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Mont Hurlant

---fromFRLe Traqueur d'Ombres
Les noms habillent le monde, modèlent l’argile de la réalité, caressent la trame des envies, se jouent des humains dans le labyrinthe sans issue de l’espoir. Les lieux jamais ne se nommes au hasard, et les personnalités s’assument sous la destinée de quelques fragiles syllabes. Ainsi se noue le fil des existences, ici où ailleurs, dans la neige tourbillonnante, sur la cime du Mont Hurlant, surplombant la Cour des Miracles.

Elle se tient là, grondante, les veines sculptées de lave à la soie de sa peau, crinière flamboyante sur l’étoffe nacrée du dernier sursaut de l’hiver, mortellement belle, posture à un demi battement de cœur de l’attaque, dangereuse à s’y embraser, délicieuse à s’y enlacer, dans la morsure d’un vénéneux corps à corps.

Le talon de ses bottes s’ancre dans la fermeté de la terre, crochant son regard au défi scintillant des pupilles de la louve, Azazel porte une main gantée de noir à la broche fermant sa cape, s’en défait d’une torsion d’épaules, rouvrant la plaie, incarnat sur tissus souillé de combats et de poussières, tire sa lame courbe, nue, sans ciller, il en passe l’effilance à l’échancrure de la chemise, se dévêt par lambeaux emportés dans le vent rugissant. Froid de l’acier sur givre de l’épiderme, rouge du sang frais coulant sur le marbre du torse dévoilé.

Le sabre tombe au sol.


Dans ma chair... Oui... J'ai enfoncé son épée... La voici... Il en est mort... Par la grâce de ma naissance, je me suis échangé... Ils me croiront mort... Ah ! Un Prince Démon ne tombe qu'une fois, ils l'apprendront... Dans leur chair.

Un sourire d’ange éclôt au visage du démon. Sa voix est un cri contenu, une sauvagerie douce née des ténèbres, enfantée du plaisir le plus obscur, fille des jouissances profondes.

A l’apogée de la lune, malgré mes blessures, ma mort, négligeant mon enterrement, reportant mes vengeances, à l’apogée de la lune, sans masque d’argent et d’ivoire, sans l’épée de mon rang, pourtant Prince, pourtant Démon, pourtant Luxure, à l’apogée de la lune, j’honore la parole échangée, contre dieux et enfers, je m’avance à ma promise, à l’apogée de la lune.

Un rire bref, provoquant, virevolte à sa bouche, malgré la froidure, la fièvre emplie son corps, plus rien d’humain ne vit dans ce sommet perdu, le délire d’une animalité ancestrale alourdit l’air, le timbre de sa voix cogne, pulsation basse, hurlement murmuré, il est démon, elle est louve, ils ne se satisferont pas d’une séduction de salon, de l’étreinte fade et timorée des amants souriants au coucher du soleil. Il n’a ni poèmes ni bouquets de violettes, elle n’a ni mûres sauvages ni ritournelles délicates, mais la violence du sang, les crocs tranchants du désir, la rage des jouissances carnassières.

La Luxure ce soir a, enfin, une compagne de chasse et de volupté. Ne crois pas mes paroles, crois mon corps, éprouve ma force, comme je cherche ta puissance. Si nous sommes vivant, tout deux, à l’aube, alors nous nous serons trouvés.

Sans la quitter un instant des yeux, il enlève ses gants, mains d’albâtres, faites pour caresser, pour tuer, mains de combattant, mains d’amant, au repos, encore, en attente, ainsi est Azazel, Prince Démon de la Luxure, sous la plénitude de l’astre nocturne.
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Contrat au fil du sabre honoré.
Rupture si le trépas.
Donne moi le nom, je trouve
Ceux que tu haïs...

Mort... Ou presque.

Deux fois gisant, deux fois usurpé, le trépas rompt le Contrat, mort et vivant à la fois.
Rufuzz
Tête à tête… Autour la neige et le vent… Ca bats… Ca bats comme un cœur dans la tourmente. Sabbat. Pas la colère non…
La rage. Celle qui défies toutes les règles établies. Toute sauf celle quelle imprime dans leurs regards. Alliages. Celle qui supporte la corrosion du temps. De la neige. Du froid. Celle qui défie les forces établies.

Bien… Mal… Amalgame. "Et que les juges aillent se faire pendre ailleurs"

Observer les lambeaux qui tombent. Saisir l’image offerte. Laisser revenir le souvenir. Mélange. Caprice de prédateur. Pas d’arme de fer pour eux. Pas d’arme de guerre. Des regards qui se trouvent, des postures qui se défient. Il se tient droit. Ferme. Rien d’effroi, Rien de stupeur. Combativité naturelle. Elle ressent sa hargne.

