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Mont Hurlant

---fromFRMange-rats
Eclipse de lune. C’est l’heure où les loups sont garous, les morts réveillés, les spectres agités. A son chevet de fortune, l’astre qui masque la lune en a la face blanche et la crinière noire. Seule une larme sang tranche ce masque lunaire.
Un murmure, un soupir, comme un salut qui ressemble à une prière.


Salut, cogn’ rouge.

Deus ex machina d’une farce de mauvais goût, c’est un dieu, un spectre qui vient remettre les choses en ordre. Il se sent happé vers cet astre comme une marée par la lune. Par une force naturelle et irrésistible. Derrière l’épaule de ce géant, la lune reparaît, et éclaire la scène d’une lueur absurde.
Et puis, comme les Dieux de l’Olympe, ils descendirent de la butte, pour retrouver les hommes. Narguant Camarde, Jupiter et Aristote, le Rey eut un sourire, car il savait qu’il n’avait plus à avoir peur.


Tu sais… je pense que j’ai raison de faire tout ça.

Voix faible, dodelinement lent de la caboche : qu’on lui donne un lit, et il dormirait instantanément.
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Elderlyne
Visages connus et inconnus qui défilent lentement et viennent saluer une dernière fois le Gris.
Le brasier craque et flamboie quand une femme s'approche d'eux, brisant la fascination exercée par le feu. Curieux élément que celui ci.. Furieux, indomptable et présent dans le plus humble des foyers. Feu de vie qui caresse le cadavre et reprend ce qu'il a donné.

Elle s'écarte de quelques pas, laissant son frère et l'étrange femme qui s'éloigne déjà.
Lancelot est là. Elle lui ébouriffe les cheveux en passant. Geste mécanique qui en dit long. Ce petit bonhomme a trouvé sa place, auprès de son frère, et il a gagné la sienne auprès d'elle.

Un claquement sec dans son dos, elle se retourne et voit Marl entrain de soulever le corps meurtri du fier rey de la cour. Rictus amer. Le voilà celui qui entend les gouverner ? Enfant accroché au cou du bretteur et transporté comme un infirme. Elle hausse les épaules, se retourne une dernière fois vers le brasier. Murmure d'adieu.


- Salut le Gris. Peut être que tu n'es pas mort pour rien finalement. Peut être que tu as atteint ton but. Repose en paix.


Elle se détourne et rejoint son frère à grandes enjambées. Derrière eux la femme semble absorbée dans une prière qu'elle seule entend. Elle saura les rejoindre.
Pour le moment, une page se tourne. L'écuyère se doute déjà du choix de son frère. Il l'a fait il y a déjà longtemps et ne changera pas de cap. Quant à elle, elle ne sait pas , pas encore...



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Ilmarin
Hostel de la Suerte

Les seuls mots qui marquent son esprit alors. Qui tournent.
Elle voulait lui parler. Maintenant.
Mais la crainte de ses questions, la crainte de ses réponses briseraient le temps de deuil qu'elle s'impose.
Elle voudrait lui dire qu'il a intérêt à y être dans l'heure qui suit sa descente parce qu'une fois son travail accompli, elle compte bien lui tomber sur le pal'tot.
Elle voudrait lui dire qu'il est hors de question qu'ils se tirent, chacun, encore, sans qu'elle ne sache. De sombres pressentiments l'envahissent sur le futur, le sien, le leur, celui de ceux auxquels, malgré tout, elle pense.

Ca tourne trop. Beaucoup trop. Ca rumine trop.
Temps du deuil, arrête de courir après le temps et le vent.
Hostel de la Suerte. Dans une heure, j'y suis.

Serrant la boite dans sa main gauche, elle s'approche du brasier devenu cendres, que la chaleur soulève et commence à chasser. Son regard vers l'Est lui confirme la venue du jour. Faire vite... Et bien...


Lorenz... Les mômes... Comment les appeler autrement? Elle ne sait que le nom de Lancelot et le rouquin silencieux dans la chape de plomb qu'elle a imposé semble accrocher sa vie à leurs pas. Je... Soupire difficile qui finit de briser le noeud du sanglot refoulé. Incapable de prier, incapable de croire à autre chose qu'à la fin pure et simple. Pourtant, elle a l'impression de lui parler. Encore...

