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[RP/OUVERT] SMALA; Récits de voyages et Archives..

Sarcelle
[Narbonne / Comté du Languedoc]
11 janvier





wahooo!!

Cher journal
Par un heureux hasard de route, aujourd'hui encore je retrouve une amie de longue date, perdue de vue depuis plusieurs années. Nane!! Woow! Quel heureux hasard de taverne. Quand j'ai vu son nom sur l'enseigne, je doutais, mais quand j'ai vu sa tignasse blonde entrer en taverne, je n'en revenais tout simplement pas.

Et, ce matin en plus, j'ai reçue de merveilleuses nouvelles, ma meilleure amie, Kalena va venir nous rejoindre en route. Elle aussi s'ennuyait. Que fait son fou de mari d'ailleurs, saleté de blondinet il me manque ce rigolo. Kal m'a écrit qu'il devait préférer, comme avant, manger ses lettres plutôt que de les lires..... sacré géronimoo!! Pensée à eux me fait franchement plaisir. J'ai hâte de les revoir.

Avoir retrouver Loup et Arthur aussi est une grande joie. Mais combien le temps nous manque pour s'assoir en taverne!! Les deux prochains jours vont être actifs eux aussi. La pleine lune se passe.... les nuits dehors sont froide... dans une semaine, la tente sera surement de mise toutes les nuits. Mais pour l'instant il fait au dessus de zéro alors on s'en sort bien et il faut le dire, je suis franchement bien entouré!!
Ce matin je me suis réveillé avec une lumière bleutée dans le visage. C'était la pleine lune qui m'éclairait fortement. J'ai ouvert les yeux et sourit, c'Était encore la nuit en fin de compte, mais cette lune, immense et si lumineuse. J'ai alors aperçue Moon, notre louve claire et musclée qui circulait près du feu. En me levant la tête elle m'a vue et à cesser de bouger puis s'est approchée un peu. Le reflet de la lumière de la lune bleuté sur elle lui donnait un air mystique et presque fantomatique, c'était tout aussi magnifique qu'impressionnant. Je lui ai sourit et en lui tendant la main pour qu'elle s'approche et que je la caresse, elle s'est mise à gambadé aléatoirement puis s'est arrêtée et me regardait, bougeant vivement sa queue, elle avait l'air contente. Mais on se calme, ce n'était pas l'heure de jouer, mais de dormir. Alors, faiblement je l'ai appelée.

- Mooon..... Moooon vient ici...

En répétant son nom la deuxième fois, j'ai alors été saisi au cœur vivement. Juste à côté de moi, la jeune et belle louve s'est levée la tête, elle était couché contre Loup à côté. Vivement, j'ai regardé devant moi, vers le feu... plus rien.
J'ai eu l,impression de me réveiller en sursaut. Je pense même avoir laissé entendre un son parce qu'il me semble que Arthur à bougé. Moon elle me regardait l'air intriguée. Bref... c'était surement un rêve, mais un rêve étrange. J'ai remis pas mal de bois dans le feu presque éteint et je suis retourné dans mes draps, question de profiter du reste de ma nuit.

Et ce soir, voilà! Ils sont couché et, je vais allé en faire de même, je suis vannée. La journée à été épuisante, j'ai du sommeil à rattraper. Et de beaux rêves à faire.

Bonne nuit


[Cheffe modo Aldraien
Retrait du smiley, cf Règles d'Or.
Bon jeu.]

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Son regard d'émeraude cacherait-il quelques magie que ce soit? Le mystère reste à découvrir.
Sarcelle
[Béziers / Comté du Languedoc]

12 janvier 1460


Quelle journée celà avait été. La jeune demoiselle avait eu le plaisir de croisé son amie Kachina. Une belle rencontre. En fait, c'était Joran qu'elle avait vu en premier. Un lot de compliments inattendu à vrai dire.

Toute la soirée c'était déroulé sous le signe du rire . Ils avaient passé un excellent moment et lorsque Joran avait demandé à Sarcelle et son groupe de les rejoindre, Kachi avait répondu

- NAH!! Je n'arriverai plus à placer un mot si elle vient!

Tout le monde avait éclaté de rire.
Ivresse???? Nah pas tant que ça quand même! Juste un moment de retrouvailles et de rencontre de la meute semblant si active et trépidante. Ah comme ce moment avait fait grand bien à la demoiselle.

Elle se mordit la lèvre un moment faisant l'effort ultime de ne pas trop parler. Observant chaqu'un des membres de la meute qui était présent et qui se présentait. Le dynamisme et les histoires étaient déjà fondées entre chacun d'eux et il faut dire que c'était une succulente occasion de découvrir tout celà dans le vif du sujet. Des choses avaient été dite dont elle ignorait un peu les tenant mais elle présumait déjà de certaines histoires ou de petit quiproquos les animant. Évidemment, Arthur ne s'était pas pointé à cette heure du jour mais à la grande déception partagée de Sarcelle, de Joran et de Kachina, Loup_Alpha non plus n'avait pas eu la miraculeuse intuition de venir les voir en taverne en cette heure, il est vrai, où Sarcelle devait allé faire des courses. Mais bon, lorsqu'on croise des amis/es, on boit une choppe ou deux! N'est-ce pas?

- Venez avec nous? Le grand brun insistait caressant la tête de sa belle compagne appuyée contre lui et souriante en s'imaginant bien combien Sarcelle se retenait de parler. Le couple se lovant était beau à voir et celà rappela un flot important de souvenir à la jeune guerrière aux yeux d’émeraude qui tentait un mutisme provisoire et, finalement inefficace.

Le soir avançait et la jeune femme glissa sa main dans ses longues mèches soyeuses. Savourant les spasmes sonores qu'apportait l'ambiance en taverne.

-Les Comminges étaient-ils vraiment mort? Grand question sur laquelle elle conservait une pointe d'optimisme, ayant déjà vue la mort elle-même et des ville en être affectée, elle savait que certaines choses pouvaient en changer la tragique fatigue et désintérêt que certains avaient trop souvent pour l'aspect social des halles... m'enfin!!
C'est à regret qu'elle poussa sa chaise pour aller faire voler autour d'elle le tissus ample de sa longue cape blanche. Elle avait réalisé ce soir, aux "avis de prudence" de certaines personnes que plus qu'une large part de qui elle était semblait être tombé dans l'oublie... Pour certaines choses, c'était peut-être mieux ainsi mais la route ne lui apportait point de craintes concrètes. Elle se dit qu'il était peut-être temps de refaire quelques petits combats et démarches avec certaines personnes de sa connaissance.... mais celà, ça impliquait aussi un nouveaux retour au "couvent", permettant ainsi une bonne couverture. C'était à réfléchir.


Pour l'instant, elle passait un fort agréable moment avec Loup et Arthur et chaque jour, elle apprenait à mieux connaître ce grand brun qui était le cadet de cet homme qui était parti en poudre d'escampette, bien trop vite. Chaque jours de marche tous les trois ensemble apportait son lot de variétés, de quelques discussions tout de même et avec son achat du jour, elle espérait rendre les soirées un peu moins individuelle. Chacun ayant son rythme, et Loup étant très silencieux depuis un moment, il lui avait avoué qu'il se sentait un peu songeur . Cette remarque aurait fait rire n'importe qui connaissant Loup en fait... lui qui était si songeur. Mais comme Sarcelle l'avait dit à Kachina :
- Vous n'avez pas connu le Loup que moi j'ai connu... il y a de celà quelques années.
- On ne vit pas dans le passé Sarcelle!
Avait lancé Kachi
- Grand dieu non!!! Par contre, je sais que chacun d'entre nous à son jardin secret et sa personnalité, et parfois, certains évènements nous narguent ou nous font retirer une part de nous pour se protéger... mais... un jour... ce que nous sommes vraiment revient.

La jeune femme se disait que l'action et la bonne compagnie ne pourrait pas faire de mal à ce Loup qui avait une place particulière dans son cœur. Ils en avaient d'ailleurs parlé voilà quelques mois, à savoir combien ça serait plaisant de faire ce voyage. Leurs montagnes leur manquaient définitivement et peut-être que certaines réponses s'y trouveraient.

Mais bon, elle dû quitté les lieux pour revenir plus tard, question de passer un peu de temps à écrire ses fameuses lettres.



(.... )
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Son regard d'émeraude cacherait-il quelques magie que ce soit? Le mystère reste à découvrir.
Sarcelle
[Montpellier / Comté du Languedoc]

13 janvier 1460


VENDREDI 13 !!!

En fermant les yeux elle sentait le vent chaud et la brise du sud s'entremêlé avec la fraicheur des flocons de neige qui virevoltaient un peu partout dans l'espace de l'air. C'était l'un de ses moment agréable de la journée où le reste perdait un peu de son importance et où le monde revêtait son masque de silence, laissant la fumée des chaumières rythmer le toit de la ville.

Hier elle avait croisé des gens qui semblaient les suivre dans leur déplacements depuis Castelnaudary. Une bonne discussion avait eu cours et quelques blagues aussi. Elle avait même assisté à une pintades de pointes de jalousie d'un couple parce que le messire Celeste connaissait déjà la conjointe de l'autre blondinet.

" Ah les blonds" se disait la guerrière de haute taille qui les avait observer d'un certain amusement il faut dire. Elle s'était dit " pour une fois que ce n'est pas moi". Effectivement elle avait déjà connu se genre de situations et il faut dire que l'époque "Tag" était bel et bien révolue depuis un long moment. Elle se dit que c'était une tête blonde tranchée non vainement. Bref, d'un petit mouvement de la main, bien plus pour elle-même que pour un quelconque auditoire invisible, elle balaya le souvenir d'un petit geste de la main et sourit. De meilleurs souvenirs lui restait.
Ces retrouvailles de hier avaient d'ailleurs eux leurs influences tant et tant qu'elle avait écrit tenté d'aborder le sujet avec ses deux marcheurs masculins. Il faut dire qu'ils n'avaient pas eu le temps de s'engager dans de grandes discussions. Une connaissance, messire Scrat cherchait un groupe d'accompagnement pour se déplacer avec une dame mais par delà sa chevelure bleuté, Sarcelle sentait un peu une histoire particulière dans ce messire. La confiance de Sarcelle était dur à gagner, ça, c'était un fait.

Elle eut alors une pensée pour Touc et son appellation toute particulière qu'il avait pour elle. Un sourire se dessina sur ses lèvres rosies par l'hivers et revoir tant de gens de Sbc laissait tout de même une belle emprunte à cette semaine.

Ses pieds dans la fine couche de neige faisaient un bruit de craquement sourd et croustillant à chacun de ses pas . Son audible dans ses doux moments de silence, Elle laissait l'air frais entrer en elle et se revigorait de cette ambiance un peu plus humide du bord de la mer. Regardant alors les vagues et les ondulations de l'eau, puis la plage sinueuse dans l'eau, la jeune femme avait envie de sentir l'Étreinte de l'eau mais la neige tombant toujours doucement l'en dissuada. L'heure de partir allait bientôt sonner et encore une fois, la marche s'avérerait longue, surtout avec la visibilité diminuer par la neige.

Ses pas aux perpétuel sont de " scroutch scroutch" dans la neige la menèrent jusqu'au campement ouvert où Loup et Arthur avaient empaqueté le bardas.

- La vision du haut de la colline n'est pas excellente finalement les gars, je sais pas trop là!!


Les mots ne choquèrent pas. C'est que tout le monde s'y attendaient en fin de compte puisqu'il n'avait pas cessé de neigé. Marché à l'aveuglette ou pas?
Nimes les attendait et, Sarcelle avait reçue cette belle lettre de Kal lui disant qu'ils se retrouveraient bientôt. De revoir sa meilleure amie enthousiasmait sincèrement Sarcelle alors, la décision de la marche dans la lente neige fût unanimement prise.

Les "scroutchc scroutch" chantaient à l'unisson encore lorsque le manteau du ciel vient couvrir la clarté diurne. Il était temps qu'ils arrivent enfin.
...

Tout son corps lui semblait bien lourd et la fatigue pesait en cette fin de longue journée. Il y avait déjà eut ce matin où elle s'était sentie un peu amorphe alors, les lumières des chaumières qui se dessinaient arrivaient juste à point.
La tempête s'annonçait et les douaniers de Nimes interdisaient le campement.

- Mais voyons c'est ridicule!!! Protesta la jeune femme.

Certes, les lois sont les lois dans les villes mais bon, chacun était aussi en droit de piquer sa tente il lui semblait. Ils finirent donc pas se voir contraint de prendre une chambre dans le petit hôtel de la ville.
Une large couverture était posées sur Moon question de tenté de la faire passé pour un gros chien. La neige entrant à toute vitesse par la porte eut l'effet escompté et Moon pu se faufiler discrètement avec Loup montant à l'étage alors que Sarcelle et Arthur étaient " dont bien occupé" à tenter de fermé la porte laissant entrer de la neige. Toute l'attention était vers eux et le stratagème efficace. Tout allait bien se passer.

Le net avantage de dormir dans un hôtel ou une auberge... c'était la présence d'un bar bien garni! Les deux bavards passèrent peut-être un peu trop de temps assis autour de ces tables puisqu'ils arrivèrent en retard pour le couvre-feu. (oups)
De ses grand yeux vert d’émeraude elle observait Arthur sourire en parlant et
elle réalisa qu'elle y était. Elle s'était davantage attachée à lui que ce qu'elle ne voulait l'affirmé, et elle avait la même impression de son côté. Le lots de questions habituels ne vient pas la harceler cette nuit là. S'en était de nouvelles. Les quelques discussions sur le sujet, sur le deuil et la présence d'un contact, sur le cadeau et et le destin occupèrent bien davantage ses pensées ce soir là alors qu'elle était étendue dans le lit au drap défraichit et un peu jauni par les usages probables. Elle se retourna et évidemment toute la charpente de la chose fit entendre un sombre craquement. Les yeux grands ouverts, elle éclata de rire toute seule. De toute évidence, bouger dans ce lit ne serait pas silencieux.

Une nuit de repos s'imposait nettement et c'est sur d'excellentes images qu'elle laissa Morphée lui tendre la main pour l'emmener vers le pays des songes. Comme elle avait une envie de dormir blottie contre quelqu'un à cet instant précis.
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Sarcelle
[Nimes / Comté du Languedoc]

14 janvier 1460


un petit séjour en taverne lui avait permise de rencontrer des camarades de ses meilleurs amis; Kalena et Hireo maintenant installés à Auch. Les deux jeunes dames avaient en effet parlé de Hireo ainsi que des deux Smala Saintjust et Skippy. Quel bonheur s'était que de rencontrer des amis de la famille. La jeune femme était bien contente même si les comportements des deux individus prouvaient qu'elles connaissaient Hireo... le léchage de joue n'était pas un spectacle fréquent... et, dans un sens, c'était une bonne chose. Arthur était arrivé alors, ils s'étaient éclipsés pour avoir un peu plus de latitude de conversation... Chaque moment passé avec lui était toujours savoureux et , elle le lui a dit. Toujours aucune traces de Loup, elle était retournée plus tard voir les registres mais Loup semblait être bien occupé. Elle ne pouvait que comprendre. Plus tard dans la journée un pigeon lui avait porté d'excellentes nouvelles.