Sa rage. Elle fait écho…

Quand la lune sera haute...
J'attendrai mont Hurlant...


Le sacrilège. Un trait invisible entre eux.
Un trait qu’elle franchira la première, un sourire se dessine, celui du carnassier… Sa langue passe entre ses dents.
Lui défait ses gants. Son ventre vibre d’un grand rire… Il passe le long de sa gorge malmené, heurte le vide, camouflet au silence qui emplit les lieux, silence chaotique des éléments déchaînés.

-Malgré ta mort malgré la sienne… Et dans la folie, si ce n’est qu’elle soit furieuse !Aaah ! A la lune Azazel.

Si Ronde. Que de méandre la rivières avait creusé avant d’arriver à cet endroit de son existence. Les corps à corps avec la mort.
Elle appartient à la lune et on dit que les démons y sièges. Il saigne. De blanc et de rouge… Une proie. Peut être. Mais pas de celle qui meurt sans se battre. Pas d’agneau. Pas de bergerie. Les loups sont lâchés.

De blanc.
Blanc comme l’aveuglement qu’elle a quand elle bondit, plus vite qu’elle n’a eu le temps de le penser. La louve s’était rabattue.... Carreaux de chair et de sang. Blanc comme le son d’un grognement. Blanc comme lui qui ne bougera pas. Blanc comme des crocs qui s’ouvrent.

Et de rouge.
Rouge comme ses cheveux qui battent à la tempête, Rouge comme ce qui reste de sa chemise de nuit. Rouge comme le sang qui coule le long de son torse. Rouge comme un cri qui fend la nuit. Rouge passionnel… Le rouge qui coule sur le blanc, le recouvrant dans la folie… Rouge est la folie.

De Rouge et de Blanc… La pureté du massacre à ciel ouvert.

Les comptines se sont interrompues …Juste son sang qui bat dans ses veines, dans ses tempes… Le sang la rend vivantes… Bouillonnante. Effleurement d’une blessure ouverte. C’est toute cette vie qui tombe sur la luxure. Se basculer pour se voir de plus près. Le sentir entre les racines d’un vieil arbre tombé depuis longtemps. Eprouver la résistance. Le dominer. Ressentir sa fièvre, qui la brûle autant que le tisonnier l’avait fait…Et en hurler.

Cri cassé.
---fromFRLe Traqueur d'Ombres
Elle bondit. Droit à lui. Sans bluff. Sans ruses, sans faux semblant. Force pure, énergie brutale, la tiédeur n'a pas cours en désir, cru, primaire, saignant. Feu glacé, feu brûlant, se rejoint à l'opposé, seul survit.

Il étends ses bras, étirant ses poignets, angles cassés, dents découvertes sur une inspiration profonde, torsion de l'épaule, craquement des muscles raidis, de blessure, de froid, de tension. A peine un léger mouvement de botte, assurant prise.

Choc.

Les poumons du Prince Démon se retrouvent immédiatement privé d'air. Le genoux de la louve encastrée dans son plexus.

Elle saute haut.

Ou il est petit.

Sa poigne solide se referme sur les hanches de Calembredaine, un genoux fermement enfoncé dans le creux de l'épaule, Azazel sent battre contre son cou la veine fémoral, nichée en cuisse féminine, tendons à romprent de basculer en arrière, le visage enfouis à l'échancrure de chemise et ceinture. Le Prince Démon hoquette quelques paroles au nombril dévoilé, à bout de souffle à peine entamé les hostilités.


C'est un bon début...

Avec un grognement sourd, d'une ruade violente des talons, Azazel se projette en avant, profitant sans rancune de la situation, tente de mordre rageusement la peau tendre du ventre s'offrant à ses dents. Les bras enchâssant d'un étau de chair la taille de Calembredaine.

Le couple bascule, en perte d'équilibre, vers une couche de neige rembourrée de pierres aux vives arrêtes, granit tranchant.

Azazel l'Encapuchonné, Prince Démon de la Luxure, est connu pour son souci du confort et son art de la délicatesse auprès des jeunes bergères.

Mais c'est une louve qu'il étreint...

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Mort... Ou presque.

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Rufuzz
Mots et souffle chaud et leurs échos sur son ventre.
Une mâchoire qui cherche, s’ouvre.
Chaleur. Moiteur. Douceur…
Souffle rauque. Serrée.
Les mains passent ses cheveux. Presque douces, Ressent les tempes frémissantes et l’entraînent. Son ventre bataille.

