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[RP] Ladra maturgie vannetaise

Ladra
[Acte I, scène 1]

Plantation de décor : c'est l'hiver, il fait froid. Le givre recouvre le chaume des toitures, rendant chaque épi qui les compose aussi cassant que de la glace. La terre battue des rues est dure comme la pierre. Quelques oiseaux, affamés, cherchent de ci-de là de quoi remplir leur estomac. Les vers se font rares, terrés qu'ils sont dans des profondeurs plus chaleureuses.
Un autre oiseau, drôle d'oiseau, arrive en ville. Il a les cheveux noirs de jais. Son habillage dénote un cruel manque de moyens. Il est quasi-nu. Cheveux noirs, peau bleue, on le surnomme le corbeau.
Le Corbeau n'est pas perché, ne tient pas en son bec un fromage. Il n'en demeure pas moins qu'il est à la recherche d'une renarde loin d'être flatteuse.
Il grelotte, semble perdu, cherche, cherche, puis trouve. Un refuge. Barzh Genoù al louarn. Il pénètre dans la taverne.


[Acte I, scène 2]

La bouffée de chaleur qu'il ressent en entrant dans l'endroit est comme si on lui offrait à nouveau la vie. Il la ressent sur chaque centimètre carré de sa peau. Les poils de ses bras, d'aise, se dressent. Petit à petit sa température corporelle augmente, pour enfin atteindre sa température normale. Sa peau retrouve une teinte rosée.
L'endroit est somme toute assez banal. Rien de grandiloquent, rien de clinquant.
Comme dans beaucoup d'endroits, personne n'est là pour vous accueillir. Ca tombe assez bien, il n'a ni faim ni soif, juste froid. Il se rapproche autant que possible de l'âtre où brûle nonchalamment une énorme bûche.
Il s'endort quelques minutes plus tard, épuisé par son voyage.
Lallie_ap_maelweg
[Acte I scène III : SOS, please sombody help me]

Devant le miroir elle se scrute, s’éprouve d'un œil critique. Chaque millimètre de peau est inspecté, jugé, considéré ou non. La peau est blanche presque diaphane, rehaussée ci et là par le pourpre naturel de ses pommettes criblées de tâches de rousseur. Ses lèvres sont comme deux framboises bien mûres dont la pulpe rouge à souhait, incitent au pêché. De grands yeux noirs, plus profonds qu'une nuit sans lune, viennent durcir le tableau. Des cils démesurés, des sourcils plus incisifs brisent au fur et à mesure qu'on la détaille, l'impression de douceur, de rondeur de son visage. Sans être anguleuse, sa mine semble décidée et tranchante. Les courbes de l'enfance ont fait place aux creux plus affirmés de la femme.

Elle passe une main opalescente sur sa joue puis laisse ses doigts suivre la courbe de ses sourcils et enfin descendre sur l'arrête de son nez, pour mourir sur sa bouche entrouverte. Voilà trois jours qu'elle est assise là, devant ce miroir à juger de son reflet, à rechercher, nul ne le sait, quelques traces de rien. Voilà trois jours que son poing se crispe sur un pli qu'elle lit et relit sans jamais trouvé de paix.

Toujours assise elle cherche, fouille, fouille pour déceler l'expression, la mimique, le morceau du visage qui pourrait lui laisser croire qu'il y a une quelconque ressemblance. Elle tire sur ses joues, ses lèvres, son menton, élargie ses yeux ou au contraire les plissent dans une moue dédaigneuse. L'envie lui prend même de se défaire de sa cascade de cheveux pour se rendre plus masculine. Mais ce n'est pas la forme du visage, ou celle de son nez, c'est le regard, ce regard noir, sombre, dur. Assurément c'est le sien et celui de personne d'autre. Il a bien fallu qu'elle hérite de quelque chose de toute façon, pouvait-elle seulement y échapper. Le constat est amer, elle repousse la table du plat de la main et se lève en soupirant.


- La peste soit de cet homme !
Hurle-t-elle dans la chambre. Loin d'être seule, elle trouve un écho dans la pièce, une voix rocailleuse et paisible. Dans un coin, Brivael la vieille suivante est assise, un ouvrage d'aiguilles dans les mains. Calme elle ne relève même pas le nez pour regarder sa maîtresse. Elle la devine et cela lui suffit.