Je vais ramasser une partie des cendres de Vvarn pour la mettre dans cette boite. Et j'écarterais le reste pour que le vent matinal les emporte rapidement. Restez-vous pour ce dernier hommage? Ce sera rapide, après... Paris nous attend...

Tentative ratée d'un sourire vers eux, dernier coup d'oeil vers M et celle qui le suit. Non, le nom ne revient toujours pas. Il sera temps, tu as intérêt à y être M.

Un genou en terre.
*Voilà, il est temps de respecter ta demande. Mon ami.*
La lame tirée du fourreau de son dos crisse en pénétrant le tas grisâtre.
*Pardon de n'avoir rien de mieux à t'offrir que les larmes séchées de mon âme.*
Claquement du couvercle, bruissement des cendres vers leur nouvel abri.
*Nous nous reverrons. Bientôt.*
Etaler les cendres avec l'arme. Qui vit par la lame périra par la lame. Et sera dispersé par la lame. Boucle bouclée. Elle ne demanderait pas plus pour elle.
Une fois sur trois, elle remplit la boîte. Au hasard de ses pensées, prenant un peu tout de lui. Quelques morceaux d'os restent, son pommeau finit leurs destructions.
Plus de pensées, elle est fossoyeur de son ami. Le préparant pour sa dernière aube.

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---fromFRLancelöt
Le maître se réveille, le Rey reproche, moi, je sourit. Sourit, petit, faible, empreint d'une certaine tristesse qui n'a rien à faire là. Comme le rire, elle se contamine, comme la plus misérables des maladies, des fièvres.
Un coup de tête pour le Marlowe's qui s'approche. Une sorte d'invitation, de demande, à relever ce Rey sur lequel j'm'étais élancé sans me soucier. L'insouciance de l'enfance...
Le corps est soulevé, un murmure semble prononcé, les yeux de Marl', ses gestes. Une main me serre le coeur, tout doucement, imperceptiblement, une sorte de jalousie qui n'a pas sa place, mais qui existe, petite, fine, qui n'aura pas de conséquence, de celles qui s'oublient à l'instant, quand on ébouriffe ma caboche.
Un regard se porte sur Elderlyne, un merci muet.
Le feu qui est monté jusqu'aux cieux, redescend. Une pensée qui ne fait que passer : tout ce qui monte doit redescendre.
Comme le corps, comme la vie du Gris... Bon, pas très aristotélicien tout ça comme pensée, mais qu'importait, puisque nous sommes poussières et poussière nous deviendrons... Comme le Gris.

La Luciole Elder qui rejoint Marl', d'un pas je m'apprête à en faire de même. A suivre ce convoi... Un instant je pense à une famille heureuse, dont le père porte l'enfant après une journée de fatigue et de jeux, et que la mère suit, riante... Je repense à moi, à la famille que je n'ai jamais eue, que je n'aurais jamais. Je n'ai ma place nulle part, malgré le geste d'Elder, malgré le souvenir d'une première tendresse de Marlowe's, quelques heures auparavant.

Je m'assoit, en tailleurs, devant les flammes qui s'éteignent. Le bruit d'une lame qui va et vient. Une berceuse. Le travailleur qui laboure un champ, enlevant la terre désormais stérile, pour laisser place à la nouvelle terre, à la terre fraîche, à l'avenir. Mais cette terre qui doit être enlevée, elle à quand même donné a manger durant des années au paysan, elle mérite ce dernier hommage.

Je baille. Les paupières se font un peu plus lourdes, je crois même que je somnole, le visage sur la main, le coude sur la cuisse. La nuit est avancé, la journée à duré.

Un coup de vent en plein fouet me réveille au sursaut. Je suis près à jurer que je n'ai pas sommeil et que je me suis pas endormi. Je me lève, la boite est fermée. Je porte ma main a mes poches, les papiers que contenait cette boite qui contient à présent les cendres du Gris. Penser à voir de quoi il s'agit.

Je me lève, m'approche d'Ilmarin.


Je t'attends à la Suerte. J'ai froid et faim.

Des vérités incontestables. Et j'ai aussi sommeil. Aux lueurs voilées de la nuit, trois figures atteignent le bas de la butte. Ce n'était pas très long, en effet.
Pas traînant, je commence moi aussi la descente, frottant fois sur fois mes yeux fatigués, pour ne pas perdre de vue les silhouettes que je suis de loin.
---fromFRCryWolf
C’est une nuit de janvier, froide, roide. Raide est la pente.
Mal, les pas sont précautionneux, l’affichage mal habile. Etrange.
Un autre pas près du siens. Et encore un autre.
Lune.
Haute.
La meute à décliné.
C’était hier. Ou avant ?
Le gris est mort. Il a brûlé. Ses cendres répandus. Son âme, partie.


