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[RP] Le Palazzo

---fromFRHezarfeld
Oui... elle ne savait rien d'eux, les connaissants seulement de nom, et encore.

Les explications du Rouquin eurent pour effet de faire passer un nombre incalculable d'émotions sur le visage d'Hezarfeld qui décida finallement que ces Libertadien devaient avoir du bon s'ils étaient si idéaliste qu'on le disait. Peut-être était-elle en sécurité ici après tout malgré qu'elle n'eut jamais entendu aucun des noms prononcés. Elle hocha la tête pour remercier l'homme et celui-ci tourna la tête vers Existen'z. Là, Hezarfeld laissa son coeur s'emballer de nouveau. Elle se connaissaient depuis tellement peu de temps... Pourtant, cette dernière dévia habilement le sujet, arrachant même un sourire à la demoiselle écoutant sagement.

Le temps passant, la jeune femme commença de ressentir une immense fatigue. Peut-être parce qu'elle se décontractait enfin, peut-être parce que son corps endoloris de partout lui hurlait de nouveau de prendre du repos, ou parce qu'elle était enfin rassasié. Elle posa la main sur le foulard placé sur son crâne presque chauve. Il allait falloir faire quelque chose pour enlever les dernières mèches. Sur la table, point d'outils habile pour l'aider dans cette tâche, peut-être trouverait-elle un ciseau dans la chambrée qu'on allait leur accorder. Et... un lit, surtout un lit.

Elle ne put retenir un baillement qu'elle couvrit néanmoins d'une main dont la manche s'abaissa assez pour laisser entrevoir une vilaine marque rouge toute fraîche. Les liens lui avaient bien cisaillés la peau faut dire, l'autre fou furieux ne l'avait pas loupé... ou, de peu...

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---fromFRLe Rouquin
Mais qu'avez vous là ? Montrez moi cette blessure.
Le ton et le geste n'admettait aucune réplique, Nicolas prit doucement mais fermement la main d'Hezarfeld et examina la marque suintante de plus près.

Il faut nettoyer sinon vous risquez l'infection.
Attendez moi un instant, je ne serai pas long.


Nicolas revint rapidement muni d'une boite d'où il sorti un flacon d'alcool, ça va brûler ma Dame, prévint il, sont il se servit pour imbiber un morceau de linge propre qu'il utilisa pour tamponner délicatement la plaie.
C'est moche.
Il aurait voulu demander qui lui avait fait cela et pourquoi mais préféra se taire.
Le pourtour de la blessure était légèrement enflé et d'une couleur malsaine alors il s'appliqua à y déposer une épaisse couche d'un baume odorant puis banda le tout sans trop serrer.

Il faudra recommencer demain.

Vous devez être fatiguées toutes les deux, venez, je doute que quelqu'un vienne maintenant, profitez en pour prendre un peu de repos, parfois on ne sait jamais quand arrivera le prochain moment de calme...

Les conduisant dans l'escalier et pour les distraire il conta l'histoire du Palazzo en chemin,

Un oncle de la Comtesse, italien très riche et original, amateur d'art et fantasque a fait construire ce petit palais volontairement à la lisière de la Cour, c'est ce qu'on raconte mais je n'en connais pas la raison, elle a été construite selon la mode de Venise, leur ville natale.

Sa nièce tient de lui. Elle a hérité du Palazzo et de tout ce qu'il contenait à la mort de l'oncle.

Son histoire est bien triste croyez le.
Diamante s'éprit du Marquis de l'Umbre, un noble venu de l'Est dont on ne sait pas grand chose à vrai dire et cet amour après avoir été sa raison de vivre fut sa perte, quand il l'a quitta elle s'enfonça dans un sommeil sans fin.

Une ombre passa sur son visage.
Nicolas était un gosse des ruelles qui n'y connaissait rien en amour de Comtesse, mais plein de bon sens il regrettait ce temps gâché pour un homme enfui.


Voilà c'est ici.
Cette chambre a deux lits.
Une servante viendra s'occuper du bain dans un instant.

Il s'effaça pour les laisser entrer,

Appelez si vous avez besoin de quoi que ce soit,
sur ces mots il disparut et le bruit de ses pas décrut rapidement dans l'escalier.
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---fromFRHezarfeld
Lorsque le Rouquin s'empara de son poignet, Hezarfeld ne put retenir un tressaillement accompagné d'une exclamation de surprise n'ayant aucun sens. Elle crut pouvoir se dégager mais il ressera légèrement sa prise, ravivant la douleur et les souvenirs. Hezarfeld ne demandait qu'une seule chose, qu'on la laissa tranquile et si possible, qu'on l'emmène le plus loin possible de la Cour des Miracles. Ici, la jeune femme se sentait en danger plus qu'ailleur, non pas à cause de la baraque où elle se trouvait, mais parce qu'il y règnait le néant. Pas un seul de ceux qu'Existen'z désirait rencontrer n'était présent. Un bien mauvais augure pour la jeune femme.

Ayant ôté sa vilaine pâte de son bras frêle, l'homme disparut quelques instants pour mieux revenir chargé d'instruments de torture. Hezarfeld se mordit la lèvre jusqu'au sang lorsqu'il tamponna son poignet. Elle ne cria pas et se concentra pour ne point dévoiler le second qui suppurait tout autant. Elle avait toujours été d'une délicatesse extrême, ne supportant pas la douleur. Pourtant, en ce jour fastidieux, elle ne dit mot, fronçant simplement les sourcils tout en s'amochant la lèvre inférieure. Lorsqu'il eut fini de jouer à la poupée avec son poignet, le Rouquin prétendit devoir recommencer le lendemain. En son for intérieur, Hezarfeld fulminait, ne sachant si elle supporterait de nouvelles douleurs. En d'autre temps, cette dernière aurait rouspétée, se serait défendu pour qu'on lui fiche la paix et qu'on l'emmène juste se coucher. Ce soir là pourtant, elle n'en fit rien, elle remercia l'homme pour ses soins et attendit patiemment qu'il décide de les mener à leur chambrée.

