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Mai


    « Tout noble doit savoir tenir son rang »

    C’est ce que le texte et le serment prononcé disait. Pour certain cela impliquait de monter une armée, pour d’autre créer une compagnie commercial. D’autre encore se vouaient tout entier à la paix dans le monde, ou à la déforestation des orphelins dans les pays du tiers monde. Pour Marie, tenir son rang signifiait surtout avoir une garde-robe adapté en toute circonstance. Si pour ses deux seigneuries Marie n’avait pu s’offrir qu’une parure jolies certes mais unique. Pour un marquisat et un comté, l’hermine avait vu les choses en grand…

    Le voyage avait été organisé avec soin longtemps à l’avance. Les malles remplies précautionneusement de robes, de perles, de fourrure et d’apparat en tout genre. La Montfort avait décidé de monter à la capitale française pour regarnir sa garde-robe. Les contenus de ses placards trop vide avait été une excuse parfaite pour s’éloigner un peu de sa terre natale qui l’étouffait. Le malaise avait grandi entre la grossesse et son mandat ducal, elle avait besoin d’air. Un baiser déposer sur le front de ses enfants, une dernière étreinte à son époux, et la blonde bretonne avait pris la route vers Paris. Le voyage avait été long, parsemé d’auberge de grand chemin et de nid de poule. Emmitouflé sous une lourde fourrure, la belle avait regardé rêveuse les paysages en nuance de blanc défilés sous ses yeux, jusqu’à ce que la silhouette grise se profile à l’horizon.


      Paris, Galerie Lafayotte…


    La main glacée de l’hermine pousse enfin la lourde porte de la boutique tant désirée. Le climat tranche avec celui de la rue froide et grise. Milles couleurs sont offerts aux pupilles armoricaines. Une vague de chaleur caresse les joues roses de la jeune femme et un sourire se dessine sur les lèvres carminées de Marie. Dans l’intérieur chaleureux de l’échoppe, une foule hétéroclite contemplait les étoffes dans un quasi silence. Les mines concentrées analysaient velours, soies, taffetas et organdi comme s’il s’agissait du graal. Marie venait d’entrer dans le temple de la confection et déjà des dizaines d’idée de parures tournoyaient dans son esprit.


    C’est le paradis…

    Mais plus pour longtemps...




___________
Traduction titre : Pas touche !
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Dante.tommaso
[Comme un jour comme un autre et pourtant… ]

Un projet mais pas n’importe quel projet… voilà ce qui faisait courir Dante depuis quelques semaines. L’envie de faire bouger les choses autour de lui et rapidement… Il avait conclu un marché et espérait bien que cela allait porter ses fruits. Il n’était pas du genre à se défiler surtout en affaires et la perspective d’associer son commerce à son penchant hors-la-loi avait su le convaincre qu’il était sur la bonne voie. Et ce fut aux halles de Paris que son idée décida de s’implanter… Il lui fallait désormais trouver le local adéquat pour ouvrir cette échoppe dont il rêvait. Côté pile, jolie façade, qui présenterait les activités de la maison Ceresa comme un établissement sérieux et sain mais côté face….Toutefois, avant de faire des plans sur la comète et surtout de concrétiser quoique ce soit, il lui fallait se rendre compte du marché environnant.

Les galeries Lafayotte représentaient le véritable défi pour le Vénitien. Temple par excellence de tout ce qui se faisait de bon ou de beau et parfois même les deux à la fois, cela attirait du monde comme il aimait en voir… les poches remplies d’écus, sonnants et trébuchants, prêt à claquer des fortunes afin de paraitre aux yeux de tous… La valse des faux semblants, poussière d’or à jeter aux yeux des autres mais clientèle si particulièrement enrichissante … De ce fait, le commerçant voyait là une manne providentielle qui lui permettrait d’agrandir sa fortune tout en cachant ses activités plus attrayantes à ses yeux… Et ce n’était pas pour lui déplaire… belle apparence qu’il se construisait là le Vénitien et tout serait parfait quand il aurait fini ses investigations.

Une échoppe, des frôlements de tissus, des âmes silencieuses qui observaient, touchaient, jugeaient qui contrastaient avec celles qu’il avait l’habitude de côtoyer sur les marchés d’Ailleurs, vers ses pays où la parole était l’essence même de la vie… Dante posa une main sur une soierie qu’il reconnut entre toutes, le cendal, très utilisée mais surtout qui pouvait être de très bonne facture comme d’une fabrication moindre, à côté, quelques satins s’échappaient du lot sans oublier un velours de soie qui émergeait à son tour… La douceur des étoffes fit naitre un sourire sur les lèvres du Vénitien qui était des plus tactile quand un mouvement à ses côtés le surpris, une voix lui parvint étirant ce sourire un peu plus qu’à l’ordinaire. Mais rapidement, une petite bousculade, quelques pas à la sauvette, froncement de sourcils, inquiétude… une femme manqua de tomber à la renverse et il n’eut pas d’autre choix que de tendre la main afin de la rattraper avant que la jeune personne ne s’écroule au milieu des étoffes et autres passementeries. Quel spectacle et quelle risée du tout Paris si une telle mésaventure arrivait mais déjà l’œil de Dante cherchait la raison de ce chahut. Il savait les femmes particulièrement féroces lorsqu’elles avaient le désir d’acquérir la chose qu’elles voulaient plus que tout mais il n’avait jamais assisté à tel spectacle… A moins qu’autre chose ne tournait pas rond dans le temple au mille couleurs...

