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[RP Fermé] Beau comme un enfant, fort comme un homme

Enzo.blackney
« Parce que c'est dans l’extase que nous sommes le plus proches de Dieu. »
Inspiré d'un extrait de « Les mensonges des hommes » de Paul Avignon.

Il l'a. Tout entière, entre ses mains. Il y est. Entre ses cuisses. Le cœur qui court le marathon, ses mains mains ferment qui simplement guide leurs corps. Il s'impose en elle, et elle ne dit rien. Elle aime ça. Il aime ça. Ils aiment ça. Oui. Ils se lient dans l'acte de chair, et Enzo d'en oublier son mépris, le temps de cette danse qu'il guide. Son corps bouillant, la tempe qui s'exprime elle aussi et démontre tout l'envie, tout ce qui se trame dans l'esprit du Blackney. Ça brûle, ça crispe les muscles, ça accélèrent le rythme cardiaque et dilate les pupilles. C'est mortel. C'est savoureux. Ses yeux se pose sur elle lorsqu'elle se cambre, indécence sublime. Il n'y a plus aucune morale qui existe actuellement, seulement ce corps qui se arque sous ses assauts. Un frisson lui traverse l'échine quand elle lui serre le poignet, encore plus fort, à chaque nouveau mouvement. Il comprends, il ressent, il sait qu'il lui donne du plaisir. Et ça le rend fou. Fou parce qu'il aime. Fou parce qu'il en veux encore plus, plus rapidement, plus brutalement.Alors il la consume entièrement de sa cadence avec plus d'ardeur alors que ses yeux se pose sur sa poitrine un instant. Chaque coup d’œil à ce corps le tue à petit feu, et il est temps d'invoquer pour lui la fin de cette danse, mais il ne veux pas.Pas de suite, alors ses jambes se crispent durement, la main sur la hanche de Gabrielle se fait dure, les doigts malmenant la chair, il ferme les yeux, se mord la lèvre, la chaleur se perlant doucement sur son front. Il se noie dans cette chambre, sur cette couche, avec elle sur lui. Rien n'est plus, rien d'autre que cet instant existe, alors qu'auparavant il ma méprisait, se jouait d'elle, c'est maintenant lui qui fond qui se mouve sous se plaisir qui l'envahit. Et il continue, plus fort, plus brutalement, et elle suit sa cadence. Enzo prend tout ce qu'il y a a prendre, égoïstement, alors que Gabrielle, à se cambrer allume tout les foyers de son corps.

Il se damne pour elle, il se complait dans l'acte de chair, en augmentant le tumulte dans sa tête. Enzol'âme tourmenté entre plaisir et torture ressent tout en lui ce que cela inflige au plus profond de ses entrailles, son regard est de plus en plus intenses, ses coups de reins maintenant saccadés exprime le fait qu'il ne tient plus. Il se cambre, il la tient, il se retient. Encore un peu, juste quelques secondes. Ce n'est plus le besoin de s'assouvir qu'il ressent là, maintenant. Non, c'est de lui faire l'amour qu'il a envie. Comme jamais il n'a été capable de le faire encore avec une femme. Du moins, une qui n'est pas là pour lui apprendre à faire plaisir.Il s'abandonne entre les cuisses de Gabrielle, délaisse cette raison qui lui pourrit l'existence, lui empêche d'apprécier pleinement l'acte charnel. C'est bien plus que le désir, ou le plaisir qui se positionne dans le corps et la tête du Blackney. Il se fait animal, son corps exige la rédemption de leurs échange, ses yeux se ferment, son corps se mouve, et il offre le coup de rein finale avec une force qui tire sur ses points, mais il en a cure, et délace entièrement tout ses désirs,laissant aller un grognement suivit d'un profond gémissement.Alors qu'il se déverse, sans pudeur, cette envie effrénée se libérant des chaînes du désir pour se finaliser dans l'extase, il ouvre les yeux, la regardant, laissant aller ses quelques coups léger qui fait frémir et servent surtout à calmer la chamades des plus fort moment. Son souffle est brûlant, sa respiration saccadés comme si, pendant les dernières secondes il n'avait pas respirer.Ça à durer combien de temps ? Il n'en sait rien. Il en perdu le nord le pauvre jeune homme.

Elle a gémit. À cause de lui. C'est une évidence. Il a aimé. Il en tremble. Il va apposer ses lèvres sur les siennes, presque délicatement, donnant l'impression qu'il la remercie. Il n'a pas besoin qu'elle le rassure, il comprends cette tempête qui reprend possession de sa tête, mais il n'a aucune envie d'en parler. Alors, il l'embrasse. Simplement. Puis,Il ne bouge plus, la regardant un moment avant de tenter de reprendre contenance.

Ils ont joués. Et tout deux se sont brûlé. Le désir ayant submerger l'orgueil dans toute sa splendeur.

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Gabrielle_blackney
[Nous nous sommes aimés,
Nos joies se sont offertes,
Et nos coeurs ont battu,
Poussés par cet instinct,
Qui unit les amants en se fichant du reste*]


Quand la folie de l'étreinte se termine, il faut se détacher. Détacher les corps et les esprits. Redescendre du 7ème ciel où on était monté. La chute peut-être douce, mais aussi périlleuse bien souvent. Elle l'est encore plus quand on n'est pas des amants comme des autres.
Un baiser, presque tendre, comme un merci silencieux. Et le silence. Gabrielle regarde Enzo, elle sent les battements de son coeur ralentir, sa respiration se calmer, son esprit rejoindre son corps. Elle s'allonge à côté de lui, elle ne dit rien. Il n'y a rien à dire. Il n'y a ni gagnant ni perdant, ni victoire ni défaite, il n'y a que deux corps encore un peu tremblants et deux esprits agités.
S'il était un autre, elle lui prendrait la main, lui sourirait, lui dirait qu'il est beau, il rirait peut-être, elle le chahuterait un peu, ou elle le regarderait, éclaboussé de sueur, encore tout étourdi et elle l'embrasserait. Mais ça n'est pas leur histoire.
Alors elle ne dit rien. Elle ne fait rien. Elle reprend conscience de la chambre, du lit, elle devine le fauteuil où elle était assise il y a... longtemps, presque dans un autre temps lui semble-t-il, le bâton jeté par Enzo gît toujours au sol. L'aube ne pointe pas encore mais déjà la nuit n'est plus si noire, dans la cheminée le feu est mort, elle frissonne, elle a froid.
Rester là, allongée, nue, silencieuse. Quoi faire d'autre? Attendre qu'il reprenne son rôle de petit noble arrogant, elle reprendra le sien, elle lui répondra, elle lui tiendra tête. Peut-être. Ou pas. Elle est lasse, fatiguée, elle voudrait dormir et le laisser partir, s'épargner les adieux, la gêne, le petit sourire narquois qu'elle n'a pas envie de revoir. Pas maintenant. Pas après ça. Alors elle ferme les yeux, allongée, nue, transie de froid, et elle se demande à quoi il pense, lui.


*Charles Aznavour

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IN NOMINE PATER

Enzo.blackney
« Il n'y a rien de plus éphémère que le sexe...»
du JD Enzo.

Et ce n'est pas pour rien que l'homme en redemande, car au fond, c'est ce qui est le plus éphémère qui est le plus beau, et que ce qui dure le plus, c'est ce qui nous fait souffrir. Il la regarde, et comme elle, il ne parle pas. Le corps tremblant, il fixe le plafond, la regardant qu'à peine lorsqu'elle se glisse et s'allonge à ces côtés. Il y a de ces moments où il faut simplement rien dire, et c'était l'un deux. Longtemps il resta là, sans pensé réelles, sauf celui d'être à la fois épouvanté et fier. Il y a des choses qui s'apprennent que par l'expérience, et cet nuit, avec sa cousine, il avait constaté le bien que pouvait faire le désir, le fait de ne point résister à une tentation, et de s'y laisser réellement, sans la crainte de la damnation, sans cette angoisse qui s'éveille à chaque fois qu'il ouvre la boîte de pandore. Il avait déjà ressenti bon nombres d'émotions, du plaisir même, seulement, tout semblait être différent. Il l'avait à la fois, chercher, voulu, aimé. Poussés dans ses retranchements, il avait simplement goûté à la tentation, répondu aux exigences de son corps, en l'écoutant, en ressentant l'effet, en appréciant ces gestes, et ce plaisir qui monte. Il la détestait, mais n'était pas amer de ce qu'ils avaient vécu comme à l'accoutumé. C'était, différent. Point final. Comme deux être qui pour une nuit, on complété la moitié qui leurs manquaient à tout deux, mais sans amour. Entre eux, c'était bien plus qu'une simple histoire de couche. C'était complexe, intriguant, et peut-être même effrayant. Et le silence s'intensifiait entre les deux.

