Beatritz
D'Artois, où elle avait assisté aux Joutes de Sainct-Omer, gagnées en son honneur par le chevalier gaucher, Béatrice de Tapiolie avait reçu confirmation qu'après son petit frère, Sa Seigneurie son estimé père s'en était allé, pour de bon, rejoindre le Très Haut.
Ce n'était pas étonnant qu'il n'eût point fait le choix de ressusciter, puisque ne ressuscitent que ceux que le doute ronge d'avoir mal fait durant leur vie... Comment Charles de Castelmaure aurait-il pu avoir ne serait-ce qu'une once d'un tel doute, puisque sa vie avait, c'était l'évidence même, été vertueuse sur tous les plans ?
Ainsi raisonnait l'héritière, et la tristesse ne l'étreignait point. Ce n'était pas de l'ingratitude, mais ce défaut d'affection s'expliquait fort bien de ce qu'elle n'avait jamais rencontré son père, depuis sa sortie du couvent où il s'était complu à l'abandonner pour aller courir le monde, jusqu'à Damas...
C'était l'angoisse, dans son cur ; l'angoisse de n'être pas encore prête à lui succéder, l'angoisse de n'être pas digne de la haute idée qu'elle avait de Leurs Seigneuries ses parents. Mais c'était aussi de la fierté, de l'orgueil, à l'idée de l'héritage qui l'attendait - son dû. C'était un sentiment humain, avec tous ses égarements...
Elle arriva donc par le Nord à Paris, et descendit à la même auberge de renom que lors de son dernier passage. Si Sa Seigneurie son père avait eu un hostel particulier en Paris, lorsqu'il avait été Grand Chambellan, ce n'était désormais plus le sien. A Saint-Omer se trouvait alors son oncle, et c'était avec lui qu'elle avait voyagé.
Vêtue de bleu, ce riche bleu qui faisait la fortune des pasteliers du Lauragais, elle se présenta à Saint-Antoine le Petit.
-« Nous souhaiterions rencontrer au plus vite le généalogiste en charge de la famille Castelmaure. » indiqua-t-elle à l'huissier. Sous ses gants, ses mains s'étaient faites fiévreuses.
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Greffière à la Cour d'Appel pour la Bourgogne
Ce n'était pas étonnant qu'il n'eût point fait le choix de ressusciter, puisque ne ressuscitent que ceux que le doute ronge d'avoir mal fait durant leur vie... Comment Charles de Castelmaure aurait-il pu avoir ne serait-ce qu'une once d'un tel doute, puisque sa vie avait, c'était l'évidence même, été vertueuse sur tous les plans ?
Ainsi raisonnait l'héritière, et la tristesse ne l'étreignait point. Ce n'était pas de l'ingratitude, mais ce défaut d'affection s'expliquait fort bien de ce qu'elle n'avait jamais rencontré son père, depuis sa sortie du couvent où il s'était complu à l'abandonner pour aller courir le monde, jusqu'à Damas...
C'était l'angoisse, dans son cur ; l'angoisse de n'être pas encore prête à lui succéder, l'angoisse de n'être pas digne de la haute idée qu'elle avait de Leurs Seigneuries ses parents. Mais c'était aussi de la fierté, de l'orgueil, à l'idée de l'héritage qui l'attendait - son dû. C'était un sentiment humain, avec tous ses égarements...
Elle arriva donc par le Nord à Paris, et descendit à la même auberge de renom que lors de son dernier passage. Si Sa Seigneurie son père avait eu un hostel particulier en Paris, lorsqu'il avait été Grand Chambellan, ce n'était désormais plus le sien. A Saint-Omer se trouvait alors son oncle, et c'était avec lui qu'elle avait voyagé.
Vêtue de bleu, ce riche bleu qui faisait la fortune des pasteliers du Lauragais, elle se présenta à Saint-Antoine le Petit.
-« Nous souhaiterions rencontrer au plus vite le généalogiste en charge de la famille Castelmaure. » indiqua-t-elle à l'huissier. Sous ses gants, ses mains s'étaient faites fiévreuses.
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Greffière à la Cour d'Appel pour la Bourgogne