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[RPA] Indécente Pastorale.

Paladinus, incarné par Brylastar
Ses pensées étaient trop implacables, le glaive du Très Haut était trop près de frapper pour que Paladinus put se rendre compte de ce que l'inceste invertie faisait. Il en était à réciter ses incantations qu'elle en profita pour se saisir, directement dans le Feu, une bûche enflammée. Mais le prélat ne vit rien, il avait les yeux mi-clos, attendant qu'elle fasse pénitence pour ce qu'elle avait fait, et qu'il puisse alors, d'une entaille profonde à la gorge, la délivrer de cette enveloppe terrestre et pécheresse. Mais la délivrance n'allait pas venir tout de suite... non, une nouvelle fois, les espoirs du fanatique furent déçus lorsqu'il, apercevant un mouvement brusque, fut saisi par une douleur atroce au torse. La catin, elle venait de déverser son Feu démoniaque sur lui!!

Ah, Démone, Démone, Ton Feu me brûle!!!!!

Les braises brûlèrent le cou nu du prélat et une sensation de suffocation se instantanée sur le haut de son torse. Se sentant cerné et envahi par tant de chaude Haine, il ne put que gesticuler - presque comiquement - face à l'attaque dont il ne percevait pas l'origine. Impuissant et acculé, alors que dans la seconde d'avant, il était encore maître des choses! Le Malin était plus fort que lui... non, ça ne pouvait pas être, c'était, c'était un test, un défi, une chance que lui tendait le Très Haut pour prouver sa valeur! Ca ne pouvait pas être autrement!

Se débattant alors contre les flammes, il se frappa le torse, hurlant sa crainte, mais la bûche retomba bien rapidement, et la douleur se calma. Haletant, le corps en sueur et l'esprit névrosé, il rouvrit les yeux et vit l'Italienne au sol, elle n'avait pas bougé, et semblait.... se moquer.... de lui? ..... son sang, de bouillonnant, se fit volcanique. Il hurla de nouveau mais d'un coup de pied, envoya la bûche sur l'invertie.


Ah, tu vas me payer cela!!!! Tu vas le payer devant le Très Haut je le jure!!

Il prit de sa main toujours tremblante le couteau qui était planté dans le sol, et se jeta sur elle, plaquant la lame sur son cou. Oh, elle allait s'excuser hein, maintenant. Son visage était à nouveau collé contre elle, et il la fixait, l'observant, la scrutant, cherchant à voir où se trouvait la folie de cette dernière et où débutait la terreur qu'il devait lui inspirer sans doute. Son regard pervers l'étrangla, en même temps que son autre main. Elle avait beau se débattre, son poids et sa force étaient imbattables! Il était puissant, surpuissant, et son glaive achèverait bientôt son oeuvre!

Alors alors...... tu veux toujours, me brûler?!

Il rit sonorement et cette fois, sur son épaule gauche, celle qui s'offrait à lui, il planta doucement, très doucement le couteau. La femme se débattit mais la pointe acérée de la dague faisait son travail. Et dire que c'était sa lame! Il appuya, laissant quelques centimètres passer ainsi, et se délectant de l'horreur que la catin ressentait. Prendre son temps, qu'elle ne pense qu'à la douleur. Puis d'un coup, il retira la lame de la femme. Et jeta la lame au loin de la pièce, vers la fenêtre. Et de ses deux mains puissantes, il prit Eliane par les épaules et la retourna, pour la mettre face contre le sol. De la sueur et de la rage perlaient de son visage glabre. Et il se mit de tout son corps sur elle, sentant à nouveau cette excitation le prendre... excitation morale du dominant qui ne se traduirait par aucune excitation physique, cela il le savait.... il n'avait jamais pu, avec une femme....

De sa main gauche, il prit un tissu qui était à côté de la cheminée, et après plusieurs tentatives saccadées et frénétiques, le rapporta afin d'attacher la catin. Elle se débattait toujours mais il avait le dessus, ses reins la plaquant au sol, et ses mains la maintenant sous son étreinte. Il riait presque de la voir à sa merci. Les douleurs au torse avaient disparu - ou presque, en tout cas il ne s'en souciait plus guère. Il avait passé cette épreuve avec Foy! Lorsque ses mains furent attachées solidement, il resta plusieurs secondes, sur elle, mais l'ayant relâchée. Elle ne pouvait plus se détacher, il avait serré aussi fort qu'il avait pu, et elle se serait arraché la peau avant de se libérer. Il se relava alors, à nouveau doucement, puis se mit debout, et d'un pied triomphant, écrasa le bas de son dos. Il avait envie de la prendre sauvagement, mais ne le pouvait pas; et il voulait l'humilier encore et toujours, l'enfonçant plus encore dans le sol, mais ne le pouvait pas.... son regard s'éclaira.


Tu es une impie.... mais Aristote m'est témoin, j'ai essayé de te sauver! Tu aurais dû m'écouter, quand tu le pouvais encore... c'est trop tard maintenant, ma patience a ses limites.

Il s'écarta de deux pas sur la gauche et alla vers l'âtre. Quelle belle tige de fer... quel doux outil dont il s'était déjà si souvent servi. La croix qui l'ornait, symbole de Foy, et de rédemption. Il s'en saisit, et la leva, mettant le côté rougi devant son visage, à quelques centimètres, sentant la chaleur, imaginant la fureur, estimant les douleurs qu'elle pouvait infliger....

Alors, tu me demandais, tantôt, ce que c'était que cette tige? ... hum?

A cette intonation, son visage machiavélique se tourna vers elle, au sol, et il lui sourit. Il revint vers elle et s'accroupit, l'observant, et la jaugeant. Le Diable tiendrait-il longtemps, à ce rythme? De sa main libre, il caressa le visage en sueur de la blonde, et écarta quelques mèches collées à son front.

Allons.... tant de gâchis, pourquoi t'acharner? .... laisse le Démon filer, et crois-moi, tout ira mieux.... abjure et rejoins-Nous....

Il se releva et se remit, un pied sur elle, la tige haute à la verticale de l’omoplate gauche. Ne pas se rater, y aller doucement, mais d'un coup. Juste avant d'appliquer le remède, il sourit et lui dit.

Essaye de.... de ne pas trop crier, s'il te plaît?

Puis d'un coup, il appliqua la croix fumante sur l'omoplate indécente de la catin....
Et l'odeur de chair brûlée le prit.
Et il hurla sa Joie au Très Haut....
Eliane_
Ses iris se posent sur cette large tâche de sang qui orne le sol. Son propre sang qui se déverse, celui qui vient de ses tripes, de ces coups qui l’ont brisé de l’intérieur. La douleur est vive sur sa peau, sur ses muscles mais la blonde ne dit pas un mot, préférant taire sa souffrance, ne pas lui offrir ce plaisir, résister…comme elle avait su résister. C’était si frais encore dans son esprit, cette violence gratuite, ce désir de la voir autre, de la savoir pure, expiant ses fautes au quotidien, se maudissant corps et âme de n’être qu’une pécheresse.
Etait-ce ça la vie ? Se mutiler chaque jour en se sachant pécheur pour se rapprocher du Très Haut ? Extirper de soi tout goût pour la vie et ses travers ? Ils avaient su la corrompre à force de la traiter de la putain, de la signer comme telle, elle était persuadée d’en être une, se maudissant, haïssant sa chair et sa consommation charnelle...
Ils avaient pourri son esprit, sa chair et anéanti sa fierté par cette flétrissure et désormais, les yeux fermés de lassitude, elle écoutait les cris de rage et de douleur de cet homme de foi qui voulait à son tour la remettre vers le droit chemin. Etre forte à nouveau, être courageuse…encaisser et protéger son goût pour la vie et ses imperfections jusqu’à ce qu’elle n’en ait plus la force. Etre soi…et fier.

