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[RP] A l'écume des jours ses croisades amères

--Sadnezz.


Les morts ne cessent de parler que lorsqu'on ne les écoute plus.

Ce ne fut pas la nature peu bavarde de la Corleone qui la mena à s'enfermer bras en croix dans l'éternel silence... C'est l'Eternel qui le lui imposa, dépeuplant un jour sanglant son esprit retors de toute sa noirceur, de cet amas fétide d'idées noires. Il est ironique de considérer les choses telles qu'elles étaient, Sadnezz était devenue... Un ange. D'en haut ou d'en bas là n'était plus vraiment la question, a vrai dire nous n'en sauront rien. A trop s'user les genoux à prier un bon dieu chimérique et à trop s'écorcher les doigts à signer des croix sur sa poitrine, la mercenaire avait fait le tour des cimes et des racines du monde, en bon dévot.

On en aura brulé des livres et égorgé des enfants, on en aura tué du temps pour toucher du doigt ce que l'on aura encensé toute une vie durant. On l'aura baptisé mille fois , de tant de noms, sous tant de drapeaux... Mais la mort aura rétabli sa loi, fauchant à l'heure, amenant sa secrète vérité à celle qui était passée de l'autre coté. La mort ne fut pas un tourment, juste une succinte délivrance, du moins c'est le bilan qu'elle dressait, assise sur le parapet d'un castel en ruine.

A trop mourir, on n'est plus au fait des choses. Corleone cherchait encore des réponses, couvant de ses prunelles noire les pierres centenaires qui s'étalaient ça et là à ses pieds. Le flot ténébreux de ses cheveux frémissait, jouet d'une bise étrange, couvrant ses joues halées de filins de suie évanescents. On ne s'en va en paix que lorsqu'on abandonne le sentiment d'inachevé... Les mains posées à plat sur l'édifice marmoréen, l'horizon lui semblait d'une platitude quasi ennuyeuse. Tournant son visage un peu de coté, ses paupières frémirent. Elle couva du regard les traits familiers, comme on s'attendrait à y trouver quelques clefs pour ouvrir des portes sur l'ailleurs. Oui, Corleone se questionnait encore. La mort faisait partout son office, il en était la preuve non-vivante.

Au delà du brouillard c'est encore le brouillard. Un vieux cerf s'étonne de les voir posés là, se demandant sans doute si ils sont déjà morts. D'autres temps d'autres lieux ce sont d'autres qu'eux qu'il a croisé par là. D'autres vents, d'autres dieux, silhouettes fantômes, hordes Sauvages. Agonisant de n'avoir aucune main à se tendre... Et l'aube ne leur éclaire que des suppositions, de silences en questions ils ont construit leur empire et de châteaux de sables, et de dérives en dérives ils dérivent encore. De souvenirs en soupirs dans le lit des autres qu'ils ont pris et oubliés; ils se sont oubliés peu à peu avant qu'on ne les oublie. Se sont crus loup des steppes quand ils n'étaient que brebis sans troupeau ni berger sans leur autre, halluciné. Au-delà du brouillard c'est toujours le brouillard ... Ils ont marché seuls comme un vieux régiment qui n'a plus de conquête. Quand on est au sommet on ne peut que descendre ou apprendre à voler ...


Toi aussi tu es là. Oserais-je dire pourquoi? ... Tué au lit des femmes, mort aux combat d'une lame... N'ais-je raté que le plus important, lorsque tu ne m'as pas dit adieu...


[Post inspiré de D. Saez]
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Theognis
Cheveux au vent, pieds nus mouillés par un filet d'eau, qui s'écoule entre ces pierres immémoriales, entre ces orteils sales, entre ces brins de luzerne noirs d'humidité. Sur sa chemise, rouge autrefois, une tache croît et se déplace, c'est un nuage qui passe dans ce ciel sans soleil. Le fond de l'air, grisâtre, transporte de pâles luminescences, certaines étincelles, à l'horizon du monde, laisse deviner des orages grondants.

Il la contemple, assis déjà, souriant encore, de ce petit sourire qui jamais ne l'a quitté, ce sourire qui le fait craindre et qui le protège, la nonchalance d'un courage qui ne s'apprête pas avant de partir au combat. Cependant, le nuage, ce nuage, ce mélange de choses étranges, l'inquiète. D'une main aveugle, il saisit son mantel beige pastellisé et s'en habille comme une armure, chaque lacet méthodiquement noué et bien serré. Au-dessus de sa tête, le nuage s'étire et finit par se disloquer. La menace, au final, ne vient pas de là.

