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[RPA] La torture, le fer et la flamme t'attend...*

Sebilia
Sous le mouchoir immaculé, une moue de dégout s'affiche lorsque la petite chose crache son mépris au visage du bourru.
Parmi les différents aléas de son métier, se faire cracher dessus est certes plus enviable que se faire poignarder ou empoisonner, ou bien avoir les traits déformés par de vilaines bosses et plaies, mais la précieuse a du mal à se faire à cette idée. Et puis, les gens bien éduqués, ça ne crache pas. Est-ce qu'elle crache, elle ?


Non, on ne crache...

...pas.

La voix est lointaine, la précieuse distraite. Les noisettes suivent chaque geste du bourru et s'élargissent d'étonnement en le voyant souffler sur le corps du contrat. Il y a quelque chose de comique à regarder la bête humaine souffler sur la petite chose délicate qui pend au plafond. Seb ne sait pas pourquoi il le fait, elle s'en moque comme de ses premières bottes. Elle se contente de sourire, fascinée par le spectacle.

Elle trésaille légèrement quand le bourru se tourne vers elle pour l'inviter à prendre la relève. Le temps que les mots se fassent un chemin dans son esprit, elle reste la bouche en coeur, puis sourit à pleines dents. La main tenant toujours fermement le carré de tissus vient se poser sur sa poitrine menue en un geste d'émotion non feint. C'est son tour ? Son tour à elle ? Déjà ? Enfin ?
Elle tourne la tête à gauche, à droite, finit par se retourner... Sur l'établi derrière elle trône la chandelle qu'elle a abandonnée plus tôt et quelques outils rongés de rouille. Dans un mouvement souple, elle pose le bout de son pied sur l'établi et relève sa robe, dévoilant sans pudeur aucune la cuisse fluette où se trouve sanglé son stylet fétiche. Elle pourrait utiliser main-gauche ou rapière, à portée de mains, mais ce sont ses armes de travail, pas celles de jeu. Le stylet, lui, est dédié à son amusement.

Lame au clair, la précieuse recouvre sagement sa jambe et repose pied à terre avant de s'avancer lentement vers le contrat, ses noisettes l'observant sans vergogne. Négligemment, dans un geste trahissant l'habitude, le mouchoir immaculé vient astiquer le fin stylet alors que Seb s'arrête à une distance raisonnable de son jouet pour mieux faire durer l'instant.


T'veux dire que'que chose avant qu'on commence, p'tite chose ?

Ils disent tous la même chose, finissons-en !

Shhhhhh... Elle se tourne vers le bourru, un doigt devant la bouche, pensant qu'il est celui qui vient de parler, puis se retourne vers le contrat tout en reprenant le lustrage de sa lame. Dis moi tout, p'tite chose.
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Grimoald
La nabot avait osé, et il n'aurait pas dû. Il le savait au moment même ou le crachat sortit de sa bouche. Il savait qu'il allait le payer. Et il l'a payer. Il l'a payer au centuple.
Le borgne n'avait point encore réagit que le nain était déjà tout pâle. Il savait qu'il allait payer. Il paiera pour cet affront !
Et voilà que son tortionnaire s'énerve. Il le gifle. Ça fait mal. Mais après le fer, la douleur est minime. Ça fait mal, mais ce n'est pas grand chose à côté du fer. Mais la vache, ça fait vachement mal quand même. Il le gifle, et le gifle encore.
Ce n'est pas tellement l'impact qui fait souffrir. C'est la gifle en elle-même, c'est le fait de se faire gifler. C'est humiliant. Et il ne peut rien y faire.
Et il gifle fort le Borgne. Le sang coule de ses petites lèvres. Son visage le tire. Il souffre, et le sang coule dans sa bouche.
Il ne peut strictement rien faire, il est impuissant. Et l'homme s'échauffe. A mesure qu'il le gifle, la colère en lui ne s'apaise point. Il lui fera payer cet affront.
Après les gifles, le fer ! Encore et toujours le fer. Mais cette fois, c'est encore pire. Ce n'est plus un jeu, c'est une punition ! Le Borgne est en colère et le nain paiera par le fer.
Et le fer s'enfonce dans ses chairs. Rien ne lui est épargné. Le fer brûle, le fer fait fondre la peau puis la chair. Le fer reste tant qu'il ne s'est pas lassé de son petit coin de chair. Il reste, il marque. Puis il s'en va visiter une autre partie de son corps.
Et le nain hurle, il hurle et il pleure. Il souffre comme il n'a jamais souffert encore. Et plus le temps passe, plus il souffre, toujours un peu plus. Il prie pour cela s'arrête. Oui, à ce moment-là, il voudrait que tout s'arrête. Il voudrait perdre conscience. Il ne parvient plus à penser. Il supplie le Ciel pour que tout s'arrête enfin.
La petite chose s'agite, se plie, hurle et pleure. La petite chose souffre. Et le Borgne lui dit de souffrir, il lui crie de souffrir. Il veut qu'il souffre, il veut qu'il soit humilié. Il lui fait payer. Il doit payer !

Puis l'homme lâche le fer. Et la douleur reste, la petit chose ne s'aperçoit même pas que le fer n'est plus en lui tant la douleur est resté ancrée. Il garde les yeux fermé, il ne veut pas voir. Il se dit qu'en ne regardant pas le fer fendre sa peau et ronger son corps, il souffrira moins. Mais la douleur est bien là.
Mais soudain, quelque chose vient raviver ses douleurs. Il souffle, il souffle sur ses chairs brûlées. C'est atroce ! Il se tortille, il hurle !
Et puis l'homme lui demande alors s'il veut continuer. Le nabot ouvre les yeux. Il ne s'adressait pas à lui, en réalité, mais à la femme.
Elle n'avait point la tête de l'emploi, elle avait même l'air d'une dame, ou d'une damoiselle. Mais elle n'était point comme ce borgne hideux.
Mais il l'a savait savait maintenant aussi vil que lui. Et le nabot ignorait ce qu'elle comptait lui faire.
Mais le Borgne en avait terminé avec le fer, et le nain se dit que ça ne pourrait plus être pire maintenant. Mais que lui réservait-elle ? Mystère.
Le fait est qu'elle semblait touchée par l'intention du Borgne, et qu'elle semblait réjouie de pouvoir, à son tour, jouer avec le nain.
Son visage tuméfié rosit légèrement lorsque celle-ci offrit la vue de ses cuisses pour se saisir d'un drôle d'outil : un stylet !
Que comptait-elle faire ? Il avait bien sa petite idée. Elle était sans doute sur le point d'abréger ses souffrances. Elle allait le saigner, et tout s’arrêterait. Il finirait par se vider de son sang, enchaîné au plafond, comme un vulgaire porc. Mais tout s’arrêterait, il ne souffrirait plus et ne se souviendra plus de rien.
Elle s'avance vers lui, le stylet dans la main. Elle se réjouie d'avance. Que compte t-elle lui faire subir ?
Elle s'arrête, elle le regarde. Et le nabot voudrait pouvoir s'enfouir sous le sol. Il voudrait au moins ne serait-ce que cacher son intimité. Mais il est solidement enchaîné, pieds et poings liés.
Alors elle lui demande s'il veut dire quelque chose. Il est sa petite chose. Elle lui demande ce qu'il veut avant... de commencer. Comment quoi ?
Il en est persuadé maintenant, c'est la fin. C'est là que tout s'arrête. C'est la fin et il doit prononcer ses dernières paroles. Ces paroles seront les dernières paroles qu'il aura prononcées. Et il le sait, le Seigneur en tiendra compte.
Pendant ce temps, elle demande au Borgne de se taire. Mais il n'a point parler. Mais ce n'est point vraiment l'heure de s’inquiéter de l'état mental de la femme.
Il baisse alors la tête, regardant dans le vide, et la voix enrouée par la douleur et les sanglots...