Se faisant, il leur conta l'histoire du Palazzo qu'Hezarfeld fit mine d'apprécier. En réalité, tout ceci ne lui inspirait rien de bon, que de nouveaux tourments à vrai dire et d'autant plus que le Rouquin paraissait for impliqué là dedans.

Dans la chambre désignée, Hezarfeld s'avança vers les lits et choisit le plus éloigné de la fenêtre en se disant que le danger pouvait même venir des toits... L'homme avait disparut, refermant la porte derrière lui. La jeune femme attendit la servante sans dire un mot à Existen'z. Lorsqu'elle fut là, les bras chargés de multiples savons et grattoir. Hezarfeld lui demanda un ciseau. On lui apporta, alors, elle ôta son foulard, se plaça devant une glace. S'observa quelques instants avec dégout et commença le travail, laissant tomber les dernières mèches sur le plancher.

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---fromFRExisTenZ*
Dans une chambre avec Hezarfeld

Elle se réveille enfin… Les yeux collés, l’esprit embué. Elle ne reconnaît plus l’endroit où elle est. Elle observe la pièce, elle n’est pas chez elle... Aurait elle abusé de l’alcool et offert ses faveurs à un homme ? Non. Sa y est les idées semblent se ressembler dans son esprit en voyant Hezarfeld. Ce n’était pas qu’un simple cauchemar tout ça… Elles sont toujours à la Cour des Miracles, attendant le Miracle de croiser un Libertadien. Combien de temps a-t-elle sombré dans le repos ? Aucune idée…

Hezarfield est silencieuse… S’est elle reposée aussi ?

Elle quitte la literie encore chaleureuse et enfile ses chausses. Elle se lève et s’étire. Elle se dirige près d’une meurtrière, laissant apparaître l’épaisseur impressionnante d’un mur bien solide.

Regard de déception envers la demoiselle au crâne démuni. Il est peu probable que des nouvelles des Libertads soient arrivées, sinon, on l’aurait fait réveiller. Réfléchir peu mais bien...

Résumé :
Petite a : Aucune nouvelle de Libertad.
Petit b : Hezarfeld ne peut pas sortir de la maison, ExisTenZ si.
Petit c : L’une connaît bien la cour, l’autre non (mais elle a un plan de l’endroit, fiable ? Sa reste à définir).

Deux solutions sont possibles. La première consiste à ne point se séparer et repartir demander de l’aide ailleurs, loin de la Cour… La deuxième consiste à laisser Hezarfeld dans le manoir, pour partir à la recherche d’un Libertadien… Y en a bien un ou deux qui traîne dans la Cour… Avec un peu de chance, et le hasard, elle tombera dessus. Un Libertad sa picole beaucoup, faire en priorité les lieux ou l’alcool coule à volonté…

Elle a une copie d’un plan de la Cour. Après avoir eu l’original entre ses mains par Havagenthi, elle l’avait reproduit. Elle savait bien que cela servirait à quelque chose un jour… Mais elle ne savait pas à quoi…
Après tout, elle a croisé les membres de la laideur il y a moult... Ils l’ont peut être oublié depuis. Tarka avait fait livré un colis à son domicile, mais il ne lui était pas destiné… Elle n’a jamais été une cible des IT… En partant de ce point de vue, elle a sans doute l’immunité.

Que de supposition… Rien de concret. Partager ses quelques solutions avec celle qui devient peu à peu une amie. Depuis qu’elles se sont croisées, elles ne se sont pas quittées une seule fois. Elle a son mot à dire…

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le journal de Mb
---fromFRHezarfeld
De terribles cauchemards jalonnent ses nuits, ils sont toujours là et la poursuive sans relâche aucune. Ils veulent sa peau, certains d'entres-eux n'ont pas oubliés, d'autres ont trépassés et ceux qui auraient pu l'aider sont absents... ou morts. Hezarfeld est réveillée depuis longtemps, n'osant faire un pas à l'extérieur de la chambre ni passer devant la fenêtre, non... elle guette. Quoi? Elle même ne le sait plus, cela fait tant de temps déjà. Un mouvement sur le côté lui fait tourner la tête, c'est Existen'z qui s'est réveillée. La question n'a cessé de lui tourner dans le crâne depuis qu'elle s'est réveillée, cette fois, elle va la poser.

Qu'allons nous faire ici... il n'y a personne pour nous aider.

Le ton est las, la voix empreinte d'une immense fatigue, les yeux sont cernés et le visage est devenu plus pâle encore que la veille. Existen'z semble aussi se poser des questions. Les visages sont mornes, les voix, neutres. Encore un bon début de journée quoi. Hezarfeld se lève et rejoint celle qui voulait tant l'aider.

Je crois que nous ferions mieux de partir non?
Tout cela ne me dit rien qui vaille, j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose de mauvais et que ça va finir par nous tomber dessus.


C'était vrai, la jeune femme sentait l'air s'alourdir encore et toute la nuit déjà, l'orage avait redoublé d'effort pour l'effrayer. Faisant gronder le ciel et trembler les murs de la bâtisse dans laquelle elles se trouvaient. Debout, devant sa compagne d'infortune, l'air de plus en plus maussade, tête chauve rentrée dans les épaules, Hezarfeld faisait la moue.

Au final, les minutes s'égrenèrent et l'on trouva une solution... deux heures plus tards, les deux jeunes femmes avaient totalement disparut du secteur et de la cour des Miracles.

