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[RP fermé - Dec] Intérieur, jour. Déboires du quotidien.

Emilla
[Alcôve et salon : l'ombre d'un petit caméléon]

Emilla est tétanisée sous son poids. Si elle pouvait entendre les silences de Jules, elle serait en sus horrifiée de ses pensées. Elle n'a que 14 ans la petite et comment expliquer à un courtisan blasé que la passion du corps est intimement mélé aux tourments du coeur, que leur étreintes ont toujours été sa manière d'illustrer son amour vibrant qu'elle ne peut se permettre de lui déclarer, indigne de ce genre de sentiments envers un homme qui n'a rien à faire de ce genre de complications dans sa vie.

Et soudain alors qu'elle tente maladroitement de s'expliquer, le dégout dans l'attitude remplace la violence dans le regard de Jules, le corps qui la coince dans les draps s'évade et les mots comme des lames viennent achever Emilla.

N'aie crainte, je ne t'approcherai jamais plus. Que Dieu me foudroie ici et maintenant si je dois être responsable de ta damnation. T'inquiète pas, ton "feu" s'éteindra bien un jour, je ne l'attise plus depuis deux mois. En attendant dors et mange, au lieu de gaspiller notre argent en produits de luxe. Je vais chasser.

La pâleur de la gamine se fait cireuse à ces mots. Elle n'aurait rien du dire. Elle a encore parlé de travers. Les mots ne lui ont jamais réussi et une fois encore ils lui sont fatals. Comment lui dire que le livre vient de la Rose, qu'elle l'a gardé en fuyant pour continuer à apprendre à lire, pour qu'il soit fier d'elle. Comment lui dire que ce feu là ne s'éteindra pas si facilement car il est attisé par son coeur qui lui est acquis. Elle est maladroite et se sent stupide. Le temps de réagir, il a disparu et son univers s'écroule. Dormir, manger, quel intérêt? Elle entend la porte du salon claquer en direction de la cuisine et telle un automate, elle se relève sans un son, et refait le lit avec soin. Machinalement, elle se charge de celui de Marceau même s'il a déjà tiré les draps. Sans réfléchir, les mains s'activent, l'esprit se mure, elle se lance dans un rangement studieux du salon : travailler pour oublier, pour ne pas se rendre compte que son univers vient d'imploser en vol parce qu'elle n'est qu'une gourde inculte, incapable de formuler convenablement ses pensées au point de dégouter l'homme qu'elle aime. Sans un bruit, l'ombre de la jouvencelle se déplace dans la pièce qui n'aura jamais été aussi bien rangée. Déjà au comptoir, elle reprend chaque bouteille pour la placer bien parallèlement à l'autre. Oublier, oublier, oublier...
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Desiree.
[Cuisines… Oulà, ça va un peu trop vite pour une blonde mal réveillée !]

Désirée hoche la tête, elle ponctue les assertions de la rousse. Elle aussi pensait la « petite » avec Jules, le soir. L’affection qui était censée les lier n’était plus un secret… sauf qu’apparemment, ce n’était plus la vérité non plus !

Oui, tu as raison.

Elle répondait au sujet des doubles journées que faisait Emilla.

Le Boudoir marche bien, on commence déjà à pouvoir rembourser. On va engager quelqu’un pour s’occuper du travail quotidien.

Comprendre faire les courses, le ménage, les repas. Tout ce que ne sait pas faire une catin entretenue depuis son plus jeune âge. Ou plutôt, tout ce qu’elle ne veut pas faire.

Elle se tait un instant, des éclats de voix étouffés leur parviennent à peine. Les tentures des alcôves font bien leur travail, et il est impossible de discerner aucun mot dans tout ça.
La blondine s’emmitoufle un peu mieux dans sa couverture et tend ses pieds vers le feu, une main se chauffant à son bol de tisane, dont elle boit quelques gorgées avant de reprendre :


On trouvera bien une rombière trop contente de gagner quelques écus de plus en travaillant pour un bor…

Mais la voilà qui s’interrompt, sciée par le retour du mâle de ces dames dans la pièce. Et surtout, par le retournement de situation qui s’effectue.

Un livre ? Un
livre ? Elle n’en revient pas.
Comment un objet si cher, si luxueux, si tellement hors d’atteinte que seules les plus nobles maisons et évêchés peuvent s’en offrir avait pu passer les portes d’un bordel ? Comment ?
La seule explication qui lui venait à l’esprit était…


La sale petite voleuse !