La bûche lui revient brusquement au niveau des côtes, anéantissant son équilibre précaire et la rebasculant alors sur le côté. Elle étouffe un cri et la tête se relève pour le voir. Regard haineux, destructeur. Eliane voulait le voir souffrir en silence, lui offrir la même douleur sinon la lui rendre au quintuple. Il se jette sur elle, lame en main et ses yeux s’écarquillent de stupeur. Le dos contre le sol, le poids de l’homme sur son corps meurtri, la blonde grimace. L’arme de son frère est désormais contre sa gorge et elle peine à respirer normalement. Son regard ainsi posé contre le sien commence à l’effrayer, il était fou...Il était possédé. Elle bouge tant bien que mal, voulant le dégager de son corps, voulant qu’il cesse de l’écraser et de ranimer ses douleurs, qu’il dégage pour qu’enfin sa poitrine ne lui lance pas…Elle veut respirer, laisser ce flux de vie remplir ses poumons jusqu’à sentir son poitrail se soulever fièrement…

Le rire éclate, effrayant, inquiétant et la lame se lève pour se planter dans son épaule gauche. La chair se perce sous la lame…Le sang coule, la douleur devient vive, électrisante. Il prend son temps et elle cesse de bouger pour s’éviter des souffrances inutiles. Il est pervers et démoniaque, doucement, lentement elle sent la lame s’enfoncer dans sa chair, centimètre par centimètre, Eliane serre les dents, lutte contre ce corps qui veut abandonner, lâcher prise, se résigner…

"- Non…regarde le…garde les yeux ouverts...reste consciente…oublie, oublie la douleur…Il s’en nourrit…"

Des gouttes de sueurs perles sur son front, son corps est secoué d’un violent soubresaut alors qu’il retire vivement la lame et elle se mord la lèvre jusqu’au sang tant elle se contraint à ne pas céder…ne pas crier, ne pas le nourrir, ne pas l’encourager…

Il la retourne d’un geste violent et désormais la joue contre le sol, les mains ramenées dans le dos, elle ferme les yeux. Dominée ?...ça lui fait mal rien que d’y penser. Le souffle se perd tant qu’il est sur elle, mais au moins, elle peut reposer son corps, se soulager de ce répit. Aucune autre violence, aucune autre douleurs sinon celle qu’elle doit maitriser…L’épaule lui lance et Eliane sent ce liquide couler, elle s’essouffle simplement.
De la volonté ?...Elle en a toujours, mais c’est ce corps qui ne suit plus, qui trop brisé n’ose bouger. Alors elle n’agit plus, reste inerte et le laisse savourer …Un pied se pose dans le creux de ses reins, la grimace s’affiche sur son visage. Il l’écrase telle une vermine, il prend la pause tel un chasseur le ferait sur la bête qu’il aurait terrassé, mais elle n’est pas une bête !

"- Bouge !...Ne le laisse pas t’écraser…Ne le laisse pas gagner !…
- Chut…Chut…Mon corps ne suit plus…Regarde, mes jambes sont douloureuses, mes bras incapables de bouger, je n’ai que mon esprit qui résiste, mon corps lui…ne peut me suivre…Je ne suis qu’une insoumise prisonnière de son corps anéanti…"

Le prélat se met à ses côtés, écarte des cheveux de son front et il l’invite à nouveau à céder. Non…Les lèvres s’ouvrent doucement, les mots sont lancés. Il n’y a plus la violence, il n’y a plus le ton puissant, ce n’est désormais plus qu’un murmure…

Puoi distruggere il mio corpo, ma la mia mente rimarrà sempre fiera...
Tu peux détruire mon corps...Mais mon esprit, toujours restera fier...*


Eliane ferme les yeux, ce jour elle s’en rappellera tout comme elle se rappelait la violence du couvent. Elle doutait du mariage, de son intérêt…Nicolas l’avait rassurée quant à la tolérance de la populace, si bien qu’elle se demandait pourquoi elle se mariait, après tout si elle était aussi agréablement acceptée, pourquoi se marier à un homme, pourquoi ne pas reprendre la route et vivre avec celui qu’elle aime ?...
Mais là, elle réalise…C’était pour ça pour qu’elle avait réclamé le mariage arrangé, pour ça que son frère et elle se brûlait sous le poids de la frustration sans y céder. Elle ne voulait plus être brisée, ne voulait plus être traitée comme une vermine pécheresse, ne voulait plus voir son sang couler pour la Religion, ne voulait plus souffrir à cause de son goût des femmes, ou pour aimer ceux de sa famille…Non…Le mariage était une épaisse couverture qui la couvrira pour protéger son amour pour son frère, pour protéger son amour pour les femmes…Une couverture douce qui…

Un cri est lâché, il lui brûle la gorge tant il est soudain. Son corps brûle, sa chair…sa propre chair, son épaule. Le corps se crispe et elle serre les poings, ultime réaction de son corps qui s’avoue vaincu. La vision se brouille, l’esprit soudainement lui chauffe les tempes puis c’est le vide…Elle a l’impression de chuter alors que son corps est inerte et allongé sur le sol. Elle a l’impression qu’un frisson frais se glisse dans ses tempes alors qu’elle sent la brûlure. Les yeux se ferment contre sa volonté. Une chute, lente, étrange…Elle connait cette sensation, celle qui la poussait à sombrer...celle qui lui rappelle que son corps n’est qu’un corps après tout…

Insoumise….inerte.

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
Paladinus resta plusieurs secondes ainsi, appuyant sur l'omoplate de la pécheresse, et sentant ce sentiment de triomphe le prendre clairement, toujours plus clairement. Ses mains devant lui, tenant la tige de fer, le visage illuminé, plein de compassion et d'Amour de son prochain, les lèvres balbutiantes, proférant des incantations toujours plus ferventes, les nerfs tremblants, peu sûrs, parcourant son front, et ses jambes, qui tremblaient également. La main saignait toujours, mais de moins en moins. La douleur avait même disparu à vrai dire. Enfin, il n'aurait su dire s'il avait mal. Peut-être, après tout, mais il ne pouvait en jurer. Cela n'importait plus.

Après ces quelques secondes, ses yeux se rouvrirent en un instant, et il recouvra la conscience des choses qui l'environnaient. La blonde ne criait plus, elle ne bougeait plus... un rapide instant, Paladinus prit peur. Il releva la tige, observant la croix qui s'était imposée, son dos qui avait reçu son lot de coups, ses mains, bâillonnées, qui ne s'agitaient plus, sa robe, si aisément déchirable, son postérieur, bombé. Plus rien ne bougeait. Son visage, contre le sol, était éteint. Ses yeux fermés, sa bouche entrouverte.... l'avait-il, tuée?

L'impossibilité de la chose ne le surprit pas directement. Il jeta la tige de fer au loin, tremblant. Avait-il raté dans la mise en oeuvre de sa Mission?? Il s'accroupit rapidement et colla son oreille contre la bouche de la femme, ne pensant pas même que cela aurait pu être une manoeuvre de l'invertie. Il entendit une respiration, plus faible, mais présente. Son corps se soulevait encore, à bien y regarder. Il se recula donc d'un coup, retombant sur ses fesses et contre la table. Assis ainsi, sur le sol, il la regarda de profil. Diable. Toutes les formes que le Malin pouvait prendre.... il se prit alors à regarder la scène.


Par Aristote....

Les chaises étaient renversées, la fenêtre brisée, des tas de parchemins étaient éparpillés dans tous les coins de la salle, un couteau gisait, non loin, de même que du sang était épars, ça et là. L'odeur était immonde. Sang, sueur, pleurs, cris, rage, haine, tout cela s'entremêlait pour former un mélange acariâtre. Il la regarda de a nouveau, endormie dans ce Chaos, et trouva en son visage un sourire aristotélicien. Il était sur la bonne voie, et allait la guérir. Le Malin était en train de rester, il allait devoir l'expurger, et avec efficacité. Sinon sa Mission ne serait jamais réussie.

Alors il se releva, et alla remettre la blonde en mouvement. Il la prit dans ses bras, prenant toutefois le soin d'écarter toute pensée impure de son âme. Il ne pouvait copuler avec le Sans Nom. Gomorrhe n'était pas loin. Ni Sodome. Il lui fallait être prudent.


Allez, par là, viens.

Après avoir du pied remis une chaise en place, il posa la blonde dessus. Sa tête retombait sans pause, et il lui fallut beaucoup de soins et de précautions pour la mettre de sorte qu'elle ne tombe plus. Il la détacha, et remit chaque main sur le bras de la chaise, pour l'attacher de nouveau. Ses pieds furent également bâillonnés. Le Sans Nom ne pourrait pas aller bien loin. Il avait le loisir de l'observer. Il se mit donc en face d'elle, et pendant une demie heure, la fixa, l'observant, l'appréciant, la jaugeant, estimant les chances qu'il avait de mener à bien ce qu'On lui avait confié. Après ce temps d'observation, il alla choisir ses armes. Scalpel, Monsieur le docteur. Il fallait la nettoyer de ces humeurs et de ces idées.

En fin d'après-midi, tout était prêt. La pécheresse ne s'était pas réveillée, elle balbutiait parfois des mots incompréhensibles, et son front était brûlant. A chaque fois qu'il l'entendait ainsi réagir, il caressait son front d'une main pleine de compassion, et lui promettait de l'aider.


Ma Fille, ne t'inquiète pas, le Très Haut est là.... avec toi. Et Il t'aime.

Les instruments avaient été préparés, mis dans l'eau chaude et désinfectés. Il ne pouvait pas prendre le risque de rater ce qu'on lui avait appris tantôt - à sa triste expérience. Il avait rangé la salle, de façon à ce que l'Ordre revînt. Il avait des linges, sur le côté, et était allé se changer. Il savait bien qu'elle ne bougerait pas, c'était impossible, et puis, qui viendrait les déranger, maintenant? Non, il avait le champ libre.