- Les morts aussi on droit au respect
. Fait-elle dans un demi sourire tout en piquant un nouveau point sur le tissus. Elle sait déclencher les tempêtes et calmer les raz-de-marée, Brivael, et elle sait que cette provocation ne restera pas sans réponse. Il lui semble nécessaire de crever l'abcès maintenant plutôt que de laisser sa maîtresse se noyer dans son propre jus.

- Pas tous non ! Maudis soit le jour de ma naissance qui m'affubla sans mon consentement d'un tel patronyme. Maudis soit ce jour tu entends ! Capricieuse, aveuglée, elle n'entends plus rien, elle laisse courir l'aigreur, la rage et la frustration. Brivael n'a pas l'intention de se départir de son sourire et comme cette réaction est si prévisible elle enchaine toujours sur un ton monocorde.

- Vous êtes adulte maintenant, il serait de bon aloi que vous n'espériez plus que l'on vous demande votre consentement pour tout. Vous n'avez pas d'emprise sur ces choses là. Ce sont les petites filles qui s'imaginent pouvoir diriger le monde, pas les grandes personnes. Certains pensent sans doute que l'infantiliser de la sorte est le meilleur de signer son arrêt de mort et pourtant Brivael connait ses limites et se permet ce que peut ne sauraient jamais espérer, sans craindre aucune remontrance particulière. Privilège de l'âge ? Pensez-vous donc, c'est mal connaitre notre héroïne. Non il s'agit plutôt d'un profond respect mutuel, de lien amicaux que des années de servitudes ont permis de tissés, d'ancrer solidement dans les cœurs. Il y a la mère et l'enfant, l'enfant qui devient mère à son tour, l'enfant dont l'âme est brisée et qui a besoin de son parent pour enfin pouvoir aimer les autres.

Mais pour l'heure, l'enfant ne veut pas du réconfort de sa mère, elle veut assouvir son désir de sang, son besoin de rage. La mère compréhensive le sait, alors elle favorise le terrain. Quand cet obscur désir, ce besoin vital nécessaire à une bonne reconstruction, sera enfin assouvit, alors le processus de guérison pourra commencer.Mais pour l'heure il faut entailler plus largement la plaie pour en extraire tout le mal.

La colère d'ailleurs ne se fait pas attendre et l'irruption est subite et violente... mais tellement prévisible. D'un geste de la main, elle rase les flacons sur la table, parfums, poudre, fruits. Tout se répand sur le sol dans un grand vacarme. Brivael ne cille pas continuant de faire passer et repasser l'aiguille dans l'ouvrage.


- En avais-je seulement besoin ? Pourquoi ? Pourquoi m'écrit-il ? Comment peut-il croire que je puisse avoir envie de le rencontrer ? Ce qu'il est sans le connaitre me dégoûte, autant que je me hais ! Tout ce sang, cette chair.... ! Elle relève si sec ces manches et se griffe sans ménagement les avant bras, ses yeux roulants dans leurs orbites comme une démente. Je le hais ! Je le hais ! Regarde ! Regarde ce qu'il a fait de moi !

Le stoïcisme de Brivael prend fin à cet instant. Elle se lève d'un bond, étrange souplesse pour une vieille comme elle, et saisit fermement les bras de "l'enfant" dans ses ancestrales mains.


- Cessez ! Fait-elle avec autorité. Cessez immédiatement. La Duchesse se débat, jure comme un beau diable avant de se laisser tomber aux pieds de sa suivante en sanglotant.

- Je ne le verrais pas !
Hurle-t-elle.

Brivael relâche doucement les mains de sa prisonnière de quelques secondes et s’accroupit près d'elle.


- Personne ne vous y oblige. Rien ne vous y force. Si vous n'avez pas envie de rencontrer cet homme et bien ne le rencontrez pas. Mais est-ce pour autant la solution ?

Les yeux bouffies par les larmes, la narine palpitante, elle lève son visage vers Brivael qui la domine de quelques centimètres.