Il la dévisage, brune parmi les blondes, madone parmi les putains, putain parmi les madones, spadassin sans armée, général sans remords. Sa peau d'un rose opalescent se confond avec l'albâtre des statues dociles....Mais ses lèvres purpurines dévoilent des crocs prêts à mordre la moindre faiblesse de ces escrocs, de ces affabulateurs, de ces hommes soumis.

La Tentation est-elle encore de ce monde? En l'écoutant, en la regardant parler, en observant le galbe de ce cou, l'enflement de sa veine d'ichor, il attrape la réponse la plus évidente qui soit.


Adieu? Adieu? Ai-je salué la Corleone le jour de ma naissance? Faut-il saluer chaque séparation par ce genre de politesse, petit gâteau de l'esprit?

Soudain, Théo d'Arquian, le Baron déchu, se découvre de l'appétit. Le plus naturellement du monde, il plonge la main entre lui et elle, arrache un bout de muraille, le porte à sa bouche où il fond comme du chocolat. Un vrai délice, une terrible gourmandise. Mais bientôt une soif, violente, irrépressible, s'empare de sa gorge. Vite, il se met à genoux, plonge sa main dans le ruisseau pour porter de l'eau à sa bouche, or, entre ses doigts, coule de la lumière comme des photons de sable.

Hébété, désorienté, il lève des yeux d'un bleu très noir vers sa belle Tristesse, lui saisit la cheville, s'y accroche. Une boucle de ses cheveux d'ébène parfume son front, il dresse le nez pour mieux s'en imprégner. La soif disparaît comme elle était venue. Ivre, Théo se met à réciter.


"L'an mil quatre cens dix et neuf
sur un pont agencé de neuf
fut meurtri Jehan de Bourgongne
a Montereau ou fault Yonne "


Un rire vif jaillit de ses lèvres et il se redresse, mû par une énergie nouvelle, debout devant elle, l'oeil adamantin, le souffle pur. A mots lents, il parle, sa langue claque chacun de ses mots.

C'est en Champagne, traqué comme une bête des bois, que je fus capturé et livré aux mains rudes de la justice. Je me suis éteint entre les murs d'un cachot, sans plume pour écrire, sans personne à saluer, seul et fatigué. Mort de faim, moi qui vécut comme un ogre, mort à l'ombre, moi qui voulut être géant, mort entre des barreaux que j'avais rongé comme un sanglier blessé. Que n'es-tu venu me délivrer?
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Gorborenne
À l’écume des jours, balayée par les ans...
À l’écume de neige, au vent virevoltant..



Joinville, un début d’année se fenêtre sous blancheur étendue, s’épanche parmi les forêts mises à nu. Rayon de Soleil ne serait superflu…

Joinville, où tant de choses ont commencé, où tant d’autres furent oubliées. Il se rappelle de Compiègne et de l’Oise, et tous ces regards qui depuis le toisent. Depuis les terres du Royaume, depuis l’au-delà. Tous ces regards que plus jamais il ne croisera. À sans cesse vouloir vaincre ses propres ténèbres, Orion en est aujourd’hui le roi… Qu’il avance donc dans l’obscurité, puisque tel est son choix. Démon peut être vaincu, mais à tout jamais ricanera… "Ma Mieux Aimée, Ma Cédalia… Quand donc suis-je devenu à ce point aveugle pour ne pas voir ta lumière disparaître ?" Joinville, les tendresses de leurs premiers regards… des mains enserrant un ventre gonflé d’espoir… Il se rappelle, leurs premières étreintes, Il se rappelle toutes ces flammes, aujourd’hui éteintes. Aveugle s’apprête pour route à prendre. "Memento Mori ! C’est ta vie que tu laisses attendre." Oui, mais avant, reste un dernier hommage à rendre… Renâclement nerveux de l’Aratel alors qu’à tâtons il serre sangles de selle.


Tu as bien senti Dunamis, nous retournons à nos origines. Ce qui fut gravé dans les flammes doit encore rejaillir de la pierre.