Ma chère soeur,

Quel plaisir que celui de trouver vos missives au derrière de ma porte à mon retour!
Voila bientôt quelques mois que je m'étais absenté pour étudier, car après tout, il n'y a pas d'âge pour ce faire, n'est-ce pas? Il y a tant de choses fantastiques à découvrir dans les livres...
C'est plus instruit que je suis aujourd'hui de retour parmi-vous, ayant su poser la lame pour la plume.
Je serai ravi de vous voir très prochainement, je vais tout de même prendre le temps de me remettre dans le bain de la vie... comment dire... sociétale? Oui, sociétale.

Attendant, cette fois de tout coeur et avec vive impatience, de voir s'approcher votre pigeon portant sa peine pour l'en défaire.

Well'.


Wellan!!! Ils étaient passé à St-Liziers voilà une semaine et n'avait pas eu la joie de le croiser malheureusement. C'était donc une excellente chose que d'avoir de ces nouvelles maintenant. Elle lui avait donc répondu avec joie.



Très cher Wellan,

Comme il est bon d'avoir enfin de vos nouvelles. Il est vrai qu'après ce temps, je me demandais bien quels occupations pouvaient à ce point vous occupés. Je suis ravie d'apprendre que les leçons de culture et de connaissances occupent vos intérêts, il est vrai qu'il n'y a pas d'âge pour s'instruire et j'y vois là un grand sens de l'intelligence. Je vous en félicites!

Je ne sais pas si vous avez eu des nouvelles de Ari94. Il est resté à Saint-Bertrand des Comminges alors que moi et Loup_Alpha prenions la route avec un ami; Arthur87. Voilà donc que la Smala éparpille ses membres bien plus qu'habituellement puisque même Skippy_le_grand n'est pas sur Sbc en ce moment. Et, j'ai croisé notre ainé à tous, Saintjust, vers Béziers et Montpellier. En fait je n'ai pas eu le plaisir de lui parler... celà fait plusieurs années d'ailleurs que je ne lui ai pas parler. Il était dans sa vie à lui avec sa douce Aubade. Bref, j'ai vu son nom dans les registres.

|...|
En ce jour, nous sommes à Nimes et nous allons remonter vers Lyon prochainement. Nous avons donc passez chez vous il y a 7 jours environs. Nous prévoyons être à Grandson dans une vingtaine de jour. C'est un moment de grande joie pour moi et Loup car, c'est un lieux qui nous est particulièrement significatif. Si vous ne savez que faire et que les études ne vous occupent pas trop, vous pouvez tenter d'aller réveiller le frangin Ari à Sbc, ou encore partir sur les traces de Saintjust ou même venir nous rejoindre. Ou simplement, parfaire encore vos connaissances, mais j'espère avoir le plaisir d'au moins vous recroiser lorsque nous repasserons à St-Liziers. Si vous prenez les routes, prenez gardes aux brigands.. mais bon, vous et moi avons fait l'armée alors, je pense que ce sont des indications bien inutiles.

J'ai aussi eu des nouvelles de Samdebeaulieu Smala. Malheureusement, il a eu quelques différents avec Bubu par le passé. Je suis un peu déçue car j'avais hâte de le rencontrer, c'est un des petits derniers donc, de ceux que nous n'avons jamais vu. Je le pense dans les environs de Cosne. |...|
Toujours aucunes nouvelles d'Ange!

Bref, pour conclure, votre missive m'a fait grand plaisir et j'ai bien hâte de vous revoir Well, celà fait trop longtemps! |...| Alors, s'il vous est possible de me donner des nouvelles, chacune de vos lettres sera grandement appréciées.

à très bientôt cher frère!

Affectueusement et toujours les cheveux bleu,
Sarcelle


Elle se dit qu'il serait peut-être temps d'écrire à Saintjust et Ange qui ne lui répondaient toujours pas. Elle se dit que ce soir, profitant toujours d'une chambre d'hôtel, elle s'appliquerait à celà.
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Sarcelle
[Nimes / Comté du Languedoc]

Soirée du 14 janvier 1460


Le jeune femme était passé au marché de Nimes en ce jour de soleil froid. La fine couche de neige tombée lors des derniers jours avait envelopper toutes les toitures des chaumières et même la pierre de cette belle arène qui trônait en plein centre de la ville. Oh comme ce bâtiment éveillait quelque chose de semée au fond elle, profondément. Et c'était d'un ravissement que chaque fois que ces pas la menait en ce lieux de la ville, qu'elle prenait le temps de savourer le paysage avec l’illusion de ses sons. Le chants des corridas, ou encore des gladiateurs. Mais ce tintement des armes, ce bruit métallique avait toujours su éveiller en elle ce sentiment de bien être. Comme si l'ambiance même la plongeait, ou se plongeait-elle d'elle-même en fin de compte, à force d'habitudes, dans un calme serein et un éveil alerte à ce qui se passait autour. Prête à réagir de ses gestes agiles et fort, tout en conservant sa souplesse féminine. C'était surement d'ailleurs un net avantage que d'être une femme au combat dans ses moments là.

Le souvenir de son enfance s'éveilla alors. Debout, en plein dans la circulation piétonne en direction du marché, on halte personnelle ne faisait pas obstruction. La place était large, et elle, immobile contemplait tout autant l'architecture des arcs de soutient et les colonnades ioniques que l'image de son propre passé qui restait à jamais gravée en elle. Toute l'enfance avec des maitres d'armes. Un mystère toujours irrésolu et qu'elle avait réussi à mettre de côté. Pas étonnant qu'elle ait été si souvent attiré par les gens d'armes en grandissant. Elle avait même été adoptée par un général de l'armé, et fiancé à deux hommes impliqués dans le domaine. Il faut dire que ses fiançailles avaient été interrompue... toujours par elle d'ailleurs...sauf la dernière fois. Mais cette fois-là, c'était la faucheuse qui n'en avait fait qu'à sa tête de paire avec le brun disparu. M'enfin!! Il avait été le seul "lieux" où elle arrivait à calmer la rage et le feu qui brûlait en elle sans avoir recours à une armes, déchainant ainsi toute sa force canaliser dans un seul objectif, détruire et anéantir l'ennemie. On pourrait aussi comprendre ici un épouvantails ou un mannequin d'entrainement. Car il faut dire qu'elle les détruisait eux aussi telle une fougueuse et divine bête féroce maniant le fer comme faisait partie d'elle. Plus encore, son arme était "elle".

La pensée la fit sourire. Elle songe alors irrémédiablement à sa soirée en taverne de la veille. Elle avait eu le plaisir de rencontrer un jeune homme qui vraisemblablement prenaient de l,expérience auprès des maîtres d'armes de la région. Il était plus jeune qu'elle certes, mais leur discussion avait été touchante et vraie. Ce même intérêt pour les armes, et cette douce galanterie du discours était notable. Elle avait adoré cette discussion et était un peu déçue de ne pas avoir eu l'occasion de poursuivre le sujet. Comme elle lui avait dit, lorsqu'elle était en combat, elle avait l,infime conviction de dépasser la commune et sincère appellation " ne faire qu'un " , et en l’occurrence ici, on parlait de ne faire qu'un avec son arme. Elle avait vraiment l'impression qu'elle était son arme. N'étant que rarement restreinte à un seul point de vu, les portes de sorties et les faiblesses des ennemies, ou parfois disons-le, des adversaires, semblaient ressortir dans le tas de leurs actions. Cette conversation avait été savoureuse et écourtée par un départ. Jehan-Raphaël, un nom qu'elle n’oublierait pas. Peut-être se recroiseraient-ils un jour. Dans un sens, elle l'espérait car ils avaient une discussion en suspend et ce charmant jeune homme serait prochainement un grand bourreau des cœur. Elle le lui avait dit. Bien qu'il lui ait dit que ce n'était pas du tout son intention, et elle ne pouvait que le croire d'ailleurs, elle savait qu'un homme aux manières de la sorte et à la prose charmante saurait conquérir bien des cœurs malgré lui. Même elle, femme de caractère et forte l,avait trouvé franchement charmant. Elle le savait plus jeune qu'elle, mais il avait tout de même l'air plus vieux que l'âge qu'il avait donné. Bref, un jeune homme au devenir probablement glorieux. Elle le lui souhaitait sincèrement.

Jeune homme. Une expression qu'elle utilisait bien souvent, parce qu'elle trouvait celà flatteur et polie. Elle ne pouvait que sourire en songeant qu'elle voyageait justement avec deux très charmant " spécimens" de ce côté. Deux autres hommes aux passé les ayant rendu fort, de ce qu'elle savait de leur passé en tout cas. Elle se dit qu'elle connaissait davantage Loup dans les armes et le combat que Arthur. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle se dit que de le voir se battre serait surement un moment savoureux.

Tentant de ne pas trop éveillée en elle un flots de souvenirs, ni même trop d'envies de satisfactions visuelles, elle reprit donc sa marche. Direction le bruyant marché où elle trouverait assurément l'objet de sa recherche. C'est en passant dans une des allées qu'elle mit la main sur un vendeur de papiers et de vélin. Glissant ses doigts sur la surface finement texturé de la chose, elle inspectait tactilement l'objet de son désir. Ses yeux tombèrent alors sur une reliure fort intéressante. Un tissus d'un vert-bleu soyeux encollé sur un paquet de papier créait un espèce de petit livre mince. Toutes les pages en étaient précisément taillées. La jeune femme aux cheveux bleuté demanda alors au marchant de lui approcher la chose. Le "bouquin" vierge dans les main, elle l'ouvrir et en caressa lentement quelques feuille. Vérifiant la solidité du collage, bien qu'elle n'y connaissait pas grand chose dans ce domaine il fallait l'avouer, elle sourit et lança vivement un " J'le prend lui aussi !" au vendeur. Voilà qu'elle venait de prendre possession de ce bel objet qui serait fort utile pour ranger et inscrire ses dessins qu'elle griffonnait si souvent un peu partout. Elle sourit.

En retournant sur ses pas, encore une fois un prétexte pour allé en direction de l’arène, elle décida de faire un premier petit croquis, ou un dessin peut-être dans se joli carnet à dessin. Il occuperait la place adjacente de son journal dans se sac qui ne la quittait pratiquement jamais.
Une petite lettre était de mise.



Cher Jehan,
je vous écris cette courte missive pour vous remercier de notre conversation d'hier qui nettement, n'a pas eu le temps d'être conclue. J'espère donc que votre entrainement vous comblera de ce que vous êtes venu en quérir et que vous ferrez bon voyage de retour.

Au plaisir de vous revoir prochainement,
Amicalement,
Sarcelle


Retournant en taverne ce soir là, elle buvait une choppe tranquillement lorsque Arthur arriva. Une excellente soirée s'annonçait.
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Sarcelle
[Nimes / Comté Languedoc]

15 janvier 1460

Le repos du guerrier en taverne!!



La chaleur. Un peu comme lorsqu'on est dans un état d'extase ou de plénitude et que chaque mouvement nous semblent ralentie, constant et intense. Lorsque même la caresse des couvertures sur notre peau prend un sens et un frisson particulier. Un frissons... DES FRISSONS. Pourquoi autant d'ailleurs et sans cesse.

Définitivement de la soirée à la nuit, du feu à la chandelle, de la peau aux draps, tout avait été parfait.

La jeune femme assise dans le divan faisant face à l'âtre, recevait encore une fois toute la chaleur irradiant des flammes. Ses mains rejoignirent sa gorge puis glissèrent vers sa nuque; tout doucement. La peau de ses doigts était froide et pourtant elle était assise là depuis une bonne heure au moins. Le feu brûlait si ardemment que même l'air semblait avoir prit une épaisseur, une consistance particulière. La lumière des flammes venaient danser sur son visage et ses vêtements, mais le seul contraste de la fraicheur de ses mains l'importait à l'instant.

Les images de la soirée refusaient de la quitter. Telles imprimées comme si on les lui avaient gravées sur la peau, dans la peau, sur le cœur peut-être bien même.

Elle soupira en silence alors qu'elle faisait remonter ses mains sur sa nuque. Sa tête s'inclina comme poussée par la main d'un ange, elle se sentait légère et lourde à la fois. L'air quittant son corps était presqu'une libération alors que la pression fraiche dans son cou la faisait à nouveau frisonner lorsqu'elle rattrapait son souffle. Ses doigts entrèrent en contact avec la naissance de sa soyeuse chevelure bleutée et une myriades de petits frissons lui parcoururent l'échine. Comme c'était agréable. Elle remonta encore ses mains dans ses cheveux et savoura la relaxation du jeu de ses doigts, rafraichissant contact, tortillant entre ses mèches et massant son crâne caché sous sa tignasse.

Elle revit encore l'image de son visage. Était-il possible qu'elle ait perdu une part de son contrôle? Voir, plus encore! À aucun moment hier elle n'avait pensée à autre chose, ni à quelqu'un d'autre.

Ses doigts reprirent leurs passages sur sa nuque, lui procurant une autre horde de frissons et elle n'arrivait certes pas à retrouver ceux vécus dernièrement. Étrangement, elle ne tentait pas, cette fois, de trouver un exutoire dans le combat. Au contraire, elle aurait voulu revivre certains moments encore et encore, ou les répéter car elle s'était senti si bien, tellement libre d'être vraie.
Les images et les sensations du matin semblaient encore imprimées sur son épiderme et en caressant sa nuque c'était un peu comme revivre une très mince part de ce réveil au chaud, bercée, enlacés, lovés au fond d'un matelas, d'un lit d'hôtel et non pas couché sur la pierre ou le sol frais du voyage. Combien de temps s'était écoulé depuis le dernier lit où elle s'était permise de s'abandonner en toute confiance pour dormir sans craintes. Pas de réactions vives et défensives comme en taverne sur le divan. Pas de demi-sommeil comme en campement. Juste l'occasion d'être elle-même sans masque. Sans avoir besoin de camoufler ses pensées, ses envies, ses jeux et ses émois. Pouvant profiter de la chaleur du feu, des draps, de ses bras. Du calme paisible de l'endroit.
Et ce réveil....

