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[RP Fermé-Janvier 1460] Journée des pensionnaires.

Desiree.
[Salon du boudoir… un lardon pendu au sein, ça fait bien pour les présentations !]

Corset serré, elle soupire enfin. Elle est presque présentable quand Rouquine arrive.
Elle n’a pas remarqué Emilla. Pas vraiment. La « petite » se fais si petite justement, si invisible que la blondine fatiguée l’a un peu perdue de vue. Elle voit bien que le travail est fait, que les draps sont lavés, les placards emplis, les clients servis.
Mais elle passe tant de temps à essayer de se reposer, et à profiter de son fils quand celui-ci s’éveille, qu’elle ne voit plus vraiment le reste du monde. Ces dernières semaines ont passé à la vitesse du vent, dans un brouillard rythmé de clients et de sommeil tronqué.

Rencontrer la jeune dame de Jules est le premier événement marquant depuis l’ouverture du Boudoir. Elle compte bien en profiter.
D’autant que le Jules a l’air si anxieux quand les coups retentissent qu’elle a vraiment envie de découvrir qui peut ainsi lui tourner les sangs.

La porte s’ouvre, la blondine croise discrètement les doigts dans son dos. Et rougit quand la dame s’adresse à elle. Elle aurait tant voulu lui être présentée autrement qu’avec l’enfançon au sein.
Il est rare de la voir ainsi, la blondine. En public tout du moins, c’est inédit.


Ma Demoiselle. Je suis ravie de votre venue. Oui, il s’agit de mon fils Artur qui est là.

La main libre caressa le fin duvet sur le crâne du nourrisson, alors que déjà Rouquine appelait Emilla.
Elle observa la jeune fille du coin de l’œil, la trouvant dramatiquement maigre. Depuis combien de temps avait elle oublié de la regarder ?

Elle glissa un regard vers Rouquine. Il leur faudrait en parler.
Elle inclina la tête et sourit alors que Jules entrainait sa cliente si particulière vers les fauteuils. Coup d’œil vers Rouquine, et murmure :


Tu crois qu’on doit les laisser ou les suivre ?

Pour elle, il fallait les laisser, cela semblait évident. Mais le manque de sommeil pouvait fausser son jugement elle le savait, aussi se reposa-t-elle sur la flamboyante pour en décider.
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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Sarah_elisabeth
Regard qui l'observe, la jauge. Emilla le sent qui court sur elle et se dit qu'Eloane ne doit pas vraiment se poser de questions sur cette pâle servante sans saveur et sans ces rondeurs dont Jules est si friand.

Bonjour Emilla. Vous avez un ami pour qui vous comptez beaucoup.

Il lui faut répondre, mais que dire? Elle doit éviter à tout prix de laisser filtrer l'ironie et l'aigreur de la situation pour le bien du Boudoir. Elle doit être sage, transparente. Elle se l'est jurée, au point d'en devenir physiquement transparente, avec son corps si menu et ses paroles si rares. Elle ne sera plus un problème. De toute façon, ils sont là à cause d'elle, IL est là à cause d'elle, il lui a bien dit. Tout est de sa faute. Alors elle se tait, elle accepte et elle gène le moins possible.

Jules sait ce qu'il y a à faire avec les femmes.

Propos sibyllin, interprétable de tant de manières, transparents et neutres comme l'image qu'elle renvoie. Les yeux restent baissés discrets car ils sont les dernières traces de la fille d'avant, ces gouffres émeraudes qui se ternissent plus lentement que le reste. Mais très peu de gens encore les croisent. Elle sent bien que Desiree l'observe un peu, mais elle se fait lisse, sachant que les préoccupations de la jeune mère la détournera vite de son cas.

Emilla ne peut retenir un léger sourire amer en entendant Jules s'empresser de l'éloigner. Oh, oui, que la petite file vite au loin quand sa chaleureuse mécène est présente. Elle dérange donc qu'elle sorte au plus tôt du paysage. Emilla acquiesce en silence et retourne au comptoir. Gestes machinaux, économes. Il n'y a pas de clients pour la regarder donc les poses délicates, l'allure de poupée de porcelaine qu'elle entretient le soir, elle ne la "joue" pas pour le moment. La femme est de toute façon trop occupée à dévorer Jules du regard.

