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Mont Hurlant

Amras
Ils se tenaient là, tranquillement appuyé l’un contre l’autre, profitant chacun de la chaleur de l’autre, leurs doigts entrelacés. La jeune femme semblait s’inquiéter, son amie lui tenait à cœur, et il pouvait comprendre ses craintes… d’ailleurs, il n’était pas forcément de bon augure de ne pas avoir revenu l’oiseau de sa belle. Ezechiel n’en dit rien pour l’heure gardant le silence quelques secondes avant de répondre d’une voix des plus douces et tendre.

Il la trouvera… ne t’en fais pas… la cour est vaste après tout…

Et elle l’était… ils avaient chevauchés tant de jours avant de revenir jusqu’ici… les circonstances étaient différentes certes, ils étaient ensemble, et plus libre qu’ils ne l’avaient jamais été. La cours restait immuable elle, toujours aussi vaste, abritant toutes les âmes errantes du royaumes… nul âme n’avançait ici innocemment, ou ne repartait tout simplement pas.

Voila qu’ils y revenaient, pour récupérer quelqu’un… une amie à elle… elle y tenait, et lui ne cherchait rien d’autre que sa présence à elle. Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il se penchait vers la belle pour lui arracher un baiser.


Oui… je crois que j’ai assez faim… tu as une idée pour nous nourrir ici ?

Ezechiel sembla réfléchir un instant, il n’aurait rien contre passer la nuit dans une auberge pour une fois, toutes ces nuits à la belle étoile, il en était arriver à regretter les campements rustres de la horde… ou presque.

… Une auberge ?
---fromFRLeFaucon
Je survole évidement la Cour, je passe devant un tas de bâtiment. Qu'importe maintenant je sais à peu près ou elle est, mais ça avait l'air de mal tourné. Alors je survole maintenant la forêt, très loin de la Cour. Je passe plusieurs villes, enfin je crois. J'ai faim maintenant, j'espère qu'ils ne sont pas loin, car je tiendrais pas longtemps.

Je vois deux montures en bas, et un feu, tiens il y a aussi un couple, alors je descend un peu et je reconnaît ma patronne. Je piaille un bon coup et continue de descendre pour m'arrêter ensuite près du couple.

Ma patronne me donne à manger, super j'avais faim. Alors je prend le morceau de viande et je me mets un peu plus loin pour manger. Maintenant je vais me reposer et ensuite je leur montrerais ou j'ai vu l'amie de ma patronne...
---fromFRShinrra
Il se voulait réconfortant, il lui parlait doucement, la caressant tendrement. Elle ne peut que lui sourire. Il a faim et pense à une auberge, mais ils sont encore loin de la Cour. Ils ont encore du chemin à faire, pas long encore, tout au plus un jour.

…sais pas…
…encore loin de la Cour…
…fait pas trop froid... encore des vivres…


Elle prit sa besace, lui tendant un morceau de pain et de la viande séchée. Tout ce qu’ils leur restaient pour survivre, mais la Shinrra savait que la Cour n’était pas très loin. Blottit l’un contre l’autre, la Belle remonta la couverture de laine sur eux.

…deux jours encore… et la Cour sera là…

Elle-même ne serait pas contre de pouvoir dormir dans un bon lit. Mais pour l’heure, ils devraient se contenter du sol et de leurs bras mutuels. C’était mieux que rien après tout. D’un coup, elle entendit un piaillement, avant de voir son majestueux faucon atterrir non loin d’eux. L’animal semblait fatigué. La Shinrra donna alors un morceau de viande à son compagnon de vol.

…doit savoir maintenant…
…dès demain on repart et on le suit…


Tous deux fatigués, ils s’allongèrent l’un contre l’autre pour s’endormir rapidement.

*******************

Au petit matin, le couple se réveilla au soleil levant. La brume avait envahit la forêt. Il fallait reprendre la route, suivant le Faucon. Ils devaient la retrouvée. Shinrra se leva promptement, embrassant son Aimé et rangea leurs affaires. Elle eut un mauvais pressentiment l’envahir, un frisson s’écrasa sur l’échine de la Shinrra. Elle n’en dit rien à son Joyaux, ne voulant pas l’inquiéter, bien qu’il ait dut s’en rendre compte.

Après le rangement et avoir éteint le feu, le couple remonta sur leur monture et continua leur chemin dans la forêt.


[hrp, la suite ici ]
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---fromFRCryWolf
Quelques parts, dans la nuit du 19 décembre, le loup grogne dans son sommeil. Ses membres sont gourd de froid. Ses yeux bougent sous ses paupières. Quelque chose dans l’air il y a quelque chose dans l’air.

" Regarde le soleil , tu n'en verras plus beaucoup . "

C'est un enfant , il a la peau blanche , trop blanche , et des cheveux déja gris . Il est seulement couvert d'un pagne , et sa poitrine est ouverte , dévoilant son coeur , qui est tenu par une griffe noire qui se contracte pour le faire battre . Il semble n'en eprouver aucune douleur
.



LE loup sert sa chair contre lui, effrayé, si seul si seul si… SEUL.