Plaçant ses mains, de derrière ses oreilles jusque tout autour de l'arrière de sa nuque elle sentie les muscles de son cou se relâcher agréablement sous son massage. Il y avait franchement longtemps qu'elle n'avait pas prit la peine de se relaxer vraiment et cette journée de repos à Nimes était tellement un moment agréable et ressourçant. L'isolement tout à la fois dans un sens, mais qui en avait valu son pesant d'or.

Alors qu'elle repoussait sa longue tignasse colorée derrière le dossier du divan, elle entendit la porte de la taverne s'ouvrir et les bottes à lourdes semelles taper le mur d'entrée pour en retirer la neige. Elle sourit. Un petit tintement d'épée, un bruit métallique contre le sol, tel un bouclier elle se retourna et sourit en apercevant la silhouette aux larges épaules léchées par une chevelure sombre. Toujours silencieux, le loup s'avança vers elle le sourire aux lèvres l'abordant doucement. Retirant son séant de son lieux d’appuis elle alla accueillir d'un large câlin, Loup qui s'approchait d'elle. Lui qui tentait de ne pas venir trop souvent en taverne, c'était un réel plaisir de l'y voir, surtout en cette heure. Ils prirent place autour de ce feu, avachi sur le divan au tissu usé.

- Comment ca va? Je ne t'ai pas vu hier....
- Comment à été ta journée de repos?
- Prêt à partir?


Bref, un mélange de questions et de mots qui sommes toutes trouvaient la plupart de leur réponses dans les sourires et les regards échangés face à l'appréciation mutuelle de ce "congé" devant les brûlantes flammes occupant l'âtre de la taverne.
Sarcelle s'appuya confortablement dans le divan et se dit qu'il ne leur manquait plus qu'un joueur et c'était presque de l'utopie d'espérer de voir Loup et Arthur et elle en même temps en ce lieu. Ils discutaient, laissant parfois quelques silences intensifier le moment de bien être actuel lorsque le bois de la porte craqua lourdement à nouveau. La brise du vent souffla et des pas aux bottes enneigées encore firent leur entrés. Le bois de la porte se refermant et craquant dans son encadrement. Un mantel rompit le bref calme de l'air et alla atterrir sur une chaise non loin d'eux au moment où les pas s'approchaient d'eux. Les gestes étaient rapides et surs. Loup souriait beaucoup et regardait Sarcelle. Ce qui éveilla un doute en elle et retournant la tête, prise de stupéfaction elle vie le grand brun passé près d'elle le sourire aux lèvres et s'approcher de Loup.

Non! Ce n'était pas possible??? Tous les trois en taverne en même temps. Quelle pure joie. Celà ne s'était jamais produit encore. C'était une première. Sarcelle se redressa de la zone du fauteuil ayant presque adapté la forme de son corps. Au même moment, Arthur tendait une bonne poignée de mains à Loup qui la lui rendit amicalement, échangeant quelques formules d’accueils et questions brèves. Sarcelle se leva donc et posa ses lèvres sur la joue d'Arthur, laissant le parfum d'une bonne bise sur sa joue, et respirant le sien par la même occasion. Elle sourit. Ils avaient chacun une odeur de peau qui leur était propre. Des sourires furent échangés, et voilà que les trois acolytes étaient assis tous ensemble, dans cette taverne inattendu à profiter du repos du guerrier.

Quel moment savoureux, quelle chance, quels plaisirs!
Arthur avait été distant tout l'après-midi dans les aléas de leurs tâches et moments de repos. Visiblement troublé ou pensif sur un sujet qu'il gardait secret. Loup était allé chassé avec Moon le jour d'avant et avaient dîné du lapin. Il était revenu un jour après eux et Sarc' s'était un peu inquiété tout de même. Les retrouvailles étaient bonnes, à propos et les trois voyageurs réalisait la chance du moment, d'être là, tous ensemble.
Quelques choppes plus tard, un itinéraire construit et des mises à jours sur les courriers reçu, maintenant ils avaient discutés de bien des choses et les nouvelles des Smala étaient bonnes. Sans compter que dernièrement ils avaient revu plusieurs amis/es en voyage... Canhouston, Isaline Ardais, Nane, Kachina, Théa. Et même croisé l'ainé de frangin Saintjust!!

Skippy ne donnait pas de nouvelle, probablement occupé dans une croisade par Richenou.
Ari était toujours à SBC et leur souhaitait bon voyage, attendant des nouvelles de " cette corde" prêtée en "assurance"
Wellan était à Murat et espérait les revoir tous et rencontrer Arthur également.
Ange allait se déplacer dans quelques temps pour les rejoindre à la ville d'origine.
Sam espérait les croiser dans une semaine en taverne, ils devaient échanger quelques lettres encore.

Et excellente nouvelle, la meilleure amie de Sarcelle, une proche des Smala, demoiselle Kalena allait bientôt les rejoindre pour grandir les rangs du groupe. Et d'ailleurs c'était peu dire car elle avait avec elle ses trois enfants. Mais où était son fou de mari Hireo!! Le Geronimo restait toujours sans mots et perdu dans la brousse du royaume à lécher des cheville fort probablement. D'ailleurs hier ils avaient rencontré des gens d'Auch étant amis avec Hire et Saintjust . Comme le monde était petit.

Après un moment de détente bien mérité, les deux grands gaillards confirmèrent que c'était l'heure de filer, la tâche dormir les attendait tous et c'est là que la demoiselle d'un mètre 75 , grande pour son époque, réalisa l'hardiesse de ce moment qui allait compléter le jour.
Une dernière choppe pour la route et, agrippant les bras des deux hommes Sarcelle les guida vers la porte pour marcher au campement. Loup leur dit qu'il avait une course à faire rapidement et les devança d'un pas rapide.

Sarcelle interrompit Arthur en chemin, l'attrapant par le collet, le sondant du regard. Quelque chose clochait malgré ce relaxant moment tous ensemble, elle le savait. Il tentait de le cacher, et elle pouvait s'en rendre compte. Ses yeux couleur d’émeraude le regardèrent honnêtement et sincèrement. Il savait bien qu'elle se doutait, elle savait qu'il savait, et il savait qu'elle savait qu'il savait et ses pensées semblaient se bousculer tout autant que celles de la jeune femme qui observait tout à coup la lueur des flammes dansant sur le visage d'Arthur, changeant ses interrogations pour des images. Elle avait l'impression que c'était plus fort qu'elle....

Elle accula le jeune homme contre le mur près de la porte tentant de reprendre ses esprits elle ne cessait pas de le regarder. Les flammes, leurs danses sur le mur et son visage, les images revenaient, il la regardait aussi. Cherchant chacun leur échappatoire car l'interruption ne se faisait pas. Les mots n'étaient pas échangées non plus et c'est après quelques minutes qui semblèrent intenses, particulièrement vives mais ralenties que le craquement de la porte se fit à nouveau entendre, bousculant presque la jeune demoiselle.

Une dame entra et fût surprise de trouvé deux jeunes gens si près de la porte.

- Je dérange peut-être ? Lanca la dame entrant.
-Non // - Non non à l'unisson
- Bonsoir!!

Discussion, évènement, doutes, envies, moments ???? Sauvés??? En effet
La dame les regardait, un peu hésitante, voyant les gens armés, les deux semblant attendre une réponse de l'autre et qui tout à coup la regardait elle, complètement détachés. Ils avaient saisi l'occasion, l’échappatoire, l'obligation.
C'était nettement l'heure d'aller rejiondre Loup au campement. La nuit s'annonçait difficile. La question non résolue.
_________________
Son regard d'émeraude cacherait-il quelques magie que ce soit? Le mystère reste à découvrir.
Chevalierwellan
(Dans ses vieux jours, Wellan reprendra ses anciens journaux, ses notes, ses souvenirs, ses joies et ses peines pour en faire un seul et unique Journal relatant toute sa vie, peu avant sa mort. Malheureusement, le Journal souffrira du temps, des éléments et intempéries, et de bien d'autres choses. Ainsi je vous en publierai des Fragments, les derniers retrouvés. Cela devrait se présenter sous forme de quelques pages à chaque fois. Lorsque quelques pages seront retrouvées elles seront alors publiées. Je ne dépasserai jamais la date actuelle des faits vécus le moment même, bien sûr, qui sera d'ailleurs toujours notée en en-tête, mais je me permettrai des pages antécédentes, retrouvées plus tard que celles qui techniquement les suivaient. Espérant de tout coeur que vous prendrez goût à cette lecture. Très amicalement.


Premier Fragment du Journal de Wellan.
Pages 34 à 39.




15 janvier 1460.

Cette petite maison, agréablement située à la sortie du village, côté taverne et place principale, était indubitablement un bon emplacement. Fût-ce d'ailleurs le cas d'un point de vue concret ou stratégique, lors des longues soirées bien arrosées. Elle en restait néanmoins modeste, un petit nid qui, lorsqu'il était habité, devait être des plus acceuillants, principalement, de par sa simplicité chaleureuse. C'est cependant là que résidait toute l'énigme concernant ce fort sympathique habitat: cela faisait à présent quelques mois qu'il demeurait inhabité, mystérieusement vide suite à la disparition pour le moins soudaine et houleuse de son propriétaire. On en pensait même, pour la plupart, qu'il n'était plus de ce monde, car étant donné la petite somme relativement coquette qu'il y avait à en tirer, on ne pouvait décemment pas simplement laisser la façade du logis s'écailler ici pour s'installer ailleurs.

Les études les plus récentes quant au devenir du bâtiment, dans le cas où le propriétaire ne pointerait pas le bout de son nez, ne manquaient certes pas. Sa réapparition en revanche, à ce niveau de la petite enquête, formulerait des conclusions bien plus fermes. Et présenterait tout au moins l'avantage de ne laisser surgir d'autres questions, tout en en relançant la dynamique. Pour clore le problème. Mais en son absence, dresser un tel bilan n'était bien sûr pas tâche aisée. La difficulté procédait, en premier lieu et majeure partie, de la disparité des informations recueuillies. La seule chose certaine était que, quelle que soit l'issue de cette histoire, tout cela n'était qu'affaire pécunière. Ou affaire de recensement.

Tel aurait été le résumé d'une personne extérieure à cet étrange cas. Mais mon point de vue est aujourd'hui encore, bien plus subjectif, car le temps est venu, je le crois, d'affirmer et conter qu'à l'encontre d'une opinion générale, indûment c'est un fait, mais à présent bien ancrée, là où cette maison semblait s'être imposée comme un simple élément du décor, il n'en serait bientôt plus rien. Bientôt, moi, Wellan, le mystérieusement disparu propriétaire, allais redonner vie au logis.

J'avais été absent longtemps, trop longtemps à vrai dire, bien qu'aujourd'hui, traçant ces lettres d'une plume qui n'a pas perdu de son tranchant et remerciant le ciel d'avoir si bien conservé tant ma mémoire que mes notes, cette période ne me paraisse qu'une étape minime de mes nombreuses danses avec la mort. J'étais encore loin de me douter de toutes les péripéties qui m'attendaient. J'étais d'ailleurs, à l'époque, avec bien peu de prétentions nobiliaires. Ma particule n'était que le témoin de ma descendance. Une rallonge nominative, parfois même barbante, dernière lueur d'un éclat familial passé, qui ne présentait d'ailleurs à ce jour que la luminosité maladive d'une toute petite étoile, qui venait de frôler la mort...

Mais je m'égare! Alors venons-en aux faits.

J'arrivais au village au petit matin du 15 janvier de l'an 1460. L'aube débutait tout juste, faisant miroiter ses couleurs abstraites sur le village endormi. Enfin, endormi, mis à part le boulanger qui s'affairait silencieusement, les quelques pigeons, portant déja leur peine de paperasse quotidienne et les chèvres aux bêlements sarcastiques. Cela faisait un bien fou de rentrer chez soi, de sentir cette légère brise familière sur soi, portant le parfum du pain chaud. Et d'autres effluves certes moins agréables. De traverser seul le village assoupi tandis que les quelques rayons du soleil levant transperçaient déja de part en part le froid mordant.

Arpentant l'allée centrale, je traversais la place, longeais la taverne, me remémorant bien des choses, pour enfin arriver devant chez moi. Le soleil qui se levait dans mon dos accordait au logis une apparence bonifiée de quelques quelques rayons châtoyants, même si la peinture qui le décorait auparavant s'écaillait à présent, tant sur ses volets que sa façade. On avait en effet, bien qu'elle restât d'apparence très correcte, plus de mal à y reconnaître la petite maison rénovée qu'elle était dans le temps. Il y avait visiblement du travail ce jour-là, mais je m'y étais préparé.

Aussi, c'est avec un léger soupir que je plongeais une main un peu engourdie par le froid dans ma sacoche de cuir pour en sortir la clef. La serrure cliqueta tandis que je la tournais à l'intérieur, surpris que la porte n'eût déja été forcée par quelque malfrat. J'appris plus tard que la réputation mystérieuse de la maison les en avait tenus à l'écart. J'appris aussi qu'on avait vu de temps à autre un vieil homme rôder autour. Un ragot de bonne femme me dis-je.

J'eu le plaisir, et je pèse mes mots, quand j'eu poussé la porte de trouver dernière cette dernière quelques missives de Sarcelle, Chan' et quelques vieux amis, cernées de mon ombre qui se dessinait dans l'encadrement de la porte. Entrant j'ouvris fenêtres et volets, tant à l'étage qu'au rez de chaussée, l'humidité se faisant sentir. Glissant un index nostalgique sur la table je dessinais une longue ligne dans la poussière, me souvenant des jours heureux passés ici avec celle que j'aimais. Ma Kiara. Mon amour, qui après si longtemps sans pouvoir lui donner de nouvelles devait me penser défunt. Je devais lui écrire, elle qui m'avait si effroyablement manqué. Mais je ne pouvais écrire dans une telle saleté. Un grand nettoyage s'imposait dans cette maison qui n'était à présent plus que l'ombre d'elle même.

J'allumais avant tout un feu bienfaisant dans l'âtre, me servant du stock de bois que j'avais fait tout près du foyer bien longtemps auparavant et qui était à présent de manière apodictique suffisamment sec. Ceci fait, je me réchauffais quelques minutes avant de m'armer d'un seau, d'un balai et de quelques chiffons pour redonner une certaine saineté à cette maison. Il faut bien l'avouer, après tant d'absence, l'affaire n'était pas gagnée! J'ajouterai même que ce jour là, la poussière se défendit fort bien tandis que je m'escrimais à la bouter au dehors de chez moi!

Lorsque j'eu rendu mon domicile de nouveau habitable, je jetais un oeil au dehors, par la fenêtre pour remarquer que, le village à présent levé, les curieux qui jetaient un regard diagonal à la maison en passant devant ne manquaient pas! Je crus même en surprendre certains en pleine conversation non loin de là, le fait était déja cependant, si les commères souhaitaient quelque sujet que ce soit pour alimenter leurs ragots, je ne saurai tarder à leur en donner.