Vers les 18h, il se mit à nouveau en face d'elle, et l'observa. Il déchira proprement les tissus de la femme. La peau révélée ne l'excita guère plus que plus tôt, son corps en transe et excitation. Il avait découvert de nouveau la fleur de lys, qui l'amena à se signer, afin de conjurer le mauvais sort. A l'endroit de la fleur justement, il pratiqua une première incision, faisant entrer la lame dans la peau, au niveau du nerf. Le corps de la blonde s'anima vivement. Reprenait-elle conscience? ... sans doute non, sans doute. Mais il ne pouvait en être sûr. Paladinus la regarda dans les yeux, et vit qu'aucune animation consciente n'y était présente. La pécheresse délirait. Il enfonça la lame un peu plus loin, puis la retira. La saignée débutait, et le corps se viderait bientôt de ses affres.

D'inconsciente, la douleur ramena rapidement Eliane à un état de mi-conscience, mais avec le sang qui se répandait de plus en plus, l'inconscience revint rapidement. Paladinus fit plusieurs autres saignées sur des endroits irrigués du corps, et la regarda ainsi perdre le flux vital. Une tâche sombre, une flaque s'étendait à leurs pieds; la robe de l'incestueuse était bourguignonne désormais, les rivières teintées formaient des fleuves qui rejoignaient la mer plus bas. Et Paladinus, constatant que la saignée était abondante, en déduisit qu'elle venait à propos pour la purifier.


C'est bien, ma Fille, aie confiance....

A nouveau, il lui caressa le front. Lorsqu'il vit que tout avait été bien fait, il reposa les lames souillées sur la table, à côté de lui. Il se leva rapidement et alla chercher les linges et l'eau chaude. Il les reposa sur la table, puis se mit à, très soigneusement, épurer et laver les blessures... il s'arrangea pour que le débit se calme et que la femme ne perde pas plus de sang qu'il n'était nécessaire. La fatigue lui brûlait les yeux, de même que l'odeur de sang qui devenait atroce. Mais la Voix du Très Haut le guidait, et il n'aurait pu s'arrêter. Il s'essuya plusieurs fois le visage avec la manche de sa tunique. Mais le sang était omniprésent, tout cela se combinant jusqu'à donner envie au prélat de vomir. Mais à chaque fois qu'il avait réalisé cela, il s'était dominé. Et cette fois ne changerait pas... il continua ainsi, une partie de la nuit, et s'assura qu'elle avait bien été épurée.



[Le lendemain matin]



Paladinus n'avait pas dormi de la nuit, qu'il avait passée à veiller la repentie. Il avait nettoyé chaque plaie, des tissus entouraient les endroits de la peau qui avaient été incisés. Le presbytère en revanche avait été lavé, et n'aurait été l'odeur âcre, il eût été difficile d'imaginer le chaos qui avait pris place en cette salle la veille. La blonde avait été posée à même le sol, à côté de la cheminée, sur un tas de draps que le prélat avait opportunément choisis. Il l'avait mise ainsi, et l'avait libérée. Elle ne pourrait plus représenter une menace, maintenant qu'elle avait été lavée! Et Paladinus, fier de lui, regardait maintenant son oeuvre. Il buvait un peu de thé, tranquillement, et attendait qu'elle se réveille. L'expérience lui disait qu'avec la faim et l'envie de vomir, ainsi que les vertiges et les troubles les pires imaginables, elle se réveillerait en début de matinée, frisant l'inconscience mais enfin lavée de tout péché.

Tout en la regardant, il souriait. Son regard ne contenait plus la moindre haine ni fanatisme. Une petite lueur, certes, restait; mais cette dernière était en-deçà de son sentiment d'avoir triomphé et honoré le Très Haut.

Pour un peu, il se serait mis à siffloter gaiement.
Nicolas.df
Comme il l'avait prévu, les palabres avaient duré jusque tard dans la soirée. Des palabres très intéressants, au demeurant. Plusieurs de ses collègues avaient au moins autant de verve que lui, sinon plus, et ne se privaient pas de faire valoir leurs opinions différentes sur divers points. Heureusement, comme toute assemblée de gens raisonnables, le collège des juges de la Cour d'appel finissait toujours par trouver un terrain d'entente. Certains ronchonnaient un peu, parfois Nicolas d'ailleurs, mais les verdicts étaient publiés et avec eux la justice rendue.

Dès que le dernier dossier fut clos, le Florentin salua tout le monde et s'esquiva en vitesse. Une heure plus tard, il galopait dans la campagne. Ses fréquents aller-retour à Paris l'avaient poussé à mettre en place un système de relais sur la route. Et même si aucune des montures ne valait le défunt Nébiros, elles lui permettaient toutes ensemble de faire le trajet sans ralentir, ce dont le noble animal aurait été bien incapable.

Lorsqu'il arriva enfin en vue de Verneuil, l'aube pointait presque et il avait les fesses en compote. Même un cavalier expérimenté ne pouvait pas chevaucher une bonne partie de la nuit sans marcher un peu en crabe ensuite. C'est donc assez peu dignement qu'il mit pied à terre devant l'auberge d'Eliane. Le tenancier était déjà levé... comment les propriétaires d'auberge pouvaient-ils se coucher après leurs clients et se lever avant, tout en faisant tourner leur établissement du matin au soir, c'était là un mystère que le borgne ne s'expliquait pas. Mais cela faisait bien son affaire en l'occurrence. Il s'avança dans la salle commune encore vide, et demanda au bonhomme rougeaud :


Le bonjour. Vous vous souvenez sûrement de moi, ma fiancée loge ici, la jolie jeune femme blonde... elle passait sa pastorale hier soir, je vais l'attendre jusqu'à ce qu'elle se lève. Comment vous a-t-elle semblé en rentrant ? Soulagée ? Fatiguée ?

J'vois de qui vous parlez, mais elle n'a pas passé la nuit ici, ça non. J'vois pas bien où qu'elle a pu dormir, toutes ses affaires sont encore là-haut.

Comment ? Vous en êtes certain ?

Ah ça oui, c'est moi qui barre la porte quand je vais me coucher et qui l'ouvre en me levant.

Surprenant... peut-être a-t-elle dormi au presbytère.

Haussement d'épaules du tenancier. Du moment qu'ils payaient, ses clients pouvaient bien dormir où ils voulaient. Un Nicolas intrigué ressortit donc, juste à temps pour entendre un bruit de cavalcade dans la rue qui menait à la route de Paris. Un autre voyageur pressé en provenance de la capitale ?
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Dante.tommaso
Quitter Paris n’avait pas posé de problème au Vénitien. Les premières lieues c’étaient même faites sur un rythme soutenu, la monture lancée au galop tant Dante ne voulait pas perdre de temps. Mais il dut se rendre vite compte qu’avec la nuit qui tombait, le froid de la nuit et le manque de luminosité, il allait devoir relâcher la bride… D’ailleurs, après avoir passé le premier village, l’allure se modifia d’elle-même… les muscles se crispaient déjà et ce n’était là que le début du voyage…

Dante passa quelques villages, s’arrêta dans une auberge pour prendre un repas chaud, détendre ses muscles qui commençaient à être endoloris puis continua sa route… Au milieu de la nuit, il dut même changer de cheval et ce ne fut pas une mince affaire… Les écuries et les auberges étaient fermées et il dut tambouriner à une porte pour réveiller les propriétaires afin d’obtenir ce qu’il souhaitait. Heureusement, l’escarcelle remplie d’écus avait fait son œuvre et convaincue les récalcitrants. Et le Vénitien s’était à nouveau enfoncé dans la nuit noire. Et il avala les lieues sans broncher, ressassant le dernier courrier de sa sœur qui le faisait enrager. Elle avait décidé de prendre les choses en mains mais il se demandait comment elle avait pu faire ça. Son aversion pour la religion et tout ce qu’elle avait subi au couvent ne pouvaient que lui porter préjudice lors de sa rencontre avec cet homme de foi.

Les premières lueurs du jour commençaient à pointer leur nez lorsque le Vénitien arriva non loin de Verneuil. La fatigue se lisait sur ses traits, la pâleur de son visage faisait peur à voir d’avoir passé la nuit dehors par monts et par vaux, il était frigorifié, ses muscles tétanisés par le fait d’avoir tenu les brides et galopé à tout va mais il ne voulait absolument s’arrêter. Toutefois, Dante ralentit l’allure pour passer les portes de la ville ainsi que les gardes qui ne manqueraient pas le reconnaitre, à force d’entrer et sortir de ce duché… Une fois entré dans la ville, il fit trotter son cheval en direction de l’auberge où sa sœur avait élu domicile avant son mariage, préférant profiter encore de ses moments de liberté avant de se faire passer la bague au doigt. Il chassa quelques pensées qui lui venaient pour se focaliser sur ce qu’il allait lui dire, sa façon de penser de prendre de telles initiatives… déjà un grognement montait dans sa gorge et sa mâchoire se crispa en vue de l’auberge. Le temps de stopper sa monture et d’en descendre qu’il reconnut son futur beau frère sortir de l’établissement. Ses tripes se vrillèrent, ses poings se fermèrent… les pensées allaient et venaient à une vitesse folle et il sentait déjà son sang bouillonner contre ses tempes… Se pouvait-il que le Florentin ait profité de son absence pour convaincre sa blonde de sœur de l’utilité d’un mâle ? Et au fur et à mesure que ses pas le rapprocher de l’homme, l’envie de cogner le prenait mais un détail fit redescendre la pression… Le visage grave de Nicolas eut pour effet d’une douche froide pour le Vénitien.