- Si ça peut me faire oublier jusqu'à son existence ! Je n'ai pas besoin de savoir qu'il est !

La paume de la vieille s'écrase sur la joue de l'enfant pour essuyer ses larmes. Il y a devant certaine réponse, certain entêtement aucun moyen de lutter. Seul le temps peut y faire. Alors elle la tire par le bras en se redressant pour l'obliger à se relever. Quiconque entrerait dans la pièce pourrait faire des conclusions trop hâtives. Brivael tient encore à son vieux cou.

- Venez donc, nous allons prendre un peu l'air. Je n'aime pas vous voir cette mine.

[Acte I scène IV : L'oiseau est dans le nid, je répète, l'oiseau est dans le nid.]

Le froid achève de les faire grelotter, cette sortie est malgré tout un succès. Les deux protagonistes, se pressent l'une contre l'autre sans autre escorte que le vent qui s'écrase en rafale contre leurs corps frêles. Brindilles au gré des bourrasques, elles tentent de se frayer un chemin. La neige boueuse à perdu de sa virginité, elle souille à présent le bas de leur houppelande et de leur grosse cape.

- J'ai froid,
murmure-t-elle profitant d'une accalmie du vent. Brivael lui frictionne le bras et l'entraine jusqu'à la taverne. Là au moins elles pourront jouir d'un bon feu. Les deux femmes pénètrent le bouge, Brivael retire si sec sa cape et se précipite vers l'âtre. La Duchesse quant à elle inspecte l'endroit, remarque la présence d'un étranger et laisse retomber sa capuche sur ses épaules.

- Demat.
_________________
Ladra
[Acte II, scène 1 : rencontre du troisième type]

Il fait beau. Il fait chaud. Le soleil darde ses rayons sur la peau nue du corbeau qui travaille comme un acharné dans son champ. Un bruit de tonnerre. Bizarre, le ciel est bleu.

Citation:
Demat


Retour à la réalité. Vannes, froid, taverne, cheminée, famille, renarde. Il lui faut quelques secondes pour que ses idées reprennent place dans son esprit. Il frotte ses yeux à la manière d'un enfant, tourne la tête vers la porte. Disons plutôt vers les personnes qui viennent de la franchir.

Une femme très âgée mais habillée chaudement (pourquoi cette conjonction de coordination ? sans doute que dans l'esprit du corbeau vieux = pauvre. Sacrés clichés. Comme s'il pensait que les blondes étaient...chuuuut ! si ça se trouve petit lapin et Shekina lisent !).

Une jeune femme rousse, dont les vêtements ne laissent aucun doute sur la classe sociale qui est la sienne. Sa chevelure de feu contraste incroyablement avec le laiteux de sa peau. Elle a dans le regard ce quelque chose de déterminé, qui fait dire à l'observateur averti qu'il ne vaut mieux pas s'y frotter, ça pique.

Comment on dit, dans ces cas-là, déjà ? réflexion intense de l'homme. Il opte pour la sobriété :


Bonjour mesdames.

On vous l'avait dit. Sobriété. Efficacité.

[Acte II, scène 2 : les présentations]

Je suis Ladra, enchanté

Il fallait bien commencer par le début, non ?

Il enchaîne, parce qu'après tout il a une mission à accomplir, un Graal à trouver, des racines à rencontrer. Et que ce sont là les premières personnes qu'il rencontre, à Vannes, alors autant en profiter, pas sûr que cela se reproduise de sitôt.

Pour les raisons sus indiquées, élève son vocabulaire à un niveau un peu plus élevé, on ne s'adresse pas à quelqu'un de visiblement important comme au poissonnier du coin :


Pardonnez-moi, mesdames, de déranger la quiétude qui est la vôtre, mais l'une d'entre vous connaît-elle une certaine La_renarde, apparemment connue sous le nom de Lallie ? il se trouve que je la cherche.