Elle. Regarde les restes de calcination éparse. La terre a brûler, là.
Elle regarde MorningKill. Le loup. Par qui tout commence.
Elle se rappelle…. Double châtiment. Deux morts. Deux victimes.
Haine. Colère. Vengeance. Déni. Culpabilité. Tout les chemins d’un deuil qui se fait dans la douleur, qui se négocie mal en soit même.

Vengeance.

Elle grogne. Puis regarde MorningKill. A côté le jeune loup. La meute. En partie.
Elle attends les mots de la sagesse. Lui saura.

-Si proche.

Près des flancs des siens.
Et résister à l’appel, encore, d’une jeune nuit qui n’as pas encore hurlé.

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Avril en a trente et trente septembre
trente jours en juin et trente en novembre
Et trente et un le reste est fors le Second
Douze mois à pluie, à neige, à beau rayon
Douze fois commère lune se fait gros ballon
---fromFREmpreinte de Saveur
Nouvel univers, comme un retour aux sources, une de ses branches, le fleuve est double, c'est un confluant qu'il remonte là, nez au sol, contemplant amusé la buée d'une respiration égale.

Tension, ressentie en partage de sang, rapprochement physique recherché, corps en échange de chaleur. Narines ouvertes à la découverte des odeurs qui plombent la nuit, inspirations profondes, analyse passive, pupille éclairée à l'éclat blafard d'une reine plantée en plein ciel.

L'approche, toute en raideur, sentier pierreux, inégal, tracé par les pas qui l'ont découvert, une fois, mille fois, redécouvert et parcouru d'ici à là-bas, les traces de l'homme, fait apparaitre une silhouette découpée noire sur noir.

Pupilles étrécies, les doigts se mêlent, deux et un, unis. Il suit, l'oreille attentive aux sonorités d'une saveur, sourire en fente de gueule au grondement naissant, il aime la vie qui la brûle.

Attendre, patient, étreindre la sensation diffuse de se sentir chez soi.
Lorenz
Salutations à un frère. Esquisse de sourire vers sa TatLyne, regard vers les mômes. Chacun à sa place.

Ilmarin finit le rituel pour lequel elle s'est engagée. Pas besoin de mot supplémentaire entre les deux femmes. Elles ont été sœurs. Un temps du moins. Longues veillées partagées pour faire avancer le monde. Du moins le croyaient-elles. Mais le monde avance sans elles. il leur faudra en accepter l'évidence crue.

Déjà certains ont entamé la descente du Mont. Les derniers seront les premiers. Les premiers seront les derniers. Ainsi tourne le monde. Aussi.

L'aube pointe au loin son museau blafard. Demain est un autre jour, une nouvelle ère prend forme, petit à petit.

Mais c'est déjà demain.

Un signe de tête vers Ilm. Dernier regard vers les cendres que le vent disperse.

Est-ce Paris qui l'attend? Ou tout simplement son avenir, inconnu, surprenant, farceur et gangréné? Nul ne le sait. Pour la Chandelle, il lui faudra descendre pour savoir la route à prendre. En espérant qu'aux carrefours, il y aura des panneaux indicateurs, des compagnons de route.

Presque pour elle-même, amorçant dans un état second cette descente, Chandelle murmure au vent:


Il n'y a pas de mauvaise route, il n'y a que des mauvaises rencontres...

Bientôt sa silhouette ne sera plus que brume que le jour viendra disperser.
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---fromFRDimytri
Le rouquin n’en revenait pas… que venait-il de dire ?... lui qui pensait toujours trop longtemps… lui qui analysait toutes les réponses possibles avant même d’avoir posé la question…

Le jeunot secoua sa crinière ce qui lui permit de fixer ses genoux sans avoir à regarder personne.