Je pris place dans mon fauteuil, au milieu de ma petite bibliothèque, il est vrai, bien moins fournie qu'aujourd'hui, et me plongeais dans la lecture des courriers reçus. Plus je lisais, plus je réalisais à quel point tous ces gens me manquaient en réalité. Et ma Kiara... L'idée traversa une nouvelle fois mon esprit et je sortis sur le champ de leur coffret un encrier et ma plume que déja mes méninges s'activaient à employer
.



"Ma Kiara," écrivis-je.

"Ma chère, chère Kiara. Tu devais, à l'heure qu'il est, me penser parti pour l'au-delà.
C'est avec une force vitale ravivée que je prends aujourd'hui la plume, mais dans la honte, réunissant tout mon courage pour t'écrire ces quelques mots. Ces mêmes mots que je te déconseille de lire si tu aimes les histoires heureuses...

Il y a de cela quelques mois, comme tu dois t'en souvenir, toi, ma fille Anya et moi-même nous dirigions vers Narbonne, pour le simple plaisir de changer d'air, de voyager.

J'ai du te quitter une journée pour retourner chercher Anya, qui n'était pas au point de rendez-vous.

Force me faut pour t'avouer que c'est sans vie que je l'ai trouvée.
Le mal qui nous taraudait elle et moi depuis quelques jours déja avait fini par avoir raison d'elle.
Ce fut le choc qui vint à bout de moi. L'absence d'un être aimé est une injustice sans nom... Un vide qui fait perdre à la vie tout son sens.

Je ne souviens franchement pas de ce qu'il s'est véritablement passé les quelques jours qui suivirent.
Tout ce que je sais c'est que lorsqu'enfin je m'éveillais, je ne savais pas où te contacter, je n'avais pas la force de t'écrire, j'ai désespéré, replongé, repris courage. Pour mieux replonger. Des mois durants. Cette fièvre, cette folie m'a tenaillé.

J'ai fini par me ressaisir, par reprendre en main tout ce qui s'effrondrait autour de moi.
J'ai étudié, attendant la guérison, cherché ta trace, paniqué, voulu comprendre, essayé de me souvenir, me demandant si mon esprit malade n'essayait pas d'effacer tout cela pour s'en sortir...
Puis j'ai fini par comprendre.
Comprendre que tout cela était ma faute.
Que j'avais perdu la raison.
Que je n'avais su affronter cette épreuve.
Que pour la première fois de ma vie, une seconde avait suffi à tout faire flancher.

J'ai frôlé la mort, par ma propre faute; je n'ai su accepter, je me suis laissé tomber dans l'abysse qui s'ouvrait à l'intérieur de moi même, et c'est là, là que j'ai mesuré mon erreur.
Que j'ai pris conscience de cette honteuse et indicible faute.
De cette souffrance que j'ai du t'obliger à endurer.
Je regrette d'avoir été faible.
J'ai honte de ne pas avoir eu la force.
Mais je suis prêt à l'avouer pour te retrouver.

Je n'ose imaginer le bouleversement qui doit t'envahir...
J'ai peur Kiara.
J'ai peur mon amour.
J'ai peur pour toi, peur pour moi. Je ne connaissais pas véritablement cette sensation auparavant.
C'est aujourd'hui que je mesure le manque absolu de courage qui a eu raison de moi.
Et qui par ma faute t'a fait souffrir.

Je n'ose guère plus penser à notre enfant.
Je m'en sens d'autant plus honteux, et c'est principalement là, dans ce ressenti, que réside toute la difficulté de tracer ces lignes.
Quel bien piètre père. C'est au moins un enfant qui n'aura pas grand cas à faire de la difficulté minime pour se montrer meilleur.
Je veux vous retrouver...
Je veux vous aimer...
Que je sois ou non pardonné.

J'affronte aujourd'hui mes peurs et suis prêt à affronter les tiennes.
A tenir ta main jusqu'où celles-ci nous mèneront.
J'aimerai être déja près de toi, si toutefois, tu es prête à te tenir de nouveau à mes côtés.

Au côtés de celui qui fût faible.
De celui qui fût lâche dans cette épreuve.
Mais de celui qui en revint jusqu'à toi.

A toi, Kiara,
Avec tout mon amour,
Toute mes forces,
Et toutes mes faiblesses.

Je t'aime."




Mes larmes tachèrent le parchemin ce jour-là; mon coeur battit à m'en rompre les côtes. Je réalisais tant de choses, regrettais tant d'avoir été lâche. De n'avoir eu le courage d'affronter cette blessure, et de rester auprès de celle que j'aimais. Cela aurait-il été une bonne chose? Ne l'aurais-je pas faite souffrir plus encore? Non... Mon esprit n'avait nul échappatoire à ce tourment, à cette culpabilité. Il n'aurait même pas du essayer.

J'écrivais à présent à Eiko. Bon dieu qu'elle m'avait manqué elle aussi... Le message fût bien plus succint, la force mentale commençant à me manquer après ma dernière rédaction...




"A une vielle amie,
De la part de celui qui manqua de courage.

J'imagine la colère que tu dois éprouver à mon égard.

Je souhaiterais te voir bientôt, te connaissant,
Tu n'accepteras de m'écouter qu'en face à face.

Wellan."




Puis vint le tour de Sarcelle.



" Ma chère soeur,

Quel plaisir que celui de trouver vos missives au derrière de ma porte à mon retour.

Voila bientôt quelques mois que je m'étais absenté. J'ai vécu des moments difficiles et ne suis pas au bout de mes peines. J'ai contracté une grâce maladie dont je suis fort heureusement à présent guéri.

J'ai repris le contrôle de la situation petit à petit. J'ai étudié également.

C'est plus instruit que je suis aujourd'hui de retour parmi-vous, ayant su poser la lame pour la plume, faute de choix.

Tant de nouvelles d'un coup... Quel plaisir!
Je suis particulièrement heureux et fort agréablement surpris de voir l'intérêt constant que tu portes toujours à notre chère Smala! Ainsi pourrons nous la garder vivante, le coeur battant et le futur exaltant!

C'est avec le plus grand dévouement à ce que cette famille adoptive à toujours représenté pour moi que je joindrai sans aucun doute ta cause... conservative!

Je serai ravi de vous voir très prochainement, je vais tout de même prendre le temps de me remettre dans le bain de la vie... comment dire... sociétale?

Attendant, cette fois de tout coeur et avec vive impatience, de voir s'approcher votre pigeon portant sa peine pour l'en défaire.

Wellan. "




Quelques courriers suivirent encore, et la plume me fatigua plus que la route du retour. La journée serait pourtant encore bien longue. Il me fallait m'occuper de l'extérieur de la maison, vérifier la tuilerie, les poutres, l'état des escaliers et tant d'autres choses qui peuvent paraître sans intérêt mais son en réalité passionnantes.

Il m'avait été difficile d'écrire ces courriers, ce jour là. Il m'avait été difficile d'oser revenir, et le plus difficile m'attendait encore. Me tenir honteux, face à celle que j'aimais si jamais elle acceptait de me revenir. Il y a là de quoi en faire fuir plus d'un, en effet. Mais j'étais là. J'avais outrepassé bien des limites et me demandais inévitablement en ce jour qui grava ma mémoire, ce que le chemin tortueux du futur pouvait bien nous réserver d'autre de surprenant...
Ange
[ Dole ]

15 Janvier 1460

Un pigeon de m'man assez alarmant!
Retour sur Poligny pour essayer de la récupérer.
"Moé... finalement j'aurais du attendre avant de prendre la route pour Dole avec Louna."

Un autre pigeon de Sarcelle, "arf! oublié de répondre la première fois."
Prochain objectif ==> Grandson afin de la rencontrer.



[ Poligny ]

16 Janvier 1460



La colère commençait à se faire sentir!
"Mais où etait-elle passée encore?"
Un pigeon de m'man lui disant qu'elle retournait à Vesoul... Oui mais par oùùù? Grrrrr
Remballage et on repart sur Dole.
La Franche-Comté il commençait à la connaitre par coeur maintenant.
Pas grand chose à dire...Pas vu sa belle ce jour mais il la savait près de lui.
Sarcelle
[Uzès / Comté du Languedoc]
16 janvier 1460




Cher journal

Et bah voilà!!! Mode boulet! Nah mais quelle merd... à travers toutes mes démarches et mes trucs à faire, j'ai raté le départ du groupe. Généralement je les rejoint un peu plus tard, parce que Moon est toujours tellement empressée de filer chasser que Loup marche avec elle en avant. Arthur de ce temps là marche avec lui, il se lie d'amitié alors, je comprend. Parfois il marche avec moi. Mais ce soir, j'avais trop de trucs à faire et je voulais m'informer pour les allées et venu des bateaux. Belle tarte!! Mes discussions en espagnol me font constater mes lacunes de langues. Et encore, je ne dirai rien sur mon allemand... il est carrément absente voilà tout! Mon anglais se gère bien.

Bref, quand j'ai réussi à sortir de la rencontre, il était déjà bien trop tard pour prendre la route. Arthur et Loup doivent déjà avoir monté le campement en quelque part sur la route et monter la garde pendant la nuit. Comme je me sens ridicule et nuisible. C'est moi qui fourni l'itinéraire et.. je rate mon heure de départ. B-R-A-V-O!

N'empêche, après la nuit que je viens de passer, c'était peut-être presque mieux ainsi.... je n'ai pratiquement pas dormi en fait. La soirée d'avant hier en tête ne me lâchait pas... pas une seule seconde. Le plaisir de la soirée avec mes deux grands brun hier, succulent moment de rires. Et, cette fin de soirée étrange avec ce drôle de petit regard chez Arthur.... m'enfin. Une chance que nous avons été interrompu par dame Émeraude.
Mais bon, je me souviens encore de mon arrivée au campement hier soir. Moon jouait avec un mulot. Pauvre petite bête, la louve ne lui faisait pas mal mais elle allait le dévorer de toute façon plus tard. Loup semblait dormir paisiblement et c'était Arthur qui tenait le premier quart de garde. En arrivant, j'ai carrément évité de remettre sur le tapis la conversation débutée en taverne. Mais mon cœur battait le rythme dans ma poitrine ne me permettant pas d'oublier que le sujet était encore. Je lui ai sourit et je pense que c'est d'un commun accord silencieux que nous avons trouvé plus sage de ne pas prolonger le discours. Je suis allé me coucher. Évidemment, au milieu de leur couche. Depuis le début du voyage que c'est comme ça. Et pourquoi à al belle étoile ce soir ??? Je me demande si cette fois, la toile me séparant du reste du monde m'aurait aidé à mieux dormir.

Dans quelques jours, la tente sera de mise toutes les nuits alors. Évidemment, j'ai mis un moment à me résigner à me coucher sur le côté. En me redressant un peu plus tard j'ai dû faire plus de bruits que je ne le pensais parce que Moon à levé les oreilles et Arthur me regardait. Assis près du feu qu'il entretenait. Il faut dire qu'il s'est bien adapté à notre rythme de voyage à moi et Loup. Nous avions déjà des traces et des routines lorsque nous étions dans les deux armées ensembles alors souvent, on devine ce que l'autre va faire. Parfois en fait c'est très marrant parce que Arthur nous regarde faire d'un air consterné. On fini par lui demander un coup de main ou encore, il commence à faire une tâche à sa façon et nous accompagne. Parfois on rit en assemblement le campement.

L'autre jours à la première neige, je me souviens, je me suis réveillée ensevelie de petite neige. La neige n'était pas toute tombé du ciel sur moi.... elle avait été mise là!! Les deux coupables s'étaient levé plus tôt et préparaient le petit dej en gardant un œil sur moi, retenant des rires. Les raclure!! J'ai tellement rit. Je me suis faites petite vengeance en me disant que la vengeance est un plat qui se mange froid. En l’occurrence... TRÈS FROID!
Bref, hier soir, je n'ai pratiquement pas dormi.

Donc me voilà prise à Uzès ce soir encore. Dès demain matin je vais m'informer pour prendre le bateau de suite et les rejoindre au prochain port. De sorte que nous pourrons économiser nos pas un peu et profiter des villes et de notre campement. Mais aussi, profiter pleinement du paysage des Alpes qui commencent à se dessiner au loin dans l'horizon. Elles sont magnifiques se découpant sur le ciel bleu. Bleu! Voilà.. j'avais réussi à cesser d'y penser.

D'ailleurs demain, je dois répondre à mes courriers.
J'ai enfin reçu une lettre d'Ange. J'étais tellement contente de voir qu'il était en vie déjà, et qu'il allait venir nous retrouver. Ange Smala le voyageur.
Brève mais précise comme lettre.

Citation:
Bonjour,

Je vais m'arranger pour être à Grandson et pouvoir vous rencontrer.
Désolé de ne pas avoir répondu la première fois j'ai du oublier de le faire étant sans arrêt sur les routes

Ange


J'avais aussi la lettre d'Ari en attente... j'avoue que dans les derniers jours, je n'avais pas trop répondu à mon courrier.

Citation:
Chère Sarcelle

Je sais, mais je suis triste, je reste seul à sbc maintenant...

J'espère au moins que ton voyage se passe bien
J'aimerai bien savoir à quoi a pu servir ma corde d'ailleurs?

Porte toi bien et amuse toi bien lors de ton voyage, j'attends de tes nouvelles quand tu arriveras enfin à destination et quand tu reviendras bien entendu...

Ari.


Et, cette lettre inattendue de Jehan. Il fallait que je lui répondre bientôt.

mais bon, demain matin l'urgence serait de recontacter messire Sarutobisama. Je pense que je me suis fait des amis(es) aujourd'hui à Uzès. On m'a même payer à boire quelques fois. Doux nectar ! J'en connais un qui me lancerait une vanne. Voilà.. j'avais réussi à occuper mon esprit.

Je pense que je file dormir, c'est l'heure et, demain matin, l'empressement en fera une longue journée. Je sais déjà à quoi mes pensées seront occupées toute la nuit. J'ai des mots qui m'effleurent la réflexion sans cesse.

Bonne nuit !!
Sarcelle R S
Chevalierwellan
Second Fragment du Journal de Wellan.
Pages 40 à 41.




15 janvier 1460 (suite)



(Une Page du Journal est Manquante.)



