Cerridween
[ A la recherche de l'ambre et d'une vengeance]
Des monts...
Des vaux...
Des chemins encore...
Et le vent, le vent qui la porte et l'accompagne.
Le shire est lancé au galop et avale sans broncher les lieues une par une, martelant le sol au rythme déchainé d'une cavale sans retenue. Les nuages défilent mollement dans le ciel, faisant apparaître et disparaître les faibles rayons d'un soleil timide, qui éclaire ça et là, la campagne en halos de lumière. La silhouette noire refait le chemin inverse, dans le clair obscur de ce temps instable qu'est celui de mars. Au diapason de la rousse encapuchonnée.
Elle a perdu. Encore. Beaucoup.
Elle a perdu du temps, du temps sur les chemins, son corps endolori ne permettant pas qu'elle aille aussi vite qu'elle le voudrait. Le bras gauche replié contre elle, douloureux et bandé, cachant les stries encore rouges de sa traversée de la verrière du château de Varennes. Le flanc droit barré d'une nouvelle brèche pourpre, lance des piques de douleur à chaque fois qu'Hadès pose un sabot au sol. Tout comme son corps encore perclu qui absorbe non sans mal chaque mouvement et chaque choc provoqués par la monture. Elle avance cependant la mâchoire serrée. Elle n'a pas dormi beaucoup, trop peu, pas assez, ses membres endoloris lui refusant des nuits tranquilles. Le sommeil attendra ta mort, il semblerait, Pivoine.
Elle a perdu... encore une vie. Une vie qui a failli lui coûter la sienne. Une vie qui lui a coûté le réveil cuisant d'une blessure ancienne qu'elle croyait un peu guérie. Prise de court, surprise, de ce trait décoché en plein coeur, inattendu. Apolonie de Nerra. Celle qui était pour son frère, ce que Raphaël avait été pour elle. Elle avait revu dans les traits de ce frère, les siens, sa folie, meurtrière, lorsqu'il était mort dans ses bras. Elle avait ressenti de nouveau le manque, la douleur intérieure, le vide béant, sans fond, qui s'était emparé de son corps. Ce manque qui la tient encore alors qu'elle chevauche à bride abattue et qui ne passe pas. Alimenté par une autre perte. Celle qui motive son retour précipité. Stannis. Son frère d'arme Licorne. Ce frère d'arme qui avait fait le grand saut de l'errance à la chevalerie à ses côtés. Ce compagnon d'arme... assassiné. Le fait a mit du temps à se faire réalité dans son esprit, même si la peine a été vive lorsque l'annonce de son trépas était arrivée, couché sur un parchemin entre ses mains. Peine qui s'était mue en une seule obsession. Qui... la question trotte dans sa tête en même temps que sa monture avance. Qui a osé... qui a osé attaqué un lieutenant commandeur de la Licorne. La tristesse a été remplacée par une rage froide qui se distille dans ses veines. Elle le saurait. Elle le saurait tôt ou tard. Et celui ou ceux qui avaient osé faire cela, cet acte, cet acte lâche, vil, d'un carreau d'arbalète dans le dos, sans combat loyal, sans préavis, trouveraient sûrement l'enfer plus doux s'ils avaient le malheur de tomber dans ses griffes. Car on ne laisse pas un frère se faire tuer sans réagir. Pas lorsqu'on a hanté les murs de Ryes à ses côtés, pas lorsqu'on a prononcé le même serment. Pas quand on est Licorne. Il était un frère lui aussi. Comme tout ceux qui portent l'animal mythique à l'épée, comme l'honneur et la fraternité en étendard, chevillé au corps, au plus profond du sang. Elle saurait. Elle saurait. Et ce jour là, plait à Dieu qu'elle soit magnanime, car il en faut peu très peu à la Pivoine pour devenir une plante mortelle.
Au delà du deuil, de la douleur, elle a quand même gagné un peu. Si peu. Et tant.
Elle l'a revue.
Sa fille.