« Peut-être parlerons-nous de tout ça plus tard, voulez vous ? Pour l’instant, je dois visiter Arlequin, à qui je dois un coq. »

Dans le dixième de seconde suivant sa question, il avait déjà deviné la réponse…

Puis :

« Bouclez vos gobes mouches les drôles. Des vraies goualeuses de faubourg, faites pas les têtards et usez vot' sorbonne, l'zig est en calanche libre, pas l'moment des caprices. »

L’homme dont le visage blanc aurait pu hanter les pires cauchemars de Dimytri venait de dire tout haut ce que le gamin pensait tout bas…

Puis, lui arrachant son « patient », le mit sur ses épaules tel un sac à patates, bien que laissant voir un petit geste d’attention…

Le rouquin fixait toujours ses genoux…

Il pensait maintenant au jeune garçon… Il ne l’avait vu qu’un instant, courant « il-ne-savait-où »… c’était lui qui avait pris l’initiative…

« peut-être plus casse-cou… »

Le jeunot jeta un regard à sa gauche… « Ilmarin »… la jeune femme… et sûrement l’amante…

Tandis qu'il regardait les cendres argentées se muer dans la nuit, Dimytri comprit que tout le monde partait… il avait faim… depuis deux jours, il avait faim…

« La Suerte »

Le jeunot se leva rapidement… courut vers le jeune garçon qui lui avait posé la main sur l’épaule auparavant…

Il était le plus proche, par l’age, la situation et la distance de lui en cet instant après tout…

« Eh ! Excuse-moi pourrait-tu me conduire à la « Suerte » ?... c’est bien une auberge ?… je meurs de faim vois-tu… »
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Dimytri, 18 ans, taille moyenne, cheveux roux,

Dimytri, pensif, étranger, perdu,

Seul...
---fromFRLancelöt
La descente commençait, bien plus facile que la montée en état normal, mais c'était dur de descendre une montagne avec une telle fatigue, je sentais que mes pieds allaient s'emmêler, que j'allais tomber, perdre de vue mon maître qui déjà atteignait les ruelles de la Cour. Ils allaient tourner à n'importe quel instant, et je n'arriverais pas à les suivre, il fallait que je coure... mais j'étais trop fatigué.

Une main se posa sur mon bras, je fit un brusque demi-tour surpris.
Je vis le visage du jeune garçon, perplexe, perdu... Ah tiens, celui qui avait aussi demandé au Rey pour Libertad. Non, moi c'était "un jour"... Pour l'instant j'étais trop à l'aise sous l'aile du Marl'... des fois même dans ses bras.
Petit sourire bête juste compris de moi.

« Eh ! Excuse-moi pourrait-tu me conduire à la « Suerte » ?... c’est bien une auberge ?… je meure de faim vois-tu… »

Deux minutes pour comprendre ce que me racontais l'gars. Une auberge? Gné? Un petit éclat de rire. Une presque hochement négatif de la caboche. Un regard en biais vers le bas de la butte...

Un soupire las, extrêmement las, agacé... mais qui accepte la victoire ennemie : le Marlou il est perdu de vue. Il a du tourner dans un coin de rue, et quand on perds quelqu'un dans le dédale de la Cour, j'avais pigé vite que c'était pas gagné pour le retrouver.

Regard par-dessus l’épaule du jeunot, avec sourire complice à celui-ci.


Ilm’, je t’emmène à la Suerte. Viens.

Signe de Caboche à la dite interpellée. Regard sur l’autre ombre qui s’en va : reste plus qu’eux au Mont… Qui Hurle.
Un sursaut.


C’était quoi, c’bruit !!!?

Paroles essoufflées balancées au jeune homme. Regard pressant sur une Ilmarin rêveuse qui approche doucement. Deuxième cri à la lune. Je reconnais le son des légendes enfantines… «Comment fait le loup so’em ? – waaaaaooooo – bravo»… jeune page que celui-là. Je sens mon corps trembler doucement : la fatigue, la peur qui commence à s’installer ?
Je laisse à peine le temps à la blonde de nous rejoindre. Je lui chope la main droite dans l’instant, gantée contrairement à la gauche, elle tremble.