Tu es sur une dalle , au dessus de Paris , Paris qui est une ville de marbre blanc , qui étincelle . Etincelle de toute la force d'un soleil , comme si elle était devenue elle même un soleil ... Un Phare .


Ennemi.
Oui.
Mais le meilleur.
Frères de vengeance. Haine ?
Le loup gémit. Frémit.
Il sait déjà comment ça fini.


"C'est ca , c'est un phare . Il nous attire . Comme les papillons de nuit . Mais lorsqu'on s'en approche ... Viens ."

Il te prend par la main , sa peau est froide et humide . Il a grandi , et se tourne vers toi , vêtu de gris , un gris tres simple , une tunique et un pantalon déchiré .

Il semble avoir 16 ans .



Léger sursaut, sa peau se couvre de transpiration ses cheveux se collent à son front, son cœur palpite.


Vous vous êtes approché de la ville , pour voir le ciel se couvrir de nuages abscons alors que vous avanciez , et les cloches des Eglises hurlent de leurs voix graves des prières sans sens . Au dessus de vous deux , une Couronne , en or , qui exsude du sang qui tombe , telle une pluie battante , dans les rues .

"Ca , c'est ce auquel je croyais . Voila le Royaume ."

Et par terre , des morts , des milliers de mort . Et des rats noirs . Des bubons , des corps , la peste .

Vous êtes dans des catacombes . Il a douze ans , tout est humide mais pas sombre , un feu brille , et tu vois des enfants aux visages émaciés qui mangent de la viande noircie puante ...
Du rat .
Il te fixe .

"Je suis mieux ici que dehors ."

Et tu es transporté loin .
Tres loin .

Un Coeur bat de fureur . Il cogne , sérré par une main gantée sous laquelle on reconnaît la machine aux griffes d'acier . Ce Coeur Saigne , et tu vois Grenade , en Espagne , la somptueuse Grenade , l'Or et le faste , la discipline , et la secte des Hachichin dans la montagne d'Alamut .

Mais aussi , tu vois un masque pleurant et un autre inexpressif , devant un enfant nu de douze ans qui hurle de douleur , Et le Masque se penche pour le prendre dans ses bras .

C'est le visage d'un poupon décharné qui prend la Parole :

"KSSSS !
ouiiiii
il se vengera toujours de ce qu'il n'a pu connaître ..."

La Griffe se referme en claquant , le coeur eclate dans un bruit atroce ...

Et tu te reveille ...


Et le loup se réveille. Dans un hurlement à déchirer le ciel, perdu dans sa meute il ne veut pas comprendre, il entends le cœur qui éclate dans un cri atroce.


[texte en blanc signé Vvarn]
_________________
Avril en a trente et trente septembre
trente jours en juin et trente en novembre
Et trente et un le reste est fors le Second
Douze mois à pluie, à neige, à beau rayon
Douze fois commère lune se fait gros ballon
Ilmarin
Avancer... Lentement. Au rythme des pensées. Au rythme des souvenirs. Au rythme d'une veillée funèbre. Au rythme du porteur de corps. Au rythme du temps qu'elle laisse pour annoncer la nouvelle au Palazzo.

Avancer... Lentement. Sentir le regard de Mange sur ses épaules. Sentir un poids entre eux, plus ancien que la mort de Vvarn. Repenser à ce qu'il avait dit. Chercher dans sa mémoire et ne voir que le noir profond.

Avancer... Lentement. Les guenilles commencent à lui peser. Elle ne peut lui dire adieu ainsi, ce n'est pas elle. Ce n'est pas celle qu'il a aidé. Combien de fois déjà? Perdre le décompte, regarder le souffle s'envoler en volutes gelées, comme autant de pensées vers les défunts. Leurs défunts. Deux d'un coup.


Vous savez où nous allons. Continuez. Je vous rejoins rapidement.

Avancer... Rapidement. Tourner, encore, enfiler, des dédales, contempler, des masures, respirer, la pourriture, guetter, les bruits des vivants. Courir même, leur recoin n'était pas si loin. Mais accès gardé. Découvert, par hasard, une nuit, au son, des beuveries. Même pour les mioches. Le suivront-ils, tous?

Visage accueillant se figeant. Visage interrogateur contre traits tirés et gelés. Posant ses hardes, elle explique. Sans s'arrêter, sans respirer pleinement, ravalant, encore, ravalant, il le fallait.
Se remercier, mutuellement, pour les services rendus. Lui donner ce qui était convenu, plus pour ces... Etrangler les mots.. Les fêtes. Lui demander, encore, des services. Celui qui a besoin n'est pas toujours celui que les apparences laissent croire.
Serrer cet ami dans ses bras. Remercier, encore et toujours. Se donner rendez-vous, plus tard, plus loin.
Avancer... Rapidement. A nouveau. Malgré les blessures, la fin de leur Cour devait approcher. Les rejoindre, au départ du chemin.
Ne voir que Mange et un gamin. Espoir... Si vain...?


Vous avez fait plus vite que je ne pensais. Bien.