Mmffrfrrrt

Je sais, il reste Caswallawn. Il n’y a plus que nous de l’ancienne génération… Mais autant je l’aime comme un frère, autant notre prochaine rencontre verra indubitablement la mort de l’un de nous…


Triste constat, mais rien n’en retiendra le glas. La Guerre jamais ne change, et elle ne sera la Guerre tant que le Frère n’aura tué son Frère…

Mais ce n’est vers la guerre, c’est au cœur des contrées de Bourgogne qu’il chevauche. Guerre et Monde attendront bien l’après de cette marche qui s’ébauche. Timide, la brise s’étonne des voletances de bannière n’ayant vu de ciel depuis la Provence. Bannière éprouvée par l’usure des ans, bannière des Dragons d’Arquian. Arquian, où ils s’en retournent maintenant. Eux toujours fidèles, mais aux Flammes seulement. Aux Flammes où se furent gravé leur serment. Ces Flammes qui les consumèrent au quatre vents. Une marche, un pas, vers l’Infini. Un pas, une marche, la dernière de Draconie…




Sept Dragons quittèrent Arquian un crépuscule, il y a bien longtemps…
Sept Dragons enflammèrent le Monde, en leur temps…
Sept Dragons s’envolèrent, au libre vent…
Un seul revient encore, à présent…

Que flotte tout haut,
Une dernière fois encore,
Que flotte tout haut,
L’oriflamme de sable et d’or.

Et pour que jamais, non, jamais rien ne s’oublie
À Nous, mes Sœurs et Frères en Flamme de Draconie
Ne se retiendront pas les temps qui nous auront vaincus
Mais les Hommes chanterons comment nous avons vécu

Brûlant aujourd’hui pour brûler demain !
La Flamme au cœur, le Rêve à la main !
Voler aux cieux que nous offrent les chemins
D’une Liberté qui ne s’entrave jamais de rien !



Orion chante, perché en sommet de jument, chante en aveugle et en géant, chante au Ciel, à la Terre et au Vent. Chante la route des Dragons, sur le chemin d’Arquian.

Arquian… Calme sépulcral d’un château qui dort. Sous la rampe des ronces, oui, il dort, mais n’est pas mort… Pourtant, loin avant d’entrer au castel, le Géant s’en détourne chemin d’Aratel. Vers les clairières, vers une particulière, un peu au-delà des ruines d’une vieille tanière… plus de toit, et déjà, le temps s’attaque à sa chair. Sa chair… Géant s’en souvient de celles qu’il a liées à ces forêts… Une part de la sienne, à tout jamais… Autour de lui ces arbres noirs, décharnés, est-ce le sommeil ou le feu qui les a brûlé… Narine qui frémit aux parfums de froids… Cette forêt, celle-ci déjà revivra. Souvenirs un instant retourné d’une larme aux orients du Bois Cendré. Une autre époque, une autre Histoire… déjà une autre vie… là-bas aussi, Nature se redresse aujourd’hui… la nature, peut-être, oui… mais les Hommes cesseront-il un jour de refaire les mêmes erreurs… Même Orion en blesse la preuve au fond de son cœur… Mais Dunamis a l’humeur plus rieuse, se réchauffe à la trotte de futaie toujours chaleureuse, trainant aux naseaux vaperolles brumeuse. Jument qui pourtant soudain s’arrête, curieuse, à l’étonne d’arbre à ramure, large et… ombrageuse… La forêt autour respire d’un calme étrange, sommeille une présence de sous les branches. Entre neige et feuilles, sabots de jument qui crissent, un vent glacial, entre les arbres qui se glissent.


Boraï… Te voici donc… mon fils...

Hêtre qui trône en solitaire en cœur de clairière. La faîte déjà haute à l’assaut des cieux, les racines déjà profondes dans le sol caillouteux. Un arbre qu’il a lui-même planté… il y a ô combien d’années ? Mais le Père ne cherche pas à se rappeler, il en est à sa douleur, et sa fierté… De son sang le premier, mort avant d’être né… juste là, abandonné… graine d’être et d’hêtre enterrées… terre et sang mêlés à l’émeraude des futaies… Sang qui jaillit d’un doigt à lame entaillé, sang qui laisse à l’arbre quelques noms imprimés, noms que l’écorce aura vite absorbés… un autre feu qui s’enterre à jamais…

Morigane - Succube en Majesté
Surt - Brûleur des Neufs Terres
Boraï - Enfant de Sève et de Sang



"Morigane… Je ressens encore tes caresses, j’entends encore tes soupirs…Oserais-je jamais avouer que je voulais te tuer peut-être plus que tu ne voulais mourir ? Je n’ai plus de remords, tu sais, de nos sabbats, nos chasses, ce que nous avons fait… Ni de remords, ni de regrets…" À tout jamais réunis, ceux que l’Enfer avait transformés en famille… Orion se permet encore un soupir, mais s’en détourne sans bruit.

