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[RP] Honshu : La grande ballade

Aniki
[ Sakaï, Miyoshi, une sombre geôle ... ]

Peu à peu, les blessures subies lors de leur arrestation se refermaient laissant place à de nouvelles cicatrices. Si la guigne continuait de s’abattre ainsi sur eux, on pourrait bientôt lire l’intégralité de leur épopée rien qu’en parcourant leurs peaux des yeux.

Trois gros murs, aussi épais que froids, le dernier pan fermé par une lourde grille presque entièrement recouverte de rouille, cela faisait déjà quelques jours que, sans ménagement on les avait jetés dans cette sordide cellule où, depuis, ils n’avaient eu d’autre choix que de prendre leur mal en patience. Au moins, les autorités locales n’avaient jusque là pas jugé nécessaire de les séparer et ils avaient pu demeurer ensemble, ce qui, après tout, pour eux était l’essentiel …

D’après ce qu’ils avaient pu comprendre, c’est aujourd’hui qu’ils allaient devoir comparaitre devant le juge, ou plutôt la juge, pour une fade histoire de tentative de vol, la plainte émanant sans doute de ce voyageur qui, non content de leur avoir filé une volée sur les sentiers, avait du, dès son retour en ville, se précipiter chez le procureur pour aller pleurer dans ses jupes.

Aniki était tout de même confiant. Après tout, la juge, il la connaissait. N’avaient-ils pas vidé ensemble toute une cargaison de saké lors de leur dernier passage à Sakaï, alors que lui même se remettait à peine des coups portés … justement par la victime ? Drôle de vie parfois, que celle d’un brigand des chemins …

En milieu de journée, en effet, quatre gardes lourdement armés de présentèrent devant la grille de leur cellule. L’heure était venue d’aller plaider leur cause au tribunal. Aniki, tout en souriant, adressa un vif clin d’œil complice à l’intention de Megu …


T’en fais pas ma belle ! Z’ont rien … Dès demain on s’ra dehors, en train de fêter ça en s’enfilant leur saké !
Megu
[Sakai, Miyoshi, Tribunal.]


Le moment était venu de faire face à la juge, poussée dans le dos par les gardes. La voilà à la barre, prête à se défendre comme elle le pouvait dans cette langue qu'elle ne comprenait qu'à peine. Heureusement qu'avec Aniki ils avaient décidé d'un plan durant les jours d'attente... Il y avait une chance que ça marche et qu'ils soient relaxés. Ses doigts agrippaient le bois devant elle, ses poignets toujours entravés par ces fers qu'ils leur avaient mis dès leur entrée dans les geôles.

Son acte d'accusation lui fut rappelé et le témoin de l'accusation raconta les faits en premier. Megu l'écouta, visage impassible sous les coupures et les hématomes encore présents. Blessures dues à la rencontre avec cette "victime" quelques jours plus tôt, alors qu'ils avaient largement perdu contre lui et cette foutue armée. Ce fut ensuite à son tour de s'exprimer. Première partie du plan : Avouer ses crimes bien gentillement. Elle le suivit à la lettre, espérant que la deuxième partie du plan fasse balancer le jugement en sa faveur.

À sa grande surprise, le procureur ne se montra pas... N'était-ce pas une habitude des accusés, ce genre d'attitude, normalement ? Megu utilisa ceci comme un des arguments, en plus de celui de taille qu'ils avaient pour leur plan. Deuxième partie du plan : Sortir l'argument de choc ! Sortant une carte, comme Aniki le lui avait conseillé, elle s'en servit pour appuyer ses dires. Le méfait avait été commis hors du Daimyo Miyoshi, ils n'avaient donc pas enfreints de lois... Du moins, dans ce daimyo-ci. Sa plaidoirie terminée, les gardes la ramenèrent dans sa cellule, où Aniki l'attendait déjà. Ils passèrent la nuit à attendre leur jugement, espérant que leur argument ait marché...

Le lendemain, le verdict fut rendu. Et à sa grande surprise, la Juge n'avait pas prit en compte son deuxième argument... Alors que les gardes l'empoignaient de nouveau, elle utilisa toute sa volonté pour ne pas exploser et aggraver sa peine.