Ainsi donc je m'affairais ce jour là, après tant d'émotions épistollaires, à la rénovation de ma demeure, qui somme faite des travaux entrepris, ne fût guère plus reposante. Elle m'offrit néanmoins tout le loisir, si de loisir l'on peut bien parler, de me triturer les méninges. Tant de questions se bousculaient dans ma tête, de tant de réponses j'avais besoin. Et pourtant, elles ne me parviendraient pas avant le lendemain. Au plus tôt. Fichu piaf. Une journée me paraissait une éternité, alors que j'avais été absent presque quatre longues années. L'an 1460 était définitivement un an de grâce. Il m'avait au moins ramené à la vie proprement dite. Vous pardonnerez d'ailleurs l'intervention purement ironique que m'inspire la tournure que j'ai choisie en utilisant "an de grâce" et "proprement dite" avec un honneur aussi sali.

Mais une nouvelle fois, et j'avoue que le cas se présentera au final de nombreuses fois dans cette oeuvre, je m'égare en réflexions qui n'intéressent probablement que moi. Reprenons.

Ainsi me demandais-je inévitable ce qu'étaient devenus tant ma Kiara que notre enfant... Comment avait-elle réussi à affronter cette étape difficile, ce manque que crée l'absence, et que vous avez probablement déja ressenti vous aussi. La question ne se posait fort heureusement que bien moins pour notre enfant à l'heure présente, bien qu'il y réfléchirait plus tard, et qu'inévitablement nous devrions rouvrir cette plaie pour en parler, et tenter de la nettoyer.

Kiara avait-elle seulement réussi à garder la tête haute, à rester la douce et passionante femme qu'elle était? J'avais du mal à imaginer les choses autrement, c'est bien vrai, mais je rends compte aujourd'hui, que mon esprit demeurait d'une étroitesse clairement dessinée. Comment aurait-elle pu faire cela? Seule une personne naïve ou se cachant délibérément la bien triste probabilité pourrait espèrer une chose pareille. Aussi, en ce cas me dis-je à présent, la question que j'aurais plutôt du me poser était: "à quel point a-t-elle changé?" ou "Comment vit-elle à présent sa vie?". J'avais tant à apprendre, et j'aimerai apprendre davantage encore, bien que mon temps soit venu.

Kiara ne recevrait très certainement le courrier que dans la nuit, étant donné le temps nécessaire à vol d'oiseau.

Comment réagirait elle alors? Elle serait probablement totalement déboussolée dans un premier temps. Que penserait-elle de toute cette surprenante et incroyable histoire? Qu'en serait-il de notre enfant..?

Ma missive était des plus franches. Je lui avais raconté, ce malgrès la difficulté de pepenser à toutes ces épreuves que nous avions vécues séparément, tout ce qu'il s'était passé le plus objectivement possible. Je lui avais certes tout de même épargné les détails, inutiles bien evidemment dans une telle situation. Considèrerait-elle également que j'étais purement et simplement fautif, coupable de mon absence? Et si c'était le cas, comment prendrait-elle mon retour à la surface, échappé de ce puits sans fond? Elle avait tout le pouvoir entre ses mains de guillotiner le sens de mon existence.

Quelle infamie que tant d'absence, cela me semblait totalement inhumain, et pourtant comment aurais-je pu faire autrement? Il m'est lourd d'avouer, incontestablement, que même si longtemps après mes jeunes années, cela me pèse encore tant sur la conscience.

C'est à mon retour parmis les vivants, cette année là, que j'appris à craindre la mort, celle-la même dont je n'avais jusque là jamais fait grand cas. Elle me hantait à présent que j'avais commencé à réaliser tous les enjeux véritables d'une vie. Et tout le manque que l'on peut ressentir sans être actif dans celle de ceux qui sont chers à notre âme. Toujours est-il que déja, je guettais la mort comme un évadé de l'enfer.

Y repensant, je devais avoir l'air fin, haut perché, replaçant mes tuiles à la fois sous les sourcils arqués des quelques passants et au-dessus de leurs têtes si pleines de petites affaires qui, il faut bien l'avouer, parraissent sous le joug de l'activité quotidienne d'une importance aussi capitale que l'était la peine.

La journée passa, lentement, tandis que j'insuflais à mon chez moi une vie nouvelle. Surprenant me direz-vous de la part de celui qui avait touché de l'index la mort elle même et devait à présent en affronter les conséquences.

Une dernière lettre à écrire cependant devait alléger mes peines. Chan' m'avait toujours compris. Et elle avait du tant s'en faire... Aussi, une dernière fois en ce 15 janvier, je pris la plume.




"Chan'..." Je m'arrêtais, prenant quelques secondes de réflexion.

"Ma disparition t'a très probablement inquiétée.

Aussi, j'ai décidé ce soir, revenant à peine à la surface et tâchant de retrouver ma vie sociale à présent brisée, de t'écrire ces quelques lignes, souhaitant te rassurer et retrouver ton éternel soutien.

Tu remarqueras sans doute très rapidement l'emploi de quelques mots latins, bien plus significatifs que ceux que nous employons dans le français d'aujourd'hui, et que nous avions l'habitude d'utiliser entre nous, pour mieux définir les choses.

Je sens ce soir le besoin de te parler.

Je me sens terriblement mal, Chan'. J'ai tant de peines et de souffrance sur le "mens", entendant par là tant l'esprit au sens pensant qu'au sens d'âme même. J'ai été absent longtemps. J'ai vécu bien des épreuves, que je vais essayer de résumer en une bien triste histoire.

J'ai disparu lors d'un voyage avec mon aimée Kiara et ma chère fille Anya.
Cette dernière et moi-même, étions depuis quelques jours déjà sous l'emprise de quelque "male habitus", maladie.
Ce mal en question finit par venir à bout de ma fille, qui ne se présenta pas au point prévu pour nous rejoindre.
Je la trouvais bientôt partie là d'où l'on ne revient jamais.
J'ai donc le plus grand ressenti dans l'annonce malheureuse que je te fais là...

Tu es une des rares personnes qui comprendront réellement ce que j'ai pu ressentir.
La raison, au sens de "ratio", m'a quittée presque instantanément.
Je sais que tu comprends déjà bien mieux que bon nombre par le sens même des mots que j'emploie.
"Ratio" signifiant "mesure", comme tu le sais très probablement déjà, tu en auras déduit que je n'avais plus aucun contrôle sur moi même, plus aucune maîtrise, plus aucune autorité sur mon "mens".
Il m'a fallu quatre longues, très longues années pour surmonter fièvres et folie. J'ai franchement cru que jamais je n'en reviendrai...

J'ai fini par me résigner, par accepter mon état, j'ai attendu, patienté des mois entiers... Bientôt j'ai pu de nouveau étudier, tâcher de me remettre physiquement en forme, bien que les moines refusèrent que je les quitte sans être pleinement guéri.

Nous parlerons de tout cela dès que nous nous reverrons.

Sache que tu m'as aussi terriblement manqué. Ta "ratio", raison, m'aurait éclairé, et peut-être aurais-je pu m'en tirer dans de moindres difficultés... Cependant me voila de retour, sur pieds, et prêt à affronter les conséquences de mon absence.

Je regrette de ne pas avoir été à la hauteur.

J'ai également très peur des réactions de Kiara et notre enfant à elle et moi... Mais ce qui par dessus-tout tourmente mon pauvre esprit demeure la "culpa", la faute qui est mienne, la culpabilité de n'avoir affronté ce drame.

Attendant ta réponse avec une impatience sans bornes.

Bien à toi.

Wellan."



Je relisais la lettre quelque fois, comme si je pouvais y puiser un certain réconfort. Rien que le fait de relire le nom de mon amie me faisait le plus grand bien. J'allais même jusqu'à prendre un moment pour repenser à toutes ces soirées, pour le moins... animées, dans une taverne d'ici ou d'ailleurs... Je finissais par me résigner à sceller la missive, puis à l'envoyer. M'accoudant à la fenêtre, je constatais sans surprise que la nuit était tombée. Il faisait d'ailleurs bien moins froid que la veille... Le ciel était bien plus dégagé, des étoiles brillaient, si loin de nous, et je les contemplais en savourant l'instant. Mon premier soir chez moi depuis bien longtemps.

Je m'intéressais à présent un peu plus aux étoiles. L'occupation de l'Espagne par les Arabes au début du siècle avait tout au moins fait profité l'Europe de leurs sciences, qui s'étaient d'ailleurs diffusées à une vitesse assez époustouflante. Les érudits parmi les moines qui s'étaient occupés de moi ces 4 dernières années avaient taché de partager avec qui s'y intéressait. J'avais appris bien des choses. Notamment le concept véritable de l'astronomie, et quelques un de ces mécanismes.

Avec un soupir, je finissais par m'extirper à ma rêverie. A ma contemplation.

Je rangeais alors plume, cire et encrier et c'est le coeur lourd et chargé de larmes que ce soir là je montais dans ma petite bibliothèque, incapable de trouver le sommeil, pour me plonger profondément dans une lecture. Ou pour le moins, aussi profondément que me le permettait mon esprit dans lequel un nom résonnait sans cesse. Kiara.
Sarcelle
[Uzès / Comté du Languedoc]

17 janvier 1460


Perdu dans le port d'Uzès.

Le vent frais et humide du Rhône s'affala d,un coup dans le couloir fluviale. Les quais étaient bondés de bien davantage d’embarcations qu'âmes qui vivent. Mais la présence palpables de ces autres âmes, celles qui ne vivent plus semblaient résonner bien plus fort que le claquement sourd du vent dans les voiles des bateaux amarrés.

Des rumeurs courent dans les rues et les ruelles tel l’écho des enfants en chamaille pour une bataille de boules de neige d'un après-midi festif. Mais il n'en est rien. Ces rumeurs sont les affres de l'imaginaire et des racontars qui veulent dire, à qui veut bien les entendre, que nous ne sommes pas seuls à errer en ce monde par moment. Et que des gens qui nous ont aimé nous rendent visite par moment, pour nous soutenir et nous éclairer parfois. Ici, près des bateaux, ce sentiment des âmes étaient bien présent et Sarcelle songea que croire en ces choses n'était pas plus baliverne que bien d'autres. Elle sourit même en songeant que Skippy le grand gourou Richenou lui sortirait surement une vanne sur un jambon vivant pour détendre l'atmosphère. Chassant cette parenthèse loufoque de son esprit, elle marcha sur le quai jusqu'à trouver un banc d'où elle prit place et entama la réponse aux courriers qu'elle n'avait toujours pas pris le temps de relire et d'envoyer message en retour. Les échanges de la matinée sur les horaires et itinéraires des bateaux lui avaient fait prendre conscience de l'air particulier qu'il y avait dans les environs et, elle ne se sentait pas seule bien que ses compagnons étaient déjà loin.
Elle songea à eux. À ces deux grands gaillards au sourire facile lorsqu'ils la vannaient ou s'échangeaient des péripéties. Elle avait prit conscience dernièrement de certaines choses.

Elle et Loup étaient particulièrement attaché l'un à l'autre et cela depuis leur toute première rencontre. Même les difficultés de couples ne les avaient pas séparés et, même après leur séparation, ils étaient toujours resté très proche l'un de l'autre. Vivant chacun leur propre vie respective, sans pour autant retirer cette place particulière qu'ils se partageaient mutuellement en leur cœur. Sarcelle savait que toute sa vie, elle ne voudrait pas perdre Loup de vu. Et elle avait le sentiment que c'était réciproque. Elle espérant tant que les retrouvailles du jeune homme à peine plus vieux qu'elle allait lui être profitables dans quelques jours. Elle se doutait bien de la difficulté émotionnelle qu'il allait probablement affronter. Elle ne lui souhaitait que le meilleur et, si Tig s'avérait déplacée, Sarcelle était prête à réagir, même si c'était un peu inconvenant. Mais dans le fond, elle ne doutait aucunement que Loup et Tig sauraient se voir sans soucis. D'ailleurs, dans le fond, cela ne la concernait pas du tout mais... rancunière pour un autre sujet, elle conservait une appréhension parce qu'elle adorait Loup même s'il restait souvent silencieux.

Elle songea alors à Arthur. Comment ne pas songer à lui d'ailleurs alors que leur rencontre au final était tout de même assez récente, mais qu'ils semblaient partager tant de choses. En outre, la disparition d'un être cher. Sarcelle s'était même surprise elle-même dernièrement à remercier quelqu'un dans le ciel de lui avoir permis de rencontrer Arthur qui s’avérait être quelqu'un d'extraordinaire. Chaque jour lui permettait d'apprendre à le connaître davantage et elle ne se lassait pas. Au contraire. Elle s'était même aperçu dernièrement qu'en son absence, le grand brun lui manquait. Ils avaient abordé le sujet voilà une semaine et Sarcelle avait décidé de conserver pour elle la suite de sa réflexion question de ne pas le choquer ou brusquer ou, un autre mot dans le genre.

Le fil des conversations avec quelques amies et parfois même une inconnue lui avait fait prendre conscience de certaines motivations qui auraient peut-être pu inciter Jesse à faire cette étrange dernière volonté: « Va la retrouver, et rencontre là. » Plusieurs fois depuis, elle avait remis son deuil sur la table, avait brassé maintes et maintes questions à ce sujet et la simple idée que son deuil se faisait finalement plutôt bien lui en avait procurée un autre lots de ces questions sans réelles réponses. Depuis plus d'une année de disparition, il faut dire qu'elle avait déjà dû se faire à l'idée depuis longtemps. M'enfin! Ce soir, alors que l'heure du départ sonnait, n'ayant pas eu de nouvelles de Sarutobisama pour le bateau, elle allait donc prendre la route à pied mais avant, dans cette ambiance où elle avait la réelle impression de ne pas être seule, elle décida donc de prendre la plume et l'encre pour écrire une lettre spéciale. Même si elle savait que le destinataire ne pourrait la lire que s'il était assis près d'elle.

Elle sortie donc son cahier à dessin, l'usant comme d'une tablette, et y posa un très beau papier de vélin qu'elle avait acheté au marché plus tôt. La pointe métallique de la plume plongea alors dans un petit encrier portatif qu'elle gardait dans son sac. Et elle fit alors danser la pointe métallique sur le vélin, se laissant porter par ses propres pensées, sans trop réfléchir à l'ordre de ses paroles. Cette lettre n'avait pas d'attente d'une réponse, simplement qu'elle aurait aimé pouvoir être entendu de son âme qui semblait la regarder paisiblement à cet instant précis alors, pourquoi ne pas en profiter pour lui écrire.
Calme, elle écrivit!





Cher Jesse Smala,

Je sais qu’il est complètement vain finalement de prendre la peine de t’écrire ce soir mais, je me suis dit que tant qu’à tenter de te parler sans jamais avoir de réponse, t’écrire ne serait peut-être pas si bête tout compte fait.