Le tout débité avec une intonation digne des plus caricaturales caricatures de ce que l'homme imagine de la bourgeoisie et / ou de la noblesse (vous pouvez rayer la mention inutile).
Lallie_ap_maelweg
[Acte II scène III : Stupeur et tremblement]

Brivael frotte ses vieilles mains rugueuses devant l'âtre crépitant. Dans l'entrée toujours, la Duchesse porte encore sa cape sur ses épaules. Elle n'a pas cillé, raide devant la porte. Ses muscles semblent demeurer figer. L'a-t-elle pressentie ? Avait-elle deviné avant même qu'il ne parle ? Était-ce ce fil ténu, ce lien du sang, invisible qui les avait fait se reconnaitre ? Non impossible, elle était encore inconnue pour lui.

Son visage déjà blême manque de se décomposer d'avantage et c'est Brivael qui trahit sa surprise et par la même son identité. Elle se retourne vivement et porte son auguste regard sur l'étranger puis longuement sur sa maîtresse. Elle a tracé le chemin, en allant de l'un à l'autre, elle a concrétisé ce lien immatériel. La Duchesse pose une main sur son ventre, elle veut disparaitre, quitter la pièce, mais ses jambes refusent tout net la conduire au dehors. L'insanité qu'elle s'apprête à sortir se coince irrémédiablement dans sa gorge qui se noue et se tort. Elle reste là à le regarder. Il ouvre les yeux, et c'est lui. C'est tout lui, c'est cheveux, cet air désinvolte.

Alors elle redevient petite fille. Elle a 10 ans et elle le regarde. La mine ravagée par l'alcool, il est affalé sur sa chaise et la scrute avec indifférence de son œil unique tandis qu'une gourgandine vient poser ses miches rebondies sur ses genoux. Il ne peut plus se lever, il a perdu une jambe à la guerre... La guerre... sa seule véritable passion. Il lui a tout donné et elle lui a tout prit. Et maintenant il est là, larvaire, à faire plus de mal qu'il n'en a jamais fait.

Mais d’abord retour à la réalité. Elle veut répondre qu’elle ne connait pas l’identité de celle qu’il semble chercher, mais aucun son ne sort de sa bouche. Brivael parle la première, consciente du handicap de sa maîtresse.


- Que voulez-vous à la Duchesse de Poudouvre ?
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Ladra
[Acte II, scène 3, suite : métaphysique des tubes]

Aussi incroyable que ce fut, le sang sembla refluer des joues de la rousse. A la pâleur succéda donc une blancheur opaline. Il mit ça sur le compte du choc thermique. Normalement les joues s'empourprent, mais la peau des rousses est réputée différente des autres. Aussi cela ne l'inquiète pas outre mesure, tout juste le remarque-t-il.

Ce qu'il remarque, en revanche, ce sont les regards jetés à l'un et l'autre par la vieille dame. Serait-ce... ?

Imperceptiblement le brun se recroqueville. La réputation de sa sœur dépasse les frontières de ce village, de ce pays, même. Nombre de ceux à qui il a parlé et qui la connaissent l'ont mis en garde contre ses colères homériques.


Citation:
- Que voulez-vous à la Duchesse de Poudouvre ?


Excellente question. Il lui veut quoi précisément ? il ne le sait lui-même. Alors comment répondre à une question dont on a pas la réponse ? exercice ô combien difficile s'il en est.

Après avoir détaché ses yeux de la vieille dame il se retourne vers la jeune femme


Je lui ai écrit récemment mais n'ai pas obtenu réponse à mon courrier. Aussi je m'inquiète. Soit de sa santé, soit du fait qu'elle ignore totalement mon courrier.
Et vous m'apprenez, Madame, qu'elle est duchesse. Du coup je me demande si ma visite est...pertinente...


Il frotte ses mains l'une contre l'autre pour se réchauffer.
Ladra
[Acte III, scène 1 : le retour]

Plus de deux semaines se sont écoulées depuis son départ. Deux semaines de marche, tel un pèlerin sur la route de Compostelle. Seul, à ruminer ses pensées. Parfois sombres, souvent douces. Et à écrire. Il a l'impression d'avoir passé sa vie, ces dernières semaines, à écrire. A entretenir un fil tenu devenu drisse au fil des jours, puis aussière, lui faisant prendre conscience que son port d'attache est bien là, à Vannes. Aux côtés de sa famille, de ses amis naissants et à ses côtés à elle...