Remonte en selle avec une vague maladresse, aux épaules, comme quelque chose qui définitivement le délaisse. S’en repart vers les tourelles à l’attente, vers castel de respiration hibernante, lente, mais vivante... Pont levis baissé guidant sur poterne ouverte comme à l’accueil, et grande cour résonne de solitude, mais l’écho n’est pas au deuil. Même ! Jument reconnaissant familiarité des lieux se cabre d’un hennissement joyeux, renvoyé des murailles étendues en apostrophe de bienvenue. Et soleil qui se cache d’un rayon comme le salue l’ombre d’un vieux donjon. Sans le voir, il ressent sa présence imposante, à la fois sinistre et réconfortante. De ses trois foyers le plus belliqueux, remettra-t-il les pieds dans l’un d’eux ? Un jour, peut-être, quand importeront les lieux, plus que les âmes et les instants glorieux.

Glorieux ou douloureux… En bousculant d’une botte quelques vestiges, Orion se rappelle comment dragons jamais ne transigent… Il se souvient, c’étaient les premiers temps, d’une croix, d’ichor, de cendre et d’argent… Il se souvient d’autres époques, de ces années insomniaques et d’autres sarabandes démoniaques… Dans les couloirs flottent relents d’humidité s’en prenant aux boiseries, parfois un rayon de soleil, un bruit, craquent les pas, fuient les souris. Une main sur le mur qui le cherche vers une cheminée endormie… Il se souvient, d’entre les rêves, quelques répits. Auprès du Baron, faire vivre baronnie. Il se souvient des banquets, des entrainements, de verve, de vin, de bon temps, des chevauchées à travers bois et champs. Déjà combien de fois longtemps ? Promenade qui l’entraîne sur le rempart… Combien de fois aussi, ce parcours, en d’autres soirs ? Il n’a plus ses yeux, mais lui reste encore sa mémoire…

Errant dans les méandres de murs et de lierre, l’Aveugle se guide aux souvenirs baignant l’atmosphère, sans besoin du regard pour retrouver ses repères, sans besoin de chercher ce qui sera leur cimetière… après le rempart, avant les clairières, sur la colline, le cercle de pierres… Là où les Dragons allumèrent leur premier Feu, là où à défaut de corps, s’inscrira ultime aveux… Une main à la caresse du monolithe, un sourire à ces noms que sans le savoir elle abrite. Glaceur triste de l’hiver battant les veines de granit clair, à l’absence amère. Pourtant au cœur de la roche, il sent sourdre une chaleur, si proche. Est-ce celle de sa propre main, celle d’un souvenir incertain ? Est-ce encore ce Feu qui réverbère là, à l’empreint ? Mais Orion ne se pose plus de question, l’âme diluée en seules sensations… Dextre qui s’empoigne d’un petit marteau, senestre appuie le grain du ciseau, traçant à lents tâtons lignes de lettres, puis de mots. Épitaphe qui lentement s’inscrit, que personne en ce monde n’oublie ces âmes qui brûlèrent de Draconie.



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        - Petite Mère -

      -- Aelyce Salmo Salar --
      *Épuisée d'amour et de regrets*
      À Toi ! Toujours nos seules prières
      Tu portes en nous la flamme première
      Tu es la braise ardente d’où tout feu jaillit
      En Toi à jamais, Draconie toute entière

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        - … -

      -- Florentin d'Establizio --
      *Disparu dans le silence de l'ennui*
      Toi ! Mort avant de crier ton Nom
      Peu importe ! Le Temps toujours se souviendra
      De la fougue, la jeunesse, la passion
      Qui animent encore chacun de tes pas


        - Sekhmet -

      - Kay d’Abellan --
      *A trouvé la paix dans ses propres ténèbres*
      Toi ! l’Ombre, toi le Reflet
      Sœur des clairières, Sœur des futaies
      Tu resteras pour toujours et à jamais
      L’arpentrice de nos plus sombres secrets


        - Belladone -

      -- Sadnezz Corleone --
      *Vaincue comme elle a vécu: l'âme libre*
      Toi ! la Chasseuse d’Amour et de Haine
      De joie et de peines ta façon d’être belle
      Toujours à ton choix tendre ou cruelle
      Tu auras tout tué, même une Reine


        - Prométhée -

      -- Theognis Montereau --
      *Enchaîné à tout jamais, peut-être de son propre fait*
      Toi ! le Titan, toi la Sage Folie.
      Qu’importe les entraves qui t’ont englouti
      Ce que tu as offert au monde par le Feu des Dragons
      Brûlera au-delà du Temps, aux quatre Horizons.