-"Pardon maman..."

Et les larmes jaillissent de ses yeux, elle jaillissent depuis le début. Elles n'ont jamais cessé de couler, en fait.
Il le sait, c'est la fin. Il en est persuadé, il n'imagine point la suite des événements autrement.
Il en est certain, la femme va le saigner. Elle va le saigner comme un vulgaire cochon.
Alors il attend... il attend qu'elle fasse son travail, et qu'elle mette un terme à sa souffrance...
Il est prêt...

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Sebilia
Pardon maman ? La précieuse arrête de lustrer sa lame et penche la tête sur le côté, sourcils froncés, noisettes rivées sur le contrat. Pendant une seconde, elle pense qu'il la prend pour sa mère...

J'suis pas ta mère, p'tite ch... Il demande pardon à SA mère. Oh...

La tête se redresse, les sourcils s'abaissent, et les noisettes glissent, rêveuses, vers le mouchoir qui se remet à astiquer le stylet déjà rutilant.
Demander pardon à sa mère, ça la dépasse un peu, la Seb. Dans son cas à elle, c'est plutôt à sa mère de demander pardon. Elle lui a demandé, d'ailleurs, pardon. Pas pour autant que la précieuse l'a pardonnée... Enfin, elle a au moins été d'accord pour garder le contact après les retrouvailles. Sans son frère, savoir qu'elle a au moins sa mère pour s'occuper d'elle, si les choses tournent mal, ça la rassure, alors elle n'a pas eu le courage de rompre à nouveau tout lien. Et puis, quelque part, au loin, bien enfoui, elle l'aime toujours, sa mère. Malgré les absences, malgré l'abandon...


Tu l'aimes toujours ?

Non...

Il y a des vérités qui ne s'avouent pas, même à soi-même.
Le mouchoir arrête son mouvement de va-et-vient sur le métal et disparait dans une manche, comme il était apparu. Les noisettes s'assombrissent et brillent d'un éclat malsain alors que la précieuse parcourt les derniers pas qui la séparent encore de sa cible et vient lui enserrer le cou de sa main droite, laissant glisser de la gauche le stylet immaculé entre deux brûlures du ventre laiteux. Une main serre, compresse, empêche la vie de circuler du corps au cerveau... L'autre caresse, lentement, laissant courir le froid d'une lame légère sur la peau chaude et frémissante.


J'l'aime pas ! T'entends p'tite chose ? J'l'aime pas !

La précieuse s'approche encore de son contrat, au plus près, maintenant toujours la pression sur sa gorge. Ses noisettes parcourent le visage angélique qui porte déjà les marques du bourru, et c'est une Seb fascinée qui vient laper du bout de la langue une goutte de sang qui s'échappe de la bouche du petit homme.

J'l'aime pas...

Elle serre, la précieuse, elle comprime le cou fragile. Contre ses doigts, la vie bat plus fort, essayant de se frayer un chemin. Dans sa bouche, le métal du sang auquel elle vient de goûter la renvoie vers d'autres cibles, d'autres contrats, l'emmène inexorablement vers le début, le début du sang, la mamma qui en revenait couverte entre chaque mission, ruisselante de cette vie chaude et épaisse...

Mamma = maman
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Grimoald
Il était prêt. Il était vraiment prêt à en finir une bonne fois pour toute. Il souffrait, c'était atroce. Il souffrait tellement qu'il ne ressentait plus la douleur. Après l'épreuve du fer ardent contre sa peau, il ne ressentait plus ni ses membres qui se plient, ni ses poings et ses chevilles qui se fondent dans les chaînes. Non, il ne ressentait plus que cette chaleur intense, ces picotements dans tout le corps. Il était comme drogué, ses nerfs semblaient endormis. C'était comme un flot qui enivre, il ne sentait plus rien et les larmes coulaient sur son visage tuméfié.
Il ne pensait plus qu'à demander pardon à sa pauvre mère avant de la rejoindre à son tour. Il en était persuadé, il était sur le point de quitter ce monde. Alors il voulait juste demander pardon à sa douce maman. Il s'en voulait le nain. Il savait que c'était de sa faute. S'il n'avait point fugué sans plus laisser de nouvelles, elle ne serait point parti. Il s'en voulait terriblement parce que sa douce maman qui avait toujours été là pour lui, et qui l'avait arraché dix-sept années durant à tout ce qu'il pouvait y avoir de cruel et malsain en ce monde, était souffrante et lui, obnubilé par ses rêves d'enfants, l'avait abandonné comme l'avait fait son père qu'il haïssait tant quelques années plus tôt. Il avait alors découvert le monde, et très vite, il découvrit le jeu et la boisson. Il s'était mis à fréquenter le tripot de Jojo le Borgne. Il avait fait des dettes, beaucoup de dettes... En à peine un mois, il avait réussi à se mettre dans un sacré pétrin. Il parti alors loin de son Auvergne natale, loin de Jojo le Borgne... Mais les dettes finissent toujours par se payer...
Que savait réellement sa mère à propos de ses déboires ? Il ne le savait pas vraiment. Mais il se savait responsable, en grande partie, de sa mort. Elle était souffrante, et son départ l'avait achevée... Alors il demandait pardon, il implorait son pardon. Les larmes coulaient sur son visage lorsque sa tortionnaire vint l'interrompre...
Elle était étrange, mais le nain ne se posait point plus de questions. Mais à coup sûr, c'était une folle-dingue !
Elle part dans ses pensées les plus secrètes. Le nabot agonisent, prêt à quitter ce monde, prêt à renoncer à cette vie, et elle... elle semble ailleurs, du moins quelques instants. Ses lèvres remuent, elle semble parler, pour elle. Le nain l'observe, légèrement intrigué. Mais il n'a point le temps de se poser plus de questions. Il n'en a point la force d'ailleurs...

Elle s'active à nouveau. Elle astique soigneusement sa lame. Elle range le mouchoir... Tout est prêt.
Elle s'avance alors vers lui. Elle est tout près de lui. Et son corps se met à battre. Son petit coeur veut vivre, son petit coeur ne veut point cesser de battre. Alors il bat plus fort encore. S'il le pouvait, il hurlerait. Mais un coeur, ça ne hurle point. Tout ce qu'un coeur peut faire, c'est battre. Alors il bat, il bat plus fort que jamais, il envoie quantité de sang phénoménal dans la petite tête du nabot. Le petit bout de rien du tout est tout pâle, il se sent faible. Et il est faible, impuissant... il ne peut strictement rien faire...
La main vient alors serrer son cou et Grim' se bat tant bien que mal pour parvenir à respirer. Respirer, c'est encore une des rares choses qu'il pouvait encore faire. Et là, elle le serrait, elle le serrait fort, très fort. Et il luttait...
Et puis comme si ce n'était point assez, voilà que la douleur se réveille. Le fer, froid cette fois-ci, parcourait à nouveau sa chair calcinée.
Et il voulait hurler ! Mais aucun son ne sorti de sa bouche. Il ne parvenait déjà point à respirer...
Alors il se tortillait. Il ne pouvait point s'en empêcher. Mais à mesure qu'il bougeait, le fer entaillait la chair brûlée, frottait contre la plaie à vif... et ça fait vachement mal même si ce n'était qu'un petit frottement, que quelques menues coupures, même si ce n'était qu'un avant-goût, un petit aperçu...
Elle se mit alors à lui crier ces paroles dont il ne comprenait point le sens. De qui parlait-elle ?
Il souffrait, c'était atroce. Et voilà que quelque chose d'humide vint heurter son visage. Elle boit son sang, elle se délecte. Et le nain continue à se tortiller dans tous les sens... il souffre, c'est atroce.
Puis son corps soudain se détend... il semble se fondre... il dépose les armes...