Sans lui jeter un regard, le Blackney s’assoit sur le côté du lit, laissant ses orteils frôler le sol. Il tâtonne, cherche ses braies, les trouvent au sol et se penche pour les attraper et les enfiler. Pudeur ? Un peu. Il est comme ça le brun, et personne risque de le changer à ce niveau là. Le silence perdure, et il regarde la cheminé où le feu est éteint. Enzo passa nerveusement une main dans ses cheveux brun, et laisse aller un soupire. Il ne parle pas, et pense à peine. Il se lève, met une bûche et s'investit à réchauffer la pièce d'un nouveau feu. Une fois fait, il revient s'assoir, torse nu, sur le lit, et l'observe, elle toujours nu. Il pourrait s'installer, la réchauffer, l'embrasser, lui sourire, mais il ne fait rien. Il n'y a rien à faire et rien à dire. Ses yeux vert posé sur ce corps qu'il a prit ne le dégoûte pas, mais il reste presque trop froid à le regarder. Un autre soupire s'échappe de ses lèvres, et prenant un coin d'édredon le ramène sur le corps de sa cousine. Un geste las, et non pudique, un geste presque tendre, mais le visage d'Enzo reprend cet air condescendant, arquant même les sourcils soucieux.


« Ne prend pas froid, je voudrais pas avoir ta mort sur la conscience »

Car prendre froid à l'époque pouvait être mortel. Et voilà qu'il a tout cassé. Il s’assoit sur le rebords du lit, reprenant le silence qui leur est dût après cette nuit. Les yeux vert du jeune homme observe dehors, alors que la bataille entre la nuit et le matin s'installe doucement, à petit pas. Il soupire encore, se tourne un peu vers Gabrielle, et se lève, une main posé sur ses points. Il tente de reprendre son bâton. Doit-il partir ? La laisser là ? Rester ? Il n'en sais rien. Dans le doute il la fixe, mais il sait qu'il ne peux pas rester, si on le retrouve ici... Enfin, il réussit à reprendre ce foutu bâton. Il n'est qu'un sale type, alors il fait quelques mouvements vers la porte. La conscience tourmenté par ses propres soucis, il n'en a aucune pour Gabrielle, pour l'instant, et il est prêt à l'abandonner, alors qu'il a eu de la difficulté à partir du Boudoir, quelques semaines avant. Il s'arrête, cherche sa chemise, et revient par le fait même vers le lit pour la prendre. Enzo la chiffonne un peu dans ses doigts nerveux, puis détourne son visage. Toujours ce silence. Encore et encore.

Mais, ici, dans cette chambre, « Le silence est un aveu. »*.


*de Euripide

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Gabrielle_blackney
[Et lorsque l'Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit un silence dans le ciel d'environ une demi-heure*]

Elle est toujours là, allongée, les yeux fermés, elle l'entend bouger, le bruit du tissu, la bûche dans la cheminée, le bois du bâton qu'il a du ramasser, l'édredon qu'il remonte sur elle. Elle répête sa supplique muette "va-t-en, s'il te plait, pars", mais il y a ce silence. Lourd. Si lourd.
Elle en aurait des tas des choses à lui dire, à lui demander. Ne vous méprenez pas, dans cette relation éphémère, violente et presque accidentelle, le sexe n'a aucun intérêt. C'est ce qui les perdra, mais c'est parce que les gens, les autres, n'y comprennent rien et n'en savent rien. Et parce que peut être que ça a quand-même un peu d'importance finalement, pour lui? Pour elle? Pour les autres? Mais n'allons pas trop vite.
Elle voudrait lui parler, lui demander comment était son enfance, comment était sa mère, lui demander s'il monte à cheval, s'il aimait son frère, lui demander sa vie... le connaitre. C'est ça qu'elle voulait, le connaitre. Pas autre chose. Et voilà comment on se retrouve nue dans un lit, le corps défait, l'esprit embrouillé, juste par curiosité et par orgueil.
Gabrielle soupira. Elle ouvre les yeux, il est contre le lit, la chemise entre les mains, le regard ailleurs. Il éviterait de la regarder que ça ne l'étonnerait pas. Elle pressent que pour lui aussi, en cet instant, les choses ne sont pas simples. Alors elle va l'aider. Elle va l'aider à garder la face, à ne pas perdre pied, elle va le laisser être arrogant, si ça le protège. La faiblesse de Gabrielle, sa folie aussi, pour ce cousin retrouvé qu'elle aimerait ne pas détester. Elle se rattrapera plus tard.Peut-être.
Elle soupire légèrement, sortir de l'édredon chaud et se retrouver nue en face de lui qui ne l'est plus, c'est inconfortable. Mais elle n'est pas trés pudique Gabrielle, donc elle fera avec.
Elle se met légèrement à genoux, glisse sur le lit pour se rapprocher de lui, attrape la chemise qu'il tient entre ses mains. Il est blessé, il ne peut pas la mettre tout seul sans risquer qu'un point saute. Alors elle prend la chemise, jette un bref regard à Enzo, soupire, et refait le chemin à l'envers, elle l'aide à remettre cette chemise qu'elle lui a enlevé avec tant de dextérité un peu plus tôt.
Et ce silence toujours, à peine rompu par le bruit de l'étoffe qui glisse.
C'est lourd ce silence, c'est pesant. "Va-t-'en, pars", ça chantonne dans sa tête. Alors elle va le délivrer, c'est un sale type, mais elle aime ça. Elle lui sourit.


Enzo... Sois prudent. Ne te fais pas voir.

Ouaip, un sale type. Son cousin.

*Apocalypse selon St Jean, chapitre 8 (oui, oui, carrément)
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Enzo.blackney
Ses yeux verts sombre et dense croisèrent un instant ceux bleus profond de Gabrielle, et c'est de façon momentané que son cœur sauta, faisant un double battement, et reprenant un rythme irrégulier. Vu sa nudité, le Blackney ne la regarde pas, préférant garder ce silence pesant qui les englobe tout deux. Il aurait envie de lui dire qu'elle n'a pas besoin de l'aider, mais il ne le fait pas, ne la repoussant même pas et se laisse faire. Presque trop docilement, ce qui n'est pas particulièrement son type. Mais ce silence est sale, troublant, inconfortable, et n'a pas besoin de paroles futiles d'orgueils pour installer un semblant de malaise, ou autre sentiment de ce genre. Alors il se laisse aider, ne grimace pas quand ça le tire et attache les lacets au niveau du col lentement, oubliant dans ce geste Gabrielle qui est à ses côtés. Et puis elle rompt le silence, et un soupire transgresse la ligne jaune et va côtoyer ses lèvres pour mourir dans l'environnement de la chambre. Un soupire éloquent, qui exprime la pesanteur de leurs silence. Lui aussi, il aurait pu rester, parler de tout et de rien en jouant dans ses cheveux, l'observer, ou autre. Mais non. C'était bien trop compliqué, ainsi il opina simplement la tête et alla embrasser le front de Gabrielle comme il aimait le faire pour souhaiter une bonne nuit, à sa cadette. C'était différent, mais ça démontrait un certain ressenti du brun. Sauf, que la cousine ne pouvait savoir la signification de ce baiser donner, légèrement.

Alors il part. Ainsi. Direction la porte appuyé sur ce bâton qui lui sert qu'à ne pas appuyer de façon trop brutale son côté gauche et provoquer une ouverture des points. Il ne se retourne pas, il ne lui sourit pas. Il sort. Simplement, efficacement, et il referme derrière lui. Il reste un moment dans le couloir, incertain. Une envie de revenir auprès d'elle ? C'est pas vraiment ça, c'est plus complexe, et lui-même n'y comprends pas grand chose. Il écoute, ce silence. Différent, mais toujours un silence. Il glisse alors une main dans ses cheveux brun, nerveux. De l'autre, il reprend ce léger tic de malmener son chapelet quand il sait qu'il ne sait rien passé de très aristotélicien. Il sait que ce qu'il a fait est mal. Il le sait, et il l'a fait. C'est un sale type. Puis, dans un soupire sort de l'auberge, surveille autour, rejoint Audoin et retourne à l'Oustau de Mortain.

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Gabrielle_blackney
[La vie est bien...
Elle est de miel
Quand elle s'acide de dynamite
Qui m'aime me suive*]

- Taverne l'Orthézienne, deux nuits plus tard -


Gabrielle avait l'impression que toutes les choses importantes de sa vie se passaient dans une taverne. Sa naissance déjà, dans la taverne de Julik à Avranches. Un signe du destin, trés certainement, qui avait décidé que c'est là que se noueraient et se dénoueraient les grands évènements de son existence.
Une taverne donc, toujours, la même que deux jours plus tôt, tard dans la nuit quand les honnêtes gens dorment, le moment que Gabrielle préfère. Pas qu'elle ne soit pas honnête, mais elle qui dort peu, elle a apprivoisé ses terreurs enfantines pour faire de la nuit sa compagne, son univers loin des hommes, loin du monde.
Le lieu, toujours le même. Et toujours Lui. Il n'a pas l'air de dormir beaucoup non plus, il est là, sous ses yeux, une chope à la main, un sourire narquois sur les lèvres et le mot acide sous la langue.
Et puis on ne sait plus trop comment - l'alcool peut-être? Ou les esprits qui se souviennent du rapprochement des corps? Peu importe, eux-mêmes ne doivent pas bien le savoir - le verbe se fait moins poison et plus doux. Ils discutent, presque comme de vieux amis. Pas tout à fait cependant, la dernière nuit est dans leurs têtes, dans celle de Gabrielle en tout cas. Elle oubliera sûrement, ou pas, mais pas tout de suite, pas encore, ça serait presque dommage d'oublier l'extase aussi vite.
En attendant, ils discutent, de tout et de rien. Elle lui sourit, pas tout à fait innocemment, pas tout à fait légèrement, mais elle ne cherche pas à le séduire. Ca ne serait pas raisonnable. Et elle n'est même pas sûre d'en avoir envie.