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Mai


      Quand le rêve se brise...


    Bousculade... C'est ainsi que la frêle silhouette de l'hermine perd sa précieuse verticalité comme un pantin libéré de ses fils. La raffinée vacille et chute. Le corps dans son effondrement, attend le contact brutal du sol sur son séant. C'était sans compter les bras d'un homme qui enserre sa taille avec une étrange délicatesse. Le visage de l'inconnu se tourne vers elle, juste une seconde. Les regards se croisent, puis il retourne à son observation de l'agitation ambiante. Il est brun, à la mâchoire carré et au regard sombre. Il est beau. Marie se relève, le libérant du poids de son corps sur son bras. Dans la petite échoppe, les clients poussent des petits cris, indignés qu'on ait osé troublé leur tranquillité. Des bruits de pas se précipitent, la porte s'ouvre faisant entrer un froid vif et agressif dans la boutique. Les étoffes ondulent sous l'effet du courant d'air, alors que les mains de Marie palpent ses hanches et les replis de la robe ou se trouvait sa bourse quelques instants plutôt.

    Ma bourse... Il a volé ma bourse!

    Adieux veaux, vaches, cochons...
    Adieux brocarts, soieries, velours...


    non... non.. non !

    Le silence se fait. Subitement. Et les gens immobiles l'observent.
    Marie se sent seule, se sent mal. Sa Bretagne lui manque.
    Et le rêves des milles et une parures s'évapore …

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Dante.tommaso
Cette bousculade, cette chute… Dante avait réagit au mieux afin que la délicate jeune femme qu’il avait vu rudoyer ne s’échoue lamentablement… Bras tendu, il enserrait déjà la taille avec douceur et fermeté même si ce n’était guère convenant, il fallait bien l’avouer… La bienséance n’était pas de mise à cet instant mais le Vénitien n’eut pas le temps de s’occuper de la dame que cette dernière révélait la fourberie dont elle était victime. Un coup d’œil rapide, un murmure à l’encontre de la jeune femme pour la rassurer....« Ne bougez pas… » Déjà Dante sortait avec rapidité de l’échoppe. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche, Lupino qui était resté à l’extérieur avait été alerté par le mouvement précipité et pistait le mioche qui courrait dans la rue. Un signe de tête entendu, le Vénitien le héla avant de partir à sa suite.

- cattura il ragazzo *

A eux deux, il rattraperait bien ce petit voleur haut comme trois pommes qui se faufilait comme le vent entre les passants. Dante passa d’un côté, Lupino de l’autre... bousculade d’une vieille femme qui renversa ses pommes, tant pis pas le temps de l’aider, saut au dessus d’un gueux passablement éméché qui demandait l’aumone quand Lupino saisit le gosse par le col stoppant net la course du petit voleur. Le Vénitien soufflait en arrivant près de son bras droit...

- Grazie mille** Lupino... je m’empate à...rester à ne rien faire... j’ai plus de souffle !

Le temps de reprendre sa respiration, Dante avançait dans la direction du gamin, main tendue vers lui.

- La bourse que tu as dérobé à cette femme, donne-la moi et tu t’en sortiras sans problème... Dans le cas contraire, mon ami ici présent risquerait de te le faire regretter...


Le regard noir lancé au voleur eu certainement raison de lui car d’une main tremblante, il rendit le bien dérobé... Dante sourit en coin, ravit de sa bonne influence finalement puis il se tourna vers Lupino.

- Assure-toi de le faire manger à sa faim et tu lui donneras quelques écus pour qu’il se tienne tranquille... Quant à toi... Le Vénitien se baissa légèrement et murmura afin de ne se faire entendre que de lui... tu ne viens plus chaparder dans ce quartier... Il y a d’autres coins dans Paris qui sauront trouver grâce à tes yeux j’en suis certain car si je te revois.... je n’aurais aucune pitié pour toi... c’est entendu ?

Sans même attendre la réponse, Dante s’en était aller en direction de l’échoppe où le petit drame s’était déroulé. Apprêtant sa mise du mieux qu’il le pouvait, il fit une nouvelle fois son entrée et chercha de ses azurs la jeune femme qui avait subit cette fauche en règle. Léger sourire, il venait de la remarquer parmi d’autres femmes qui se pressaient autour... Décidément, les rapaces n’étaient pas toujours ceux que l’on croyait et sans attendre, il bouscula ce petit monde afin qu’il déguerpisse de devant lui. Arrivé à hauteur de la blonde d’une beauté saisissante et au regard bleuté, il se permis de lui saisir doucement la main afin d’y déposer la bourse perdue.

- Signora, je crois que ceci vous appartient... La faim qui tenaillait ce vil manant aura eu raison de sa course effrénée et j’ai pu récupérer votre bien sans soucis...

Souriant doucement, il avait vite avisé la tenue parfaite de la jeune femme et la qualité des étoffes qu’elle portait. S’inclinant légèrement, il avança doucement son visage vers sa main sans pour autant la toucher... baise-main exécuté parfaitement où aucun effleurement ne venait mettre à mal la bienséance si ce n’était celui des doigts.

- Mais permettez-moi de me présenter, je me nomme Dante Tommaso Ceresa... pour vous servir...



