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[RP] tais-toi.

Judas
Ce RP peut heurter la sensibilité des lecteurs non avertis...


Insomnie


Il fallait qu'il en ait le coeur net. Depuis la tragédie qui avait vu mourir le gardien de la Rose Noire dans la pièce la plus interdite du castel Petit Bolchen, Judas avait recouvré une forme relative, plus bancale qu'il n'y paraissait . Depuis les cris, le sang et le massacre qu'avaient vu les murs du castel cette fameuse nuit, Judas dormait mal, voir pas du tout. Frappé d'insomnie, ses yeux s'étaient cernés de sombre, rivalisant presque avec le bleu de son oeil poché. Sa peau pâle faisait ressortir la fatigue qui s'accumulait de soir en soir, le seigneur avait l'air moribond. L'Anaon était repartie vers Paris, le laissant avec l'image encore exsangue d'un geste fou et les conséquences qu'il impliquait.

Cette nuit, tiré de son non-sommeil par de trop sombres idées, le Von Frayner déserta sa couche pour aller hanter les corridors du castel. Le pas lent, il marqua parfois quelques pauses près des tapisseries peuplées de créatures fantasques aux cornes étranges et aux crins diaboliques. Errant, les yeux perdus dans le vague, les cheveux défaits d'avoir trop tourné en rond dans les draps froids. Mèche folle, regard creux, il fallait qu'il en ait le coeur net.

La pièce aux poisons était restée fermée depuis des jours, comme en deuil, condamnée à garder ses secrets pour elle, là derrière sa porte crainte. Nul n'avait le droit de l'ouvrir, jusqu'à ce qu'enfin le maistre des lieux en donne l'ordre. d'une gauche presque hésitante, il s'appuya au chambranle encore marqué par une trainée noircie par les jours... Interminable moment d'attente, attente non productive, vide qui comble le vide. Lorsqu'enfin la silhouette s'anime, elle s'immisce, interdite, a demi collée contre le mur. A l'intérieur, l'air est vicié. Tressaillement silencieux.

La dextre avance le candélabre qui éclaire ses pas, l'endroit n'est plus veillé depuis le drame, la petite veilleuse qui habituellement encense les précieuses fioles est morte elle aussi, certainement de solitude. Même les épeires ont déserté leur nids, laissant à Judas une impression vertigineuse de néant. Dans le halo qui se déplace lentement s'animent les reflets de mille brisures cristallines, de poisses asséchées et de poudres mélangées. Le contenu des étagères à volé en éclat, les meubles sont souillés de sombres giclées et d'indicibles désordres. Anarchie.

Sssss...

En osant un pas, Judas a marché sur les crêtes acérées d'une falaise de verre, vestige d'une bouteille dont l'étiquette semble avoir été arrachée. La plante du pied en mouvement réflexe reste suspendue entre ciel et terre, pendant que le seigneur éclaire d'un geste agité l'objet de sa blessure. Craignant une infection, ou pire, que les éclats soient ceux d'une fiole de poison, le palpitant s'emballe. Flash.

Nyam était là, avec ses cris stridents, c'est elle qui a précipité le chaos lorsque le vieux fol s'est jeté sur lui. Il revoit les menottes affolées jetant comme d'innofensibles cailloux les contenants de la mort. Les fioles du diable. Une pluie de verre qui s'éventre et qui vomit ses méfaits sur la rixe, sur les coups, sur les cris, sur le sang.

Amertume. Ce soir là, Judas avait perdu trois de ses chiens, empoisonnés par dieu savait laquelle de ses bombes fragiles... Ce soir là, Judas avait perdu pas mal de choses. Relevant la tête dans un élan rageur, il s'extirpa fissa de la petite salle maudite, boitant sur le talon. Il en avait le coeur net. Cette nuit passée n'était pas un rêve. Tout s'était joué. Hoquet horrifié:


Nyam...


Petite écervelée... Il se traina jusqu'à la chambrine de la jeune esclave, l'ouvrit de sa clef personnelle, décidé à passer ses nerfs et ses craintes sur la Frêle. Cette blessure, son tourment, sa solitude... C'était à elle qu'il le devait. Faute de trouver le réconfort chez son amante absente, c'est la jeune femme qui ferait les frais du passage à vide du maistre.


Nyam...

L'instant d'après, il était déjà dans sa couche, serrant d'une manière bien étrange le petit corps de la blondine. Entre force et fragilité, entre rage et besoin d'apaiser, le collier de ses mains enserra la fine gorge dans son sommeil. Le pied blessé raviva un élan impulsif, la piquûre du verre avait rendu son souffle saccadé. Que n'avait-elle pas fait de perdre ses moyens ce soir là... Et les projectiles du diable, c'était ces mains qui les avaient balancés... Ces fines mains... Ces.. Douces mains..

Cette innocence fallacieuse. Il était temps d'y mettre un terme. Brutalement.

Nyam!
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Nyam
La douleur dans son bras était lancinante, mais moins que ne l'était celle qui tambourinait dans sa tête. Elle n'avait pas suivi ce qui s'était passé après sa collision d'avec l'Anaon. Elle ne l'aurait pas pu même si elle l'avait voulu. Car dans sa chute sur l'étagère provoquée par l'intru, quand le verre d'une fiole éclatée avait entaillé la chaire tendre de son bras, le liquide avait pénétré son sang. Drogue visiblement, peut-être aurait-elle préféré du poison si elle avait su...

Car la drogue faisant son effet, la panique avait pris le dessus sur la soumision, et elle avait oublié de rester invisible... Jetant alors des fioles qu'elle avait sous la main, elle avait touché les chiens et les hommes sans distinction. Puis il y avait eu la fuite grâce à Iris, étrange sauveur, et enfin l'Anaon...