[Sakaï, Miyoshi, leur sombre geôle pour quelques temps.]


Les gardes la jeta pour la troisième fois dans la geôle. Se relevant, elle grogna, furieuse.

40 jours ! 40 jours de prison ! Tu te rends compte Aniki ?!

Ses yeux noirs ne se posèrent même pas sur le jeune berger, alors qu'elle se dirigea vers le fond de la pièce pour passer ses nerfs sur le seul futon qui se trouvait là. Un coup de pied suffit à la calmer un minimum...

Elle se posa lourdement sur le futon, dos et tête contre le mur, et laissa sortir un long soupire.


Je l'aime pas cette juge...


08-01-2012 14:37 : Vous avez été condamné à 40 jours de prison.

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Aniki
[Sakaï : 5ème jour de détention …]

Depuis deux ou trois jours déjà, la colère et l’incompréhension du début s’étaient érodés, cédant peu à peu la place à un triste sentiment de renoncement suivi d’une profonde apathie. Les deux condamnées mangeaient peu, parlaient peu, passant le plus clair de leur temps étendus, à dormir. Que pouvaient-ils faire d’autre ? Ils avaient accepté leur sort et il ne leur restait plus qu’à attendre, c’était tout …


Puis, progressivement, en même temps que leur appétit, les détenus avaient retrouvé leur énergie. Ils s'étaient remis à bouger, avaient recommencer à se parler, à se toucher, à rire et à plaisanter. Ils avaient même fini par quelque peu sympathiser avec Dosan et Buntaro, père et fils, leurs geôliers attitrés, qui, en échange de quelques kobans bien sûr, ne rechignaient jamais à partager un peu de leur nourriture avec eux.
Bref, petit à petit, malgré la situation, les deux jeunes aventuriers avaient pris leurs marques et leurs petites habitudes.


Pour l’heure, ils étaient avachis sur le futon crasseux, observant d’un regard espiègle les gardiens tout en murmurant entre eux tels deux gamins en train de fomenter la bêtise du siècle. Devant eux se trouvaient un petits tas de cailloux, l’enjeu … La nature du pari étant : Lequel des deux gardes fourrait le premier l’un de ses doigt dans son nez …
Aniki n’avait pas lésiné et avait misé huit petits cailloux blancs sur Dosan, le vieux, dont il connaissait les aptitudes et que, depuis, il ne lâchait plus du regard. Pourtant ce fut Buntaro, le fils, qui, d’un mouvement franc et direct de l’index, pour le plus grand plaisir de Megu qui se mit aussitôt à sauter et à hurler pour célébrer sa victoire, trancha sans équivoque les débats ...

Le regard du jeune berger passa rapidement du vieil homme à sa regrettée fortune qu'il vit disparaitre dans les mains voraces de sa complice … Qu’importe, il avait déjà une autre idée pour se refaire …



J’t’en parie dix que l’vieux s’ra l’premier à s’gratter l’entre jambe !


Que voulez-vous ? Il fallait bien qu'ils s'occupent les pauvres ...
Megu
[Sakaï : Jour 7]


Ses yeux s'étaient ouverts l'un après l'autre pendant qu'elle s'étirait sur la fine paillasse. Pour Megu, c'était le matin, mais la lumière de l'extérieur ne pénétrant pas dans les sombres geôles de Sakaï, rien n'était sur. Depuis qu'ils avaient été enfermé ici, le jeune couple y avait déjà passé une semaine, et seul les roulements des gardes leur donnaient une indication sur l'heure qu'il pouvait être.
Après son étirement matinal, son coude venant taper Aniki à l'épaule ou au menton suivant sa position presque chaque matin, elle retourna se blottir bien au chaud contre lui.

Maintenant bien réveillée, elle s'était reculée un peu pour pouvoir l'observer avant qu'il ne se réveille à son tour. Ses yeux sombres commencèrent alors à détailler chaque partie de son visage. Ses yeux, son nez, ses lèvres, ses joues avec une légère barbe et son menton où trônaient trois poils plus longs que les autres. -Heu, attendez... Trois poils plus longs que les autres... Qu'est-ce qu'ils font là ?!- Les yeux de Megu s'ouvrir en grand de surprise, puis elle s'approcha doucement de lui pour vérifier qu'elle ne rêvait pas. "Ah, bah non... Je rêve pas... Ils sont bien là !" pensa-t-elle.