Qu'elle avait grandi. Qu'elle était belle, ce petit bout de brune. Ilmarin n'avait pas menti. Elle oscille la rousse entre soleil et nuage, entre joie et mélancolie. Tant d'années sans la voir. Tant d'années perdues. Mais elle était si belle, si vive, cette fillette. Jamais elle n'aurait pu la rendre plus heureuse que la Panthère et Luthifer. Ryes n'est pas une place pour élever des enfants et Lesparre... un soupir passe entre ses lèvres. Non. Elle avait dit plus jamais, sauf nécessité urgente. Elle ne voulait pas la mêler aux déboires de la mesnie. Et Delle et ses deux représentants semblaient être ceux qui étaient le plus important pour elle. Elle aurait le temps de choisir un jour. D'avoir la chance de faire ce qu'elle, la rousse n'avait pas eu le loisir de faire. Elle continuait donc à accomplir ce qu'elle s'était promis depuis sa naissance, dans une clairière, lorsqu'elle l'avait mise au monde seule, accompagnée d'une gitane. La préserver. Avant et contre tout. Même si elle doit en souffrir, la Pivoine. Et puis Laïs allait la rejoindre, oui. Elle allait enfin passer un peu de temps avec elle, si le Très-Haut voulait bien lui laisser dans la ronde infernale du temps et de la vie, un peu de répit.
La chevauchée se prolonge... avec en horizon, ce qu'elle va chercher.
Son refuge.
Ce n'est pas ni une ville, ce n'est pas une maison. Pas même un toit. Elle n'en a toujours pas, la maitre d'arme hormis celui partagé de la forteresse de Normandie. Ce n'est pas vraiment un lieu.
C'est un regard.
Son âtre, son rempart, son havre.
Le seul qui peut apaiser la douleur, les craintes, le manque. Le seul. L'unique qui peut tout comprendre. Le seul qui pourra entendre. Le seul à qui elle peut dire ce qu'elle porte de plus lourd, le seul à être le témoin de ses confidences. Le cur de la Pivoine se serre pendant qu'elle réprime un tremblement de son bras endolori. Le revoir. Le revoir. Pour oublier la vie, les heurts, le deuil, dans l'espace infini de ces ambres dont seule la douce lueur arrive à réchauffer son âme.
La mélancolie s'envole un peu lorsqu'apparaissent les murailles de la capitale limousine, éclairées par les derniers feux d'un soleil couchant. La silhouette encapée licorne passe les portes en poussant le pas du grand shire, trop heureux de sentir l'odeur du repos mérité.
La main dextre le guide à travers les dédales de rues qui s'endorment les unes après les autres.
L'hôtel particulier se profile au détour d'une ruelle, dans sa façade discrètement ouvragée. La cavalière et sa monture se présentent à la porte et les hommes d'armes l'ouvrent sans attendre qu'elle se présente. Il les a prévenus de son arrivé...
Les sabots d'Hadès résonnent sur le pavé de la cour intérieure. La Pivoine abaisse sa capuche laissant apparaître sa chevelure feu.
Il est là.
Oui il l'attendait.
Le cur manque un battement avant de courir déjà vers lui.
La rousse aimerait faire de même et descend difficilement de son cheval. Elle s'avance aussi rapidement que ses membres le lui permettent pendant qu'il s'approche pour venir à sa rencontre.
Elle est contre lui, enfin.
Elle reconnaît. Son odeur, sa peau, son aura, sa présence. Une vague de plénitude s'empare de son corps fatigué et meurtri, pendant que ses lèvres sans attendre, se posent sur les siennes dans un baiser passionné, avide. Lorsqu'enfin elle accepte de quitter cette attache, sa main dextre vient souligner les traits fatigués du chevalier comme pour mieux les retrouver. Comme pour l'empêcher lui aussi de disparaître, de la quitter. Elle sent le regard sur sa pommette profondément mâchée par le coup de poing d'Eikorc, les questions silencieuses sur ce bras qui ne bouge presque pas et qui contrairement à son jumeau ne l'a pas enlacé, sur son dos trop raide soutenu par les bandages que ses doigts sentent peut-être sous le doublet et qui lui a arraché une grimace qu'elle a pourtant essayé de réprimer quand elle s'est lovée dans ses bras. Elle reste là sans parler, près de lui, refusant de quitter ce contact rassurant, celui de sa peau et de ses prunelles auxquelles les sinoples se sont accrochées, lui disant sans un mot, le bonheur d'être enfin là, simplement, près de lui. Après un instant de silence, les lèvres se desserrent pour laisser échapper un murmure.