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Sebilia
Aussi sûrement qu'il excite les bêtes, le sang apaise la précieuse.
Dans un coin de son esprit, elle enregistre le fait que sa cible vient de s'arrêter de gigoter. C'est un détail. Il est encore en vie, elle le sent entre ses doigts, elle La sent batailler d'une énergie renouvelée pour essayer de courir sans entrave dans les veines du petit homme.


D'ailleurs, il doit le rester...en vie.

La précieuse tourne la tête brusquement, déconcentrée, et ses noisettes s'affolent en cherchant un endroit où se poser.

Hein ?

Les noisettes se sont arrêtées sur le bourru, de l'autre côté de la pièce souterraine. Elle le regarde, le détaille...acquiesce d'un hochement unique. Elle se souvient. Le contractant veut la souffrance d'une vie à se souvenir, pas la délivrance d'une mort miséricordieuse, et il a payé cher pour s'assurer que sa volonté soit respectée.

Un gémissement de frustration s'échappe des lèvres de la précieuse alors qu'elle reporte son attention sur sa cible et relâche l'étau de ses doigts sur le cou gracile. La vie reprend ses droits et s'engouffre au delà des marques violacées que le barrage de chair a gravées sur la peau laiteuse.


Shhh... Là... Là, p'tite chose.

Un battement de cil, Seb passe de la frustration à l’enjôlement, susurrant des paroles rassurantes tout en se balançant lentement d'avant en arrière, collée à sa cible, entrainant dans son mouvement cadencé le corps du petit homme qui fait grincer les chaines.
Tout aussi imprévisiblement, la précieuse s'immobilise et dévoile la nacre délicate d'un sourire carnassier.


Giochiamo...

Dans un éclat métallique, le stylet change de main pour rejoindre une droite sûre, habituée... Les doigts sont un peu engourdis d'avoir tant comprimé l'étincelle de vie, mais les sensations reviennent petit à petit au contact de la lame.
Les noisettes glissent lentement sur le stylet avant de revenir au petit corps offert puis au visage angélique entouré de ses boucles blondes. Déjà tout contre sa cible, la précieuse lève la tête pour venir se répéter en soufflant à son oreille...


Giochiamo...

Le regard brûlant d'envie, souriant toujours, la précieuse s'écarte enfin, d'un petit pas, de son contrat, laissant glisser une nouvelle fois sur la peau saine et meurtrie le métal de sa lame. La pointe effilée vient lécher le torse enfantin, l'éraflant à peine dans sa descente vers le ventre tendre.
Entre deux marques laissées par le bourru, le stylet finit par s'insinuer, guidé d'une main ferme, mordant la peau, s'y frayant un chemin avec toute la facilité de son fil acéré. Elle prend son temps, la précieuse, elle savoure. Les noisettes scintillent, gourmandes, rivées sur les traînées sanglantes qui suivent le métal et s'écoulent lentement.
De gauche à droite, une première tranchée traverse le ventre du petit homme. De droite à gauche, le stylet rompt les chairs un peu plus bas - à peine -, rejoignant la première entaille avant de fouiller le magma de tissus sanglants jusqu'à détacher l'extrémité de peau entre les deux plaies.
Canine mordillant une lèvre frémissante, Seb lève la main gauche, la suspend dans les airs entre elle et son jouet, infime hésitation qui ne fait qu'attiser son envie, avant de se poser sur le torse pâle et de retracer, d'un toucher délicat, le chemin emprunté plus tôt par le stylet, glissant vers le ventre meurtri. Les doigts fins se fraient un chemin jusqu'aux morsures de sa lame, et c'est l'expression d'une enfant prise la main dans le pot de miel qui habille son visage alors que la pulpe de son index vient fouiller la plaie, s'opposant à son pouce pour venir agripper, puis tirer, la peau devenue inutile entre les deux entailles, promesse d'une longue et épaisse cicatrice aux bords réguliers.


Uno...

Retour du sourire carnassier alors que le lambeau de peau est abandonné à même le sol et repoussé au loin d'un coup de botte distrait. Le stylet reprend sa danse, identique à la première, plus bas sur le ventre, et c'est une précieuse lumineuse, pleine d'espièglerie, qui glousse en continuant son énumération.

Due...


giochiamo = jouons
uno = un
due = deux

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Grimoald
Le petit bout de rien du tout est prêt, pendu au plafond comme un animal sur le point d'être dépecé. Il est prêt à partir, prêt à abandonner la partie.
Tout ce qu'il avait, il l'avait mis sur la table. Il avait tout mis, jusqu'à son humanité, et la dernière carte était tombée. Il n'avait plus rien, et les cartes étaient contre lui. Il n'avait plus rien, et il avait perdu la partie. C'était sa dernière main... Il était temps maintenant de quitter la table...
Il sentait la vie le quitter peu à peu. Elle serrait sa petit gorge et doigts faisait barrage à la dernière chose qu'il lui restait : la vie. Il n'était déjà plus un être humain, il ne sera bientôt même plus un être vivant.
Et la voilà qui semble s'agacer et qui se tourne vers la Borgne toujours silencieux. Il observe et n'intervient pas. C'est au tour de la femme de jouer... Et elle reporte son attention sur le nain qui, bien que résigné, s'entête à vivre. Il lutte pour chaque seconde. Il sent que la vie le quitte peu à peu mais il lutte, lui prend le bras, la tire. Mais la vie le quitte, la poigne se fait plus molle, il ne va pas tarder à lâcher prise lorsque...
La vie reprend peu à peu ses droits. La femme relâche peu à peu son étreinte et le flot de vie irrigue à nouveau son cerveau aride.
La voix est douce, elle se veut apaisante. Le nain respire à nouveau. La respiration se fait plus lente... il se calme... C'est un petit instant de répit avant la fin. Non, la petite chose ne perd pas espoirs. Il reste persuadé que la fin est proche, que la partie est terminée et que la délivrance est proche, toute proche...
On dirait qu'elle le berce. Son petit corps nu et calciné se balance lentement. Les chaîne grincent et s'enfoncent, mordent et serrent poings et chevilles. Le petit corps se plie et les plaies s'ouvrent, libérant ainsi une vague de douleur insupportable. Mais il ne crie point, il n'en a plus la force. Tout au plus, il grimace et laisse s'échapper un petit grognement rauque et quasi inaudible. Tout cela est sur le point de se terminer. D'ici quelques secondes, quelques minutes, il n'y aura plus de souffrance, plus de douleur, plus d'humiliation et plus de vie. Il n'y aura plus rien, il ne sera plus. A quoi bon crier ? Ce n'est plus qu'une question de temps...
Soudain, le mouvement de va-et-vient s'arrête. Finit de jouer, fin de la partie : c'est la fin. Il peut alors voir son sourire et il lui glace le sang. Elle lui dit alors quelque chose... Mais il ne comprends pas. Sans doute lui dit-elle que c'est la fin, que la partie est terminée et qu'il est temps de cesser de jouer. Oui, c'est cela. C'est sûrement cela...
Et la lame glacée parcoure à nouveau son ventre au grès de ses envies. Et elle lui murmure à nouveau, à l'oreille, ce mot incompréhensible mais qui, pour le nain, annonce la libération.