Ça mords

Les yeux s’écarquillent, le bassin bascule elle tombe. Elle l’entraîne dans la descente. Le genou coincé bien dans sa nuque. Elle s’enfonce dans la neige, avec une grimace de douleurs. Elle n’a rien amorti. Couche de neige et de pierre, le rouge tape bien sur le blanc. La sous la lune un instant les bras en croix, comme un crucifié à qui on aurait oublié de cloué les pieds ensemble, comme si judas avait posé sa tête sur la cuisse de Christos.

Vu du ciel, s’il avait eu une pointe d’humour, il en aurait certainement rit.

La morsure n’est pas très nette. Ses yeux se fronce, Elle se redresse, ses épaules sont douloureuse, le sang suinte, transperce sa chemise, s’étends comme tache d’encre sur papier Blanc.

La buée s’échappe de sa bouche à une vitesse qui démontre son état d’excitation. Ses joues remue frénétiquement battement.

…Il l’a mordue. Elle a un long grognement qui s’échappe. Long et rauque, elle secoue ses cheveux, les flocons s’éparpillent. Regard fixe, dense ou intense.
A contre vent, presque à contre temps. Presque un regret dans ses yeux qui repartait flou.
Nouveau grognement, un petit tressautement de tout son corps. Certaine de ses cicatrice sont visible maintenant. La chemise part en lambeau, laissant voir ce qu’elle contient, par transparence humide ou part déchirure. Une petite sur son cou, presque sous son oreille, qu’elle penche à tel point que ses cheveux basculent d’un seul coté. Une estafilade bien nette, bien rouge sur sa peau pâle. Elle coupe son cœur en deux.

Elle le regarde avec attention sous la lune. Elle observe ses arrêtes précises, Fin mais fort. Il avait effectivement l’air descendu de la lune en personne. Pâle comme l’aube de décembre, Comme si Dieu l’avait jeté sur terre par jalousie.

Alors elle le hausse, d’une poigne ferme, dans un grognement d’effort. Et elle le pousse, le dos contre sa pierre.Heurt.Les deux mains sur son poitrail. Dans le dos, les mots qu’elle a lancé dans le vent, sous les arbres, au ciel.

-Tout a commencé ici.

Murmure parti dans le vent, s’abattant gueule ouverte vers son torse.
Défi ? Rancune ?

A moins qu’elle ne le marque comme son égal.
Et ça fait mal.
---fromFRLe Traqueur d'Ombres
Baignés de la lumière d'Hécate
l'enfer s'offre
à perversion de nature sauvage
ce n'est pas de la rage
c'est un carnage

Et ça fait mal

Il exulte
un feulement rauque
inarticulé
broyant le vide
entre ses poings serrés
les empoigne
en une meurtrière prière
cogne
comme d'autres
hurlent
pleine nuque

Et ça fait mal

La mâchoire resserre son emprise
Irradiant aiguillons ardent
dans le nuage de fièvre
enveloppant son corps
Resserrant ses mains
jointures blanches
autour du cou
de la louve
l'arrachant à son ventre
lambeau venant
aussi
sans doute
menant son visage
à lui

Et ça fait mal

Et c'est divin


Est-ce là toute ta ressource ?

Azazel écrase ses lèvres
rieuses
à la bouche maculée
sel de morsure
il lui semble errer
au sein d'un brouillard améthyste
il respire
l'odeur de sa sueur
la neige les recouvrent
buvant leur sang

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Contrat au fil du sabre honoré.
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« Doux amer
Ecume et poussière »


Il la cherche. Elle en a vaguement conscience, la bouche dans un rictus mauvais, goutant les saveurs, démonique du prince de la luxure.
Palpant, pas loin du palpitant.


« Embrasses le vice
Douleur de prémisse »



Puis
Choc
Chant
Charme.
Flou.

Ses mains lui enserrent la nuque, la où elle se raidit tout du long, projetant son visage à la lune, extatique. Craquement. Ses pieds griffes la neige et la rocaille sous jacente, pousse à s’envoyé. Les gencives se heurtent. Ses yeux se fixent. De haut. Grognement.
Le sang coule sur son menton. Les mains la serrent. Au bord de la suffocation, ses yeux toisent toujours. Cambrée dans ses angles.
Sa bouche, cherche l’air. Ne trouve que la pression des dents et la chaleur des lèvres. Morsure taquine.

Jouasse.

Quand elle aperçoit des petites paillettes dorées, voletant devant son regard elle décide, qu’il suffit.


« Non ne clos pas tes paupières…
Ne laisses pas l’ombre pour la lumière »



Cotonneuse nimbes évanescentes.

Non. Il ne verra pas les yeux cillés, au bord de l’évanouissement. Non Il suffit.
Le sang continue sa descente, buvard neigeux. .

