Grayne
Devant la porte arrière de la maison de Gautier de Vaisneau.
Fichtrecul d'Marie-Claire en Goguette !
Je regarde mon frère jurer tout en s'acharnant sur la serrure de la haute maison devant nous en me frottant les bras. Je suis gelée et le temps commence à se faire long. Jobserve avec attention la danse du crochet de métal luttant tant bien que mal contre le mécanisme.
Cette serrure est aussi gelée que mes pieds ! rajoute mon malandrin de frère concentré sur sa tâche.
Je regarde un peu la bâtisse toute en hauteur. Après avoir passé la journée dehors à surveiller les allez et venues des occupants, jai limpression que mes oreilles vont tomber. Nous navons plus qu'à réussir à entrer. Il y a des moments comme ça où il faut prendre les choses en main. Je me retourne alors vers son frère et le pousse légèrement, les sourcils crispés par le froid et limpatience.
BAM !
Un lourd coup de pied bien senti sur le mécanisme récalcitrant et la porte s'ouvre violemment. Des fois, la finesse est de trop. Je lance un sourire radieux à mon frère et entre sans attendre. Nous entrons dans la pièce, une petite cuisine, mais plutôt cossue pour une maison de ville. Décidément, on nest pas entré chez le dernier des pécores ! Le frangin attrape un morceau de pain sur la table et mord avidement dedans. Si tout se passe bien, nous sommes seuls. Mais il ny à quune façon den être sûr. Je prends une grand inspiration et crie de ma voix la plus forte
Héé Oooh ! Ya quelquun là-dedans ?
Mon frère me colle alors un coup dans les côtes. Me crispant légèrement sous le coup, nous restons quelques secondes, sur le qui-vive, à attendre la réponse hypothétique. Si le claquement de la porte et mon appel navaient alerté personne, cest certains, on allait être tranquille. Comme prévu, aucune réponse. Je lance à mon frère un regard entendu, et il me répond avec le sourire dun gamin qui se serai rendu compte quil avait le champ libre loin de lautorité parentale. Nous quittons alors rapidement la cuisine, car dans une maison pareille, il doit y avoir bien dautres choses quune miche de pain à se mettre dans les poches, bien que je ne sois pas contre un jambon bien fait à glisser dans ma besace.
Nous débarquons dans une pièce à vivre plutôt chaleureuse. Dans un style chic sans en avoir lair. Mais les tapisseries au mur trahissent laisance financière du propriétaire.
Jinspire un grand coup. Ça sent la gentille richesse, ça sent le bourgeois qui ne met pas souvent les pieds dans la crasse. Ça sent la vie tranquille et les mains douces qui nont jamais connues les cales du travail manuel. Ça sent le butin à se fourrer dans les poches. Ca sent lnobliau qui sveut près du peuple, en simaginant qule peuple, cest des gentils paysans qui aiment leur bétail.
Il y a à ce moment-là comme un frisson qui me parcoure le corps. Un truc étrange qui gratouille les doigts et réchauffe le ventre. Comme une envie pressante, comme une urgence. Je regarde mon frère et dans son regard, je peux voir ce drôle de feu apparaitre. Cette lueur que je reconnaîtrais entre mille. Je sais à cette seconde quil à la même chose que moi en tête. Enfin, non, pas la même chose, il pense sûrement à pire, plus grand, plus créatif où plus fou. Mais limportant que là, il y a autre chose qui rentre en jeu. On a une leçon de vie à donner !
Hey, frangin Jsens quon est comme qui dirait chez lgenre de client qutapprécie particulièrement
Je balaye la pièce du regard. Jai besoin dune amorce, de quelque chose. Ca mdémange et je serais bonne à rien si je nme libère pas tout de suite de ça. Jattrape une belle cruche, émaillée comme il faut. Pas de la vaisselle de bouseux ça.
Je la lance violement contre le mur de pierre, et me délecte du bruit de céramique qui explose. Les morceaux retombent comme une pluie tout autour. Je met les poings sur les hanches et soupire, soulagée. Bien ! On va pouvoir travailler maintenant !