- Salve* Niccolo… que faites-vous là, un souci avec ma sœur ? Elle a encore fait des siennes ?

Ce qui n’aurait en rien étonné Dante connaissant quand même un peu sa sœur depuis le temps qu’il était à ses côtés. Un soupir de fatigue mais aussi de frustration se fit entendre en attendant plus d’explications.



*Bonjour/salut

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Nicolas.df
Le monde était petit, c'était une certitude, et Verneuil l'était davantage encore. Le cavalier matinal se révéla être Dante, qui demanda aussitôt des nouvelles de sa sœur. Soit le borgne affichait un air plus préoccupé qu'il n'en avait conscience, soit... soit Dante connaissait bien Eliane, tout simplement.

Des siennes, je ne sais pas, mais j'apprends à l'instant qu'elle n'est pas rentrée à l'auberge hier soir. Et comme il m'étonnerait fort qu'elle ait choisi de passer la nuit dans un presbytère, je comptais m'y rendre. Je suppose que vous m'accompagnez ?

Bien sûr.

En ce cas allons-y immédiatement.

Il remonta en selle avec une grimace, s'attirant un sourire amusé de son beau-frère. A y regarder plus attentivement son état et celui de sa pauvre monture, Nicolas réalisa qu'il n'était manifestement pas le seul à avoir chevauché trop longtemps à des heures indues. Ils faisaient une fine équipe... Heureusement, le presbytère n'était pas très lointain. Les deux Italiens eurent tôt fait d'arriver devant, descendant de leurs chevaux dans un bel ensemble avec un luxe de précautions. Ils s'approchèrent de la bâtisse éclairée par la pâle lueur de l'aube, pour constater que la porte était fermée.

Allons bon, j'étais pourtant sûr que c'était là...

Fronçant un peu les sourcils, le Florentin se recula pour avoir une vue d'ensemble. Aucun doute, il s'agissait bien du presbytère de sa mémoire. Une vitre cassée, un peu plus loin sur la façade, dissiperait peut-être le mystère. Il y glissa le seul œil qu'il avait et...

Porco dio ! *

Il faisait sombre à l'intérieur, mais la chiche clarté matinale pénétrant par les carreaux alliée aux braises rougeoyantes de l'âtre suffisait à vaguement éclairer ce qui ressemblait fortement à une jeune femme allongée par terre dans un état critique. Et ces cheveux blonds... le sang de l'espion ne fit qu'un tour, et il recula d'un bond. Cela ravivait trop de souvenirs.

Dante, il faut que nous entrions là-dedans, Eliane...

Il ne termina pas sa phrase, mais son regard était éloquent.

* : injure pas vraiment traduisible, cochon de Dieu littéralement.
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Dante.tommaso
Et il avait suivi le Florentin en sentant une suée glaciale parcourir son échine… Sa sœur n’était pas rentrée de la nuit, ce n’était pas dans ses habitudes. Même si elle avait trouvé une amante pour passer un moment, elle aurait regagné son havre de paix afin de se tranquilliser, de penser à ce futur qui, il le savait, l’inquiéter malgré le fait qu’elle en était l’instigatrice… La vie prenait parfois des tournures qui devenaient vite inéluctables, il fallait tout simplement l’accepter… Mais là, l’inquiétude se fit une place sur les traits du visage du Vénitien et prit la direction que Nicolas lui indiquait. Le presbytère était une maison austère qui lui fila même des frissons à leur arrivée. L’endroit ne lui disait rien même Dante mis cette sensation sur le dos de la fatigue, de l’énervement et du fait que pour lui, tout ce qui touchait à l’église n’avait plus vraiment de sens…

Pied à terre, le Ceresa fit le tour de la baraque pour voir si quelqu’un était levé. Leur arrivée à cette heure matinale n’était pas banale et réveiller un paisible prélat n’était pas forcément ce qu’il préférait faire de bon matin. Mais alors qu’il vérifiait si un mouvement se faisait entendre dans la bâtisse, Nicolas l’interpella. Le son de la voix de l’avocat lui vrilla les tripes. Cela n’annonçait rien de bon. Ni une, ni deux Dante rappliqua à grandes enjambées et devant l’air de son futur beau frère, l’italien colla son visage contre le carreau cassé de la fenêtre. Mais bien mal lui en prit. Son sang ne fit qu’un tour, un grognement sauvage se fit entendre, à la limite du cri de désespoir… Cette chevelure blonde, ce corps inerte, ce sang… sa sœur… la douleur qui lui frappa la poitrine lui déchira le cœur… Ce n’était pas possible, rien n’avait de sens… Ils étaient dans la maison du Très-Haut pas d’un sordide bordel en plein Paris où certains soirs les filles se faisaient massacrées… Dante chercha quelque chose pour finir de fracasser la fenêtre… un bout de bois, une pierre… non mauvaise idée. S’il la balançait, elle risquait de toucher Eliane… Un coup d’œil à Nicolas qui était tout autant inquiet que lui et Dante ne réfléchit plus vraiment, son esprit avait cessé d’être cohérent, seul l’instinct primait et telle une bête rongée par l’angoisse il agit… Coude en avant, il brisa le reste de la vitre pour leur frayer un passage… Vite, il fallait faire vite… Sa sœur était peut être en train de mourir là sous leurs yeux. Le coude ne suffisant pas à progresser rapidement, Dante ferma le poing pour frapper… frapper encore… Immanquablement, il se coupa les chairs de la main mais n’en avait cure. Sa souffrance n’avait aucune importance car son monde s’écroulait. Rien ne l’avait préparé à ça, rien ne pouvait le préparer à la perte de cette femme dont il aimait le moindre des gestes, le moindre sourire, la moindre des pensées… Elle ne pouvait pas le laisser ici et partir, elle n’en avait pas le droit… L’amour qu’il lui offrait était sans limite et elle l’avait accepté… Ils partageaient tout certes en secret mais c’était ainsi leur vie… Et là, il n’était pas près à la perdre, pas près à ce qu’elle ne soit plus à ses côtés… il pouvait faire des concessions, il pouvait se brimer, il pouvait encore et encore passer en second mais il n’était certainement pas près à la voir disparaitre de sa vie.

Cette angoisse, cette terreur le bouffa de l’intérieur. Et sans plus attendre, il protégea instinctivement son visage pour passer au travers de ce qu’il restait de la fenêtre, déchirant son mantel par la même occasion. Et son esprit recommença à fonctionner. Les questions affluaient désormais, ricochant dans le moindre coin de sa tête. Mais que c’était-il donc passé dans cette demeure ? Eliane avait-elle eu à faire à un fou, un dangereux criminel ? Tout ceci n’avait pas de sens dans l’esprit de Dante. D’un pas rageur, à la limite de la course, il avança dans le couloir afin de se précipiter vers Eliane. Genoux à terre, se penchant déjà sur son corps inerte, il repoussa quelques mèches pour voir ce visage qu’il aimait tant. Ses mains déjà cherchaient les battements de son cœur dans son cou qu’il avait si souvent effleuré… fermant les yeux il retenait ce désespoir qui lui broyait le cœur afin de sentir ce petit mouvement dans cette veine synonyme de vie… Il retint son souffle, lança un regard implorant à Nicolas quand soudain, ses doigts eurent le sentiment que cela s’animait doucement…


- Elle est en vie…


Seuls mots capables de franchir sa bouche, seule pensée qui lui venait. Il avait soufflé cette phrase d’une voix brisée par l’émotion et l’envie de la serrer fortement dans ses bras, l’envie de déposer des baisers sur son visage, de caresser sa joue le prit… Il voulait se rassurer, la rassurer lui dire tout contre son oreille qu’il était venu, qu’il serait toujours là comme il le lui avait promis, que plus jamais on lui ferait du mal… il voulait la chérir, l’honorer… son désir de la rendre heureuse brûlait son âme. Mais alors qu’il faisait un mouvement pour enserrer son corps, il se rappela qu’il n’était pas seul. Le futur mari était là, face à lui… Dante serra la mâchoire, il respira profondément… S’il faisait le moindre geste, s’il tendait à vouloir ne serait-ce que lui montrer la joie qu’il avait de la savoir vivante, il eut la sensation que son amour serait dévoilé au regard de cet homme, l’autre… Un poignard lui transperça alors le cœur et le Vénitien recula comme il le put. La vérité venait lui exploser au visage et ce fut un regard presque hagard qu’il lança à l’avocat… Elle ne serait jamais à lui, il ne serait jamais celui qui aurait le droit à cette tendresse, à ces gestes quotidiens, obligé de se museler pour leur bien, obligé de passer en second… Dante se releva, toussa avec une envie de vomir qui montait en lui… sa vie était un champ de bataille et il était plus mort que vivant… Son regard fit le tour de la pièce, observa ce qui avait sans doute dû se passer et il prit la décision ultime, celle qu’il fallait pour le bien de tout… il brisait les chaines qui l’attachait à lui… La raison avait gagné. Et sans se retourner, il sortit son épée du fourreau et sa voix s’éleva dans le silence de la demeure.