Avant, nouveau coup dans la pierre, nouveau choc des gencives.
Arrière. Les lèvres se détachent, dans une éclaboussure sanguinolente.
L’œil révulsé sous sa chevelure, dans un éclat blanc. Prise de respiration.
Les yeux se froncent.
Avant.

GRRRRRRRrrr

Ses mains empoignent ses bras, serrent. Choc. Rouge.
Arrière. Les jambes poussent les mains tirent. Cambrure et déviance.
Avant. Ou ébats avec le sol. Ses genoux s’écorchent allégrement dans la caillasse.

« Portes le au supplice
Goûte le, ce délice »



Secoue sa tête. Dispersion neigeuse. Rafale de vent.
Sonnée. Poings serrés. Les yeux bien ouverts.

-C’est la toute ta puissance ?

A peine à un souffle, crapahutant, un défi en vaut un autre.
Langue qui recueille une perle de sang, sur un coin de lèvre appétissant.
Soupir hachuré. Lapement les yeux mis clos et l’ombre d’un sourire.

Tel une louve embrassant un cobra.

Savoir
Le
Danger
Et
S’en
Moquer.

Décalquée, son ombre est pour moitié dans sa lumière.

« Ne tais pas ce cri en toi
Époumones toi, crache là.
Ta haine, Ton désir
Tes envies, Tes plaisirs. »
---fromFRLe Traqueur d'Ombres
La pierre s'incruste à son dos nu, râpe, décalque sa silhouette en peinture d'ombre. Chaque grondement de Calembredaine se ponctue par choc ébranlant sa colonne vertébrale. Les dents s'entrechoquent en dure caresse, Azazel se raidit, éclairs de douleurs à ses muscles, et ça cogne, dans le coeur, dans les os, pulse le sang dans les veines, cogne la souffrance, le désir, le plaisir, cogne, repart, revient, cogne, repart, revient, cogne, marée puissante, marée de pleine lune, monte à l'assaut des corps, cogne.

Instant suspendu. Pupilles dilatées. Souffles profonds. La louve et le démon se bouffe du regard. A en saliver des iris. Pointe de langue, avide, à commissure frémissante.

Les mains de la Luxure glisse de la nuque, tordent, enroulent, la simple chemise entre leurs doigts, le son de la déchirure taillade le silence ouaté du Mont enneigé.

Azazel l'attire à lui, pouce par pouce, à force égale, ils sont presque immobile, si ce n'est la distance entre eux, comblée imperceptiblement à chaque inspiration. Danse de puissance, mouvements infimes, efforts à l'extrême limite de la brisure.

Le sang rehausse la nacre de leurs peaux. Rupture, deux fleuves en crues cogne le barrage du possible, rupture, définitive...

Il part violemment en arrière, heurte la pierre de Calembredaine, à s'en couper le souffle, si elle ne l'avait déjà fait par les palpitations de sa gorge. leurs corps s'épousent étroitement, craquement des côtes, chair, neige, sang, pierre, tout se confond d'un seul élan.

La Luxure se mélange à la part d'ombre des forêts, parfum d'humus, frissons de chasse, et leurs yeux jamais ne se ferment, jamais ne se perdent, les caresses se donnent au rasoir, brutalité du désir sans barrière, sous les frondaisons de la sauvagerie, un homme et une femme défont la mort, viole la vie.

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Contrat au fil du sabre honoré.
Rupture si le trépas.
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Mort... Ou presque.

Deux fois gisant, deux fois usurpé, le trépas rompt le Contrat, mort et vivant à la fois.
Rufuzz
Elle veut ce qui se passe. Presque inconsciente.
Elle sent la chute… Sans la sentir.
Elle sent la déchirure… sans la prévenir.
Leurs peaux et leurs sangs. Comme les lambeaux de chemise qui meurent sur le sol autour d’eux. Leurs eaux. Tout est voué un jour à repartir aux berceaux de la vie. A la terre. Jusqu’à leurs os qui s’entrechoquent maintenant. Elle sent sa plaie bayé. Couler. Dégouliner. Brûler. Touts ses muscles tendus autant vers lui que lui contre elle.

La chaleur se communique si bien. Exigence et volonté. Brutale évidence.
Poisseux. Tout deux collés, glissant l’un sur l’autre par le sang, la sueur et l’eau, l’élément pur d’une neige en fonte rouge, des opposés qui s’attirent sur un front commun.

Si près. Qu’elle peut se voir dans ses yeux.
Du sang sur son sourire.