Je te demande une faveur... j'ai... tellement de choses à te dire...
Les émeraudes restent plongées dans les ambres qui la regardent entre soulagement et inquiétude, avec ce soupçon d'interrogation muette qui vient les éclairer un instant. Elle ne lui a jamais rien demandé. Jamais rien pour elle.
Un soir de paix et de répit...sans Grand Maitre, ni maitre d'arme.... sans rien d'autre, sans politique, sans les autres, sans parchemin, sans alerte ni danger lointain qui requéraient notre aide ... rien que... toi et moi...
La demande reste un instant en suspend dans le vent du soir qui vient la faire frissonner.
Laisse moi oublier un peu... rien qu'un peu... rien qu'un soir... mon collier, le poids des charges, mes blessures... comme une débutante de bal, l'espace d'une nuit, dans une robe trop belle pour elle. Demain, demain, je redeviendrai la Pivoine noire au visage lisse qui fera son devoir, qui laissera ses serments passer avant sa personne, avant tout autre et qui vengera et tuera si besoin, épée au poing. Mais laisse moi, je t'en supplie, ce soir, rien que ce soir, être égoïste. Laisse moi juste goûter à ce que je me refuse depuis trop longtemps. Du temps... quelques heures volées au monde. Et entre avec moi dans une valse que nous ne danserons pour une fois seuls, sans personne, à la faveur de la nuit, protégés par la pénombre.
La vie est si courte, mon chevalier, si courte...
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Des monts...
Des vaux...
Des chemins encore...
Et le vent, le vent qui la porte et l'accompagne.
Le shire est lancé au galop et avale sans broncher les lieues une par une, martelant le sol au rythme déchainé d'une cavale sans retenue. Les nuages défilent mollement dans le ciel, faisant apparaître et disparaître les faibles rayons d'un soleil timide, qui éclaire ça et là, la campagne en halos de lumière. La silhouette noire refait le chemin inverse, dans le clair obscur de ce temps instable qu'est celui de mars. Au diapason de la rousse encapuchonnée.
Elle a perdu. Encore. Beaucoup.
Elle a perdu du temps, du temps sur les chemins, son corps endolori ne permettant pas qu'elle aille aussi vite qu'elle le voudrait. Le bras gauche replié contre elle, douloureux et bandé, cachant les stries encore rouges de sa traversée de la verrière du château de Varennes. Le flanc droit barré d'une nouvelle brèche pourpre, lance des piques de douleur à chaque fois qu'Hadès pose un sabot au sol. Tout comme son corps encore perclu qui absorbe non sans mal chaque mouvement et chaque choc provoqués par la monture. Elle avance cependant la mâchoire serrée. Elle n'a pas dormi beaucoup, trop peu, pas assez, ses membres endoloris lui refusant des nuits tranquilles. Le sommeil attendra ta mort, il semblerait, Pivoine.
