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[RP ouvert]Les vagues rejettent les déchets sur nos plages

--L.artiste
Effectivement, à l'aube dorée, un corps sans forme reposait sur la caillasse fine. Des algues recouvraient une tignasse brune indisciplinée, et un visage tuméfié craquelé de sel. Le hakama dont la couleur avait due être verte en un temps lointain, était déchiré sur toute sa longueur.

Une petite fille qui passait là s'approcha prudemment du jeune homme, intriguée mais méfiante. Elle le pensait mort et espérait pouvoir le dévêtir de ses nippes pour les revendre au marché. Un gémissement s'éleva du corps assommé et la gamine fila sans demander son reste, trop apeurée pour oser contrarier le personnage.

Il respirait faiblement. Une toux expulsa ce qui gênait ses poumons faibles, irritant les lèvres déjà brulées par la cidine, drogue populaire des marins.
Leur navire avait fait naufrage dans une tempête et la plupart, piètre nageurs, avaient péris dans les remous de ses vagues.

Le soleil de midi fit s'ouvrir les paupières lourdes du jeune homme, qui prit quelques longues minutes pour reprendre ses esprits. Il se redressa sur ses mains, tendues par ses muscles douloureux, et laissa l'eau des vagues lui lécher ses pieds noirs de crasse.

Une étincelle de malice brillait dans ses yeux noirs. Une longue cicatrice courait sur son cou à gauche, et une balafre traversait son dos de part en part. De taille moyenne, tout en muscle taillés par la mer, l'individu s'arracha à l'étreinte de la plage caillouteuse pour chercher subsistance. Il rattacha sa tignasse en une tresse de guerrier, cachant la marque sur sa nuque qui avait effrayée la gamine.

Le marin se défit du tissu qui lui couvrait le torse et le jeta à terre, dévoilant des scarifications sur son torse qui paraissait volontaire et qui traçaient la forme d'une main semblant étrangler quelque chose... ou quelqu'un. Sur son biceps droit, des marques parallèles les unes au autres semblaient la preuve d'un compte qui lui était propre : le nombre de ses victimes.

L'Artiste, car tel on l'avait surnommé à bord de son premier rafiot, se dirigea vers le village de pêcheur, pétri d'une assurance et d'un mépris qui paraissait presque ridicule à son age. Il n'avait que 13 ans.


Kisama

Adressa-t-il au premier abruti qui le regarda trop ouvertement, d'une voix qui était en train de muer.

Amaterasu.
Confortablement installée dans une gargote où l'on servait autant le thé que l'opium et le saké, Amaterasu avait élu domicile en ce lieu d'où elle pouvait à la fois observer l'activité des habitants, autant que le paysage laconique de la mer qui s'étendait à perte de vue.

Lentement elle s'était fondu dans ce nouveau paysage et avait fait connaissance avec les habitants des lieux. Ici personne ne la connaissait et ne la reconnaissait. Elle se sentait libre comme l'air et tentait de paraitre aussi invisible que possible.

Elle vivait d'habitude.
Ce matin donc comme chaque matin depuis un mois, elle était installée à la même table de la même gargote où à présent avant même qu'elle n'ouvre la bouche on venait lui servir du poisson tout juste péché, un bol de riz salé et vinaigré ainsi qu'un bol de thé rouge.

Au moment où elle trempait les lèvres dans le liquide fumant, son regard fût retenu par un visage inconnu. Elle le fixa de son regard noir et profond qui laissait supposer à l'enfant qu'il pouvait approcher sans crainte. Ce qui était certain, c'est qu'elle ne le craignait pas !

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--L.artiste


Un sourire étira les lèvres du jeune en reconnaissant le visage d'une femme assise à une table qui le dévisageait. Sans quitter son air moqueur, il s'installa en face d'elle mais on pouvait se demander si ce n'était pas plutôt le fumet qui s'élevait de son bol qui l'avait attiré à sa tablée.
Par un respect qu'il était loin de manifester souvent, il s'abstient de lui ôter le pain de la bouche, et croisa les bras dans une moue en expectative.

Les aléas de la mer avaient subrepticement modifiés les traits de son visage, et il se sentit presque fier que les yeux d'Amaterasu ne l'aient pas identifiés. La malice pétilla dans les siens, et il rentra dans son rôle improvisé comme un poisson, en levant la main à l'adresse du tavernier.

Ici, sa réputation était toute neuve, et l'homme le fit patienter. Il se leva de toute sa hauteur (ce qui ne le rendait pas très grand vu son age, même s'il commençait à avoir une carrure plus importante que la moyenne), et vola le bol d'un voisin proche qui tournait la tête vers une des serveuses. L'individu ne manquerait pas de rendre coupable son acolyte, ce qui amuserait fortement l'Artiste.