Bière de Flandres fraiche, jurançon blanc de blanc au bouquet fin et aromatique. Le plateau est prêt en quelques minutes et Emilla se dirige vers les fauteuils où ils se sont installés. Elle vient le faire glisser sur une des petites tables et dépose les verres et une coupelle de fruits et baies d'hiver, pates de fruits et macarons. Service impeccable et discret, Emilla se redresse et espère que tout est bon, pour pouvoir fuir au plus vite dans une alcove, dormir et oublier. Déjà la fée verte étant ses ailes sur elle, troublant son regard, ralentissant ses gestes. Elle n'a pas de mal la malicieuse, elle diffuse dans un estomac vide et Emilla n'a pas songé à prendre un peu de pain pour ralentir le processus d'abandon. Qu'on la libère vite, qu'elle puisse partir oublier entre les draps....

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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial head translator - Imperial Marshal of Arms
Blythe.
Bonjour Emilla. Vous avez un ami pour qui vous comptez beaucoup.

Rouquine sourit à Jules, reconnaissante. Vrai qu'il a accepté de veiller sur Emilla à sa place, quand elle est partie. Il a appris à lire à sa soeur, il est venu la trouver quand la Rouge lui a donné cet ordre... Depuis que la froideur s'est installée entre eux, il n'en parait plus rien, mais la cliente ne le sait pas, cela. La rousse regarde sa soeur, espérant que d'avoir la mémoire ainsi raffraichie lui rendra un semblant de sourire. Enfin, en être amourachée ne peut pas lui avoir à ce point brouillé l'esprit... si ?

Jules sait ce qu'il y a à faire avec les femmes

Blanche de choc, puis rose de confusion, elle manque de porter la main à sa bouche et se retient juste à temps. Mais qu'est-ce qui lui prend ? Rappeler ainsi à la cliente qu'elle n'est qu'une parmi d'autres, est-elle inconsciente ? Insinuer que tout ce qu'il fait n'est que calcul, même pour elle... est-elle si ingrate ? Que va penser Eloanne de Jules à présent.. et par extension, du Boudoir ? Le regard bleu roy, incrédule, passe d'Emilla à Jules. Son teint est un peu plus blanc et ses yeux visiblement peinés. Ah, si elle voulait le blesser elle a réussi. Emilla est déjà partie servir les verres, Jules a propose de s'asseoir, Desirée chuchote à son oreille... et elle, la rousse, elle regarde la cliente et jules, et se demande comment elle va réparer ça...

Faisons ce que Jules dit.. s'il veut etre seul il le fera comprendre.chuchote-t-elle en retour.

Elle prend alors un siège, lisse ses jupes, et s'adresse d'une voix gênée à la cliente alors qu'Emilla revient avec les verres.


Pardonnez ma soeur, damoiselle, elle ne se sent pas très bien aujourd'hui. Oui, Jules nous a enormément aidées, et a longtemps veillé sur Emilla sans rien demander en retour. C'est un homme droit et bon, et nous lui en sommes infiniment reconnaissantes..

Regard appuyé sur Jules, et la rouquine secoue à peine la tête, lançant un regard décu et un peu amer à la jeune fille qu'elle traite comme son sang. C'est la premiere fois qu'Emilla lui fait honte.
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Eloanne
"Jules sait ce qu'il y a à faire avec les femmes."

Encore heureux pour lui, mais... Pourquoi cette réponse ? Léger haussement de sourcil, accompagné d’un silence en retour, étonnée pour le moins par la répartie de la jeunette. Ce n’est pas en « sachant y faire avec les femmes » qu’il a sauvé la gamine d’un métier peu, voir pas enviable. Etre catin, ce ne doit quand même pas être un rêve d’enfant ! Même si Eloanne est à l’abri du besoin, elle n’imagine pas qu’on puisse vraiment, sans contrainte ou obligation, vouloir vendre son corps chaque soir, au premier venu... et aux suivants !
Oui, étrange réponse, en fait, on y décèle presque du mépris, au moins un manque de reconnaissance, même sans être proches, on peut légitimement s’attendre à plus d’enthousiasme envers Jules.

La gamine revient, portant un plateau avec les verres demandés et quelques douceurs, et s’éclipse aussi rapidement, sans un mot de plus.
C’est alors que Rouquine, qui les a rejoints avec Désirée, confirme à sa manière le ressenti de la jeune noble en s’excusant pour sa sœur.

Espérant comprendre ce qu’on lui cache, elle suit le regard de la rousse sur Jules, pour le découvrir blême. Ce n’est finalement sans doute pas le meilleur des moments pour se laisser aller à la curiosité. Comme il avait su lui parler de son projet, il s’ouvrira à elle s’il en ressent le besoin et l’envie. Alors elle lui sourit, encore. Comme si un sourire pouvait tout apaiser...