La Roide dans sa précipitation l'avait bousculé, et la Frêle, l'esprit englué par la drogue, avait rendu le contenu de son estomac avant de s'évanouir. Les jours suivants étaient flou dans sa tête. Elle se rappelait juste s'être éveillée un instant alors qu'on soignait sa plaie, et Iris lui murmurant de se reposer, qu'elle s'occuperait de Judas...

Etrange vraiment la vie... Car de tortionnaire aux yeux de la jeune esclave, Iris était devenu la bouée de sauvetage, son seul point d'encrage dans les délires provoqués par la drogue. La Soumise fut la seule à veiller su son sommeil agité, et surtout à contenter le Maitre quand il réclamait son esclave aux yeux d'azur.

Nyam se reposait donc, vulnérable et si pâle, telle une statue de marbre avec ses cheveux d'or blanc, vêtue d'une simple chaisne de lin blanc. Son sommeil était paisible pour une fois, bien que la migraine lui vrillait les tempes. Au moins ne faisait-elle pas de cauchemar. Elle n'entendit pas la clé qui tourna dans sa serrure, alors même que d'ordinaire son sommeil était éeger comme une plume... Pas plus qu'elle ne perçut la porte qui s'ouvrit ni le murmure de son nom... Le poids sur sa paillasse ne l'éveilla pas, ayant grandi dans une famille misérable où tout le monde dormait ensemble.... Mais quand les mains se refermèrent sur sa gorge, elle ouvrit grand les yeux, bien lucide, posant son regard bleu sur son Maître allongée près d'elle.

Alors elle sut qu'elle allait payer... Payer de s'être levée, payer de l'avoir interrompu, payer pour la Roide qui avait abandonné sa couche, payer pour Cerdanne qui n'avait pu la partager, payer pour l'agression et la mort du gardien, payer pour les fioles et les chiens morts, payer pour la blessure du Maître et pour le chaos...

Payer d'être trop jolie aussi, trop pure, trop désirable... Et elle s'apercevait qu'elle n'avait pas envie de payer... Et que le dû serait réclamé en nature... Oui ce soir, saignerait son innocence...


Non !

Petit cri plaintif, presque murmuré en une supplique vaine, alors qu'elle essaya de s'écarter pour se libérer, oubliant la migraine, oubliant la douleur de son bras blessé, ne sentant que ses mains sur sa gorge fine et ce corps masculin trop près du sien, à peine séparés par quelques vêtements dont une chemise fine qui dévoilait plus de choses qu'elle n'en cachait au regard.
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*Frédéric Régent, Historien
Judas
Immédiatement, le maistre étouffe le cri de son esclave d'une poigne de fer. Baillon de chair tout appliqué à faire taire tandis que de l'autre coté la parure de ses doigts ne lâche pas la gracile gorge. Elle est douce Nyam, et même son souffle qui se saccade est une caresse, il lui rappelle le lièvre apeuré qui suspendu par les oreilles a les côtes qui semblent exploser d'une folle agitation. L'oeil peureux, la pupille arrondie et cette cadence vertigineuse, la Frêle semble pouvoir être brisée d'un revers comme le petit gibier entre les crocs des limiers. L'arête de son nez fin vient taquiner la joue poupine, humant avec émoi la fragrance particulière de la peau marmoréenne. Nyam n'a plus l'odeur d'une enfant... Et Judas pend son temps pour l'apprécier.

Une vilaine veine palpite paisiblement sur la tempe humide de l'homme, comme un vieux matou qui attend en coin. Il soupire contre l'épiderme qui s'échaude, émane le malaise.


Tais-toi.

Abnégation, c'est ce que tu fais de mieux Nyam, tais toi. L'estoc de sa langue masculine pique trop délicatement la courbe de la mâchoire, suivent les canines rieuses qui viennent se planter au coin des lèvres minuscules. Elle a le gout de la dévotion la Frêle, le gout de l'immaculé aussi... Et ça le fait bander le Von Frayner, ce dévouement qui dit non mais qui n'a le choix de rien. La nuit a depuis longtemps pris ses droits sur Petit Bolchen, il n'y a plus d'heure qui tienne, juste l'insidieuse insomnie qui cogne dans sa tête depuis plusieurs jours et lui refile des idées démentes.

Tu est au lit depuis des jours, ne crois tu pas que tu as assez pris repos? Et moi, j'en deviens fou, tu entends, fou de ne pas trouver le sommeil...!


Un bruit d'étoffes, le maistre retire la chemise de la pucelle avec colère et la jette au pied de sa couche, frusque inutile. Il distingue a peine sa jeune captive mais ses mains s'en chargent pour lui, parcourant avec férocité les lignes a peine arrondies de ses hanches. Agrippées, pincées, il la ramène dans un mouvement contre lui, enserrant sa taille. Le droit de cuissage a une définition particulière chez Judas, et s'il a ordonné voilà déjà un bon mois à l'Iris de frotter la peau de Nyam tous les soirs au gant de crin, ce n'est pas innocent. Pas assez de lui avoir volé sa famille, voilà qu'il s'apprête à lui voler sa pureté.

Profane-toi. Tu es mon enfant, tu es à moi. Et chaque jour suffira ta peine si tu résiste encore.