Traitresse, qui volait dans leurs maigres bourses pour s’offrir du luxe quand ils mangeaient du pain bis et de la soupe claire à chaque repas ! Traitresse qui lisait quand chacun se saignait pour lui offrir une meilleure vie ! Traitresse qui d’égale des cinq, venait de chuter plus bas que terre dans l’esprit blondin.

Oh, oui, Rouquine, on va engager une rombière ! Ca nous coutera bien moins cher qu’une trainée qui s’achète des livres !

L’enfançon est abandonné au centre de la table, calé dans les couvertures pour ne pas tomber, et la blondine en chemise bondit vers la salle, où du bruit attire son attention. Elle saisit le poignet de la gamine, et la toise, furieuse.

On t’a dit d’aller dormir ! Ne touche plus à rien dans cette maison, sale petite voleuse, et fait ce qu’on te dit ! Va dormir ! Soit en état de travailler ce soir et fais profil bas le temps qu’on statue sur ton misérable sort ! Garce !

Oui, vous n’aviez jamais vu une catin en colère, hein ? C’est que c’est rare. C’est le privilège de ceux qui exercent sans souteneur. Et c’est d’autant plus violent que la douleur de la trahison s’ajoute à la fatigue pour faire de la colère une véritable rage noire, sèche, implacable.
Le faible poignet est tiré, la petite serveuse fatigué envoyée vers l’alcôve la plus proche, poussée vers les portes ouvertes.


Ne bouge pas de là sans en avoir reçu l’ordre ! C’est clair ?!

Euh… normalement, c’est clair, oui, Désirée…
Mais que voulez vous… Quand on fuit pour protéger quelqu’un, et que ce quelqu’un vous trahit, comment vous sentiriez vous, vous ?

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© Victoria Frances et Andy Fairhurst, création Atelier des doigts d'Or.
Emilla
[Alcôve, retour à la case ... d'à coté]

Emilla n'a pas vu arriver Désirée et c'est stupéfaite qu'elle se fait admonester avant d'être rudement envoyée vers les alcôves. Elle voudrait crier, comprendre mais l'attaque soudaine de celle qu'elle a suivi pour protéger son enfant est la goutte de trop.

Le visage se fait impassible, les lèvres se serrent, la tête acquiesce et, sans un mot, Emilla se retire dans l'alcôve de Marceau, ne pouvant se résoudre à se murer dans un lieu gardant les flagrances de celui qui vient de finir de briser son coeur sans le savoir. Son corps se faufile par les pans de bois, les battants sont tirés et la petite va se blottir en boule sans un bruit à l'autre extrémité des lieux, posant son menton sur ses genoux repliés, le regard perdu et ruisselant de larmes silencieuses.

Elle avait toujours su qu'elle n'avait pas à espérer le bonheur, l'entracte était fini, la vie l'avait rattrapée. Elle trouverait un moyen de payer son du et elle partirait au plus vite. Au moins à vivre sans attaches, elle ne décevait personne et n'avait qu'à penser à la nourriture du jour. S'attacher n'était que souffrance, les illusions de la gamine utopique venaient de voler en éclat. Peut être qu'en vendant ce petit livre dont tout le monde faisait un drame, elle pourrait avoir plus vite de quoi rembourser?

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--Marceau


[Cuisines]


Visiblement sa proposition de veste était tombé aux oubliettes. De toute façon Marceau savait que quand Jules apparaissait lui était relégué au rang de sous homme. Et oui lui n'avait pas été soldat, lui n'avait pas connu la vrai vie et même s'il n'était pas un maigrichon, comparé à Jules il passait pour un gamin alors qu'il n'en était rien même s'il était plus jeune. Aussi il prit de l'eau mentholée et un petit bout de pain en priant pour attraper un lapin pour ce soir et même comble du luxe quelques champignons. Enfin ils verraient bien.

Il ne chercha même pas à comprendre ce que fabriquaient Jules et Emilla, c'était leur histoire et il ne s'en mêlait pas. Pour le moment il essayait de calmer les ardeurs de son estomac en grignotant très lentement son pain qu'il accompagnait de l'eau pour se réchauffer. Ils devraient peut être aider la gamine, seulement voilà Marceau et les taches ménagères ... il savait un peu la culture et la chasse à cause de son père mais le reste ... Rouquine lui proposa son aide, ah ba voilà un sujet des plus intéressant. Aussi il déglutit sa bouché avant de répondre à la jeune femme.