- Emmène là… sors là d’ici… vite...

Il n’y avait plus de politesse, plus de respect. Nicolas gagnait sur tous les fronts, il était l’élu. Dante ferma les yeux un court instant pour ne pas se retourner et la regarder une dernière fois… son cœur se fermait, son âme pleurait tout son soul et lui allait chercher la mort…

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Eliane_
Qu’il est bon d’être apaisée, de ne plus sentir les souffrances... Le Vide. Noyée dans le silence le plus total, dans cette sensation unique de légèreté, elle n’est plus. Elle ne sent plus les piques, les douleurs vives, la brûlure sur sa chair, le sang qui quitte sa chair pour se déverser sur le plancher. Non, plus rien. Mourir ? Non, pas encore, pas tout de suite. Malgré la fragilité et l’épuisement de son corps, elle sait qu’il bat, sait qu’il y a assez de vit pour irriguer son palpitant. Un regret ? Elle ne sait.

Elle qui voulait crever en silence, rejoindre Sambre, c’était voulu, attendu… alors pourquoi avoir un regret, pourquoi ne pas vouloir simplement abandonner cette vie ? Elle sait. Dante…

L’esprit s’anime et elle se remémore ces moments qui ne sont qu’à eux. L’ivresse d’un rire, d’un baiser, la chaleur d’un souffle qu’elle respire, d’une main qui effleure sa nuque jusqu’à se perdre sur ses fesses, l’intensité de son regard azur, le doux plaisir ressenti à chaque grognement, à chaque gémissement, à chaque cri de plaisir qu’il lui avoue, la douceur d’une étreinte, la violence d’une morsure, d’une griffure sur ses cicatrices, le délicat tracé de ses ongles sur sa chair, la dangerosité de leur passion, la fragilité de leur esprits condamnés...Elle ne peut mourir, ils ont besoin l’un de l’autre. À jamais sienne, à jamais sien.
..Encore…

Le temps passe autour de son corps et pour elle, il est figé. Elle ne peut se résoudre à l’abandonner. Le palpitant marche, elle le sent, ça résonne entre ses tempes. Il l’irrigue, il la maintient parmi eux. Elle veut se battre pour lui, pour eux, continuer à affronter d’autres fous, qu’importe…Chacun était touché par cet amour, chacun à sa manière devait subir…

Et pourtant, quelque chose ne va pas…Le corps s’agite, une secousse violente qui lui fait l’effet d’un électrochoc, puis une autre…encore une et une ultime. La douleur revient, un court instant, ça la prend de toute part, ça la fait grimacer, ça la ramène à la réalité. De ses jambes, jusqu’à son épaule, en passant par les bras et l’échine, elle subit cette douleur, ces coups de lames qui se plantent dans sa chair, titillant ses nerfs, agaçant son repos. Quelque chose coule sur ses bras, sur ses jambes…
Un liquide, ça ruissèlent…de l’eau ? Elle peine à bouger, elle se sent de plus en plus fébrile, de plus en plus vidée…Etait-ce son sang qui s’échappait de la sorte ?...A n’en plus douter. La saignée, l’arme des religieux. A nouveau elle plonge dans cet état second et plus le sang coule, plus elle peine à penser…

"Dante…Je n’aurai pas...voulu cette mort…Je te promets…Je ne la veux pas…
Sambre…ne m’en veut pas…je ne veux pas te rejoindre maintenant…Je l’aime…"

[TROU NOIR]

Un soubresaut la prend soudainement après des heures de silence, de profond sommeil où elle-même avait cru rejoindre le Sans-Nom…Elle sent sa gorge être prise par ce sanglot qui veut à nouveau sortir suite à cette peur de mourir…Eliane respire, elle souffre à nouveau, elle vit…
Les yeux ne s’ouvrent pas, le corps ne bouge toujours pas, elle ne fait que ressentir cette douleur éparse, cette fatigue générale qui la condamne à l’immobilité…Impuissante, oui, mais vivante.
Elle sent la chaleur de l’âtre sur sa peau, le bruit des pas de son tortionnaire qui va et vienne dans la pièce, le craquement du bois sous son poids. Le prélat, cet homme qu’elle aimerait voir crever en douceur…Sa haine pour le culte, pour la foi, ils l’ont forgé en elle…Ils assumeront alors l’intensité de sa folie...

Soudain, elle entend un bruit autre…Le verre se brise et Eliane savoure la pression sur son cœur, la douleur d’un espoir…Puis trop de cahot pour arriver à déterminer ce dont il s’agit…

"Réveille-toi…Hurle à l’aide…Combat ta fatigue…parle...Parle !"

Puis, elle sent que quelqu’un est à ses côté, la douceur d’un geste qui éloigne quelques mèches. Son cœur se brise alors qu’elle reconnait sa voix…Son frère…Il était là. Diable !…Quelle douleur pouvait-il ressentir de la voir ainsi, de la voir inerte, trop affaiblit même pour oser bouger, pour l’étreindre, le remercier, pleurer dans ses bras, l’embrasser avec rage…Mais pourquoi, pourquoi lui-même ne l’étreint pas, pourquoi il ne l’embrasse pas, elle n’attend que ça, en a besoin...Elle a survécut pour vivre leur amour…Je t’en supplie Dante, que ce passe-t-il…La rage l’envahit, se déverse dans ses muscles, dans sa chair, elle veut bouger, elle veut…

Et la phrase tombe…celle qui lui demande de l’emmener loin d’ici…Non, elle ne veut pas !

Ses paupières s’ouvrent, premier geste maladroit où la clarté l’agresse et la contraint à les refermer. "Recommence !" Elle inspire, recommence et les yeux s’ouvrent enfin, plissés…fragiles et lourds. Les lèvres bougent, elle articule un mot mais il ne sort pas, la voix ne vient pas…"Sort tes tripes, bordel ! Il est là, près de toi…" Plus elle se bat pour s’animer, plus les maux reviennent mais elle en a cure…Le mot sort..lui arrache la gorge et pourtant, il est faible..tremblant...

….Dante….

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
Les choses étaient limpides depuis ces minutes, à l'aube, qui défilaient sereinement. Paladinus voyait la respiration plus apaisée de la blonde et sentait bien que le Malin avait quitté ce corps. Il avait ainsi passé la matinée, très tôt, à remettre les linges imbibés de sang dans les latrines, où il irait les brûler plus tard, et à essayer de remettre de l'ordre dans ce presbytère qui avait assisté et été témoin au combat des deux Goliath. Combat à l'issue duquel, comme cela était normal, le Très Haut avait été victorieux. Satisfait, le prélat l'était. Il fallait bien sûr qu'il répare cette fichue fenêtre puis ses affaires. A chaque fois qu'il épurait une créature du Très Haut, il quittait ensuite la ville où il se trouvait. Cela était plus simple, sa Mission à cet endroit était terminée, et d'autres missions l'appelaient. C'est donc tout naturellement qu'il était retourné à l'Eglise s'entretenir avec le curé, qu'il avait informé de son départ d'ici le lendemain.

Revenant à la maison, il fit tourner la clé dans la serrure. Son esprit, toujours jovial, était déjà passé à autre chose. Tout ce qu'il s'était passé plus tôt était oublié, ou presque. Il avait un bandage à la main, et avait expliqué au curé qu'il se l'était effilée sur la fenêtre qu'il allait devoir d'ailleurs faire réparer avant de retourner sur les chemins. Mais cela viendrait plus tard; d'abord, retourner vers l'ancienne pécheresse, vérifier que tout était en ordre, lui donnait ses consignes et la congédier. Puis, remettre définitivement le presbytère en ordre, appeler les ouvriers, préparer ses affaires et il aurait même pu partir le soir-même... Aristote l'appelait autre part, sans nul doute.

