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[RP] Allégeances à Adrien Desage – la cérémonie

Adriendesage
"Groumf!" répondit discrètement le coms au Roy d'Armes. En langage d'ours, cela devait vouloir dire quelque chose comme "mince", "zut", ou "mer**"...
Effet, deux allégeances, trois bourdes, la moyenne partait largement en sa défaveur, ce qui le faisait pester intérieurement contre lui-même. Et il se jura qu'elle ne l'y reprendrait plus. Les deux suivant ne tardèrent pas. Le coms considéra l'épouse de Lortz avec un certain amusement. Elle qui avait été sous ses ordres dans deux casernes différentes, dans une époque lointaine. Quand à Bbred, il était devenu un ami avec le temps.
Adrien scella l'échange par une double distribution de baisers de paix. Honneur aux dames, il commença par la comtesse. Puis il déclara solennellement:


"Et j'accepte vos allégeances. En retour, je vous promets aide,..."

Et il y eu à ce moment dans l'assemblée l'un de ces silence au milieu d'un brouhaha, de ces silences qui nous vous tombent jamais dessus au bon moment et dont il semble qu'on vous les envoie du ciel pour que vous vous tapiez la honte. Il y eu donc l'un de ces silence à l'instant où le coms s'exclama:

"Mordious!"

En effet, il venait de se planter une nouvelle fois. Il contracta ses épaules, car cela venait de l'agacer sensiblement, et reprit:

"En retour, je vous promets protection, justice et subsistance pour les fiefs de Pézénas, de Cessenon et du Pouget. Recevez cette statuette de Saint Blaise, saint patron de Pézénas qui sera bon juge de ce serment."

Et il leur tendit une statuette de marbre sertie de quelques pierres précieuses. Il jetta ensuite un rapide coup d'oeil à moitié goguenard à Ingeburge, car au fait, la sévérité du Roy d'Armes au devant de ses maladresses finissait par l'amuser.
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*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Ingeburge
Bah voyons. Typique. Prévisible. Attendu. Mais tout de même, il osait en rire, le fripon! Maintenant qu'il venait de se tromper à nouveau et de jurer, comme s'il se trouvait partout sauf le séant vissé sur le majestueux et prestigieux trône du Languedoc, Adrien la gratifiait d'un regard moqueur. Ostensiblement, elle leva les yeux vers le plafond, s'intéressant à la troisième solive en partant du fond, magnifique exemplaire de la charpenterie à la languedocienne, remarquable par sa taille et sa couleur patinée par le temps. Finalement, même si le Desage s'avisait de lui piquer ses répliques – blasphèmes exceptés –, elle ne chômerait pas durant cette longue, longue, longue, journée puisqu'il était à prévoir qu'à chaque fois que le comte ouvrirait la bouche, ce serait pour sacrer ou se tromper de réponse. Se désintéressant de la poutre pour son nobiliaire, elle annota celui-ci avant de s'intéresser à l'ordre de passage afin de découvrir le nom de la victime suivante.

Bah voyons. Comme si elle n'avait déjà pas assez à faire, il fallait qu'elle gère maintenant celui qui était le seul au monde à pouvoir la faire sortir de ses gonds. Car le Hibou du Vivarais, à côté, c'était petit joueur, il devait en faire des efforts pour ne serait-ce que lui faire frémir les sourcils. L'autre, il n'avait qu'à paraître, n'avait qu'à être pour la rendre cinglée. Et voilà maintenant qu'elle devait faire cas de lui, en le regardant et en l'appelant et cela sans pouvoir laisser libre cours à son exaspération. Car irritée, elle l'était, du fait de cette accointance avec Aelith-Anna. Que faire? Invoquer des dieux païens pour qu'Adrien s'arroge à nouveau son rôle? Feindre un affaiblissement? Sauter ce nom-là au profit du suivant? Prétexter ne pas pouvoir parce qu'elle a piscine? Rien de toute cela même si l'envie de manquait pas mais si Ingeburge avait en privé le loisir de fuir, en public, c'était tout autre chose. Alors, se résignant, elle se leva et d'une voix certainement plus froide avec les prunelles du même posées sur l'appelé du moment :

— Que s'avance maintenant Sa Seigneurie Actarius d'Euphor, pour ses terres du Tournel et de Florac.

