Jules.
[Cuisines : Ce qui arrive quand on approche un soldat de plomb du feu....]
Oui, il l'avait entendu, le petit cri échappé... Et le début de phrase..
Toi aus...
Etait-ce l'empressement de posséder sa bouche ou un désir inconscient de l'empêcher de le dire, qui l'avait jeté sur elle ? Peut-être les deux. La peur qu'elle le repousse, oui, mais peut-être aussi la peur qu'elle lui avoue la même chose alors qu'il n'avait même encore compris pourquoi il l'avait dit... Toujours est-il qu'entre les deux baisers, le fougueux et le tendre, il n'avait pas pu ignorer la fin de la phrase...
...si, tu mas manqué.
Alors pourquoi ne pas lui avoir répondu ? Pourquoi l'avoir embrassée, fait à nouveau taire...? Un mélange de trop plein d'emotions, tout bêtement. Embrasser etait plus facile que répondre, et que lui aurait-il dit ? D'ailleurs, que lui dirait-il quand le baiser prendrait fin, car il faudrait bien dire quelque chose...? Le bassin de la jeune fille collé au sien, sa main dans sa barbe, et cette bouche si vite offerte l'ennivraient déjà, bientôt il ne pourrait plus réfléchir correctement... C'était maintenant où jamais. "Toi aussi, tu m'as manqué"... Soyons honnête, il avait l'habitude d'entendre "tu m'as manqué". Les femmes disent leurs sentiments avec tellement plus de facilité, et amalgament si vite plaisir et amour que oui, il avait souvent entendu ces mots là.
Mais jamais avec "toi aussi", devant. Jamais il ne l'avait dit en premier, ni même jamais dit tout court. Pourquoi elle ? Parce qu'elle lui avait appris un plaisir inconnu en étant son élève ? Parce que penser à elle lui chauffait toujours les sens, chose bien pratique dans son métier...?
Destabilisé, il sentit ses entrailles se serrer. Ce métier... était dangereux pour qui ne veut pas s'attacher. D'abord, toutes ces belles nobles, si touchantes, chacune avec ses besoins et son histoire. Ensuite, la petite Emilla, qui lui avait inspiré tant de tendresse et d'envie de la protéger... Et maintenant Eloanne, avec sa candeur, sa timidité et le vice qui se cachait si bien dessous, et qu'il etait si délicieux de dévoiler peu à peu comme les pétales d'une rose.
Il ne devait pas oublier ce qui se passait ensuite. Emilla avait bien plus souffert qu'il s'approche. Si elle ne le maudissait pas, elle l'accusait d'être sa damnation, n'etait-ce pas pire...? Et que serait-il arrivé s'ils n'avaient pas fui...? Rester loin, sur ses gardes, oui, il le devait.
Eloanne l'avait embauché pour l'aider à plaire à son Vicomte, elle se lasserait bien vite de lui, et resterait un bon souvenir, voilà tout.
Mais pour l'instant il l'avait sous la bouche, sous les mains. L'envie d'elle était là, l'intérêt financier aussi. Il devait juste surveiller ses paroles... Oui, surveiller ses paroles. Mais que lui dire..? Comment effacer ce qu'il venait de lâcher ? Le coeur cognant dans la poitrine, il se détacha d'elle. Sa grosse main vint ceuillir la tempe de sa cliente, glissant sous la nuque, dans les cheveux, un pouce resté à la traine sur sa joue.
Et, plongé dans ses yeux, il prit conscience qu'il n'arriverait pas à retenir les mots. Lui qui ne parlait jamais, quelle ironie ! Elle avait ouvert les vannes et tout ce qui lui passait par la tête sortait. Ne lui avait il pas dit, dans le coche, qu'elle était sienne ? Imbécile !!! Foutredieu, il était dans la mouise... Et ce silence qui se prolongeait... Bientôt elle froncerait les sourcils et lui demanderait ce qu'il avait à la regarder comme ça, le souffle court. Et il lui dirait la vérité s'il n'y prenait pas garde ! Oh, merdre...
Ce sont les leçons qui vous ont manqué.. non ?
Voilà, oui. La ramener, elle, à sa réalité, à son Vicomte. Avec le "vous" en prime. S'il ne pouvait rien faire pour s'empêcher de vouloir la posséder, il pouvait au moins compter sur elle pour les tenir dans leurs rôles... Non ?