Tout son corps qui gronde.
Ca doit être.
Toute son âme qui s’avance, l’air moqueur
Ca doit être
La nature qui se venge, écoutez la gémir dans les arbres.
Ca doit être.
Les battements de son cœur, sa respiration qui siffle. Toujours violent le cœur de la tourmente. Cœur, puisqu’aussi près ce sont eux qui s’entrechoquent maintenant.
Ca doit être.
Lui. si près du ciel ou de l’enfer… A portée de mains, à portée de crocs… Ou d’âme.
Ca doit être.
Elle. La chanson du vent, celle de ses lèvres entrouvertes, et ses yeux qui débordent d’un sillon unique.

Ca doit être.
Contre, une danse sans pas, juste deux corps qui se bercent dans la douleur, dans une épopée sauvage, les carnassiers s’entravent.


Tout ses mouvements la porte à la douleur mais…
Fit
Un mal pour un bien.
Et la nuit tous les chats sont gris.
Si ce n’est cette lumière opaque qui les noient, en travers de la neige qui…
Tombe.
Long tremblement de tout son corps.
Tempête.
Contre tout contre … Tellement contre.
Elle est pour.
Parce qu’il est contre.

Ses incisives se plantent à moitié dans sa lèvre inférieure. Ses mains sur ses bras. Serrent. Serrent.
Les sangs s’apprivoisent.

Elle bouge encore, cherche l’unification des corps.
---fromFRAzazel Lupus Luxuriae
L'aube.

Un soleil timide repousse les ombres au sommet du Mont Hurlant. Au pied de la pierre dressée un cocon de neige enveloppe deux corps enchassés en son linceul. Le silence est celui des tumultes apaisés, en retrait, l'inspiration légére de l'ouragan reprennant son souffle. Nu, les membres roidis de gel, Azazel émerge lentement dans le jour naissant, remontée en apnée des abysses glacées de l'inconscience.

Contre sa peau, la chaleur de la louve. Dans sa chair, morsures et griffures tissent un lacis serré, sillons brûlants. Sueur et sang séché lient intimement les amants. Dure comme la roche, doux comme la lave, le désir les a pétri d'une même argile, ventre et reins enflammés, fouaillant le plaisir, loin, profond, sans autre répit que l'avide envie de la jouissance gravide, cognant, loin, profond, à coeur d'épiderme, loin, profond, à fleur d'os, épines à jamais inassouvies de la luxure sauvage.

Débacle de la raison, passion furieuse, étreinte enragée, tant de fois à la pointe aigue de l'asphyxie, le regard obscurcit du voile noir des limbes, enragement des sens, extrème limite de la rupture des âmes, étanchant leur soif à pleine bouche, tourbillon sans fin de l'ardeur d'une faim dévorante. Au delà des frustrations de la satisfaction, il n'est mort en elle que pour mieux renaître inlassablement dans ses yeux.

Sans forces, Azazel se détache de Calembredaine, le fer rouge de la Luxure enchaînant pourtant chaque parcelle de sa chair douloureuse à la sienne.

Somnambule. Un temps infini. Revêtir pantalon de cuir. Bottes à talons ferrées. Regard perdu aux courbes pleines de l'endormie. Frissson de solitude. Chape de fatigue enserrant tout ses muscles. Recueille la cape du Traqueur. La pose aux flancs de la louve. Se refusant à dérober au monde sa nudité animal. Un sourire carnassier dans le vent du matin. Il fait craquer ses jointures meurtries, s'arrachant un gémissement.

L'aube.

Il a survécu.


L'apogée de la lune. Témoigne des souffrances de la victoire. Joie de la défaite. Témoignera de nos retrouvailles.

Entre les seins de la femme, repose un unique flocon. Retenant dans sa blancheur unique goutte de sang.

Le talon de ses bottes, sur la neige, crisse à peine. Ainsi s'éloigne Azazel, Prince Démon de la Luxure, face dévoilée par la saveur du combat, le corps en plaie saignante, titubant, ivre d'une nuit de chaos, dans la lumière pâle d'un matin d'hiver.

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Rufuzz
Elle ne l’a pas vu partir, pas plus qu’elle n’a vu les premiers rayons de l’aurore.
Pas plus qu’elle n’ai entendu ses pas crissé dans la neige ou ressentie la moindre chose depuis que le sommeil avait pris le pas sur la rage. Corps en vrac. Perdus dans la chaleur, la ou il n’y a plus que le froid.

Le soleil s’est levé.

Après que son cœur ai accéléré jusque dans un souffle rauque ou elle l’avait senti imploser dans sa poitrine. Elle avait calé sa tête dans le creux de sa nuque, le museau cherchant la place idéale là, avec sur l’arc de sa lèvres supérieure le battement d’un cœur qui n’était pas le sien. Comme il ralentissait, le sien aussi. Léthargie, due au froid ou aux résistances qui s’étiolent, simultanément avec le sang, qui goutte à gouttes, fini par sécher.
Pas le temps de s’inquiéter de ce qu’il adviendra.
Pas l’once d’un regret de ce qu’il est advenu.
Que dire ?
Ils vivent, là précisément à cette minute, c’était suffisant.