Pardonnez ma soeur, damoiselle, elle ne se sent pas très bien aujourd'hui. Oui, Jules nous a enormément aidées, et a longtemps veillé sur Emilla sans rien demander en retour. C'est un homme droit et bon, et nous lui en sommes infiniment reconnaissantes..

Les non-dits doivent être d’importance, plus qu’elle ne l’a soupçonné tout d’abord, pour qu’elle rappelle encore en rosissant, les qualités humaines qu’Eloanne a déjà deviné chez Jules.
C’est peut-être même bien ce qui fait de lui, non pas le courtisan auprès de qui elle vient chercher le plaisir dans une étreinte passagère, mais l’homme qui a su, à Tours...
Qui a su quoi ? La séduire, la toucher ? Lui faire tourner les sangs ? La tête, au point qu’elle pense souvent –trop ?- à leurs jeux ? Lui ouvrir la voie de plaisirs qu’elle n’imaginait pas si bons ? Qu'elle se languit du prochain cours ? Est-ce possible que le sourire grandisse encore à ces quelques pensées ? On dirait bien que oui à la voir.

A son tour de sentir la chaleur répandre une teinte rosée sur ses joues, quand elle se rend compte qu’elle laisse le silence alourdir l’atmosphère dans la pièce. Et dans l’espoir de dissiper un minimum la gêne, autant que pour dissimuler son trouble, elle répond, enfin.


Vous n’avez nul besoin de vous excuser... « à sa place », termine la phrase mais Eloanne ne le dit pas. Elle préfère continuer sur la suite. J’ai cru déjà comprendre que Jules est un homme prêt à faire beaucoup pour les siens. Et je ne doute pas qu’il agisse sans attendre de retour, en écoutant son cœur.

Et cette fois, après avoir regardé tour à tour, la rousse et la blonde, elle se tourne complètement vers le principal concerné, celui surtout pour qui elle se trouve là, et termine avec malice en plongeant les deux perles noires droit dans les siennes.

Cependant, je reconnais Rouquine, que votre jeune sœur a raison, Jules est très doué avec les femmes !

Sans détourner la tête, uniquement attentive à la réaction qu’il aura, elle se mordille la lèvre, en jouant avec le verre dont elle n’a pas bu une goutte finalement.
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Jules.
Jules sait ce qu'il y a à faire avec les femmes.

Blême, bien sûr qu'il l'était. Comment comprendre ces mots autrement que comme une attaque ? On disait à Emilla qu'elle comptait pour lui, et elle parlait de manipuler les femmes.. Mâchoires serrées, un goût amer en bouche, il refusait de regarder Emilla. Quel idiot il avait été, de la croire pure et douce. S'il savait si bien "ce qu'il y a à faire avec les femmes", comme elle disait, il lui aurait menti, tiens, comme la Rouge le voulait... La voix de la rousse attira son attention.

...C'est un homme droit et bon, et nous lui en sommes infiniment reconnaissantes..

Le regard bleu roy fixé sur lui, il hocha à peine la tête. Elle avait beau dire "nous", lui entendait bien qu'elle seule lui était reconnaissante, et la gêne qu'elle éprouvait pansait un peu son amertume. N'était-ce pas pour ces yeux chaleureux et inquiets qu'il avait accepté de protéger Emilla, au tout début ? Qui eut pu savoir qu'Emilla le verrait autrement que comme un grand frère, et que la Rouge se servirait de la situation ? Il tenta un sourire triste à la jeune catin. S'il regrettait de s'être mis dans cette situation, il n'arrivait pas à lui en vouloir.

Le silence s'alourdissait, et il posa des yeux inquiets sur son invitée. Qu'allait elle penser de tout cela ? Elle croyait venir voir la "famille" dont il lui avait parlé, et elle trouvait... ca. De quoi regretter son cadeau... Mais déjà, elle répondait. Soulagé, Jules trouva une main d'Eloanne et y posa la sienne, la pressant doucement pour la remercier de ses dires."Prêt à faire beaucoup pour les siens"... oui mais qui étaient les siens, à présent ?


Cependant, je reconnais Rouquine, que votre jeune sœur a raison, Jules est très doué avec les femmes !

Elle parlait à Rouquine, mais c'etait à lui qu'elle s'adressait, et ce qui avait sonné comme une insulte dans la bouche d'Emilla redevint un compliment dans la sienne. Du pouce, il caressa le dos de la main qu'il tenait toujours. L'envie de mordiller lui même cette lèvre inférieure le prit soudain, envoyant valser colère et gêne aux oubliettes.