La route entre Rieux et Vannes lui parut plus longue que la première fois. C'est le cœur battant la chamade qu'il franchit les portes de la ville. Non qu'il soit essoufflé par le trajet, la marche a cela de bon qu'elle entraîne le corps à supporter bien des supplices, mais s'il bat la chamade, le cœur du brun, c'est que des sentiments assez complexes tentent d'y cohabiter. Joie, peur, appréhension, bonheur, crainte, impatience...
Sera-t-il à la hauteur ? c'est la question qu'il se pose alors que ses pas le dirigent, presque instinctivement, vers la taverne de Leurs Grâces.

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Pelotine.
[Acte III, scène 2 : L'entrée de la Daronne ]

Plusieurs jours déjà que Vannes était calme.
Les tavernes étaient désertes , cela en devenait presque inquiétant.
Hormis la veille Pelotine ne sortait plus que le soir , afin de rejoindre ses amis , la famille de Kerdraon.

Mais l'envie de sortie était trop forte en ce jour.
Quoi de mieux pour passer l'après midi tranquillement que d'aller se désaltérer dans la taverne la plus réputée de la ville ?
Se désaltérer oui , et lire a nouveau , au calme , les multiples courriers qu'elle se plaisait a transporter partout ces derniers temps.

La lourde porte est poussée , a l'intérieur de la taverne se trouve déjà quelqu'un , ce n'est pas le tavernier , Grand Sage avait beaucoup de travail ces derniers jours et lorsqu'il venait c'était en fin de soirée et restait peu bavard.
Non , l'homme présent dans la taverne était tout autre.
La baronne savait très bien de qui il s'agissait , elle espérait son retour depuis bien des jours , et aujourd'hui ... nous étions vendredi.
" Et, comment dire... Pelotine adore les vendredis , Pas vous ? "

Bonjour.


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Ladra
[Acte III, scène 2 : rencontre]

L'homme corbeau, à la chevelure de jais, était attablé depuis un moment. Vannes était telle que dans son souvenir, animée et accueillante. Preuve en était sa rencontre avec l'homme d'arme appartenant, d'après ses dires, à une armée d'élite bretonne, puis avec une jeune femme dont le passage, bien que fugace, lui fit fort sympathique impression.
Mais le brun affichait un sourire de façade. Non qu'il fut désobligeant ou désagréable, au contraire il avait discuté affablement avec ses compères de taverne, mais il avait l'esprit ailleurs. D'aucun auraient dit fébrile. Il s'attendait à tout moment à ce que la porte s'ouvre et qu'elle en franchisse le seuil. Mais cela n'était pas arrivé.

Alors, au départ des deux personnages, il avait pris vélin et plume et s'était mis en tête de répondre à son amie Dina, qui lui racontait, dans un style à nul autre pareil, ses pérégrinations. Elle avait l'art et la manière de raconter les choses et la lire était un plaisir sans cesse renouvelé.
Il lui fallait, pour lui répondre, faire preuve d'imagination et puiser dans ses souvenirs pour trouver à chaque fois le mot juste, qui donne à ses phrases une fluidité presque musicale. Exercice ô combien difficile mais tellement plaisant, qui lui demandait une concentration extrême.

C'est ainsi qu'il n'entendit pas la porte de la taverne s'ouvrir, puis se refermer. Mais qu'il entendit parfaitement un "bonjour" venant d'une voix qu'il connaissait fort bien et qui résonnait encore, parfois, dans son esprit, lorsque ses souvenirs le ramenaient à ses soirées vannetaises. Le moment tant attendu au point d'être presque redouté était enfin arrivé.

Il leva la tête de son vélin, son sourire s’étendant à mesure que sa tête se redressait, jusqu'à adresser à la jolie baronne son plus beau et plus sincère sourire.

Sans un mot il se leva, prit la main gauche de la jeune femme dans sa main droite et sa main droite dans sa main gauche puis déposa un chaste baiser sur sa joue. Il prit enfin la parole.


Bonjour Baronne...

Il recula d'un pas, sans lui lâcher les mains, et la détailla de haut en bas puis de bas en haut

Vous semblez en pleine forme, ça me fait plaisir !