Gestes vandales, la Frêle est une poupée de chiffon qu'il a décidé d'avoir, ce soir, cette nuit, immédiatement. Une gifle part, si la blondine résiste Judas la battra jusqu'à l'attendrir. Amer, aigri, et vaguement déraisonné. Voilà l'état d'esprit du seigneur qui a laissé pendant des mois sa jeune suivante tranquille, du premier bain auquel il a assisté à cette folle nuit où elle s'est sauvée a l'étage.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Iris.
Les jours furent difficiles après celui où tout avait basculé. Le petit Bolchen était, depuis ce jour funeste, un domaine de tension et de peur. Chacun des habitants de ce château gardait plus ou moins le silence, perdus dans leurs pensées. Tous, sauf Judas, évidemment, qui lui vadrouillait entre insomnie et colère : il avait tellement perdu ce jour-là, et Iris ne savait pas réellement ce qu’il regrettait le plus… Ses stocks de fioles, ses chiens… ou Nyam. Et oui, la Frêle n’avait pas été épargnée. Apeurée, perdue, la petite avait butté contre une étagère de fiole et avait, selon le Déchu, été la cause de toutes les pertes du Maître avant de s’évanouir.

C’est à ce moment là, exactement, que la Soumise s’était prise de tendresse envers la Frêle. Elle reconnaissait tellement ce qu’elle avait elle-même été il y a quelques années, sans défense, perdue. Leur début n’avait pas été joyeux, au contraire, mais les deux jeunes femmes partageait un point commun : elles étaient à la merci de Judas. Alors son objectif avait sonné comme une évidence : il fallait qu’elle prenne soin de la petite, qu’elle la protège des griffes acérées du Von Frayner dont le regard brulait de colère. Si la Frêle se retrouvait seule, il lui tomberait dessus comme un vautour. Elle en était persuadée.

Alors la Soumise la soignait et la réconfortait comme elle le pouvait. Chaque jour et chaque nuit étaient passées au chevet de la Frêle encore esclave de la drogue et de ses blessures, et ce, dans l’unique but de ne jamais la laisser seule avec Judas. Parce qu’elle avait beau l’aimer comme personne, elle savait à quel point il pouvait se montrer cruel lorsqu’il était contrarié. Mais la Frêle ne supporterait pas, ne survivrait pas. Ainsi, à chaque fois que le Déchu venait dans la chambre, la Soumise se levait et lui expliquait qu’elle n’était pas remise, qu’elle souffrait encore, et le suppliait du regard de ne rien faire, qu’elle était là pour subir s’il fallait. Après tout, n’était-elle pas en partie coupable ? N’avait-elle pas poussé Nyam à aller voir ce qu’il se passait pour simplement nourrir sa curiosité ? La culpabilité rongeait Iris depuis ce jour, elle devait se repentir.


    Mais, ce jour-là, elle faillit à la tâche une nouvelle fois…



La Frêle allait de mieux en mieux, mais la fièvre la gagnait encore quelques fois et l’Iris s’était absentée pour chercher de l’eau chaude. Judas s’était fait discret ces derniers jours et la Soumise avait baissé la garde. Erreur. Elle avait été trop longue, trop naïve une fois encore. Elle ne s’était pas rendu compte.

Les escaliers étaient remontés lentement, pour ne pas renverser l’eau. Mais à la vue de la porte entrouverte, l’Iris s’affola. Elle avait comprit.
« Non » Murmure qui se perd. Sa respiration s’accélère. Pourvu qu’il ne soit pas encore trop tard. Pourvu qu’il n’ait encore rien fait. Sous la précipitation, l’eau de la bassine éclaboussait le sol et se vidait presque de moitié. Et elle prie, il n’y avait plus que cela à faire ; prier pour qu’il ne soit pas sur elle, contre elle. Priez pour que ce ne soit qu’une illusion.

« Tais-toi. »

Trop tard. Il était là, le Déchu, au dessus de sa proie. L’Iris ouvrit enfin la porte. Cauchemar. Son sang ne fait qu’un tour, par peur et par déception de voir celui qu’elle Aime aussi avide de possession, aussi perfide, aussi excité par la faiblesse de la Frêle. La scène est ignoble.


Non ! Judas !

La bassine est lâchée et l’eau chaude se répand sur le sol. Qu’importe ! La Soumise était déjà au lit, tirant de toute ses forces sur le bras de Judas pour le retirer. Mélange de peur et de colère. Combien de femme allait-il faire souffrir comme cela ? Pourquoi ne se contentait-il pas d’elle qui lui offrait corps et âme sans broncher, consentante ?

Judas ! Arrête ! Laisse-la ! Elle n’a rien fait !

Elle tirait sur le bras du Déchu, prête à arracher ses vêtements, à lui faire mal... Elle ferait tout pour l'éloigner.Malheureusement, sa faiblesse allait être sa perte. Quoiqu’elle ferait, le sort de Nyam allait être le même : après tout, l’Iris la préparait pour ce jour macabre depuis le début.
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Nyam
La terreur... Ce fut la terreur qui habita l'adolescente quand il plaqua sa main sur la bouche pour étouffer ses mots. Cette terreur qui paralyse l'animal quand il est pris au piège. Le coeur s'affola dans sa poitrine, tambourinant contre ses côtes une course effréné, comme pour s'échapper de son carcan de chaire. Le Maître était passé de menace latente à menace immédiate, et elle n'était pas sûr de réussir à lui échapper cette fois.

La langue masculine passée sur l'arrête de son menton lui arracha un frisson de dégoût. Elle ne voulait pas qu'il la touche, elle detestait quand il le faisait, mais immobilisée par la poigne elle ne résistait pas, trop habituée à ne pas se dérober, à ne pas désobéir. Elle était comme le chien maltraité mais bien dressé qui ne mord pas la main qui le bat.

Le bruit de la chemise que l'on déchire arracha Nyam de son immobilisme. Le Maître regardait avec convoitise ce que le fin vêtement cachait jusque là, son corps fin à la peau si blanche, ses rondeurs de presque femme, sa poitrine menue mais pourtant bien dessinée. Ce fut quand il posa ses mains sur elle pour commencer sa profanation, alors même que l'on entendait la voix d'Iris qui suppliait pour qu'on la laisse en paix, que tout changea.