C'est alors que la lame se fait plus vorace. Elle glisse sur la peau et vient chatouiller la chair. Sur son sillage coule le sang chaud. Et la lame joue avec la chair et la sang coule. Il ne coule pas assez pour libérer la petite chose, mais il coule assez pour exciter la femme.
Et elle joue avec sa chair. Ce ne sont point des coups de lames qui tuent, mais des coups de lames qui sculptent. C'est cela ! Elle sculptent. Il n'est plus que matière. Il était homme, ils avaient fait de lui un objet. Il était jusqu'alors un objet que l'on contemple et avec lequel on joue. Il était maintenant un objet que l'on façonne. Il n'était même plus un objet. Un objet se nomme, il existe et il est. Là, il n'était plus qu'une chose indéfinie, une chose qui n'existe pas encore, une chose qui sera mais qui n'est pas encore. Que sera t-il ?
Bien sûr, il ne pense pas à tout cela. Il ne pense à rien parce que rares sont ceux qui pensent lorsqu'une lames vient titiller vos chairs. Et il ressent alors comme une sensation étrange. C'est comme si on lui arrachait des morceaux de son corps. C'est comme si...
Et là il vit. Il vit les lambeaux de peau et de chair tomber au sol. Il vit le pieds les écarter comme s'ils n'étaient que quelques chutes de cette matière dans laquelle on taille.
Et il souffrait, il souffrait terriblement. Et une vague de colère le submergea. Et sa tête se releva et ses petits yeux se posèrent sur la femme. Dans ses yeux, de la haine, rien que de la haine...
Et ses lèvres ensanglantées remuèrent alors et dans un excès de rage...


-"CHIENNE !"
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--Servitude


Oui, vas-y et montre moi comme toi tu fais. Servitude passe la main et observe, debout, impassible. Voilà qu’elle commence à soulever sa robe et à montrer ses cuisses. C’est bien une femme ça ! Pas bien pleine la cuisse, rien d’affolant selon Servitude qui la regarde prendre son stylet. Drôle d’endroit pour le planquer. Enfin, les femmes sont d’étranges créatures. Et elle le fait briller son stylet, comme d‘autres font briller leur argenterie. Et c’est long, et ça dure. Alors, oui, reconnaissons-le, dans l’art subtil de la torture, l’attente a toute son importance. Pour le torturé. On le fait patienter, mijoter, on l’attendrit comme une vulgaire pièce de bœuf avant de porter l’estocade qui le laissera marqué à jamais, dans sa chair et dans son âme. Mais quand on est juste spectateur, c’est d’un long cette attente, on s’ennuierait presque. Enfin, il s’ennuie. Littéralement, mais il ne dit rien. C’est son tour à elle.

Alors Servitude attend, l’oeil morne et vague, que Sebilia daigne se décider à trancher, qu’elle lui offre un peu de spectacle. Nous l’avons dit, Servitude est joueurs, c’est pour ça qu’il a des dettes, et qu’il doit faire ce boulot. Donc, il attend… et veux voir. Tout saisir de ce qu’elle lui apportera comme spectacle. Mais voilà qu’elle lui dit de se taire alors qu’il n’a rien dit. Les sourcils se arquent, interrogatif, et l’œil du Borgne regarda autour, et surtout à l’entrée de la place, s’il n’y a pas quelqu’un d’autre. Rien. Ce n’est pas le moment de s’agacer, au pire, il se vengera plus tard sur le nain, après tout, il est là pour ça, mais là, il est déjà énervé. Qu’elle commence à s’amuser, car sinon, c’est lui qui reprend le flambeau ! Elle n’a pas l’air bien équilibré la collègue.

Et que ça pleurniche, torturé et torturante ensemble, en évoquant leurs mères. C’est indécent tout cet étalage de sentiment, indécent oui. Servitude fait la moue. Allez, vas-y, décide-toi, saigne-le, fais le crier, j’veux du sang et des larmes ! Lui, il en a rien à faire de sa mère. Elle est morte quand elle était petit, assassiné se souvient il, et ça n’a aucune importance. C’est long, ennuyeux, interminable. Bref. Indécent et répugnant aussi ce qu’elle fait. Servitude croit rêve, alors que les sourcils s’arquent de nouveaux, mais de doute cette fois. Elle le lèche, elle le lape, comme s’il était une source à laquelle l’assoiffée vient s’abreuver. Il ne voit pas le stylet qu’elle promène sur le petit corps, il voit à peine qu’elle lui sert la gorge au risque de l‘étouffer, non, il ne voit que ça. Cette langue pointée qui vient goûter et se délecter d’une goutte de sang. Et elle va nous le tuer à le serrer comme ça, et elle le regarde, comme sil elle cherchait son approbation. Mais elle le sait bien non qu’il doit rester en vie ? Décidément, elle n’est pas bien claire cette femme, son esprit paraît bien embrouillé. Et la voilà qui berce le petit corps, comme on le ferait d’un tout jeune enfant. Folle, elle est folle, pas d’autre explication.

Par chance, elle relâche le cou. C’est qu’il commençait à crainte qu’elle le tue, après tout. Il s’en était fallu de peu avant qu’il n’intervienne. Mais – enfin ! – après cette longue attente, elle semble décider à jouer du stylet sur le corps inanimé du nain. Quel intérêt de faire perdre connaissance à sa victime ? C’est moins drôle comme ça. Enfin. Quoique, Grimoald semble revenir a lui. Mais bon, il n’est plus très frais, ça enlève tout de même bien du plaisir à la chose. Mais après tout, ça n’est pas lui qui joue pour le moment, on verra bien quand reviendra son tour. Ou pas, car il en a marre d’être là Servitude. Il aimerait bien que ça se finisse, qu’il parte, s’assure que les dettes ont été effacé et se trouver quelques écus pour passer une soirée à boire et jouer. La routine quoi ! Mais pour l’instant, il observe. Il la regarde lacérer le corps, le déchiqueter.

Il n’écoute pas ce qu’elle dit, puisqu’il ne comprend pas les mots, ils n’ont aucun intérêt. Elle le lacère ce corps, le déchire, le sang coule, Servitude regarde les doigts délicats arracher littéralement un lambeau de peau sanguinolent, le jeter à terre et le repousser d’un coup de botte habile. Et on sait qu’elle aime ça la demoiselle. Ça se voit dans ses yeux. Et le mot « Chienne » retentit. Oui, là dessus, Servitude est obligé de le reconnaître, le nain n’a pas tord. Le Borgne avait bien fait de se méfier de sa coéquipière forcée, maintenant, il s’en méfierait encore plus… Mais voilà. Il reluque un peu le corps, et continue de regarder les lambeaux de chairs qui tombent au sol.

Si lui avait eu plaisir à brûler, elle, avait plaisir à couper.
Sebilia
Chienne ? Comment ça, chienne ? Non mais, de quel droit ?
Interrompue dans son jeu, la précieuse arbore une mine boudeuse. Ses noisettes scrutent le visage angélique un long moment, avant qu'une réponse enfin n'émerge de son esprit tumultueux.