Foutu boulot.
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Marieline
La jeune bourgmestre de Mende qui avait assisté à la cérémonie en cachette... enfin, pas vraiment en cachette, mais elle ne se faisait pas remarqué, avait été etonnée par la façon de faire du Comte avec cette chère Cebyss, c'était étrange comme allégeance de déposer un baiser sur les lèvres... Enfin, en même temps, c'était la première fois qu'elle y assistait.... Donc elle ne connaissait pas vraiment la façon dont se déroulait la cérémonie d'allégeance au Comte.

Puis elle entendit qu'on appelait le Vicomte Actarius. Elle s'avança un peu parmi la foule pour appercevoir son ami à cette cérémonie, et attendit qu'il arrive.
Alandrisse
La brune sourit lorsque le Comte début le « retour » d’allégeance. Elle prit avec précaution la statuette que lui tendait Adrien. L’observant sous toutes les coutures, une chose était sûre, la Montbazon ne laisserait pas son époux s’en approcher, trop risqué.

Votre Grandeur, j’accepte volontiers votre aide. C’est un devoir que vous avez su me fournir et m’apprendre il y a bien longtemps. Alors que je n’étais qu’une petite biterroise qui n’avait jamais traversé les frontières du Languedoc. J’espère sincèrement pouvoir le transmettre à mon tour, ainsi que la loyauté qui ne vous a jamais fait défaut.

Nan, nan, ce n’était pas du flan, c’était la vérité, mais pour cela il fallait être présent quelques années plus tôt. Où la brune était arrivée à Béziers, cheveux au vent, rebelle de la famille, l’ost avait été là pour elle et les officiers avaient grandement aidé pour son développement personnel. Et oui, en vérité, la Montbazon n’avait pas été toujours râleuse et parfois à côté de la plaque. Le couple se retira pour laisser place au suivant.
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Salvaire_d_irissarri
Enfin rendu ! Ruiné mais présent ! Maudits soient les chemins et leurs brigands !
Le blond baron, à peine arrivé sur les terres de ses cousins Saunhac, se sentit tout à fait comme chez lui. D'ailleurs, il en avait été si proche, lorsque, demeurant en Tolosa, il racontait à tous ceux qui voulaient bien l'entendre l'histoire familiale, celle du prime coms toulousain, Carles de Castelmaure et celle plus récente, de sa cousine, la première Reyne justement élue, Béatritz.
C'est un peu en hommage à sa mémoire et pour son cousin Aymeric, plan segur, qu'il avait accepté de recevoir charge des terres sises en Guévaudan. Nulle question que les terres familiales se perdent en la nature ; son sens de l'honneur lui avait imposé de répondre à la demande, tout comme il l'avait fait peu de temps auparavant, en acceptant la tutelle du jeune fils de sa cousine et de Guise l'implacable, le petit Franc Claude Volpone.
C'est donc accompagné de sa "petite troupe" comme disait le garçon, 6 ans déja, comme le temps passe ! Que Salvaire s'enquérit du lieu de la salle du plaid. Ils entrèrent tous ensemble, émus et tout saisis dès l'entrée par la solennité du lieu. Draperies, armes en tapisserie, lumière baignante et des gens, des gens... Partout !

Macarel ! C'est très couru par ici, les cérémonies de la noblesse ! Est-ce cependant de bonne augure ? Sont-ils venus rendre hommage ou hausser le ton? Louanges ou quolibets ?