*rattrape le môme
** Merci beaucoup

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Mai


    Dans la boutique, un seul homme osa rompre l’immobilisme ambiant. Celui dont les bras rassurant avait réceptionné sa frêle carcasse vacillante. Marie trop sonné par l’évènement n’avait même pas eu le réflexe de le remercier. Elle s’en voulait un peu entre deux lamentations sur le contenu de cette fameuse bourse. Il eut fallu que la porte claque derrière lui pour que les commères et les vautours de l’échoppe reprennent leur pépiement insolent. Les commentaires n’étaient pas très optimistes sur le devenir de sa fortune. On lui soufflait à droite que cela arrivait tout le temps ici. Sur sa gauche, il se murmurait qu’elle n’avait qu’à être plus prudente. Sans doute la prenait on pour une petite provinciale naïve. Les gens n’avaient pas forcement tort. La chair de la bretonne se teinta de morosité et du mal du pays doucement quand l’homme qui lui avait murmuré de ne pas bouger avait fait place nette autour d’elle. Les doigts de l’homme entourèrent alors sa main pour y déposer l’objet du menu larcin. La bouche de la bretonne s’arrondit de surprise en sentant le cuir contre sa paume. Les gens présent disaient pourtant que s’étaient peine perdue…

    « Signora, je crois que ceci vous appartient...
    La faim qui tenaillait ce vil manant aura eu raison de sa course effrénée et j’ai pu récupérer votre bien sans soucis…
    »

    Signora. Il a les mots qui chantent son sauveur. Comme ceux du journaliste borgne. Ou de la Médicis. Un italien donc. Le ténébreux porte en lui ce parfum enivrant d’un pays lointain qu’elle ne connait pas mais dont tout le monde lui parle avec tant d’enthousiasme…Ca fait rêver un italien. Ce seul détail suffisait à obtenir l’amitié de l’hermine à vrai dire. De nouveau leurs regards se croisent et cette fois elle sourit. Pour finir de la séduire, le souffle de sa bouche vient effleurer sa peau d’albâtre. Il sait y faire cela se voit.

    « Mais permettez-moi de me présenter, je me nomme Dante Tommaso Ceresa... pour vous servir... »


    - Trugarez… Merci infiniment… Sans vous…

    Les mots lui manquent terriblement, encore secouée par l’évènement.
    Dans la rue midi sonne au clocher.


    - Je suis Marie de Montfort. Encore une fois merci. Je…
    Accepteriez-vous de déjeuner en ma compagnie. Je suis seule à Paris
    et après ce que vous venez de faire pour moi, ce serait un réel honneur.


    Elle n’avait pu le cœur a acheter dans cette boutique de toute manière.
    Pourvu qu’il accepte !


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Dante.tommaso
Ses deux billes couleurs océan plongèrent dans le regard de la jeune femme tandis qu’elle le remerciait dans sa langue. Tête légèrement penchée sur le côté, il fut surpris de ce mot dont il ne connaissait pas la signification et le répéta dans sa tête…. Trugarez…. Voilà qu’il connaissait quelques dialectes d’ailleurs mais là… Les premières questions commencèrent à se bousculer dans sa tête mais Dante y mit un frein rapidement. On ne jouait pas les inquisiteurs au beau milieu d’une boutique alors il lui offrit son plus beau sourire, visage détendu.

- Je vous en prie Signora… il est bien normal d’aider son prochain surtout quand ce dernier s’avère être une jeune femme en détresse aussi charmante que vous…

Il savait que c’était inconvenant le Ceresa de ne pas quitter une femme des yeux mais il prit le temps de détailler sa blondeur, sa peau claire, son regard intense et les traits de son visage qui, marqués par cette triste affaire étaient encore tirés... Toutefois, il devinait la jeune beauté presque irréelle et en fut charmé. Et ce fut la jeune femme qui le sortit de sa contemplation irrévérencieuse à souhait.


- Signora Marie de Montfort…. C’est un réel plaisir que de faire votre connaissance même si les circonstances ne sont guère des plus heureuses… Je gage que cette journée continuera sous des auspices plus cléments…


Voilà que Dante essayait d’être rassurant et apaisant avec cette inconnue. La petite attaque sournoise du gamin avait porté ses fruits et surement qu’elle ne reviendrait plus aussitôt faire des emplettes à Paris. Ce qui aurait été dommage pour elle comme pour les commerçants de cette ville dont il allait faire partie rapidement. S’avançant dans sa direction, il lui offrit son avant bras tout naturellement, comme s’ils se connaissaient depuis fort longtemps.

- Je serais heureux de déjeuner avec vous Signora de Monfort… Mais en attendant de pouvoir nous installer tranquillement dans une auberge de renom, je vous prie d’accepter mon bras… Vous semblez plus secouée que je ne l’aurais imaginé…

L’état de Marie avait touché le Vénitien. Un chapardage n’était pas grand-chose lorsqu’on avait eu à faire à des brigands de grands chemins, des pirates sur les mers lointaines ou encore quelques visites à la cour des Miracles mais une jeune femme, seule en plein Paris… il comprenait ce moment de faiblesse qui venait la titiller. Un sourire chaleureux fut offert à la blondine. Pour une fois, dans le regard de Dante aucun désir de charmer, juste tendre la main en toute simplicité.