Oui, bon, assez parlé de mes qualités, gronda-t-il doucement pour cacher qu'il était content du soutien des deux femmes. Et levant son verre... A Damoiselle Eloanne, et au cadeau qu'elle nous a fait à tous.

La bière fut avalée d'un trait, puis s'essuyant la barbe d'un revers de manche il observa les trois femmes. Désirée semblait vouloir être ailleurs, peut etre à cause de l'enfançon. Rouquine le fixait toujours, un sourire de circonstance aux lèvres mais les yeux visiblement troublés par l'incident précédent. Et Eloanne.. lui jetait un regard tel qu'il était impossible de ne pas revoir des images de Tours et de...

Voulez vous voir le reste de la maison ?
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Sarah_elisabeth
Voulez vous voir le reste de la maison ?

Les mots prononcés sont suffisants pour éloigner la discussion d'elle et Emilla en profite pour se reculer discrètement et se retirer du champ de vision des protagonistes. Elle avait voulu se montrer discrète mais visiblement elle avait encore commis un écart qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Elle ferait mieux de se taire définitivement et de limiter ses discussions à quelques onomatopées pour ne pas se conduire encore comme la dernière des idiotes. Elle n'arrivait même pas à comprendre ce qu'on lui reprocher cette fois ci.

Fuir la situation, se terrer loin de tout. Elle avait fini de préparer les lieux pour le soir, et pouvait donc se retirer dès maintenant. C'est donc d'une démarche discrète qu'elle se faufila dans l'alcôve opposée à celle où Jules avait passé la nuit, et dans la pénombre retira ses chausses. C'est seulement au moment de s'allonger qu'elle réalisa son erreur. Bien sûr, Marceau n'était pas paru au salon car il dormait encore. Elle avait songé bêtement qu'il était en forêt comme il aimait s'y promener souvent. La gamine se figea un moment et plissa les yeux pour trouver une solution. Elle ne se sentait pas le courage de ressortir affronter les regards sombres des autres. Alors se roulant en boule dans un coin du lit pour ne pas réveiller Marceau, elle s'installa comme elle put, et ferma les yeux, attendant que la petite fée qui diffusait dans ses veines vienne l'entrainer sur les chemins de Morphée pour oublier ses erreurs, toutes ses erreurs, enfin...
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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial head translator - Imperial Marshal of Arms
--Marceau


[Dans l'alcôve de gauche]

Le Marceau, il dort, il est bien, il rêve. Il ronronnerait presque. Il est bien au chaud dans ses draps loin de ce qui se passe au salon. Il s'en moque bien d'ailleurs. Tout est beau, il imagine Vanidelle dans ses bras s’abandonnant de plus en plus, Selenn prise dans des coins improbables, et tout un tas de clientes dans des situations différentes. Il ne déteste pas son métier le blond même s'il n'a pas envie de faire ça toute sa vie.

Alors oui il rêve le blond quand il sent une présence, c'est inconscient mais son corps réagit. Il se glisse instinctivement près du dit corps, se lovant contre lui, l'épousant sans se rendre compte. Doucement il posa son bras pour que l'intrus vienne contre lui, pour qu'il puisse le prendre dans ses bas. Il cherche la chaleur humaine pour en donner et partager la sienne. quand on est un courtisan on a aussi envie de tendresse, de câlin, de douceur. Alors quand vous sentez cela arriver dans votre lit, vous vous y accrochez.


Sarah_elisabeth
[Dans l'alcôve de gauche]

Brume duveteuse de l'absinthe qui s'immisce dans sa conscience. Le petit caméléon ne dort pas assez, travaille bien trop. Il laisse donc la porte grande ouverte à la petite fée verte qui vient se jouer de sa perception. Le lit l'accueille alors qu'elle s'y roule, yeux clos, esprit embrumé. De ses bras doux, il l'attire dans la couette et l'enlace, la calant tout contre lui.

Etrange cette sensation... Surement ça qu'on appelle sombrer dans les bras de Morphée. Emilla a un petit rire cassé et se blottit dans cet sensation de douceur, dans ce câlin comme elle ne s'en autorise plus depuis qu'elle fuit Jules. Après tout, ce n'est qu'un lit et elle est si fatiguée, elle a si froid, elle est si lasse. Sa vie actuellement n'est que rigueur...

La petite Emilla abandonne alors peu à peu dans son demi sommeil le coin du lit pour finir par s'assoupir, sous la moquerie rieuse de sa petite fée, blottie dans ces bras rassurants qui réchauffent un peu le vide qu'elle s'est peu à peu construit à l'intérieur. Il faut qu'elle dorme pour s'autoriser à laisser un peu aller la distance qu'elle s'impose au monde pour se punir de n'être pas "comme il le faudrait".