Il y a une année de cela, en pareille date, j’ai eu l’impression qu’enfin, après toutes ses années, tu avais enfin réussi à dépasser ses craintes qui semblaient toujours te tourmenter en silence. Tu te souviens qu’un jour, alors que nous discutions de mes relations catastrophiques, toi toujours amoureux de moi, et moi, même si j’ai tenté de ne pas trop m’attacher au fuyant brun que tu étais, je partageais également cet amour. Je t’avais dit qu’au final, la vie ne prenait son sens que lorsqu’on risquait enfin de s’impliquer dans la nôtre et dans celle des gens que nous aimons. Te souviens-tu de ce moment? Et bien à cette époque, j’avais aussi espéré que mes mots auraient un effet catapulte sur toi et qu’enfin tu oserais me dire sincèrement ce que tu ressentais pour moi. Il t’aura fallu 4 bonnes années pour que certes, de mon côté aussi je n’attende plus que toi, et que tu te décides. Nous nous sommes fiancés, j’ai cru au plus beau jour de ma vie à cette époque. Il faut dire que je l’avais espéré longuement. Et puis, quelques semaines plus tard à peine, tu es reparti encore, me parlant d’une affaire urgente. Je suis resté sans mots de toi presque une année durant pour ensuite apprendre l’existence de ton frère qui m’apportait de bien mauvaises nouvelles, dont je me doutais déjà il faut dire. Des circonstances m’avaient fait débuter mon deuil, ta disparition et celle de notre enfant prématuré.

Avec le recul des mois qui viennent de passées, et tu l’auras remarqué, j’ai eu le temps de réfléchir beaucoup à ce qu’Arthur m’a dit la première fois que lui et moi nous nous sommes rencontré dans la taverne au bord du lac de Tarbes. Ces mots m’ont bouleversés et ont fait revivre en moi tant de souvenirs que j’avais mis de côté et dont je m’étais relevé en ayant souvent l’impression d’en être partiellement prisonnière. Puis, au fil des conversations quelqu’un un jour m’a dit que puisque tu m’avais tant aimé et que tu ne souhaitais que mon bonheur, il y avait fort probablement des motivations biens profondes pour que tu donnes cette dernière volonté à ton cadet. Je n’arrive certes toujours pas à les saisir convenablement et il est bien vrai que ton dessein me reste impalpable mais il n’empêche qu’il s’est produit une chose qui m’a fait prendre conscience d’une autre primordiale et qui maintenant me frappe.
La vie est savoureuse, et les chemins de la vie s’ouvrent devant nous pour nous offrir les plus belles occasions durables et souvent, elles nous effraient. J’ai été effrayée dernièrement par le cours de ma propre histoire et puis maintenant, je dois dire que je pense sincèrement que tu veilles sur moi, et sur nous tous. Une chose incroyable bouleverse mon monde et m’entraîne dans un sentiment de bien-être profond. J’ai tenté de le nier, tenter de poursuivre mon deuil, me sentant coupable et ne sachant plus trop comment m’y prendre et, je pense que tu le sais, tu as toujours été le seul à arriver à me calmer lorsque je culminais. Je n’ai jamais réussi à comprendre comment tu as trouvais le moyen d’y parvenir, mais maintenant, je pense que je l’ai compris. Tu avais trouvé ta propre sources de sérénité, et malgré les hauts et les bas que j’avais, tu arrivais toujours à apprécier même jusqu’à mes défauts. Ce qui avait pour effet de me désamorcer complètement en moment de rage. Je n’en faisais pas aussi profondément le reflet, et tu le sentais. Néanmoins cette connexion que nous avions même si elle était silencieuse, existait tellement. J’ai cru qu’après toi, je ne la retrouverai jamais et que l’amour ne ferait plus jamais parti de ma vie. Je l’ai cru jusqu’à dernièrement et les derniers jours de solitude m’ont permis de réfléchir largement à la question. Maintenant je sais que je me suis trompé et que mon amie Harmony avait probablement raison. Que rien n’arrive pour rien et que le temps arrange bien les choses. À l’intérieur de toi, tu savais des choses que tu ne m’as jamais dites et c’est pour cela que tu étais si hésitant et fuyant.
Je pense que ce dernier voyage que tu as fait a été pour toi tout aussi frappant que ce qui me frappe aujourd’hui. Je voulais te remercier Jess. Je voulais te dire que jamais je ne t’oublierai et que bien que mes larmes coulent encore parfois lorsque je songe à ton tragique destin, je sais que tu m’as laissé plusieurs merveilleux cadeaux et jamais je ne t’en remercierai suffisamment. Je suis prête désormais non pas à oublier, mais à grandir avec ce que j’ai vécu pour laisser la vie m’embrasser et les choses venir à leur rythme.

J’ai remis en doute bien des actes et des derniers mois mais je réalise qu’à la solde de tout ça, il semblerait que je trouve à mon tour une façon d’être sereine, une façon de poursuivre, et de continuer pour savourer bien plus amplement et fraichement cette vie qui nous est offerte.
J’espère que tu ne m’en veux pas, et qu’effectivement je ne me suis pas trompé. Mais de par ta dernière volonté, et avec le temps qui passe et ce qui s’enchaine, je pense qu’en fait, tu as su bien avant moi certaines choses, et que tout simplement, tu voulais que je sois heureuse. Merci. Je pense que tu as fait un choix qui toi t’as probablement dans un sens déchiré, mais j’espère que malgré tout, la poursuite de ma vie te rendra fière et heureux. Un jour, de l’autre côté, nous nous retrouverons et j’espère que d’ici-là, dans l’autre monde, tu seras des plus heureux cher Jesse. Merci d’avoir mis sur mon chemin certaine personnes, et de m’avoir permis de grandir et de faire les découvertes que je fais en ce moment.

Prends soin de toi dans cet au-delà
Sincèrement et affectueusement,
je t’embrasse une dernière fois
Sarcelle Rahl Smala.



Lorsqu'elle eut enfin signé, la jeune femme se sentait un peu comme légère. Un mince sourire paisible se dessina sur ses lèvres. Redressant son corps, elle prit une très longue inspiration. Sentant l'air marin et humide entrer dans ses poumons et basculant la tête vers l'arrière, elle répéta l'exercice de la respiration. L'air frais semblait s'infiltrer partout remplissant ses poumons et semblant même lui parcourir l'échine d'une douce fraicheur n'ayant rien agressant. Le soleil dans sa lente chute vers l'horizon l'englobait de toutes ses couleurs orangé du soir et l'air autour d'elle eux l'effet de se compresser contre elle telle une étreinte bienfaisante. Derrière la sombre porte de ses paupières se dessinaient une immensité de couleurs dansant sous les caresses du vent et un visage se dessina alors, lui souriant. L'eau grimpa alors jusqu'à ses yeux et les perles frappèrent aux portes de son regard clos. Comme elle espérait ne pas s'être tromper. Elle repensa alors à tous les mots, à tous ces " Je t'aime" et elle savait que chaque fois qu'elle en avait donné un, jamais ils n'avaient été sans fondement. Toujours des plus sincères et même lorsque cela l'avait dépassé, elle avait été vraie. Le temps passe, les gens changent, certains s'attachent, et d'autres encore resteront pour toujours même si leur place n'était pas à nos côtés.
Elle se demanda s'il l'avait su dès le départ. Elle n'aurait probablement pas la réponse de son vivant, ou peut-être...

Elle inspira une dernière fois lentement. Redressant la tête elle se dit que les autres courriers attendraient. L'heure avançait et elle devait prendre la route prestement. Lorsqu'elle eu fini de ranger son matériel de courrier, elle ouvrit alors ce nouveau cahier à dessin dans lequel elle avait glissé d'anciens dessins qu'elle conservait précieusement depuis quelques années. Elle fit avancer les feuilles de ses doigts et tomba sur celui qu'elle cherchait. Il était la, ses mèches bouclés dans le visage et la lueur dans ses yeux, il la regardait, il semblait sourire davantage que dans son souvenir. Elle retira la feuille de la pile et le regarda de face. Un sourire se dessina sur ses lèvres qu'elle posa tout doucement sur la feuille. Laissant un tendre bisou sur la feuille noircie de traits d'encre.

- Merci lui murmura t-elle.

Elle le regarda encore et elle fût touché de voir les ressemblances de la mâchoire, et la forme des yeux. Et même si les airs de famille étaient présents les différences étaient nettement notables.
Quelques pensées traversères son esprit alors qu'elle rangeait tout son bardas. L'air autour d'elle sembla alors se dissiper et le soleil tombait encore. La fraicheur tombait, c'était l'heure de partir rejoindre Loup et Arthur, là-bas, dans cette autre ville où ils l'attendraient. Pas de bateau, elle irait à pied, mais marcherait sans relâche espérant avoir des nouvelles concernant le bateau pour le futur transport.

Aurevoir Uzès! Cette ville où elle avait reçu un très bon accueil et où elle en conservait des amis/es. C'était l'heure.
_________________
Son regard d'émeraude cacherait-il quelques magie que ce soit? Le mystère reste à découvrir.
.kiara.
Mardi 16 Janvier 1460,
Sur les routes, dans un coin paumé d'Auch.


Déjà cinq jours que la Blonde avait quitté son taudis pour reprendre les chemins en compagnie du brun. En fait, lorsqu'elle disait qu'elle n'avait aucune ville où se rattacher, cela se confirmait aujourd'hui.
Après moult déménagements dans le Sud du Royaume, les citer seraient trop nombreux, elle laissait, abandonnait champ et échoppe de quelques mois en Gascogne pour suivre la Coquille et les siens on ne sait où.

Au fond... Le vilain papillon d'aujourd'hui n'était guère différent de la douce colombe d'antan. Ses ailes la portaient chaque jour sur un nouvel horizon et cela pour son plus grand bien être d'autant plus que cette fois, même ses enfants suivirent le mouvement.
Elle venait de les retrouver, ce n'était pas pour les laisser encore en arrière. Quoi de mieux qu'un voyage pour que la petite coquille et ses deux amours fassent plus ample connaissance.

Marchant derrière les trois bambins, elle ne put que soupirer nostalgique du temps qui passait. Shanna allait sur ses huit années et Nolan sur ses quatre printemps. Plus il grandissait, plus ce petit homme lui rappelait son père. Une ressemblance qui la plongea un instant dans le passé.

La Sulfureuse qu'elle était devenue avait laissé tout un monde de douceur derrière elle. Un monde qu'elle s'était créée avec celui qu'elle avait aimé et aimait encore au plus profond d'elle. Mais après sa disparition, après tant d'années sans n'avoir reçu aucune nouvelle, elle s'était faite à l'idée de l'avoir perdu à jamais. Etait-il mort ? S'était-il cloitré éternellement chez les moines ? Ou pire encore ! En accompagnait-il une autre ?
Pour elle cette page de souffrance était tournée. Tous ces heures, tous ces jours, toutes ces semaines, tous ces mois, toutes ces années à avoir attendu vainement une missive où tout simplement son retour.

Lui en voulait-elle ? Énormément ! Il lui avait promis de revenir avec Anya et au lieu de ça, Wellan l'avait abandonné elle, Shanna et l'enfant qu'elle portait... Son enfant !
Qu'étaient-ils devenus ?
Une épreuve difficile de sa vie d'autant plus qu'après la naissance de son fils, sa soeur médicastre lui avait annoncé qu'elle ne pourrait plus jamais avoir d'enfants. Une souffrance parmi tant d'autres à laquelle elle commençait à faire face avec plus de caractère.
Entre ceux qui nombreuses fois l'avait laissé pour morte dans un faussé juste pour lui piquer le peu d'économie qu'elle avait, entre les autres qui commençait à la voir comme une trainée juste parce qu'elle se retrouvait seule avec deux mioches.

Des moments pas très roses qui furent lentement oubliés lorsqu'elle trouva une nouvelle famille.
Famille des plus étranges qui soit, mais à laquelle elle s'était enfin trouver une place.
De douce, elle était passé à femme de caractère, de femme de caractère à combattante, de combattante à croqueuse d'hommes pour enfin se convertir dans le libertinage et le brigandage complet.

C'est quand son petit dernier vint s'accrocher à ses braies, qu'elle reprit ses esprits discrètement sans rien montrer au brun.
Heureusement qu'ils s'étaient trouvés ces deux là, car nulle ne sait où en serait la colombe si elle avait continué son chemin seule.

Les yeux rivés sur son petit exténué, elle demanda au brun de faire une pause dans une taverne d'Auch. L'accord donné, la Blonde s'empressa de rejoindre la première taverne du coin et une fois son derrière posé sur une chaise, des tasses de lait commandées pour les trois tornades, elle se mit à regarder par la fenêtre, comme si ses précédentes pensées lui disaient d'attendre encore.

Mais à l'instant même où sa conscience lui disait "Reprends toi ma fille ! Plus rien ne sert d'espérer quoi que ce soit, tu le sais bien depuis tout ce temps ! La vie est cruelle et seule la loi du Talion est de rigueur en ce bas monde !" qu'un pigeon se posa sur le rebord de la fenêtre.
Encore un volatile sans cerveau qui s'était perdu ou trompé de destinataire vu qu'elle n'attendait aucun courrier de personne.

Regardant autour d'elle, ne voyant personne d'autre hormis "ses enfants" et les Coquilles, elle ouvrit la vitre et prit le pigeon.
Han comment ça se faisait pas d'ouvrir les pigeons des autres ! Mais après tout, s'il était perdu, il fallait bien trouver le destinataire pour lui remettre le message.

Une inspiration profonde et elle prit le parchemin pour l'ouvrir.

Quand elle se mit à lire la toute première ligne, elle laissa le vélin glisser de ses mains pour choir sur la table juste sous ses yeux.
Comment ce pigeon avait-il réussit à la trouver alors que ses pas ne cessaient de la faire avancer d'une ville à l'autre.

Mais vint la lecture de la deuxième ligne et là son minois devint aussi pâle que le lait dans chaque tasse. Un seul être en ce Royaume pouvait commencer sa missive de cette façon. Mais ce n'était pas possible ! Quatre années sans nouvelle où elle s'était imaginée le pire.

Levant les yeux sur son fils, elle sentit ses prunelles s'embrumer. Une chose qu'elle ne connaissait plus depuis bien longtemps : La tristesse.
Devait-elle continuer de lire ou jeter la missive au feu ?
Elle ne voulait plus souffrir et redoutait de découvrir le pire au coeur de cette lettre. Mais la curiosité et cette envie de connaitre enfin la vérité sur ce temps passé sans lui était bien plus grande que tout le reste.

Prenant le vélin dans ses mains, elle se leva et alla s'installer plus loin, loin du regard des enfants qui se demandaient bien ce qu'elle avait.
Une fois assise dans un coin sombre de la taverne, elle reprit la lecture le minois tout aussi sombre, des larmes coulant sur ses joues.