C'est un sale type. Et il est beau. La faiblesse de Gabrielle est là. Mais résister, c'est parfois tout aussi troublant que de céder.
Est-ce que c'est encore la guerre entre eux? Oui. Non. Elle ne sait plus trop. Il l'attire autant qu'elle sait qu'elle devrait fuir, que ça finira mal et que plus la tentation est grande, plus la chute est douloureuse. Mais l'esprit n'écoute pas toujours la raison.
Si ça n'est plus tout à fait la guerre en cet instant, c'est encore un jeu. Alors ils s'amusent, tous les deux. Une petite pique par là, un petit sourire par ci, une phrase anodine, une qui l'est moins. Oubliée quelques heures la réalité, leur réalité, c'est sûrement ça qui plait à Gabrielle. Et il n'est pas si terrible, Enzo, le soir au fond des tavernes. Il quitte un peu son arrogance de petit noble. Il sourit même parfois. Un vrai sourire, pas son petit air pédant qu'il arbore en permanence.

C'est un sale type. Et il est beau.
Ne pas céder à la tentation, partir, fuir. Avant qu'il ne soit trop tard. Quitter cette taverne, s'éloigner de lui. Elle lui souhaite une bonne nuit. Vraie naïveté? Fausse provocation? Nul ne le sait - sauf elle qui ne vous dira rien, et moi qui ne vous le dira pas non plus.
Et puis... Et puis lui aussi il s'amuse. Il la regarde en souriant, il chantonne même. Ca fait rire Gabrielle ça.

C'est un sale type. Et il est beau.
Ne pas céder à la tentation, partir, fuir.
Pour ce soir, il est peut-être bien déjà trop tard.


*Mylène Farmer
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Enzo.blackney
    « Set my spirit free set my body free * »


    - Taverne l'Orthézienne, quelques jours plus tard.


Les jours s'étaient enfilés comme des bouts de viandes sur un pique de bois prêt à être mis au feu, et tout chez Enzo c'était bouleversé. Tout s’était chamboulé depuis un certain jour, et semblait s’enchaîné un à la suite de l’autre tel une menée au enfer. Le jeune garçon sauvage, souriant, voir même sympathique et maladroit avait disparu pour laisser un grand jeune homme désagréable, hautain et pédant. Son monde s’était heurter à la difficulté, lui qui avait connu facilité, et voilà qu’il lui devait agir comme un homme, alors qu’il n’avait aucune idée comment. Ceci dit, ce sont des réflexions que le Blackney ne laisse pas paraître. Bien entendu. Trop orgueilleux. Tout ça pour dire que les changements s’opérait, le cerveau encore malléable, tout s’emmagasinait et allait créer ses propres conclusions.Gabrielle, il l’avait méprisé. Bonniche qui l’appelait, du temps qu’elle portait encore son pseudonyme. Et les relations changent. Et lui aussi. Une provocation, de l’un comme de l’autre, les avaient amené à se retrouver sur une même couche, partageant plus que quelques paroles entre cousins. L’orgueil avait été plus fort que ses maladresses et sa culpabilité. La religion ? Au moment où il avait senti sa virilité augmenter et se jeu s’installer, il en avait oublier la morale. Ce même si dans les derniers jours il y avait terriblement pensé. Surtout que, lui, il savait pertinemment que ce qu’il faisait était mal. Pour ce qui est de sa fiancée, il avait vécu un écart. Ce dont il était peu fier, mais qu’il traversait mieux. S’il s’en voulait ? Oui, pour la peine qu’il risquait de lui infliger. Il avait vécu avec sa cousine, le lien du sang, le lien de deux âmes sœur sans un amour. Une histoire impossible assouvie entre des orgueils mal placés. Leur histoire était complexe. La sensation, l’avait amené à se complaire pour la toute première fois, dans l’acte charnel, à en redemander, presque gourmand. C’était différent, parce que c’était Gabrielle parce qu’il la détestait, l’aimait, la détestait pour l’aimer de nouveau. Pas d’amour on s’entend, mais c’était aussi différent, parce qu’elle « l’avait voulu ». Et tout cela avait chambouler le pauvre Enzo qui dans les deux jours qui s’ensuivait restait évasif, froid, mais aussi très vite impulsif quand il s’agissait de son rapport avec Gabrielle ou qu’elle osait « draguer » d’autres hommes. Comme si c’était SA Gab.

C’est que la perturbation à de quoi de très contraire et à le dont d’amener sa victime d’un opinion à un autre. Malgré toute l'artillerie qui guettait le moindre de ces caresses pour mieux le rendre maladroit, et surtout, motivé l'armée culpabilité, il s'y était complait à cette nuit, et tout ce qu’il avait appris au boudoir venait de prendre son sens, dans l’expérience. Son histoire avec Gabrielle était d'une intensité qu'il y avait perdu littéralement ses repères intérieurs, la tentation ayant été plus forte que l'aspect « garder son rang » et avait délié quelque uns des complexes qu'il avait eus. Il avait apprit à gouté, de par lui-même, à la tentation, alors qu’il la craignait tellement, cette fameuse tentation. Quand deux têtes fortes se rencontre, n’est-ce pas les contraires qui s’attirent. Et voilà, qu’il en était reparti. Silencieux, il se souvint de ce silence qui avait été pesant. Sauf que ce soir, dans la taverne – toujours la même – tout chancelait de nouveau. L’alcool commençait doucement à faire son effet. Enzo n’étant pas assez ivre pour devenir violent, mais tout de même assez pour perdre quelques inhibitions, s’était laissé aller à « ces histoires de fond de taverne » où il avait tendance à retirer légèrement sa carapace désagréable. Ce qui le faisait regarder au ciel, exaspéré, comme les fois où quelques Orthéziens parlait de lui – pendant qu’il était présent – en disant que c’était un bon jour parce qu’il n’était pas encore désagréable. La seule chose positive c’est qu’il savait entretenir une réputation le jeune, paraît-il. Tout ça pour dire qu’il perdait de ce sourire narquois, et laissait ses paroles se faire moins amères, moins arrogantes. Et la nuit semble tourner à sa fin. Le poison lancé dans la journée a échauffé l’esprit du brun, encore troublé de la nuit passé avec sa cousine, et puis la boisson… et le reste.

Il la regarde, intensément, une envie soudainement lui vrillant les tripes. Pourquoi ? Il n’a rien compris. L’allure coincée se perd, il a chantonné, il s’est amusé, il a quitté un peu ce rang qu’il doit garder en étant fils de Duc. Il ne comprend pas tout ce qui se passe dans son esprit à l’heure actuellement, mais il se sent bien vivant. Étrangement. Et de nature peu bavard, il ne se pose pas de question, et n’ose pas tenter de comprendre avec Gabrielle ce qui se passe réellement entre les deux. Il a envie de la détester, de l’animer, d’assouvir sa domination, de lui montrer qui il est. Mais le sait il vraiment ? Ceci dit, c’est une autre question, et ce n’est pas à moi de vous l’expliquer, pas maintenant. Dualité toujours. Entre son rang, et sa partie décadente. Entre lui et Gabrielle. Comme se le fut entre lui et son aîné. Toujours. Comme s’il y avait deux par d ‘Enzo.. Le sensible et le sale type. Bref. Il la regardait. Le reste était plus important. Ce jour était encore un de ces jours vulnérable où il se laisse aller à certain excès, où simplement à la vie. Terrible non ? Pourtant il n’est pas triste. Enfin, j’ai dit bref. C’est que ça devient serré dans cette tête, j’ai besoin d’air moi ! Puis, bon il regarde sa cousine le Blackney s’avance, cet air un peu narquois, mais pas trop. Il n’a aucune envie d’être raisonnable, l’alcool faisant son effet, mais aussi… autre chose. Il la déteste. Au plus profond de ses tripes, là, maintenant, il la déteste. Est-ce une envie de donnée une leçon qui git dans ses yeux ? Enzo reprend toi, ne laisse pas l’envie se mélangé avec la violence, ne laisse pas trop remonter tes angoisses, ne te laisse pas tenter, ne laisse pas trop remonter tes démons. Mais il semble qu’il soit quelque peu trop tard. Et il la regarde toujours, une main qui passe dans ses cheveux. Geste qui prouve qu’il contrôle encore un peu ? Peut-être.