Tu m'fais d'la peine, pt'ite chose. On joue, on s'amuse ensemble, et v'là, tu m'causes mal d'un coup.

Va falloir le punir.

Oh oui, oh oui !

Un sourire espiègle revient marquer ses traits et c'est à peine si elle ne sautille pas sur place, de joie.

Causer mal à une dame, ça s'fait pas, p'tite chose, t'as été vilain.

Elle lève les bras, frôlant du bout des doigts, au passage, le petit corps meurtri, et referme sa main gauche sur celle de son jouet.

Tu t'souviendras, dis ?

Un coup sec, rapide. Elle y met toute sa force, la précieuse. Le stylet s'enfonce dans le petit doigt du petit homme et y fait son chemin jusqu'à entailler l'os.

Ricordasiti...

Un autre coup sec, de l'autre côté du même doigt. L'appendice ne tient qu'à un fil, ou un os, dans le cas précis, et le sang coule à flot, chaud et épais.

Le sang coule à flot...

La précieuse tique, fronce les sourcils, penche la tête, bras toujours levés, puis finit par baisser les yeux et regarder sa robe. Sa belle robe. Sa robe qui vaut une fortune.

Valait...

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Visage déformé par la rage, c'est une précieuse en furie qui relève ses noisettes et fixe l'objet de la colère. C'est sa faute, à lui. Son sang, qui salit. Aidée d'un dernier coup de stylet, elle tire sur le doigt, le tord, brise le dernier bout d'os réticent, comme on briserait un os de poulet, et c'est dans un hurlement rauque qu'elle jette l'appendice contre le mur, avec violence.

Une bonne chose de faite.

Voilà... Là... Là... Shhhh...

Redevenue enjôleuse, la précieuse oublie sa robe tâchée, oublie la trace de sang sur le mur d'en face, le doigt qui git au sol parmi les lambeaux de peau... Une nouvelle fois, elle se balance d'avant en arrière, yeux fermés, guidant le petit corps tout contre elle, laissant grincer les lourdes chaines que le sang a mal lubrifiées.
Après un temps certain, elle se redresse, lisse sa robe comme si de rien n'était et retrouve son sourire joueur.


J'en étais où ? Ah oui... Sette...


ricordasiti = souviens-toi
sette = sept

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Grimoald
Au moment même où ses lèvres tremblotantes, impuissantes devant le flot de rage contenu jusqu'alors, laissait s'échapper ce cri à l'encontre de sa tortionnaire, le petit homme compris qu'il avait une grossière erreur. Les larmes avaient déjà cesser de couler, il n'en avait plus. Il aurait dû contenir encore cette haine, mais c'était trop tard. Et il comprenait maintenant que tout cela n'était point un jeu. Il comprenait que le moindre de ses mouvements, le moindre petit signe même imperceptible à première vue, pouvait avoir des conséquences atrocement atroces, et indélébiles...
Il vécut la scène comme au ralentit. Plus pâle que jamais, il comprit que ce qu'il avait... ce n'était vraiment pas malin !
Il vit le visage de la femme se transformer, ses deux petits yeux bleu-verts était comme captivé par le regard de la joueuse qui était posé sur lui. Elle n'allait point tarder à répliquer. Il ne savait pas ce qui l'attendait, il ne pouvait l'imaginer. Mais il savait que ça sentait le roussi, et qu'il aurait bien mieux fait de se taire. Se taire, et encaissé... c'est tout ce qu'il avait à faire.
Elle finit par remuer les lèvres à son tour. Elle parle, fait mine d'être profondément déçue, elle s'amuse. Court instant de silence, il se passe des choses en sa tête, elle est attentive à on ne sait qui puisque le Borgne est toujours silencieux et qu'il observe la scène de loin. Sans doute s'amuse t-il de ce spectacle. Oui, on ne voit point cela tous les jours.
Elle reprend, semble enthousiaste à cette idée... Comme si on lui avait souffler quelque idée à l'oreille... Quelle idée ?
Elle sourit, et exulte. Le nain est plus inquiet que jamais. Qu'a t-elle donc en tête ? Que va t-elle lui faire subir maintenant ? Il s'interroge. Que peut-on lui faire subir encore ? Le fer, la lame... Cela dépassait déjà l'entendement. A chaque nouveau coup porté, il gravissait les marches de cette montage nommée douleur. Il pensait alors avoir atteint la dernière marche, mais le coup suivant, il grimpait encore. La route était-elle encore longue jusqu'au sommet ?
Ses lèvres remuent à nouveaux et sa voix l'extirpe de ses pensées. Il a été vilain. C'est ainsi que s'achève la première plaidoirie de l'accusation. Il a causer mal à la dame, il a été vilain... Voici les faits. Mais nul procès, la juge était l'accusatrice... et le bourreau. A quoi bon se défendre ? A quoi bon geindre ? Il laissa retomber sa tête et attendit, docile, le verdict et la sentence. Il se savait condamné... Mais à quoi ? Une chose est certaine, il ne pouvait point s'imaginer à quel point il paierai cher pour cet affront.
Alors elle bouge enfin, elle se décide à passer des pensées aux paroles, et des paroles aux actes. Point de verdict. Qu'il paie !
Elle frôle son petit corps meurtri et vient toucher sa petite main moite et enchaînée. Ses poignet son solidement attachée et il le peut se débattre, il ne peut sauver sa main. Tout son corps, les moindres parcelles de son petit corps, sont à sa merci... Et c'est sur sa senestre que son choix s'est porté.

Elle lui chuchote alors cette question... De quoi devrait-il se souvenir ? Il ne tarderait point à comprendre. Pour sûr, il s'en souviendra...
Et il n'eût point le temps de comprendre ce qu'il se passait. Une douleur violente le saisit et le raidit. Le stylet avait frappé dans la chaire de son petit doigt. Il mordait avec rage, elle y mettait tout son cœur et toute sa force. Un mot étrange et chuchoté qu'il ne comprit point... Et un autre coup sec porté à son doigt, une seconde vague de douleur : quelques marches de plus.
Et le sang jaillit soudain, il coulait à flot. Il éclaboussait tout... même la robe. Et un cri strident sorti alors de la bouche de son bourreau. Un cri atroce qui ne laissait rien présager de bon. Un cri assourdissant et angoissant.... Elle était soudain devenu comme folle. Folle de rage. Son visage sembla fondre et il comprit alors qu'il paierai aussi pour cela. Et il ne se trompa point...
Dernier coup de stylet, son doigt se tord, résiste. Il résiste et il se brise. Les douleurs osseuses sont connues pour être les plus douloureuses... Et le sang sembla lui monter à la noir. Un voile noire passa alors devant ses yeux. La douleur l'aveuglait pendant que son doigts se tordait... et se brisait !
Et elle jeta au loin ce doigt qui n'était plus d'aucune utilité. Il parti éclabousser le mur et le jeune nain reprenait peu à peu connaissance. Ainsi, c'était cela la sentence. Il avait payer cher, très cher pour son affront. Pour sûr, à jamais il s'en souviendrait...