Le jeune homme prit le temps d'observer la salle et sa disposition puis soucieux de ne point faire de dérangement, se baissa pour chuchoter à ses compagnons :

Bon ! Votre Altesse, vous vous installez..hum... là-bas. Il indique un banc pas trop près des gens du peuple et autres mais avec bonne vue sur le trône comtal, avec la dona Boulie, notre gouvernante. Je n'ai point connaissance des places attribuées à la noblesse autre que régionale et de fait, je gage que peu d'entre ces personnes n'ait connaissance de votre titre de coms du Lauragais. Soyez attentifs, mon enfant ! Je gage que cette cérémonie n'est que la première à laquelle vous assisterez.
Il se tourna ensuite vers Boulga, la mestre de musique, qui paraissait être la moins impressionnée et sur ce simple regard, elle prit en main et l'affaire et le jeune garçon pour aller tous les installer.
Ensuite, Salvaire, tâchant de faire le moins de bruit possible, prit place sur un des sièges, face au coms Adrien Desage qu'il découvrait pour l'occasion. Il arrivait pour voir Alandrisse terminer son allégeance. Il fut content de pouvoir y assister et après quelques instants s'installa au mieux pour demeurer à observer les us et coutumes de son nouveau païs. Son regard passait de l'un à l'autre. Il essayait de deviner, reconnaissant nombre de personnes déja vues en l'assemblée nobiliaire, les caractères, les amitiés, les accointances diverses.
Il songea alors à ses deux baronnies... Apcher, celle du charpentier comme on lui avait présenté, en souvenir de l'histoire du premier fief du Guévaudan. L'histoire d'un comte étranger qui avait retrouvé un de ses petit-fils la hache à la main. Il sourit en s'imaginant baron charpentier. Puis celle de Randon, redescendue de sa vicomté, ce qui le faisait, lui, double baron, idée plaisante et amusante et qui lui avait tant plu de la beauté de ses paysages. Il se félicitait de la visite qu'ils y avaient rendue le jour d'avant. Les terres étaient bonnes et rendaient bien. Il s'interrogeait pour savoir si le pastel y pousserait... Comme là-bas, en Laouraguès, les terres de Béatritz dont il avait l'administration et dont il avait tant admiré la beauté. Les champs de fleurs jaunes à perte de vue, soleil d'or répondant au soleil du Sud.

Au moins ici, je ne suis pas en cette froidure lyonnaise, tant au dehors qu'au dedans du coeur des gens. J'espère que je vais y trouver quelques amis. Il le faudra bien !

Il reprit alors son observation. Plissant les yeux pour mieux y voir, il regardait autour de lui, demi sourire aux lèvres, mèche blonde bien lissée, tâchant de prendre un air attentif mais avenant. Curieux, mais courtois !
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- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Actarius
Du regard glissa une légère lueur d'amertume. Cette mort-là, contrairement à bien des autres, il ne l'avait pas encore digérée ou plutôt ne se l'était pas encore pardonnée. Une légère inclinaison de la tête vint approuver les derniers mots de la Flamboyante. Sa fille, entre toutes, aurait gagné à être connue. Elle serait en âge de se marier désormais, pleine de vie, pleine de cette beauté printanière si propre à l'adolescence. Elle serait demeurée aux côtés de son père, elle aurait été là à cette cérémonie, assise auprès de lui, illuminant la salle de sa bienveillante et innocente aura de pureté. Mais... il en avait été décidé autrement.

Comme dans la plupart des occurrences où la noirceur remplissait son coeur, l'Euphor déchirait ce sombre voile par un sourire, le même ou presque que celui qui s'était subrepticement éclipsé durant ces ultimes paroles. Mais tout aussi sûrement que le rictus était réapparu, il disparut à nouveau lorsque le Vicomte prit conscience de la ténébreuse menace qui pesait glacialement sur lui. Un instant partagé, Siennes et Opales mêlées, suffit. En routinier des reproches auxerrois, le Mendois comprit qu'il avait fauté. Rester à savoir en quoi... Sa seule présence, il le savait pertinemment, pouvait expliquer cet air vengeur dans les iris de l'irrésistible "Montjoie". L'irritation pouvait également prendre sa source d'un sourire, d'une parole, d'un geste. Bref, les possibilités étaient nombreuses, mais la plus logique ne fut guère longue à être déduite. Il discutait avec Aelith... Encore un fait tragique à ajouter sur l'ardoise. Une énième "maladresse" involontaire signée le brave et naïf Actarius, dont la franchise et l'envie de connaître une personne, comptant parmi l'entourage proche de la femme adulée, et qui l'avait intrigué autant qu'intéressé lui masquaient peut-être les risques d'une attitude aussi amicale. Des risques qui n'existaient peut-être qu'aux yeux d'une farouche Prinzessin, bien plus soucieuse en maintes circonstances de son image que du Vicomte éperdu.