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Fichtrecul d'Marie-Claire en Goguette !
Je regarde mon frère jurer tout en s'acharnant sur la serrure de la haute maison devant nous en me frottant les bras. Je suis gelée et le temps commence à se faire long. Jobserve avec attention la danse du crochet de métal luttant tant bien que mal contre le mécanisme.
Cette serrure est aussi gelée que mes pieds ! rajoute mon malandrin de frère concentré sur sa tâche.
Je regarde un peu la bâtisse toute en hauteur. Après avoir passé la journée dehors à surveiller les allez et venues des occupants, jai limpression que mes oreilles vont tomber. Nous navons plus qu'à réussir à entrer. Il y a des moments comme ça où il faut prendre les choses en main. Je me retourne alors vers son frère et le pousse légèrement, les sourcils crispés par le froid et limpatience.
BAM !
Un lourd coup de pied bien senti sur le mécanisme récalcitrant et la porte s'ouvre violemment. Des fois, la finesse est de trop. Je lance un sourire radieux à mon frère et entre sans attendre. Nous entrons dans la pièce, une petite cuisine, mais plutôt cossue pour une maison de ville. Décidément, on nest pas entré chez le dernier des pécores ! Le frangin attrape un morceau de pain sur la table et mord avidement dedans. Si tout se passe bien, nous sommes seuls. Mais il ny à quune façon den être sûr. Je prends une grand inspiration et crie de ma voix la plus forte
Héé Oooh ! Ya quelquun là-dedans ?
Mon frère me colle alors un coup dans les côtes. Me crispant légèrement sous le coup, nous restons quelques secondes, sur le qui-vive, à attendre la réponse hypothétique. Si le claquement de la porte et mon appel navaient alerté personne, cest certains, on allait être tranquille. Comme prévu, aucune réponse. Je lance à mon frère un regard entendu, et il me répond avec le sourire dun gamin qui se serai rendu compte quil avait le champ libre loin de lautorité parentale. Nous quittons alors rapidement la cuisine, car dans une maison pareille, il doit y avoir bien dautres choses quune miche de pain à se mettre dans les poches, bien que je ne sois pas contre un jambon bien fait à glisser dans ma besace.
Nous débarquons dans une pièce à vivre plutôt chaleureuse. Dans un style chic sans en avoir lair. Mais les tapisseries au mur trahissent laisance financière du propriétaire.
Jinspire un grand coup. Ça sent la gentille richesse, ça sent le bourgeois qui ne met pas souvent les pieds dans la crasse. Ça sent la vie tranquille et les mains douces qui nont jamais connues les cales du travail manuel. Ça sent le butin à se fourrer dans les poches. Ca sent lnobliau qui sveut près du peuple, en simaginant qule peuple, cest des gentils paysans qui aiment leur bétail.
Il y a à ce moment-là comme un frisson qui me parcoure le corps. Un truc étrange qui gratouille les doigts et réchauffe le ventre. Comme une envie pressante, comme une urgence. Je regarde mon frère et dans son regard, je peux voir ce drôle de feu apparaitre. Cette lueur que je reconnaîtrais entre mille. Je sais à cette seconde quil à la même chose que moi en tête. Enfin, non, pas la même chose, il pense sûrement à pire, plus grand, plus créatif où plus fou. Mais limportant que là, il y a autre chose qui rentre en jeu. On a une leçon de vie à donner !
Hey, frangin Jsens quon est comme qui dirait chez lgenre de client qutapprécie particulièrement
Je balaye la pièce du regard. Jai besoin dune amorce, de quelque chose. Ca mdémange et je serais bonne à rien si je nme libère pas tout de suite de ça. Jattrape une belle cruche, émaillée comme il faut. Pas de la vaisselle de bouseux ça.
Je la lance violement contre le mur de pierre, et me délecte du bruit de céramique qui explose. Les morceaux retombent comme une pluie tout autour. Je met les poings sur les hanches et soupire, soulagée. Bien ! On va pouvoir travailler maintenant !
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