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Bireli
Hier, aujourd’hui, demain… l’canasson traine sa carcasse usée, l’rasé n’a qu’une pensée en tête depuis quelques lieues, l’ach’ver… une éclipse nocturne d’un camp’ment pour une route qui s’reprend, il a l’sourire aux lèvres et une vieille gniak qui grouille dans ses tripes… un clapoti d’sabots s’abat dans les ruelles de Paname, une cadence dépourvue d’intérêt brisant l’silence niais des hôtels particuliers… c’pas dans les parages que mont’ront cris d’plaisir en bout d’une allée… les pavés s’caressent, l’odeur s’fait familière à l’approche de la Cour, les bicoques s’pavanent de crasse, en oublient les trous dans l’chapeau qui invitent la flotte à partager un pieu à l’arrache…

Pied à terre, dépenaillé à l’habitude, la lame dandinant à ses côtés, Bireli s’paie un tour de souv’nirs et d’reconnaissances avant l’aube, sourit aux bastons d’ivrognes au sortir des tavernes, au racolage vulgaire de gorges dénudées, à la paluche qui tire la bourse d’un zigue s’sentant à l’abri derrière sa cape et son masque… la déambulation a l’goût d’la première branlée collée, jouissive et expressive, usant les secondes, les attachant à leur point d’ancrage éternel en caboche… une atmosphère, la puanteur des recoins, les rats qui galopent entre les déchets quotidiens, quelques enseignes poisseuses… une lame rouillée qui balance un reste d’éclat à une ceinture de passage… les pas s’apprécient, un panard tape dans une pierre et l’envoie bouler plus loin, les mirettes flirtent avec les ombres et galochent les résonnances étrangères…

En saluant l’Palais des Reys d’un œil amusé, en allant j’ter un r’gard à la Pochée, en contournant la Rose, en dévalant les pentes du Mont Hurlant, il se s’rait sans doute dit qu’à défaut d’terres où s’sentir chez soi, y’a toujours les Miracles non loin où v’nir se poser… y’a toujours ce sentiment d’pouvoir s’attendre au pire en souriant lorsque t‘empruntes une travée déserte… l’insondable, l’imprévisible, la surprise au coin d’une barrique… grisant et déstabilisant, le fil d’une vie… juste un souffle dans les luttes quotidiennes, savoir v’nir le saisir quand ça en a b’soin, quand y’a à talocher les motivations et les herbes du plaisir…

Le trajet s’réduit tranquill’ment jusqu’à s’pointer face à Lui… s’arrêter, s’poser tout contre un mur et l’contempler quelques instants avant d’s’approcher… un sourire de content’ment, une pogne qui balaie la grille sous l’œil des gargouilles… les coudes s’calent dans les interstices, les paluches s’agrippent au barreau alors qu’la face se colle au métal… il a d’la gueule et belle allure sous la lune l’édifice…

Les lueurs dansent dans certaines fenêtres, les bêtes de nuit s’agitent, apprennent et galopent où elles peuvent, où elles veulent… l’Palazzo s’active toujours dans l’aile Nord… à l’abri des r’gards, entre les mairies à prendre, les routes à épurer, les bourses à vider, les armées à faire tomber… être aux champs ou à la ville, peu importe, être au combat surtout, quelques soient les moyens d’actions pour nager dans l’alternative, pour déclencher vagues et ras d’marée, pour susciter la présence de contre pouvoir… Libertad et son bordel, ses cris, ses rires et ses pleurs, les trognes qui constituent la confrérie et la font vivre… les pages s’tournent mais n’s’arrachent pas...

Il s’laisse glisser l’long des grilles et attend… que dalle ni personne, juste pour s’prendre un lever d’soleil sur la trogne, pour sentir la limace ramper dans sa planque… guiboles croisées, la lame couchée à l’horizontale, les épaules appuyées vers l’arrière, un ruissell’ment dégueulasse à ses pieds, rien d’tel pour commencer une journée d’glandouille où tu t’prends du temps pour mirer la blatte qui cavale…

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Lorenz
Elle a trainé sa carcasse jusqu'à l'entrée des faubourgs. Admiré les tours de Notre Dame, majestueuse citadelle de la cité. Un sourire s'est enfin esquissé, longtemps retenu.

On l'avait quitté alors qu'elle cavalait toute bride abattue pour rejoindre un Tonton farceur qui tentait de construire un Empire insensé. L'Empire fut. L'Empire est mort. VIVE l'Empire! C'est du moins ce qu'elle aurait aimé crier sur le Mont de Marsan... Mais avant même qu'elle n'atteigne le vent chaud porteur de nouvelles au goût amer (la mort, si elle a une goût, a sans doute celui là...), l'Empire avait été atteint dans son coeur même. Dans sa folie la plus impertinente.

Arrêt. Questions en rafale. Et maintenant?

La monture avait été contrainte de faire un demi tour à l'arrache. Mais Lorenz n'était pas retournée vers SA Bretagne et celui qui l'y attendait. Une seule envie la tenait désormais. La Cour et les gosses qui la faisaient vivre, qui lui donnaient la direction à prendre. S'il lui restait une chose à faire avant de partir, c'était ce qu'elle s'était promis de faire: s'en occuper tant qu'elle vivrait.


Qui vivra verra... alors vivons!

Parole jetée avec un grand sourire, fière, au Truffian rencontré un soir en Alençon. Et répétée maintes fois à Marlowe's lorsqu'elle doutait d'elle-même et qu'il lui renvoyait ce doute en pleine tronche. Sans rien dire. Il avait le don pour ça: remettre la tête sur les épaules, la vérité en face de soi, les idées et les idéaux au clair. Peut-être...

La monture n'avait pas tenu la route jusqu'à Paris. C'est donc à pied que Lorenz pénétra dans la Cour des Miracles, grimée encore de cette peinture blanchâtre et d'une larme s'effilochant en carmin sur sa joue gauche. Aussitôt elle se sentit "chez elle". Plus encore que n'importe où ailleurs. Sauf peut-être en pleine mer lors d'une tempête comme il n'en existe que sur les côtes où Morrigan souffle la force des guerriers celtes.