        - Cédalia -

      -- Isa Corleone --
      *S’est éteinte d’avoir trop brûlé*
      Toi, la seule Lumière, la Sauvage Pureté.
      Ni personne ni le Monde ne t’auront plus pour les éclairer
      Mais le rayon de ton éclat jamais ne meure
      Dans les yeux éblouis son empreinte demeure


        - Caswallawn -

      -- Luwangel de Wolback --
      *Braise encore, en attente de danser la Mort*
      Toi ! le Fléau d’Ichor et de Sang.
      Plus fort que le sommeil qui t’étreint
      Tu dors au chant des vagues depuis tant
      Ton réveil sonnera le cor de toute Fin


        - Orion -

      -- Gorborenne du Bois Cendré --
      *Contemple le monde, mais sans le voir*
      Toi ! l’Aveugle qui demeure, toi l’Ainé.
      À tout jamais de cendre et d’obscurité
      Condamné aux chemins de l’errance
      Continue donc de brûler, seul et en silence

    > Semper Cremera Ignis Draconicae

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Déjà loin, la Lune en son clair, quand s’estompe le chant de la pierre. Mais plus loin encore, vers l’éternité, Draconie étend ses ailes sans se figer. Qu’importe ceux qu’elle consume, son Feu continue de brûler. Sa Flamme écarte encore et toujours la Nuit noire. Sa Flamme qui guide encore Orion vers un ultime devoir. Le dernier, oui, celui de Vivante Mémoire. La sienne qui ramène ses pas en Bibliothèque de Saint Bynarr, se rappelant sans peine, même sans y voir, les rayonnages en couloir, et l’étagère d’un vieux grimoire. Qui ne renferme aucun arcane, aucun inestimable savoir, simple Graine de Folie, vieille Légende de l’Histoire… "Orion, mon ami, qu’espères-tu encore trouver dans ces pages?" – "Petite Mère, tu sais ce que ce livre contient, un peu de tout, beaucoup de rien… Il est notre legs à la prochaine génération. Il est temps pour elle de trouver sa destination" – "Et toi mon enfant? Quelles sont tes intentions à présent ?" – "Jusqu’à ma mort, brûler pleinement… Vivre… tout simplement…"

Toujours l’Hiver arrive pour celui qui l’attend, hésitant en bord rive à saisir ce feu ardent.
Feu que rien n’engloutit, Feu qui récolte la Mort, qui sème la Vie…

Petite Flamme, simple étincelle,
Suffit parfois, à rendre des ailes…

"Adieu mes Frères… la route m’appelle..."

Silhouette cavalière au loin qui s’en chemine,
Dans son dos, Castel que plus rien n’anime,
En ciel de haute tour, une vieille bannière encore domine,

Flamme d’or qu’un azur distrait taquine…

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--Sadnezz.


Accusons dépit, il faut excuser aux absents leur insouciance. Cherchant un souffle dans la bise grondante, l'italienne s'insuffle quelques mots.


Je mourrais aussi, et comme toi en geôles, mais la panse bien gonflée de la belladone ses baies... Battue par des âmes perdues aux insultes acides qui voulurent me pendre, mais me ne me suis laissée prendre; moi qu'on appela régicide .

La Justice t'a tué, je me suis occupée de tuer la Justice avant que de ne trépasser. Mais tu t'en fout toi, toi le Montereau, toi l'ivre bateau qui jamais ne quitta mon port.

Corleone accuse ce sourire illustre qui accrocha par cent fois celui des autres... Et Jehan peut encore mourir par mille fois aux mains d'un Barbazan, sur le pont! Montereau tombera inéluctablement aux mains du Bon.

elle soupire, l'ironie de l'histoire piquait un peu. Voilà qu'ils étaient mort en même temps, a deux endroits différents mais dans des situations semblables. La bourgogne avait eu raison de la Mercenaire, elle qui servit longtemps le baron décimant quelque peu les objets auxquels il tenait... De chair ou pas, qu'importe, il est des erreurs qu'on réitère à jamais.

Leur dernière entrevue s'était jouée à Arquian, comme un couperet tombé sur leurs souvenirs. Le castel se mourrait. Son seigneur aussi. Griffant un peu la pierre sans sensation elle ponctua, presque absente.


Décidément la Champagne voulait ta peau... Serais-je venue t'ouvrir si j'avais les clefs... J'aurais peut-être abrégé l'injure.

Le duché avait déjà vu Theo y essuyer ses déboires, c'est non sans surprise qu'il marqua sa fin. Le vent passa dans leur cheveux comme les doigts entre les cordes d'une harpe, composant une musique plus gaie que de circonstance. Sad considère un instant son voisin, tout beau dans son habit éternel. Il assèche une rivière dans le lit de lequelle elle se laisse glisser, hyaline. Marchons mon ami... La route est encore longue lorsque l'on a pas d'ailes.

Comble d'un Dragon.


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