Pour le bois il aurait fallu Jules mais à nous deux on peut espérer trouver des choses à manger.

Les femmes parlent de prendre une aide. Le Marceau est mitigé, il aime pas qu'un inconnu vienne troubler leur petit monde et surtout il craint que la Rouge ne les retrouve. Seulement voilà Em est plus pale que jamais, elle va y laisser sa peau à faire double service, et il ne voit pas qui d'entre eux pourrait le faire également, car lui comme Désirée n'avait vécu que pour la prostitution de luxe en maison fermée, allez faire autre chose après.


Faites gaffe à qui vous embauchez, qu'on est pas un des sbires de la rouge sur le dos ou on est foutu.

Déjà le blond retourne à sa maigre gamelle quand Jules entre, machinalement il se tient près à obéir au chef. D'ailleurs celui ci lui parle de chasse et quand le blond voit la réaction de la blondine à l'annonce du livre ... il se demande s'il n'est pas préférable de fuir ? Sauf qu'Emilla avait dépensé leur argent bêtement pour un livre. Dans la tête que Marceau quelque chose ne s'emboitait pas. Em n'aurait pas dépensé de l'argent pour quelque chose d'aussi luxueux, ce n'était pas dans sa nature réservée, en plus malgré leur rentrée d'argent avait il seulement les moyens de s'en acheter un ? Il s'adressa aux deux pensionnaires restant dans la cuisine tout en finissant son pain.

Dites, vous pensez Emilla suffisamment folle pour acheter un livre ? Vous deux vous la connaissez mieux qui quiconque. Serait elle assez courageuse pour aller ne serait ce qu'au devant d'un vendeur pour nobliau ? Elle ne nous a pas volé, ce n'est pas possible.

On ira chasser et chercher du bois après avoir réglé cette histoire, comment voulez vous qu'elle se repose entre ce que tu a du lui dire et Blondie qui lui est tombé dessus ? Elle ne sera jamais en forme pour ce soir.


Le blond aimait bien la petite, ils étaient une famille et une famille ça se vole pas, ça se protège et ça se fait confiance. Et Marceau avait confiance en Em. Il se dirigea vers le salon pour rejoindre la furie, il se retourna pour voir si on lui suivait et il leur intima de le suivre.

Le.jules
[Cuisine : flou artistique].

La sale petite voleuse !

L'ancien soldat fronça les sourcils. Il n'avait pas du tout songé à ca, même s'il l'avait lancé à Emilla, tout à sa ranceur. D'où provenait une rareté comme un livre, il ne voulait même pas y penser, à dire vrai... C'etait pour lui un détail, au vu du reste... Sa damnation. Il était sa damnation.

Oh, oui, Rouquine, on va engager une rombière ! Ca nous coutera bien moins cher qu’une trainée qui s’achète des livres !

Adossé au mur, il grimaca au mot "trainée". Pourtant, il ne la regarda même pas sortir. Où était sa force ? N'était-il pas censé arrêter la blondine ? Lui intimer de se calmer ? La suivre pour voir si elle ferait du mal à Emilla ?

Pourtant il restait là. Immobile, avec un seul mot en tête. Damnation. Le pire sort possible, et elle le voyait comme l'instrument de... Levant des yeux vides sur Marceau qui doutait qu'Emilla fut voleuse, il réussit juste à articuler.


J'en doute aussi.

Alors d'ou venait le livre ? Oh, il s'en fichait... Il se fichait un peu de tout, là de suite. Il aurait du rester à la Rose Noire.... Marceau parla d'aller chasser et chercher du bois plus tard, et il hocha la tête, les yeux dans le vague.

comment voulez vous qu'elle se repose entre ce que tu a du lui dire et Blondie qui lui est tombé dessus ? Elle ne sera jamais en forme pour ce soir.

Le regard noir trouva celui de son collègue, et il ouvrit la bouche pour répondre... Ce que JE lui ai dit ? Mais il la referma et haussa juste les épaules. A quoi bon expliquer. Et la forme d'Emilla lui était bien égal, puisqu'à ses yeux il était l'instrument de sa perte. Et il s'etait cru son sauveur. Pauvre idiot qu'il était.

Le jeune homme sortit sans même que Jules ait remarqué son regard leur intimant de le suivre. Toujours adossé au mur comme si c'était la seule chose capable de le tenir debout, il resta là, la tête pleine de questions et de doutes, sans se préoccuper de qui etait encore aux cuisines, ou pas.