Qui aurait cru qu'elle recevrait pareils explications, aveux et révélations dans une missive ? Comment la mort pouvait-elle briser deux vies à ce point ? Qui aurait pu imaginer une seule seconde qu'après tant de temps il était prêt à la retrouver elle et leur enfant ?
Les questions s'enchainèrent par dizaine. Si elle n'avait été assise, pour sûr ses jambes n'auraient pas tenues le coup.
Elle avait chaud, son coeur s'emballait rien qu'à l'idée de pouvoir le revoir, le toucher. Un rêve qu'elle avait de nombreuses fois fait, mais qui se terminait souvent en horrible cauchemars.
Oh oui, elle avait peur. Peur de le retrouver pour le reperdre encore. Peur de souffrir comme par le passé et de ne plus pouvoir s'en remettre. Peur aussi de lui dévoiler ce qu'elle était devenue. Voudrait-il seulement d'elle après ses aveux ? Car les siens allaient être tous aussi difficiles à entendre voir pire que ceux qu'elle venait de lire.

Remarquant les petites bavures d'encres sur le bas du vélin, elle sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Elle devinait, ressentait la tristesse de Well à travers l'écrit de ses lignes.
Culpabilisations, remords venaient envahir l'âme entière de la Sulfureuse.
Elle aussi avait honte au fond. Ne pas l'avoir attendu plus longtemps, avoir cru qu'il dans les bras d'une autre ou même sans vie.

Elle se devait de lui répondre, mais oserait-elle tout lui dire sur un simple parchemin ? Elle en avait tellement à demander, à confier.
Sortant de sa besace de quoi écrire, elle s'essuya d'abord les yeux et les joues, avant de poser ses premières lignes.




En Armagnac, dans une taverne d'Auch,
Le 16 janvier de l'an 1460.

Wellan,

Mon cher Wellan, mon Amour disparu. Je ne sais qu'elle force me pousse à écrire, mais c'est avec l'âme complètement perdue et le coeur entièrement brisé que ces quelques lignes te seront rédigées.

Non pas que je ne sois pas heureuse d'avoir enfin cette missive tant espérée, mais tout ce temps à attendre, à imaginer le pire, alors que tu n'étais pas très loin de moi, de nous...

Je me rappelle ce jour où tu nous as quitté, comme si c'était hier. J'étais inquiète pour Anya et sans même réfléchir je t'ai dit d'aller la chercher.
Seulement, ce fut là, la plus grosse erreur de ma vie... J'aurais dû t'accompagner et cela malgré le petit être qui grandissait doucement en moi.

Si tu savais le mal que j'éprouve aujourd'hui en imaginant "notre" fille attendre, seule, la venue de l'Ange Gabriel. Se demandant où étaient passés les siens, pourquoi l'avaient-on laissé derrière nous.

Après quelques jours à vous attendre en vain, j'ai demandé à un vieux paysan de nous amener là où nous aurions dû tous nous retrouver, mais rien, ni personne.
J'ai donc compris qu'il ne me restait qu'à rebrousser chemin et continuer ainsi ma route seule.

Après quelques mois passés parmi les miens et parmi la tourmente, notre enfant est venu m'apporter un peu de réconfort.
Il a su par sa simple présence panser mes blessures et celles de sa soeur au passage. Mais plus le temps passait, plus il grandissait et plus ses traits me remémoraient les tiens. Je ne te raconte pas la suite, mais pour leur bien, j'ai du les confier à une nourrice quelques longues semaines.

Un voyage seule et complètement seule s'enchaina. J'avais bien essayé de me relever auprès de ma famille et des enfants, mais je crois que mon deuil n'était pas fini. Et c'est sur les chemins que j'essayais de faire le vide de mes esprits jusqu'au jour où... Le vide fut presque fait.
Je ne sais ce qui s'est passée exactement, mais je me souviens être tombée sur quelques hommes avant de sombrer dans un sommeil profond. Que m'avaient-ils fait en plus de prendre tout ce que j'avais sur moi ? Je ne saurais dire.

Trois jours plus tard, je me réveillais chez un couple, la mine affreuse, l'abdomen suturé. Ils m'avaient sauvé d'une mort certaine mais avaient-ils bien fait ? Car plus le temps passait, plus j'avais envie de vengeance. Et vengeance il y eut !
Chaque homme que je croisais, je le laissais inerte dans un faussé, peu être pas dans le même état que je le fus, mais assez pour savoir que j'étais en sécurité et que j'avais de quoi survivre après l'affront.


*En écrivait-elle trop ? Devait-elle ajouter à quel point elle s'était vengée de la gente masculine ? Elle préféra éviter ces lignes sur écrit. Et repris, les larmes aux yeux.*

Mais vint le jour d'une rencontre avec un homme pas comme les autres. Un homme qui vivait avec les siens de la même manière que j'entreprenais ma nouvelle vie. La suite de mes révélations tu t'en douteras. Je les ai rejoins pour ne plus les quitter y trouvant au passage le remède à mes maux, à cette souffrance passée causée par ta disparition.

Une vie remplie de déménagements, de péripéties en tout genre jusqu'à ce qu'on décide de s'installer en Gascogne pour y mener une vie normale ou presque.
La nourrice et les enfants nous ont rejoins mais voilà qu'aujourd'hui...

*Instant où elle leva sa plume et hésita à lui annoncer leur nouvelle destination. Elle avait si peur de le revoir, surtout après ce récit.*

Nous parcourons à nouveau le Royaume pour rejoindre la Guyenne.

*C'était écrit. Impossible de raturer et nulle envie de recommencer sa rédaction. Voudrait-il la voir tout de même ? Si c'était le cas, il savait où la chercher désormais.*

Je ne sais si nous resterons éternellement sur place, mais c'est là bas que nous espérons y trouver un minimum de confort et de sérénité.

Tant de choses se sont passées ces quatre dernières années et en écrivant ces lignes je n'en suis pas tout à fait fière. J'ai honte d'avoir laissé de côté ce que j'avais de plus précieux au monde pour mener une vie pleine de sensations, j'ai honte d'avoir imaginé le pire alors qu'il me fallait juste avoir un peu plus foi en la vie surtout après être passée si près de la mort...

Tu ne saurais imaginer l'angoisse et la peur de te revoir mon doux Wellan. J'ai peur d'un nouveau changement, peur de tes réactions en ce qui me concerne, moi, celle que tu as quitté des années en arrière, peur de revivre le passé bien qu'aujourd'hui je comprenne clairement ce que tu as enduré et te pardonne de cet abandon.

Je ne doute pas de tes paroles et de l'envie que tu as de me, de nous retrouver, puisque moi même après tant de temps je sens la flamme qui m'habite s'embraser à nouveau, mais es tu certain de vouloir te tenir aux côtés d'une Kiara changée et de vouloir la redécouvrir en mettant le passé de côté ?

Il y a tant de choses à reconstruire. Et cela ne se fera pas en une journée malheureusement même si c'est ce que je souhaiterais.
Tout d'abord et en priorité, ce lien avec les enfants, "tes" enfants !
Toute leur vie, ils ont été dans l'ignorance, mon ignorance de ne savoir où tu étais, ce qu'il t'étais arrivé. J'appréhende leur réaction bien qu'au fond ils seront certainement heureux de t'avoir à leur côté.

Et en ce qui nous concerne... La flamme que tu avais allumé par le passé a toujours été présente mais ravivée depuis la lecture de ce courrier rempli d'aveux.
Je ne sais ce que nous réserve l'avenir si tu me rejoins, mais je t'en supplie, si tu désires tenir à nouveau ma main, ne la lâche plus cette fois...

J'ai puisé toutes mes réserves pour être celle que je suis aujourd'hui, pour affronter toute cette souffrance, je t'avouerais que la prochaine chute n'en sera que fatale.

Tu m'a manqué en tous les cas et ton absence aujourd'hui me fait encore défaut bien que je sois soutenue et aider au maximum par cette nouvelle famille, par cet homme qui me protège et veille au mieux sur moi.

Je vais donc espérer encore une fois et prier pour que cette missive ne t'éloigne pas à nouveau de moi.
N'oublies pas que mes pensées se tournent à nouveau vers toi et que... Mon amour est tout aussi fort que la première fois.

A toi, mon Wellan,
Avec toutes mes souffrances,
Toutes mes peurs,
Et toutes mes espérances.

Je t'aime et t'aimerais éternellement.


A la relecture de sa missive, elle en tacheta le vélin de perles salées. Comment tant d'émotions avaient pu faire le tour de son âme en si peu de temps. De la colère, elle passait à nouveau par la souffrance, de la souffrance à la compréhension, de la compréhension à la culpabilisation, de la culpabilisation à cette peur de le retrouver et de ne plus lui plaire, de cette crainte à l'envie de le revoir et de l'aimer et cela malgré la souffrance qui pourrait à nouveau la détruire.

Au fond, et cela malgré son passé mais aussi son présent sulfureux, elle n'en restait pas moins éprise que d'un seul homme... Wellan restait à jamais l'unique amour de sa vie.

Le pigeon de nouveau libre avec pour mission de rapporter le pli à son propriétaire, la Blonde tenta de reprendre une mine naturelle avant de rejoindre la petite tribu. Une fois près, ils se remirent en route !

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Sarcelle
[Montélimar / Duché du Lyonnais Dauphiné]

18 janvier 1460



Une courte halte de dîner à Montélimar fit prendre conscience de l'absence complète d'action et de l'ennuie affreux qu'occupait cette ville. Tristesse!
Mais, une occasion idéale pour répondre à quelques courrier en mangeant fruits, pains et viandes séchés.

D'abord, une lettre qui attendait réponse depuis un moment. Elle sourit et prit la plume pour répondre à Jehan qui probablement était maintenant sur la route en direction de chez-lui. Mais également parce qu'elle voulait écrire calmement la lettre suivante.




De Sarcelle Rahl Smala
À destination de Jehan Raphael
En date du 18 janvier 1460
Cher Jehan,

J’avoue avoir omis de vous mettre au fait de mes noms, ce qui d’ailleurs, à la réception de votre lettre m’a fait sourire. Le jeune homme au milles noms, je connais donc maintenant cette famille et cette descendance qui explique la courtoisie qui vous honore.
Veuillez d’ailleurs excuser la lenteur de ma réponse. Il est peu de dire que mes dernières jours ont été un peu troublés par quelques évènements imprévu mais n’ayez point crainte et ne vous rongez pas les sang inutilement pour moi. Ma route, outre des délais imprévus, suit son cours plutôt bien. J’ai même dans les derniers jours, tenté d’organiser une part de mon voyage en bateau, question de profiter du Rhône mais tout compte fait, les navigateurs et les propriétaires de bateau ne semblent pas se lever aussi tôt que la marcheuses que je suis. Mes pas me guident donc vers ma destination et je tente d’en profiter pour savourer le paysage tout à la fois.

Avez-vous déjà eu l’occasion d’admirer telle splendeur que même votre cœur semble être en émois? Et la fine découpe du tranchant des montagnes sur l’azur du ciel, comme d’immenses géants qui nous guideraient ou veilleraient sur nous? Car, c’est un peu ce que ces hautes cimes tels les bras de la terre qui s’élèvent majestueusement, m’apparaissent souvent.
Je suis ravie d’apprendre que votre sœur s’est empressée de faire venir une escorte à vous. Il va s’en dire qu’elle doit avoir grande hâte de vous retrouver. Chose que je ne peux que comprendre. Comme je vous l’ai expliqué, il s’agit un peu d’une part de mon propre voyage qui m’aura fait croiser vos pas. Revoir cette famille que je n’ai point vue depuis nombres d’années. Je vais donc aller partager un peu de cette belle qualité que vous m’avez attribuée dans votre lettre; ma vivacité. Un point me questionne par contre toujours. En quoi ma vivacité est-elle surprenante? Vous aurez compris que ma question s’accompagne d’un sourire. Et pour répondre en bonnes et due forme à ce cher taquin « blondinet » je vous partage quelque chose.

Alors que nos pas, au concours des chemins,
Fussent un jour rassemblé, sans connaître demain,
La route m’est douce de savoir en tout temps,
Que les pigeons, parfois, apportent le printemps.

Certes, ce n’est point digne d’un réel partage je vous le concède, mais la qualité des mots vous reviens de droit je pense. Je pense que je m’en sors nettement mieux avec la lame!

Ce sera un plaisir que de vous recroiser prochainement. D’ici à vos prochaines retrouvailles familiales, j’accepte une sincère compétition littérale! Portez-vous bien.
Amicalement,
Sarcelle R.Smala



Vint donc le tour de répondre à Arthur qui était avec Loup une ville plus loin. Elle reprit alors la plume métallique et la trempa dans l'encre noir, faisant danser sa main au dessus du vélin doux .


De Sarcelle Rahl Smala
À destination de Arthur
En date du 18 janvier 1460

Cher Arthur,
Recevoir ta missive en cette fin d’après-midi m’a bien fait rire. Comme tu es vilain avec moi. Saches que mes qualités de voyageuse sont excellentes!! Par contre, je dois admettre que mes qualités de ponctualité le sont bien moins, surtout avec quelques verres dans le nez. Et voilà que je t’entends déjà rire et me traité d’ivrogne. Il n’en est point! (écrit-elle en riant)

Saches que l’arrangement avec messire Saru pour les bateaux a pris une bonne partie de mon temps et malheureusement je suis toujours sans nouvelle de son ami propriétaire du dit bateau. Par contre, ce temps m’aura permis de profiter de façon agréable et productive des espaces des quais et de faire une petite mise à jour du système de navigation. Ce qui d’ailleurs me confirme que c’est bien beau la navigation, mais franchement ce n’est pas une tasse de thé.
Tu sais, j’ai lu ta lettre quelques fois. Je dois avouer que dans un sens, après la soirée de l’autre jour, en taverne, et à cette situation d’interruption que nous avons eu, je n’ai que très peu eu de cesser de penser à tout cela. Je pense que dans un sens, cet éloignement m’aura permis de m’obliger à réfléchir un peu. La principale réponse que j’y ai trouvé, c’est celle que tu m’as écrite toi aussi; tu me manques Arthur. Certes même si on ne discute pas en taverne tous les jours ensemble, en général on se retrouve le soir autour du feu, ou bien à installer le paquetage ou à rire tous ensemble, et parfois que nous deux lorsque Loup part chasser avec Moon. Et, je dois dire qu’en effet, deux jours seule à Uzès et sur les routes n’a absolument rien de l’agrément et du dynamismes d’être avec vous, d’être avec toi. Cette envie ne m’est pas passée.