A droite dans la première ruelle, passer St Martin les yeux baissés pour éviter la lourde porte des Encapuchonnés, filer le long des murs devant la Pochée... et enfin relever les yeux pour admirer les toits du Palazzo. Sa poitrine se soulève dans un soupir de soulagement. Elle sait qu'il y aura un foyer aux braises réconfortantes, un Nicolas accueillant, une couche dans l'une des chambres dans l'aile Nord. Et qu'importe si aucun Libertadien n'y demeure plus. La Comtesse ne les a-t-elle pas autorisés à s'y installer, per sempre?

Elle ralentit le pas pour se laisser lentement envouter par les abords du Palais. La main caresse les grilles qui l'entourent. Le regard enveloppe chacune des ardoises des toits, là où une nuit givrée, elle a rencontré son Épervier... Elle hume l'aube naissante qui pointe son air de" pas y toucher". Un coup de langue sur les lèvres pour les hydrater et constater que la Cour a toujours le même goût piquant. Il est trop tôt pour que ça braille parmi la marmaille des Miracles. Les mioches dorment encore les pognes fermées, pelotonnés les uns contre les autres.

Une silhouette pourtant se détache dans la brume matinale. Hésitation. On dirait bien... mais c'est pas possible puisqu'il est... Ou alors la fatigue lui joue des tours!

Lorenz s'approche, une main glisse sur le pommeau de sa rapière, d'instinct. Si c'est l'Bir', il ne lui en voudra pas de s'être méfiée. Si c'est son fantôme, elle aura l'occasion de s'amuser un brin. Si c'est un usurpateur...

A quelques pas, elle s'arrête, les pieds aussi campés sur les pavés que cela est permis.


L'alcool conserve bien apparemment...

Si ce n'est pas celui à qui elle pense, alors il entamera la conversation ou l'enverra balader gaillardement.
Si c'est lui, alors elle pourra laisser le sourire s'afficher en grand sur son visage. Comme lors de retrouvailles entre amis, entre frères et sœurs presque. Après tant de temps passé séparés.
Bireli
Il est des voix qui t’font frétiller les papilles à la manière du rubato glissé bien subtil’ment dans une mélodie efficace, lui filant l’ampleur nécessaire au sourire et aux gargouillis… il a laissé s’approcher la silhouette, observant sa démarche, zyeutant ses gestes… dans la pogne gauche, tu t’accroches à la rage nécessaire pour galoper au conflit, dans la droite, t’y poses tes amis… au cœur de la paume, un noyau, gavé d’racines, ceux pour qui tu fais sans d’mander, auxquels tu penses sans y glisser d’intentions d’retour… combien d'disparus, combien d'éloignés, combien d'délaissés par manque de temps, de présence ou d’volonté relationnelle… il en sait rien et s’en claqu’rait les miches au sol si elles y étaient pas d’ja callées… le fait est qu’à quelques pas, c’pas la première greluche venue qui s’pose d’vant ses yeux…

Mirabelles, poires, pommes, prunes… du fruit bien trituré, gouleyant la glotte à souhait…

Un soupir qui s’retient, une envie qui s’étouffe, les deux mains à la gorge, l’assiégeant dans sa tombe, prenant du r’cul avant d’lui fracasser son crane à coups d’latte, juste histoire d’pouvoir poursuivre sans faire travailler les pensées… il avale la surprise du plaisir et s’claque un clin d’oeil… c’est juste la Cour, ses miracles et ses libertés…


Ma vie pour une cuite… j’suis plus aussi sûr qu’avant d’la valeur marchande de l’affaire…
Reste que j’suis r’passé aux plantes… la Provence, Razelle, les Affranchis, la sobriété invitée au corps à corps… j’te racont’rai…

Il esquisse un sourire et s’lève, laissant sa lame r’prendre sa place au côté… l’rasé s’approche et s’pose face à Lorenz, croise les bras et la salue d’la caboche… un œil s’plisse, la tête s’incline, l’sourire s’met à tanner d’la franchise, repoussant l’apparence à l’opportunisme d’une situation future…
La détailler, de la larme aux panards, attraper un r’gard et lâcher un rire…


On aurait du étrangler une paire de mois pour avancer l’imprévu…
Fait plaisir d’voir ton minois sur pattes, du bien d’se croiser aux portes du Palazzo…


L’image de r’trouvailles, l’un galopant vers l’autre à grandes enjambées, balançant sur la route des pétales pourpres, tapant de la roulade rigolote avant d’se sauter dans les bras semble pas être dans leurs habitudes… et pourtant… ça aurait pu être éventuell’ment possible vu l’sourire placardé sur la bouille… un pas pour une accolade amicale, du tapot’ment sur l’épaule de la Libertadienne…

Le bruit et l’odeur t’ont manqué autant qu’à moi ?
Quelles nouvelles t’amènes dans tes poches…


Il pourrait s’mettre à lui raconter les vies, Libertad... les derniers ev’nements, les chamboul’ments, le bordel, les armées, les haines qui s’attisent, les amitiés qui s’dév’loppent… les pertes et les adieux… mais après tout, il a l’temps, pas pressé pour deux sous, l’crane suffisamment gorgé d’situations quotidiennes à gérer, y’a d’l’importance quand on en voit, placée au d’vant des scènes, choisie au moment opportun… y’a d’l’instant à apprécier… alors il s’en r’tourne s’poser sur le sol d’vant les grilles pour poursuivre l’papotage… l’humeur des lieux sinuant calmement dans ses naseaux, le réveil de la Cour en décor des plus réalistes… simple échappatoire à l’atmosphère écœurante trouvée sur les routes des Royaumes ces derniers temps… tout évolue, d’pire en pire… une véritable course au pouvoir, au cloisonn’ment et à ses abus… des laisser passer pour six nœuds à franchir, d’l’armée en fauchage foutue sur un ch’min à l’imprévu… des incompétents frappant tout c’qui passe sans réfléchir… validés par les duchés et les conseils, évitant les procès et les pendaisons par magouilles… le pouvoir corrompt trop souvent… le temps des révoltes paisibles semblent s’éteindre pour sa pomme… les guerres permanentes s’enclenchent… il est des mois favorables au rodage… tout en est au début final'ment…