Folie d'une gamine qui devient femme et dont sa propre innocence la brise peu à peu aux réalités de ce monde.

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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial head translator - Imperial Marshal of Arms
Blythe.
[Salon]

Vous n’avez nul besoin de vous excuser...

La bienfaitrice du Boudoir lui parle, et Rouquine détache avec peine son regard de celui d'Emilla. La jeune fille l'inquiète de plus en plus, à mesure qu'elle maigrit et se renferme. Bientot, ils embaucheront quelqu'un pour la journée, se promet-elle. Mais au fond d'elle, elle sait bien que ce n'est pas que la fatigue qui affecte sa soeur d'adoption... Elle sourit tant bien que mal à Eloanne, qui en noble accomplie fait preuve d'une diplomatie sans faille.

Cependant, je reconnais Rouquine, que votre jeune sœur a raison, Jules est très doué avec les femmes !

C'est à elle qu'Eloanne parle, mais c'est Jules qu'elle regarde, et Rouquine ne sait trop si elle doit répondre ou non....

Ca je n'en saurai jamais rien, finit-elle par dire avec un rire léger. Jules est un frère pour moi.

"Si seulement la Rouge n'y avait pas fourré son nez, il le serait peut etre devenu pour Emilla aussi", songe-t-elle amèrement, cherchant sa soeur du regard... puis levant son verre à la demande de Jules qui intervient, visiblement mal à l'aise qu'on le complimente trop longtemps.

A Damoiselle Eloanne ! Grand Merci de vos bienfaits !

Elle lève bien haut son verre, un grand sourire aux lèvres et en boit une gorgée. Le silence s'installe à nouveau, et Rouquine cherche quelque chose à dire...

Voulez vous voir le reste de la maison ?

Oui Jules, quelle bonne idée ! Il faut que la Damoiselle voit tous les trésors de confort qu'elle nous à offerts...

Pouront-ils percevoir le soulagement evident dans sa voix ? Elle espère que non, mais déjà son regard suit Emilla des yeux... qui va se faufiler dans l'alcove de... Mais.. Marceau n'y est il pas déjà dans celle-ci ? Arquant un sourcil discret pour le bénéfice de Désirée, la voilà qui s'interroge de milles et une façons... Vrai que Marceau est le premier à l'avoir consolée, ce fameux jour de décembre, pendant qu'elle cherchait à comprendre Jules puis parlait à Désirée....
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Eloanne
Vous avez déjà connu cette sensation où le temps s’écoule, lentement, trop lentement ?

Eloanne, elle, la connait en cet instant, alors que le seul mouvement est celui du pouce qui lui caresse le dos de la main.
Le regard toujours rivé sur le seul homme présent.
L’étincelle de colère semble s’estomper dans le sien.


Ca je n'en saurai jamais rien Jules est un frère pour moi.

Un léger rire résonne du coté de Rouquine et la pièce, ou du moins ses occupants, reprend vie... En même temps que le premier verre se lève à l’invitation de Jules qui détourne ainsi l’attention de lui.

A Damoiselle Eloanne, et au cadeau qu'elle nous a fait à tous. Repris en choeur par sa voisine de fauteuil.

Elle lève le sien en retour, un signe de la tête et un sobre...
Qu’il vous soit profitable à tous, accompagné du sourire qui ne quitte ses lèvres que le temps de déguster une gorgée du vin au gout de miel.

Voulez vous voir le reste de la maison ?

Oui Jules, quelle bonne idée ! Il faut que la Damoiselle voit tous les trésors de confort qu'elle nous à offerts...

Est-ce qu’elle devine le soulagement dans la voix de la rousse ? Non, parce qu’elle est bien trop occupée à retenir le soupir proche de la délivrance qui risque de la trahir si elle ne se contrôle pas assez.
Ce n’est pas qu’elle trouve la compagnie des deux jeunes femmes ennuyante, mais tout comme la manœuvre de l’ancien soldat peu de temps avant, que l’attention soit mise à présent sur autre chose que le cadeau qu’elle a fait ne lui déplait pas, bien au contraire.

Et aussi... elle doit bien se l’avouer, elle ne sait combien de temps encore elle est capable de retenir les frissons qu’il provoque à la regarder ainsi...

Alors, sans doute plus vivement qu’elle ne souhaite le montrer, le verre est posé et délaissé sur la table, puis elle se lève en lissant sa robe... Toujours d’une seule main.