M’enfin! Nous sommes mercredi le 18 janvier et ce soir j’arriverai enfin à Valence. J’espérais avoir des nouvelles du navigateur mais, il doit être trop préoccupé alors, je pense que la marche se continue. Dommage, pouvoir parcourir le fleuve Le Rhône un peu nous aurais à tous fait grand bien mais bon, nous admirerons le paysage autrement. Tu vas bientôt découvrir les Alpes, j’espère que tu en apprécieras le paysage autant que moi et Loup risquons de nous en délecter. Ce sont là un lot d’anciens et très bons souvenirs, comme de bien triste. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’y penser lors de mon isolement involontaire. Montélimar est tellement une ville sans vie, c’est presque agressif. Il y avait déjà plusieurs semaines que je en m’étais pas senti de la sorte, mais peu importe. Je ne crois pas que les aléas de mes pensées t’intéressent à ce point.

Et donc voilà, j’ai marché sans relâche tout le jour. Ce soir je vais arriver à Valence et trouver le campement. J’ai hâte. Je sens que la fatigue m’emportera mais ma volonté me fera au moins profité d’un verre ou d’un moment en taverne, ou aux alentours du feu.

Je te dis donc à ce soir,
Je t’ embrasse.
Sarcelle



Voilà, la pause était terminée! Elle voulait arrivé ce soir alors, la marche reprit prestement.
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Son regard d'émeraude cacherait-il quelques magie que ce soit? Le mystère reste à découvrir.
Sarcelle
[Valence / Duché du Lyonnais Dauphiné]

19 janvier de l'an 1460





De : Sarcelle Rahl Smala
À destination de: Ari Smala

En date du 19 janvier 1460

Bonjour Ari!

Presque ! PRESQUE! des nouvelles de ce supposé poète! Nah mais, je te vanne tu sais. Mais j'aurai bien aimé savoir ce que toi tu deviens.

Pour répondre à ta question, oui, mon voyage se porte plutôt bien. D'ailleurs, nous sommes à Valence en ce jour. Enfin, nous étions! Nous sommes toujours sur ses routes mais à destination de la prochaine ville. Nous ne sommes pas arrivé encore non. J'avais eu des informations et un arrangement pour parcourir une part du chemin à bateau mais ma connaissance ne m'a pas donné de nouvelles depuis 3 jours maintenant... ah.. les hommes!

Alors, nous reprenons la marche. J'ai déjà fais prendre du retard au groupe cette semaine et j'attends encore des nouvelles de ma meilleure amie Kalena. Je ne sais pas si tu te rappel d'elle et de son fou de mari blondinet Hireo? En tous les cas, j'attends de leurs nouvelles. Kal viendra nous rejoindre sous peu. Tu aurais dû voyager avec nous tant qu'à t'ennuyer tout seul là-bas! Surtout si personne n'organise d'activités ou quoique ce soit, c'est long, longtemps. Je parcours des villes animées, et d'autres bien ternes. Les différences sont flagrantes!
Pourquoi ne ferais-tu pas partager une galette du roi en ce bon mois de janvier hein??

[...]
Donc voilà. Les gars sont en train de ranger le paquetage du repas, je termine donc ma lettre ici mais je te souhaite une bonne journée.
à bientôt!

Amicalement,
Sarcelle


Voilà! La jeune demoiselle essuya la pointe métallique de sa plume pour la ranger dans son roseau bouchonné. Elle approcha le bâtonnet de cire bleue des braises du feu et fit fondre la chose jusqu'à ce qu'une grosse goutte soit prête à atterrir sur le pli de papier. Voilà, restait plus qu'à faire sécher et envoyer.

La route allait être agréable. Ayant enfin retrouver les deux grands brun et Moon, Sarcelle était contente de pouvoir reprendre le rythme de la route même si l'absence de sommeil des derniers jours, et le rythme rapide qu'elle avait entretenu sans trop manger lui portait en ce jour un léger mal de cœur et quelques courbatures. La route allait reprendre, et en bonne compagnie![/url]
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Son regard d'émeraude cacherait-il quelques magie que ce soit? Le mystère reste à découvrir.
Sarcelle
[Lyon / Duché du Lyonnais Dauphiné ]

21 janvier 1460


Un bon jour!

S'en était officiellement un aujourd'hui. Leur arrivée à Lyon s'était faite sans anicroches et franchement quitter la bordure des Alpes avait arraché un pincement au cœur de la jeune femme. Elle avait tout de même sondé visuellement leurs cimes et vu la neige accumulée, qui ornait de belles parures étincelantes les haut remparts de la terre, l'idée de contourné les sommets trop escarpés étaient franchement une idée intelligente. Certes passé sur le Rhône aurait été une idée mais ils avaient une halte à faire auparavant.

Ce matin là, les trois campeurs et la louve blanche s'étaient éveillés doucement. La presse ne faisait pas parti des plans de la journée et la veille, ça avait été le mot d'ordre avant de dormir. Évidemment, Moon n'avait aucune notion précises de " grâce matinée". Elle était étendue de tout son long, perdant ainsi un peu L'effet imposant et dangereux qui émanait d'elle le reste du temps. Elle semblait trouver un peu le temps long à voir les trois granges choses avachi dans leurs draps à discuter de l'itinéraire, des défis qui allaient les attendre sur la routes et membres de la familles qu'ils allaient bientôt croiser. De Kalena qui devaient venir les rejiondre, d'ailleurs il faudrait la trouver bientôt, où était-elle rendue?? Et de Tigalia et Naïa, la fille de Loup. Ainsi que Samdebeaulieu, un Smalien qui devait venir les rejoindre bientôt. Et de Ange qui allait dans 2 semaines environ les rejoindre vers Grandson.

Déjà que depuis le voyage, ils ne cessaient de rencontrer d’anciens amis ou de vieilles connaissances, parfois même, des amis d'amis... il était clair de dire que l'entrée en terre Helvète allait probablement susciter bien des rencontres tout autant que des émotions et des souvenirs. Du moins, pour Loup et Sarcelle. Et la belle demoiselle avait eu le plaisir de parler des montagnes avec les deux grands gaillard ce matin là. Ces descriptions avaient semblé es éveillées une belle joie dans le regard d'Arthur alors, nul doute qu'il allait apprécier cette partie du voyage lui aussi. De toute façon, lui aussi allait y retrouver des traces familiales, et peut-être plus qu'il ne le croyait. Mais bon, en ce beau matin de soleil dans le vent frais de l'hiver, ils profitaient tous un peu du beau temps chaud sous la tente pour discuter. Moon fini par se lever et sortir. Elle devaient avoir trop envie de bouger se demandant surement mais pourquoi diable ces trois là qui ne dormaient jamais trop en voyage semblaient-ils ce matin flâner de la sorte.

Une fois tout réglé, chacun décida de ses propres occupations du jour. Le point de rendez-vous était précis et la route était bien droite, tout de même assez courte d'ailleurs et planche. L'après-midi et la soirée suifferait pour que ce soir ils campent dans la prochaine ville.

Pour sa part, la jeune femme aux cheveux bleuté alla passé une part de son avant midi sur la berge du Rhône. Dessinant et écrivant beaucoup. Alors qu'elle entamait une nouvelle esquisse, un coursier à cheval galopait dans sa direction. Il arrivait de la ville. La jeune femme interrompit donc son activité pour regarder l'image que les galops créaient avec la poussière. Plus il approchait, et plus le rythme des muscles de l'animal semblaient se tracer dans sa chair, se dessinant d'eux-même. Sarcelle eut un petit mouvement de la main, posant sa paume sur la poigne de son épée elle la retira de son fourreaux, prête à réagir. Le cavalier diminua alors la cadence et arriva lentement vers elle. Il la pointait d'un truc à al main. un pli de papier il semblerait. Il fini par ouvrir sa bouche, démontrant qu'il savait aussi parlé. L'homme avait les armoiries de la régions sur ses vêtements, c'était un coursier. La jeune femme sourit et baissa sa lame pour s'approcher un peu.

- Sarcelle Rahl Smala??? C'est vous la fille aux cheveux bleu, la dame Smala???
Y'en a pas dix comme vous qui êtes passé les portes dernièrement!!

- En effet, c'est moi!
- J'ai un courrier pour vous... un messire Devirieux de Montbazon-Navailles


De sitôt, un sourire s'afficha sur les lèvres de la demoiselle et elle fit les derniers pas la séparant de la belle bête pour tendre son bras vers le coursier qui ajouta:

-Le coursier de l'auteur de cette lettre semblait vous chercher depuis quelques jours et on l'avait informé que vous veniez dans cette direction.

Il lui tendit enfin la lettre que Sarcelle eut le plaisir de saisir entre ses doigts, un sourire au lèvres, elle lança un écus au coursier qui n'en demanda pas plus et fila en direction de la ville où elle retournerait elle-même plus tard.

Retrouvant son petit lieux sur le bord de l'eau, elle se rassie dans la peau de mouton refroidit et regarda avec attention le vélin pliée et cachetée. Elle avait déjà hâte de le lire. Le sceaux familiale dans la cire durcit qui cachetait l'enveloppe était reconnaissable. Elle prit alors une petite lame et ouvrit le pli.




De Jehan Raphael Devirieux de Montbazon-Navailles
À Sarcelle Rahl Smala

En date du 20 Janvier 1460

Très chère Sarcelle.... Sarcelle Rahl Smala....

Ce nom est des plus exotique et mystique. Vous allez devoir me raconter d’où viennent vos origines mademoiselle. Je crois que ce sera une histoire des plus fascinante et il me tarde de savoir. Quant aux miennes, vous l’aurez sans doute devinez avec mon nom complet. Mes parents étaient très dévoués et bien que j’ai rapporté leur nom, j’ai surtout rapporté leur valeurs qui je tente d’honorer aujourd’hui.

Le temps à votre réponse ne m’a pas paru long... J’aurais plutôt dit une éternité ! Mais non, je vous taquine bien entendu. Il est compréhensible que sur les chemins, ce ne soit aussi aisé que moi pour les correspondances. Vous lire est une immense joie et peu importe le temps que vous mettrez à m’écrire, tant que les écrits ne se fanent pas.

J’aurais aimé être auprès de vous pour découvrir les splendeurs auxquelles vous faites références. Je dois dire que la simple description m’interpelle bien que j’ai eu parfois l’occasion, comme maintenant d’en découvrir. Je suis assis sur la place de Montpellier, à regarder cette étendue hypnotique qui chante telle une sirène vers les matelots ou les pêcheurs , pour leur donner rendez-vous. C’est calme, la brise est fraîche et j’ai l’impression que tout pourrait arriver, surgir sans que je m’y attende. [...]
J’aurais aimé voir ce sourire dont vous me parlez également. Je me doute déjà qu’il a rempli vos lèvres pleines, à la fois mi-boudeuse, mi-souriante. Une petite fossette s’est retroussée pour laisser voir cette pointe de malice qui vous sied si bien, ainsi que dans vos yeux si brillants. Croyez vous Sarcelle au destin ? C’est une question qui me ronge sans cesse depuis un moment... D’ailleurs, j’ai également quelque chose pour vous...

Si de mes jours enfantins
Est né un tragique destin,
Après avoir croisé plusieurs chemin,
J’ai fuit cette ombrage pour mon premier béguin
De ses lèvres contre ma joue, fit naître une douce nuance carmin
Aujourd’hui elle est de moi, malencontreusement loin
Je dois garder les deux pieds sur le terre-plein
Mais ma tête, elle a fait de moi un suzerain
Je deviens donc écrivain
Pour que de ce souvenir, une amitié se scelle sur un parchemin



Je crois sincèrement les mots que j’ai placé dans cet ode à votre intention. Votre énergie et votre amitié m’est indispensable désormais. Vous êtes un peu cette lumière d’espoir qui me guidera vers de sages conseils sur le pont de ma destinée.

Quand à votre vivacité, je vais y réfléchir afin de choisir les mots qui seront la parfaite description à ce qu’ils et ce que vous représentez pour moi.

C’est un plaisir de vous lire et c’est dans cette attente que je garde espoir de recevoir une prochaine missive de votre part. Soyez prudent où que vos pas vous mène.

Amicalement,

Jehan Raphael


Quelle belle missive que c'était là! Voilà! Une nouvelle amitié s'était liée par les hasards de la route et la passion des armes et des mots. La jeune femme sourit en songeant qu'un jour elle croiserait peut-être le fer avec Jehan qui avait reçu une instruction toute autre que la sienne et, sa façon charmante de parler ne pourrait certes passé hors de leurs sujets de discussions. Elle allait lui répondre oui.

En marchant vers la ville, l'idée d'une petite taverne se fit sentir. Non pas qu'elle soit alcoolo, mais un petit repos à la chaleur, étendue sur un vieux divan de taverne serait plus que bienvenue et, le plaisir de dessiner des modèles vivants un peu ivres étaient toujours une belle opportunités. Peut-être en fait que sa fausse réputation d'ivrogne lui venait un peu aussi du fait qu'elle passait justement pas mal de temps depuis des années à dessiner en taverne.

Quelques gens passèrent, d'autres buvaient. Certains entrait dans la pièce avec de grands airs, et en ressortaient presque à plat ou roulant de façon bien moins gracieuses qu'un dindon qui boitte. Parmi les allées et venues de ces gens, et la porte s'ouvrant fréquemment, la jeune femme jetait un coup d’œil chaque fois qu'une nouvelle silhouette passait l'embrasure de bois de la porte. Puis, vers l'heure du dîné, une ombre connues passa le cadrage. Le jeune homme semblait savoir ce qu'il cherchait et reconnue probablement les bottes grises de Sarcelle et ses affaires posées sur la table, ou encore sa tignasse bleuté dépassant. De sa démarche lente et sure, ses longues mèches glissant dans l'air Sarcelle reconnu Loup et elle eut juste le temps de se relever pour l'accueillir qu'il l'enlaçait gentiment.
- Tu dors en taverne toi???
- Bonjour Loup!!
- Comment vas-tu?

[...]

En passant par l'itinéraire, le repos, les rires, les questions, les appréhensions sur leur prochaine destinations, les rondes de gardes, les faux ronflements, l'attente de Kal et la direction de la soirée, ils passèrent pas mal de temps à discuter jusqu'à ce que l'heure de filer arrive. Arthur ? Mais où était-il?
Ils avaient convenu d'éviter de rester trop longtemps ici vu les frais qu'encouraient la ville. Et l'absence de nouvelles de Kal les incitaient à aller l'attendre là où ils prendraient le temps de travailler quelques jours, parce que les vivres diminuaient beaucoup.
Loup fini par aller au campement, débutant le remballage. La jeune demoiselle prit quelques minutes encore en taverne pour terminer son esquisse et alla rejiondre elle également le campement. Refermant les sacs, pliant la tente ils étaient tous les 3 prêts à partir. L'après-midi de marche allait débuter.
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