- Et puisque vous estes seule à Paris… petit détail qu’il ne faudrait point chanter trop fort sur les toits de cette ville Signora sinon vous verriez arriver rapidement quelques vils marauds prêt à tout pour cueillir à nouveau votre bourse… Mais n’ayant crainte, je ne dirais rien…

Petit éclat de rire discret, Dante mis un doigt sur sa bouche en signe de silence avant de proposer à la jeune femme de sortir de l’échoppe d’une signe de la main. Les regards qu’il sentait sur eux l’énervèrent prodigieusement. Les vieilles bigotes et autres mauvaises langues de la ville s’en donneraient surement à cœur joie aussi, il se redressa imperceptiblement afin de rester fier et dans ces habituelles convenances pour ne pas porter ombrage à sa jeune compagne.


- Il y a une petite auberge juste à deux pas d’ici « La taverne des deux tours », si le nom vous convient, laissez-moi vous y conduire… Un verre de vin vous remettra sans aucun doute de vos émotions signora…

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Mai


    Son sauveur paru troublé par cette langue étrangère qui lui était pourtant si naturelle. Après quelques mots échangés l’italien lui tend son bras, acceptant ainsi son invitation à déjeuner. Il note au passage qu’elle semble troublée. C’est le cas. C’est la première fois qu’elle se faisait dépouiller ainsi dans une boutique qui semblait pourtant sans risque. Les lippes vénitiennes s’étirent alors doucement pour la réconforter et son sauveur l’entraine hors de l’échoppe, dans cette rue bondé ou se mêle les odeurs de cuisine et le parfum des grandes dames.

    « - Il y a une petite auberge juste à deux pas d’ici « La taverne des deux tours », si le nom vous convient, laissez-moi vous y conduire… Un verre de vin vous remettra sans aucun doute de vos émotions signora… »


    Ça me va parfaitement mon cher.
    Je vous laisse me guider au travers de la capitale.


    Dans la rue, au bras de son héros, la Myosotis retrouva tout doucement la confiance que le chapardeur lui avait ôtée en même temps que sa bourse. Elle remercia intérieurement le très Haut d’avoir mis sur sa route cet inconnu qui avait été le seul à lui porter secours dans cette boutique pourtant si fréquenté. A mesure que leur pas les guidèrent jusqu’aux deux tours, un début de conversation s’installa entre eux.

    Appelez-moi juste Marie, je vous en prie.

    La cloche de la porte retentit à leur passage. On les installa dans un coin tranquille avec vu sur la rue grouillante de vie et de bruit. Spectacle permanent pour qui prend le temps de regarder.

    Je suis venue ici pour acheter des étoffes. Je viens de Bretagne…

    Une jeune femme déposa un pichet de vin et du pain sur leur tablée, coupant net la marquise dans sa maigre présentation. Elle leur récita le menu et attendit qu’ils choisissent leur plat. La blonde avait un appétit de moineau, l’estomac encore secoué par sa matinée et ne souhaita pas grand-chose du coup. Sans doute que son invité serait plus d’humeur a ripaillé. La recette de l’établissement était sauve !

    Je m’y suis vu confier un fief il y a peu. Je voulais avoir des vêtures à la hauteur de mon rang voyez-vous… Mais là… je me sens… refroidit. Ce voyage était tout une expédition pour moi, une aventure presque qui touche à son terme et qui finit bien tristement.

    Le nez se plisse pour marquer sa déception.
    Le gamin avait entaché ce joli rêve…


    Mais sans perte grâce à vous. Merci encore.

    La Marquise porta la coupe de vin au carmin de sa bouche.

    Mais racontez-moi donc qui êtes-vous ?
    Et quel heureux hasard vous a mis sur ma route ?


    Je veux tout savoir de toi beau ténébreux. Dis-moi ce qu’est ta vie,
    avant que je ne parte pour cette Bourgogne qui m’attend.

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Dante.tommaso
Dante s’inclina légèrement pour remercier sa compagne de le laisser maitre de leur chemin. La guider dans Paris ne serait pas chose aisée non plus vu qu’il n’était pas de cette ville mais il commençait à se repérer à force d’y vivre. Et puis même s’ils en venaient à s'égarer, la charmante jeune femme qu’il tenait à son bras valait bien quelques doutes et autres petites frayeurs au milieu des rues parisiennes. Mais pour le moment, l'auberge était en vue, juste à quelques pas de là… Dante laissa Marie pénétrer dans l'établissement puis s’installa à sa suite …

- Vous venez donc de Bretagne… une terre que je ne connais point ou du moins pas encore…


Dante lui offrit ce sourire sincère qu’il gardait pour les grandes occasions. Il se sentait bien à ce moment là avec cette jeune femme chez qui il devinait, dans son discours, aucun faux semblant ou autre manœuvre pour minauder devant un homme ce qui le ravit bien malgré lui. Il se détendit, pris le pichet de vin que la tavernière vint leur poser sur la table et d’un geste assuré, servit les deux godets puis il commanda une viande à la broche et aux épices pour relever le goût et lui faire frémir les papilles. Il détailla à nouveau la jeune femme qui paraissait encore secouée par sa mésaventure et ses doutes se confirmèrent lorsqu’elle lui avoua être refroidie.