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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Rouquine
[Cuisines : Mais c'est quoi ce bordel ? ]

Oui, tu as raison.

Les paroles de Désirée la rassurent grandement, et elle lui sourit. Si les tâches ménagères ne font pas peur à la Rouquine au passé un peu plus champêtre que sa collègue, l'idée de les faire elle même en sacrifiant des heures de sommeil pour épauler Emilla ne l'enchante guère. Une catin aux traits tirés n'a jamais fait recette.

Faites gaffe à qui vous embauchez, qu'on est pas un des sbires de la rouge sur le dos ou on est foutu.

On l'embauchera tous ensemble.

Elle hoche la tête aux dires de Marceau, avec un sourire. Oui, ils devraient faire attention. Mais alors qu'elle s'apprête à se lever pour étendre le linge lavé par Emilla, la porte de la cuisine s'ouvre à la volée.

De l'entrée de Jules, c'est surtout son teint blême qu'elle remarque, la rousse. Elle fronce les sourcils à la mention d'un livre, décontenancée, mais avant même qu'elle ait le temps de se demander ce qui se passe, si c'est une bible prêtée qu'Emilla lit, si... que la blondine a réagi, et est arrivé à une conclusion bien plus rapide qu'elle. Peut-être parce que cette idée là ne peut pas lui venir au sujet d'Emilla.


La sale petite voleuse !

Le regard affolé de surprise et de choc, la jeune catin lève les deux mains en signe d'apaisement, comme si cela pouvait faire ralentir le temps, les évènements.. tout mettre sur pause, le temps qu'elle rassemble ses esprits. C'est compter sans le vif argent qui s'enflamme dans les yeux de Désirée.

Oh, oui, Rouquine, on va engager une rombière ! Ca nous coutera bien moins cher qu’une trainée qui s’achète des livres !

Vol... non... attend, Dési... !

Trop tard, la blonde est déjà sortie, et la pauvre rouquine regarde tour à tour un Jules absent et un Marceau dubitatif.

Dites, vous pensez Emilla suffisamment folle pour acheter un livre ? Vous deux vous la connaissez mieux qui quiconque...

La réponse de Jules, quoique laconique, la rassure, et elle s'empresse de la seconder.

Je ne la vois pas faire ça...Elle bosse dur, c'est pas pour... Non vraiment... Mais où a-t-elle trouvé un livre ? Jules ? C'est une bible ? Elle a pu l'emprunter ?

Aucune réponse. Elle cligne les yeux et se demande ce qui s'est passé entre eux pour que le soldat imperturbable ait l'air à ce point ébranlé. Marceau sort de la cuisine, l'enjoignant de le suivre. Elle se lève en hâte, inquiète pour Emilla, et passe devant Jules. Mais l'état figé du barbu l'arrête à la porte. Elle veut aller trouver Emilla, tenter de comprendre.. Mais elle entend déjà la blondine lui ordonner de rester au lit ; nul doute, même si Desirée n'est pas la maquerelle, que la timide Emilla obéira. Jules, lui, pourrait prendre la poudre d'escampette à tout moment.... Autant en savoir le plus possible tant qu'elle est seule avec lui. Faisant signe à Marceau qu'elle le rejoindra, la jeune fille observe Jules, sourcils froncés.

Jules...mais.. enfin, qu'est ce qui s'est passé ? On dirait que tu viens de voir la mort... Jules...?
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Marceau


[Cuisines puis salon]


Le blond allait quitter les cuisines quand une boule emmitouflée dans des couvertures se mit à gesticuler. Il attrapa l'enfant pour laisser Jules parler avec Rouquine. Elle allait bien apprendre ce qui se passait pour que tout le monde crève cet abcès. Lui irait voir Blondie et Em. Il tenait l'enfant contre lui, comme si c'était le sien, faisant attention de bien tenir la tête. Qu'est ce qu'il aimait les enfants, mais pas question d'en avoir tant qu'il ne serait pas libre et n'aurait pas d'argent pour leur permettre de vivre décemment.


Désirée, arrête, je t'apporte Arthur. Em n'aurait pas gaspillé notre argent. Je vais lui parler.
Rouquine et Jules sont dans la cuisine, il faudrait les laisser un peu seul je pense.
Après on verra bien.


Ni une ni deux il remit l'enfant à sa mère, déjà heureux d'être en vie à l'heure actuelle, Marceau hein pas l'enfant. Il ouvrit les panneaux de l'alcôve et se glissa sur le lit. Les tentures et les panneaux se retrouvèrent fermées et Marceau chercha Em du regard. Il s'approcha et lui ouvrit les bras comme un grand frère aurait pu le faire.