Viens poser tes miches par ici… c’pas mal d’bien glander…

L’rasé trifouille l’fond d’sa besace, extirpe un rectangle en bois, pose sur l’sol sa p’tite boite à malice, gavée d’herbes des délices… de quoi chiquer un poil et s’laisser apaiser par le mélange de plantes… une pincée dans l’bec, l’coin des lèvres et les membres s’détendent… les nuits blanches ont toujours cette saveur appréciable…
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--Mirlyne
La rouquine arpentait les rues d’la cour depuis quelques jours, espérant y trouver trace du Bireli. Cachée dans l’ombre de la nuit, guidée par son instinct, elle savait qu’il reviendrait à la source. Inévitable après une sortie d’gouffre. La rouquine savait d’quoi elle causait, elle y était tombée. Du décorticage de caboche qui nous fait plonger dans l’vide, jusqu’à ce que la folie nous enveloppe d’ses bras, nous étouffe d’son rire démoniaque, tournant en rond après une queue d’diable, jusqu’à en avoir la nausée. Vomir ses trippes, en extirper l’trop plein sur les murs d’une maison d’fous. Toutefois, l’œil était d’meuré brillant gardant l’espoir, appelant la réalité qui avait fini par se pointer l’bout du nez. R’mettant l’ grain échappé en place dans sa caboche, lui donnant la force d’botter l’fion de Madame Crasy qui avec ses griffes acérées lui avait quand même laissé l’dedans bien au vif. Y’a des blessures dont on guérit pas mais qui nous font voir la route à tracer.

Il était là, l’cul posé pénard à côté d’une drôlesse. Hésite à s’avancer, pourtant l’discours la rousse l’avait mariné sur le chemin. Mais là…
Mine de rien, les mots s’évaporent comme la brume quand l’soleil s’lève. Ça s’rait plus facile si la gamine était là. L’cœur qui y martèle le poitrail. Honte, envie, résignation, espoir… Lève les épaules en signe d’abdication quand soudain l’pied s’révolte en avançant d’un pas, l’autre suit… Pis la marche cesse jusqu’à ce que son minois s’fasse illuminer sous la torche d’une rue malfamée. La main s’en mêle, s’élevant un brin pour ensuite s’faire aller les doigts en guise de salutations. La raison fait taire l’envie d’y sauter au cou en matant les rebelles d’un profond respire. L’temps s’arrête quand elle s’entend dire sur un ton au dessus d'tout ça.

Si c’est pas ma muse rasée?
Lorenz
Il y a des regards qui ne trompent pas, alors même que l’aube naissante se noie dedans.
Des sourires de guingois qui vous font chavirer le cœur, alors même que vous avez le pied marin.
Des empoignades qui redressent et font tenir droit, alors même que vous n’avez qu’un credo : surtout ne pas marcher droit, comme les cigales.

Bireli. Le vioc’ pour certains. L’ivrogne pour d’autres. Elle ne l’a jamais vraiment cerné à dire vrai. Elle l’a admis comme ça, dans la confrérie Libertad, parce que. Parce que cela était évident. Parce qu’on ne choisit pas ses frères et sœurs. Encore moins lorsqu’il s’agit de défendre les mêmes idées et idéaux. On les prend comme ils viennent. Et comme ils partent.

Mais là, en ce petit matin, il est. Autant en profiter. Un peu.

Elle l’écoute, sagement. Ca lui arrive plus souvent qu’on ne le pense. Elle devine les histoires et les rencontres à n’en plus finir. Les batailles et les combats, les coups de gueule aussi. Les croisements de routes et les coins de comptoirs. Elle imagine Razelle, la vieille, professant incantations et mixant herbes et potions pour le maintenir en vie. Envers et contre courant. Le Diable a dû s’marrer en voyant par quels prodiges elle réussissait ce tour de force. A moins qu’il ait eu des regrets. Un bougre pareil, nul ne voudrait le manquer.

L’invitation est des plus plaisantes : s’installer à l’abri des hautes grilles du Palazzo, avant de rejoindre, plus tard peut-être, la chaleur du foyer qu’elle avait promis à Sélène de protéger. Elle a bien une idée derrière la tête Lorenz, mais cela peut attendre. Il y a des rendez-vous improvisés qu’il ne faut pas manquer. Et prendre le temps auprès de Bireli, pour refaire le monde ou simplement observer le soleil se lever, inonder les rues de la Cour de sa lumière blanche de cette fin d’été, c’est un de ces rendez-vous là. Immanquable.

Elle prend place, silencieuse, les pupilles dilatées par la fatigue de la route et du trop peu de sommeil. Mais les nuits blanches ne sont que le prélude des jours colorés. Elle s’étire, s’accroche les pognes aux barreaux, affiche un sourire de contentement. Elle est bien, tout simplement. Cela faisait longtemps. Peut-être est-ce ainsi lorsqu’on est là où il faut, juste quand il faut. Quand la sérénité du lieu rejoint celle de l’âme…

Un soupir.