- Oh je vous en prie Marie, vous n’allez pas me remercier ad vitam aeternam quand même… N’importe qui aurait pu le faire, j’ai juste réagit plus vite que la plupart des… il allait dire fossiles mais se retint de justesse, ne voulant pas dénigrer la clientèle de l’échoppe mais quand même… personnes qui étaient présentes… Et puis Paris comme ailleurs souffre de ces jeunes vilains qui n’ont pas assez à manger et cherchent quelques piécettes pour survivre… Malheureusement cela entache rapidement notre plaisir à voyager mais vous vous en remettrez Marie… tout n’est point perdu, vous avez sauvé votre bourse quant à vos étoffes… laissez passer la nuit et retournez-y l’esprit plus serein…

Le verre que Dante tenait glissa entre ses lèvres pour venir gouter très légèrement le breuvage. Puis se détendant doucement, il sourit à la question de la jeune femme.

- Qui je suis ?

Le brun émit un petit rire, sans aucune moquerie mais d’une franchise désarmante. La blonde allait droit au but et ne s’entourait d’aucune fioriture pour arriver à ses fins et cela avait le don d'interpeller Dante. Relevant ses billes océanes, son rire se transforma en léger sourire, marquant les petites ridules au coin de ses yeux sur sa peau tannée par le soleil.


- Oh un simple commerçant vénitien venu s’installer sur les terres de France afin d’offrir aux gentes dames et messires ce que je ramène de mes voyages lointains… Mais avant de pouvoir le faire en toute quiétude, je me devais d'observer la concurrence… les étoffes ont bonnes réputations par ici et je voulais me rendre compte par moi-même de leur qualité… celles que j’ai ramené de mes escales sont… différentes et peut être plus attrayantes, colorées et même plus richement décorées. J’espère ainsi ravir les cœurs des femmes telles que vous chère Marie !


Sourire charmeur et charmant, Dante avala une nouvelle gorgée. Même si les voyages sur les flots lui manquaient terriblement, le Vénitien aimait le contact avec les gens et à cet instant, il appréciait fortement la compagnie de cette femme qu’il venait pourtant à peine de rencontrer. Son regard coula sur les épaules fines, détailla le buste légèrement… la blonde était ravissante et même à croquer mais il n’était pas en compagnie d’une de ses femmes qu’il avait l’habitude de fréquenter aussi, bonnes manières obliges, il se redressa et fièrement relèva le menton.

- Et vous Marie, qui se cache derrière cette signora titrée au regard désarmant d'avoir ainsi perdue toute envie de se faire plaisir ?

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Mai


    Le souvenir de la boutique et de sa mésaventure s’estompait dans l’esprit de la blonde. L’homme assis en face d’elle avait réussi à lui redonner le sourire. Il avait du charme et semblait prendre un malin plaisir à en faire usage. Marie se laissait faire docilement, un petit sourire au coin des lèvres. Elle était mariée désormais mais le jeu d’une séduction sans conséquence lui plaisait. Lui avait toujours plu. L’italien faisait remonter en elle des souvenirs qu’elle avait enterrés. Son accent, son allure, ses manières … La blonde retrouvait en son sauveur un peu de chaque homme qu’elle avait connu avant. Alors qu’elle picorait du bout des doigts dans l’assiette que l’on venait de lui servir, l’italien se mit à parler de son travail, des étoffes aux milles couleurs qu’il rapportait d’un ailleurs qui la faisait rêver.

    Si nous en avons l’occasion, et si le cœur vous en dit biensûr…
    J’aimerai beaucoup que vous me montriez les trouvailles que vous ramenez de vos périples. Je suis ici en quête de tenue et de parures pouvant me faire jalousée de toutes la cour bretonne vous comprenez !


    Les pommettes de l’hermine se teintèrent de rouge a cette idée. Dante était le premier homme qu’elle rencontrait avec qui elle pouvait parler étoffe sans qu’on la prenne pour une futile ou une poule de luxe. Enfin pas tout à fait… Il y avait Judas aussi avec ses parures extravagantes et ses poulaines de douze pieds de longs. Mais ils ne partageaient pas exactement les mêmes gouts. Son époux quant à lui se contentait de payer quand il était trop longtemps absent. Les militaires n’ont jamais été de fin expert en dentelle et broderie, ça c’est sûr.

    « Et vous Marie, qui se cache derrière cette signora titrée au regard désarmant d'avoir ainsi perdue toute envie de se faire plaisir ? »


    Que dire ? Que répondre à cela…
    Elle ne le connaissait pas après tout.
    Mais la confiance aidant…


    Je… Je suis la batarde d’un marquis breton et d’une roturière. J’ai grandis dans le Maine dans un couvent avec ma mère qui est décédée peu de temps après ma naissance. J’en suis sortie à 16 ans ou j’ai découvert que j’avais une sœur jumelle et ou j’ai pu rencontrer mon père une fois.

    Ces phrases étaient entrecoupées de silence. Sa vie n’avais rien de passionnant au final.

    Je m’implique beaucoup en Bretagne… dans divers domaine. J’étais il y a peu la duchesse de mon pays, avant de démissionnée pour accouché trop tôt de mes enfants.
    Je suis mariée…


    Oui il valait mieux le préciser…
    Et même si son encordé était absent, il était toujours sien.


    Actuellement je suis le bras droit du grand-duc de Bretagne.
    Mais ça ne va pas durée je pense… Certains disent que je dirige plus que lui.


    La phrase restera en suspens.
    La coupe de vin se porte aux lèvres carminées de la jeune femme,
    avant que celle-ci n’ajoute bien humblement.


    Rien de bien passionnant en gros. Ma vie m’ennuie.