Hum ! Petit raclement de gorge pour voir s'il l'entend ou non. Pas un mouvement... Son regard retourna sur ces trois poils, et le fou rire lui prit le ventre. Se retournant, elle étouffa les premiers rires dans le futon, puis n'en pouvant plus elle laissa libre cours à son rire. Les éclats de rire emplirent la cellule et finirent par réveiller Aniki.

Qu'est-c'qui t'arrive... ?

Elle pouvait lire dans son regard endormis de l'étonnement et une petite point de reproche pour l'avoir réveillé, ce qui ne l'aida en rien pour arrêter son fou rire. Dans un moment d'accalmie, elle en profita pour essayer de s'expliquer.

, commença-t-elle en pointant le menton d'Aniki, t'as... Son rire reprit de plus belle. Puis se calmant de nouveau, elle reprit : T'as trois espèces de poils plus longs que les autres... Regarde...

Tout en essayant d'arrêter son fou rire, elle lui prit la main, qu'elle guida jusqu'à la zone où se trouvaient les fameux poils.

Pfff... Bah oui, ça arrive... lui lança-t-il, un peu vexé quand même.

Rien qu'à cette réponse, son fou rire reprit de plus belle.



Megu le taquina avec ça presque toute la journée, jusqu'à ce qu'Aniki trouve un moyen de les raccourcir au même niveau que les autres. Allez savoir comment il a réussit... Enfin, il faut dire qu'une journée dans une cellule à ne rien pouvoir faire, il avait eu le temps d'y réfléchir...
Dommage pour Megu. Elle les aimait bien ces trois poils...

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Aniki
[Sakaï : 13ème jour de détention …]


Naturellement, pour tous deux, le premier reflexe fut de trouver une sortie. Ils s’ignorèrent et s’évitèrent un long moment, chacun s’échinant à explorer son coin en quête d’une faille que, bien sûr, ni l’un ni l’autre ne trouverait. Puis, la tension grimpa d’un cran. Les tentatives d’escalade et d’évasion se firent plus fréquentes et plus agressives. Enfin, à bout de force, les deux adversaires ne purent que se rendre à l’évidence. Ils étaient enfermés là, ensemble, et pour l’un comme pour l’autre, il n’y aurait aucune échappatoire …

Les deux insectes se figèrent, comme tétanisés par la peur.

Aniki agita un peu la gamelle de fer blanc dans laquelle il avait organisé cette rencontre ou plutôt … ce combat. Du moins, c’est ce qu’il espérait …


Les deux étaient sensiblement de la même taille, même si le suzumushi* était légèrement plus gros. Aniki, en temps qu’organisateur, avait choisit le premier et bien sûr, il avait opté pour l’autre, un aburamushi** aux pattes velues auquel il trouvait de vraies allures de guerrier et sur lequel il avait misé une véritable fortune en cailloux.

D’une pichenette, il encouragea gentiment son poulain à faire les premiers pas.
L’aburamushi s’élança, tête baissée, longeant aveuglement la paroi jusqu’à aller s’écraser contre la grosse tête de son adversaire. Les deux insectes, une fois encore se figèrent, se jaugeant timidement du bout des pattes puis, d’un coup, brusquement, les mandibules du favori d’Aniki se refermèrent, sectionnant une antenne au passage. Aussitôt le suzumushi bondit, hors de la gamelle, fuyant et abandonnant lâchement l’arène …

Heureusement Aniki veillait et il était vif. Il n’eut aucun mal à reprendre l’évadé pour tout de suite le renvoyer au combat.