Il releva ses yeux noirs vers Amaterasu, et lui adressa un sourire plein de malice.


T'es qui la fille ?

Il le savait bien, mais c'était trop tentant d'essayer de la faire tomber dans le panneau.
Amaterasu.
Assise droite comme un i, la belle avait vieillit et sa vue n'était plus aussi perçante qu'autrefois.
Elle avait malgré tout garder les traits fins et sa peau laiteuse qui avait rendu fou plus d'un homme il fût un temps. Petite et menue, ses longs cheveux autrefois d'un noir profond, avaient aujourd'hui des reflets argentés, qu'elle ramassait en un chignon lache retenu par des peignes de nacre.

Elle appréciait les enfants parce qu'ils représentaient l'avenir et qu'auprès d'eux elle avait l'impression de puiser un peu de la jeunesse qui s'éloignait lentement mais surement d'elle, sournoisement, jour après jour.

Elle le laissa s'assoir et assista passive à la scène du vol qui se déroulait sous ses yeux.
Mince, elle qui espérait se ranger un peu, elle attirait les petits voleurs comme les fleurs attirent les abeilles.
Elle ne releva pas et but une gorgée de thé fumant.

T'es qui la fille ?

Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres.

Celle qui va te coller dans un bain, le mioche, dès que tu auras remplit ton estomac criard !

Elle bascula la tête en arrière et ses yeux à elle aussi pétillaient de malice.

Cette voix, cette arrogance elle ne la connaissait que trop. Elle ne dit rien de plus attendant la réaction et appela le tavernier d'un simple signe de tête en pointant son assiette de sushi du bout des doigts.
Sa longue main fine commençait a trahir la marque du temps qui passe et rapidement elle la rangea dans sa manche de kimono.

Moins de trois minutes plus tard, une assiette de poissons frais venait se déposer devant le jeune adolescent.

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--L.artiste


Ah non pas un bain !

Il jouait le jeu avec plaisir, n'avouant pas que, le bain, il venait de le prendre dans la mer et s'en était sorti de justesse. Les hurlements des autres matelots qui ne savaient pas nager envahissaient encore ses oreilles par intermittence.

J'suis propre, regarde !

Le jeune montra ses mains dont les ongles n'étaient même pas noirs. Des cals du à la manipulation des cordages les recouvraient, mais elles gardaient encore la douceur de la jeunesse. L'odeur de la mer l'imprégnait tout entier, et le soleil des eaux avait tanné son corps encore plus que ce qu'avaient fait les rues miteuses de sa petite enfance.

Quand l'assiette de poisson se posa devant lui, toute autre idée s'évanouit, et trop heureux de voir autre chose que de la viande séchée, ou du ragout bouilli, il engloutit son assiette. Surtout qu'à cet âge là, il pourrait avaler des éléphants.
Une fois le poisson disparu dans ses entrailles, l'Artiste reprit le bol de saké entre ses paumes et se tut.

Il observa la femme qui lui faisait face, les boyaux noués, toujours torse nu. Son regard s'attarda sur les cheveux blancs, et il n'osa pas demander des nouvelles de son oncle.
Il se redressa sur son coussin, pour se redonner une contenance.


T'sais, je suis puissant maintenant.

Un sourire étira ses lèvres fines, de fierté. Les exploits c'est bien joli de les faire, il est encore mieux de les raconter à des personnes familières.
Amaterasu.
Elle le retrouvait tel qu'elle l'avait laissé.
Son arrogance et ses mensonges faisait toujours partie intégrante du garçon.
L'odeur qu'il dégageait était pregniante, une odeur de poissons pourrits mélangés à celle des embruns et du sel.

Elle attrapa les mains qu'il lui tendait dans les siennes, ses mains étaient devenus caleuses et elle fût attristée qu'ils doivent ainsi déjà travailler.
Elle aurait aimé lui offrir une vie plus douce, mais elle avait déjà elle même tant de mal à survivre bien qu'elle fasse en sorte de conserver les apparences.
Elle avait un port de tête et une prestance qui lui permettait encore de faire savoir à tous sa noble naissance, mais ses revenus n'étaient plus ce qu'ils étaient, car il faut bien l'avouer, donner des cours rapportent bien moins que les larcins.


Tu sens aussi fort qu'un filet de pêche pourri abandonné sur la plage au soleil depuis 3 jours.

Elle relacha son emprise lorsque le tavernier deposa l'assiette et elle l'observa pendant qu'il dévorait son repas.

T'sais, je suis puissant maintenant.