Le soleil s’est levé.

Elle préfère ne pas ouvrir les yeux tout de suite. Ne pas regarder l’évidence.
Absence.
Elle cherche le chemin qui l’a menée là. Silencieusement, sa peau brûlante, cuisante de froid.
A cet endroit ou ce quelque part… Bruissement de branches nues, trouver, quelques part une trace. De ce qu’elle crève là. Pavés de bonnes intentions.
Pas toujours.

Comme elle ouvre les yeux, elle se redresse, s’assoit, et regarde l’horizon. Ocre et Rouge.
Elle vit. C’est son corps qui lui dit. Courbu, fourbu, égratigné, brûlé, écorché, saignant, presque bleu de froid. Mordu ou dévoré. Heurté et aimé.

Alors elle se lève. Parce qu’il n’y a que ça à faire.
Elle ramasse la cape qui était contre elle. Long tremblement discontinu. Hachuré, coléreux, claquant des mâchoires.
Qui ne la réchauffe pas vraiment, pendant que ses yeux se perdent dans un ailleurs.
La neige recouvrira leurs traces, le vent emportera le reste.

« Chassons. Dansons. Disparaissons. Léchons nos plaies en solitaire. »

Comme conquise par cet appel intérieur, elle hoche la tête.
Souffrance.
Elle grogne. Hume l’air.

Elle s’emballe au mieux dans le vestige laissé.
Et part à l’opposé…
Elle lèchera ses plaies.

Vivant.
C’est son cœur qui le dit.
Selene2rr
Une longue plainte mélancolique s'élève dans la brise. Presque palpable, qui étreint le coeur d'une main puissante. Le Mont Hurlant, hurlement étouffé d'un violon, plaintif, lancinant. Si vous leviez la tête, vous la verriez, sa silhouette. Gracile, fragile, debout sur une pierre marquée. Sa chevelure flotte dans la brise, accompagne les plaintes de son instrument.

Le silence.

Ecoutez le silence. On y distingue encore les stigmates musicaux. La silhouette reste immobile, les bras le long du corps, l'instrument d'une main, l'archet de l'autre. La tête se redresse vers l'astre déclinant, les pâles rayons de lune innondent un visage jeune.

Ses pensées irradient autour d'elle, chaotiques. Elle est fille du vent, nomade, sans pays, libre. Souvenirs ténus de voyages, soirées aux images flamboyantes. Rires, chants et danse. Musique. Telle est sa vie, contre rien la troquer. Précieux diamant qu'est la liberté, heureux ils sont, bien que détestés. Rien n'est plus beau que vivre en roulotte, un nouveau paysage à sa fenêtre chaque matin.

Mais là, ils sont restés. Le camps hors de la ville. Et ils vendent, ce qu'ils peuvent. Son père jongle avec des sabres, sabres "à sa taille". Sourire. Sa mère danse aux sons de la musique tsigane. Elle c'est la musique, pour vivre, pour la vivre. Sa seule compagne. Et elle l'aime, et elle aime envahir le noir silence la nuit. Elle aime s'imaginer faire pleurer la lune, faire pleurer les étoiles. Encore enfant en elle. Ne veut pas grandir. Le doit pourtant, le lui ont apprit, les dangers, se défendre.

Attente.

Regardez l'attente, frêle Tchirclo, comme l'appelle sa grand-mère. Elle attend, regard perdu vers l'inconnu. Demain un autre jour, un autre jour, une autre ville. Elle sourit à la lune, l'aime. Oiseau de nuit comme elle. Chacun sa vie, la sienne lui plaît, la Cour lui plaît. Endroit de décadence, de crasse, parfum de liberté, parfum de dangers. Danger. Elle laisse tomber l'archet mollement dans l'herbe. Danger. Bruit derrière elle. Danger. Main sur le poignard à sa hanche. Elle se retourne et scrute l'obscurité...


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http://img231.imageshack.us/img231/1204/bannireau7.gif
---fromFRTugdjal
Sorti de l’antre des bohémiens, pestant et râlant après les cousins mesquins et sournois, avides et tombés bien bas, faisant passer leurs intérêts avant pas le sang et la familja. Un air familier pèse sur son allure. Un bonjour et un au revoir, il n’a reçu d’eux que ça. Ne pas prendre la peine de répondre au dernier salut. Il sait à quel point le « bonne route » est important, pourvu qu’il soit sincère, ce dont il doutait fortement de la part de la gadji, plus préoccupée par les bourses à détrousser.

