Ilmarin
Le temps de poser la question et son regard est à nouveau vitreux, ses muscles se relâchent brutalement, comme une poupée dont on aurait vidé le corps.
Le chemin apparait à nouveau. La main sur le collier. Deux éboulis de pierres qui se lèvent en pente douce, encadrant un trou béant. De la vapeur et une odeur indéfinissables s'exhalent de cette issue. Souffre du volcan, pourriture des corps, poison des supplices des âmes tourmentées. Elle respire violemment ce parfum, marqué dans son esprit.
Le choc de l'image de ce parfum la bascule à nouveau dans son corps. Elle prend une grande inspiration, comme une nouvelle naissance à chaque retour de son esprit. Elle manque de s'effondrer, sa main droite refuse de bouger pour la retenir. Seul un mur assez proche offre son réconfort pour éviter une chute. Chaque plongée dans ce cauchemar la fait aller plus loin. Elle ne sait si elle doit guetter, espérer ou repousser la prochaine. La prochaine... L'entrée des Enfers... Les âmes errantes. Devenir l'une d'elles pour ne plus jamais sentir la douleur du départ de ceux qui comptent.
Pardon... Je dois... *Quoi faire déjà? Me laisser aller? Quitter ce* lieu, j'ai besoin de prendre des forces... Je vais *aller errer sans but, aller trouver cette porte, la* franchir...
Elle continue de divaguer doucement, se soulevant dans un effort plus que pénible pour ses muscles encore tétanisés.
La Porte. Massive. Scupltée avec soin et grâce par le Forgeron des dieux. Les légendes les plus marquantes de la mythologie romaine. Les yeux se perdent dans les lacis du bronze massif. Aucune lumière ne vient jamais jouer dans ce réseau finement ouvragé et pourtant chaque dessin fourmille de détails, emprisonnant définitivement les replis du cerveau dans une contemplation stérile. Luttant pour détacher son regard, la panthère l'attirant vers le seuil, elle revient vers le gouffre béant. La porte se met à grincer sur ses gonds, comme pour se refermer et claque violemment.
Un sursaut. Nouveau retour violent. Le bruit qui lui a vrillé les tympans est celui d'un tonneau brisé dont l'eau vient inonder ses bottes. Une forme indistinct s'éloigne. Sa vision se trouble un peu plus à chaque départ. Brisée. Perdue. Sans lui. A peine ensemble et séparés. La lutte s'annonce difficile.
Sans la voir, elle suit les pas de la jeune Tythia. Celle-ci tourne vers le Palazzo de Libertad.
Où veut-elle... Non... peut-elle... Non plus... Où ses pas endoloris et meurtris pourraient-ils la mener?
Son corps se dégourdit à peine, les muscles hurlent aux nerfs leur douleur. Elle s'appuie contre un mur à quelques pas de la porte. Son souffle s'affaiblit à nouveau. Ses yeux se vitrifient. Perdue.
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Le chemin apparait à nouveau. La main sur le collier. Deux éboulis de pierres qui se lèvent en pente douce, encadrant un trou béant. De la vapeur et une odeur indéfinissables s'exhalent de cette issue. Souffre du volcan, pourriture des corps, poison des supplices des âmes tourmentées. Elle respire violemment ce parfum, marqué dans son esprit.
Le choc de l'image de ce parfum la bascule à nouveau dans son corps. Elle prend une grande inspiration, comme une nouvelle naissance à chaque retour de son esprit. Elle manque de s'effondrer, sa main droite refuse de bouger pour la retenir. Seul un mur assez proche offre son réconfort pour éviter une chute. Chaque plongée dans ce cauchemar la fait aller plus loin. Elle ne sait si elle doit guetter, espérer ou repousser la prochaine. La prochaine... L'entrée des Enfers... Les âmes errantes. Devenir l'une d'elles pour ne plus jamais sentir la douleur du départ de ceux qui comptent.
Pardon... Je dois... *Quoi faire déjà? Me laisser aller? Quitter ce* lieu, j'ai besoin de prendre des forces... Je vais *aller errer sans but, aller trouver cette porte, la* franchir...
Elle continue de divaguer doucement, se soulevant dans un effort plus que pénible pour ses muscles encore tétanisés.
La Porte. Massive. Scupltée avec soin et grâce par le Forgeron des dieux. Les légendes les plus marquantes de la mythologie romaine. Les yeux se perdent dans les lacis du bronze massif. Aucune lumière ne vient jamais jouer dans ce réseau finement ouvragé et pourtant chaque dessin fourmille de détails, emprisonnant définitivement les replis du cerveau dans une contemplation stérile. Luttant pour détacher son regard, la panthère l'attirant vers le seuil, elle revient vers le gouffre béant. La porte se met à grincer sur ses gonds, comme pour se refermer et claque violemment.
Un sursaut. Nouveau retour violent. Le bruit qui lui a vrillé les tympans est celui d'un tonneau brisé dont l'eau vient inonder ses bottes. Une forme indistinct s'éloigne. Sa vision se trouble un peu plus à chaque départ. Brisée. Perdue. Sans lui. A peine ensemble et séparés. La lutte s'annonce difficile.
Sans la voir, elle suit les pas de la jeune Tythia. Celle-ci tourne vers le Palazzo de Libertad.
Où veut-elle... Non... peut-elle... Non plus... Où ses pas endoloris et meurtris pourraient-ils la mener?
Son corps se dégourdit à peine, les muscles hurlent aux nerfs leur douleur. Elle s'appuie contre un mur à quelques pas de la porte. Son souffle s'affaiblit à nouveau. Ses yeux se vitrifient. Perdue.
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