    Elle ne l’avait jamais dit à personne et ne savait pas trop pourquoi à lui. Elle avait ouvert son âme et ses états.
    Il était beau et Marie avait confiance en cet inconnu parfait avec qui elle déjeunait.


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Dante.tommaso
- Le cœur d’un Vénitien est toujours prêt à rendre service Signora ou alors à faire des affaires… c’est inné chez nous… Et puis comment pourrait-on refuser quoi que ce soit à une femme aussi belle que vous Marie ? Dante observa son interlocutrice au travers de ses paupières légèrement fermées pour mieux saisir le moindre de ses expressions. Certes il aimait flatter les gens… enfin ceux qui lui paraissaient un minimum digne d’intérêt ou de confiance mais il lui arrivait aussi parfois de faire tomber le masque qu’il portait pour être lui-même et dire ce qu’il pensait avec sincérité… Et ce jour-là, dans cette petite auberge d’un quartier bien fréquenté de Paris, Dante avait laissé ce voile qui le camouflait à la porte de l’établissement. Pourquoi, comment… il suffisait parfois d’une étincelle pour vous donner l’envie d’être vous-même. Peut être était-ce dû à la situation de la jeune bretonne ou bien tout simplement à ce qu’il avait ressenti en lui parlant, mais le fait était là, Dante ne faisait en rien étalage de son charme pour mieux la tromper… Le liquide carmin coula entre ses lèvres et le Vénitien se redressa légèrement, cette fois beaucoup plus sérieux.
… Si mes maigres compétences peuvent vous servir alors j’en serais le plus heureux des hommes… une femme se doit d’être mise en beauté par ce qu’elle porte afin que nous autre, humble serviteur de sa beauté puissions la sublimer de nos regards alors n’hésitez point Marie. Mais tout dépendra de votre séjour dans cette ville. Si le temps vous est compté, je peux vous faire parvenir quelques étoffes dès ce soir sinon, prenons le temps et demain matin je vous fais livrer ce que j’ai de plus précieux afin de vous ravir le cœur… et les yeux !

Dante piqua dans son assiette quelques fruits qui avaient servi à contrebalancer la saveur épicée de son plat par un petit arrière gout sucré. Ses papilles apprécièrent grandement et ce fut un sourire satisfait qui illustra son visage.


- Et bien nous avons une chose en commun… à croire que le royaume aime porter le fruit des amours défendus…

Le visage de Dante se ferma inévitablement. Même si il avait assimilé depuis longtemps sa bâtardise, il n’en était pas moins un sujet délicat qu’il n’abordait qu’avec sa sœur généralement. Mais Marie ne se cachant pas de la sienne devant cet inconnu qu’il était malgré tout, il ne pouvait pas faire comme si de rien était et éviter le sujet. Il faudrait bien qu’un jour il passe à autre chose…

- Je suis issu d’un savant mélange d’une vieille branche française et d’une héritière italienne… Ma mère a passé quelques mois sur les terres françaises avant d’en repartir avec un invité surprise… Heureusement que celui qui fut mon père toute ma vie n’a pas fais cas de cette bâtardise et m’a accepté comme son propre fils… En cela j’ai eu bien de la chance…

Dante préféra taire que c’était sa mère qui l’avait à la longue rejeté parce qu’il lui rappelait ce péché de chair qu’elle avait commis avec le Pendragon. Heureusement que les voyages avaient été là pour le soulager un peu de cette vie qu’elle tentait de lui imposer.

- Une jumelle… de quoi tourner les têtes aux hommes signora ! Et je vous félicite pour votre famille. En espérant qu’elle comble toutes vos attentes de femme…. Le Vénitien ne releva pas plus. Que dire à une femme qui se trouvait dans cette situation. Lui il avait fui mariage et autre responsabilité de ce genre jusqu’à maintenant et il était beaucoup plus vieux qu’elle. Bien que je sois certain que vous avez dû faire bien des malheureux le jour de votre mariage.

Les pupilles azurs se firent intenses pour mieux sonder son âme. Une femme aussi magnifique qu’elle l’était devait avoir sa cour et mariage ou pas, Dante n’était pas dupe de ce que pouvait ressentir un homme en sa compagnie. Il avait chassé chez les femmes mariées assez longtemps pour savoir à quoi s’en tenir. Elles étaient les rencontres les plus extraordinaires qu’il ait connu jusqu’à maintenant. Aucune promesse, aucune contrainte, juste celle d’offrir quelques attentions et des instants de bonheur en compagnie de celle qui faisait battre le cœur pendant quelques temps…

Le Vénitien posa son verre et se recula afin de caler son dos contre le dossier de sa chaise. La jeune femme qu’il avait devant lui était le reflet de cette caste qui était arrivée au sommet mais dont plus rien ne pouvait attirer l’attention… Et pourtant, le monde regorgeait de choses à voir, à vivre, à faire.


- Marie, Vous êtes mariée, vous avez des enfants, c’est une part de vous qui fait ce que vous êtes mais si votre vie vous ennuie comme vous me le confiez c’est que l’autre part de vous-même n’est pas satisfaite. Où sont vos désirs, où sont vos envies signora ? Vous avez la jeunesse, la beauté, la connaissance, l’intelligence alors… un projet doit bien germer quelque part dans votre esprit ou dans votre cœur… En relation avec votre famille ou bien avec vos qualités que je jurerai de politique aux vues de votre implication dans votre duché…

Dante accrocha le regard de la noble. Combien de personne s’était perdue dans un ennui mortel a n’être plus qu’une ombre… de ces ombres que l’on oubliait à force de ne plus les voir.