Lever une torche empoissée, pour éclairer la route. Le dernier voyage. Préparer le bûcher. Espérer qu'il y aura. Ce qu'il faut.
Mettre un pied... Devant l'autre. Lentement. Tater les cailloux, essayer de ne pas trop en faire rouler. Tenir haut, le phare vacillant dans le vent, chute inacceptable. Voir son corps rouler, inenvisageable.


Messire. Profitons du deuil. Et de la montée. Pour le moment, solitaire.

Respirer... Lentement. Garder un souffle pour éviter la faiblesse. Même si soins réussis. Chercher ces mots, comme ses pas, comme un mur pour sa tristesse.

Pourquoi Messire. En dehors du duel. Cette hargne. Envers moi. Pourquoi. Parler de meurtre? Mots lourds de sens. Profiter. De la trève. Du Deuil. Dire les non-dits. Pour pouvoir régner, faire table rase du passé.

Quel intérêt que savoir? Quel besoin? Décision sûrement prise. Sûrement irrévocable.
Avancer... En connaissance de cause. Ils étaient famille. Normalement rien n'est tû. Cadavre prouvant... Quoi... Refus de mots inutiles... Savoir pourquoi... Oreilles bouchées. Et coeurs détournés.


Evoquer. Mon départ. Si vous le souhaitez. Mais. Savoir. Cette lueur. De méfiance. Si vous le souhaitez. Mais pour pouvoir régner. Le futur par le passé.
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---fromFRMange-rats
Merci, vieux. Tiens, chopes les cannes, mais sur les épaules, hein, pas à bout d’bras. Portes-le comme un mort respecté, pas comme un maccab’ qu’on dépose à Montfaucon. Sur tes épaules.

Instructions données au rouquin, le Rey charge sur son dos les épaules du Gris. Epaule contre épaules. A une petite toise de hauteur, les pieds devant, face contre ciel, Vvarnëleen avance. Mange-rats suit les pas du rouquin, qui suit Ilmarin. Une rue puante, une autre. La Cour, autour de lui. Son domaine. Il en fera une terre de liberté, de bien être, ou il mourra. Mais il n’a pas le droit de mourir, il n’en a plus le droit. Peu importe sa conscience, peu importent ses doutes, peu importent ses faiblesses. Un homme et mort, et cela ne sera pas pour rien.
Il souffre. Chaud, il sent le sang couler de son épaule, imbiber son bandage de fortune, en sourdre, couler le long de son omoplate. Chaque pas est une douleur supplémentaire. Il ne se repent pas : il devait tuer, il a tué, il ne regrette rien, sinon l’obstination du Gris. Il témoigne son respect. Chaque pas est un hommage. Il sue, il saigne. Mais il ne geint pas. Sur son visage, pas de larme.
Ni regrets, ni peur.
Un instant, Ilmarin les quitte.


Continue, prends à droite après l’arbre mort. On va sur la butte Montmartre. Vouais, ça grimpe, pas d’la tarte… mais faut bien.
C’est quoi, ton blase ? J’t’ai jamais vu dans l’coin.


Ils parlent peu. La fatigue, la douleur, les circonstances… Ils montent. Ilmarin les rejoints, elle s’est changée.

T’t’en souviens nin ?

Ricanement aigre.

Cela avait donc si peu d’importance que de perdre la raison, et de te jeter sur moi comme ton pire ennemi ?
Sûr, c’était pas la première fois qu’flirtais avec Camarde, mais j’crois bien qu’c’coup-ci, l’était tellement près qu’elle pouvait compter mes ch’veux.


Le Rey se renfrogne. Taciturne, il glisse son doigt près de son cou, fait tinter son grelot en lançant un regard vide au ciel étoilé.
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---fromFRDimytri
Mange-rats lui parle… le rouquin n’écoutait pas… il se posait des questions…

Ce « Rey », il a mon âge… c’est intéressant comme deux destins peuvent s’eloignés autant l’un de l’autre…

La douleur causée par la lourdeur du mort n’était pas un problème, Dimytri avait connu pire, mais, le froid, ce froid qu’il essayait de chasser de ces pensées, comme une vermine que l’on cherche à écrasé sans se salir davantage.

Il trouvait attendrissant que Mange tente de se redonner courage en lui parlant ou en faisant de l’humour…

La femme les avait quittés et il était maintenant en tête de la marche funèbre.

"A droite ? pfffff ça va monter… "

Le rouquin regardait la pente qu’ils s’apprêtaient à escalader sans grande ambition…
Il n’aimait pas prendre les devant, et, n’aimait pas non-plus beaucoup les questions… surtout lorsqu’il s’agissait de raconter des événements passés.

Je ne suis à Paris que depuis hier… j’me balade…

Il disait ces mots sans regarder son interlocuteur… peut-être pour ne pas trahir une émotion qui aurait du rester au fond de son âme…

Pensant qu’il en avait dit assez, Dimytri laissa le vainqueur parler au vaincu et entama la longue ascension qui les mèneraient au sommet de la but.