Le couloir n'était pas dérangé, mais à peine fut-il à l'intérieur, que Paladinus s'arrêta brutalement. Des... voix, murmures? Le.... non, le Malin ne pouvait pas être.... revenu, en son absence, fourbe.... mais ces voix, elles étaient, les mêmes, qu'il entendait, souvent, au fond de lui, au fond de la nuit? ... son pouls s'accéléra soudainement de nouveau, et sans réfléchir plus longtemps, il se mit presque à courir pour revenir dans la salle, dans laquelle il entra le souffle court et l'esprit échauffé. Ce qu'il vit le terrifia. Des hommes. Deux hommes, autour de la blonde. Et elle, les yeux mi-clos.... était-elle réveillée? ... de toute façon, il n'avait fait que son devoir.... sa mission.... que.....

Malgré son assurance d'être dans la Vraie Foy, il ne put s'empêcher d'avoir peur. Il se redressa alors, de toute sa hauteur, et plaqua de nouveau ses mains, les unes contre les autres, ce signe d'équilibre qu'il affectionnait tant. D'une voix douce, chaude et gutturale, il leur demanda:


..... Messieurs? ...... à quoi dois-je votre venue ici, dans la Maison du Très Haut?

Il ne regarda pas la blonde. Mais au fond de lui, une peur lui vrillait les tripes.
Nicolas.df
Son compagnon ne perdit pas de temps pour venir à la fenêtre... et la douleur déclenchée par ce qu'il y vit sembla abolir son humanité. Ses traits étaient déformés par une rage animale saisissante à observer, qui figea même Nicolas lorsque le regard fou passa brièvement sur lui. Ce qu'il contemplait s'appelait folie, et touchait quelqu'un qu'il avait jusque là connu très mesuré. Aurait-il pu, lui-même, en être la proie ? Après tout, Eliane était la sœur de Dante... comment le borgne aurait-il réagi en voyant feue Louanne étendue à la place de sa fiancée ? Guère plus raisonnablement, sans aucun doute.

Puisque son beau frère était passé par ce qui restait des carreaux, il suivit le même chemin et se glissa à l'intérieur. Il ne fut guère étonné de voir la grande silhouette accroupie près... près du corps ? Non. Elle vivait, et un soulagement sans bornes remplaça le masque effrayant de Dante, aussitôt suivi par une inquiétante absence d'expression. Aucun doute, à cet instant il avait abdiqué toute raison et n'était plus guidé que par une tornade d'émotions puissantes. Le Florentin jugea donc pertinent de suivre son conseil en forme d'ordre, et tira les loquets qui maintenaient la porte close pour ne pas faire passer Eliane par la fenêtre.

C'est le moment que choisit un religieux en bure pour entrer dans la pièce. D'où diable sortait-il ? Et comment pouvait-il poser une question pareille alors que ce qui amenait justement les deux hommes dans une "maison du Très-Haut" transformée en cellule de l'Inquisition reposait à sa vue ? Cette bonhomie de façade était manifestement feinte. Mais Dante avait déjà tiré l'épée, et Nicolas eut le sentiment qu'il n'hésiterait pas à la retourner contre lui s'il s'avisait de lui dérober la primeur des représailles. Le sang exigeait le sang et la créance revenait aux membres de la famille, il en allait ainsi.

Il ignora donc l'ecclésiastique et se pencha sur la blonde mal en point pour la porter dehors. Elle était exsangue et épuisée, mais ne semblait pas avoir de blessure très sérieuse ou de membre cassé... la meilleure solution était donc de la ramener en ville à cheval. Son fiancé sortit en la portant dans les bras.

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Dante.tommaso
La rage dévastatrice, la haine destructrice, la rancœur nuisible… tous ses sentiments bouillonnaient en lui mais rien n’y faisait… Il ne pouvait oublier sa sœur mais il pourrait la forcer à le détester pour s’éloigner de lui et pour le moment c’était Nicolas qui suivait ses ordres tandis qu’un prêtre venait à leur rencontre. L’homme reflétait cet air débonnaire qui attisa le courroux de Dante…. Il eut trop facile de tuer sans parler alors il lâcha son épée et fonça sur le prélat d’un pas rapide pour l’attraper par le col de sa bure en grognant.

- AAARRRHHHHH……

Le vénitien colla brutalement le corps du prélat contre le mur, lui frappant la tête au passage contre la pierre.

- C.azzo*……tu appelles cet endroit la maison du Très Haut… immondice que tu es toi et les tiens… la souffrance que vous offrez au nom de votre foy… Pourquoi elle, pourquoi ma sœur… elle ne demandait qu’à suivre les textes pour entrer dans la communauté aristotéliciennes…

Dante relâcha légèrement la pression de ses mains sur ce corps qui le dégoutait. Il se recula de quelques pas, regarda l’homme avec répugnance… alla ramasser son épée comme si de rien n’était, la fit glisser lentement dans son fourreau afin de calmer cette envie d’étriper cet homme d’église… Elle le tenaillait et il était à deux doigts de se laisser emporter. Mais la mort était trop douce pour les fous, la mort était trop rapide pour les raclures de son espèce. Dante se retourna pour le regarder. Visage fermé, œil noir, la tempête s’était levée dans son âme et irait briser sur les rochers tout désir de bonté. Il souffla afin de donner l’impression que le bonhomme pouvait lui faire confiance, que la colère n’était que passagère… l’emportement devant la situation mais certainement pas lui offrir le visage de la peur, de la mort… S’il pensait qu’Eliane portait le Malin en elle, lui était fils du Sans Nom. Il s’adonnait à tous les vices et en redemandait… avec aisance, avec facilité et ôter la vie pour satisfaire un besoin ne lui posait aucun problème… La conscience, il en avait très peu et la réservait aux femmes qu’il appréciait mais certainement pas aux hommes d’église qu’il exécrait… Sa mère lui avait trop bien enseigné les préceptes d’Aristote… a coups de fouet il les avait récité, à coup de lanière de cuir ils étaient entrés dans sa peau si tant est qu’il en garderait à jamais cette trace indélébile comme pour mieux renier cette foi qui n’était plus la sienne. Aristote le berger avait perdu un de ses agneaux. Loup il était devenu, loup il resterait.

Son regard glissa vers le prélat, un rictus amer vint soulever ses lipes. Il ramassa le tisonnier près de la cheminée, l’observa quelques instants avant de se tourner vers Paladinus.


- Dis-moi brave homme… t’arrive-t-il de te confesser toi aussi ? T’arrive-t-il de dire au Très Haut tout les péchés que tu commets ?

Dante s’approcha lentement… regard fixe, pas affirmé, démarche légèrement chaloupée et épaules qui suivaient le mouvement, tel un félin humant sa proie il avançait inexorablement… jusqu’à se retrouver presque contre lui… il se décale un peu, son épaule touche celle du prélat et tout en acculant l’homme contre le mur, Dante approcha ses lèvres contre l’oreille de l’homme pour lui murmurer de son souffle chaud et de sa voix profonde.

- Dis-moi saint homme… est-ce le bien ou le mal qui t’anime… J’aimerai comprendre… comprendre comment tu as pu lui faire ça… laisser à moitié…. MORTE MA SŒUR !

La douleur fit craquer l’esprit de Dante. Sa main s’abattit sur la gorge pour l’enserrer fermement à lui supprimer toute possibilité de bouger mais aussi de respirer.


- Tu aurais dû te choisir une autre victime… C.AZZO…. CREVE !


Et Dante dans sa folie meurtrière serra plus fort, à voir le visage du prélat se vider de sa vie… oui mais la mort est trop douce pour les fous se répéta-t-il dans sa tête et d’un geste brusque relâcha l’homme qui tomba à terre avant de s’éloigner lui-même. Le vénitien prit une chaise et la balança contre le mur en hurlant.





*c.azzo : salopar.d

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Paladinus, incarné par Brylastar
La scène était irréelle... avec des gestes lents, souples et flottants, un des deux hommes prit la pécheresse qu'il avait sauvée et il l'embarqua hors de la chambre. Sa mission était-elle terminée, si tôt? ... il regarda l'homme et le visage souffrant de la blonde, il les regarda partir, et s'écarta d'un petit pas pour les laisser sortir. L'autre homme, c'était lui qui attirait l'attention du prélat, maintenant. Il avait une épée sortie, et cela n'augurait que des choses maléfiques. L'homme savait très bien que les armes étaient le prolongement du Sans Nom... il le regarda, mais aucun mot ne fut prononcé. Lorsque l'échange de regard eût suffisamment duré, et que les deux autres étaient partis, il toussa un peu, discrètement, puis il allait parler quand....

Donc, Messi...... ?