« Hum. Attendez, je vous ramène…mais ça serait un peu ennuyeux.»

À quoi pense le Blackney là… ? Il provoque. Sale allumeur en plus !

« Où je pourrais vous plaquer contre le mur… ? »

Il sourit. Dans la taverne dans une ruelle… ? Ça serait indécent. Il s’approche et lui prend la main. Simplement. Pas trop précipité, tentant d’éteindre cette envie brûlante qui le prend d’assaut avec l’incapacité de la mater de façon virulente. Il resterais raisonnable n’est-ce pas ? Sauf que la journée à été éprouvante, et qui connaît bien le Blackney sait qu’il a souvent tendance à faire payé autour de lui ses déboires de la journée. Elle devrait fuir, effectivement. Et lui… aussi. Ne trahie pas Enzo, pas une seconde fois, ne te complais pas dans l'acte chair, ne cherche pas à assouvir tes pulsions, ne... Erf ! Mais qui a dit qu'un jeune homme impétueux ça pouvait être raisonnable ? Définitivement, Enzo semble être un sale type.

Céder, ne pas céder ? Le Très-Haut juge Blackney, gare à toi et Elizabelle ?


*Libère mon esprit, libère mon corps.

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Gabrielle_blackney
[L’erreur est humaine, mais elle a quelque chose de divin*]

Hum. Attendez, je vous ramène…mais ça serait un peu ennuyeux
Où je pourrais vous plaquer contre le mur… ?


Elle le regarde un peu interdite. What the hell**? N'importe quoi... Enzo pête un cable se dit Gabrielle - dans un langage bien plus châtié cela va de soi - mais l'idée est là.
Ne pas répondre et partir serait l'option sage et raisonnable. Mais Gabrielle ne serait pas Gabrielle si elle avait plus de raison et de sagesse dans ce domaine. Alors elle répond, forcément.


Oui, vous pourriez. Raccompagnez moi si vous voulez et choisissez l'option qui vous plaira. En ce qui me concerne, je ne suis pas d'humeur à m'ennuyer...

Céder une fois, c'est une erreur. Mais deux fois? Une mauvaise habitude, une sale manie. Enfin, jusque là, tout va bien. Il va la raccompagner, ils se diront au revoir et tout ira bien. Il est si prude, il n'osera pas. Y croit-elle seulement?
Elle le regarde quand il s'approche, elle le fixe au lieu de fuir. Il est sa faiblesse du moment, elle le sait et s'inquiète un peu qu'il finisse par le comprendre. Mais en cet instant, elle ne voit que lui, ses yeux verts, son sourire et le reste. Elle lui sourit aussi. Il lui prend la main. Elle est perdue. Et bien plus qu'elle ne le croit.
Elle le déteste ce sale petit noble, avec son air suffisant et ses sales manières. Elle le déteste parce qu'il la rend faible et qu'elle n'arrive pas à lui dire non. Elle le déteste parce qu'il a eu ce qu'elle n'a pas eu. Elle le déteste parce qu'il est Lui, tout simplement. Pour être tout à fait honnête, elle ne le déteste pas, elle a envie de lui faire ravaler son orgueil et de lui montrer qui elle est, mais elle ne le déteste pas.
Détester - ou faire comme si - n'empêche pas l'envie. Et elle ne voit que Lui, ses yeux verts, son sourire et le reste.

Et les voilà dans la rue. Une impression étrange de déjà vu, même lieu, même heure, même gens. Eux deux. Sauf que cette fois les doigts s'emmêlent, les corps se frôlent, les sourires dissimulent l'envie et le désir, mais à peine. S'il ne faisait pas si froid et s'ils ne risquaient pas de se faire surprendre par la patrouille, ils n'auraient jamais atteint cette chambre. La même que la dernière fois.
Gabrielle aime jouer, alors elle s'amuse, quitte à tout perdre. Elle déteste ce sale type, mais qu'est-ce qu'il lui plait aussi. Il est à la fois le frère perdu, le cousin retrouvé, sa part de noblesse, sa tentation, sa folie, sa faiblesse, son double. Si différent et si pareil. Elle le connait si peu, mais elle le comprend souvent si bien. Il est son interdit, chaque fois qu'il pose son regard sur elle, ça lui vrille les tripes et ça lui retourne l'âme; mais Gabrielle profite du jour présent, ce qui est pris n'est plus à prendre, ce qui est fait ne peut se défaire, la vie est un enfer, alors elle profite de l'Eden dès qu'elle le peut. Le paradis se cache partout pour qui est attentif, pour Gabrielle, il est dans la couleur ambrée du whisky, dans le vent qui gonfle les voiles des bateaux, dans ses errances nocturnes et - pour le moment - dans les yeux verts profonds d'Enzo. Alors elle le regarde, de ses yeux bleus sombres, elle lui sourit et elle lui chuchote - même s'il n'y comprendrait rien :


Send me up to the sky, send me to paradise, you that I love to hate...***

* Mae West
** "Que diable?" (1460) - "Qu'est-ce que c'est que ce bordel?" (2012)
*** "Envoie moi haut dans le ciel, envoie moi au paradis, toi que j'adore détester..."

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IN NOMINE PATER

Enzo.blackney
    « S'il te plait prends ma main ne [me] fais plus attendre »
    D.Saez


Pourquoi avait-il, ne serais-ce que penser à cette option là ? Lui. Fervent aristotélicien. Il l'était. L'était-il encore ? Il ne savait plus. Oui, par la force de son baptême, mais dans sa conscience ? Et elle lui répondait forcément. N'importe quel homme aurait été avide de cette phrase, y aurait sans doute répondu de façon virile, ou de phrases déplacés pour des oreilles chastes. Sauf qu’ Enzo n'est pas n'importe quel homme. Et sa pudeur, et son âge, ne lui donne pas l'expérience, ni la prétention de réellement comprendre le sens complet de cette phrase. Alors, il n'a rien répondu. Il a sourit, narquoisement, comme à son habitude, sa main à elle dans la sienne. Dans l'autre, se glisse l'angoisse et le doute. Ils pénètrent en son âme avec précision, le viol de l'intérieur sans qu'il puisse faire quoi ce soit, comme en Franche-Comté. Comme ce soir là, en taverne. Ça le prend, ça le fait trembler, ça le ramène à la réalité, à Gabrielle, à cette main qui est dans la sienne. Puis à cette question qu'il a posée, et la réponse qu'elle lui a faite. Il ne dit rien. Il est figé, entre méandres et tourments. Des vagues, il pense à des vagues qui se fracassent avec douceur sur la coque d'un bateau. Il en rêve, il s’imprègne l'image dans la tête, et s'éclipse un instant de ce lieu, de cette envie qui le vrille. Il se ramène à Paris. À Elle. Il chancelle. Il se perd. Il tomberait si le sol n'était pas là pour le retenir. Il se rappelle aussi ce soir là, où, par désir, il a faillit aller trop loin avec Elizabelle, son regard effrayée, et son estomac qui s'est retourner quand il l'a vu se recroquevillé sur elle-même dans le coin de la taverne. Pourquoi pense t-il à tout ça ? Tout simplement parce qu'il tente de trouver la raison qui l'aidera à se défiler. Alors que c'est lui qu'il a proposé. Mais c'est là, présent en lui, et ça demande qu'une chose. Définitivement. Il ne tient pas l'alcool, ça vient créer le chaos dans sa caboche, et il ne sait plus ce qu'il veut réellement faire.

Mais les voilà dehors, dans la rue. Le froid se glissant à travers leurs vêtements. Les doigts dansent, Enzo s'agite, il la ramène. Même lieu, même chambre, mêmes personnages. Lui et Elle. Elle et Lui. Il la déteste tant, simplement parce qu'elle est sa perte. Sa Bachert. Évidemment. Pourtant il ne l'aime pas. Allez finissons en et laissons s'accomplir le firmament.* Simplement. Autrement. Avec Elle. Pourquoi ? Il ne recherche ni leçon, ni le moindre apprentissage, juste l'existence. Car, elle lui fait oublier le monde, Gabrielle. Comme il lui fait oublier aussi, mais ça, ils ne le savent pas encore. Ils se le diront. Une fois. À un autre moment, mais dans la même taverne. C'est si compliqué entre eux, et à la fois si simple. Il aurait envie de l'aimer parfois, sauf que c'est pas le cas. Et qu’ Elizabelle n'a jamais véritablement quitté ses pensées. Qu'il est doux de se complaire dans la pensée d'aimer. Si la cousine n'aurait pas fait son apparition, s'il n'avait pas été assez orgueilleux. Et bien entendu, cette lettre, qui, il ne le sait pas encore, il va envoyé et foutre leurs vies en l'air, sans doute qu'il se serait marier. Il aurait pu, potentiellement, être heureux. Sacré orgueil. Toutefois, revenons au moment présent, à ses yeux bleu sombre. Elle est sa liberté. Celle qui s'offre à l'âme coincée, enfermée dans un carcan de chair et qui empêche ce dernier de vivre pleinement. Cette liberté égoïste qui fait trembler les murs et crache trop souvent sur le reste. Il la regarde aussi. Intensément. Une pensée pour une autre. Celle de Paris. Sans doute que sans elle, il n'aurait pas pu comprendre bien des choses, et s'égarer aussi loin avec sa cousine. Mais ce n'était certainement pas de sa faute. De toute manière, même s'il le cachait, il l'aimait bien. Juste un peu et juste assez.