Le.jules
[Cuisines : marasme]

Jules...mais.. enfin, qu'est ce qui s'est passé ? On dirait que tu viens de voir la mort... Jules...?

A force de répéter son prénom, la voix le tira -à peine- de son état catatonique, et il finit par baisser les yeux sur ceux, toujours aussi gentils et toujours aussi bleus, de la Rouquine. Encore une fois il se demanda à quoi bon expliquer. Il ferait mieux de partir, il n'aurait jamais du les suivre, puisqu'en voulant aider il empirait les choses. Mais un retour à la Rose Noire n'était plus envisageable, un retour à la vie de soldat non plus.... Lentement il se sentit glisser à même le mur, jusqu'à se retrouver accroupi. Du coin de l'oeil il vit la jeune rousse descendre en même temps que lui. Elle n'allait pas abandonner sans une réponse.

Je voulais juste l'épargner.

Lui épargner l'approche des hommes, lui épargner de se sentir trop seule quand Rouquine était partie, lui épargner de le croire amoureux d'elle quand la rouge lui avait ordonné de la déniaiser, lui épargner un dépucelage sans douceur, lui épargner de tomber grosse d'un courtisan... Et résultat ? Il déglutit, regardant ses mains.

Elle a dit que je suis sa damnation.
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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Emilla
[Alcôve : chagrin d'ado]

Emilla restait en boule dans un coin de l'alcôve sombre quand Marceau entra. D'instinct, elle se renferma sur elle, serrant ses bras autour de ses jambes en signe de protection et essuyant ses yeux sur les jupons de ses genoux pour ne pas montrer sa faiblesse.Elle devait réapprendre à se murer derrière une barricade d'indifférence pour ne plus souffrir. Comme ça au moins elle ne ferait plus de mal à personne. Rester calme et sans sentiments, c'était la meilleure chose à faire.

Seulement, il fallait que Marceau la regarde avec cet air conciliant et lui tende les bras, signe d'un refuge amical. et ce genre d'attitude pour une adolescente aux hormones en chamade qui s'enflamme ou pleure à la première occasion, surtout en plein premier chagrin d'amour, c'est vil et traitre. La jouvencelle fut prise d'un long sanglot et plongea dans les bras du Blond en laissant échapper des mots presque incompréhensibles entre deux sanglots.

Il ne m'ai... snif... me pas.

Et c'était reparti pour un déluge de larmes de gamine bouleversée, sanglots lourds secouant le corps d'Emilla. Sortant un petit livre de ses jupons, elle le tendit maladroitement à Marceau.

Il vient de la Rose Noire. J'y apprenais à lire. Qu'on le vende, et je payerai le reste en travaillant plus pour partir dès que j'aurai remboursé ma part. Visiblement, j'ai pas ma place ici, je ne cause que des tourments.
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--Marceau


[Alcôve : Joue au grand frère]

Et il la prend contre lui, la laisse pleurer tout son soul. Elle en a besoin. Il lui caresse les cheveux, bizarrement cette caresse donné principalement aux animaux rassure souvent les jeunes et les enfants. Allez savoir pourquoi, ça fonction et c'est le principal. Il dépose un baiser dans la chevelure auburn tentant d'apaiser Em et de comprendre ce qu'il se passe. C'est pas facile de traduire sous les sanglots mais visiblement elle lui avoue qu'il ne l'aime pas. Heu lui ba non, enfin si comme une soeur mais pas comme, oui mais Marceau réagit elle ne parle pas de toi mais de Jules. Donc ça percute dans la tête du blondinet.

Em, pourquoi Jules ne t'aimerait-il pas ? Explique moi ce qu'il se passe ? Et calmement, sinon je ne vais rien comprendre.

En attendant il se trouvait trempé de ses larmes avec un livre dans la main. Oui il venait de la Rose il le connaissait. Bon sang toute cette histoire pour ça alors qu'ils auraient pu aller chercher des racines et avoir le ventre plein plusieurs jours. Décidément la vie n'était pas bien faite des fois. L’excursion en forêt serait limitée.

Em le livre oublie le ce n'est qu'un détail, Blondie va se calmer c'est la faim qui agace la princesse. Oublie, on est tous fatigués et sur les nerfs. Alors Jules.