Elle écarquilla les yeux devant tant d'arrogance et de fierté.
Il était vrai qu'il avait prit de la carrure son corps s'était transformé. Il quittait lentement l'enfance, pour rejoindre l'allule d'un homme adulte.
Ses épaules s'étaient élargies, les veines étaient à présent apparentes sur les minces biceps. Il avait grandit aussi. Certes il n'avait pas encore atteint la carrure de son oncle, mais il y tendait, surement un trait familial.

Elle ne dit rien et se leva après avoir déposé quelques kobans sur la table pour payer.


Viens,... jeune homme...et racontes moi tes exploits !

Elle se dirigea vers la sortie. Dehors malgré la fraicheur matinale, le soleil perçait le ciel de ses maigres rayons hivernaux.
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Kuan
Il renifla sous ses aisselles pour essayer de comprendre ce que sentait un filet de pêche pourri, mais haussa les épaules : ce n'était que son odeur et lui sentait l'homme. Il le disait assez souvent, elle aurait du le savoir pourtant.

Kuan, l'Artiste, ouvrit deux grands yeux d'étonnement en la voyant payer pour son repas. Il eut un petit rire et empocha les kobans d'une main leste. Depuis quand on payait les serviteurs ?

Il se leva d'un bond, et s'étira comme un chat bien repu, avant de la suivre.
Au passage, il donna une tape sur l'arrière de la nuque du type dont il avait déjà volé le saké. Une chance sur deux qu'il accuse son voisin, et provoque une émeute.
Le jeune claqua la porte de l'auberge derrière eux et un sourire mesquin étira ses lèvres en entendant le début d'une risque qui éclatait à l'intérieur de l'établissement.
Il faudrait qu'il retourne manger dans cet endroit sympathique.

Le vent glacial le fit frissonner. Se balader torse nu n'avait pas que du bon. Il détendit ses muscles pour retenir les frissons, et adressa un regard brillant à Amaterasu.


J'ai fais du bateau.

Voilà qui résumait tout. Le manque de cidine le rendait nerveux et encore plus prétentieux, si c'était possible. Les quelques kobans empruntés à Ama - oui, il comptait les rendre, incroyable, non ? - serviraient à acheter sa drogue.

La mer n'avait pas eu que du bon, mais pour un gosse élevé au Cloaque il n'était pas étonnant qu'il soit tombé dans ce genre de travers, même si jeune.


On avait un trésor ! Mais maintenant c'les poissons qui sont riches.
Amaterasu.
Amaterasu ne tint pas compte du manège du garçon, il n'y avait pas de raisons particulières pour qu'il change de comportement et son attitude générale l'avait toujours beaucoup amusée.
Elle avait depuis longtemps oublié l'idée de lui donner la moindre éducation ou une once de savoir vivre, celà aurait pu nuire à sa survie dans le cloaque. Et tant qu'elle celà ne la dérangeait pas, elle ne comprenait pas pourquoi celà dérangeait autant les autres.

Aussi elle ignora également le chahut lié au début de bagarre au sein de l'établissement et se dit simplement qu'il faudrait désormais qu'elle trouve un autre lieu où se poser. Finalement celà avait du bon, celà lui permettrait de découvrir de nouvelles têtes. Elle avait tendance à un peu trop se laisser aller à la douceur de vivre par ici, il serait temps qu'elle se secoue un peu.

Elle s'appuya au bras du jeune garçon, afin de marcher un peu à ses cotés.

J'ai fais du bateau.

Cette simple phrase eu l'effet d'un électrochoc sur elle et apparu alors dans sa mémoire le visage qu'elle avait eu tant de mal a effacer avec le temps.

Elle revoyait la scène comme si c'était hier.


- La mer a perte de vue, le soleil qui tapait plus fort que jamais, la chaleur et la soif qui lui assechait la peau et lui tiraillait les reins en une douleur infâme et cet homme qui lui demandait de garder espoir alors qu'ils se mourraient ensemble sur le rafiot, sans plus rien à manger et sans eau claire. Elle avait vu la mort de si près, ces jours là...

Le visage au long cheveux noirs attachés en une simple queue de cheval, au trait carré et franc, elle n'avait donc pas réussi à l'effacer.
Et le gamin maintenant qui commençait à tellement lui ressembler...


On avait un trésor ! Mais maintenant c'les poissons qui sont riches.

Elle fît un effort énorme pour continuer à sembler légère au bras du garçon.

Elle se retourna vers lui et afficha un maigre sourire assortie d'un clin d'oeil forcé.

Malin comme tu es, tu te referas vite une petite fortune...

Elle avait feint de paraitre enjouée, mais elle était plus attristée qu'autre chose par la situation.

Et si on allait plutôt te trouver un haori* bien chaud ?
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* veste qui se porte sur le kimono.
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