Amblypyge
... que l'on ouvre avec des mots*
Il est des jours où l'on met le nez dehors en espérant tromper l'ennui sans grande conviction. Des jours où l'on pense que rien ne pourra redonner le sourire. Des jours où l'on se dit qu'on aurait mieux fait de rester là ou l'on était. Blasée. Et pourtant...
Elle ne regrette en rien d'avoir caché quelques cartes dans sa manche et d'avoir user de son sourire pour sortir de son cul de basse fosse ce jour là.
Se rendait-il compte de ce qu'il lui avait dit? Était-ce des paroles en l'air? Il lui avait affirmé que la proposition était sérieuse. Et ça trottait dans la tête de la brune. Il était parti tellement vite... avant même qu'elle n'ai pu réaliser ce qu'il venait de dire. Elle avait tourné en rond dans sa cellule le soir. Des images plein la tête, des senteurs plein les narines, des sensations lui parcourant tout le corps la faisant frissonner d'envie, elle rêvait déjà... Il fallait qu'elle le revoit, et vite. Elle ne voulait pas qu'une telle aubaine puisse sévanouir dans l'oubli aussi vite qu'elle était apparue.
Il venait de jeter le premier fils d'une toile qui ne demande qu'à être tissée depuis bien longtemps par larachnéenne. Elle était bien décidée à consolider le fils et terminer l'édifice.
Le jour suivant, le jour de la libération, le jour où elle avait prévu de partir dès l'aube de cette ville. Elle n'en fit rien...
Il ne lui avait pas indiqué où il demeurait mais la question posée à n'importe quel habitant de Nevers suffit à la renseigner. Elle suit donc les indications et s'enfonce dans la forêt pour rejoindre le domaine du Von Frayner. Son regard se perd un instant... non loin de la bâtisse, suspendue aux branches d'un arbre... sur la toile d'une Argiope patientant calmement en son centre. Elle soupire sachant pertinemment qu'il faudrait encore une fois s'armer de patience pour parvenir à un tel ouvrage. Toutefois, le plus important était surtout de découvrir jusqu'à quel point, lui, pouvait être patient. Ce n'était qu'un projet mais il pouvait très bien choisir quelqu'un d'autre "si ça se fait", comme il lui avait si bien dit. Sa réputation le précédait et on l'avait mise en garde. Etre prudente. Mais le rêve était si beau, elle avait envie de faire confiance, de laisser sa méfiance de côté et de croire pour une fois.
Elle traverse le domaine sans se soucier des personnes et des chiens. Les yeux rivés sur la porte où il n'y a qu'à frapper, comme il lui avait suggéré. Un dernier pas qui la mène sur le seuil et la main vient heurter l'huis à plusieurs reprises.
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* citation de Rafael Alberti
Il est des jours où l'on met le nez dehors en espérant tromper l'ennui sans grande conviction. Des jours où l'on pense que rien ne pourra redonner le sourire. Des jours où l'on se dit qu'on aurait mieux fait de rester là ou l'on était. Blasée. Et pourtant...
Elle ne regrette en rien d'avoir caché quelques cartes dans sa manche et d'avoir user de son sourire pour sortir de son cul de basse fosse ce jour là.
Se rendait-il compte de ce qu'il lui avait dit? Était-ce des paroles en l'air? Il lui avait affirmé que la proposition était sérieuse. Et ça trottait dans la tête de la brune. Il était parti tellement vite... avant même qu'elle n'ai pu réaliser ce qu'il venait de dire. Elle avait tourné en rond dans sa cellule le soir. Des images plein la tête, des senteurs plein les narines, des sensations lui parcourant tout le corps la faisant frissonner d'envie, elle rêvait déjà... Il fallait qu'elle le revoit, et vite. Elle ne voulait pas qu'une telle aubaine puisse sévanouir dans l'oubli aussi vite qu'elle était apparue.
Il venait de jeter le premier fils d'une toile qui ne demande qu'à être tissée depuis bien longtemps par larachnéenne. Elle était bien décidée à consolider le fils et terminer l'édifice.
Le jour suivant, le jour de la libération, le jour où elle avait prévu de partir dès l'aube de cette ville. Elle n'en fit rien...
Il ne lui avait pas indiqué où il demeurait mais la question posée à n'importe quel habitant de Nevers suffit à la renseigner. Elle suit donc les indications et s'enfonce dans la forêt pour rejoindre le domaine du Von Frayner. Son regard se perd un instant... non loin de la bâtisse, suspendue aux branches d'un arbre... sur la toile d'une Argiope patientant calmement en son centre. Elle soupire sachant pertinemment qu'il faudrait encore une fois s'armer de patience pour parvenir à un tel ouvrage. Toutefois, le plus important était surtout de découvrir jusqu'à quel point, lui, pouvait être patient. Ce n'était qu'un projet mais il pouvait très bien choisir quelqu'un d'autre "si ça se fait", comme il lui avait si bien dit. Sa réputation le précédait et on l'avait mise en garde. Etre prudente. Mais le rêve était si beau, elle avait envie de faire confiance, de laisser sa méfiance de côté et de croire pour une fois.
Elle traverse le domaine sans se soucier des personnes et des chiens. Les yeux rivés sur la porte où il n'y a qu'à frapper, comme il lui avait suggéré. Un dernier pas qui la mène sur le seuil et la main vient heurter l'huis à plusieurs reprises.
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