Avec plaisir Jules. Montrez moi donc... tous ces trésors...
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Desiree.
[Salon]

On les suit, donc.
Elle s'installe comme Rouquine, non loin d'elle, et elle laisse filer la conversation. Elle essaie de toutes ses forces d'avoir l'air attentive, mais elle est si... fatiguée...
Mais voilà qu'Emilla lance une pique à nouveau, comme une gamine mal élevée qui en voudrait à son père ! Comment donc cette enfant pouvait-elle être aussi ingrate ?
La blondine serait prête à bondir... si la rousse n'avait pas habilement désamorcé le conflit, en reconnaissant qu'Emilla avait fauté.
Cela suffit à la blonde, qui espère surtout que le Jult va embarquer la fameuse Eloanne vers une chambre et qu'elle pourra bientôt retourner dans la sienne, pour dormir quelques heures avant l'ouverture de la maison au public.

Elle se concentre donc de toutes ses forces, opine du chef à propos, mais pense surtout à son édredon, en fait. Au feu ronflant, à son édredon, et à sa couette, voilà.


C'est difficilement qu'elle retient un soupir de soulagement quand la dame se lève. S'endormir sous le nez de leur bienfaitrice ça l'aurait quand même foutu mal.
Aussi quand Jules et elles donnèrent le top départ de la visite, elle glissa un regard vers Rouquine.
Le genre de regard qui dit « Ayé, tu crois qu'on peut les laisser maintenant ? »
Oui, il fallait surement les laisser, hein ? Et aller se terrer sous l'édredon jusqu'à l'ouverture, non ? Allez quoi ! Soyez chics!

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Jules.
[Salon mais plus pour longtemps.]

Les yeux noirs d'Eloanne toujours plantés dans les siens, c'est de loin qu'il entendit la voix de Rouquine le comparer à un frère. Mais la phrase avait suffisament d'importance pour l'arracher, pour un court instant, au regard de sa cliente. Il tourna la tête vers la rousse, surpris et touché.

Je...

Incapable de trouver des mots ou même des pensées claires pour exprimer son sentiment, il se contenta d'hocher la tête. Fort heureusement, la conversation continuait sans lui, les verres levés et bus, et bientôt Eloanne était debout.

Avec plaisir Jules. Montrez moi donc... tous ces trésors...

Se levant également, son esprit pensant à des trésors tout autre, il se surprit à offrir un sourire niais à ses deux collègues. Un de ces sourires qu'on ne décide pas, et qui trahit une joie ou une fierté dont on a même pas totalement conscience. Donnant son bras à Eloanne, il leur lança.

Vous devriez finir votre nuit. Rousse, si tu pouvais partager la chambre de Désirée le temps de la visite ?

Ainsi il aurait une chambre et une alcôve à montrer à Eloanne. Du moins c'etait là le but officiel de sa demande, car si elle lui en laissait la moindre occasion, il ne ferait pas que lui montrer les meubles. Sans attendre de réponse de la rouquine, dont il savait très bien qu'elle ne refuserait pas, il entraina Eloanne à sa suite.

Commençons par les cuisines.

[Cuisines : enfin seuls]

Poussant la porte de la petite pièce, bien moins luxueuse que celles réservées aux clients, il la referma aussitot sa compagne entrée. Etre seul avec elle, il le souhaitait depuis la seconde où il l'avait vu, mais à présent qu'il était exaucé, le pauvre soldat trouva qu'il ne savait que dire. Que son corps lui avait manqué ? Certainement pas...Devait-il la vouvoyer encore, ou....? Humectant nerveusement ses lèvres, il chercha quoi dire sur la cuisine. La lui décrire serait idiot, elle voyait très bien toute seule la grande table au centre, le garde manger et la cheminée.. Une cuisine, quoi.

Les autres pièces sont belles, mais c'est chez nous, ici.

Quelques pas vers la table, qu'il débarassa machinalement de ses miettes avant de se tourner vers elle. Le silence devenait pesant. S'il s'écoutait, il la plaquerait contre le mur ou la table, là de suite...Mais les longues semaines sans la voir le retinrent. Que savait il de ses envies maintenant ? On ne saute pas sur une nobliote quand l'envie vous en prend, surtout quand c'est elle qui paie pour votre corps...

Ca me fait plaisir de vous revoir.
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Eloanne
Rousse, si tu pouvais partager la chambre de Désirée le temps de la visite ?

