Clotaire.
Quelques jours plus tôt, dans la campagne tourangelle en Berry
Concentré comme pas deux de son age ne seraient capable de le faire... Si concentré qu'un bout de langue dépasse sur le côté alors qu'il gratte malhabilement un parchemin en lambeaux. Les mots sont à peine reconnaissables, mais le message reste lisible avec un peu de bonne volonté.
Il a du passer deux heures à rédiger ce brave message adressé à Slonge Curnonsky ... qui ne rend pas hommage aux efforts fournis. Mais le jeune garçon, alors sur la route de Chateauroux, pas même arrivé en vue de la Touraine qu'il ne souhaite que traverser le plus rapidement possible en direction de Saumur puis de l'ouest, est plein d'espoir. Si pour une fois, il pouvait faire un bout de route sans se faire piller, et sans se faire poutrer...
Trois jours plus tard, entre Loches et Chinon
Il en a ras le bol. De sa manche déchirée, il essuie avec énervement un peu de morve qui goutte de son nez poussiéreux. C'est tout pourri de voyager, il commence à vraiment saturer. Heureusement qu'il est bientot arrivé. Enfin bientot, c'est tout relatif, on lui a dit qu'il ne restait plus que deux jours de marche, mais deux jours ça lui parait comme une petite éternité et il ne sait pas s'il va tenir jusque là.
Seule la promesse de retrouver la maison le fait tenir. Et puis même si personne ne peut le voir, il évite de trop chougner, parce qu'il est un garçon, et que les garçons c'est pas des filles. Elandra se moquerait bien de lui si elle savait qu'il pleurniche pour un peu de marche à pieds... Même si franchement, y'a plus sympa comme ballade que celle qu'il vient de se farcir depuis quoi ? un bon mois ? deux ? P'têtre même trois. Autant dire une décennie dans la petite caboche du mioche.
Et puis soudain résonnent à ses oreilles des bruits oubliés mais qu'il connait pour les avoir fréquentés il y a quelques temps, alors juché sur l'énorme cheval du Grand Ecuyer de France, aux pieds des remparts de Saumur. Il entretient une drole de relation avec les chocs de métal et les craquements d'un campement armé.
L'enfant d'à peu près 5 ans a l'impression qu'ils sont 100 000 au moins. En fait, une fois qu'il se sera approché, il réalisera qu'ils sont 4. Quatre pauvres gars dont Clotaire n'aura pas peur. Déjà parce qu'il a fait une demande au Prévot, ensuite parce qu'il a la confiance des fils de haut-nobles, enfin parce qu'ils ne sont que quatre et que ce sont des adultes. Des adultes ne frappent pas des enfants. Au pire ils les grondent, comme Maman fait quand il arrive dans le salon couvert de miettes de brioche piquée à la cuisine.
Sauf qu'il doit paraitre bien menaçant, ce mioche de 5 ans tout débraillé et dépouillé par déjà 3 brigands dans les deux dernières semaines. Oh qu'il doit faire flipper ce gamin pour que les quatre soldats se sentent obligés de s'armer et de le transpercer, l'un après l'autre, l'un d'entre eux croyant même nécessaire d'ajouter un deuxième coup d'épée, s'assurant certainement de la non résistance du petit corps déjà recroquevillé dans sa peur et son sang. Clotaire ne comprend plus rien, ne sent plus rien, ne voit plus rien...
24-02-2012 04:04 : Vever vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
24-02-2012 04:04 : Vever vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
24-02-2012 04:04 : Marcello. vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
24-02-2012 04:04 : Joachim_ vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
Et pour plus de sécurité, ils éclatent la hache de bois que sa mère lui avait offerte au berceau, comme il se doit pour un héritier.
24-02-2012 04:04 : Votre arme a été détruite.
Ci-gît, sur le bord d'un chemin, laissant derrière lui une trainée de sang et de poussière mêlés, Clotaire de Mauléon-Chandos-Penthièvre, cinq ans, qui voulait juste rentrer chez lui, et qui poliment, avait même demandé un laissez-passer au Prévot qui n'en a rien eu à foutre.
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Fils de la Duchesse angevine préférée des Français et du Comte poitevin préféré des Angevins.
Concentré comme pas deux de son age ne seraient capable de le faire... Si concentré qu'un bout de langue dépasse sur le côté alors qu'il gratte malhabilement un parchemin en lambeaux. Les mots sont à peine reconnaissables, mais le message reste lisible avec un peu de bonne volonté.
