ses efforts.
Enfin...
*Bon sang ... t'es lourd !