Il n'entend bientôt plus que le son du grelot...
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Dimytri, 18 ans, taille moyenne, cheveux roux,

Dimytri, pensif, étranger, perdu,

Seul...
Ilmarin
Torche qui vacille sous les assauts du vent... Ouvrir la marche, prendre soin de les éclairer, glisser des regards en coulisse au gamin que Mange a engagé, se demander ce qu'il pourrait faire pour l'ex-Libertadien. Brigandine noire épaisse et lourde pour cette montée. Epée au fourreau qui tape sur sa cuisse. Poignard de Vvarn à l'abri... Pourquoi cet inventaire? Trève du deuil...

Torche qui gronde contre les assauts du vent... Comme sa mémoire vacille. Sous le rire de l'ancien gamin. Toujours ce trou noir. Qui butte. Résiste. Sous les efforts.
*La prochaine fois, ce sera à combat à mort*
Violent. Mal de tête. Irradie. Plus bas.


Peu d'importance? Croyez-vous. Vos paroles? Messire. Connaissez-vous. Si mal. La blonde Insurgée. Pour vous convaincre. De ce fait?

Torche qui tempête et se bat... Ignorant ce qu'elle représente dans cette obscurité.
*Chuuuuuuuuut….C’est moi mon pissenlit.*
Toutes ces voix. Qui se mélangent. Tissu du passé. Lentement tente. De se déchirer. Poids sur ses épaules. Poids sur son coeur. Poids sur ses pensées. Difficile de tout. Ordonner.


Mon pire ennemi. Jamais n'a été. A Libertad. Comment avez-vous? Pu vous en convaincre? J'ai dû. Partir. Rapidement et sans. Me retourner.

Torche qui sifflote... Calmement entre deux assauts. Taisant par là même. Certaines pensées ne pouvant. S'évaporer. Dans les oreilles. De celui qui a. Tué.

Vous rappelez? Vous le manoir? Alors vous auriez. Dû savoir. Au moins comprendre. Vous êtiez. Plus finaud.

Ascension qui continue. Qui sape les mollets pris dans les bottes lassées avec étroitesse. Qui sape le souffle gelé. Qui sape le moral buttant contre les assauts de la mémoire. Qui enfonce le sac sur ses épaules tendues. Penser au corps. Qui suit son dernier chemin. Se rigidifie sous le temps. Qui passe. Gorge qui se noue devant l'inéluctable. Un dernier adieu noué.
Sommet de la butte qui se devine. Ailes des moulins qui encerclent. Vent qui prend de la force.
Ascension qui continue... Grelots qui rythment les pas.


Aucune excuse pour. Ce départ. Je pense. Seule douleur. De mon corps qui. Parlait. *et de mon. Coeur.* Mais mes amis, ma. Famille. Chez les. Lucioles. Fut tout aussi. Dur à apprendre. Et pas par. Ses bouches. Est-ce la. Vérité?

Lever son regard vers. Les étoiles. Elle aussi. Y chercher le regard profond de. Mara, de Vvarn. de Tythia. De Nimroden. Y chercher la voix de. Sa louve. Lui sembler l'entendre. Aurait aimé ses bras. Autour de ses épaules. Douloureuses. Penser à une missive sans réponse et attendre. Encore.
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---fromFRDimytri
Cela commence à devenir pesant pour le jeunot… ses pas deviennent de plus en plus ardus et sa lame, fine et rapide, rangée dans un fourreau rouge à l’image de sa chevelure, lui bat les mollets avec une assiduité inexpliquée.

Des perles de sueurs glissent depuis déjà bien longtemps le long du dos. La façon dont il transporte la dépouille le déconcerte… c’est bien plus fatiguant comme ça…

La femme est revenue… physiquement en tout cas… elle à l’air encore plus perdu que lui.

La neige tombe encore et toujours, et le froid s’introduit sans invitation dans les narines.
D’un geste vif et familier, le rouquin secoue ses cheveux se débarrassant ainsi des flocons qui n’auraient pas encore fondus.

Il ne voit que la jeune femme… « Ilmarin »… qui est-elle ? Qui était-elle pour le défunt ? Trop de questions, et, pour cause, une arrivée tardive de sa part.

« Elle est belle… mais glaciale. »

Il pense maintenant à Mange… ce jeune homme, critiqué et sous-estimé de tous… personne ne laisse de chance à ce nouveau Rey… personne ne laisse de chance à ce nouvel homme et, pourtant, il est là, il porte un ancien frère sur ses épaules… tout le monde le méprise et pourtant il lave son honneur, il laisse son sang couler, la douleur l’envahir et le froid pénétrer dans sa chaire, dans son âme…

Le rouquin jette à nouveau un coup d’œil qui depuis tout ce temps étaient restés scotchés à ses bottes, au-dessus de l’épaule d’Ilmarin… le Sommet, il y arrivaient la douleur était déjà moins opressante…
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Dimytri, 18 ans, taille moyenne, cheveux roux,

