Anthoyne
Vous a-t-on déjà sorti ladage qui dit que le monde est petit ? Si non, Anthoyne pouvait le faire. Laction se situait dans la capitale du duché de Touraine. Certes, Tours est un carrefour important dans le Royaume mais la chance de pouvoir croiser une personne en particulier et cette femme précisément était très mince. Il se souvint de leur rencontre qui se fit dans la chancellerie tourangelle. Blonde de son état, elle en était très charmante. Ce caractère capillaire ne lempêchait pas dêtre intelligente ni dêtre souriante ce qui faisait delle une femme intéressante. Le malheur voulait quelle fût bretonne et lui royaliste. Le monde est mal fait, je vous jure. Vous allez me dire : Mais en quoi est-ce si incroyable quil la recroise à Tours alors quelle savait quil vivait là-bas ? Oui oui, je le conçois, il ny a rien dextraordinaire. Lui aussi ne fit pas de rapprochement avec ladage au premier abord. Même si ce qui sapparentait à une blessure dans son orgueil le fut peut-être pour des raisons illusoires, il était vexé quelle ne lait pas prévenu de sa venue dans SA ville. Quoiquil en fût, il ne perdit pas bravoure et se présenta à elle, un grand sourire aux lèvres. Sur le moment, un détail le frappa mais pas assez fort pour quil ne saperçoive de la différence ou de la supercherie. Cette blonde savéra être la sur jumelle de la première femme qui navait en fait pas remis les pieds à Tours. Vous voyez maintenant où je voulais en venir (jespère sincèrement sinon tout ce baratin aura été inutile) ? Quelle idée davoir une jumelle ? En plus de la confusion, le caractère totalement différent de linsoupçonnée sur mit mal à laise Anthoyne qui sattendait à quelquun de plus enjoué. Il fut au départ très réticent et près à rompre la conversation pour retourner à sa vie normale et ne plus se prendre la tête avec une bretonne puisquil avait déjà assez donné dans cette référence. Mais après tout lavantage des vraies jumelles est que si lune est jolie, lautre le sera automatiquement et il se dit que leffort en valait peut-être la peine. Non, Anthoyne ne perdait pas le nord. Tellement pas quil fit son « gentleman » et la raccompagna dans lauberge où elle logeait. Cest à cet instant quil se dit quen effet, le monde est petit.
Le dimanche est le jour réservé au Très Haut et donc jour de repos. Et pour ce jour là, Anthoyne se levait avec le Soleil. Cest avec le souvenir de cette soirée en taverne passées quelques jours auparavant et surtout le souvenir de cette blonde jumelle quAnthoyne ouvrit les yeux.
Obnubilé par les images quil lui revenait à lesprit, il lui fallut un certain temps pour se rappeler que lun des désavantages de lhiver est que lastre lumineux est peu enclin à apparaitre en cette saison et son lever se fait plus tard. Suffisamment tard pour quAnthoyne ait la nécessité de se presser pour ne pas arriver en retard à la messe. Ce petit désagrément plus le froid le mettait dans une humeur exécrable. Pour résumer, le « petit » noble sétait levé du pied gauche. De plus, la journée allait sannoncer des plus banales et ce nétait pas un critère qui lenchantait.
Après quelques rituels effectués dont les étirements et un long soupir, Anthoyne se leva. Ce matin-là, la faim le tiraillait. A partir de cet instant, limplacable et universel problème du retard du lever additionné à une grande faim apparaissait. Un grand dilemme quAnthoyne avec les connaissances de son temps ne pouvait résoudre. Cétait dans un profond soupir, après avoir émergé définitivement de son profond sommeil, quil savoua à lui-même quil devait abandonner lidée de se remplir la panse avant de partir. La messe était un moment important dans sa vie daristotélicien et hors de question d'arriver en retard. Puisqul navait pas bien entendu pas de chapelain pour organiser une messe, il devait se rendre à Tours (il y avait certes plus près mais les villages minuscules avec un prêtre ivrogne ne lintéressait pas). De plus, Maillé était loin de Tours. Il songeait à toutes les possibilités pour pouvoir se caler cinq minutes afin de grignoter rien quune tranche de pain. Mais il fallait quil prenne sa toilette. Déjà à cause de ces faibles moyens, il devra se rendre dans la capitale à dos de cheval et non dans un confortable carrosse, il devait au moins effectuer le nécessaire pour se présenter plus ou moins propre à léglise. Mais rien que lidée de partir sans une toilette le répugnait. Lhygiène était pour Anthoyne une chose incontournable. Lorsquil était en camp, il faisait avec les moyens du bord mais il faisait tout de même. De nombreuses personnes pouvaient le prendre en dérision et dans ce souci de bien paraître devant tout le monde, il se trouvait lexcuse du trajet à cheval. Simple et efficace, il lavait gardé même si des fois, il se la sortait à lui-même pour se rassurer quil ne fut point étrange vis-à-vis de certains nobles crades.