Emilla
[Alcôve : l'innocence à l'once de la réalité]


Emilla se fiche bien du livre. Elle n'a pas songé un instant à sa valeur pécunière. Tout ce qu'elle voulait c'était lire, écrire, compter. Pour aider les autres et que Jules soit fier. Pauvre petite folle...

Jules ne veut plus qu'on s'aime... Je devrais juste rester couchée contre lui mais je n'y arrive pas : je ne peux pas rester comme ça contre lui alors que je voudrais me fondre en lui encore et encore. Lui montrer à quel point il compte pour moi. Mais depuis notre départ de la Rose, il ne veut plus me toucher. Il dit que c'est pour être "respectable"... Serveuse au Boudoir et respectable, tssss...

Emilla s'essuie les yeux, cherchant dans la colère un moyen d'oublier son coeur en miettes, mais l'illusion ne dure que quelques secondes et les larmes reprennent le dessus.

Je ne suis pas assez bien, je le dégoute, je ne vaux rien. Je vais rembourser et m'en aller pour ne plus lui imposer ma présence. Il veut me protéger, je le sais mais je ne suis pas ce qu'il attend de moi, une simple amie. Je n'y arrive pas. Je l'aime trop et pas comme il veut. Il me trouve sale, perverse, impure de le désirer au point de le fuir pour tenir son désir de ne plus faire de.. choses. Je suis une idiote, une imbécile, une parfaite abrutie.

Et nous revoilà partis pour une nouvelle avalanche de larmes. Pauvre Marceau, lui qui est habitué à faire fondre les femmes de plaisir entre ses bras, là il a droit à une fontaine de larmes...
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Desiree.
Elle se retrouve avec son fils dans les bras. L'enfant dormait. Comme souvent, d'ailleurs. Elle ne sut que faire.
Elle l'avait déposé pour l'éloigner de sa fureur, et voilà que Marceau l'utilisait comme arme de défense passive en le lui fourrant entre les bras.

Rouquine et Jules étaient restés à la cuisine. Marceau prenait parti contre elle en la renvoyant se calmer comme une vulgaire femme de chambre ayant ses humeurs.

Finalement, rien n'avait vraiment changé. Elle était toujours la même. Seule. A tout jamais.

L'enfant au creux des bras, elle se blottit dans un fauteuil du salon glacial. Qu'allait-elle faire ?
Fuir à nouveau, essayer de retrouver le père de l'enfançon avant que les sbires de leur ancienne maquerelle ne lui mettent la main dessus ? Se terrer ici ? Il n'en était plus vraiment question. Enfin...

Se levant à nouveau, elle se rendit à la cuisine. Jules était tellement bouleversé quelques intants plus tôt, elle le réalisait seulement maintenant, maintenant que la colère laissait place à un raisonnement froid et distant.


Elle a dit que je suis sa damnation.

Elle n'avait rien saisit du reste de l'échange, trop occupée à être prostrée dans son fauteuil. Son esprit pourtant ne fit qu'un tour.

Cette petite grue est amoureuse de toi, et elle n'entend rien à l'amour.

Et la catin se sentait bien placée pour en causer, de l'amour ? Oui. Absolument. L'amour, c'est dans la tête, pas dans le corps. Dans l'âme, pas dans l'étreinte. Ou du moins essayait-elle de s'en convaincre elle aussi, et elle y arrivait fort bien. Elle n'avait désiré le géant de la Pourpre que lorsqu'il avait gagné les clés de son esprit. Elle ne l'avait désiré que lorsqu'il avait été présent près d'elle. Elle ne l'avait pas vu depuis des semaines, elle ne le reverrait probablement pas avant des mois, si jamais elle le revoyait un jour. Mais son âme était habitée de lui.

Qui est la plus grue des deux, la catin blonde, ou la gamine auburn, moi je vous le demande ?!

Toujours était-il qu'elle l'avait dans la tête, pas dans la peau, le père de son enfant. La faute à son métier sûrement. Et donc fin du raisonnement blond (dans tous les sens du terme oui):


Nous n'avons qu'à la mettre au travail, si elle veut se damner tous les soirs avec des hommes, elle fera vite la différence entre l'amour et son corps.

Et vlan !
La colère ne disparaît pas si facilement. Et puis chassez le naturel, toussa toussa ...