Dimytri, pensif, étranger, perdu,

Seul...
---fromFRMange-rats
Le sang. Dans les tempes. Tambour. Qui bat sa marche.
Un pas, un battement. Chaque fois plus lent.
Un pas, un battement. Chaque fois plus sourd.
Un pas, un battement. Chaque fois, plus lourd.
Dans la neige, ses traces, et le sang qui coule. Le sien, celui du Gris. Les leurs, le leur, celui de ceux qui ont lutté. Qui ont risqué leur vie. Tout le reste, tout ce qui tournoie autour de lui, tout ce qui flotte et agresse ses oreilles épuisées, n’a aucune importance, aucune conséquence. Inconséquents, les cris. Inconséquents, les discours. Inconséquentes, les menaces. Et les insultes ?
Ses épaules tressaillent, comme pour rire, mais il arrive à se retenir, à conserver le peu de souffle qui lui reste pour l’ascension. Chaque pas compte la fuite de son sang. Chaque battement de son cœur est un peu de vie en moins. Chaque battement de son cœur bat son glas. Heureusement, le froid ralentit le flot. Ralentit la mort.
Une mort pour une autre ? Il risque une pneumonie, s’il ne meurt pas de sa blessure. Mais il sait, il sait qu’il ne doit pas mourir. « Tu ne dois pas mourir, Amadeus. Marche, Amadeus. N’écoute rien, ne dit rien, ne tente rien. Marche. Tu dois vivre, Amadeus. Tu as tué le Gris. Tu n’as plus le droit de mourir. »

A ses côtés, une litanie saccadée. Il n’y répondra par rien d’autre que son poing. Mais son poing porte un mort. Il apprécie le silence du jeune homme qui l’accompagne. Lui ne parlera plus que quand il le jugera nécessaire, car le souffle lui manque. Une vie pour un bavardage, c’est cher payé. Lui ne répondra plus. N’acquiescera plus. Ne réagira plus.
Ce soir, le Rey est taciturne.

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Ilmarin
Le sommet est là. Le vent les frappe. Comme pour dissiper un mirage.
Le sommet est là. Ils l'avancent vers la Porte. Les Portes. Sceller à jamais le tombeau...

Il leur faut... Un noeud se forme dans sa gorge, l'inéluctable monticule de bois qu'ils doivent faire refuse d'être décrit par des mots, aussi bien sur sa langue que dans son esprit. Les moulins, fermés dans l'hiver et la nuit, dessinent leurs ailes à la lumière feutrée et faible des étoiles. Arrimées, leurs toiles claquent, comme un décompte du temps dont elle se passerait bien.
Vont-ils venir? Deux deuils à accepter, une vie à accueillir. Ils ne peuvent être partout. Leurs vies semblent déjà plus les pousser qu'ils ne les mènent vraiment...
*Rester auprès d'Elles. Je serais auprès de lui, pour vous. La vie est tout ce qui importe et Libertad doit entourée l'avenir.* Personne pour l'entendre à part les étoiles. Vvarn lui en voudrait-il de cette demande? Elle voudrait croire que non, penser qu'il comprendrait, forcément. Si Mara ne l'avait peut-être jamais accepté après l'avoir combattu, elle savait qu'il la respectait. Deux deuils... Ils ne peuvent être partout...

La torche vaillante dessine sa silhouette enserrée dans sa brigandine noire, brille dans ses cheveux blonds soulevés en une tempête lentement enlacée, glisse des ombres dans ses fourreaux, éclaire quelques pierres, une faible surface, la plus plane possible, là où elle s'est arrêtée regarder le ciel et Paris, tous deux mêlés dans ses yeux asséchés par la brise glaciale. La plus dégagée possible. L'horizon...
Ce sera ici. Le conscient approuve l'inconscient.
Sa dextre sera vers la Cour. Sa senestre vers l'Est. Oui, ce sera ici...

Buttant dans les cailloux, malgré la lumière, malgré le souffle qui manque, malgré son dos tiraillé, elle part explorer les environs après avoir posé ce sac à l'endroit où elle trainera les bûches. Les branches? Les troncs? Les masures à l'écart semblent abandonnées. Ou alors leurs habitants se terrent.
Ici est le refuge de Cry. Ici tremblent les mortels les nuits de pleine Lune. Comment sauraient-ils qu'ils ne sont que simples Couriens rendant un dernier hommage?
Des tas informes dans le noir apparaissent, ils allaient falloir multiplier les voyages. Au moins, elle n'aurait pas froid.

*J'imagine ton sourire en me voyant faire, Vvarn...* Voyons voir... Maigres rondins pour glisser sous les grosses bûches... Il faut de quoi alimenter le foyer... Glisser de quoi enflammer... Faire des braises...
*Je voudrais être au foyer... Comme cette nuit... Tu te rappelles?* Elle cale la flamboyante le plus à l'abri possible, sauvegarder la flamèche est impérieux.
*Le vin était frais, tiré de mon buffet. Ta cape était chaude, comme ton rire...* Charger ces bras et entamer un premier voyage... Poser, presque géométriques ces futures flambantes... Ne plus penser à ses actes... Ne penser qu'à lui...
*J'aurais pensé une autre mort pour nous... Au combat... Après avoir ri...* Blong Blang Blong... Un autre voyage...
*Pourquoi tu...* Cesser de penser... Encore trop tôt...