Elle a perdu... encore une vie. Une vie qui a failli lui coûter la sienne. Une vie qui lui a coûté le réveil cuisant d'une blessure ancienne qu'elle croyait un peu guérie. Prise de court, surprise, de ce trait décoché en plein coeur, inattendu. Apolonie de Nerra. Celle qui était pour son frère, ce que Raphaël avait été pour elle. Elle avait revu dans les traits de ce frère, les siens, sa folie, meurtrière, lorsqu'il était mort dans ses bras. Elle avait ressenti de nouveau le manque, la douleur intérieure, le vide béant, sans fond, qui s'était emparé de son corps. Ce manque qui la tient encore alors qu'elle chevauche à bride abattue et qui ne passe pas. Alimenté par une autre perte. Celle qui motive son retour précipité. Stannis. Son frère d'arme Licorne. Ce frère d'arme qui avait fait le grand saut de l'errance à la chevalerie à ses côtés. Ce compagnon d'arme... assassiné. Le fait a mit du temps à se faire réalité dans son esprit, même si la peine a été vive lorsque l'annonce de son trépas était arrivée, couché sur un parchemin entre ses mains. Peine qui s'était mue en une seule obsession. Qui... la question trotte dans sa tête en même temps que sa monture avance. Qui a osé... qui a osé attaqué un lieutenant commandeur de la Licorne. La tristesse a été remplacée par une rage froide qui se distille dans ses veines. Elle le saurait. Elle le saurait tôt ou tard. Et celui ou ceux qui avaient osé faire cela, cet acte, cet acte lâche, vil, d'un carreau d'arbalète dans le dos, sans combat loyal, sans préavis, trouveraient sûrement l'enfer plus doux s'ils avaient le malheur de tomber dans ses griffes. Car on ne laisse pas un frère se faire tuer sans réagir. Pas lorsqu'on a hanté les murs de Ryes à ses côtés, pas lorsqu'on a prononcé le même serment. Pas quand on est Licorne. Il était un frère lui aussi. Comme tout ceux qui portent l'animal mythique à l'épée, comme l'honneur et la fraternité en étendard, chevillé au corps, au plus profond du sang. Elle saurait. Elle saurait. Et ce jour là, plait à Dieu qu'elle soit magnanime, car il en faut peu très peu à la Pivoine pour devenir une plante mortelle.
Au delà du deuil, de la douleur, elle a quand même gagné un peu. Si peu. Et tant.
Elle l'a revue.
Sa fille.
Qu'elle avait grandi. Qu'elle était belle, ce petit bout de brune. Ilmarin n'avait pas menti. Elle oscille la rousse entre soleil et nuage, entre joie et mélancolie. Tant d'années sans la voir. Tant d'années perdues. Mais elle était si belle, si vive, cette fillette. Jamais elle n'aurait pu la rendre plus heureuse que la Panthère et Luthifer. Ryes n'est pas une place pour élever des enfants et Lesparre... un soupir passe entre ses lèvres. Non. Elle avait dit plus jamais, sauf nécessité urgente. Elle ne voulait pas la mêler aux déboires de la mesnie. Et Delle et ses deux représentants semblaient être ceux qui étaient le plus important pour elle. Elle aurait le temps de choisir un jour. D'avoir la chance de faire ce qu'elle, la rousse n'avait pas eu le loisir de faire. Elle continuait donc à accomplir ce qu'elle s'était promis depuis sa naissance, dans une clairière, lorsqu'elle l'avait mise au monde seule, accompagnée d'une gitane. La préserver. Avant et contre tout. Même si elle doit en souffrir, la Pivoine. Et puis Laïs allait la rejoindre, oui. Elle allait enfin passer un peu de temps avec elle, si le Très-Haut voulait bien lui laisser dans la ronde infernale du temps et de la vie, un peu de répit.
La chevauchée se prolonge... avec en horizon, ce qu'elle va chercher.
Son refuge.
Ce n'est pas ni une ville, ce n'est pas une maison. Pas même un toit. Elle n'en a toujours pas, la maitre d'arme hormis celui partagé de la forteresse de Normandie. Ce n'est pas vraiment un lieu.
C'est un regard.
Son âtre, son rempart, son havre.
Le seul qui peut apaiser la douleur, les craintes, le manque. Le seul. L'unique qui peut tout comprendre. Le seul qui pourra entendre. Le seul à qui elle peut dire ce qu'elle porte de plus lourd, le seul à être le témoin de ses confidences. Le cur de la Pivoine se serre pendant qu'elle réprime un tremblement de son bras endolori. Le revoir. Le revoir. Pour oublier la vie, les heurts, le deuil, dans l'espace infini de ces ambres dont seule la douce lueur arrive à réchauffer son âme.