Était-ce la drogue ou bien la fièvre qui troublèrent son jugement et firent oublier les habitudes et les réflexes acquis ? Ou bien la terreur... Car l'animal acculé, tout terrifié qu'il soit, attaque quand il n'a plus le choix. La Frêle oublia qu'elle devait se protéger et éviter les coups pour survivre au lendemain, la seule chose qu'elle voulait, c'était se libérer de ce corps qui la dominait, se libérer à n'importe quel prix.

La terreur accorde aux faibles une force qu'ils n'ont pas d'ordinaire. Ce fut donc avec une force surprenante que la gamine commença à se débattre, se tortillant, donnant des coups, de ses petits poings fermés ou même de pieds. Elle planta même ses dents blanches dans la main du Judas qui tentait de la bâillonner, faisant perler le sang du Maître dans sa bouche.

La terreur conduit à la folie, et la Frêle est devenue folle, inconsciente qu'elle risque sa vie dans son désir de se libérer.

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*Frédéric Régent, Historien
Judas
Il faut toujours que les femmes se mêlent de tout. Qui mieux que lui savait cela? Et lorsque l'une se débat en belle diablesse, l'autre joue les ange gardienne... Qu'il n'était pas facile de tenir une maisonnée peuplée de ces créatures qui n'avaient pas leur pareil pour rendre fol la nature de l'homme... Surpris d'abord, il accuse l'apparition de l'Iris dans un grognement de colère, sans relâcher son emprise sur la Frêle, obnubilé par son objectif premier, primaire. D'un mouvement de bras rageur il dégage Iris, l'envoyant valser d'un bout à l'autre de la couche avec une désarmante facilité.

Dégage!

Laisse-moi, laisse-moi juste sortir de ce cercle vicieux... Laisse-moi exprimer toute cette colère, cette exaspérante et lancinante colère. Je suis fatigué, je suis sur les crocs, je suis... Sur les nerfs. J'ai les sens à vif et la rage au bord des lèvres. Laisse-moi faire d'une trop faible le réceptacle de mes souhaits de plus puissant!

La morsure soudaine ramène Judas à la réalité, et ça calme, tout à coup. Il frémit, répond par une nouvelle claque plus forte de sa main libre à demi repliée directement sur le visage poupin de Nyam, réflexe violent, mais réflexe de légitime défense... Décidément, tout est relatif chez le VF.

Il se redresse , impulsif, serrant contre son torse le bras meurtri, chancelant un peu sur ses jambes. Fatigue, nervosité, tout se mélange, il perd pied. L'index accusateur pointe les deux esclaves et la voix cassée gronde un:


...Vous me le paierez!


Se faisant il s'éloigne, comme lèverait le pied d'un nid de vipères. Les prunelles grises se heurtent à la silhouette de l'Iris, assassines. C'est toi la pire, traitresse, toi qui m'a toujours appuyé tu me trahis pour une vulgaire gamine! Disgrâce, ce n'est pas son soir. ça ne l'est plus depuis plusieurs soirs d'ailleurs. Même la fidèle Iris a pris le parti adverse, elle qu'il pensait détester Nyam... La division a du bon, Judas en fait l'amère expérience en se détournant des pauvresses et en quittant la petite chambrine en titubant. Ecoeuré.

Au lendemain les grandes décisions, qui serait battue pour qui, et qui le serait la première.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Iris.
Elle était arrivée à temps. Elle avait réussi. Son apparition subite et imprévue avait changé le funeste destin de la Frêle qui en avait profité pour se défendre à son tour. Mais l'Iris, elle, fut envoyée au travers de la chambre par un Judas enragé. Les deux petites souris avaient réussi à réveiller le Diable en personne. Allongée, blessée à la tête après s'être cognée à la petite table qui décorait la chambre, la Soumise ne pouvait se lever. Tout était entre les mains de la Frêle à présent. Mais celle-ci ne manquait finalement pas de ressource : la main du Déchu fut mordue et le fit reculer. Elles avaient gagné.

Ou pas.

La vengeance est un plat qui se mange froid, il parait. Chez Judas Von Frayner, l'expression était très souvent vérité. Et le regard qu'il lança à la Soumise, ou ses paroles effrayante, promettait une sanction bien plus douloureuse que toutes celles qu'elles avaient déjà connu auparavant. La Soumise dégluti et baissa les yeux. Elle savait la faute qu'elle venait de commettre, elle savait la trahison. Mais ça valait le coup ; ce que le Déchu allait faire à la Frêle n'était pas supportable, surtout pour une jeune fille comme elle. Parfois, il fallait réagir, il fallait braver les ordres pour protéger ses consœurs. Elle ne regrettait pas.

Judas était parti. La tête de la Soumise saignait mais elle se releva tant bien que mal. Quelques larmes coulaient malgré elle mais le plus important, pour l'instant, était la Frêle. Revenue à son chevet, l'Iris ne savait que faire réellement ; leur nouvelle relation était trop récente pour qu'elle soit encore naturelle.


Ça va ?

Ne sachant que dire d'autre, la Soumise se tut, avançant lentement sa main vers celle de l'enfant. Parfois, mieux valait ne pas parler, le tout était d'être là, aux côtés de ceux qui en ont besoin.
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Nyam
Le fracas de l'Iris qui s'écrasa contre l'unique meuble de la pièce en dehors de la paillasse rompit l'équilibre pour faire pencher la balance un bref instant en faveur des femmes. Mais la gifle en pleine figure administrée avec un poing presque fermé fut un rappel dur de la réalité. Il était le Maître et elles l'avaient défié. Elles allaient en souffrir... Il leur ferait payer.