Il était pleinement conscient des banalités qu'il débitait, mais comment pouvait-il en être autrement ?
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Pelotine.
Et quel sourire ! Ce n'était pas elle le soleil , comme ils avaient pu en plaisanter il y a quelques semaines , non ! c'était lui , lui et son sourire.
Son sourire , qui comme le soleil , agite ses rayons comme des fouets , pour activer nos âmes et les lier.*

Pelotine attendait ce jour avec grande impatience , tant d'impatience qu'elle avait imaginé des milliers de scénarios durant cette attente interminable a ses yeux.
Voici trois d'entre eux.

Scénario n°1 :

- Ladra se moque d'elle et une fois a Vannes lui avoue que tout n'est que machination , et qu'elle a espéré pour rien

Scénario n°2 :

- Il réalise qu'il a fait une erreur , il est bloqué , et ne voit pas d'autre issue que de lui rire au nez et partir en courant.

Scénario n°3 :

- Il va mourir ! c'est trop beau pour être vrai ! fin de l'histoire ...

Mais pour l'instant elle est face a lui , il est face a elle.
Premier contact , il s'empare de ses mains ... le cœur de la baronne se gonfle , ses joues s'empourprent , ses lèvres tremblent ... et puis il dépose les siennes sur sa joue , brûlante ! oui brûlante d'embarras , et de désir surtout.
Le désir de l'enlacer et lui crier combien il lui a manqué.
Et puis il recule.
Oh non ! il recule !!


" Vous semblez en pleine forme, ça me fait plaisir ! "

Il est vrai que depuis qu'elle avait fait la rencontre de ce jeune homme tout allait mieux , il lui avait ouvert les yeux sur bien des choses , et surtout ouvert son cœur.
La croquemort avait donc repris goût , un peu ... a la vie et a la nourriture , elle se rempluma assez rapidement et renvoyait une meilleure impression certainement.

Il recule donc , et l'observe.
Durant ce court laps de temps , elle sent qu'elle ne peut plus se retenir , et qui lui faut assouvir une de ses envies ... rompant alors la distance entre leur deux corps , elle lâche ses mains pour le prendre dans ses bras.
Et elle l'enlace , de toute ses forces , habituellement la baronne tentait de se tenir convenablement , de garder une certaine distance avec les autres , même ceux qui lui sont chers , mais cette fois ci , c'est bien trop difficile , la jeune femme se laisse aller.
En cet instant il était impossible pour Ladra d'ignorer les battements de cœur de Pelotine , ils accélèrent , de plus en plus vite , et battent , de plus en plus fort.


Vous m'avez ... tellement manqué Ladra.
Terriblement ...




[ * : Inspiré de Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou ]
_________________
Ladra
Elle lui lâche les mains et le serre contre elle. S'il peut sentir son coeur qui, effectivement, bat la chamade, le sien, dans un bel élan de solidarité, bat à l'unisson.

Il avait quitté une Pelotine réservée, il la retrouve qui laisse la porte ouverte à ses émotions.

Après un instant durant lequel il est incapable du moindre geste, tant la réaction de la baronne le surprit, il noue lui aussi ses bras dans le dos de la jeune demoiselle et, fidèle à sa promesse, la soulève délicatement du sol et la fait tourner doucement. Et son sourire, large, devient rire, joyeux.

Les appréhensions, angoisses, questions, s'envolent en même temps que tourne la jeune femme. Il la repose, tout aussi délicatement qu'il l'avait soulevée quelques instants auparavant et lui dit, dans un murmure :


Vous aussi Pelotine, terriblement. Je ne vous quitterai plus. Jamais.

Et il ose. Il ose ce qu'il a mille fois rêvé. Il pose ses lèvres sur les siennes, doucement...
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Pelotine.
[ Acte III scène 3 : Le baiser ]




" Jamais , non , jamais je ne me pardonnerais de vous avoir laissé partir. "


Les mots avaient été les plus sincères possibles.
Cette phrase avait révélé au corbeau , toute l'affection que le croquemort lui portait.
Et , la , en cet instant même , jamais elle ne fut aussi sûre d'elle.
Elle avait bien fait de coucher sur le vélin ses sentiments , ainsi elle pu vivre ces bouleversements merveilleux qui émulsifiaient dans son cœur.