Mais peut être qu’un projet plus personnel vous tend les bras Marie… un projet avouable ou non… Signora, je suis peut être pas le meilleur pour donner des conseils, parfait inconnu, plus vieux que vous et certainement pas à la vie saine que tout le monde rêve d’avoir et je vais peut être vous choquer mais je vous parlerai sans détour comme je le fais, couronne vissée sur la tête ou pas… si l’ennui se fait trop présent Maire, n’attendez pas qu’il soit trop tard, tournez-vous vers autrui… si vous ne trouvez rien de motivant dans votre vie de tous les jours, la petite étincelle viendra peut être d’ailleurs… il suffit parfois de regarder autour de soit… L’ennui ne doit jamais s’installer dans une vie… il vous ronge inexorablement jusqu’à vous détruire…
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Mai


    La Marquise ne toucha qu’à peine à son assiette… Toute occupée qu’elle était à écouter le vénitien, elle ne vu pas le temps passer. Dante était séduisant comme beaucoup d’homme, mais un peu plus aussi. Il avait les mots, et l’attitude qui faisait que Maï se sentait touché par chacune de ses paroles. Un sourire naquit sur les lèvres purpurines de l’hermine lorsqu’il parla de lui faire livrer quelques étoffes à son auberge… Reprenant ses mots, elle répondit par l’affirmative.

    Nous autre, humble serviteur de sa beauté puissions la sublimer de nos regards… Vous parlez si bien Dante. Malheureusement, je pars demain matin pour la Bourgogne, voir un ami.

    Désigné Judas comme un ami lui fit un drôle d’effet…
    Il était à peu près tout sauf cela à ses yeux. Mais poursuivons, je vous prie !


    Néanmoins si vous pouviez me faire porter quelques étoffes aux complies,
    j’en serai vraiment comblée. Je suis montée ici pour rapporter en mon pays des choses jamais vu après tout ! Je loge à l’auberge des Quatre Orties, plus en amont de cette rue. Si certaines soieries me plaisent je vous les achèterai sur le champ. Je ne suis pas du genre à faire durer la réflexion en matière de parure.


    La blondine esquissa un sourire qui fit rougir ses pommettes. Si il y avait bien un domaine où elle était sur de ses choix c’était en matière de mode. Elle avait toujours aimé prendre soin d’elle. Sa coquetterie était venue en même temps que les hommes et les jalousies féminines. L’affaire fut conclue et le rendez-vous pris alors que le déjeuner touchait à sa fin. La palabre de l’italien se poursuivit sur une proposition à demi d’infidélité. Il n’était pas le premier à lui dire qu’elle méritait mieux que son époux, qu’elle serait plus heureuse en étant libre, qu’il était l’homme qu’il lui fallait... Elle extrapole, je sais. Platine vous dira qu’elle lit entre les lignes… Quoi qu’il en soit elle ne répondit rien préférant le saluer poliment avec une chaste révérence. Elle ne se sentait pas l’âme d’une infidèle…

    ***

    Le soir même alors que ses malles avaient été refermée sur les trouvailles de sa semaine parisienne, l’on tambourina avec douceur à la porte de sa chambre…

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Dante.tommaso
Une fois le rendez-vous pris pour la livraison de quelques étoffes, Dante laissa la jeune noble s’en aller tout en ne la quittant pas des yeux durant un instant. La mésaventure, quelques temps plus tôt, dont avait été victime Marie faisait qu’il se montrait prudent… ou bien était-ce tout simplement pour jauger cette femme qui semblait ne pas s’assumer. Le Vénitien secoua légèrement la tête en la revoyant faire sa petite révérence à la limite de la timidité, comme si ses paroles l’avaient choquée, elle, une mère, une femme depuis quelques années surement qui minaudait avec ses œillades et ses paroles sur sa vie qu'elle se devait d'agrémenter de futilités et faux semblant. Et il ne lui avait alors donné là qu’un conseil que n’importe qui d’autre aurait pu lui faire, amie ou ennemi, sans pour autant la désirer… Et elle s’en était allée comme effarouchée par sa franchise... L’envie de rire le prit mais ce fut un léger soupir d’agacement qui sortit des lèvres du Vénitien. N'était-elle pas après tout, comme toutes ces femmes bien placées qui pour pimenter leurs vies platoniques jouaient avec un feu qu'elle ne maîtrisait que rarement et s’en voulaient lorsqu’on leur faisait remarquer ? Peut-être...

Fort de ses déductions, Dante remonta la rue dans le sens inverse. Le soleil réchauffait doucement cette fin d’hiver et l’homme se sentait d’humeur joyeuse. Après tout, peut être finirait-il par vendre quelques étoffes à cette noble aujourd’hui et puis après, la soirée lui appartiendrait comme à l’accoutumée. Mais pour le moment il lui fallait rentrer jusqu’à chez lui où il retrouverait Lupino et surement le petit garnement qui avait bousculé la blonde. Si ce dernier était encore entre les pattes de son homme de confiance, il pourrait éventuellement proposer un petit travail à l’enfant histoire qu’il puisse gagner sa vie sans risquer de se faire prendre par la maréchaussée… Combien de gamin crevait de faim actuellement et combien pouvait compter sur quelqu’un pour les aider ? Mais ça il le verrait quand ses pas l’auraient ramené jusque chez lui, plus tard dans la journée.