Toujours ce regard. Il ne se détache pas, et lui ne se défile pas, et revient tranquillement à la réalité. Il a compris que deux mots de sa phrase en anglois. Sky et Paradise **. Est-ce un sourire qui se forme sur le visage d’ Enzo ? Est-ce ses yeux qui s'illumine en guise de réponse silencieuse à cette phrase ? Deux mots. Et c'était bien assez. Les doigts du jeune homme font pression sur ceux de Gabrielle. La chambre. Ils y sont. Il devrait partir, voir même fuir. Elle devrait le repousser. Et lui l'alcool se mélange toujours à son sang. L'angoisse a fini on œuvre et laissé un corps qui enchaîne un âme tourmenté. Et il se rapproche, la tête penchée vers elle, la regardant toujours, son torse se plaquant doucement au début, contre elle, puis avec un peu plus d'ardeur. Non crie sa tête, oui crie son corps. Tout comme... - Non, ce n'est pas le moment de raconter cette histoire. Et ça n'aurait pas de sens, ça n’y ressemble tellement pas ! - Il aimerait fermer les yeux, il ne lâche pas cette main. Toujours la main. Ça devient presque un symbole pour le Blackney, la main. Son nez s'engouffre dans ses cheveux, il a détaché son regard, et son souffle s'accélère doucement. Il devrait partir. Une fois c'est assez, deux fois c'est de la luxure. Pur et dur. C'est de la gourmandise. Son corps s'affole, ses mains s'agitent. Casse-toi Angoisse qu'il a envie de hurler. Casse-toi Doute. Casse-toi Raison. Laissez-moi vivre un instant ! Et lorsqu'il hume les cheveux de Gabrielle, c'est à la fois une demande de libération de ses tourments qui le dominent, autant qu'une supplique qu'il lui fait.


- « I'm diving into infinity. That the ephemeral becomes eternal. ***»


Dans un anglois, à peu près correct. Le parlant un peu mieux qu'il ne le comprend. Et sur ses mots, c'est le mur qu'il lui fait rencontrer, à Gabrielle, l'impétueux jeune homme relevant la main qu'il tient au dessus de la tête de sa cousine. Non, Enzo tu ne devrais pas. Part avant qu'il ne soit trop tard ! Mais, il ne bouge pas, son souffle allant caresser la peau du coup de Gab. Et dans sa tête, il supplie. « Repousse-moi, repousse-moi avant qu'il ne soit trop tard ». Ce n'est plus vraiment un jeu, ni vraiment une question d'orgueil. Il a envie d'elle. Simplement. Ardemment, violemment, douloureusement. Et dans un murmure, plus pour lui-même que pour elle.

- « Tue-moi. »


« Tue l'ordure que je suis de te vouloir autant ! »


* D. Saez. Inspiration trouvé dans : J'veux qu'on baise sur ma tombe. Donc beaucoup de références.
** Ciel et Paradis
*** Fais moi plonger dans l'infini. Que l'éphémère devienne éternité. - D.Saez

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Gabrielle_blackney
[alors viens sur moi
sous mes doigts
sur ma peau
dans ma vie* ]


Plaquée. Contre lui, contre un mur. Plaquée, une main coincée par celle d'Enzo au dessus de la tête. Et il lui baragouine une phrase absconse dans un anglois foireux avec son accent normando-béarnais. Ca pourrait être risible, ou touchant. Mais c'est excitant en fait.
Plaquée contre ce mur avec le souffle chaud d'Enzo contre son cou. Oui, excitant.
Et pourtant...


Tue-moi.
Tue l'ordure que je suis de te vouloir autant!


Ca ne s'adresse pas vraiment à elle mais elle a entendu. Gabrielle reste un instant hésitante. Elle pourrait se détacher de ce corps, le repousser, elle pourrait écouter Enzo, le rassurer, le libérer. Oui, elle pourrait. Mais elle reste étrangère à son déchirement, une affaire de morale et de conscience trés certainement, une affaire qui ne la concerne pas pense-t-elle.
Elle aussi, elle le veut, autant qu'avant, plus peut-être même. Mais on peut désirer à en mourir et vouloir rester vivant.
Alors avec sa main libre, elle relève la tête d'Enzo et elle l'embrasse, un baiser allumeur, un baiser d'encouragement, un baiser audacieux, un baiser franc et humide avec une langue curieuse et exigeante, et une main qu'elle glisse dans ses cheveux en un geste doux et tendre.
Le corps d'Enzo contre elle, sa main plaquée contre ce mur, ce baiser, ça la liquéfie, elle se sent ramollir, partir, c'est vertigineux comme c'est bon et comme ça fait tout oublier. Elle veut y rester contre ce mur, et elle veut Enzo intensément, violemment et rapidement. Elle pourrait lui dire, mais il doit le savoir, le comprendre, ça se ressent ces choses là, même quand on est un jeune homme débutant et trop pressé.
Pas trop d'ailleurs. Juste pressé. Comme elle en ce moment. Ils n'ont pas le temps de prendre leur temps, l'éphémère ne deviendra jamais éternité entre eux deux, alors il faut profiter là maintenant.
Gabrielle détache ses lèvres de celles d'Enzo, plante ses yeux bleus dans le regard vert, lui sourit légèrement et glisse sa main libre entre leurs deux corps. Elle commence à détacher les lacets des braies du jeune noble. Pas facile dans cette position et avec une seule main, mais faisable, suffisamment en tout cas pour que la main de Gabrielle puisse s'insinuer entre le tissu et la peau d'Enzo. Elle le regarde toujours


Come... **


* Indochine
** double sens intraduisible, dans cette circonstance, "come" signifie tout autant "viens" que "jouis"

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IN NOMINE PATER

Enzo.blackney
    « Demain, il ne restera plus rien, que des soupirs *»


Alors, ce soir vivons. Tous les deux. Autrement. Comme deux Amants, trop fous pour s'aimer.

Les murs qui tapissent son intérieur, qui bloquent les sentiments, qui offrent ce regard sombre, amer, arrogant, elle les fait tomber. Les détruit. Ses intentions restent les mêmes, il la déteste, dans un écran de fumée passionnel. Juste qu'à la moelle épinière. Il en ressent toute l'ardeur, toute la passion qui le déchire de l'intérieur, le consume, liquéfie son être pour faire installée doucement la folie qui l'étreint. Celle-là même qui vient de l'amour porté pour sa génitrice. Alors qu'elle est douce, il a envie d'être violent. Tout son corps répond au baiser, sa langue se mariant à celle de Gabrielle, les palpitations de son cœur allant de paire avec le désir qui s’immisce chez le Blackney tel l'ancre d'un bateau bien accrochée au fond de l'eau. Ce qu'il veut reste là, bien présent, oui, il est un sale noble égoïste. Égoïste de vouloir vivre. Égoïste de vouloir satisfaire ce qui le tenaille. La défense céleste reste, cherchant à créer la dualité qui a toujours existé chez le jeune homme. Cette dualité même qui le fait souffrir dans la caboche, celle-là même qui crée le combat et la folie passagère du brun. C'est la preuve qui s'impose, telle une photographie qui ne dément pas. Elle le rend fou. Fou d'elle. Fou de la liberté qu'elle lui apporte. Fou du fait que là, maintenant, il se sent vivant. Vibrant. Imposant. Existant. Elle l'empoisonne, et il en redemande. Ardemment, sans qu'il puisse réellement se contrôler. Le veut-il vraiment ? Sauve toi Enzo, lui crie sa tête, laisse-là. Quitte la pièce et ne revient plus jamais. C'est ce que ça hurle. Encore et constamment.

Elle le regarde. Il la regarde. Les yeux vert démontrant un trouble mixé à un profond désir. Il sait qu'elle le veut autant qu'il la veut. Il a compris. Instinctivement. C'est à lui de fuir, mais le secret de sa liberté se trouve là, contre Gabrielle.Le calme de ses angoisses, il l'assumera entre ses cuisses. Il le constate. Tout comme avec la blonde, il s'était calmé une fois la chose faite. Ce même si, c'est un peu différent dans le contexte. Il se vend un mensonge le Blackney pour ne pas faire fasse à la vérité qui tenaille ses tripes et fait monter en lui une vague de chaleur qui traverse l'échine et laisse aller un râlement entre ses lèvres. Elle le regarde, il la regarde. Ses yeux supplient qu'il faut qu'ils arrêtent, mais comprend t-elle le dilemme morale de l'acte qu'ils font ? Vrai qu'il avait apprit à se complaire - peut-être à tord- la première fois, il y a de ça quelques jours, mais là... N'est-ce pas dément ? Littéralement mal. C'est mal. Très mal, et pourtant si divin de s'y laisser aller. Divin, oui. Comment le Très-Haut peut-il trouver mal l'apothéose d'un tel spectacle, l'unissons de deux corps qui vibrent sous la chanson même de l'existence, qui se damnent, se tuent, pour rechercher l'étincelle de la vie. Ce n'est rien d'une sérénade mélopée, non, ni d'un chant de la Victoire comme, potentiellement, la première nuit. Ce même si ni l'un, ni l'autre n'avait gagné ou perdu.