Il vivait comme il l'affirmait , avec fantaisie et suivait ses rêves.
C'était un homme vivant et gai , tout ce dont elle avait besoin désormais.


"Vous aussi Pelotine, terriblement. Je ne vous quitterai plus. Jamais."

A ces mots , la baronne fut déstabilisée , cela semblait être une promesse , elle le voyait comme tel en tout cas , mais son cœur fut partagé.
Devait elle se réjouir ? Oui certainement , elle avait envie d'y croire , oui pourquoi est ce qu'il lui mentirait ? Il semblait sincère ... Mais d'un autre coté , elle avait entendu tellement de promesses , on lui avait crié tellement de mots d'amour , tellement de souffrance lui avait été affligé ... pouvait elle se permettre d'y croire vraiment ?
Elle se le permettait , tant pis si elle devait pleurer a nouveau , tant pis ... il faut savoir aller au delà de ses rêves et s'abandonner.

Et c'est donc tout naturellement , et sans plus aucunes appréhensions , qu'elle répond au baiser offert par le Corbac.
Ce baiser ? Il était inespéré , comme l'être tout entier qui le lui offrait d'ailleurs.
La jeune femme l'avait , ce baiser, tout comme les scénarios cités précédemment , imaginé des centaines et des centaines de fois , mais jamais elle n'aurait pu deviner qu'il soit aussi doux.
L'ivresse emporte rapidement la demoiselle , Ivre a un point qu'elle pourrait l'embrasser jusqu'à mourir.
Pleine d'amour , les lèvres chaudes ... respirant a peine , elle se sépare malgré tout de lui.

Ces sentiments qui hier encore étaient incertains étaient désormais totalement clairs.
Elle l'aimait de façon insensée.
Son coeur froissé depuis peu , aurait du se fermer et refuser toute émotion.
Pelotine ne devrait pas se permettre d'aimer a nouveau mais pourtant.
L'unique souffle qui lui reste encore lui permet d'enfin lui déclarer clairement les sentiments qu'elle a pour lui.


Je suis amoureuse de vous.

Elle n'espérait rien de lui en avouant ceci.

Non.
Il fallait juste qu'il sache , s'il ne l'avait pas encore deviné.
Qu'importe qu'il prenne peur , il fallait qu'il sache.
Il aurait peut être été bête de l'écrire , elle a préféré le lui dire
.

Un peu gauche , elle recule doucement.
Et maintenant ? Elle se sentait sotte , il fallait trouver de quoi meubler le possible silence qui pourrait s'installer alors , elle se lance dans une proposition d'une banalité a pleurer.


Vous avez soif ?


Plus banal ? Tu meurs.

_________________
Ladra
[acte III. Scène 4.]

Avez-vous déjà ressenti, lecteur assidu de nos élucubration théâtrales, les symptômes suivants : cœur qui s'emballe au point qu'il soit à deux doigts d'exploser, jambes qui d'un seul coup passent de chair à coton et qui flageolent ? oui ? et bien figurez vous que c'est exactement ce que ressent, à ce moment là précis, le jeune homme à la chevelure bleu-noir.

D'abord après qu'elle réponde à son baiser. Il se pensait cavalier d'oser la toucher. Il s'attendait au mieux à une aimable réprobation, au pire à une prise de jambes à son cou consécutive à une gifle qui resterait dans les annales des gifles. Mais non, c'est tout le contraire qui se passe. Non seulement elle accepte ce baiser mais le prolonge. Ce qui rend le jeune homme fou de joie. Déjà à ce moment-là son coeur s'emballe et ses jambes flageolent.

Mais l'estocade - si l'on peut appeler cela ainsi - arrive tout de suite après, alors qu'elle lui avoue les sentiments qu'elle ressent pour lui.


Je suis amoureuse de vous.


Il la regarde dans les yeux, intensément. Ses lèvres s'entrouvrent pour répondre mais...

Vous avez soif ?