Il ne s’adresse pas à elle mais ça ne l’empêche pas de piquer un fard. Le pouvoir des mots et surtout les images qu’ils font naitre en elle, ou l’attrait que Jules a sur elle... Dans un autre contexte, elle pesterait de rougir autant. Mais là, la main posée sur l’avant bras masculin, non. Elle s’accorde simplement le droit d’être un tantinet... nerveuse, mal à l’aise, anxieuse. Non, impatiente, elle s’autorise à être impatiente, voila.

Et les voilà qui se mettent en route...


Commençons par les cuisines.

[Cuisine : par ici la visite]

Logique. Quand on vient visiter un établissement comme celui là, la première pièce dans laquelle le courtisan vous amène, après avoir pris soin de s’assurer qu’une chambre soit libre, c’est... la cuisine.

La porte refermée, leur apportant enfin une intimité toute relative dans cet endroit, l’imagination de la jeunette déborde encore. Elle s’imagine une étreinte passionnée qui enverrait valser la vaisselle sur la table au centre de la pièce...


Les autres pièces sont belles, mais c'est chez nous, ici.

Au lieu de quoi, le plateau est vide, mais à part quelques miettes que Jules fait disparaitre d’un revers de la main.
Et l’imagination dans tout ça ? Elle retombe comme un soufflet. C’est l’endroit idéal après tout.


Ca me fait plaisir de vous revoir.

Garder la façade du sourire, s’y cacher même pour ne pas laisser entrevoir la gêne. Il faut arrêter de fixer cette bouche qu’elle meurt d’envie de sentir sur la sienne et lui répondre !

Le regard fait le tour de la pièce, cherchant un endroit où se poser, mais ni le garde-manger, ni la cheminée, encore moins la porte, ne proposent assez d’intérêt pour retenir les prunelles noires quand elles sont si vivement attirées vers lui...

Dans son champ de vision maintenant, il y a l'une de ses mains, à mi hauteur de la cuisse musclée. Ne pas s'y attarder ou se retenir deviendra impossible. Puis le ventre, lentement elle remonte sur le torse qu'elle rêve de sentir encore sous sa paume. Et enfin, elle s'arrête sur sa bouche, ses lèvres... En passant la pointe de sa langue sur les siennes sans même s'en apercevoir.

Lui répondre ? Bah, elle a oublié, perdue qu'elle est dans sa contemplation.

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Jules.
[cuisines : et tout bascule]

En lieu de réponse, elle le détaillait en silence, et jamais silence ne fut plus éloquent. S'il avait été capable de réfléchir, il aurait sans doute compris qu'il n'avait absolument pas à douter des envies de sa cliente après plusieurs mois sans le voir. Mais Jules était bien incapable de réfléchir, les yeux rivés sur cette jolie jeune fille à l'air si sage et dont il savait pourtant qu'elle ne l'était pas. Réfléchir ? Sa cervelle était bien trop pleine d'images de Tours. Eloanne à leur premiere rencontre, sophistiquée et délicate, posant des questions presque innocentes sur ce qu'il était censé lui apprendre. Au final il en avait autant appris qu'elle... Eloanne offerte, soumise à son bon vouloir dans un jeu enivrant dont il était sorti plus asservi qu'elle, peut-être. Eloanne nue dans le lit, Eloanne en taverne, Eloanne dans le coche.

Et plus elle le regardait, plus le silence se faisait lourd et plus les images l'assaillaient. Fermer les yeux ? Mauvaise idée, ça n'en serait que pire. Lorsqu'elle passa sa langue sur ses lèvres, le barrage céda. En deux pas il fut près d'elle, une main plaquée au creux de ses reins, la pressant contre lui, visage dans son cou. C'est dans son cou qu'il grogna une phrase qu'il n'eut jamais dite s'il avait réfléchi. Une de ses phrases qu'on ne sait même pas qu'on pense avant que de la dire.


Mordieu, tu m'as manqué.

Tout à l'heure, il avait failli lui dire que son corps lui avait manqué, mais ca..? Et pourtant c'était vrai. Des corps plus à son goût que celui d'Eloanne, il en avait touché, à l'envi. C'etait bel et bien elle, sa façon de se donner, de le regarder et de l'ennivrer de ses mots, qui avait habité ses pensées depuis des mois, l'aidant à rester dur dans les femmes trop molles*.

Surpis de ce qu'il venait de dire, il resta caché dans le cou gracile quelques secondes encore, avant de prendre ses lèvres avec un empressement presque rude, qui illustrait parfaitement ses paroles. Lorsque le baiser prit fin, il s'apercut qu'il l'avait plaquée contre la porte et la tenait fermement par la taille. Le souffle court, il la regarda, incertain. L'étiquette aurait voulu qu'il s'excuse, et de l'assaut, et du tutoiement.