L'orage passa et le manège reprit. A nouveau, elle le berçait. Les chaînes grinçaient à nouveau et son petit corps se tordait... Mais ce n'était rien à côté de la douleur qu'il venait de ressentir.
Et elle reprit son jeu, là où elle s'était arrêtée, là où il l'avait arrêté. Ce qu'il venait de se passer n'était, en somme, qu'un parenthèse, un petit rappel à l'ordre. La partie pouvait reprendre...
La petite chose ne souhaite plus qu'une seule chose : qu'elle abrège enfin ses souffrance et lui offre la libération qu'il avait espéré.
Mais visiblement... ce n'était point à l'ordre du jour. La partie n'était point terminée, il restait encore des cartes à abattre...

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Sebilia
Conscient, inconscient... La précieuse ne prête pas vraiment attention à l'état de son jouet, elle est trop occupée à jouer avec. Le sang du petit homme macule sa robe, ses mains, ses bras... Pourtant, elle n'y prête pas plus attention. La robe, elle la sait finie, elle en achètera une nouvelle avec l'argent du contrat. Et le sang... Ce sang qui l'habille, paire de gants macabre, pourpre poisseux sur sa peau soyeuse, elle l'aime, ce sang, elle en cherche le contact.
Entre deux morsures du stylet, elle plonge les doigts dans les chairs meurtries, patauge dans le liquide sirupeux, s'en sert pour dessiner des arabesques sur la peau de son jouet. Une artiste, la précieuse ? Sans doute... Une avant-gardiste, elle donne dans l'art vivant.
Les noisettes brûlantes d'excitation, le rire facile, la Seb se fait enfantine, joueuse. Une coupure ici, une coupure là, tu m'attraperas pas !
Elle s'éloigne de deux pas, mains dans les airs, et marque une pause pour observer son oeuvre, l'air pensif.


Faut changer de côté.

Elle tape dans ses mains et éclate de rire. De nouveau elle s'approche au plus près de son jouet, s'éloigne, tourne autour de lui, tournoie sur elle-même, elle danse. Elle danse avec le petit homme enchainé au plafond et ça la fait rire. Elle va même jusqu'à venir danser devant le bourru, usant d'un déhanché sensuel qui la fait rire de plus belle.
Quand la tête commence à lui tourner, elle s'arrête, souriant à pleines dents, et vient se poser dans le dos de son jouet.


Ouhhh, y'a plein d'place par là !

Le stylet reprend sa danse macabre, déchirant la peau, et celle qui le guide continue sa propre danse, son propre jeu, plongeant les doigts dans le sang chaud, traçant ses lignes et déliés. Et puis, comme sur le ventre, un lambeau de peau est arraché, jeté au sol, repoussé d'un léger coup de botte.
La précieuse reprend son compte, elle repart à zéro... Uno, due...
Les minutes s’égrènent autant que les bouts de chair s'entassent au sol, et dans un dernier éclat de rire le stylet s'arrête enfin.


Nove...

Un dernier coup de botte pour repousser au loin le bout de peau sanguinolente et Seb s'éloigne encore de son jouet pour mieux l'admirer. Lentement, elle en fait le tour, juge, jauge, les noisettes inspectent, les sourcils se froncent. Elle penche un peu la tête et jette un oeil au bourru, par delà le petit corps.

T'en penses quoi toi ? L'est fini non ?

Malgré la question, les sourcils restent froncés. Elle a oublié quelque chose, la précieuse, elle en est persuadée.

Uno = un
Duo = deux
Nove = neuf

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Grimoald
En effet, il restait encore des marches à gravir. Le long escalier de la douleur n'en finissait point, et chaque coup de lame semblait vouloir le pousser un peu plus haut, un peu plus loin encore. Il avait passé depuis longtemps déjà cette étape où, regardant en arrière, il imaginait ne point pouvoir redescendre un jour et où, regardant plus haut devant lui, il n’apercevait qu'un épais brouillard dissimulant ou l'ultime degré, ou une autre marche. Lors, il n'avait plus qu'un seul espoir : que ce coup de lame qui lui déchirait chair et peau soit le dernier, que cette énième marche qu'il venait d'escalader bien malgré lui soit la dernière. Il n’espérait plus que le vide, enfin le vide. Il n'attendait plus que l'ultime et fatal coup de stylet, celui-là même qui l'arrachera à ses bourreaux, qui lui fera perdre la vue, puis la mémoire, puis la vie. Il attendait son heure, et si la douleur n'avait été telle qu'elle lui ôtait toute force, il aurait sans nul doute prier. Prier pour son salut, prier pour s'en aller en paix, prier pour que la folle furieuse qui jouait avec sa chair et son sang ne soit point trop longue et que, dans un sursaut de bonté, elle daigne lui accorder la Libération...
Mais elle s'amusait de ce tas de chair fraîche et consciente. Elle jouissait des pleins-pouvoir qu'elle avait à présent sur lui. Il lui appartenait, il n'était plus que matière et elle, elle était Dieu, ou bien une sorte de demi-déesse. Elle ne pouvait point le réduire à l'état de poussière, mais elle avait tout le loisir de le réduire en bouillie. Elle ne pouvait point transformer la matière, mais à force d'entailles, elle pouvait le tailler au grès de ses lubies. Elle pouvait le rendre fou, lui ôter tous les membres. Elle avait droit de vie ou de mort sur le jeune nain. Enfin elle jouissait d'un pouvoir plus grand encore. Elle disposait de son corps, mais chaque coup de lame, chaque blessure, chaque marque au fer rouge, chaque humiliation s'imprimait son cœur. La petite chose, s'il s'en sort, ne sortira point indemne de cette terrible nuit. Son corps gardera sans nul doute les stigmates de cette rencontre, mais qu'en sera t-il de son esprit ?
La partie n'était point encore terminée, et elle lui réservait certainement bien d'autre surprise. L'escalier n'en finissait point, et la brume laissait apparaître encore et toujours de nouveaux degrés. Soudain, il fit comme un bond en avant, il avait encore franchit une étape lorsque, non contente d'entailler la chair, la voilà qui venait la caresser, la toucher, la tâter et la griffer. Il avait senti ses mains se poser sur lui, il les sentaient dorénavant pénétrer en lui...
Tout ce qu'il voulait, c'était en finir. Ses lèvres remuèrent, et malgré la douleur lancinante, malgré les marches qui n'en finissaient jamais, il trouva la force d'implorer sa tortionnaire...


-"Assez... Je vous en supplie... Assez..."