Ton favori est lâche Meg’ … Si jamais il recommence ça, c’est avec une patte en moins qu’il y retourne …

Voyant son rival réapparaitre et, le moral visiblement gonflé par l'impact inespéré du premier assaut, l’aburamushi se jeta à nouveau sur le suzumushi. Le combat s’engagea, rude et intense, pattes contres pattes, antennes contre antenne, mandibules contre mandibules, aucun des deux ne cédant rien jusqu’à ce que, le suzumushi, tirant profit, à la fois de la taille de sa tête et d’une légère erreur de jugement de l’autre, d’un coup sec, à son tour lui sectionna une patte …

Megu se mit à hurler. Aniki fronça les sourcils ...

Au fond de la gamelle déjà, le suzumushi se ruait sur son adversaire pour le plaquer violemment au sol. Les pattes velues du guerrier d’Aniki tentèrent désespérément de le repousser mais en vain …

L’instant d’après, Megu jubilait, agitant ses gains devant la mine défaite du berger. Dans la gamelle ne restait plus alors que le vainqueur, le perdant lui servant déjà de repas …


Bref, Aniki perdait, les insectes se battaient … une journée comme une autre pour la faune de la sombre geôle …






* Suzumushi : Grillon.
** Aburamushi : Cafard, blatte.
Megu
[Sakaï : Jour 26 -ou plutôt, nuit 26-]


Plus haut, la rue était déserte et silencieuse. Derrière les grilles les flambeaux étaient éteints et répandaient dans toute la cellule cette horrible odeur d’huile froide qu’elle detestait par dessus tout. Encore plus loin derrière les grilles, dans une partie à l’abri des regards, on pouvait discerner les ronflements des deux gardes se répondant inlassablement l’un à l’autre. Aucun doute, c’était la nuit, une autre de ces nuits qui, l’une après l’autre, lui semblaient de plus en plus interminables …

Juste à coté, Aniki dormait comme un bébé tout en soufflant comme un vieillard.

Veinard … Pensa t-elle tout en jetant un coup d’œil jaloux dans sa direction.

À la différence du berger, pour qui tout cela ne comptait pas vraiment et qui s’adaptait tant bien que mal à l’incarcération, Megu ressentait plus de difficultés. Les jours passaient encore mais alors les nuits … Elle les vivait seule, à tourner et tourner sur elle-même à coté d’Aniki, ressassant en boucle les mêmes idées.




[1 heure 37 mn plus tard]

Enfin ses muscles se relâchaient. Dans son esprit, ses pensées se faisaient plus diffuses. Peu à peu, pas à pas, Megu se rapprochait de la frontière séparant le monde de l’éveil de celui du sommeil et -par reflexe ses doigt se crispèrent sur la couverture, la tirant sur ses épaules pour mieux conserver la chaleur– enfin allait-elle pouvoir goûter aux vertus régénératrices du … -La couverture s’arracha à son emprise pour disparaitre plus bas, abandonnant son cou et son épaule au courant d’air froid-.
Megu grogna puis, sans vraiment sortir de sa léthargie, du bout des doigts, parvint à en agripper un morceau sur lequel, bien sur, aussitôt elle tira. À nouveau au chaud, elle allait enfin s’endormir quand, évidemment, une nouvelle fois, la couverture s’éclipsa …

Megu se dressa sur la couche pour, d’une main récupérer son bien, de l’autre, violemment gifler l’épaule d’Aniki qui venait d'hônteusement la tirer du sommeil.

K’so ‘Niki !!! Prends pas toute la couverture !!!

Rrrgnnnrghhhll … Fut la seule réponse du berger.




[Encore 1 heure 42 mn plus tard]

-Arff c’est vrai quoi ! Il était bien gentil Aniki mais il devenait pénible à la fin à toujours faire ça …- Le berger l’avait énervée et en gros, c’est cette idée, que pour elle-même, elle avait développée mentalement durant la dernière heure et demi ...
Puis son pied avait fini par arrêter de s’agiter, son souffle s’était ralentit, entrainant avec lui son cœur. La chaleur avait commencé à l’envahir et doucement, elle se laissait porter quand …


rrrRRRRRoonnnnndd …
-Hein ?-
rrrRRRRRoonnnnndd …
Grrrrrrrrr ...