Cet aussi brusque qu’inattendu changement de sujet prend le corbeau au dépourvu et change quelque peu la forme de la réponse qu'il allait donner :

Baronne, si j'ai soif, c'est de vos lèvres. Si je cherche l'ivresse, c'est de vous, Pelotine, que je veux m'enivrer. Mon cœur aussi vous porte en lui, depuis longtemps. Et mon absence n'a fait que confirmer ce que je savais déjà, c'est qu'il bat pour vous...

Voilà, c'est dit...c'est vrai qu'il n'a fait que penser à elle ces derniers jours, elle l'a hanté jour et nuit et leurs retrouvailles sont à la hauteur des espoirs qu'il avait portés en elles.
_________________
Pelotine.
L'émotion est a son comble.
Il vient de lui dire les mots tant attendus.
Que peut il bien se passer dans la tête de Pelotine ?

Oui ! oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui
oui , oui , oui , oui ,oui , oui , oui , oui , oui , oui
oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui
oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui ,
oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui ,
oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui ,
oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , oui , Oui!

Un amoncellement de oui.
Il a dit.
Oui !
Bien qu'ils se soient tout deux suggérer cet amour , bien que leurs missives n'étaient pas innocentes de sens , bien qu'il était peut être trop tôt pour oser s'afficher ensemble ou même oser en aimer un autre.
Il avait dit ! elle attendait une confirmation , claire , elle avait eu.

Après quelques secondes de silence pour se remettre de cette annonce , Pelotine réalise qu'il s'agit du frère de Lallie.
Et soudainement elle prend peur.
Non pas qu'elle ai peur de La Renarde , non non , la baronne considérait la duchesse de Poudouvre comme une amie , la plus chère a son cœur d'ailleurs.
La jeune femme avait une haute estime de la volcanique rouquine , et c'est de la décevoir qui faisait peur a Pelotine et qui provoquerait un chagrin dévastateur chez cette dernière.


Je ...c'est inespérée .. je , je suis ...

Un temps de pause.


Mais ... pensez vous que notre ...


Notre quoi d'ailleurs ? Pouvait elle oser utiliser le terme "relation" ? valait il peut être mieux éviter , il pourrait encore prendre peur , et fuir.

... que cela dérange votre sœur ?


Le regard fixe , elle l'observe la réaction du brun , qui se trouve toujours face a elle.
Inquiète de ne pouvoir continuer ce qu'ils avaient si bien commencés elle attends de savoir ce qu'il pense de tout cela.

_________________
Ladra
Haut, très haut. Dans une sorte de tourbillon stratosphérique des sentiments. L'instant était presque magique. Ils se déclaraient mutuellement les doux sentiments qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre. L'impression de marcher sur les écumes duveteuses d'un nuage en suspension, d'être au dessus de la scène qui se déroule.

Bas, très bas. Retour brutal sur terre. Lallie, sa soeur, et ce qu'elle pourrait penser de leur relation. A vrai dire le brun n'y avait pas songé, tout à l'amour naissant entre la jolie croque-morts, à la beauté fragile et douce et lui. Il s'imaginait déjà demander audience, officielle, et lui dire que Pelotine et lui entretenaient de doux sentiments l'un envers l'autre. Il l'imaginait déjà devenir rouge de rage, se lever et expulser rageusement sa colère. Car nul doute qu'elle tenait énormément à la baronne et qu'elle imaginait, pour son amie, un autre avenir que celui que pouvait lui offrir un va-nu-pieds.

Hors de question, néanmoins, de lui montrer ou, pire, de lui transmettre cette angoisse naissante. De sa soeur il fera son affaire, qu'elle soit ou non d'accord, d'ailleurs, elle n'a pas son mot à dire sur les personnes qui partagent sa vie et son coeur.

Il lui prend donc les mains, à nouveau, lui sourit, à nouveau, doucement, et l'embrasse, à nouveau, tendrement.


Sa Grâce ne peut être qu'heureuse de notre bonheur, n'est-ce pas ?

Ne vous inquiétez pas pour cela, j'irai lui parler, d'accord ?


Il l'attire contre lui et la serre contre son coeur, heureux, simplement heureux de ce contact fugace.
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