Sonnée, la Frêle avait lâché sa prise sur la main qu'elle avait mordu. L'hématome commença à fleurir rapidement sur la joue frappée avec force, le bleu tranchant avec le blanc de la peau. Le regard azur se posa sur son ange gardien depuis peu. La Soumise avait tout risqué et peut-être même tout perdu cette nuit en s'interposant entre le Maître et elle... Mais elle l'avait fait...

La porte se claqua sur les deux complices, le verrou fut tiré avec colère par un homme en fureur à qui on avait refusé le droit de prendre ce qu'il voulait sur ce qu'il possédait déjà de plein droit. Il fallut quelques instants à Nyam pour reprendre ses esprits. Nue, elle se recroquevilla, essayant de cacher son jeune corps bien qu'il n'y ait que l'Iris dans la pièce devenue une prison.


J'ai mal...

Triste résumé de son triste état. La blessure à son bras s'était remise à saigner après sa résistance contre le Déchu... Cela avait été le combat du chaton contre le lion... Et le chaton avait fait reculer le lion mais à quel prix... Quel prix lui ferait-il payer pour son audace ? La douleur dans sa joue était lancinante, couplée à sa migraine, elle était au bord de s'évanouir. Pourtant ses yeux restait ouvert... Et les azurs étaient braqués sur la porte close.

J'ai peur...

Un murmure... Une affirmation... Un écho de l'avenir...
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*Frédéric Régent, Historien
Judas
Judas fit envoyer Moran fermer à clef la chambrine de la Frêle, trop éprouvé et nerveux pour l'aller faire lui même. Ce fut plus sage, diable savait ce qu'il aurait été tenté de faire aux deux pauvresses dans un élan vengeur. Ainsi fut fait, on lui remit la clef dans sa chambre, et son sommeil ne vint que le lendemain en début de matinée où mort de fatigue il sombra dans un sommeil peuplé de rêves incohérents. C'est à la tombée du jour qu'il s'éveilla, un mal de crane lui vrillant les tempes. Rassemblant ses idées, il finit par laisser tomber son regard grisonnant vers son bras encore marqué des stigmates de la morsure. La scène de la veille se rejoua derrière ses paupières de nouveau fermées, il traina ainsi dans sa couche plus d'une heure durant, jusqu'à ce qu'une petite main vienne frapper à sa porte.

Entrez.
Bonjour Maistre...
...
Je viens vous porter un repas, afin que vous ne restiez pas l'estomac vide plus longtemps.
Je n'ai pas faim Ayoub, retourne d'où tu viens.
Mais, Maistre, vous n'avez pas mangé depuis la veille...
Es-tu sourd ou bien?
Bien maistre...

Sur quoi il se retira avec l'écuelle de soupe, bon gré malgré. Les courtepointes furent rejetées au pied de la paillasse, notre homme se leva encore tout habillé de la veille. Les cheveux encore plus en bataille, la chemise encore plus débraillée, le ton était donné. Judas n'avait envie de rien. Enfin, si. Il avait envie de reprendre son statut de maistre et de laver l'affront que lui avaient fait ses esclaves en un mauvais tour le jour d'avant. Il quitta sa chambre, longeant d'un pas vif les couloirs de pierre, constatant qu'aucune lumière n'émanait plus des meurtrières. La nuit était là, les deux femmes devaient être mortes de faim dans leur prison improvisée. Enfin morte, non, ce privilège ne pouvait que lui revenir; cette mort c'est de ses mains qu'il la donnerait.


Ayoub! Ma badine!


Cette badine qui se greffait à sa main les jours où il menait les esclaves à la vente, celle-là même que l'esclave avait tant de fois gouté, et redoutait. La senestre implacable se referma sur la baguette mince et souple, il n'en fallait pas plus à la nature des hommes pour se sentir supérieure... Arrivé à hauteur de la porte de bois scellant la captivité de la Frêle et de la Soumise - qui n'en avait d'ailleurs depuis la veille plus que le nom - il introduisit la clef avec délicatesse, la tournant lentement afin de bien la faire entendre. Lorsqu'il poussa le tout, il trouva les visages graves et apeurés des fautives, reclues sur un coin de la petite couche de Nyam.

Sans plus de cérémonie, il clama:


Toi, tu sors.


Sur quoi sans laisser le temps d'une réponse, il fit claquer la badine sur la peau tendre des cuisses de l'Iris, des fois qu'elle aurait encore matière à répondre, et ses mains lisses et pourtant si douces en apparence vinrent enserrer le bras féminin pour l'attirer vers l'extérieur. Le regard s'était durci, le Frayner avait pris repos mais son amertume elle n'avait pas changée d'un cil. La première qui broncherait serait battue comme plâtre.
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Iris.
"J'ai mal... J'ai peur..."

Le nez se plisse. Elle aussi a peur. Plus qu'on ne le pensait. L'Iris savait qu'elles le paieraient, cet affront. La porte fut fermée à double tour. Soupire. Qu'allaient-elles pouvoir faire à présent ? Elles ne pouvaient pas s'enfuir ; tout était clos. La Soumise se retourna enfin vers Nyam et arracha un pan de sa robe pour l'enrouler autour de son bras avec délicatesse. Finalement, elles étaient retournées au point de départ, le seul moyen de s'en sortir était de s'unir. Il fallait que la Frêle lui fasse confiance pour qu'elle puisse s'en sortir. Pour que l'une d'elle soit enfin libre, ce que la Soumise ne pourrait jamais être, par amour.


Moi aussi, j'ai peur...

Au moins, il s'agissait d'une chose que les deux jeunes filles partageaient. La crainte de Judas Von Frayner. Mais rien ne servait d'en débattre... Elles n'avaient aucune chance. Alors la nuit se passa avec difficulté ; l'Iris ne trouva pas le sommeil et tentait de veiller au mieux la Frêle. Jusqu'au lendemain...