Elle s’emmitoufla un peu plus, enfouissant son oreille sous la couverture.

rrrRRRRRoonnnnndd …
rrrRRRRRoonnnnndd …

rrrRRRRRoonnnnndd …

rrrRRRRRoonnnnndd …


Elle se dressa sur la couche, se mettant à hurler tout en secouant le berger énergiquement.

K’so ‘Niki !!! Tu l’fais exprès, c’est pas vrai !!!

Rrrgnnnrghhhll … Aniki se tourna, cessant aussitôt de ronfler. Moins d’une minute plus tard il s’était rendormit.

Il restait alors deux heures avant le petit matin et son habituelle agitation et Megu, elle, ne dormirait sûrement pas beaucoup encore cette nuit ...

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Tsuba
[Une semaine avant]

Tandis que Tsuba se promenait dans le Dédale en quête d'un de ses hommes, ce qui semblait être un ivrogne sortit d'une ruelle et vint percuter le brigant et s'aggripa à lui.
Le jeune homme faillit le repousser lourdement dans son coin avant de voir l'ivrogne lui faire ce signe des mains qu'il connaissait depuis sa naissance, celà assurait que l'homme était un Nézumi, un membre de l'ancien clan.


Suit moi !

Ne discutant pas, Tsuba le suivit dans la ruelle par laquelle il était arrivé.
L'ivrogne était en fait l'un des rares Nézumi ayant embrasser sa cause en Oda et qui maintenant mettait ses talents et ses contacts au service du jeune lézard.


J'ai des informations sur les deux personnes sur lesquels tu m'avais demandé de me renseigner.

Maintenant que le brigant connaissait l'identité de la personne il reconnu les traits du visage de l'homme, son déguisement était parfait même l'odeur y était. L'informateur pousuivit d'un ton en dessous.

Leur voyage s'est arrété à Sakaï... et dans ses geoles.

Tsuba réflichit rapidement, des causes de cette enfermement mais aussi des conditions. Le jeune couple devait passer un mauvais moment dans cette prison. Il griffonna un mot à leur intention sur un morceau de papier et le tendit à son frère Nézumi.

Fais leur parvenir ceci pour moi.

L'homme prit rapidement le message et le rangea dans l'un des plis de son hakama. L'échange entre les deux hommes avait été trés rapide, le soit disant ivrogne s'en alla rapidement en s'enfonçant dans une ruelle encore plus sombre et Tsuba retourna à ses occupations.

Le morceau de papier contenait un mot d'encouragement, tsuba savait qu'ils ne pourraient pas répondre de là où ils se trouvaient mais ferait en sorte pour qu'on vienne l'informer au moment de leur sortit.



[ce jour]

Kuiiiiik ! Kuiiiik !

Le rat qui portait le message de Tsuba pour ses amis avait été discrètement introduit dans l'enceinte de la prison par un chariot de marchandise venant approvisionner geoliers et prisonniers.
L'odeur de la jeune femme avait était mémorisé par l'animal, l'entrainement que lui fournissait ses maitres était vieux de presque deux siècles, le rongeur trouvera sa cible.
Quand enfin l'odeur se rapprocha et qu'il voyait enfin la personne il essaya de se faire voir et entendre.


Kuiiik ! Kuiiiik !

Le morceau de papier ne contenait que quelques mots.
"Sortez vous en vivant ou sinon Asami viendra vous tuer-Tsuba". Il avait également griffonné un sourire, son sens de l'humour étant particulier, l'endroit ne s'y prétant que trés peu, mais il signalait aussi qu'il était au courant de leur situation et qu'il essayerai de les aider comme il le pouvait de là où il était.

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Aniki
[Sakaï : 37ème jour de détention …]


Ses yeux balayaient la pièce dans un mouvement circulaire continu, tous ses muscles étaient tendus... Il était prêt à sauter sur la première petite ombre qui traverserait son champ de vision... Là ! Son corps s'allongea et ses larges mains attrapèrent sans ménagement le petit corps. Un grand sourire sur les lèvres, Aniki se redressa fièrement, sa proie entre les pattes, et se tourna vers Megu qui était encore concentrée et qui n'avait pas l'air contente du tout...


Hé ! Hé ! Meg' ! J'en ai encore eu un ! lui lança-t-il.