Le soleil se couchait enfin et Dante avait fait le choix de plusieurs soieries aux couleurs vives qui pourraient éventuellement mettre en valeur le teint clair de Marie. De belles factures, les étoffes avaient été brodées et pour certaines incrustées de quelques pierreries qui rehaussaient le tout. Dante avait été fier de ses trouvailles et maintenant, accompagné de deux porteurs, il faisait livrer ses soieries à l’adresse indiquée par la marquise. Quelques coups donnés à la porte pour indiquer sa venue, le Vénitien attendit qu’on vienne leur ouvrir avant de céder la place à ses accompagnateurs qui déposèrent le coffre au trésor en plein milieu de la pièce.


- Bonsoir Signora de Montfort, chose promise, chose due… je vous ai fais porter quelques pièces qui sont à mon avis à même de vous convenir. Noblesse oblige, elles sont d’une rare beauté… maintenant, je vous laisse juger à votre convenance.

Dante se recula avant de faire un signe de tête aux porteurs afin que le coffre soit ouvert dévoilant ainsi les trésors qu’il contenait. Soit la dame faisait affaire auquel cas il lui accorderait un peu de son temps, soit les étoffes ne lui plaisaient pas et là, il disposerait de sa soirée.
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Mai


    L’après-midi avait été accaparé par le rangement et le tri de ses nombreux achats. Soies, velours, brocart avaient été trié dans différentes malles en fonction de leur utilisation future. Robe d’été ou parure d’hiver? En tout cas, dans la chambrine seul le strict minimum restait à la vue des visiteurs. Une odeur de départ flottait dans l’air. Lorsqu’elle ouvrit la porte, le visage de son sauveur apparut de nouveau. Platine fut surprise qu’il se déplace en personne.

    « Bonsoir, Signora de Montfort. Chose promise, chose due… Je vous ai fait porter quelques pièces qui sont, à mon avis, à même de vous convenir. Noblesse oblige, elles sont d’une rare beauté… Maintenant, je vous laisse juger à votre convenance. »


    Merci beaucoup Dante.
    Décidément, j’ai eu de la chance que le très Haut vous mette sur ma route.


    C’était sincère. Bien que troublée –ou du moins surprise - par sa présence ce soir et ses mots de midi, Boucle d’Or était réellement ravie de cette nouvelle rencontre. Les deux grands coffres furent ouverts par les porteurs déversant leurs couleurs et leurs pierreries dans la morne pièce. S’approchant doucement, comme une gamine intimidée, la jeune femme commença du bout des doigts à inspecter chacune des étoffes. Deux piles firent rapidement leur apparition sur le lit de la blonde. Désignant l’une d’elle. La plus haute.

    Je prendrais tout ça. Vos étoffes sont vraiment divines Dante.Vraiment.

    Elle voyait d’ici les rictus aigries des jalouses de la Cour de Bretagne.

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Dante.tommaso
Apparemment les étoffes plaisaient à la blonde et Dante en fut ravi. S’il y avait bien un domaine où il était fier c’était son travail. Des mois, des années a parcourir les mers pour dénicher l’inimaginable et ça payait enfin… Il se détendit légèrement, laissant la jeune femme faire son choix tout en observant la pièce et les malles posées par-ci, par-là. Des malles, un voyage… Dante s’éloigna dans son esprit, dans ses souvenirs, ses projets… ce voyage avec Lupino pour retourner à Venise voir sa mère, ce projet fou qui lui tenait tant à cœur depuis qu’il avait découvert quelques lettres de Sandeo… douce folie ou simplement juste retour des choses…. La voix de Marie le sortit de ses pensées. Dante tourna le visage dans sa direction puis leva un sourcil à la vue de la pile d’étoffes que la jeune femme avait choisi. Effectivement, elle n’avait en rien exagéré lorsqu’elle disait vouloir faire des emplettes.

- Et bien c’est moi qui vous remercie Signora de Montfort. Vous me voyez vraiment heureux d’avoir pu contribuer à ce que votre journée ne soit pas complètement gâchée par ce petit incident dont vous avez été victime ce jour…

Dante fit signe aux porteurs de remballer le reste des étoffes puis de déguerpir. Leur travail était terminé et ils devaient à présent mettre les tissus sous bonne garde. C’était son gagne-pain et il valait son pesant d’or aussi le Vénitien y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Quelques ordres glissés en italien et les deux porteurs déjà franchissaient la porte de la chambre tandis que Dante s’approchait de Marie. Bien entendu il attendait quelques écus pour les étoffes mais aussi prendre congés de la jeune femme. La nuit ne faisait que commencer et avec elle, la promesse de douces réjouissances.


- Signora, si d’aventure vos pas vous ramènent à Paris, sachez que mon échoppe sera installée dans le quartier des Halles donc si l’envie de raretés se fait sentir, n’hésitez point, nous sommes réapprovisionnés souvent… Et vous trouverez sans aucun doute votre bonheur.
Un sourire charmant, déjà il lui prenant la main afin d’y déposer à peine ses lèvres pour la saluer. Par contre, je ne vais pas vous retarder dans vos préparatifs. Vous êtes sur le départ et je sais ce que c’est… déjà la tête ailleurs… Toutefois, prenez soin de vous Marie et que la chance vous sourit…
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