Pas après pas. Ramener le bois, plus ou moins gros, plus ou moins trainé.
Pas après pas. Disposer en quinconce pour aspirer le vent et souffler les braises naturellement. Braises activées par un des "cadeaux" de son ami.
Pas après pas. Monter l'escalier vers son Orient. Lentement mais sûrement. Sans un regard vers Mange ni leur compagnon d'infortune. Après tout, ce sont des enfants, ils doivent récupérer. Et le Gris était son...
Pas après pas. Elle aurait voulu faire plus que dresser son dernier repos. Sans un regard alentour pour ne pas revoir ce corps sans vie. Sans un regard vers Paris pour l'instant. Parfois, un sourire fugace sur ses lèvres, un soupçon de joie sur son front, dissipé aussitôt aperçu. Souvenir sans aucun doute. Elle voulait attendre mais le travail de mémoire et de deuil commence déjà.

Pas après pas...

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---fromFRMange-rats
Il était une fois… les fées, les princesses… les chevaliers… les dragons, les palais… Il avait traversé monts et vaux… occire le troll, la belle prit peur… Blanc destrier… un désert brûlant, l’antre de la bête, yeux rougeoyants… Il bondit au dessus du précipice, une rivière tumultueuse… Où était donc la sortie ? soudain, des bandits, la lune était pleine… et ces yeux, si verts, si verts ! Deux émeraudes, des joyaux, verts, verts… si verts, si verts ! Ses yeux, ces yeux là, verts ! Vert pomme… vers de gris… bouteille… ivrognes, tous des ivrognes ! Mais pas elle, non… ses yeux… les dragons… les chevaliers, les princesses, les fées… il était une fois…

Hhh, hhh...

Souffler. Lentement, il ploie des genoux, pose le corps au sol. La tête lui tourne. Respiration saccadée, qu’il tâche de calmer. Il perd du sang, il le sait. Il ne tiendra pas beaucoup plus longtemps. Assis sur une rocher acceptable, il regarde Ilmarin rassembler de quoi allumer le bûcher. Le bûcher.

Bûcher… Sorcière ! Sorcière ! Elle a le démon en elle, les yeux verts, verts ! Roux, le bûcher, roux… les cheveux… Tout, tout, tout ! Ses yeux, où sont ses yeux ? Sorcière… sorcière… brûle, le démon en elle, brûle ! Et les cris, les cris… si verts !

Il tremble. Se rassure, s’assure que c’est de froid. Resserre l’épaisse cape grise sur ses épaules. Les yeux clos, fait tout son possible pour calmer sa respiration. Pour se calmer. Il n’y en a plus pour longtemps. Allumer le bûcher, et partir, partir ! Il ne le verra pas brûler, non. Il ne peut pas, ne peut pas. Au dessus de ses forces. Il doit vivre, il doit vivre ! Vivre… vivre, vivre !
Le verbe lui charpente le cœur et la tête, lui bat les côtes… lui redresse la caboche, lui arque les jambes, lui pince les lèvres, lui remue les tripes, le secoue… le secoue !
Vivre !


Si verts, si roux, pareil, pareil, si verts…

Torpeur, son doigt joue avec le grelot pour se tenir debout, il doit vivre ! Un combat contre sa blessure, contre le froid, contre le délire, le sommeil et la mort. Le délire… le sommeil… la mort ? Il doit vivre, vivre !

Hhh…

Sorcière ! Les princesses… les couronnes, les bijoux, le trône, le chevalier… son destrier blanc, il va la sauver, la sauver… Bûcher ! Au bûcher, la sorcière ! La verte campagnes… vert vallon, embuscade, des brigands, des trolls et des dragons… Si vert… un vent, roux, souffle carnage… du sang, du sang pour la belle… Il était une fois… Une fois, une fois !

**Bientôt, Amadeus, bientôt.** Une main tremblante vient essuyer son front, la sueur lui trempe les doigts. Il est brûlant. La fièvre, le délire… **Eh bien, petit Rey, on panique ?** Oui, l’ironie, oui. Mais tu dois vivre, Amadeus.

Tu m’entends, Amadeus ?
Tu dois vivre !

_________________
Ilmarin
Temps qui s'égrène, temps qui joue. Temps qui tinte à ses oreilles, temps qui frappe à ses tempes. Temps qui heurte son dos meurtri, temps qui cisaille ses épaules.
*- Passoire?
- Oui et? J'ai vécu et je vis en brûlant mon énergie et mon corps, pour fuir la réalité qui voulait ma mort avant même ma naissance.
- Pardonne. Je ne savais pas.
- Rien à pardonner. Tu n'es pas celle qui m'a enfanté, ou alors tu as beaucoup perdu de ta personne!*

Rire qui éclate avec la dernière bûche posée. Bercer l'illusion que c'est avec lui qu'elle parle une dernière fois. Lui murmurer des secrets que peu de personnes vivantes savent. Tellement plus intelligent de lui en parler avant... Temps joueur qui a toujours défilé trop vite, lèvres scellées sur un destin maudit...