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© Victoria Frances et Andy Fairhurst, création Atelier des doigts d'Or.
--Marceau


[Alcôve : Ah l'amourrrrrrrrr]

Bon la c'est définitif il est trempé mais c'est pour la bonne cause. Pauvre gamine qui ne comprend pas ce que fait Jules et qui ne comprends pas ce qui se passe dans sa tête. Et lui allait devoir lui expliquer, lui le courtisan, lui qu'on avait vendu pour avoir une bouche e moins à nourrir ce qu'était l'amour. Ba l'inverse de ce qu'il vit quoi, l'amour il ne connait pas, le désir oui mais l'amour non. Marceau attrape la gamine par les épaule pour qu'elle le regarde bien droit dans les yeux. Elle devait comprendre ce qu'il allait lui dire. Elle devait bien enregistrer pour que cette histoire ne leur nuise pas à tous.

Em, la Rouge vous a fait un cadeau empoisonné. Elle savait que tu accepterais car elle connait les femmes et elle a vu ton amour pour Jules. Quand à lui, elle le savait assez doux pour te soumettre au désir et il s'est laisser prendre par ses sentiments. Et oui ma petite il t'aime sinon il te prendrait comme une vulgaire fille de cour pour assouvir son désir pour toi et se moquerait de ton avenir.

Met toi à sa place. Tu peux encore te marier Em, tu peux devenir une femme d'artisan, un homme qui prendra soin de toi mais pour cela il faut que tu reste pure, un artisan comprendra qu'on t'a enlevé ta virginité mais jamais il n'acceptera une femme avec un enfant surtout celui d'un courtisan. Jules te protège de la vie que mène Blondie. Maintenant tu l'aimes ça j'en doute pas mais ce que tu ressens dans ton corps n'est que du désir. Nous le ressentons tous ici ou pas ... pour certains clients. Moi j'ai une blondinette qui me retourne les sens et que j'ai envie d'attraper dans tous les coins du boudoir mais je ne l'aime pas. Il faut faire la différence entre les deux ma belle. Et Jules parce qu'il t'aime te force à le faire et essaye de te l'expliquer.


Il était un peu cru le Marceau ba oui mais bon Em travaille dans un bordel pas dans une boulangerie aussi. Il hésita avant de reprendre la parole, il ne savait pas s'il devait le faire ou pas. Il y avait une solution pour eux, mais il n'était pas sur que Jules apprécie qu'il le dise à Emilla, sauf que la petite était rongée par ses envies et qu'elle n'avait aucune solution. Le risque était qu'elle parte et qu'elle se trouve ramassé par une maquerelle pas aussi compréhensive qu'ils pouvaient l'être, ni même la Rouge. Il poussa un grand soupire. Quand faut y aller faut y aller.

Em, il y a une solution pour retrouver Jules, mais elle est pas rose, elle pourrait bousiller ta vie ou l'espoir d'avoir une autre vie que la notre. Si tu deviens catin, il n'y aura plus d'obstacle entre vous. Ton corps sera satisfait et ton désir sera assouvis, tu ne sera plus "pure" aux yeux de Jules et avec le temps et une bonne dose de manœuvre tu le récupéreras. Seulement voilà pour le garder, tu devras te vendre. C'est la seule solution.

Emilla
[Alcôve : la perversion du monde]

Mains du courtisan sur ses épaules, yeux troublé par des larmes silencieuses, Emilla écoute les explications de Marceau. Le cadeau empoisonné de la Rouge, elle ne s'en est que trop rendu compte. Ce manque de lui, ce besoin de se blottir dans ses bras, d'entendre sa voix douce comme du velours qui s'est fait réservée et désormais dure. Tout ça est terminé. Elle a du mal à croire les paroles du Blond. Oui Jules ne se moque pas de son avenir mais il tient surtout à éviter les soucis d'une fille mère sur le dos. Et se Marier... Emilla retient un rire amer à entendre ces mots. Comme si elle espérait se marier, elle, la souillon des rues devenue employée d'un bordel. C'est sur que c'est fort présentable dans une respectable famille d'artisan. Elle n'est même plus vierge. Cependant Emilla écoute soigneusement les propos de Marceau. Ils éprouvent du plaisir avec leurs clients? Ces gens qui entrent et sortent dans le seul but d'user de leur corps pour leur seul contentement? Emilla ne peut s'imaginer éprouver quoique ce soit pour ces gens. Faire la différence entre ce qu'elle éprouve pour Jules et pour ces hommes qui passent, elle n'a aucun mal : s'ils ne lui font plus une peur viscérale, l'idée de leurs mains sur son corps la fait frémir.