L'avait-elle entendu ? Peut-être. Le fait est qu'elle n'en avait point terminer. Un claquement résonne dans la forge souterraine. Le corps du nain trésaille. Les deux mains se cognent l'une contre l'autre et la dame toute du sang de sa victime recouverte se met à tournoyer.
Il regarde la scène, effrayé. Comment peut-elle danser ainsi ? Comment peut-elle être si guillerette ? Pour sûr, elle prend son pied. Elle joue, elle rit, elle le laisse se reposer quelques secondes avant de revenir à la charge.
Elle passe derrière lui, il ne peut plus la voir. Il ne voit plus sa robe maculée de son sang, il ne voit plus son visage, la lame qui s'enfonce dans ses chairs, ses mains qui le fouillent...
Non, il ne voit plus rien. Il voit seulement le Borgne qui les observe au loin, silencieux. Le spectacle lui plaît certainement, lui aussi doit s'amuser. A moins qu'il ne s'ennuie à mourir, on ne sait point. Bref ! Où en étions-nous ? Ah oui ! La folle !
Elle est derrière lui, il ne la voit point. Mais sa voix soudain retentit. Sa voix lui glace le sang, et ses mots ne le rassurent guère. Elle s'exclame ! Et pour cause ! Il n'y a plus guère de parcelles à entailler sur le devant. Mais dans le dos, il y a seulement les longues traces laissées par le fer rouge quelques minutes plus tôt. C'est comme un vélin presque vierge. Sa tortionnaire peut à nouveau laisser libre-court à son imagination. Et elle ne s'en prive point !
Et à nouveau la douleur, plus aigüe encore car il ne l'avait point vu arriver. Et elle taillait à nouveau, comme pour le ventre. Et laissait, encore et toujours, apercevoir de nouvelle marche. La douleur lui extirpait parfois quelques petits grognements, mais ceux-ci était presque inaudibles.
Et les lambeaux de chairs tombaient à nouveau sur le sol. C'était tout ce que le nain pouvait voir de ce qu'il se tramait dans son dos.
Il ne parlait point sa langue, mais il comprit qu'elle comptait. C'était cela, c'était un jeu. Elle comptait les étapes... Combien en restait-il encore ?
Puis sa voix résonna plus fortement cette fois. Elle s'adressait au Borgne. Elle lui demandait ce qu'il en pensait. Elle lui demandait s'il... était fini. Oui, c'était cela. Il était son œuvre...
Il trouvait ce silence inquiétant... La partie n'était point encore terminée...

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--Servitude


T'en penses quoi toi ? L'est fini non ?
- Hein ?

Il avait suivit la scène, distant et silencieusement. L'odeur de la chair brûlé était toujours bien présente, et la vision des bouts à même le sol était répugnant. Même pour un tortionnaire comme Servitude.C'est que comparé à la femme, lui, ne faisait pas dans l'art et aimait entendre crier sa victime, voir le sang qui gicle sur lui, la douleur prendre celui qui torture et que ce dernier le supplie mais très vivement. Brûler les chairs n'était pas de son exercice la plus fréquente. Quoi qu'il en soit, la scène était pour lui étrange. Le sang il y en avait, mais elle jouait avec la victime différent de Servitude. Puis, sa façon de faire avait quelque chose de douloureux, mais qui emmène souvent la victime à bout. Dans ce sens, après ce genre de torture, même que pendant parfois, l’inconscience prenait d'assaut le torturer.

Et ça, il n'aime pas ça Servitude. Même quand il retirait la vie, il devait sentir la vie quitter sa victime dans un dernier mouvement, un dernier débat. C'était important pour lui de sentir la vie dans celui qu'il torture. Le spectacle qu'il était donc amené à voir ne l'intéressait pas plus que ça, finalement. Toutefois, la façon de faire de la femme était remarquable. Sa façon de jouer, de compter chaque entaille, d'arracher la chair. Il avait bien fait de ne pas la chercher, ou d'agir contre elle. C'est le genre de femme imprévisible pensa le Borgne. Et même s'il était plus grand et plus fort, il n'était pas assez bête pour s'attaquer à une personne aussi imprévisible. Sans doute un peu folle aussi.


- Dix ?

Elle s'était arrêter à neuf non ? Et à combien était-elle pour l'avant ? Il se souvient d'avoir entendu « Sette »* et puis rien niveau nombre. Après, comment pouvait-il savoir lui ce qu'elle semblait avoir oublier vu son froncement de sourcil. Son œil regarda la victime. Elle allait bientôt succombé pensa t-il. Déjà que Servitude trouvait que le Nain avait tenu longtemps malgré la douleur et sa position. Il était peut-être pas si faible et mauviette que ça finalement. Fronçant aussi les sourcils, il s'approcha. observa la victime et les bouts de chairs et haussa les épaules.

- 'vois pas aut' chose. Yé pô mal amoché là !


Ridicule constatation, mais c'est que l'appel du jeu et de l'alcool commence
à se faire sentir et veux veux pas, c'est infect ici !


*Sept
Sebilia
Elle écoute les commentaires du bourru d'une oreille distraite, la précieuse, réfléchissant toujours à ce qu'elle a bien pu oublier.

Manque une griffe...

Elle se tape le front, y laissant une trainée pourpre, puis éclate de rire.

Oh oui, t'as raison !

Retour devant le contrat. Elle balade un index distrait sur le petit corps, traverse les brûlures et les plaies sur le torse, le ventre, puis le dos, au fur et à mesure qu'elle tourne autour de l'enchainé. Un tour, deux tours... Elle prend son temps, elle n'est pas pressée.
Finalement, elle vient murmurer à l'oreille du jouet pour poser LA question qui lui brûle les lèvres.


C'a été aussi bon pour toi qu'pour moi, p'tite chose ?

Elle n'attend pas la réponse, elle la connait. Ils avouent rarement, mais elle sait qu'ils aiment tout autant qu'elle.
Chacun de ses jouets à une place propre dans son coeur, dans sa mémoire, alors elle aussi veut avoir une place spéciale dans le coeur de ses proies, pas question qu'on l'oublie.
Un dernier tour et voilà qu'elle s'arrête dans le dos de la cible, noisettes figées sur son blanc fessier. Le stylet reprend son ouvrage et vient ciseler les initiales sébiliennes dans le séant d''albâtre, encouragé par sa maitresse.


S... C...

Essuyée sur un coin de la robe non encore maculé de sang, la lame s'en retourne ensuite sous sa sangle, tout contre la cuisse d'une précieuse impudique.
Le jeu s'achève, mais elle s'est bien amusée, alors c'est tout sourire qu'elle revient murmurer à l'oreille de l'enchainé.


Merci p'tite chose.

Elle tape deux fois dans ses mains, signifiant qu'elle en a fini. Au suivant !
Un regard au bourru, pour savoir ce qu'il compte faire. Reprendre un tour d'amusement, ou bien détacher le petit homme. Pour elle, le contrat a été rempli.

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--Servitude


Le Borgne à raison ?

C'est qu’il ne sait pas, lui, qu'elle est un peu folle, l'autre. Alors il est fier. Oui, car il a raison. Et du coup, il ne se préoccupe pas trop de ce qu'elle dit, et fait. S.C. Il s'en fou bien lui, de ce que ça veux dire. Servitude ne regarde même plus la scène et il a reculé. Il va voir l'entrée par où ils sont passé, et jette un œil. Rien. Silence. Il faudra qu'il se rappelle de cet endroit le bourru. Ça pourra lui servir pour plus tard. On ne sait jamais...un autre contrat ou bien pour le plaisir de faire souffrir un inconnu. Ou pas aussi. Il va peut-être changer de ville, Servitude, se balader un peu après une bonne cuite. Sortir de ce Duché, maintenant qu'il n'a plus de dettes en ce lieu. Son nom n’est pas trop connu ailleurs. Ça serait l'idéal.

Mais faudrait faire des petits contrats avant. Avoir de quoi boire sur la route. Pour ce qui est de manger, il aura qu'à choper un petit gueux imprudent, ou avec un peu de chance, un noble solitaire à qui il pourra piquer victuailles et argent. Tentant. Très tentant. Un sourire s'affiche sur le visage du Borgne tandis qu'il retourne à la scène. Car pour l'instant il n'y est pas encore à ses rêves d'exil. Et puis l'autre, la partenaire obligé, a taper dans ses mains, alors il se demande pourquoi. Sourcil interrogatif, il la regarde donc. Elle le regarde aussi. Il hausse les épaules et s'avance vers le contrat qu'il fait balancer légèrement, laissant ses doigts frôler les marques sanguinolente.