L'épée fut projetée et son adversaire se jeta contre lui, le poussant sans ménagement contre le mur. Le choc l'assomma en partie, et il ne put qu'exprimer les prémisses d'un cri de peur. Sa tête tourna soudain, et il sentit le corps contre lui, l'enserrant, l'insultant. L'enfant de putain était italien.... comme la pécheresse..... peut-être.... ? ... non, le Sans Nom était fourbe, mais pas à ce point! Aurait-il enfanté deux jumeaux maléfiques et maudits? Le coup l'avait surpris et déboussolé, mais Paladinus conserva la maîtrise de ses gestes. Un liquide commença à filer distraitement, le long de son crâne chauve. Il ne s'en rendit pas tout de suite compte. Il vociféra, impuissant devant la force de l'homme.

Par Aristote, comment osez, comment osez-vous?? Toucher, le sang, le corps, l'esprit du Très Haut ici-bas??? Reprenez-vous mon Fils, reprenez-vous!!!

Mais l'Italien s'écartait, toujours un peu plus. Paladinus l'observa, de profil, et admira. La musculature apparente de l'homme. Sa petite moustache, hirsute et rebelle, son dos cambré, son derrière galbé..... après la pression de la main sur la gorge, il se sentait brûlant, fiévreux, enflammé. Il l'observait ainsi, sans même s'en rendre compte. Fasciné, comme hypnotisé. Mais son adversaire se saisit d'un tison. Le prélat le regarda, l'écouta, et ne réagit pas d'abord. Son sourire, ses lèvres, son front. La chevelure brune, en désordre, fougueuse. Les yeux bleus, et la peau.... dorée.... mate.... luisante....

Mais les paroles le prirent. Le sourire du Démon était dévastateur, car si.... puissant. La peur qui s'était radoucie au fur et à mesure de l'excitation croissante du prélat revint, sous forme de terreur.


Non, je .... vous n'oseriez,.... pas..... un prélat..... un, non, attendez.....

Le coeur battait à vive allure. Il ne pouvait détourner les yeux des iris italiens. Son corps, si proche, à portée de main... mais il ne put lever les doigts et caresser cette figure démoniaque. Il sentit sa présence, son odeur, son corps, ses muscles, sa tension, ses lèvres, ses lèvres, sa tension.... ses lèvres.... il ne put que murmurer, cette fois-ci.

J'ai..... j'ai fait cela, pour elle..... elle, invertie..... et, incestueuse...... le, Sans.... Nom....

La main, fatale, le reprit brutalement à la gorge.... il suffoqua rapidement, sentant les doigts lui briser le cou, le sang affluer au cerveau, la bouche s'entrouvrir, la langue sortir, et désespérément chercher de l'air.... humer, mais ne pas pouvoir respirer. Il voulut crier "pitié!!", mais ne put le faire.... où était le Très Haut? .... et pourquoi cette excitation, ce feu dans ses reins, son envie de se faire plaquer par l'homme, se faire frapper et étreindre, jusqu'à mourir de plaisir et de souffrance? De délice et de supplice? Pourquoi, Aristote, m'abandonnes-Tu? Quatre secondes, dix secondes, quinze secondes.... Nirvana, je suis là..... viens, à moi..... mais....

Le prélat sentit la vie revenir en lui aussi vite qu'elle ne l'avait quitté. Il s'effondra au sol, et respira goulûment, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. Visage en flamme, et corps en tension. Il toussa, cracha et toussa de nouveau. A côté de lui, l'Italien était fou de rage, visiblement, il le regarda jeter et briser une chaise contre le mur. L'impuissance.... pouvait-il faire quelque chose? Ne pas le provoquer, déjà; puis le surprendre, ensuite; et enfin, jouir.

Mon, Fils..... que fais-tu? .... Tu t'es égaré, crois-moi..... toute cette violence..... tu, tu dois aimer, comme Il nous aime.....

Paladinus souhaitait lui dire que si sa jumelle démoniaque avait été guérie, il saurait le guérir; mais il ne put, sentant que vu l'excitation de l'homme, il risquait plus que d'être étouffé..... et puis, le tison n'était plus loin.... comment se sortir de cela? ... et comment calmer l'excitation qui le prenait?

Je, fais-moi confiance, je suis ton ami..... aie, confiance..... fie-toi à moi, au Seigneur. Laisse tomber cette arme, et viens, calme-toi, sois humble.....

Dans sa faiblesse, le prélat ne put se relever. Aussi tendit-il une main inquiète à l'homme.... il devait le toucher pour le sentir, et le sentir pour le dominer. Et le dominer, pour la Gloire du Très Haut.

....

Et cette excitation qui n'en finissait plus, dans son corps....
Dante.tommaso
Dante avait lâché le tisonnier qui avait atterri à ses pieds et donna un coup de pied dedans pour envoyer balader cet instrument qui pouvait vite devenir mortel entre ses doigts. Il savait qu’il ne pourrait se maitriser longtemps face au prélat mais il ne tenait pas à le tuer pour le moment… oh non… Trop tôt, pas assez souffert… Ses billes qui s’étaient voilées de gris se posèrent sur l’homme d’église, dégouté de ce qu’il représentait mais dégouté aussi par ce qu’il avait fait… Le Vénitien n’avait pas encore connaissance de tout ce que le prélat avec infligé à sa sœur mais il se doutait des méthodes expéditives des gens de sa trempe… l’inquisition et autre folie ne provoquaient à ses yeux que rejet… Mais alors qu’il détaillait le visage de l’ecclésiastique, un haut de cœur le prit… Ce ton mielleux que l’homme employait avec lui le fit se crisper, lui hérissa les poils de ses bras tandis qu’une suée glaciale coula le long de son échine.

- Mon ami… me calmer… avoir confiance en…

Dante tendit la main au prélat… il l’aida à se redresser, le camper sur ses jambes, baissa la tête en soufflant doucement… semblant se repentir… le visage fermé, les derniers mots de l’homme d’église résonnaient dans son esprit… jusqu’au moment où le Vénitien secoua la tête de droite à gauche avec violence tout en se mettant à crier, tordant le bras du saint homme dans le dos de ce dernier, le poussant jusque dans le mur, face contre la pierre.

- TE FAIRE CONFIANCE.... ORDUREEEEEEE c'est ce que tu as dis à ma soeur aussi ?…… regarde-moi bien pourriture… ai-je vraiment la tête de quelqu’un qui se repend, de quelqu’un qui peut demander pardon au Très-Haut ? Je préfère crever et vivre comme je l’entends plutôt que de me soumettre à tes préceptes de mort… Tu n’apportes que la tristesse et la désolation… Tu dis célébrer l'existence mais regarde ce que tu as fais… vider de sa propre vie une femme… au nom de son amour ?

Dante appuyait son corps contre celui du prélat pour maintenir sa prise, lui tordant le bras sans état d’âme… la rage coulait dans ses veines, il voulait faire souffrir l’homme comme il avait fait souffrir sa sœur… Et il ne pardonnait pas à ceux qui se disaient aimer leur prochain d’avoir cette attitude infecte et supérieure vis-à-vis des gens… Le Vénitien attrapa sa dague à la ceinture de sa veste puis doucement fit longer la pointe de la lame contre la joue du bonhomme, descendit dans le cou, là où la veine palpitait à se rompre. Il insista quelques instants tout en venant coller son bouche contre son oreille.


- Et la mort prélat… sais-tu à quoi elle ressemble la mort ? Celle que tu oses donner à tes enfants au nom du Très-Haut…. Mais peut être que celle donnée au nom du Sans Nom te ferait comprendre la douleur que tu infliges….

Les yeux de Dante brillaient de cette lueur mauvaise qui le caractérisait lorsqu’il était dans un état second… Plus vraiment le Vénitien calme et aimable que les gens croisaient à Paris la plupart du temps, pas vraiment encore l’être malfaisant qu’il pouvait être parfois quand il se retrouvait mêlé à une sordide histoire… la lame froide de la dague contourna la nuque pour descendre le long du dos, se stoppant dans le creux des reins de son prisonnier. Il enfonça un peu la lame afin de distiller la peur qu’il savait paralysante pour certains puis relâcha vivement le bras pour saisir le haut du vêtement d’une main tandis que de l’autre, il faisait glisser la dague afin de déchirer l’étoffe… Et la main libre vint saisir la nuque offerte afin de la serrer et contraindre l’homme à s’agenouiller…

Le vénitien était vif dans ses gestes et prompt à réagir. Déjà ses doigts défaisaient la ceinture de son gilet laissant tomber le fourreau de l’épée et de la dague… Il se recula, enroula la lanière de cuir à sa main et frappa le dos offert du prélat. Et chaque coup lui donnait envie de frapper… frapper encore, toujours plus fort… jusqu’à le voir le supplier d’arrêter ou de lui pardonner… Le sang commença à se répandre sur le dos du bonhomme et au bout d’un moment qui lui parut une éternité, le Vénitien se stoppa de lui-même… La rage s’était quelque peu calmée et il avait devant lui un homme réduit à l’état de bête, courbant l’échine, geignant de douleur… Il lui jeta sa ceinture au visage…


- Je ne me salirai pas les mains pour toi... Puisses-tu faire une bonne action et t’étouffer avec !