Le cliquetis de la porte la fit tressaillir. Il était là. La Soumise se redressa et s'approcha du lit de Nyam par réflexe. L'heure était venue pour les sanctions. Judas entra, badine à la main. C'en était fini pour elles. Enfin...

"Toi, tu sors"

Le sifflement de la baguette et le coup qui s'en suivit la fit pousser un petit cri d'effroi. Elle ne voulait pas sortir, il ne fallait pas laisser la Frêle seule avec Lui. Mais elle n'avait pas le choix ; le Déchu l'avait amené dans le couloir avec une force telle qu'Iris ne pouvait résister. Dernier regard sur Judas, dernier regard sur Nyam.


Pardonne-moi.

La porte se referma sur ces dernières paroles. A genoux, l'Iris attendrait que le châtiment de la Frêle soit terminée. Elle partagerait son malheur comme cela.
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Nyam
La nuit avait été longue mais moins longue encore que la journée qui suivit, car elle fût interminable... Ne pas manger, elle connaissait, pour avoir grandie âffamée, le ventre contracté à force d'être vide... Même si après plusieurs semaines d'alimentation régulière, son estomac protestait contre cette soudaine privation... Comme quoi on s'habitue vite aux petits conforts...

Mais sursauter au moindre bruit en craignant que ce soit Lui qui revienne, c'était épuisant pour les nerfs... La Frêle aurait voulu que l'Iris la rassure, la réconforte, mais les quatre mots murmurés tel un aveu, avaient brisé le peu de courage qui lui restait... Elle savait qu'elles seraient punies... Elle savaient qu'elles allaient souffrir... Mais elles ne savaient pas quand... Et c'était cela surtout qui était invivable... L'ignorance... C'est un poison qui tue lentement...

Et puis il fut là... Elle ne l'avait même pas entendu ouvrir la porte cette fois encore. Et là, il avançait, tel un ange vengeur, pour réclamer réparation pour leur rebellion... Un coup de badine sur la Soumise, et le voilà qui s'en saisit, la jetant hors de la pièce avant d'en fermer la porte. Nyam n'entendit même pas le murmure prononcer par Iris alors qu'impuissante, elle l'abandonna aux mains de son Maître.

Car Nyam ne voyait que lui de ses grands yeux d'azur écarquillés par la terreur... Elle ne voyait que l'homme et la violence qu'il dégageait. Elle ne voyait que le bras musclé qui brandissait la badine vers elle. Elle ne voyait que le visage tordu par la colère contenue, le visage du Sans-Nom, celui de la Mort peut-être... Elle avait sauvé son amante, elle avait sortis un enfant mort de ses entrailles, elle avait servis loyalement sans jamais broncher... Et parce qu'elle avait dis non, elle allait durement payé... Payer pour les autres et payer de ne pas être propriétaire de sa liberté...

Quand la badine se lèverait une première fois, il faudra serrer les dents... Ne pas crier pour ne pas exciter le monstre, ne pas pleurer pour ne pas lui donner satisfaction, dans un dernier sursaut d'orgueil qui est impropre à sa condition d'esclave. On dit que c'est le premier coup qui fait le plus mal, qu'ensuite le corps et l'esprit s'habituent...

Les "on dit", moi, je vous les foutrai dans la g****** !

....

....

J'ai mal...

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*Frédéric Régent, Historien
Judas
La porte est refermée à clef, le loup reste dans la bergerie. A nous deux la brebis... Judas s'avance lentement au chevet de la jeune esclave, le visage grave et les yeux vides. Dans ses prunelles, le néant, insipide, dénué de tout lorsqu'elles épousent le bleu Cobalt du regard de Nyam.

C'était inévitable...


Je vais t'apprendre à refuser de M'obéir...

Non seulement tu feras ce que j'attends de toi, mais en plus, tu paieras pour m'avoir blessé. Leçon de vie à Petit Bolchen, en tête à tête privé Nyam/Judas. La badine s'élève, on distingue au travers de la porte son bruit cuisant. Une fois...

Lorsque J'ordonne, tu t'exécutes.


Deux fois...

Tu ne Me touches pas, sauf si Je t'y autorise.

Trois fois...

Tu ne ripostes pas, même si tu n'es pas d'accord.

Quatre fois...

Tu ne vas pas à contresens de Ma personne, jamais.

Cinq fois...

Tu ne te soustrais pas à Mon autorité.

Six fois...

Tu ne t'allies pas avec qui Me défie et tu ne manigances pas en Mon dos.


Sept fois...

Tu devances Mes désirs, et Me sert à temps.


Huit fois...

Tu Me respecte, en public comme à huis clos.

Neuf fois...

Oui Maistre, c'est tout ce que Je veux entendre lorsque je mande.


Dix fois...

Tais-toi!

Il est des façons plus tendre de faire rentrer les choses... Mais Nyam est devenue une Marie, reclue sous la badine, lorsque comme elle elle eut le tort de se soustraire à son joug. A son éternelle possession, et à sa folie silencieuse... La soeur délictuelle est morte voilà quinze ans, pourtant, jamais ne fut plus opressant son souvenir matérialisé en la Frêle, essuyant les coups claquants. Plus que l'esclave, c'est le souvenir qu'il supplicie. Les dix commandements de la soumission sont gravés dans la chair de l'erreur candide... Leur prix dans les yeux du marchand d'âme.

Les filins dorés se font tignasse entre les mains ravageuses de Judas, la badine est lâchée, le temps d'agripper la tête blonde à laquelle vient se coller ses lèvres vengeresses. Elle a mal l'infante, mais elle est chanceuse... Elle a encore les dents qu'elle a planté dans le bras de son maistre. La voix rauque persiffle.