Un simple grognement de sa part fut sa réponse. Il savait, bien sur, qu'elle n'en avait encore attrapé aucun... C'est que les rats ne semblaient sortir que de son coté... Aniki lui tordit le cou et le posa à coté du premier. Toujours aussi fier, il se replaça, prêt pour un troisième.

Aniki 2 - 0 Megu.





[Quelques heures plus tard ...]


Les deux jeunes étaient toujours postés à un coin de la geôle. C'était la seule activité qu'ils avaient trouvé pour aujourd'hui... Une chasse aux rats. Et, pour le moment, le score était remonté... Égalité. Il commençait à s'endormir quand un couinement le sortit de sa léthargie.

Kuiiiiik ! Kuiiiik !

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux... Avant que le rat continue son chemin vers Megu.

Pas si vite ! T'es à moi... J't'ai vu l'premier !

Il s'élança à ses trousses alors que Megu était également prête à lui sauter dessus...

Et un d'plus ! Cria-t-il, de plus en plus fier, le rat dans la main. Il s’apprêtait à lui torde le cou comme les précédents, quand Megu l'arrêta.

Attends Aniki !

Elle le lui arracha des mains, et il la regarda faire, trop surpris par sa réaction.

Il est pas comme les autres, ajouta-t-elle. Ah ! C'est un rat de Tsu' ! Je te l'avais dis...

C'était à son tour d'être fière, alors qu'Aniki était encore la bouche et les yeux grands ouverts de surprise. C'est quand il vit un grand sourire illuminer le visage de Megu qu'il se rapprocha d'elle, curieux.

Dis... C'est écrit quoi ?

Le jeune berger n'ayant jamais appris ni à lire ni à écrire n'était évidemment pas capable de comprendre les gribouillis de Tsuba. Megu lui lu le message, visiblement amusée.

Hé ben... Faut lui répondre ! Avant qu'ta sœur viennent nous tuer...

Ils se rendirent alors compte qu'ils n'avaient ni papier, ni de quoi écrire... Les deux haussèrent les épaules... Il ne leur restait de toute façon plus que quelques jours à croupir ici avant de sentir à nouveau l'air libre.

Bref, ils reprirent leur chasse, laissant repartir le rat de Tsuba sans message, mais bien vivant...
Megu
[Sakaï : Jour de la libération]


Les derniers jours de leur détention s'étaient écoulés lentement, tellement l'envie et l'excitation de se retrouver dehors leur prenaient les tripes. Finit les combats d’insectes, les paris et les chasses aux rats et autres vermines trainant dans les sombres geôles de Sakaï. Place à deux félins tournant en ronds dans leur cage. Et aujourd'hui, c'était enfin le jour de leur libération. Les deux jeunes étaient à l'affut du moindre bruit qui pouvait leur indiquer que quelqu'un venait pour les sortir de leur cellule. Les heures s'écoulaient lentement...

La veille, ils avaient profité d'une bonne bouteille de saké, négociée avec le geôlier, pour passer une bonne soirée. Une soirée qui avait avancé et évolué au gré de questions qui s'étaient enchaînées les unes après les autres. Une véritable torture mentale où des confessions intimes se glissèrent, faisant dériver le sujet sur des terrains sensibles. Malgré tout, ils avaient passé une douce nuit dans les bras l'un de l'autre. Ce soir-là les avait encore plus rapprochés; Megu et Aniki s'étaient ouvert l'un à l'autre sur leur passé respectif; chacun avait montré à l'autre ses blessures intérieures et profondes qui avaient du mal à guérir, malgré le temps. Ils n'avaient plus de secrets l'un pour l'autre. Ou presque.

Des bruits de pas sortirent Megu de sa rêverie et elle se redressa, s'approchant de la porte. Aniki la suivit de près. Ils avaient tout deux hâte de sentir à nouveau l'air frais de l'extérieur, et non cet air malsain qui filtrait dans les couloirs et les cellules de la prison. Elle s'éloigna de la porte, alors que les pas s'arrêtaient devant celle-ci. C'était leur heure !