Il ruminait en avançant, ne levant toujours pas les yeux, cherchant à apaiser la faim qui commençait à lui cramper l’estomac. Plongé dans ses souvenirs, il se mit à parcourir les rues suivant son instinct et sa bok. Un niglo à débusquer la nuit tombée dans l’herbe fraîche, une kaxni à déplumer autour du feu, la musique enfin, la musique. Un retour aux valeurs de son camp où les Rom n’étaient pas que des voleurs pitoyables, mais où les coups étaient partagés et rendus, réveillant la fierté d’un groupe, d’un peuple plus que celle d’une seule personne, ou de deux, où l’accueil des siens ou des amis de passage prévalait sur l’égo personnel.

Il serre les dents, repense à ses sabres délaissés, aux journées et soirées données à se mettre en scène, entouré. Il balance sur le sol le glaviot du cœur, révélateur d’amertume. Sa familja. Sa Familja. Une pensée, plusieurs, son cœur à son groupe et à ceux qui lui sont chers. Le reste reste le reste. Une envie, là, de suite, une seule. Débarrassé de sa faim pour le moment, il avance, musique en tête. Le regard se rive sur les bords des murs, lorgnant une bête à faire rôtir. Ordures poisseuses. Il tape dans une pierre, aperçoit un recoin où se poser et réfléchir un instant.

Un souvenir le frappe, le roule par terre et le piétine, maudissant ce qu’il est devenu depuis. Un trou dans son crâne. Un oubli fûmant.

Il se traîne, se cale entre deux murs. L’odeur nauséabonde de pisse et de vomis, de rat crevé et de pourriture diverse disparaît peu à peu, s’accouplant à la sienne. Il plonge. Il plonge. Il s’oublie un instant. Les minutes passent et s’envolent. Nostalgie. Un lieu où il peut se retrouver, où il peut retrouver une partie des siens, si la place est toujours identique à elle même, hantée de présences et de sons.

Il se redresse. Poussé. Il trotte sur ses courtes jambes, tourne à droite, se perd, rebrousse chemin, court devant lui. Il le sent. Le retour. Son sang. Il aperçoit l’endroit et ralentit son pas, bras ballant, épaules baissées. Il ne reste plus qu’à tendre l’oreille et espérer retrouver une part de lui.

Un instant, un sourire, un espoir. Il patiente et laisse le son de l’instrument prendre possession de ce qu’il reste de son âme. Une larme. Il attend, attend, attend encore puis se montre.
Selene2rr
Son poignard bien serré en main. Aucun mot ne sort de sa gorge nouée, peur lancinante en ses veines mais l'instinct de survie des siens l'efface en un ras de marée. Les cordes du gajga vibrent resonnent et s'etouffent sous la pression de ses doigts. Son regard se fait sauvage, brillant comme le feu. Le feu du campement de la Familja. Unis.Toujours. Ainsi chez eux. Son sang bout. Celui de la Familja en elle.

Elle sent la froideur de la pierre marquée sous ses pieds nus. Emotions mélangées en elle, flottement de ses pensées. La sensation courant sur ses jambes lui rappelle la froideur du regards des gadjés posés sur eux. Toujours repoussés, toujours refoulés. Mais libres. La brise lui caresse l'échine, frisson. Besoin de chaleur, de feu de camps. Elle a beau plisser son regard pour perçer l'obscurité. Aucun mouvement, aucun bruit. Elle aimerait se réchauffer du sourire bienveillant de sa Manu. Des légendes, des danses, des musiques et des pleurs autour d'un feu.

Elle hésite. Semble percevoir un mouvement. Baisse son regard. Voit apparaître une forme. La lune se dépose sur eux. Le poignard se trouve laché. La pierre se réchauffe, lui redonne vigueur. D'un bond léger la distance qui les sépare est avalée. Le gajga crissant toujours en main, Lucia serre contre elle le petit homme apparu devant elle. C'est qu'elle l'aime son Dat, certains pourraient le trouver des plus repoussant. A ses yeux un seigneur, le chef, le patriarche. Pour lui le respect.

Une main traîne dans les cheveux crasseux du Dat. Elle baisse sa tête au-dessus de lui. Sourire illuminant son visage. Elle essuie la marque de la larme versée, sinuant la joue mâte de son père . Le jag du camps était toujours là pour la réchauffer.


Tata ! Rentrons al vago.

Elle le relâche, les effusions sont courtes. L'amour et le respect sont là. Furtive, elle ramasse son poignard qu'elle remet à sa taille. S'agenouille près de la pierre marquée. La caresse de sa main, puis récupère l'archet, si précieux. Elle se redresse, sourit à son Dat et le suis...