La mélancolie s'envole un peu lorsqu'apparaissent les murailles de la capitale limousine, éclairées par les derniers feux d'un soleil couchant. La silhouette encapée licorne passe les portes en poussant le pas du grand shire, trop heureux de sentir l'odeur du repos mérité.
La main dextre le guide à travers les dédales de rues qui s'endorment les unes après les autres.
L'hôtel particulier se profile au détour d'une ruelle, dans sa façade discrètement ouvragée. La cavalière et sa monture se présentent à la porte et les hommes d'armes l'ouvrent sans attendre qu'elle se présente. Il les a prévenus de son arrivé...
Les sabots d'Hadès résonnent sur le pavé de la cour intérieure. La Pivoine abaisse sa capuche laissant apparaître sa chevelure feu.
Il est là.
Oui il l'attendait.
Le cur manque un battement avant de courir déjà vers lui.
La rousse aimerait faire de même et descend difficilement de son cheval. Elle s'avance aussi rapidement que ses membres le lui permettent pendant qu'il s'approche pour venir à sa rencontre.
Elle est contre lui, enfin.
Elle reconnaît. Son odeur, sa peau, son aura, sa présence. Une vague de plénitude s'empare de son corps fatigué et meurtri, pendant que ses lèvres sans attendre, se posent sur les siennes dans un baiser passionné, avide. Lorsqu'enfin elle accepte de quitter cette attache, sa main dextre vient souligner les traits fatigués du chevalier comme pour mieux les retrouver. Comme pour l'empêcher lui aussi de disparaître, de la quitter. Elle sent le regard sur sa pommette profondément mâchée par le coup de poing d'Eikorc, les questions silencieuses sur ce bras qui ne bouge presque pas et qui contrairement à son jumeau ne l'a pas enlacé, sur son dos trop raide soutenu par les bandages que ses doigts sentent peut-être sous le doublet et qui lui a arraché une grimace qu'elle a pourtant essayé de réprimer quand elle s'est lovée dans ses bras. Elle reste là sans parler, près de lui, refusant de quitter ce contact rassurant, celui de sa peau et de ses prunelles auxquelles les sinoples se sont accrochées, lui disant sans un mot, le bonheur d'être enfin là, simplement, près de lui. Après un instant de silence, les lèvres se desserrent pour laisser échapper un murmure.
Je te demande une faveur... j'ai... tellement de choses à te dire...
Les émeraudes restent plongées dans les ambres qui la regardent entre soulagement et inquiétude, avec ce soupçon d'interrogation muette qui vient les éclairer un instant. Elle ne lui a jamais rien demandé. Jamais rien pour elle.
Un soir de paix et de répit...sans Grand Maitre, ni maitre d'arme.... sans rien d'autre, sans politique, sans les autres, sans parchemin, sans alerte ni danger lointain qui requéraient notre aide ... rien que... toi et moi...
La demande reste un instant en suspend dans le vent du soir qui vient la faire frissonner.
Laisse moi oublier un peu... rien qu'un peu... rien qu'un soir... mon collier, le poids des charges, mes blessures... comme une débutante de bal, l'espace d'une nuit, dans une robe trop belle pour elle. Demain, demain, je redeviendrai la Pivoine noire au visage lisse qui fera son devoir, qui laissera ses serments passer avant sa personne, avant tout autre et qui vengera et tuera si besoin, épée au poing. Mais laisse moi, je t'en supplie, ce soir, rien que ce soir, être égoïste. Laisse moi juste goûter à ce que je me refuse depuis trop longtemps. Du temps... quelques heures volées au monde. Et entre avec moi dans une valse que nous ne danserons pour une fois seuls, sans personne, à la faveur de la nuit, protégés par la pénombre.
La vie est si courte, mon chevalier, si courte...
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