Alors peu importe les fois où il lui dira qu'il veut partir. Peu importe le nombre de fois où il pensera qu'il vaudrait mieux fuir avant de la prendre. Avant d'oser. Peu importe le nombre de fois qu'il sautera une respiration par oublie de respirer. Peu importe si cette nuit se retrouve à être leur dernière. Enzo s'en fiche. Peu importe l'ouragan que cela provoque en lui, peu importe la douleur qu'il ressentira en son fort intérieur, peu importe que ça le détruise et le rende fou. Il ne partira pas. Tout le monde le sait. Gabrielle aussi sans doute. Et la main de sa cousine qui se glisse, lui retire un souffle entrecoupé d'un gémissement. Elle détache les lacets des braies du jeune homme, et instinctivement sa poigne, sur le poignet de Gab se fait plus fort, son corps se collant plus violemment à elle. Elle le regarde encore. Lui aussi, alors que sa main, à elle, est si près, trop près de son intimité. Ça se détruit, férocement, ça brûle, et le jeune homme de laisser son âme se consumer entièrement. C'est l'incendie à l'intérieur de son corps, la dualité s'affrontant de plus belle. Où est le Dieu quand il a besoin de lui ? Alors il gémit. Simplement, allant chercher les lèvres de Gabrielle pour éteindre son mal être. Pour éteindre cette bataille qui est en lui. Il veut vivre. Là, maintenant. Il veut succomber. Il le veut.

Mort ou vivant, voire torturé par se pêché. Il ne veut pas être cette coquille qui résiste. Alors qu'elle soit sa Folie ! Celle qui l'enverra dans les profondeurs de l'Enfer, et damnera son âme, parce que c'est mal de se complaire. Les prières qu'il fera ne seront que la désintoxication de cette drogue qu'elle lui inflige. Ce poison. C'est elle. Mais il est doux. Agréable. Passionnel. Alors il fait rencontrer sa langue avec elle de sa cousine, de façon volontaire et pressée. Une main se glisse sous la chemise, un instant, le temps d'aller chercher du bout des doigts un des galbes de Gabrielle. Et le mot. Ce mot. Même en anglois, il le comprend. Il quitte ses lèvres, et va chercher son cou, avec ardeur et instinct, la main quittant le mont pour descendre à son tour,comme ce qu'elle a fait. Il rage. Des braies. Pourquoi elle ne porte pas des jupons comme tout le monde. Il se colle. Il insiste. Il se frustre contre les lacets. Il ne se débrouille pas autant qu'elle, et encore moins à une main. Il ne relâche toutefois pas la poigne, au risque de lui faire mal. Son torse se plaque plus intensément, durement, avant de se détacher, légèrement, pour permettre aux lèvres du brun de se loger dans le cou de sa cousine, dans le but d’étouffer la frustration de n’arriver à pas grand chose avec les braies. Définitivement. Il lui achètera des jupons un de ces jours. Ce n’est pas possible. C’est une ceinture de chasteté ce truc ! La virilité gonflée sous le contact de Gabrielle et le désir imminent, il perd patience. Ses lèvres remontent, allant chercher le menton, avidement, et puis les lèvres de nouveau. Il fait tout par instinct. Seul le désir guide ses gestes.

As days go by the nights on fire **, où l’emmène t-elle ? Peu importe… Il est fou. Sa domination se faisant que physiquement. Le reste. C’est elle qui l’allume et dirige. Le sait-elle ?



* Inspiré d’une parole de chanson de Mon Empire, de Ina Ich
** Au fil des jours, les nuits s'enflamment – Hurricane, 30 seconds to mars. Grande inspiration pour ce RP.

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Gabrielle_blackney
[Mon enfer est doux, mon enfer est chaud... Et puisqu'on en sort moins fier qu'on n'y entre, on s'en trouve déjà de moitié pardonné.*]

Oui, Enzo, viens, allumons les flammes de l’enfer. Nous avons beaucoup à perdre et nous perdrons beaucoup, mais nous ne le savons pas encore, même si nous le pressentons peut-être. Alors en attendant… Viens !

Enzo ne résiste pas, il n’essaie même pas. Ou alors elle ne comprend pas ses suppliques muettes. Elle voit le trouble dans ses yeux verts. Elle voit l’envie. Elle voit qu’il la veut. C’est mal très certainement, ça n’est pas une bonne idée, il ne faut pas. Pas la bonne personne, pas la bonne époque. Et pourquoi pas après tout ? Gabrielle envoie tout valser dans son esprit.
Il est là, contre elle, à resserrer son étreinte sur son poignet. Il lui fait presque mal, mais elle aime ça. Il y a de la rage dans cette étreinte, il y a de la passion, du désir, de la perdition, de la soumission, de la domination. Alors oui, elle aime ça.

Enzo, mon opium, mon alcool violent, ma déraison, je damne mon âme pour toi, maudite je serai, baffouée, humiliée, soumise et pourtant… Viens, Enzo. Consume-moi, prends-moi, retourne-moi le corps et l’âme. Viens et je t’apprendrai à aimer et à être libre.

Ce regard vert. Toujours. Ses yeux, si profonds, troubles comme la mer en hiver. Ce regard si beau et si douloureux, Gabrielle aurait envie de s’y perdre, d’y plonger. Ultime oubli, quitter ce monde fou et violent et se noyer de désespoir dans la profondeur.
La langue d’Enzo qui rencontre la sienne fait remonter Gabrielle à la surface. Et elle suit sa folle danse, malgré elle, sans résistance, avec envie, avec délectation même. La main sous sa chemise lui brûle la peau comme un fer chauffé à blanc.

Marque moi, Enzo. Pose ta main sur moi et je me souviendrai toujours de ton empreinte. Fais de moi ce que tu veux, prends possession de moi, je suis la catin expérimentée, je suis la pucelle à conquérir, la femme amoureuse, la libertine blasée. Pose ta main sur moi et je serais à toi, mon corps t’oubliera peut-être, mais une partie de mon âme te restera attachée.

Gabrielle tremble et se sent chanceler contre ce mur, mais il la tient fermement et ne la lâche pas. Les doigts qui l’effleurent la font gémir. Mais déjà la main s’impatiente sur les lacets de ses braies. Gabrielle pourrait l’aider, arracher sa main à ce mur et venir dénouer les liens qui les retiennent tous les deux. Mais elle profite de la rage et de la frustration d’Enzo pour laisser sa main libre s’emplir de ce qui gonfle et durcit, silex oblongue entre ses doigts.
Et Enzo de rager contre un innocent bout de tissu dont il ne vient pas à bout. Il rage et l’embrasse, violemment, passionnément, impatiemment.

Rage et bouillonne, Enzo. Agace toi, frustre toi. Dis-moi que tu me veux, même si je le sais déjà. Viens me conquérir et me dire que tu me désires. Je te conquiers moi aussi, et je te veux mais tu le sais, je te l’ai dis. Tu sais aussi que je suis forte parce que je n’ai pas peur du désir ni de l’enfer.
Viens, Enzo, mes caresses te complètent et t’apaisent autant qu’elles te terrifient. Elle te font découvrir un autre toi-même. Tu me détestes pour ça. Viens et aime moi un peu.

Gabrielle s’amuserait presque des impatiences de son cousin. Elle le sent frémissant d’agacement, de désir inassouvi, de frustration latente. Il est jeune et exigeant. Elle lui apprendrait bien la patience et le plaisir de l’attente mais ça n’est pas le moment pour ça. Une autre fois. Ou une autre qu'elle s’en chargera. Alors, à regret, elle remonte sa main libre, se détache du membre dressé pour se consacrer aux lacets des braies. Celles d’Enzo d’abord, qui ne tiennent plus à grand chose, les siennes ensuite. Sans plus d’empressement que nécessaire, ce qu’ils veulent leur est acquis, et elle connaît l’importance de l’avant, elle. Mais la nervosité d’Enzo est contagieuse et elle sent sa main qui tremble.
Les braies glissent et tombent au sol. Elle prend la main d’Enzo et la plaque sous sa chemise à elle. Ca n’est pas de la douceur qu’elle veut et ça n’est pas ce qu’il lui offrira. Une autre fois peut-être. Ou elle trouvera ça avec un autre que lui.
En cet instant, elle le veut lui, tel qu’il est. Impatient, exigeant et brusque. Elle s’accroche à lui, à ses reins, à ses épaules.