Tais-toi...

Sur son lit de douleur tombe le ceinturon comme le couperet qu'elle ne saura plus éviter. Bien moins tendre que la veille, Judas écarte l'obstacle d'une fine cuisse à sa toute puissance, despote il l'est et le marquera jusqu'aux fin fond de sa vertu s'il le faut. La Frêle est si petite... Menue, et nue, laissée telle quelle la veille, achevée au crépuscule.

Le pouvoir est un fantasme.

En un coup de rein, Judas l'assouvit.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Nyam
Le premier coup marqua la chaire tendre de sa hanche d'une strie sanglante comme pour imprégner le corps même du Premier des Commandements de Judas. "Lorsque que J'ordonne...." Un cri s'échappa des lèvres fines de la presque femme, cri de douleur et de terreur qui ne couvrit pas suffisamment la fin de la phrase. "... tu t’exécutes." Ne l'avait-elle pas toujours fais jusqu'à présent... Jamais elle n'avait désobéis à un ordre direct de la voix du Maître... Ce Commandement-ci elle le connaissait...

Le deuxième coup suivit le premier, avec la même force, traçant une autre marque en travers de la première, accentuant la douleur. Celui qui avait dis que le premier coup était le plus douloureux, si elle le trouvait, elle lui administrerait son pied dans les partis car ce n'était qu'un menteur... "Tu ne Me touches pas, sauf si Je t'y autorise." Là elle avait pêché contre la loi Divine du Judas... car elle l'avait mordu, car elle l'avait sans doute touché avec ses projectiles mortels le soir de la mort du gardien...

Le troisième coup lui arracha un cri plaintif alors qu'elle se recroquevillait pour essayer de se protéger. La troisième marque sanglante vint s'apposer sur son épaule blanche, indifférente à la douleur que cela procurait. Tu ne ripostes pas, même si tu n'es pas d'accord." Elle ne l'était jamais, d'accord... Mais elle n'avait jamais eu son mot à dire depuis sa naissance... Fuyante, elle avait réussis à survivre malgré tout, mais cette fois, elle avait voulu protéger quelque chose qui n'appartenait qu'à elle, et en payait le prix...

Le quatrième coup siffla plus fort dans l'air et s'abattit au milieu des reins, comme pour faire bien comprendre où était sa place... "Tu ne vas pas à contresens de Ma personne, jamais." Le Maître a toujours raison même quand il a tort... Cela aussi elle l'avait oublié... Elle s'était cru libre de refuser à son Maître ce qu'il était en droit de réclamer, en oubliant qu'elle n’avait aucune liberté, pas même celle de choisir de vivre ou de mourir...

Le cinquième coup lui arracha un gémissement étouffé alors que les premières larmes débordaient des yeux d'azurs, roulant sur les joues si pâles, l'une étant rehaussée du mauve de l'hématome de la veille. "Tu ne te soustrais pas à Mon autorité." Elle avait essayé pourtant, elle l'avait voulu... Être libre à nouveau libre de choisir... Échec et mat... Le Déchu l'emportait toujours...

"Tu ne t'allies pas avec qui Me défie et tu ne manigances pas dans Mon dos." Le sixième coup sonna comme un avertissement... Pas d'ami, pas de lien à tisser, elle n'avait le droit à rien en dehors de son esclavage envers Judas, car tous, à un moment donné, le défiait ou voulait sa chute... Elle devrait rester seule, seule jusqu'à ce qu'il décide qu'elle l'avait assez servi et la tue... Car il n'y aurait pas d'autre Maître pour la Frêle, plus maintenant...

Et de sept... Sept marques sanglante sur le corps autrefois si parfait de Nyam... Et la douleur qui s'installait définitive dans la chaire de la femme-enfant. "Tu devances Mes désirs, et Me sert à temps." Toujours savoir même avant lui ce dont il pourrait avoir besoin, ce dont il pourrait avoir envie... Lui apporter à boire avant qu'il ait soif... Lui préparer sa chambre avant qu'il ait sommeil... S'allonger nue sur son lit avant qu'il ait envie de la prendre...

Le huitième coups fusa comme les autres, s'imprimant dans la chair comme le burin s'imprime dans le marbre pour marquer la loi. Nyam pleurait librement maintenant, lâchant un cri à chaque coups, mais ne suppliant pas... Cela n'aurait rien changé n'est-ce pas ? "Tu Me respecte, en public comme à huis clos." L'avait-elle respecté ? Non... jamais... Crains oui, toujours... mais pas de respect... car le respect se mérite et se gagne... Mais dans les faits, la crainte équivalait sans doute au respect... Un peu...

Le neuvième coup lui arracha un cri plus fort que les autres car administrer en travers de tout les autres, faisant couler le sang en plus des larmes. "Oui Maistre, c'est tout ce que Je veux entendre lorsque je mande. " Obéir toujours, se soumettre toujours, se rebeller jamais... Oublier jusqu'à l'envie de le faire... Oublier jusqu'à l'idée de sa propre existence sans le Maître... Oui Maître... Deux mots terribles qui enlève à l'individu jusqu'à sa vie propre.

Le dixième coups est ponctué par le "Tais-toi" clamé avec force. La badine imprime sa dernière marque pour ce soir, jusque sur le sein. La Frêle serra la dents, presque à se couper la langue, de peur que d'autres coups ne pleuvent si elle désobéissait cette fois. Se taire, devenu sa seule penser rationnelle pour le moment...

Le Déchu la saisit par sa chevelure d'or tâchée de sang, et la repoussa sur le dos, arrachant un gémissement de douleur pour les plaies à vif qui se frottèrent au drap. Un murmure, échos du dernier Commandement... Les yeux de la Frêle se posaient dans le vague, écarquillés par la terreur et la douleur.