Mine refermée donc, qui ne s'éclaira plus, malgré les différentes arrivées, ni ne se dérida en paroles jusqu'à ce que vint l'appel, semblable aux bourrasques frigorifiques qui balayaient le Mont Lozère lors de ces rugueux hivers qui rappelaient pour qui ne l'aurait pas su qu'en Languedoc, le froid régnait parfois en maître. Comment répondre à cela ? Il ne le sut pas et ne voulut pas s'y risquer, acte qui n'aurait pas manqué de corser encore l'affaire. Il se contenta donc de se lever après une oeillade amicale à la Flamboyante, puis s'avança en direction du Comte. Rares étaient les fois où il avait posé un genou à terre, mais assurément si en ce jour il avait pu le faire, il ne s'en serait pas privé. Las, un mauvais coup infligé lors de récentes joutes l'en empêchait. Il demeura donc le plus droit qu'il fût possible avec sa canne et sa jambe encore convalescente, face à face avec son ami, son frère d'armes. Les paroles ensoleillées d'oc ne furent pas longues à résonner. Tant pis pour les habitudes, il allait prendre l'initiative.


Votre Grandeur. Durant de longs mois, je n'ai plus prêté un tel serment à la Couronne languedocienne de vive voix. Vous en connaissez les raisons, puisque nous avons combattu côte à côte à maintes reprises. C'est pour moi aujourd'hui un privilège que de le faire devant vous, qui incarnez toutes les vertus languedociennes. Parce que j'ai confiance en vous, parce que je crois en cette couronne que vous portez, parce que j'aime cette terre bien plus que ma propre vie, je vous fais serment de demeurer à vos côtés, de vous offrir mes conseils, mon aide et de vous être fidèle. Il inclina alors légèrement la tête, récupérant de son enflammée déclaration car cela en était bien une. Pour mes terres du Tournel, pour celles de Florac, j'ai parlé... Et il se tut. Qu'aurait-il pu rajouter que son regard brillant et fixé sur le Hibou ne disait pas ? Rien.
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Absent jusqu'au lundi 14 mai
Maxiuszedeus
Quelque peu retenue au Port, où elle officiait désormais, la Blonde Baronne rejoint la Noble assemblée. Non pas pour participer aux cérémonies, sa noblesse était pour le moment extérieure au Languedoc, mais pour y assister en tant que promise, amie, Chef de Port...y avait-il vraiment besoin d'une excuse? Elle avait juste envie d'être la, près de Lui...parmis eux...

Dans un Royaume en deuil, il aurait été de mauvais goût de porter la superbe robe bleue pour laquelle elle avait fait un trajet d'une demi journée la semaine précédente. Elle opta donc pour une tenue plus sobre, de blanc et de noir brodequins, agrémentés d'une voilette légère. Elle aurait préféré être mieux couverte au niveau de la poitrine, mais le protocole...


Elle entra discrêtement et Le chercha des yeux en silence, en profitant pour s'imprégner de l'atmosphère du lieu...

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Adriendesage
C'est avec un visage complètement éclairé qu'Adrien Desage recevait l'un de ses amis les plus chers. Ils n'étaient probablement que deux à partager ce titre là. Le sourire fendait donc la barbe du coms. Un sourire franc, serein, à peine assombrit par la vision du Phénix blessé. C'était une situation singulière pour les deux compagnons de route, de guerre, de vie. Adrien avait toujours considéré son ami comme un "grand", se cantonnant lui-même à ce rôle "d'épée" du Languedoc. Aujourd'hui, l'Hibou était plus haut perché et posait sur l'assemblée des iris inquisiteurs emplis de fierté. Il déploya presque les ailes et posa ses deux mains sur les épaules d'Actarius pour scellé le serment du Phénix par le traditionnel baiser de paix.