Au bout de combien de Temps sa besogne cesse-t-elle pour se tourner vers le... Souffle coupé, apparemment, il ne faut que peu de temps avant que le pluriel ne vienne s'emparer de ce qui lutte. Encore.
Bouger les épaules pour chasser l'engourdissement qui menace mais la brigandine l'entrave... Si elle la pose, elle ne sera pas vulnérable qu'aux attaques, la sueur qui coule dans son dos pourrait aussi devenir un venin mortel.
Baste... Il force son attention. Elle ne voyait qu'un jeune homme devenir fou de rêves insolites et ravageurs. Maintenant, elle revoit le gamin qui présume de ses forces pour faire sa pénitence. Enfin. Elle décide d'y voir une pénitence; il a tué un frère. Un Libertadien lui aussi devenu Libéré. Lui aussi... Comme tant...

Les sangles claquent rapidement et le cuir renforcé s'écroule, alors que le souffle pénètre, ravageur, dans ses poumons découvrant l'expansion. Dingue d'avoir fait ça ainsi protégée... Bah, elle est dingue... Alors un peu plus un peu moins...
La terre crisse sous ses bottes, sa main se referme sur son sac. Lourd. Si lourd d'un coup. Elancement dans l'épaule. Elancement dans son dos. Noter un progrès: il n'avait craqué depuis un bout. Comme quoi le repos forcé, au loin, pendant de longs mois, avait été bénéfique. Noter aussi toutes les futilités que son esprit enregistre. Acuité étrange et décalée.


Messire? Restez avec nous! Regardez moi! Regardez moi!

Voix impérieuse qui force ses cordes vocales. L'envie est à pleurer et à murmurer, pas à forcer un esprit à sortir de la fièvre.
Ses yeux brillent, sa peau est moite dans le froid perçant. Elle applique sa main gauche sur son front, le contraste l'aurait presque brûlé. Esprit en feu, trop de pensées, trop de rêves, trop de sang. Trop.


Mange... Tu n'as pas enterré ton enfance dans le sang d'un frère pour périr d'un vil mal indigne de ce que tu veux être. Quand tu seras grand...

Sa main passe sur sa joue, puis sous son menton, le force à se relever et à la regarder. Instant sur le fil. S'il délire, qui peut savoir ce qu'il va faire? Tiens, elle ne se rappelait pas cette petite bosse sur son nez. A moins que ce ne soit une ombre venue de la pauvre torche qui voudrait déclarer forfait dans le brasier qu'elle doit créer.
Du sac béant, elle extirpe deux outres. Une grosse, ventrue, au bruit gluant qu'elle laisse de côté pour l'instant. Une petite, plus molle, plus délicate.


Ce qui ne tue pas rend plus fort. Parait-il... Bois ça Mange... Hydromel. Boisson des mythes, tirée du nectar des dieux. Miel et alcool. Fouette le peu de sang qu'il te reste une bonne fois. Et tu remercieras la Cour de cacher des amis prévenants.

Elle lui colle l'outre de force dans la bouche, la soulève pour en vider le plus possible dans sa gorge. Sans savoir ce qu'il avale ou rejette, jusqu'à ce que le liquide ambré coule sur ce menton encore gamin.
La gourde laissée dans ses mains bouillantes, elle écarte la cape, soupire devant le bandage trempé qu'elle essaie de resserrer du mieux possible, avant de déclarer la mort du fameux sac dont elle extirpe les sangles. Parfait garot de maintien, enfin elle essaie de le rendre le plus parfait possible, qui ne pourra rester des heures sous peine de gangrène.


Messire, vous vous êtes choisis un destin. Partez avant de louper le coche. Vous m'avez mis un fardeau sur les épaules. Je l'assumerais, seule, qu'il en soit ainsi. Je ne vous pardonnerais pas pour autant cette mort... Mais ce n'est pas ma main qui vous punira pour cet acte insensé. Nous étions... Frères...
Partez. Vivez.

Peut-être que d'autres lui en voudront de le laisser vivre. Peut-être qu'elle a tort de le laisser en vie et que moults souffrances viendront de cet instant. Peut-être que plus tard, elle devra revenir pour aider à lutter contre lui.
Mais il est trop de peut-être dans son esprit, il est trop de souffrances et de sang. Ce retour inattendu, là-bas, dans le pays où elle a dû aller, a ébranlé, à nouveau, tant de convictions en elle, qu'elle ne peut porter la main sur lui. Gamin Mange, gamin Libertadien, frère de Liberté, frère de Palazzo. Certes ils n'étaient pas proches. Certes il y a une rancune entre eux dont elle ne se rappelle quasiment rien. Un jour, elle saura. Ils en parleront. Il choisira de continuer à la détester ou au contraire de pardonner.
Un jour. Peut-être.
Assez de l'avenir, le présent la réclame.