Quand il ôta son ceinturon, dévoilant la puissance masculine, elle ne réagit pas...

Quand il repoussa sa cuisse pour s'installer dominateur, elle ne réagit pas...

Quand il s'insinua en elle, lui volant sa virginité d'un coup de rein sans douceur, déchirant l'hymen avec facilité, elle se cambra de douleur, manquant s'évanouir.

Quand le Maître prit possession de l'esclave, elle braqua sur lui un regard dur et accusateur tandis que ses lèvres restèrent closes.

Un jour Déchu, viendra ta chute... Et c'est moi qui en serait l'instigatrice... Tu paieras pour chacune des gouttes de mon sang que tu as versé aujourd'hui...

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*Frédéric Régent, Historien
Judas
La senestre rabroue violemment le regard de l'esclave, tournant et plaquant son visage sur le coté. Le Maistre peut faire taire la voix, mais jamais les pensées ne pourra. L'unique liberté que possèdera jamais Nyam... S'arquant avec force entre les cuisses de sa captive il la vandalise, babines retroussées et poings serrés. Sa peau claque comme le cuir abandonné de coté, chaque assaut est un coup de plus. L'homme est un animal qu'il est parfois difficile de contrôler, névrosé et agressif, Judas laisse ses pulsions primaires s'exacerber le souffle court. Haletante attaque que l'étroitesse immaculée décuple. Des gémissements retenus, qu'importe qu'ils soient de douleur ou de plaisir! Leur simple expression suffit à porter le Von Frayner à une jouissance brève et spontanée qui lui arrache un cri de... Victoire. Il ne s'attarde pas devant la muraille dévastée, en bon voleur Judas s'enfuit avec le butin. Lorsqu'il lâche enfin le visage de la blondine la marque rosie bordée de blanc de sa main gauche a laissé son empreinte dans la joue poupine. Le seigneur se retire, constatant avec dégout et sourde satisfaction mélangés le pourpre qui a souillé sa virilité encore palpitante.

A quoi peut bien ressembler la douleur de la perte d'un pucelage? Une brulure sinueuse? Un piqûre vicieuse? Peu lui chaut. Le Maistre désire, le Maistre obtient. Désormais, Nyam sera marquée de son appartenance. Et comme toutes les femmes qui gravitent autour de lui elle aura connu la violence de ses pulsions, le temps d'une mise au point particulièrement virulente. Dans un ultime mouvement il la rejette, se détache complètement de la couche défaite et maculée pour se redresser en essuyant son front d'un revers de bras.


Tu resteras là le temps que tu sache par coeur ce que j'attends de toi. Je ne veux plus te voir.


Désormais, il ne veut plus de cette vision. Nyam sera oubliée le temps qu'il veuille bien de nouveau la laisser trainer dans son ombre. Si la Frêle se trouvait trop peu libre, il était certain qu'elle allait savoir ce qu'était le réel confinement. L'homme se rembraille et déverrouille la porte le temps de quitter la pièce, chassant d'un pied rageur l'Iris qui s'est avachie derrière la porte comme une madone en prière. La clef tourne, fini l'air pur et l'espace. La Soumise restée au seuil saura que souvent, d'un coté ou de l'autre de la porte, le poids des chaines reste le même. Un cri résonne sur les pierres du castel.

Ayoub! Qu'on me remplisse un baquet!

Il est temps de se détendre... Il est temps de se laver de ses péchés. A sa manière. La nuit ne fait que commencer, l'insomnie reprendra ses droits. Judas disparait au détour du couloir.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Iris.
A genoux, le front posé contre la porte, l'Iris écoute. Et pleure.

Impuissante, elle écoute la badine fendre l'air et les commandements donnés par le Déchu. Chacune y passait, certes, mais jamais de cette manière. Derrière cette porte, la Soumise ressentait la douleur que pouvait ressentir la Frêle. Des frissons lui parcouraient l'échine à l'idée des marques que posséderaient à vie la jeune Nyam. Puis le silence. Plus de paroles de la part du Déchu, juste des vêtements arrachés et les bruits du lit qui grince. Il était arrivé à ses fins.

Pourquoi donc existait-il des hommes de ce genre ? Pourquoi Judas devait-il être si violent alors que, parfois, il pouvait être un vrai ange. Si seulement tout le monde pouvait voir son bon côté, si seulement lui-même pouvait s'en rendre compte ! Seule la Soumise y croyait. Mais elle voyait le bien chez tout le monde, même chez le pire des tyrans comme pouvait l'être le Von Frayner.

Mais là, elle ne comprenait pas. Nyam n'avait rien fait. L'innocente aurait dû rester comme avant ; douce et pure. Là, tout allait changer ; son corps était souillé, mais son âme aussi. Pire ! Celle-ci n'allait plus exister. Comme chaque femme ici, elle ne serait qu'un automate sans vie, sans pensée. Elle deviendrait elle aussi un Pantin du Déchu.

La porte s'ouvre enfin et la Soumise est accueillit par un coup de pied dans l'estomac. Elle n'a jamais vu le Déchu aussi animal, aussi monstrueux. L'Iris se redressa tant bien que mal mais n'eut pas le temps de bouger plus : Judas avait fermé la porte à double tour. La Frêle était emprisonnée.


Non...

Le Déchu était parti, laissant seules les deux esclaves chacune enfermée dans leurs tours, physique et mentale.
Mais comment faire pour l'aider ? Comment faire pour que la Frêle ne se sente pas seule, dans ce calvaire ? L'Iris toqua à la porte deux fois. C'était le seul moyen pour elle de lui indiquer sa présence. Ne t'en fais pas, Nyam. Tu n'es pas seule.

La douleur est plus facile à supporter quant on la supporte ensemble.

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