Enzo, mon opium, mon alcool violent, ma déraison… Come**. Empare-toi de moi. Répands-toi, remplis-moi, éclabousse-moi de ton désir, je saurais te recevoir. Viens et jouis.


*François Bourgeon
** double sens intraduisible, dans cette circonstance, "come" signifie tout autant "viens" que "jouis" (oui, comme sur le dernier post, de la constance en toute chose)

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IN NOMINE PATER

Enzo.blackney
    « Did you come here to watch me burn? »*


Et il viendra, la main sur elle.**

Brûlons ensemble, Gabrielle. Quittons ce monde, à deux. Dans l'espoir d'y trouver ce que nous cherchons, dans l'envie de vivre autrement. À une autre époque, sans ce sang qui nous rend cousins. Descendons le chemin vers les Enfers, jusqu'au bout. Regardons-nous nous brûler. Vivons. Consumons-nous. Je n'ai plus aucune envie de me détacher. Je rage, je me frustre, ton odeur enivre mes narines, ton corps me secoue, j'aimerais dessiner sur toi le monde. Libère-moi, libère-moi. Laisse mon souffle se saccader dans ton cou, laisse-moi goûter l'éphémère, le plus beau, le plus doux. C'est mal, je le sais. Mes pensées me tourmentent, et pourtant je n'ai qu'une envie. Te murmurer ton nom, t’exclamer mon désir, te hurler que tu es à moi, mais que je suis autant à toi. Inévitablement. Ma drogue, ma liberté, ma folie. Gabrielle. Juste Gabrielle. Oublions le Blackney qui suit. Un instant. Je ne veux plus avoir peur. Connais-tu le triste pouvoir que tu as sur moi ? Constates-tu les portes que tu enfonces quand tu colles tes lèvres sur les miennes ? Ressens-tu les frissonnements qui me parcoure à chaque caresse ? T'en soucies-tu ? Je vais tomber. Je vais vivre. Tu vas mourir. La confession ultime de mon corps qui succombe à ses envies, celle qui confie que dans chaque frémissement, je t'aime un peu. Doucement. Juste assez pour en devenir fou. Gabrielle. Il reste tant de rage à l'intérieur de moi, laisse-moi m’en décharger sur ta peau, sur ton âme. Soit mienne, soit celle que je n'oublierai jamais.

Quand la main de Gabrielle vient prendre la source de son désir, il gémit. Ses dents rencontrent la peau de sa cousine pour aller mordre avec délectation, un peu brusquement, mais pas trop violemment. Ses muscles qui se crispent comme pour retenir l'effet qu'à faillit provoquer la main de Gab. C'est imminent. L'impatience vibre dans sa maladresse, dans sa frustration, et dans tout son corps, qui, lui non plus, ne sait pas attendre. Alors il mord, il embrasse, il rage contre les braies. Toujours et encore. Il est perdu, désireux, enflammé, un peu fou peut-être, de se perdre ainsi, d’oser affronter les barrières de sa dualité, celles de la morale et celles qui créent la supplique dans son esprit. Alors il ne la lâche pas, relâchant son poignet seulement pour aller enlacer ses doigts dans les siens, mais la gardant toujours au-dessus de sa tête. Il frémit lorsqu’elle retire sa main, relevant la tête pour la chercher du regard, alors qu’elle fini de délacer ses braies à lui, et finalement vient l’aider pour les siennes. Autrement, il en aurait été vexé, mais pas là, pas maintenant, la frustration reste un peu, mais il n’est pas vexé de l’aide qu’elle lui a apportée. Sa maladresse n’était plus un secret bien gardé, sa nervosité semblant devenir même contagieuse. Et alors que ses yeux verts se perdent dans le bleu de Gabrielle et que les braies tombent, il la laisse plaquer sa main sous sa chemise et n’hésite pas à aller rechercher le mont qu’il a conquis plutôt. Plus rudement cette fois, avec avidité.

Il pourrait attendre avant d’oser. Il pourrait tenter de calmer ses ardeurs. Il le pourrait, s’il en était capable. S’il connaissait autre chose. La douceur viendra un jour, mais pas aujourd’hui. Alors qu’il écrase ses lèvres contre les siennes, il ne se fait pas plus patient. Se collant plus à elle, sa langue dardant d’impatience, tout comme sa virilité qui darde tout aussi vivement, avec la même brusquerie, voire plus, étant donné son état. L’alcool, le désir et les pulsions. Un frisson de plaisir lui traverse l’échine alors qu’il continue son ascension, voyageant sans ménagement à l’intérieur des cuisses de sa cousine, plaquée sur le mur, la main quittant ses caresses pour aller relever une cuisse de Gab. Instinctivement. Il ne sait pas pourquoi il fait ce geste, mais ça lui semble logique, alors il le fait, tout en continuant, n’arrêtant aucunement les coups de bassin qui vont et viennent, sans finesse, avec passion et qu’il la plaque toujours plus fortement sur le mur, et qu’il l’embrasse encore, et toujours, mordant ses lèvres par moment, ne les quittant que pour quelques gémissements. Ça lance tellement, qu’il pourrait presque la bourriner la Gabrielle, mais il se retient d’être littéralement agressif. Ce n’est pas doux, mais il ne l’explose pas contre le mur quand même. Il s’associe à sa cousine dans une danse enivrante qu’il est incapable d’arrêter.Il se fout même que ses points s’ouvrent, car oui… ils y sont toujours !

Apaise mes tourments. J’ai la tête qui tourne dans nos ébats, j’ai le corps qui se crispe, qui en redemande encore plus. J’ai besoin de quelque chose. J’ai besoin de toi. Je tombe. J’ai essayé de m’en aller, j’ai essayé de me faire raisonnable. J’en suis incapable. Je n’arrêterais pas Gabrielle. T’en rends-tu compte ? Je ne te dirais jamais que j’en ai eu assez. Je mentirais peut-être en te disant que ça n’était rien, mais ce soir je laisse le feu me consumer. Nous consumer. Ce soir je me détache de ma vie, je te retire la tienne, et j’embrase la mienne. Je retiens ta cuisse avec ma main, et je continue le périple, je continue le voyage, toujours plus loin, toujours plus haut. Toi plaquée au mur, moi collé à toi. Détachons-nous du monde, tous les deux. Pour le temps que ça durera. Gabrielle. Amène-moi dans les endroits les plus élevés. To higher places***. Amène-moi plus haut que les limites, fait moi quitter le carcan de ma morale, fait moi vibrer, vivre ! Rends-moi la liberté, apprends-moi à l’apprécier, à chaque assaut, à chaque entrée en toi. Ce n’est pas bien, et je le sais, mais je ne peux pas y renoncer. Je me sens vivre. Ce soir, j’ai le corps qui vibre, qui ne fait plus qu’un avec toi, le cœur qui cogne, l’effervescence remplissant ma tête de tout ce désir qui me prend et que je déverse en toi entre allée et venue. Ça tourne, ça danse, c’est enivrant. Je voudrais tellement que ça ne s’arrête jamais. T’en doutes-tu Gab…? Ma folie. Ma liberté.

Et plus ça vient, plus c’est rapide, ça bout. L’ébullition n’est plus qu’à quelques coups de reins, et il relâche le poignet pour engouffrer ses doigts dans les cheveux de Gab, envoyer sa tête dans le cou de cette dernière, et faire pression plus bas, plus fortement, tenant toujours la cuisse relevée avec l’autre main. Il chancèlerait s’il n’était pas pris dans le rythme, si l’adrénaline ne l’aidait pas à tenir debout. L’excitation est à son plus haut. Il cherche ses lèvres avidement, la main quittant ses cheveux pour glisser sous la chemise et tenir fermement entre ses doigts agités un mont de Gabrielle. Le cœur qui se débat, tout le corps qui se crispe, la frénésie est implantée, et il s’agite, encore, et encore, plus durement, et le corps du Blackney de se plaquer violemment sur celui de Gabrielle, alors qu’il se déverse dans un râle profond, et qu’il adoucit son rythme, le souffle saccadé, relâchant doucement la cuisse de sa cousine, la main allant se déposer sur le mur, pour l’aider à tenir debout. Il vibre des soubresauts de désirs qui le parsèment, quittant les lèvres de Gabrielle pour chercher l’air qui lui manque. Les dernières secondes furent violentes pour le brun, intenses et rapides, et ça retombe, durement. La réalité a quelque chose d’effrayant quand on vient de goûter l’extase.


« Gabrielle…»

Et il est venu. La main sur elle.

*Es-tu venu ici pour me voir, me voir brûler ?
** Inspirée d'une parole de chanson d'Indochine, la main sur vous.
*** Des endroits plus élevés

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Gabrielle_blackney
[Toi qui a mis
Sur ma langue ta langue amie
Et dans mon cœur un décalcomanie
Marqué liberté liberté chérie*]


Enzo, mon opium, mon alcool violent, ma déraison. Tu as entendu mon corps et mon esprit t’appeler. Tu es venu. Tu es là. Je te sens sur moi, en moi. Toujours plaquée contre ce mur, plaquée par toi, je vibre sous tes assauts trop rapides, trop violents. Mais j’aime ça. Tu crois mener la danse? Je te laisse diriger, mon corps se fait souple pour toi, réceptacle parfait de tes désirs. Chacun de tes coups de reins me creusent un peu plus profondemment, ma bouche se fait tendre et mon corps se fait doux.