"J'accepte votre allégeance et en retour je vous promets protection, justice et subsistance pour les fiefs du Tournel et de Florac. Recevez en symbole de vos terres, ce broc d'eau, et qui contient celle de la source du Pesquiè, qui coule à Florac." déclara le coms en tendant à Actarius un pot à eau en argent fermé par un large bouchon de liège, et gravé d'un phénix aux yeux dorés.

Il n'ajouta rien d'autre, car il n'y avait rien besoin d'autre et surtout pas entre Adrien et Actarius. Cependant, il était enfin pour cette allégeance, victorieux en ce qu'il ne commis pas d'impair et il en fut rasséréné.
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*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Boulga
Depuis qu'ils avaient quitté Montélimar, Boulga laissait le plus naturellement du monde ses yeux et ses oreilles traîner à peu près partout - sur le chemin, à l'affût de quelconques brigands, dans les petits villages le long du Rhône, sur les champs d'oliviers et les vignes du pays de Languedoc...
Le Seigneur d'Irissarri les avait menés - son Altesse, dame Boulie et elle-même - jusqu'au château de Montpellier, où il devait prêter serment d'allégeance au nouveau comte de Languedoc.
La salle du plaid était noire de monde mais ses boiseries réduisaient le bruit de la foule à une sorte de bourdonnement aussi entêtant que le vrombissement des abeilles dans son champ de légumes, celui qu’elle avait vendu pour venir s’installer dans ce nouveau pays.
Boulga n'eut pas vraiment le temps de s'attarder sur le décor du lieu, ni sur ses impressionnantes dimensions, elle ne perdait pas de vue le seigneur d'Irissarri qui ne tarderait sans doute pas à leur donner des instructions.


Bon ! Votre Altesse, vous vous installez..hum... là-bas... avec la dona Boulie, notre gouvernante. Je n'ai point connaissance des places attribuées à la noblesse autre que régionale et de fait, je gage que peu d'entre ces personnes n'ait connaissance de votre titre de coms du Lauragais. Soyez attentifs, mon enfant ! Je gage que cette cérémonie n'est que la première à laquelle vous assisterez.

Té ! Elle le savait ! Sûr qu’elle guettait le regard de son seigneur, sûr qu’elle l’intercepta et guida aussitôt la petite Altesse et dame Boulie à l’endroit désigné, en bonne vue du trône.
Elle fit assoir le garçonnet entre elles et une fois installés convenablement, elle put laisser un peu aller son attention autour d’elle. Mines altières, habits coûteux, échanges de sourires et de regards plus ou moins discrets, quelques visages fort sombres, tout ce petit monde se connaissait parfaitement, le montrait, et formait comme un clan, au-delà de quelques inimitiés visibles. Jamais elle n’avait autant senti la distance qui la séparait de la caste noble. Si elle avait eu des velléités pour se croire, en bonne fille de bons bourgeois, au-dessus du tout-venant des gueux, le Très-Haut lui donnait là une petite leçon d’humilité.

Merci Seigneur, de me rappeler ma juste place, marmonna-t-elle.

Elle chercha Salvaire des yeux, curieuse de voir quelle figure il faisait au milieu de ses pairs, après ses revers de fortunes. Force fut de constater que malgré un air un peu emprunté, il portait sa noblesse dans le sang. A quoi pouvait-il songer ? A la manière dont il monterait sa Maison, sans doute, afin de tenir son rang parmi les feudataires du Lengadoc. Puis, il lui faudrait trouver une épouse parmi toutes ces demoiselles de bonne naissance.
La pensée de Boulga esquiva ce détail prestement, à ceci près qu’elle trouva l’air stupidement oiseux aux belles jeunes dames présentes. Un peu honteuse, elle eut cependant la présence d’esprit de n’en rien exprimer.
Le Seigneur d’Irissarri avait fini par la persuader de renoncer à Nîmes - où elle avait d’abord eu l’intention de s’installer - et à son pressoir, pour le suivre avec toute la « petite troupe » jusqu’à Mende.
Sa raison n’avait pas tenu contre le désir de les voir chaque jour. Elle essayait de se persuader qu’elle n’avait dit oui que pour remplir son office de mestre de musique auprès de Son Altesse, et tenir sa parole, mais cela sentait par trop son prétexte.
D’un côté, la joie de partager le quotidien avec des personnes chéries, de l’autre sa raison qui ne cessait de lui souffler qu’elle avait fait le mauvais choix. Elle n’osait s’en ouvrir à personne. Pas même au fidèle Kassimir, son vieil homme à tout faire, l’époux de sa défunte nourrice.
Sa nourrice… voilà, elle était perdue, elle aurait voulu pouvoir, à cet instant, se blottir tout contre elle et puiser de nouvelle forces dans la chaleur de son sein. Après tout, Boulga sortait à peine de l’enfance.
Mais avec tout ça, elle manquait l’essentiel. Un revers de main, le dos qui se redresse et les pensées encombrantes furent balayées.