Sur ce, pas un regard pour l’homme, Dante ramassa ses affaires puis se dirigea vers la porte qui avait vu sortir sa sœur et son fiancé… Eblouit légèrement par la luminosité, il marqua un temps de pause, pour s’habituer et puis il prit la direction de sa monture qui l’attendait… Un soupir, presque une plainte sortie de sa gorge… Que lui restait-il à lui maintenant que son monde venait de s’écrouler ? Que pouvait-il encore trouver à faire pour continuer à avancer ? Sans trop savoir vers où il partait, Dante donna un coup dans les flancs de son cheval afin de s’éloigner de la ville, d’elle et de sa vie… au moins pour un moment… le temps de trouver la force de lui dire adieu.

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Paladinus, incarné par Brylastar
Paladinus avait fait mouche. Son coeur se calma un instant lorsqu'il vit l'homme, fou furieux quelques secondes plus tôt, revenir à la Raison. Le tisonnier était au sol, et la menace s'était donc écartée. Son regard se porta sur l'Italien, en face, le cousin sans doute de l'invertie. Et sa langue passa sur ses lèvres, appréciant encore une fois la virilité. Il se saisit de sa main et se sentit être porté, tiré par l'homme. Il se laissa aller, se rapprochant de lui, et l'observa. L'Italien avait les joues fermes, creusées, il avait la mâchoire puissante mais si féline, et... et le prélat ne put voir la fureur revenir que trop tard. L'Italien sembla perdre de nouveau pied, et foncer sur lui. Le choc lui coupa le souffle et il se sentit projeté à des années de ça, lorsqu'il était lui-même au monastère et qu'on le frappait pour ses dérives. Il fut retourné et une grande douleur le prit au bras et à l'épaule gauche, tandis qu'il heurté violemment le mur, plaqué qu'il était contre ce dernier. Le prélat voulut hurler, mais les cris de l'Italien prirent le dessus sans hésitation.

Arrêtez, arrêtez..... arr....

Les propos du prélat se calmèrent, alors que la douleur empirait. Il sentait contre lui, tout contre lui, les muscles tremblants, la colère éructant, le corps de l'Italien, ses cuisses l'enserraient, ses genoux le plaquaient, ses reins le brûlaient, ses mains le façonnaient, et sa bouche, ses lèvres lui susurraient les pires tourments à l'oreille. Il ne pouvait pas les écouter, il ne pouvait pas les ignorer; le prélat était soumis, fasciné, et en ce moment de totale perdition, sentit une envie de feu le prendre afin d'être frappé, violenté et violé par l'Italien. Il n'attendait plus que cela le prélat, et cette prise de conscience le détruisit. Alors qu'il n'était plus sûr de savoir ce qu'il voulait, alors que tout portait à croire qu'il allait se faire torturer ou pire, il ne pensait qu'à ce corps de feu qui l'entourait et l'embrasait, et à ce qu'il aurait fait à l'homme si la situation eût été inversée....

A.... Aristo....

Ses mots n'étaient plus qu'un souffle. Il ne put dire plus, quand il sentit la lame parcourir son corps, la joue, d'abord, il voyait la lame du coin de l'oeil et sur cette dernière se reflétait tout l'émoi qui le prenait. Le cou ensuite, nerf de la vie, et si ces maudites veines étaient tranchées afin de faire cesser son calvaire? Mais non, le bourreau était plus malin, il continua de descendre, tandis que l'Italien continuait de lui asséner ses vérités à l'oreille - douce, chaude et humide suavité. Le torse ensuite, la poitrine, puis le dos, par derrière, et le bas du dos, le creux des reins... la chute. Paladinus se cambra sans réfléchir ni même s'en rendre compte, attendant la violence qui l'achèverait. Mais elle ne vint pas. La lame s'enfonça un peu mais le prélat retint tout cri de rage ou de haine. Non, la seule chose qu'il eût pu exprimer aurait été un cri d'excitation extatique.

Le prélat fut brutalement agenouillé. Il ne dit mot, se laissant presque faire, le visage contracté et tendu face à la douleur, mais si soumis à l'homme qui le dominait totalement. Il sentit sa tunique le quitter, et un instant, un fugace instant, Paladinus rêva de toutes ces immondices qu'il devait éradiquer, chaque jour.... des larmes coulèrent sur ses joues, non pas en raison de la douleur à qui il disait bienvenue, mais en raison de ce qu'il comprenait..... il était tout ce qu'il abjurait. Il incarnait tout ce qu'il devait éradiquer. Lui, Paladinus, était suppôt du Sans Nom. Et alors, les coups vinrent qu'il accueillit avec joie et contrition. Chaque coup, toujours plus fort, chaque nouveau coup, encore plus puissant, et le sang, jaillir, et les chairs, se déchirer. Et la conscience, le quitter.... le dos tourmenté, la tête brisée, l'esprit dénigré, le corps torturé. Il s'abaissa à l'état de l'animal.


Citation:
- Je ne me salirai pas les mains pour toi... Puisses-tu faire une bonne action et t’étouffer avec !


Paladinus ne put rien répondre, son corps tremblait, et, au sol, il ne pouvait que voir sa déchéance.... la douleur, il ne la sentait qu'à la marge, sous forme de brûlure sur tout le corps. Mais il sentait sa tête exploser, comme si le Sans Nom était enfin sorti de sa caverne, de la grotte d'où il l'espionnait depuis des années, guidant ses gestes, ses pensées, ses paroles.... impur, il était impur, et il devait....

L'Italien le quitta, et dans la pièce, un silence mortel se fit. Le prélat n'entendait que ses respirations acculées et saccadées. Sinon, rien d'autre. La tempête avait fait place au Jugement de la dernière heure. Il resta pendant plusieurs dizaines de minute, au sol. Sans rien faire, calmant les brûlures. L'excitation avait disparu en son corps, seule restait la terreur, la honte, et l'envie de vomir tout son corps et tous ses vices.

Au bout d'un moment, il rouvrit les yeux, et regarda le décor détruit. Il ne pouvait penser à rien de précis, chaque fois qu'il essayait de comprendre, il clignait les yeux. La lumière de la chambre le brûlait, le bruit du vent contre la fenêtre le brûlait, l'idée d'être même en vie, au milieu de tout cela, le brûlait. Il se releva alors, mécaniquement, et se mit debout, s'appuyant sur la table. Son regard passait d'un outil à un autre, d'un objet à un autre, sans parvenir à se fixer. Cela, il ne put le faire que lorsqu'il vit la ceinture à ses pieds. Il se baissa, laissant de nouvelles larmes couler et sentant son dos se déchirer encore plus, et la ramassa. Il la tint dans ses mains, plusieurs minutes, la regardant, voyant les coutures, appréciant la qualité, la tirant et l'étirant dans tous les sens. Il la plaqua contre sa joue, et ferma les yeux, se rappelant.... à quoi pensait-il? Lui-même ne le savait pas. Les yeux hébétés, il se redressa et alla dans le couloir, serein. Il ne serait pas dit qu'il serait défait par le Très Haut. Il sortit de la salle, emportant avec lui une chaise.

Dans la cour, nulle chaleur, nul soleil. Personne n'était là, aucune animation, aucune végétation. Les fleurs étaient à peine en train de renaître. Les murs, lézardés, l'entouraient le protégeaient avec une constance peu commune. Plus haut, au loin, le clocher s'affirmait, majestueux. Là-bas, c'étaient des animaux qu'on pouvait percevoir - où étaient-ce des arbres? Il n'en savait rien. Mais au milieu de la cour.... trônait, ce qu'il cherchait. Paladinus sourit.


Viens à moi, bel ami....

Il s'approcha, doucement, fasciné et hypnotisé, comme il l'avait été tantôt avec l'Italien. Il le regarda, fier, droit, érigé envers et contre tout, encore timide mais dont on sentait déjà la vie revenir avec une force décuplée. Le visage de Paladinus était réconforté. Il savait que ce dernier le laverait de tout. Non pas que tout cela fût bien aristotélicien.... certes. Mais tout de même. La branche la plus haute ferait son travail.

Avec des mains expertes, Paladinus grimpa sur les branches les plus basses. Il enserra la ceinture autour d'une branche robuste, et vérifia que tout cela tiendrait. Il tira plusieurs fois dessus, pour être sûr. Puis, humble, il tourna le visage vers le ciel, et psalmodia certaines paroles muettes. Il redescendit et retourna chercher la chaise. Qu'il posa sous l'arbre, sous la branche. Il passa le visage dans le noeud ainsi conçu, et sourit. Puis, doucement, il fit balancer la chaise. Puis, tranquillement, il accéléra un peu. Puis, finalement, d'un coup de rein impétueux, il jeta la chaise au loin, se laissant ainsi retomber dans le vide, attaché.

Et puis.

........

Et puis rien.
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