J’ai appris. Pour le Sud. L’Empire. Tout ça… Une pause, légère. Le ton se fait à peine plus grave. J’ai appris pour Marl’ aussi. Pas b’soin qu’tu m’racontes. De t’façon, c’qui est fait… Laisser le silence reprendre ses droits, se positionner en chef de file avant de murmurer :

T’sais Bir’… j'ai pu' l'goût de m'en faire désormais. Parce que voir trop loin, c'pas mieux que r'garder en arrière. J’sais pas trop c’que j’fais là, mais je sais c’est là qu’j’dois être.
Arrive un moment dans la vie où, malgré les vieilles amertumes et les amours qui passent, les amis qu'on perd dans la brume et les idéaux qui se cassent, ben tu vois… la vie s'accroche et renaît. Va savoir pourquoi… Moi, j’me pose pu’ la question. Et j’cherche surtout plus la réponse. Juste je vis. Ou j’essaye du moins. Advienne que pourra et le reste sera pour les étoiles.


Par dessus les toits, le soleil perce alors de son air arrogant des mauvais jours, quand il sait qu’il va devoir faire la guerre aux nuages. Lorenz ferme les yeux, goûte l’instant présent à plein poumons, glisse une main sur l’épaule de Bireli. Simplement. Sans pression aucune. Ni aucune raison. Geste de fraternité, de remerciement, de sensation de vie bien remplie.

Et puis… frottement de chausses sur les pavés. Oreille aux aguets, yeux grands ouverts. Qui va là par une heure si… ? En même temps, c’est la Cour et les Miracles ne dorment jamais vraiment. La voix, féminine, s’élève à leur approche. Puisque Lorenz n’a été que la muse d’un Epervier, ce n’est certes pas à elle qu’on s’adresse. Petit regard en coin vers Bireli. Ah ben oui tiens, il est tout rasé…
Rebaile
Cour des Miracles... Elle y était enfin... Une étrangère encore dans ce lieu qu'elle avait pourtant consciemment choisi, en liant son destin à celui d'cette gamine qu'avait chamboulé sa vie...

Cour des Miracles... Chercher l'Palazzo, pour s'y ancrer, donner un sens aux choses et à ses choix... Marcher dans ces rues comme dans un labyrinthe... Croiser et sout'nir le regard d'ces gens qui la toisent... Pas de peur dans ses yeux, mais des mots qu'elle dit pas... J'sais pas qui vous êtes, mais j'sais qu'c'est là que j'dois être... C'est là qu'jvais m'trouver... dès qu'je trouv'rai l'Palazzo... Des mots qu'elle se répète, ses yeux qui furètent, au hasard des rues qu'elle prend...

Cour des Miracles... Jamais elle n'aurait pensé y aller un jour... Chercher l'Palazzo... Tourbillon de pensées et d'images dans sa tête... Le sourire d'sa Aye, le regard unique d'la Lune, l'amitié naissante d'un taureau andalou ou d'une souris... Trouver l'Palazzo et s'ancrer dans tout ça... Sa vie bien rangée, ben, bien rangée dans l'placard d'son passé... Le choix d'Libertad, comme une évidence qui s'est imposée... Mais, lui donner un sens, comme une obsession...

Trouvé, l'Palazzo... Immense bâtisse, un trône dans cette Cour... Main sur ces pierres chargées d'histoire, en faire le tour, pour s'retrouver d'vant l'entrée... A un angle, s'arrêter net... Pas seule, la baile, à s'être donné rendez-vous en ce lieu, elle à elle-même et les autres entre eux.. Des silhouettes assises le long d'la grille, une autre un peu plus loin.. Reconnait l'crâne rasé du Bire, pas les deux femmes... Des amies à lui? Des anciennes d'Libertad?... S'adosse contre les pierres et laisse se calmer l'agitation en elle... Coups d'oeil de temps en temps.. Bribes de phrases qui lui arrivent, mots que le vent lui porte... Réalise la baile, encore plus fort, l'immensité d'ce monde qu'elle veut voir devenir sien, et l'gouffre d'son ignorance. Voudrait rejoindre l'bire mais sent confusément qu'c'est pas l'moment d's'imposer... Pas timide, la jeune femme, mais trop d'monde là... Veut pas partir, alors s'laisse glisser d'son côté, le long des pierres du palais, à l'abri des regards... Faim d'Libertad, faim d'son histoire, faim d'son présent et d'son futur, faim d'actions, faim de tout... Ira s'nourrir au bire ou à d'autres, quand l'moment le permettra... Attendra l'temps qu'il faudra, la baile, maintenant qu'elle a trouvé l'Palazzo...

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Aphelie
Elle est là, pas loin, jamais...
Cachée derrière un mur depuis un moment,
Elle est là.
Ni trop prêt, ni trop loin,
Elle attend, observe la scène.
Elle est là.
Silencieuse comme souvent,
Elle évalue, pèse,
Elle hésite un instant devant l’air mélancolique du rasé.
Se retient.
Ni trop, ni trop peu.
Voilà comment elle marche.
Laisser le temps s’écouler puis voir pour la suite.
Arrivée d’une tête déjà croisée quelques part.
Les mots échangés on l’air de dessiner un sourire sur le visage du mélancolique.
Pas de son d’ici,
Juste une vue d’ensemble d’éléments qu’elle ne peu sans doute pas comprendre.
Ses yeux se lèvent vers un ciel qui se couvre.
Elle cherche...
Elle cherche l’étoile qui brille normalement.
Mais pas ce soir.
L’étoile c’est éteinte pour un temps...
Le regard descend à nouveau sur la bâtisse.
La chevelure rousse n’est pas inconnue.
Choc dans la poitrine qui cogne à tout rompre.
Larmes qui montent aux yeux.
A ce moment il aurait pu se passer n’importe quoi,
Elle n’aurait rien vue, rien entendu.
Un pas, puis deux, la cachette est quittée sans bruit.
Autour ça peut bien brûler, crier, ou juste rester là à regarder...
Ses yeux ne se décrochent plus de la tignasse.
Le son d’une voix parvint à elle.
Lèvres qui s’entrouvrent, pas un son n’en sort.
Une pensée qui traverse son esprit...
Voit-elle vraiment ce qu’elle croit en ce moment ?
Et...Ne voit-elle pas ce qu’elle devrait voir le reste du temps...
Figée au milieu de tout, de rien, elle reste là,
Regarde, sans rien pouvoir dire.
Ayerin
Une Lune absente et vla qu'elle plonge..
Elle lui avait pourtant promis mais comme toujours, elle avait oublié, la gamine lui avait dit qu'elle ne serait plus la p'tiote au teint pâle, cette gamine plongée dans une mélancolie sans nom ...
Mais difficile d'être autre, et de ce fait, ça perd la boule, s'roule en boule et ronchonne, jusqu'à oublier une s'conde, celle de trop, qu'la vie dorénavant se trouve devant et que celui-ci était teinté d'elle, son air, sa Baile ... sans oublier le sens d'la famille !