Arrête de te morfondre, ma fille, tu fais avec le lot que tu as choisi, et tâche d’être attentive à la suite, c’est bientôt le tour de ton Seigneur !
Corbeaunoir
Cela faisait bien longtemps que le Corbeau n'avait pas revu le Languedoc. Cette contrée abritait-elle toujours autant de personnes qui lui étaient hostile ? A vrai dire le Corbeau s'en contrefoutait royalement. Ce dont il était sur, c'est que pour la première fois, cela valait la peine de venir y prêter allégeance. Le Comté avait enfin à sa tête quelqu'un digne de le diriger.
Tenant la main de sa douce, le Baron entra dans la salle et attendit leur tour.

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Vanye
Vanyë pénètre dans la salle des allégeances après une longue route. Il a été longtemps absent du Languedoc, et il revient avec une certaine appréhension. Il y a déjà énormément de monde devant lui. Il va sans doute devoir attendre des heures en cet endroit qu'il n'apprécie guère pour y avoir passé déjà bien du temps, que ce soit en tant que vassal ou en tant que garde d'argent.

Le baron se faufile et se trouve une place contre un pilier, comme à son habitude. Il ne lui reste plus qu'à attendre son tour.

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Ingeburge
...

Que pensa la duchesse d'Auxerre? A quoi songea-t-elle? Sur quoi se fixèrent ses idées? Allez savoir. En fait, c'est simple, ce fut le trou noir. Le temps que le vicomte du Tournel demeura devant le comte du Languedoc, elle ferma les vannes de ses émotions, de ses sentiments, son regard resta fixé droit devant et ses oreilles perdirent de leur acuité. Désincarnée, elle était désincarnée, son cerveau ne fonctionnant que pour accomplir ce à quoi il était accoutumé sans qu'il fût besoin de le lui commander : inspirer, expirer, cligner des yeux. Rien de plus. Même son cœur, cet organe dont on la disait dépourvue, ne pensa plus, ne songea plus, il n'était que fonction vitale, et défaillante du reste, battant à grands coups désordonnés.

...

C'était à elle, non? Il y avait eu du mouvement du côté du trône, c'était donc fini... il fallait du moins l'espérer. Il n'y avait qu'un moyen de le vérifier, c'était de tourner les yeux, légèrement, pour constater qu'Adrien était seul désormais. Mais ce moyen, simple, facile à mettre en œuvre, lui coûtait. Et s'il était encore là? Et s'il était en train de la regarder avec cet air indéfinissable qui hantait ses nuits? Les devoirs, les obligations, n'étaient rien à côté de cette épreuve, ils n'étaient pas assez importants. La peur d'être découverte, en revanche, si elle n'était pas assez puissante pour combattre cet effroi, était suffisante. Ses prunelles glissèrent à sa droite.

...

Plus personne. Elle ne sut si elle devait en être soulagée ou peinée. Un peu des deux sûrement, la tristesse l'emportant de toute façon sur l'apaisement, pour en provoquer en fait plus de tourments. Mais il n'était plus là, la rendant aux motifs de sa présence et jetant un coup d’œil à l'ordre de passage, elle déclara finalement :

— La demoiselle Aimelina de Sìarr, pour ses terres des Fenouillèdes et de Saint-Félix.
D'une main tremblante, elle inscrivait déjà quelques mots à côté du nom de son bourreau.

...