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---fromFRTugdjal
Retrouvailles. Il ne quitte pas du regard le mouvement de l’ombre qui se précipite vers lui. Il ouvre les bras, un sourire, les yeux pétillants. La larme a coulé, elle est passée.

Il se fait assaillir et serrer par son sang, son nez s’écrase et s’aplatit sur le nombril de sa fille. Il le frotte contre son ventre en secouant la tête. Il entoure ses cuisses de ses bras affectueux alors qu’elle reprend possession de lui, des parties externes et internes de son corps. Il se laisse aller, souriant et maudissant intérieurement le temps, incontrôlable qui nous emmène, s’empare de bribes de l’âme et nous perd sur les routes, forçant l’oubli, poussant vers l’avant à la recherche de soi ou d’un autre.

Tugdjal toujours immobile, elle le laisse respirer. Elle a grandi sa caj. Il ne peut s’empêcher de la revoir gamine, courant après les poules en piaillant, bondissant et hurlant après les volatiles qui la fuyaient, sautant dans le baquet rempli d’eau crasseuse où le linge trempait sous les cris perçant de sa mère, de la fois où elle s’est brûlée la plante des pieds en dansant trop près du feu au son d’une musique assourdissante, symbole de soirées folles et enflammées au camp. Elle n’avait pu poser le pied sur le sol pendant quelques jours, réclamant à qui passaient la voir contes et autres histoires traditionnelles. Il ne peut se retenir de montrer ses dents combatives, les lèvres en croissant de lune. Un éclat de voix riant.
Ahahahahaha… i chtarna chtaréla… une étoile brille ! Il se demande un court instant si la Lucia a entretenu la langue, peu importe, elle s’est au moins occupée du violon. Le moment est à la reprise de la vie. Tout a tellement changé en lui, retrouver des valeurs et un mode de vie délaissé.

Sa fille qui le reconnaît, oublie le passé et l’emmène vers les roulottes. Il remarque le ramassage de dague et constate qu’elle a appris, qu’elle a retenu. Il passe la main dans son dos, soulève son tissu poisseux et touche la garde de la sienne. Il lève les yeux au ciel et remercie. Il sait qu'il doit le faire. Il est là. Elle est là.

Il bondit de sa place, passant les mains dans ses poches, ouvre la route, claquant au passage un coup de bul dans les jambes de sa fille.
---fromFRShinrra
A plusieurs lieux de là

Le couple avait fuit, ou plutôt s’était éclipsé. Maintenant qu’ils savaient ce qu’ils allaient faire, une aventure bien plus propices en action les attendaient. Mais pour l’heure il fallait se reposer d’avoir autant chevaucher. Entre le Berry et la Cour, ils avaient du chemin à faire. Mais ils le feraient sans problème. La seule chose qui pouvait compter c’était eux, qu’ils soient ensemble. La Shinrra savait quelle importance elle avait à ses yeux, tout comme lui en avait une. Lui et lui seul était tout ce qu’il lui restait. Et jamais, elle ne pourrait se passer de lui, quoi qu’il arrive. Elle lui avait offert une chose précieuse et ce n’était pas le genre de femme à le reprendre. Quand elle donne, elle donne tous, et se donne toute entière.

Ils s’étaient arrêter pour se reposer. Un petit coin parfait, au calme, loin de tout. Chose que la Shinrra appréciait plus que tout. Plus personne pour lui donner des ordres, seul son cœur pouvait la faire avancer.

Assise sur un tronc d’arbre, elle regardait les flammes perdues dans ses pensées. Ezechiel tout à côté d’elle. Elle le regarda un instant, l’admirant, un sourire tendre river sur les lèvres. D’un geste lent, elle se blottit contre lui, alors qu’il passa son bras autour de ses épaules. La soirée promettait d’être fraîche à nouveau, déjà quelques frissons envahissaient la Shinrra.

…Espère qu’il la trouvera…

Elle s’inquiétait un peu du sort de son amie. Son fidèle compagnon avait pris son envol depuis maintenant un ou deux jours. Elle espérait de tout cœur qu’il revienne et lui montre ou son amie pouvait bien être. Trop longtemps, la Shinrra était restée sans nouvelles d’elle. Collée contre son Joyaux, elle posa sa tête sur son épaule, recherchant un peu de réconfort. Elle entendit son ventre faire du bruit, la faim commençait à la tiraillée. Mais elle ne bougea pas pour l’instant, prenant la main d’Ezechiel où elle croisa ses doigts entre les siens, pressant leurs paumes l’une contre l’autre.

...faim?

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