Fini de se morfondre..
A son réveil, la chercher partout, ne pas la trouver, ne trouver personne d'ailleurs ... Alors ronchonner contre elle-même mais cette fois-ci le faire pour quelque chose ... Chercher ses nippes, s'habiller à la hâte, s'passer d'la flotte sur l'visage, s'remettre avec les doigts le dawa dans les tifs, puis l'air renfrogné, balancer cette peau d'biche à travers cette carrée ou elle s'était cloisonnée pour un temps ... puis, s'demander ou elle pouvait bien se trouver .. elle n'avait aucun souvenir d'hier ou avant hier alors jeta un regard par la f'nêtre aux vitres plus que douteuses et ne rien reconnaître ... juste une cours sale !
Tourner les talons, claquer la porte derrière elle.. Descendre deux par deux les marches de ce bouge ... n'reconnaitre aucune trogne parmi celles présentes ... s'en ficher les flancs ... les ignorer même surtout ces regards d'libidineux ... si un souci, elle saura s'en défaire, pas plus fourbe qu'la gamine ... s'poser au comptoir et héler la tôlière, une bonne femme ayant plus l'air d'une morte vivante qu'autre chose, ses mirettes l'accrochent, ne la quittent plus ...

- Dites moi,... on s'trouve ou,... ?
- Qui peut savoir minaude, ... ici, la-bas, ... du pareil au même !
- Si vous l'dites,... mais vot'cambuse s'trouve bien quelque part, hein ?

La bonne femme ne s'attarda pas plus, n'répondit même pas a sa dernière question, préférant reprendre sa chope qu'elle vida d'un trait... l'regard déjà perdu dans les limbes... la gamine lui aurait bien fait bouffer sa chope mais ça n'aurait servi à rien, une perte de temps, et du temps, elle en avait assez perdu comme ça !
Tourna alors les talons et sortit sans d'mander son reste .. chambre payée ou pas, nafoute de ça !

Air puant .. ça sentait le bousier !
S'trouvait en campagne la gamine.. comment avait-elle atterri là ?
Goût amer en bouche, n'en reconnaissait pas l'essence.. Sons de cloches et de ferrailles qu'on malmène.. Entendre, et s'rapprocher de cette batterie infernale.. Dans une grange y voir un maréchal ferrant, sourire en coin qui s'fixe, du bourrin s'faisait remettre du fer aux sabots.. Vla une affaire qui allait être faite.. Fouiller ses poches en sortir d'l'écus, et n'pas chercher d'où ça lui venait..


- 'lut,... L'vioc aux rides profondes relève la tête...
- J''ai besoin d'une de vos bêtes.. c'est possible ?
- Si t'as de quoi la payer gamine, on fera affaire ... La môme lui balance écus a ses pieds ...
- En vla d'l'affaire ... ça vous va ? Emeraudes qui l'agrippent, l'vioc semble satisfait et lui montre un bourrin du bout d'son instrument d'torture ...
- Prends celui-là ...et bonne route !

Bonne route, il en avait d'bonne lui... elle n'savait même pas ou son fond'ment se situait ... pose selle et tout l'barda qui va avec sur le bourrin... lui grimpe sur l'dos...


- Dites,... Paris c'est par ou ? ...L'vioc la regarde,...
- Sur ta droite en sortant d'ici ..

Balancer coups d'talons dans les flancs d'la bestiole... la laisser mener la danse mais maitriser le chemin.. chevaucher a bâtons rompus à travers la campagne, et villes sans laissez-passer en poche.. ne voulant plus perdre un instant.. la gamine a du mordant plein la tête.. n'veut plus d'barrières aux conquêtes.. elle n'en bâtira peut-être jamais d'son propre chef, mais n'en lâchera jamais plus morceaux qui s'présentent à elle.. Ces idées de Dawa en tête lui faisait oublier la fatigue du corps, s'en fiche de celui la, c'n'est qu'une tour en fait et il survivra..
Le pif aux aguets .. des odeurs qu'on oublient pas ou qu'on retrouvent bien vite .. Devant elle se dessinaient les premières bâtisses, bosselées, des accidentées d'la vie.. Comme sa population, brigands, courtauds, malingreux, orphelins et les piètres.. tout un peuple qui usinait de jour comme de nuit,.. aussi oisif mais gourmand qu'la gamine qui sans vergogne était prêt à tous les vices, les crimes ou maraudage ... en passant par les excès d'la débauche ... Sourire en coin en dépassant les bordels et bouges en tout genre ..