Au diable l'étiquette, songea-t-il en reprenant ses lèvres, plus doucement cette fois.


*hommage à Desproges
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Eloanne
Du coté d’Eloanne, les flashs se superposent, effaçant les quelques mois passés depuis ce jour, où lasse de se consumer en silence devant un homme qui ne la voit même pas, elle avait pris la, sage, décision de faire appel pour apprendre.
Là, dans cette cuisine aujourd’hui, elle n’est pas loin de penser que c’est la meilleure décision qu’elle ait prise depuis bien longtemps.
Et alors que Jules rompt l’espace entre eux, que de sa main déjà il l’emprisonne, otage volontaire et consentante, son corps réagit comme si c’était la veille qu’elle était remontée, seule, dans le coche le jour de son départ.
Pressée contre lui, le visage enfoui sur son torse s’emplissant de son parfum dans une grande inspiration, un bras qui l’enlace pour venir se nicher lui aussi dans le creux des reins. Et tout contre son cou, dégagé par l’inclinaison de la tête, le souffle qui achève de stimuler ses terminaisons nerveuses.


Mordieu, tu m'as manqué.

A Tours, pour son « éveil » et uniquement dans l’intimité feutrée de la demeure – ou celle moins assurée du coche -, l’emploi du « tu » peu respectueux de l’étiquette stricte avait été naturel. Elle se souvient même lui avoir demandé d'oublier son rang.
Mais maintenant ? Ici alors qu’une simple porte les séparent des autres occupants de la maison ? Est-ce une nouvelle leçon qu’il entame déjà ?

Elle lui a manqué ? L’inverse est vrai, oui, mais elle ? Alors que dans l’idée qu’elle s’en fait, il croise la vie, chaque jour, de femmes toutes plus séduisantes, amusantes, divertissantes, entre autre, les unes que les autres. Comment peut-elle lui avoir manqué ? Ont-elles toutes, ses clientes habituées, droit au même accueil ? L’aveu grogné semble pourtant trop spontané pour avoir été calculé.
Non, elle espère que non, par abus de sensiblerie, par excès d’amour propre ou simplement parce qu’elle prend conscience brutalement que l’idée de lui avoir manqué, lui plait. Beaucoup.

Le trouble de la demoiselle n'en est que plus grand encore.

Entend-il le gémissement, trop vif pour qu’elle le stoppe avant qu’il ne franchisse la barrière de ses lèvres ?
Loin du silence pesant, une théorie veut que le temps s’égraine plus vite. Une, deux, dix ou même mille secondes, qu’est-ce dans une vie ?

Alors a-t-elle le temps de son coté de réfléchir au sens profond des quelques mots, en quelques secondes ?
A peine assez pour se rappeler quel mouvement faire pour prononcer un mot...


Toi aus...

Happé par les lèvres de celui qui, dès lors, réintègre sa position d’amant/professeur, le souffle d’Eloanne se mêle au sien pendant que sa langue entame une danse folle avec sa complice. De longs mois à rattraper, le temps d’un baiser ardent.

Petite chose dans ses mains, dans l’urgence de leurs – vraies- retrouvailles, elle est plaquée contre la porte. Si les bouches se séparent, le corps de la jeune femme épouse toujours avec force celui de Jules. Elle ne sent que seulement, l’appui contre son dos... Et n'engage pas l'ombre d'un mouvement pour s'y dérober.


...si, tu m’as manqué.

Oh oui. Plus qu’elle ne l’avoue même. Lui l’ex soldat, avec sa fougue, ce qu’elle croit pouvoir être quand il la regarde. Ce qu’elle ose être à sa demande. Cette autre Eloanne qu’elle a découvert sous ses mains, gourmande, oubliant passagèrement sa timidité.
Oui, lui Jules, qui au cœur même de leurs jeux, n’a oublié de se soucier d’elle, de ses envies et de son bien être...
Avec lui, elle se sent... femme.
C’est cet ensemble de sentiments qui l’envahit, comme chaque fois –nombreuses- qu’elle a pensé à lui, le confondant par moment avec le vicomte...

Et là, tout de suite, ce n’est pas le vicomte qui reprend déjà ses lèvres, pour un nouveau baiser, plus doux, mais tout autant enivrant. Peut être même plus. C’est bien sur la joue de Jules que la main fine vient virevolter. C’est bien contre son bassin que le sien se tend. C’est bien lui qui attise le feu en elle...

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