Guillaume_de_jeneffe
Il sent le froid du métal dans son poing. Il sent la chaleur qui, aussi, l'enveloppe. Elle lui confie l'accès à ses terres. Mais n'est-ce pas plus que cela ? Elle lui offre l'accès à tout ce qu'elle possède. C'est ce qu'il voit, ce qu'il comprend. Le pacte est tout autre désormais. Il le sait depuis qu'il a posé ses lèvres contre les siennes. Ils ne sont plus uniquement frère et sur, maître et tyran. Il a ébréché son mur pour y placer une Pivoine.
Son « Merci » est suivi d'un autre baiser. Il sait qu'il va devoir repartir. Et ne la revoir que couverte de métal, certainement, criant ses ordres à des cohortes de gens d'armes, à condition qu'on leur en laisse l'occasion. C'est pour cela qu'il prolonge l'étreinte. Qu'il goutte ce moment. Nombreuses avaient été ses conquêtes et innombrables les baisers que déjà il avait donné et reçu. Mais rarement avait-il ressenti ce qu'il éprouve en ce moment. Il n'y a plus de jeu. Ses défenses se sont abaissées. Le contrôle lui échappe peu à peu. L'envie le remplace. Envie de demeurer ici encore et encore. Envie de faire durer ce baiser. Envie de retrouver en elle ce qu'il a connu dans les bras d'une seule autre. Ce bien-être, ce calme, cette confiance, ce repos. C'est pour cela que sa main commence à descendre de son épaule vers les bas de son dos.
C'est pour cela aussi qu'elle s'arrête une fois les épaules dépassées. Il ne peut pas. Il ne veut pas en faire une conquête de plus. Ni qu'elle se sente comme une autre de ses maîtresses. Il se refuse à tout cela, il s'éloigne doucement d'elle. En lui souriant.
« Oui, je vais devoir repartir, chevalier Comme toujours » Les mots sortent lentement, comme sils devaient franchir quinze rangées de boucliers avant de séchapper. Mais nest-ce pas cela, aussi, lesprit dun chevalier ? « Mais pas encore, pas déjà » Il lattire à lui, collant Sa tête de feu contre le haut de son torse les avantages dêtre grand et respire cette odeur si particulière. Respire lentement. Goûte chacun de ces instants. Tente de remettre ses pensées en ordre, aussi. Que se passera-t-il, désormais ? On disait des Spartiates quils composaient des régiments damants pour se rendre plus redoutables sur le champ de bataille. Est-ce ainsi quils deviendront ? Cest à cela aussi quil songe, alors quils restent immobiles. Comme si le moindre mouvement ferait tout disparaître.
« Quand je partirai tout rien ne sera fini Cest un début » bon, il ne savait pas exactement vers quoi, mais au moins il savait que quelque chose commençait. Faudrait voir à pas trop lui en demander, hein !
Un nouveau baiser vient se poser sur ses lèvres, comme pour sceller un traité. Il se détache, ensuite, lentement La regarde, longtemps. Comme pour graver en sa mémoire un visage quil ne pourrait jamais oublier. Puis recule, vers la porte. Il vient de louvrir quand, au moment ultime, celui des adieux larmoyants, il se contente dun laconique et pourtant si clair : « Nous nous reverrons ». Le sourire se veut convaincant. Lesprit est détruit. La porte se ferme. Le doute apparaît. Le premier pas se pose sur lescalier. La porte se rouvre. En cinq enjambées il est sur elle. Il la saisit par la nuque et les reins. Elle est contre lui. Il lembrasse. Encore. Sauvagement. Il nest plus le chevalier courtois. Il est lamant.
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Son « Merci » est suivi d'un autre baiser. Il sait qu'il va devoir repartir. Et ne la revoir que couverte de métal, certainement, criant ses ordres à des cohortes de gens d'armes, à condition qu'on leur en laisse l'occasion. C'est pour cela qu'il prolonge l'étreinte. Qu'il goutte ce moment. Nombreuses avaient été ses conquêtes et innombrables les baisers que déjà il avait donné et reçu. Mais rarement avait-il ressenti ce qu'il éprouve en ce moment. Il n'y a plus de jeu. Ses défenses se sont abaissées. Le contrôle lui échappe peu à peu. L'envie le remplace. Envie de demeurer ici encore et encore. Envie de faire durer ce baiser. Envie de retrouver en elle ce qu'il a connu dans les bras d'une seule autre. Ce bien-être, ce calme, cette confiance, ce repos. C'est pour cela que sa main commence à descendre de son épaule vers les bas de son dos.
C'est pour cela aussi qu'elle s'arrête une fois les épaules dépassées. Il ne peut pas. Il ne veut pas en faire une conquête de plus. Ni qu'elle se sente comme une autre de ses maîtresses. Il se refuse à tout cela, il s'éloigne doucement d'elle. En lui souriant.
« Oui, je vais devoir repartir, chevalier Comme toujours » Les mots sortent lentement, comme sils devaient franchir quinze rangées de boucliers avant de séchapper. Mais nest-ce pas cela, aussi, lesprit dun chevalier ? « Mais pas encore, pas déjà » Il lattire à lui, collant Sa tête de feu contre le haut de son torse les avantages dêtre grand et respire cette odeur si particulière. Respire lentement. Goûte chacun de ces instants. Tente de remettre ses pensées en ordre, aussi. Que se passera-t-il, désormais ? On disait des Spartiates quils composaient des régiments damants pour se rendre plus redoutables sur le champ de bataille. Est-ce ainsi quils deviendront ? Cest à cela aussi quil songe, alors quils restent immobiles. Comme si le moindre mouvement ferait tout disparaître.
« Quand je partirai tout rien ne sera fini Cest un début » bon, il ne savait pas exactement vers quoi, mais au moins il savait que quelque chose commençait. Faudrait voir à pas trop lui en demander, hein !
Un nouveau baiser vient se poser sur ses lèvres, comme pour sceller un traité. Il se détache, ensuite, lentement La regarde, longtemps. Comme pour graver en sa mémoire un visage quil ne pourrait jamais oublier. Puis recule, vers la porte. Il vient de louvrir quand, au moment ultime, celui des adieux larmoyants, il se contente dun laconique et pourtant si clair : « Nous nous reverrons ». Le sourire se veut convaincant. Lesprit est détruit. La porte se ferme. Le doute apparaît. Le premier pas se pose sur lescalier. La porte se rouvre. En cinq enjambées il est sur elle. Il la saisit par la nuque et les reins. Elle est contre lui. Il lembrasse. Encore. Sauvagement. Il nest plus le chevalier courtois. Il est lamant.
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