Em, il y a une solution pour retrouver Jules, mais elle est pas rose, elle pourrait bousiller ta vie ou l'espoir d'avoir une autre vie que la notre. Si tu deviens catin, il n'y aura plus d'obstacle entre vous. Ton corps sera satisfait et ton désir sera assouvis, tu ne sera plus "pure" aux yeux de Jules et avec le temps et une bonne dose de manœuvre tu le récupéreras. Seulement voilà pour le garder, tu devras te vendre. C'est la seule solution.

Emilla se fige sur la réalité de ce que Marceau lui énonce sans ambages. Se donner à ces hommes, ce serait la seule solution pour que Jules puisse vouloir à nouveau d'elle. Son visage blêmit et elle reste sans voix un long moment. Devenir une catin, laisser son corps à la porter des clients, se laisser emporter par la luxure des lieux. Aucun désir ne nait de cette idée, aucun émoi, aucune envie, aucune réaction physique autre que ses cuisses qui se serrent instinctivement sous ses jupons. Le seul moyen pour que Jules l'aime serait de se donner à d'autres. Emilla ne comprend pas. Elle ne comprend plus. Son univers part en vrille et petit à petit, le caméléon se referme sur elle même érigeant des barricades plus solides que jamais pour ne pas s'effondrer. Son visage diaphane se fait sans expression, ses larmes se tarissent et sa voix se fait atone et résignée.

Je ferai de toute façon ce qu'il faut pour payer ma dette. Au point où j'en suis... Je fais horreur à Jules.
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--Marceau


[Alcôve : C'est terrible les amours de jeunesse]

Marceau se demandait comment il pourrait se sortir de ce guêpier. Finalement vouloir aider une gamine n'est pas chose aisée. C'est même très dur au contraire, chaque fois qu'il lui dit quelque chose elle lui sort une connerie plus grosse qu'elle. Finalement ne pas avoir d'enfant c'est peur être mieux, au moins on est tranquille. Bon il faut trouver les bonnes paroles.


Em. Tu travailles assez pour payer ta part, on a même parlé de prendre une aide de jour pour te soulager un peu. Ca n'a rien à voir avec ça. Les temps sont durs pour nous tous.


Se rendait elle compte de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle disait ? Surement pas. Que savait elle de la vie de catin après tout. Rien. Il devait la prévenir. Il ne pouvait pas la laisser choisir sans qu'elle sache où elle allait.


Tu sais Em. Tu pourras nous quitter un jour, trouver un vrai travail, et alors là tu pourras avoir une famille. Pense y. Ne plus être vierge n'est pas forcément un frein, certains hommes l'accepte mais des enfants et un passé de catin ... ça ... tu finiras ici, comme nous autres. Tu ne fais pas horreur à Jules, il ne comprends pas ce que tu ressens. Il ne comprends pas que tu préfères vivre comme une femme de mauvaise vie avec lui plutôt qu'avec un honnête homme.


Il soupira. Dieu que c'était dur.


Mets toi à sa place. Avec le départ de la Rose, si ça s'était fait juste avant la demande de la Rouge tu serais encore vierge. En gros là il devait te préparer à devenir catin, tu n'avais que cette vie là. Là tu en a une autre alors comme il t'a volé ta virginité, il ne veut pas risquer de te voler ton avenir. C'est peut être ridicule pour toi mais pas pour lui. Ne te moque pas de ses sentiments. Il faut que vous parliez calmement, sans vous engueuler, exposer tout pour crever cet abcès entre vous.

Par contre si tu deviens catin ma petite, ça veut dire que tu dois accepter tout ce que le client demande, ils ne seront pas tous comme Jules, loin de là. Te sens tu capable d'ouvrir les cuisses voir plus pour des inconnus ? De les laisser te tripoter, te faire ce qu'ils veulent de toi ?


Oui il essayait de lui faire peur. Il devait lui montrer le côté le noir qu'elle ne tombe pas des nues quand elle aurait un homme qui forcerait son fondement. Aussi doux qu'il puisse être quand on est bloquée ça ne marche pas. Ils ne peuvent pas se permettre d'avoir des clients mécontents.

En plus tu veux rembourser, tu veux nous aider, alors si tu ne t'engage pas de plein gré, les clients repartiront mécontents et ça on peut pas se le permettre. Si tu t'engage dans cette voie, tu dois le faire en te donnant pleinement. Sinon tu ne nous aideras pas au contraire. Tu comprends ? Parles moi Em, dis moi ce que tu penses, je ne te jugerais pas.

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