Le jeune couple fut jeté dehors comme il avait été jeté à l'intérieur de leur geôle. Megu grogna, sans toutefois exagérer... Ils étaient libres ! Il faisait déjà un petit peu plus chaud qu'avant, et cet air pur... Ce que le parfum de la liberté sentait bon !

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Aniki
Rapide détour vers l’office, où elle et lui purent récupérer armes et bagages, puis tout deux se retrouvèrent dehors sous un soleil qui, comme pour célébrer leur sortie, semblait s’appliquer à les bombarder de sa plus douce chaleur. Ses deux wakizachis solidement sanglés le long de ses tibias, son sabre et son sac sur le dos, il respira un grand coup. Enfin ils étaient libres !

Leurs regards se croisèrent. Leurs lèvres ensemble s’étirèrent puis tous deux éclatèrent d'un rire un peu nerveux. Une grande pression venait de s’évanouir de sur leurs épaules et la grande aventure allait finalement pouvoir reprendre son cours …


Kuso ! 45 jours ! S’écria le berger avant d’entrainer sa compagne vers la plus proche taverne.

Ils y prirent un copieux repas arrosé, comme il se doit, d’une bonne dose de saké. Aniki lâcha un rot sublime, qui, en arrière salle, combla le taulier de fierté. Puis il frappa violemment du plat de la main sur la table, son plus beau sourire au milieu du visage …


T’es prête ma belle ?

Tirons nous d’ce maudit trou paumé !


Quelques instants plus tard, ils s’engageaient sur le sentier, direction Yamana. Le paysage qui, à peine une poignée de semaine plus tôt les avait laissé complètement indifférents, leur paraissait aujourd’hui des plus grandiose, chacun d’eux s’exaltant tour à tour sur la moindre colline, le moindre cours d’eau, le moindre bosquet …

C’est bien souvent quand on en est privé, qu’on réalise enfin la véritable valeur des choses …
Megu
La ballade reprenait enfin son cours après un temps qui avait semblé ne jamais se terminer. Le jeune couple respirait à nouveau l'air frais et encore froid en cette fin proche d'hiver. Leurs pas crissaient sur les chemins recouverts d'une légère pellicule de neige, Megu ouvrant la marche; Aniki la suivant de près, ses yeux louchant étrangement... Ils arrivaient à la petite cascade qui, quelques temps auparavant, leur avait permit de se remplir les poches. Les deux jeunes n'avaient évidemment pas l'intention de laisser passer cette occasion. Durant leur séjour dans les geôles de Sakai, la plupart des pensées de Megu avaient été axées sur les brigandages qu'ils pourraient à nouveau faire une fois sortit de ce trou. L'heure était venue.

La nuit tombait. Un petit espace avait été balayé de sa neige et ils s'étaient installés à l'abri du vent. Un petit feu crépitait, les réchauffant assez pour qu'ils n'attrapent pas froid. Le repas avait été rapide et le regard sombre de Megu était à présent absorbé par les flammes.


J'espère qu'on aura autant de chance que la dernière fois... lâcha-t-elle dans un petit sourire en coin.

Il y avait maintenant un peu plus d'un mois, ici même, ils avaient fait leur plus grosse prise. Megu espérait bien que ça se reproduise. Elle espérait également un peu d'action... L'état larvaire dans lequel elle avait passé ces quarante derniers jours avait atteint sa limite, son corps réclamait ses piques d'adrénaline; il était en manque.

Megu passa la nuit lovée dans les bras d'Aniki, profitant de sa chaleur corporelle. À l'aube, il la réveilla, voyant un voyageur arriver dans leur direction. Quelques minutes suffit au jeune couple pour se mettre en place, sur le qui-vive.

Les fauves étaient de retour, et ils étaient affamés !

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Aniki
Le voyageur, visiblement trop occupé à tirer sa lourde charrette dans cette légère pente, ne vit rien venir. Aniki jaillit des fourrés, ses deux wakizachis dressés devant lui tel des griffes. Son visage déformé par la rage laissa échapper un râle hargneux, comme un grognement.