Tu es venu Enzo, et j’aime ça.

Ca n’est pas l’amour que tu me fais, tu me hurles ta rage et ton envie de liberté, tu me les craches au fond du corps en espérant t’apaiser.
Hurle, crache, apaise-toi, je suis celle qu’il te faut, la seule interdite, la seule que tu ne peux pas avoir. Mais la seule qui t’appelle et à qui tu réponds. Mon double, ma part manquante.
Mon corps se déchire sous tes assauts, mon poignet n’en peut plus d’être tenu, arrimé à ta main trop nerveuse et trop forte. L’autre main que tu plaques sur moi me fait mal, malmène ma chair. Tu m’écartèles pour mieux me posséder. Tu me fais mal avec ton envie d'être libre, ta colère, ta passion brûlante et ton amour inexistant. Oui, tu me fais mal.

Mais tu es venu et j’aime ça.

J’attends que tu ouvres les vannes, que tu te vides pour me remplir dans un moment d’ultime jouissance, un éphémère soupir que tu oublieras certainement bien vite. Je ne t’oublierai pas moi. Tu sais que tu n’es pas le premier a m’avoir voulu et à m’avoir eu, mais sais-tu seulement si les autres ont compté ? Sais-tu seulement s’ils ont été nombreux ? Sais-tu seulement ce que je pense de toi?
Tu n’es pas le plus expérimenté de mes amants, tu n’es pas le plus délicat ni le plus efficace. Tu es trop brusque, trop fébrile et pas assez généreux. Si j’étais une autre ou si j’avais le temps, je t’apprendrais à contrôler ta violence, à écouter ton corps et à écouter le mien. Je pourrais t’apprendre bien des choses. Mais je ne suis pas une autre et je n’ai pas le temps.
Alors je te laisse me pénétrer comme une armée en campagne, l’épée conquérante et victorieuse à la main, atomisant tout sur son passage, tu me pilles, tu m’incendies, tu me détruis.

Tu es venu et j’aime ça.

Même imparfaite, ta conquète de mon corps touche mon âme et je me surprends à partir, mon esprit me joue des tours et me lâche quand mon corps, lui, reste empalé sur le tien et suis la décadanse** que tu lui imposes. Mon esprit s’élève, il perd pied, je ne suis plus vraiment là, je rejoins la ronde éternelle et sans fin des amants, je suis l’origine du monde tout autant que sa perte, je suis la putain autant que celle qui donne la vie. Je tente de rejoindre mon corps mais je suis déjà partie trop loin, pendant que tu t’affaires et que tu besognes, que tu m’honores de tes mouvements indécents, que tu me mords, que tu m’embrasses. Alors je m’abandonne. Je suis une poussière d’étoile, je me sens défaillir, ne plus exister, tout en étant plus vivante que jamais. J’ai chaud et j’ai froid, le feu et la glace s’unissent au fond de moi, eux aussi font l’amour et me transpercent. Je perds la notion du temps et de l’espace, je perds même la notion de moi-même. Je n’existe plus, je ne suis plus rien, j’ai l’impression d’exploser en milliers de particules et de rejoindre l’univers. Je ne suis plus rien et c’est tellement bon que je ne peux pas retenir un cri primal. Même en apesanteur, je sens ton corps écraser le mien quand tu me rejoins dans cette petite mort. J’entends ton râle, je te sens te déverser en moi et c’est bon, d’une intensité à la fois si banale et si rare, si primaire et si céleste.
Je suffoque encore que tu reprends déjà ton souffle. Je suis encore en haut que tu redescends déjà. Mais je te rejoins, ne m’attends pas, laisse-moi juste le temps d’une respiration, d’un soupir.

Tu es venu Enzo, et j’ai aimé ça.


Gabrielle…


Oui, Enzo, j’entends ce que tu me dis. Tu es venu, tu as aimé ça et ça te détruit.
Ose l’après, ose la main caressante et tendre, ose les bras protecteurs, ose un sourire. Je suis ta folie et ta liberté. Ne m’en veux pas pour ça. Tu aimes ça, mais tu ne le sais pas encore. Reste quelques minutes au creux de moi ou disparais dans la nuit, peu importe…

Tu es venu et j’ai aimé ça. Et je sais que toi aussi.


*Alain Souchon
*Emprunt à Serge Gainsbourg (même si lui et moi ne parlons pas de la même chose)

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IN NOMINE PATER

Enzo.blackney
« Mais qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance ! »
de Charles Baudelaire

Gabrielle.

Ton nom. Toujours ton nom. Que je répété sans cesse dans ma tête alors que le bout de mes doigts vont s’entremêler dans ta chevelure brune. Gabrielle. Tu es le crime parfait, celui qui me tue, celui qui dévore en moi les parties chastes de mon esprit tourmenté. Tu me tues. Tu es coupable de mes vices. Je t'en veux oui, mais pas maintenant, ce n'est pas le moment. Ma respiration saccadée et chaude va brûler ton cou. Je dois partir. Tu le sais, mais tu n'es pas une fille de papier. Je pourrais te froisser, t'abandonner, t'oublier, et pourtant je reste là. Inéluctablement. Ma main, dans tes cheveux, caresse, presque tendrement, vient quérir mes derniers soupirs qui s'efforce de disparaître dans cette chambre d'Auberge. Je ne devrais pas rester. Je devrais me détacher, remonter mes braies et te laisser là. Comme je ferais avec n'importe qui d'autre. Alors dis-moi, Gabrielle, pourquoi suis-je encore là, aux creux de toi, ma main dans tes cheveux, mes lèvres allant se coller contre ta peau encore chaude de nos ébats ? Je dois partir, quitter cette chambre, quitter cette ville, quitter ta vie. Tout. Je le devrais. Je devrais te détruire, te laisser remplie de moi, en miettes, comme le sale type que je suis. C'est ce que j'aurais fait, si cela avait été une autre que toi. Pourtant, je suis toujours contre toi, je te tiens, doucement, je respire ton odeur, j'attends que tu me rejoignes. Dans cette réalité qui tourmente et agresse ma tête d’un confiteor que je n’ai pas envie de réciter. Pas tout suite.

Car j'ai aimé ça.

Et ma main qui continue son ascension dans tes cheveux, le temps qui s'arrête un instant, interrompt son avancée comme pour me laisser le temps de caresser, de respirer, de vivre et puis de mourir. Maintenant que l’ouragan est passé, je peux prendre le temps de te voir, ton visage, ton cou, ton épaule sur laquelle glissent mes doigts. Sais-tu comme cet instant est privilégié ? Je te retiens doucement, la main quittant ton épaule pour descendre sur ta hanche et m’assurer que tu ne tombes pas. Je ferme mes yeux, je respire, m’enivre du moment qui semble déjà ne plus être le notre. J’ai l’humeur qui capitule, le cœur qui se calme, mes muscles qui se font douloureux et la fatigue qui apparaît. L’adrénaline s’en va. C’est fini. Ça me manque déjà, alors je reste, mais je ne peux pas. Il y a Elizabelle. Je ne peux pas rester. Nous le savons tous les deux. J’ai une fiancée, je ne devrais pas être là, braies au sol. Je ne devrais pas avoir envie de toi de nouveau, malgré mon corps qui ne veut que s’alanguir. Et pourtant, je reste encore. Je trahis, je trompe. Et je reste. Je suis venu, et j’aimerais bien te connaître un peu plus, mais il ne faut pas. Ce n’est pas notre histoire. Et ça ne le sera jamais. C’est interdit. Je n’aurais jamais dû. La panique me gagne, mais je reste toujours et encore. Tu me troubles. Un autre jour, peut-être pourrais-je t’aimer un peu. Mais pas maintenant. C’est interdit. Je ne t’aime pas. Je te déteste.

Libre Folie…

Ressens-tu ce sentiment de chair qui s’installe ? Nous sommes les ennemis intimes d’une guerre qui est la notre. Celle qu’il nous est interdit de combattre. Je suis l’hérétique de ma propre déchéance. Et pourtant je reste.

Gabrielle. Qui es-tu pour bousculer autant ma vie ?

Et je me détache, malgré moi. Je me détache, car c’est ce qu’il faut faire. Je te regarde, mes yeux verts posés dans le bleu des tiens. Je me suis brûlé, et je porte les cicatrices internes de la retombée d’extase. Aussi douloureuse que la dernière fois, si ce n’est pas plus. Alors, je me détache, et remonte mes braies, avant de déposer un baiser au coin de tes lèvres. Gabrielle. Si tu savais comme je n’ai aucune envie de partir.

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