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Ayena
Et les baisers se succédèrent, au plus grand désarroi d'Ayena. Mais quand embrasser une femme pouvait encore passer, voir son fiancé épouser un homme lui donnait la nausée. Alors elle se retournait souvent, faisant semblant d’observer le public et les nobles qui étaient déjà présent, ceux en retard, patati, patata.
Et puis, on appela Aimelina et ce fut un frisson qui parcouru l'échine de la Demoiselle : par bleu, même son amie allait embrasser Adrien avant elle ! Mais quel gout pouvaient bien avoir ses lèvres ? Etaient-elle douces ? Et quel effet cela faisait-il ? Ha ! Il était bien injuste que toute l'assemblée nobiliaire puisse répondre à ces questions là avant elle.
Ayena en était donc là de ses réflexions, observant ses lunules comme si elles étaient particulièrement intéressantes et priant presque pour que quelque chose, quelqu'un ou n'importe quoi vienne détourner son attention.

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>Sponsor officiel d'Ayena__
Héraldique
Aimelina
Cérémonial-éclair que celui auquel l'on procédait désormais... Où était le temps du long protocole où le Comte demandait à ses vassaux, un à un, s'ils lui étaient bien dévoués, puis leur offrait présent, baiser, mains serrées et serments ? Aimelina finissait par regarder chacun d'un air distrait, glissant de temps en temps un mot à sa grande soeur en litière. A commère, commère et demi ! Ayena discutant avec Eilinn, l'éternel Baron de Vanduze, l'Oktarlock et... Grand dieu, le blond ! Le blond double baron gabalitain. Aimelina en avait le coeur tout retourné, car il avait belle figure, belle prestance, suite toujours accorte. Sa présence était fort stimulante. Aimelina délaissa un instant sa soeur et fit un pas à son encontre, puis deux :

-"Adissiatz, Baron, je..."
(Ingeburge) -"La demoiselle Aimelina de Sìarr, pour ses terres des Fenouillèdes et de Saint-Félix."

Flûte, macarèl, bigre ! Sa tentative d'approche échouait. Lamentablement. Le Baron la prendrait pour une fuyarde, nom de nom... Mais baste ! Elle aurait plié ça en trois coups de cuiller à pot, puisque le serment était bradé. Ce qui ne lui déplaisait pas, avouons-le. Ces cérémonies, on y vient pour le buffet - les rillettes étaient très à la mode depuis qu'Ayena était consort, ou tout comme.

Elle s'avança, dans sa robe bleue comme une nuit baignée de lune, ploya en une révérence, et récita :


-"Ieu, Aimelina, Vescomtessa de Fenolhet, Baronessa de Sant-Féliç, renovèli solemnament vot d'aleugient revers vos, Adrien Desage, Comte del joièl d'Occitania, lo Lengadòc.
Prometi vos conselh, ajuda e fiselitat."

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En dòl... Meu Paire visquèt e moriguèt en eròi.[En perte de vitesse, risque de caler bientôt]
Adriendesage
Le coms avait cru qu'Aimelina ferait un retour au protocole traditionnel, mais finalement, seule Cebyss avait respecté ce dernier à la lettre depuis le début de ces allégeances. Cependant, Adrien avait apporté son propre lot de bévues à cette cérémonie, aussi n'en tint-il point rigueur. Il scella par le baiser de paix le serment de la fille de Cristol, son si respecté paire et qu'Adrien avait fidèlement servi comme garde du corps, au sein de la regrettée Garde d'Argent. Il se souvenait aussi d'avoir poussé la chansonnette avec le chevalier des Pyrénées pendant un bal mémorable...
Mais Aimelina était si différente de son père! Lui était un homme doux et conciliant, elle avait un tempérament enflammé et une franchise toute désarmante.
Le coms déclara ensuite:


"J'accepte votre allégeance et en retour je vous promets protection, justice et subsistance pour les fiefs des Fenouillèdes et de Saint-Félix. Recevez en symbole de ce serment, une tige de fenouil séché, comme il en pousse tant dans les Fenouillèdes."

Non, ce n'était pas avec ce cadeau symbolique qu'Aimelina allait renflouer les caisses de sa maison...
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*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
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