Grrrrrrrrrrrrrrrr …

Pour cette première fois depuis trop longtemps, le berger n’avait aucune intention de préserver sa victime d’une violence trop souvent inutile. Les yeux du voyageur se figèrent sur les siens. La lame du wakizachi de sa main droite fusa en direction du cœur de son adversaire qui, par miracle, parvint à interposer son bras. Le métal froid s’enfonça profondément près de son biceps.
Le bras valide de l’homme se précipita alors vers son sabre mais, de l’autre coté, déjà, Megu portait une nouvelle attaque, sa lame perforant l’abdomen du voyageur pour aller se glisser entre ses côtes … Le pauvre s’effondra sur le sol …


Joli coup ma belle ! S’écria Aniki en empoignant les deux bras de la charrette, sans plus de considération pour la victime.

17-02-2012 15:01 : Vous vous êtes battu avec Deathsage (coefficient de combat 5), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.

Une fois hors de portée, comme ils en avaient l’habitude, les deux brigands s’accordèrent une pause pour inspecter le butin. Lentement, Aniki tira la bâche qui le recouvrait …

17-02-2012 15:01 : Vous avez dépouillé Deathsage qui possédait 360,73 kobans, 1 charette, 1 katana, 3 sacs de riz, 4 boisseaux de bois, 3 quintaux de pierre et 6 boules de neige.)

Tout deux se regardèrent un instant, leurs quatre yeux pétillaient comme au premier jour …
Megu
Leur ballade se poursuivit tranquillement, leurs poches maintenant plutôt bien remplies. Le jeune couple se dirigeait à présent vers le daimyo Uchi. Ils passèrent par Himeji, Okayama et Tsuyama sans rencontrer de problèmes, ni d’armées. Miyoshi les attendait, bras grands ouverts. Megu avait à faire ici. Ils prirent donc une petite chambre pour quelques jours. Leur séjour dans ce village allait surement durer plus de temps que tous leurs arrêts précédents et un endroit chaud pour dormir, de temps en temps, ça fait quand même du bien. Aniki et Megu en profitèrent d’ailleurs le plus possible.


Quelques temps auparavant, Meg’ avait eu une idée, qui lui était venue au même instant qu’un souvenir. Elle n’en fit part à Aniki seulement après leur dernier brigandage –très réussit, d’ailleurs. Cette fois-ci ce n’était ni une histoire de vol, ni une histoire de meurtre. -Quoique, peut-être un peu des deux, finalement...- Ils s’essaieraient à une petite escroquerie qui, si elle se déroulait comme prévu, leur rapporterai pas loin de 2 000 kobans. Une belle somme que les deux jeunes n’avaient pas l’intention de laisser filer sans intervenir. Leur coup fut prêt en deux jours. Ce serait une arnaque éclaire. Les marchandises étaient ciblées, ainsi que leur victime. L’opium avait été acheté pour 200 kobans, celui-ci servirait d’appât. Depuis quelques temps, la victime était effectivement en situation délicate pour s’en procurer. Megu l’avait rencontrée lorsqu’elle-même errait sur les chemins à la recherche de sa sœur. Une vraie droguée ; et en ce jour, une droguée en manque, et riche. C’est ce qu’il leur fallait. Taiga –la victime, donc- avait testé la marchandise et avait accepté. Elle avait reconnu Megu et les négociations avaient été faciles. La pauvre victime lui faisait confiance... Elle leur avait donné une avance de 500 kobans pour une nouvelle commande. Aniki jubilait, son large sourire trônait quasi continuellement sur son visage – plus que d’habitude, c’est dire…- ; de son côté Megu arborait son joli petit sourire en coin, plutôt fière d’elle.


La nuit tombait, le couple marchait à présent dans les rues malfamées du village, leur 500 kobans en poche, et cherchait leur dealeur. Un regard lancé par un homme au coin de la rue et ils se retrouvèrent dans un coin sombre de celle-ci, à l’abri des regards.


500 kobans, lâcha Megu. T'as la marchandise ?

L'homme à la gueule ravagée par le saké et autres drogues hocha la tête. L'échange se fit dans un geste discret et fluide. Ça coutait cher pour le peu qu'ils en recevaient... Enfin, ça les dérangeait pas, eux. Ils se séparèrent sur un regard entendu, chacun ayant ce qu'il voulait.
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