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[RP] Pas de pitié pour les croi... enfants !

Clotaire.
[ Quelques années plus tard... ]

Il est temps de partir. Ses affaires sont rassemblées. Il n'en a pas tant que ça, mais le baron de Ligueil avait fait en sorte que le jeune héritier ne manque de rien pendant sa convalescence. Bien sûr, ce n'est pas à la mesure de ce que Clotaire aurait reçu chez lui, que ce soit dans la provision de biens ou la profusion d'attentions... Rien ne vaut une famille. Mais il ne pourrait nier avoir été bien traité par Hans.

Ce dernier avait pourvu à ce qu'il soit correctement soigné. Puis à ce qu'il suive une rééducation aussi efficace que possible. Cette dernière avait pris bien plus de temps que prévu... la jambe droite du petit Penthièvre avait été grièvement touchée lors de son attaque et il avait mis des mois avant de pouvoir remuer un orteil. Le temps s'était écoulé, passant rapidement, chaque jour suivant une routine immuable. Malgré, ou grâce, aux ronchonnements constants de son hôte, et son apparente froideur, Clotaire avait repris du poil de la bête petit à petit. Un tressaillement, puis deux. Un jour, il avait pu soulever son genou de quelques pouces.

Le blessé avait fait connaissance avec la famille de son sauveur. Même s'il avait toujours été considéré comme un invité forcé, on ne l'avait pas écarté entièrement de la vie de la baronnie. Il avait grandi, prenant ses leçons d'un tourangeau non dénué de quelques principes. Il n'en avait pour autant pas oublié la raison de son séjour, sa patte folle se serait chargé de le lui rappeler le cas échéant, mais avait appris à ne pas mettre tout le monde dans le même panier. La plupart des habitants de ce duché, et plus particulièrement le pôle armé, étaient certes des gens peu éduqués, peu scrupuleux, en bref, des cons. Mais comme partout, comme en Anjou en somme, y'avait de sacrées exceptions.

Quel dommage qu'on ne puisse leur rendre visite plus souvent, sous peine de finir haché menu.

Le soleil s'était levé voilà ce matin. Un peu comme l'humeur de Clotaire. Au fil du temps, il avait reçu des nouvelles de chez lui. Sa mère ne pouvait prendre le risque de le rejoindre, la Touraine et ses faucheuses étaient bien trop dangereuses, même pour venir soigner son fils. La mort n'avait cependant pas attendu qu'elle tente le coup, et était venue la cueillir sur une estrade d'Angers, sous la forme d'un couteau planté dans le corps qui l'avait mis au monde.

Il lui fallait maintenant rentrer. Sa mère avait des terres, son père était en Espagne, il allait falloir prendre la relève. Il n'y aurait pas songé, il n'avait pas le choix. Plus le choix. On l'attendait, et il était temps de quitter la bulle qu'était pour lui Ligueil. Un dernier regard à la petite chambre qui l'avait vu grandir, mûrir et reprendre des forces. Il n'oublie rien... Il laisse un mot sur la table de chevet. Succinct, mais que dire de plus ?


    A Hans,

    Merci.

    C.


Prenant sur l'épaule sa besace de voyage dans laquelle il a placé quelques vêtements de rechange et ses écus, il prend le chemin de la porte, récupérant une hache au passage. Non pas qu'il ait l'intention de s'en servir, mais il regrette toujours celle que lui avait offerte sa mère, à l'époque en bois. Celle-ci est en acier, mais sa taille est adaptée à celle de l'adolescent.

Arrivé dans la cour, il rejoint son hôte. Il n'est pas assez grand pour le regarder dans les yeux, mais l'intention y est. Il ne sait pas comment le remercier, et la relation entre le baron et l'héritier n'a jamais été affectueuse ou tendre. Clotaire espère avoir gagné un peu de respect de la part du tourangeau, qui quant à lui a acquis le sien, en plus de sa confiance. S'il a besoin de quelque chose, un jour, il n'aura qu'à faire signe. Au moment de grimper sur la jument que l'angevin s'est offert avec ses économies, sur les conseils du baron, il lance, la voix légèrement émue, ou en pleine mue, allez savoir :


"Promis, je ne dirai pas que vous avez aidé un angevin."

Une promesse en forme de clin d'oeil pour celui qui l'aura plus qu'aidé à supporter les suites de l'attaque de l'armée tourangelle. Un jour, il se débrouillera pour le remercier. Lui, et peut-être bien l'armée aussi. Mais pas de la même manière, sans doute.

"Et priez pour que je ne vous revienne pas en sang dans la nuit... Vous autres tourangeaux avez un sens de l'accueil poussé à l'extrême. Mais il faut savoir laisser partir les gens... "

N'écoutant pas la réponse d'Hans, ou essayant de fuir avant de laisser échapper une larme - et les garçons ne pleurent pas - il talonne alors sa jument, et prend la route, espérant arriver à Saumur entier. Il a une mère à enterrer.
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Fils de la Duchesse angevine préférée des Français et du Comte poitevin préféré des Angevins.
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