Pour lui aussi le contrat est fini.

Toutefois, il se demande... et un sourire de s'afficher sur le visage de Servitude. Avec nonchalance il alla prendre le fer qui chauffait depuis le début. Le dernier. Il s'approcha de la petite chose avec le dit fer sur lequel, dans un élan de gentillesse, Servitude souffla. Même si cela ne changera pas grand chose. Il voulait voir. Peut-être que cela dérangerait la fille, mais il en avait cure. Juste une. Il voulait apprendre. Alors il glissa le fer chaud dans une plaie faite par Sebilia. Brûler la peau est une chose, brûler une autre couche, celle où le sang gicle. Car vrai que la dame à arracher des grosses parties de chairs, mais l'homme semble être parsemé de plusieurs.

Mais il comprends rien à tout ça le Borgne, et franchement l'anatomie ça l'importe ! Il est pas médecin, et l'époque n'est pas à ça, même si médecine il y a et progrès aussi. Bref. Alors la chaleur brûle la chair qui est en sang. Cicatrise aussi, d'une certaine façon. Et d'un œil, Servitude d'observer le phénomène. Il rit. Il aime. Ça fait sans doute souffrir la petite chose. Il jubile. Puis relâche la pression et laisse le fer tombé au sol dans un bruit qui fait écho dans la pièce. Sourire satisfait sur le visage. Servitude regarde ce que ça à fait à la plaie. Elle ne saigne plus. Ainsi est la cautérisation ? Il n'a jamais vu ça lui. Il a des cicatrices, et son œil il l'a pas perdu à la Soule, mais jamais il n'a été cautériser. Un soupir de satisfaction quitte les lèvres du Borgne tandis qu'il recule d'un pas.


- C'fini pour moi. J'le détache.

Et de faire ce qu'il dit, détachant les chaînes et laissant le Nain tombé au sol. Comme une vulgaire chaussette. Peut-être que la lourdeur su corps qui tombe sur le sol brut fera cassé quelques os. Peut-être pas. De toute manière, il n'a même pas regarder, le Borgne, si la victime était encore consciente. Vivante, ça oui. Pour le reste... et il s'en fiche. Puis de regarder l'autre, de haut en bas. Elle va devoir se changer pense t-il. Mais elle fait bien ce qu'elle veux. Lui, il a fait sa part de contrat, et a bien l'intention de s'en aller. Un sourire narquois au visage il la regarde.

- On l'fou dehors ? Que l'autre voit bien qu'on a fait l'contrat ? Et que la p'tite chose est bien honte ?


Il pose la question, car lui, personnellement, il le laisserait là, mais ça serait peut-être mieux qu'y soit dehors, car il faut pas qu'il meurt le Nain. Sauf que c'est Servitude qui va devoir faire ce sale boulot. Mouarf !
Grimoald
C'est terminé. Oui, enfin ! C'est la fin ! Tout va s'arrêter. Oui, enfin ! Tout va s'arrêter !
C'est qu'il espère notre cher nabot à bouclette d'or, il veut croire que c'en terminé de la lame qui fend, des doigts qui arrachent, du fer qui marque. Il veut croire qu'il vit ses dernières minutes, il veut que le Borgne va rendre son verdict. Il le rend son verdict. Non, il ne voit point autre chose. Oui, il est salement amoché. Peut-on aller plus loin ? Cela fait longtemps que le nain se dit que l'on ne peut, et pourtant, force est de constater que l'on peut toujours. On peur, et on va. Toujours plus profond, toujours plus loin, toujours plus intense. La douleur n'en finie point. La douleur ne connait point de limites. Il y a bien sûr ces petits instants d'accalmie, ces courts instants où le jeune nain se dit que c'est la fin, ces courts instants où eux ils réfléchissent. Car ce n'est jamais la fin, on peut toujours allé en avant, on peut toujours fendre, on peut toujours arracher, on peut toujours marquer un peu plus.

Mais alors la demoiselle s’exclame. Qui a raison ? Raison à propos de quoi ? Quoi encore ?! N'est-ce point assez ?
La petite chose panique. Il ne panique point avec son corps car il n'en a plus la force. Non, il panique dans son regard. Alors la petite chose veut se rassurer, alors elle se dit que c'est la Borgne qui a raison. Oui, il est bien assez amoché. Oui, finissons-en !
Ses doigts de fée maculés de son sang tout chaud vient caresser ses chairs à vif. C'est douloureux, mais en comparaison avec le reste, ce n'est qu'un picotement. Non, ce qui est dur surtout, c'est qu'il sait alors que ce n'est point la fin. Il sait alors qu'elle a quelque chose en tête.
Un tour, deux tours... c'est lent, atrocement lent. C'est alors qu'elle se penche à son oreille et qu'elle lui murmure ces mots, cette question qui le fait pâlir et frissonner. Tant de cruauté le dépasse, il frisonne... Non, ce n'est qu'un très long et douloureux cauchemar. Cela ne peut être réel, non...
Il n'eut point le temps de répliquer. Il ne l'aurait point fait de toute façon. Il n'eut point le temps car elle avait déjà disparue dans son dos. Il l'a sentait toute proche, il sentait ses yeux posés sur lui... Il sentait que quelque chose se tramait dans son dos. Qu'allait-il se passer ? Qu'allait-elle lui faire encore ?
Et là, la lame qui fend la chair à nouveau. Elle fend et elle entaille. Elle entaille et elle dessine. Ce n'est point que cela fasse plus mal. Non, la chair du séant et plus molle. Mais c'est humiliant, affreusement humiliant...
Il voudrait pleurer... Mais il n'a plus de larmes...
Et c'est de nouveau l'accalmie. Et il la sent à nouveau toute proche, toute proche de son oreille. Il sent son souffle, il entend son murmure... et il frémit. Il frémit d'horreur et de honte... Elle le remercie...

Et c'est au Borgne de rappliquer. Oui, lui aussi semble se mettre en action. Que compte t-il faire ?
Il est plus lent, il semble réfléchir. Il l'observe... Il s'en va se saisir à nouveau du fer qui rougit depuis un bon moment maintenant. Il souffle dessus... Qu'a t-il en tête ?
Il semble intrigué, curieux... Oui, le nabot est un objet de curiosité...
Et le voilà qui joue à son tour. Il ne joue point pour jouer. Non, c'est étrange. On dirait qu'il joue pour voir... Ce n'est point un jeu, c'est une expérience.
Et mon Dieu que ça fait mal ! Il brûle là où la chair est à vif. Il serre les dents le nain, et ça s'arrête... Nouvelle accalmie...
Le fer tombe dans un fracas métallique sur le sol et le Borgne semble aux anges.
C'est alors qu'il déclare que c'est finit pour lui... Il déclare qu'il...
Et c'est alors qu'il sent le vide le happer... Et c'est alors que sa tête d'ange vient heurter violemment le sol...

Et c'est alors que la douleur semble cesser d'exister sur son visage. C'est alors que son corps mutilé et ensanglanté semble trouver le repos. Il respire... Mais on dirait qu'il ne vit plus...
S'il pouvait encore penser, encore espérer à ce moment-là... sûrement voudrait-il que son coeur cessa de battre enfin... Mais ce n'est point ainsi que les choses devaient se déroulées.
S'il devait retenir quelque chose de cette terrible soirée... C'est qu'un jour ou l'autre, le passé nous rattrape. S'il devait retenir une chose... c'est que la vie n'est point qu'un jeu...

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