Comme prévu, le temps de cette toilette ne lui laissa pas le temps de tergiverser sur sa possibilité de prendre un bon petit-déjeuner. Sans écuyer, le jeune seigneur fila préparer son cheval quil chevaucherait une fois la bête harnachée. Le trajet fut incroyablement long tandis que le vent glacial lui piquait les yeux faisant perler des larmes sur ses joues. Une fois sur place, à lheure sans trop davance, il attacha son destrier non loin de lEglise Saint Gatien et pénétra par la nef. Anthoyne put voir que de nombreux fidèles aristotéliciens sétaient réunis à lintérieur de lédifice religieux. Dun geste rapide mais précis, il se signa puis se dirigea vers la masse du peuple. Il ne se plaça pas devant comme lui autorisait son rang. Le seul fait de croiser certaines personnes lui donnait la nausée. Il préféra sinstaller dans la foule du peuple mais plus à coté de bourgeois pour éviter que des odeurs de serfs ou mendiants ne limportunent. Il salua la personne à sa gauche sans vraiment faire attention à celle-ci puis concentra son attention sur la chaire superbement sculptée où le clerc allait bientôt commencer loffice.
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Le dimanche est le jour réservé au Très Haut et donc jour de repos. Et pour ce jour là, Anthoyne se levait avec le Soleil. Cest avec le souvenir de cette soirée en taverne passées quelques jours auparavant et surtout le souvenir de cette blonde jumelle quAnthoyne ouvrit les yeux.
Obnubilé par les images quil lui revenait à lesprit, il lui fallut un certain temps pour se rappeler que lun des désavantages de lhiver est que lastre lumineux est peu enclin à apparaitre en cette saison et son lever se fait plus tard. Suffisamment tard pour quAnthoyne ait la nécessité de se presser pour ne pas arriver en retard à la messe. Ce petit désagrément plus le froid le mettait dans une humeur exécrable. Pour résumer, le « petit » noble sétait levé du pied gauche. De plus, la journée allait sannoncer des plus banales et ce nétait pas un critère qui lenchantait.
Après quelques rituels effectués dont les étirements et un long soupir, Anthoyne se leva. Ce matin-là, la faim le tiraillait. A partir de cet instant, limplacable et universel problème du retard du lever additionné à une grande faim apparaissait. Un grand dilemme quAnthoyne avec les connaissances de son temps ne pouvait résoudre. Cétait dans un profond soupir, après avoir émergé définitivement de son profond sommeil, quil savoua à lui-même quil devait abandonner lidée de se remplir la panse avant de partir. La messe était un moment important dans sa vie daristotélicien et hors de question d'arriver en retard. Puisqul navait pas bien entendu pas de chapelain pour organiser une messe, il devait se rendre à Tours (il y avait certes plus près mais les villages minuscules avec un prêtre ivrogne ne lintéressait pas). De plus, Maillé était loin de Tours. Il songeait à toutes les possibilités pour pouvoir se caler cinq minutes afin de grignoter rien quune tranche de pain. Mais il fallait quil prenne sa toilette. Déjà à cause de ces faibles moyens, il devra se rendre dans la capitale à dos de cheval et non dans un confortable carrosse, il devait au moins effectuer le nécessaire pour se présenter plus ou moins propre à léglise. Mais rien que lidée de partir sans une toilette le répugnait. Lhygiène était pour Anthoyne une chose incontournable. Lorsquil était en camp, il faisait avec les moyens du bord mais il faisait tout de même. De nombreuses personnes pouvaient le prendre en dérision et dans ce souci de bien paraître devant tout le monde, il se trouvait lexcuse du trajet à cheval. Simple et efficace, il lavait gardé même si des fois, il se la sortait à lui-même pour se rassurer quil ne fut point étrange vis-à-vis de certains nobles crades.
Comme prévu, le temps de cette toilette ne lui laissa pas le temps de tergiverser sur sa possibilité de prendre un bon petit-déjeuner. Sans écuyer, le jeune seigneur fila préparer son cheval quil chevaucherait une fois la bête harnachée. Le trajet fut incroyablement long tandis que le vent glacial lui piquait les yeux faisant perler des larmes sur ses joues. Une fois sur place, à lheure sans trop davance, il attacha son destrier non loin de lEglise Saint Gatien et pénétra par la nef. Anthoyne put voir que de nombreux fidèles aristotéliciens sétaient réunis à lintérieur de lédifice religieux. Dun geste rapide mais précis, il se signa puis se dirigea vers la masse du peuple. Il ne se plaça pas devant comme lui autorisait son rang. Le seul fait de croiser certaines personnes lui donnait la nausée. Il préféra sinstaller dans la foule du peuple mais plus à coté de bourgeois pour éviter que des odeurs de serfs ou mendiants ne limportunent. Il salua la personne à sa gauche sans vraiment faire attention à celle-ci puis concentra son attention sur la chaire superbement sculptée où le clerc allait bientôt commencer loffice.
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