Pour arriver enfin comme par miracle en bout de course, aux abords de cette ruelle, là ou s'dessinait les premières pierres du Palazzo ... Descendre d'sa carne ... la laisser là ... chacun sa destinée ... la sienne s'était Baile, c'était la Lune, c'était eux quoiqu'il en coûte ... Guiboles qui vacillent, s'laisser choir ... la chevauchée l'avait quand même bien amochée ... lui fallait juste quelques instants pour s'remettre ... et la voir, elle, assise, l'palpitant qui s'emballe, alors lui laisser le temps d'reprendre cadence vitale, pui lorgner d'autres visages non loin de là ... mais surtout, remarqué l'Ange planqué, épaules affaissés, habité d'un air triste qu'elle ne lui connaissait pas ... s'en mordre la lèvre ... désir de se jeter sur celle qu'elle était v'nue retrouver mais ne pas supporter d'voir l'amie des bitures, voleuse de mirabelle en si piètre état ... En silence, la gamine s'approche ... se racle la gorge a sa hauteur, à distance raisonnable ... un coup étant si vite arrivé ... crever est not'lot a tous mais d'la sorte serait belle conn'rie ...


- 'lut l'Ange, t'as b'soin d'un coup de main ? Y a quelque chose qui t'tracasse ou tu sens un coup fourré ?
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--Mirlyne
Son appel perce le silence, réveille les ombres qui frôlent les murs, cachées au fond des ruelles que l’aube éclaire timidement. Sensation étrange, l'intuition qu'on l'observe. Oublie l'Bir un instant. Sa tête en girouette scrute les alentours, l’ouïe attentive, les sens en éveillent. Volte face, feinte rapide vers la ruelle derrière elle. L’cœur bat la chamade malgré le danger. Une paluche sur son fourreau, un sourire en coin sur sa trogne, pas malin d’finir le bide percé pour quelques écus. Silhouette féminine qui plombe sur le sol, plaquée derrière un mur. Curiosité qui l’emporte sur la raison. Pense pas plus loin que l’bout son nez en s’approchant. Entend du murmure. S'étire le cou et l'aperçoit, muette, l’œil humide. Voit pas ce qui rôde aux alentours trop heureuse de la retrouver. Lâche le souffle retenu durant le parcours, échappe un rire nerveux.

Crotte-de-bouc ma gamine! Qu’est-ce que tu fais là à m’foutre la chiasse de même!! Des plans pour que j’te découpe ton beau décolleté d’un coup d’épée. Quoique ... Belle défaite pour pouvoir enfin contempler tes atours. Non?

Clin d’œil claqué, bras ouverts vers Aphélie… Brin d’humour, espoir que se pointe un sourire. La bouille lui a tellement manquée.

Approche pardi!! On dirait que t’as vu un fantôme même si j’reviens de loin. C'est ben moi!

Bécot sur une joue, sa pogne sur une frêle épaule.

J’me doutais bien que j’vous r'trouverais ici, l’Bir pis toi. J’suis juste de passage, une route à tracer. Mon Mûmul m’attend pour le grand voyage, une caraque, la mer. D’quoi faire rêver.

Hésite, glisse un doigt sous l'menton pour croiser le regard, avant de reprendre le crachoir.

J’sais pas pour toi, mais il m’semble que ça causerait mieux l'gosier rincé. T’as sûrement d’quoi alimenter d’la parlotte parce que j’me doute fort que l’monde a pas cessé d’tourner depuis mon départ. J’en profiterai pour t’expliquer l’pourquoi d’ma venue. Un p’tit service à vous quémander.

Allez!! C'est moi qui paye la tournée pour tous. J’ai vu l’Bir par là qui traînassait.

Sort d'la ruelle faisant signe de s'magner l'fion. Quelque chose chicotte la gamine, mais quoi?
Aphelie
Un autre monde, une autre vie, un autre temps.
Devant ses yeux c’est ce qu’elle voit.
La tête ailleurs elle n’entend pas les pas qui se rapprochent d’elle.
Elle sort doucement de sa léthargie quand la douce voix d’Aye raisonne prêt d’elle.
Un instant elle détache ses yeux des cheveux roux pour se tourner vers la voix.
Les yeux comme dans le vide elle murmure...


Est-ce que je rêve ? Est-ce que c’est...

Les mots se perdent au son d’une autre voix.
Celle d’une rousse sorti de l’ombre ou d’on ne sait où.
Les yeux fixent ceux de Mirlyne,
Sourire qui se dessine sur les lèvres d’Aphélie.
Un souffle, un cri d’joie et un appel au câlin qui a tant manqué.


Mirlyne !

Elle se jette au cou de la belle.
Le rire qui accompagne le geste ne laisse place à l’incertitude.
C’est un cri de joie qui vient du font d’ses entrailles.
Le genre de cri qu’on pousse quand les fantômes refont surface.
Sans décrocher ses bras de son cou elle parle à plus savoir s’arrêter.


J’savais bien qu’t’étais pas...enfin on s’en fou en fait. Raconte moi ma jolie rousse, t’étais où ? Tu sais qu’tu nous a foutu les j'tons quand même ? Ba ouai pas donner de nouvelles c’est pas très malin ça !

La blonde dépose un baiser sur sa joue et se recule pour la regarder.
Menton remonté pour un regard en face à face.
Le sourire décroche plus du visage et la main lâche pas celle de la rousse.
On ne sait jamais dés fois qu’elle s’envolerait encore sans dire au revoir.
La proposition d’boire un coup et la bien venu,
C’est qu’elles en auront besoin pour se dire tout ce qu’elles on raté l’une sans l’autre.


Un service ? humm..tu sais bien que je peux rien te refuser ma jolie rousse...

Hochement de tête, sourire aux lèvres,
Elle se tourne vers Aye et s’aperçoit qu’y a une autre tête connue dans l’coin.


Ça vous tente un verre ? Allez Aye...tu dis jamais non...et puis t’as pas le droit de refuser, la dernière fois on a pas eu le temps de se prendre notre cuite ensemble si j’me souvient bien...

Elle tire sur une manche de la belle pour l’inciter à les suivre,
Et emboite le pas de la rousse.


Hé...c’est quoi ce service ?
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