Elle se détourne de Mange, empoignant la grosse outre étrange. Dont elle déverse le liquide sombre et poisseux sur le bois. Seule garantie que le brasier prenne. *Merci, l'ami. J'ai vidé ta réserve pour une bonne chose. N'en doute pas. Tu me démentiras pas, hein Vvarn?*
Revenir vers le corps du Gris. Elle s'étonne, le trouve plus léger qu'elle ne l'aurait pensé. Son âme déjà partie peut-être... Ou plus simplement, les muscles échauffés et douloureux ne font plus la différence. Lutter, quelques minutes, pour le hisser. Elle aurait pu demander au gamin roux de l'aider. Elle aurait pu.
Son ami. Seule à seul. Dernier tête à tête. Dernier adieu.
Disposer son corps comme dans son esprit. Dextre vers la Cour. Senestre vers l'Orient. Visage vers Paris, une dernière fois.

La torche hésite. Gronde. S'affole. Comme craignant le geste à venir. Vent qui hurle une dernière fois, comme pour la souffler. Non. Il le faut.
Petite flammèche joueuse qui démarre. Dans un petit coin. Dernière hésitation. Si le Palazzo avait été prévenu. Attendre encore... Un dernier instant...

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---fromFRMange-rats
Hhh… ‘ci.

Il l’a laissé faire. Pas par confiance. Qu’aurait-il pu faire d’autre ? Pris entre le délire et la douleur. Il a recraché l’essentiel de l’alcool, mais le peu qu’il n’a pu rejeter lui brûle les lèvres et la gorge. A son délire s’ajoute le flou de l’hydromel.
Des fleurs, des lys et des roses. De grands chênes. Abeilles et papillons majestueux. Couleurs. Du bleu, du rose, du jaune, du vert, du vert…
Grelottant, il secoue la tête. Tremble. Lentement, se relève. La regarde, torche à la main. La flamme danse dans le vent d’hiver, lui halète de douleur, de froid, de fièvre. Il s’est calmé, un peu. Il est toujours faible. Nouvelle valse de la flamme, au dessus du bûcher… nouveau délire.

… qui prennent feu, soudain. Crépitement brusque, craquement des branches, grésillements, fumées et flammes. Dansantes, hargneuses, langoureuses, embrassent la plaine, embrasent le bois. Et partout, du roux, du roux.

Adieu, camarade.

Petite voix, que seul un mort peut entendre. Lentement, il commence à descendre. Au premier pas, il a oublié le rouquin qui l’a aidé à porter le corps. Au second pas, il a oublié Ilmarin. Mais le bûcher, lui, reste gravé dans son esprit. Il est seul avec ce mort, ce mort sans visage et sans nom, dans son délire, il ne sait plus qu’une chose : il a mené un homme au bûcher.
Il descend. Pas à pas, il replonge dans la Cour. Pas à pas, il s’éloigne du sommet, de la mort. Le sang, retenu par le garrot, reflue pour le moment. Il chancelle, ne trébuche pas.
Il descend. L’herbe rase, rêche, oscille dans le vent nocturne. Là haut, le bûcher va rayonner sur Paris tout entier. Son délire, par à-coups, par attaques soudaines, le poursuit. Il tousse, le conjure d’une voix rauque…
Continue sa descente. Plus que quelques pas. Puis, les ruelles, le Palais des Reys. Sa demeure. Entre deux visions d’incendie, entre deux cris d’horreur, il entend une voix aigre. Cette voix lui fait peur. Cette voix le révulse. Il la hait. Elle l’insupporte. Elle le convulse. Cette voix est moqueuse, mauvaise. Cette voix le raille.
Cette voix lui dit : « Ce n’est pas la première personne que tu envoies au bûcher, Amadeus. »

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Lorenz
Courir. Sur la neige sale.
Courir. Jusqu'à perdre souffle.
Courir. Sentir le froid s'installer dans la poitrine.
Courir. Ne pas s'arrêter.
Courir. N'avoir qu'un but en tête.
Courir. Le Mont Hurlant. Lointain et si proche.
Courir. Savoir que chaque seconde compte.
Courir. Espérer qu'il ne soit pas trop tard.
Courir. Dans ces ruelles de la Cour, se faufiler dans la nuit noire.
Courir. Lever les yeux et chercher une étoile de feu.
Courir. Et apercevoir une silhouette chancelante.

S'arrêter.

Entendre une toux rauque. Deviner plus que reconnaitre celui qui s'avance, titubant.

Fièvre, remord, fatigue, blessure? Qu'importe.

S'avancer et tendre la main. Le soulever et offrir son épaule. Sans un mot. A peine un regard. Constater qu'il porte la cape du Gris. Pincement au coeur. Tête qui se tourne vers le haut de la butte. Quelques flammes commencent à s'élever. Ainsi, Llian rejoindra bientôt les étoiles.

Hésiter. Parcourir rapidement son corps. Y voir la blessure. Sanglante. Glacée. Sentir le corps bouillant de fièvre.

Déchirure.


T'as intérêt à t'accrocher. De toute façon, je te porte.

Voix qui ne laisse pas place au discours.

Le feu attire le feu.

Chandelle commence l'ascension.

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