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Oui, il l'avait entendu, le petit cri échappé... Et le début de phrase..
Toi aus...
Etait-ce l'empressement de posséder sa bouche ou un désir inconscient de l'empêcher de le dire, qui l'avait jeté sur elle ? Peut-être les deux. La peur qu'elle le repousse, oui, mais peut-être aussi la peur qu'elle lui avoue la même chose alors qu'il n'avait même encore compris pourquoi il l'avait dit... Toujours est-il qu'entre les deux baisers, le fougueux et le tendre, il n'avait pas pu ignorer la fin de la phrase...
...si, tu mas manqué.
Alors pourquoi ne pas lui avoir répondu ? Pourquoi l'avoir embrassée, fait à nouveau taire...? Un mélange de trop plein d'emotions, tout bêtement. Embrasser etait plus facile que répondre, et que lui aurait-il dit ? D'ailleurs, que lui dirait-il quand le baiser prendrait fin, car il faudrait bien dire quelque chose...? Le bassin de la jeune fille collé au sien, sa main dans sa barbe, et cette bouche si vite offerte l'ennivraient déjà, bientôt il ne pourrait plus réfléchir correctement... C'était maintenant où jamais. "Toi aussi, tu m'as manqué"... Soyons honnête, il avait l'habitude d'entendre "tu m'as manqué". Les femmes disent leurs sentiments avec tellement plus de facilité, et amalgament si vite plaisir et amour que oui, il avait souvent entendu ces mots là.
Mais jamais avec "toi aussi", devant. Jamais il ne l'avait dit en premier, ni même jamais dit tout court. Pourquoi elle ? Parce qu'elle lui avait appris un plaisir inconnu en étant son élève ? Parce que penser à elle lui chauffait toujours les sens, chose bien pratique dans son métier...?
Destabilisé, il sentit ses entrailles se serrer. Ce métier... était dangereux pour qui ne veut pas s'attacher. D'abord, toutes ces belles nobles, si touchantes, chacune avec ses besoins et son histoire. Ensuite, la petite Emilla, qui lui avait inspiré tant de tendresse et d'envie de la protéger... Et maintenant Eloanne, avec sa candeur, sa timidité et le vice qui se cachait si bien dessous, et qu'il etait si délicieux de dévoiler peu à peu comme les pétales d'une rose.
Il ne devait pas oublier ce qui se passait ensuite. Emilla avait bien plus souffert qu'il s'approche. Si elle ne le maudissait pas, elle l'accusait d'être sa damnation, n'etait-ce pas pire...? Et que serait-il arrivé s'ils n'avaient pas fui...? Rester loin, sur ses gardes, oui, il le devait.
Eloanne l'avait embauché pour l'aider à plaire à son Vicomte, elle se lasserait bien vite de lui, et resterait un bon souvenir, voilà tout.
Mais pour l'instant il l'avait sous la bouche, sous les mains. L'envie d'elle était là, l'intérêt financier aussi. Il devait juste surveiller ses paroles... Oui, surveiller ses paroles. Mais que lui dire..? Comment effacer ce qu'il venait de lâcher ? Le coeur cognant dans la poitrine, il se détacha d'elle. Sa grosse main vint ceuillir la tempe de sa cliente, glissant sous la nuque, dans les cheveux, un pouce resté à la traine sur sa joue.
Et, plongé dans ses yeux, il prit conscience qu'il n'arriverait pas à retenir les mots. Lui qui ne parlait jamais, quelle ironie ! Elle avait ouvert les vannes et tout ce qui lui passait par la tête sortait. Ne lui avait il pas dit, dans le coche, qu'elle était sienne ? Imbécile !!! Foutredieu, il était dans la mouise... Et ce silence qui se prolongeait... Bientôt elle froncerait les sourcils et lui demanderait ce qu'il avait à la regarder comme ça, le souffle court. Et il lui dirait la vérité s'il n'y prenait pas garde ! Oh, merdre...
Ce sont les leçons qui vous ont manqué.. non ?
Voilà, oui. La ramener, elle, à sa réalité, à son Vicomte. Avec le "vous" en prime. S'il ne pouvait rien faire pour s'empêcher de vouloir la posséder, il pouvait au moins compter sur elle pour les tenir dans leurs rôles... Non ?
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