- Chèr Madame la Prévau de la Tourène,
je doi rentré dans ma maison. vou savé je suis trè fatigué de voyagé. j'aime pas trop en plus. et puis y'a toujour des gra *rature* méchant pour piqué toutes mes affaires alors en plus j'ai faim...
mé les gens y m'ont di que y'avez des méchants encor plus méchants avec de l'armée et tout chez vous. J'ai déjà vu une armée, et bah de prè j'aime pas beaucou ça fé plein de bruit...
Est-ce que je peux avoir un laisse-t-on passer s'il vous plé ? il parait que si on en a un et bah les armé elles viennent pas trop prè ...
ce seré très très gentil que je puisse rentrer dans ma maison, en plus que je ferai pas des bétise en Tourène c'est promis !
Merci d'avance beaucoup !
Clotaire
Il a du passer deux heures à rédiger ce brave message adressé à Slonge Curnonsky ... qui ne rend pas hommage aux efforts fournis. Mais le jeune garçon, alors sur la route de Chateauroux, pas même arrivé en vue de la Touraine qu'il ne souhaite que traverser le plus rapidement possible en direction de Saumur puis de l'ouest, est plein d'espoir. Si pour une fois, il pouvait faire un bout de route sans se faire piller, et sans se faire poutrer...
Trois jours plus tard, entre Loches et Chinon
Il en a ras le bol. De sa manche déchirée, il essuie avec énervement un peu de morve qui goutte de son nez poussiéreux. C'est tout pourri de voyager, il commence à vraiment saturer. Heureusement qu'il est bientot arrivé. Enfin bientot, c'est tout relatif, on lui a dit qu'il ne restait plus que deux jours de marche, mais deux jours ça lui parait comme une petite éternité et il ne sait pas s'il va tenir jusque là.
Seule la promesse de retrouver la maison le fait tenir. Et puis même si personne ne peut le voir, il évite de trop chougner, parce qu'il est un garçon, et que les garçons c'est pas des filles. Elandra se moquerait bien de lui si elle savait qu'il pleurniche pour un peu de marche à pieds... Même si franchement, y'a plus sympa comme ballade que celle qu'il vient de se farcir depuis quoi ? un bon mois ? deux ? P'têtre même trois. Autant dire une décennie dans la petite caboche du mioche.
Et puis soudain résonnent à ses oreilles des bruits oubliés mais qu'il connait pour les avoir fréquentés il y a quelques temps, alors juché sur l'énorme cheval du Grand Ecuyer de France, aux pieds des remparts de Saumur. Il entretient une drole de relation avec les chocs de métal et les craquements d'un campement armé.
L'enfant d'à peu près 5 ans a l'impression qu'ils sont 100 000 au moins. En fait, une fois qu'il se sera approché, il réalisera qu'ils sont 4. Quatre pauvres gars dont Clotaire n'aura pas peur. Déjà parce qu'il a fait une demande au Prévot, ensuite parce qu'il a la confiance des fils de haut-nobles, enfin parce qu'ils ne sont que quatre et que ce sont des adultes. Des adultes ne frappent pas des enfants. Au pire ils les grondent, comme Maman fait quand il arrive dans le salon couvert de miettes de brioche piquée à la cuisine.
Sauf qu'il doit paraitre bien menaçant, ce mioche de 5 ans tout débraillé et dépouillé par déjà 3 brigands dans les deux dernières semaines. Oh qu'il doit faire flipper ce gamin pour que les quatre soldats se sentent obligés de s'armer et de le transpercer, l'un après l'autre, l'un d'entre eux croyant même nécessaire d'ajouter un deuxième coup d'épée, s'assurant certainement de la non résistance du petit corps déjà recroquevillé dans sa peur et son sang. Clotaire ne comprend plus rien, ne sent plus rien, ne voit plus rien...
24-02-2012 04:04 : Vever vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
24-02-2012 04:04 : Vever vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
24-02-2012 04:04 : Marcello. vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
24-02-2012 04:04 : Joachim_ vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
Et pour plus de sécurité, ils éclatent la hache de bois que sa mère lui avait offerte au berceau, comme il se doit pour un héritier.
24-02-2012 04:04 : Votre arme a été détruite.
Ci-gît, sur le bord d'un chemin, laissant derrière lui une trainée de sang et de poussière mêlés, Clotaire de Mauléon-Chandos-Penthièvre, cinq ans, qui voulait juste rentrer chez lui, et qui poliment, avait même demandé un laissez-passer au Prévot qui n'en a rien eu à foutre.
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Fils de la Duchesse angevine préférée des Français et du Comte poitevin préféré des Angevins.