Allons

C’est une supplication : je me sens responsable soudain de cet adulte perdu dans ces pensées et de ce jeune homme perdu dans le monde. Et vraiment aucune envie de rencontrer des loups, des vrais.
Le sommeil ? En pause.
Direction ? Descendre le Mont, arriver à la Suerte. On y attendra Marlowe’s puisque le destin semble s’obstiner à me séparer de lui. Qu’il aille un bon entretien avec le Rey qui semblait son fils… cette maudite jalousie de l’enfance qui traine et fouine partout.
Je serre la main d’Ilmarin, essayer de ressentir une chaleur humaine en celle-ci, essayer de calmer les tremblements qui me mettent nerveux.
Coups d’œil vers le jeune homme : il à intérêt a suivre s’il veut arriver a la Suerte... et vivant par dessus tout.
---fromFRMorningkill
Le Mont Hurlant...
Le début d'un cycle... cela lui semble à la fois si loin et si proche. Un appel, un éveil, un désir de reprendre goût à la vie... de s'autoriser peu à peu à revivre.
Début d'un cycle et fin à présent.
Les premiers acteurs sont toujours là. D'autres ont changés, sont disparus, sont apparus et maintenant la page se tourne...
Fin d'un chapitre troublant et sanglant. La haine avait parlé mais l'amour l'avait vaincu... il est des forces avec lesquelles on ne peut pas perdre.

La première fois qu'il a foulé de ses pattes le sol du Mont Hurlant il était seul et y avait gagné une famille.
A présent il en repartirait avec une famille de nouveau agrandie. L'esprit de la meute est de croitre.

L'heure est propice au renouveau.
Il hurle un dernier hommage à celui qui avait su accepter de se pardonner puis il regarde la louve et le louveteau qui l'accompagnent.
La force du loup c'est la meute, la force de la meute c'est le loup.
A chacun d'y trouver sa place.
Son regard est plein de chaleur.
Il faut savoir prendre ce que la vie vous offre si on veut pouvoir profiter de la vie.

Un nouveau cycle commence.
L'heure est aux changements pour lui aussi. Un page s'est tournée et les dernières lignes s'y écrivent.
Un nouveau chapitre s'ouvre... qui sera là pour le clore ?
---fromFRCryWolf
Toute une histoire qui se termine.
La page se tourne.
La tête de la louve s’angle vers la lune, le vent se lève. Quelques flocons s’éparpillent. Chœurs de loup.

Harooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooow

Elle ne dira pas encore ce que cet endroit avait signifié pour leur meute.
Toutes ses histoires qui s’emmêlaient, fable de loups, de famille, de meurtre, d’amour, de vengeance. L’empreinte est encore trop fraîche pour cela.
Bien des lunes encore, et lui dire son histoire.

La pierre est désormais renversée. Elle sourit a l’obscur, encore. Quel souvenir.

Un éclat au loin, une âme connue qui lui tourne le dos sans un mot.

Ainsi certaines routes, se séparent.

Faible mots pour toute une vie d’alliance.
Les cendres froides, dispersée. Les étoiles cliquètent, le ciel est rompu, les branches se balancent et la lumière diffuse du soir détache des silhouette étrange. L’ambiance sent le cèdre, et les cendres. En bas, sous leurs pieds, tout un monde qui grouillent, vaquent, s’occupent, boivent…
Vive ou survive dans la fange. Non elle ne regrette pas.
Elle lui avait pardonné. Sans même s’en apercevoir.
Comme ça. Un jour, la vengeance était partie, et la leçon apprise n’avait pas de prix. Des jours entier, des mois, à courir après lui, à le chercher, à lui montrer des dents.
Finalement se battre.
Et finalement, se dirent qu’ils se ressemblent. Comme des frères.
Les yeux de la louve se mouillent, et sont séchées par le vent du nord, qui n’en fini pas de s’élever.

Comme le vent souffle il t’emporte, comme le vent chante, qu’il te fasse léger. Pardonné.

Elle cogne doucement sa tête contre la tête de son empreinte, la frotte contre son cou.
Calme. Elle se souviendra d‘un frère. Elle oubliera le gris.
Douceur.
Elle y invite MorningKill on sait jamais, quand ils se reverront à nouveau. Un soupir, deux battement de cœur. Le temps est un animal indomptable. Et justement c’est l’heure de la chasse.

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Avril en a trente et trente septembre
trente jours en juin et trente en novembre
Et trente et un le reste est fors le Second
Douze mois à pluie, à neige, à beau rayon
Douze fois commère lune se fait gros ballon
---fromFRLe grand Incendie de 1456
Les toutes premières lueurs de l’aube, telles des meurtrissures, violaçaient le ciel des Miracles. Un ciel bas et lourd, gris de fumée et qui empestait.

Pour quelqu’un se tenant au fait du Mont Hurlant, la vue aurait été d’exception, une vraie tribune sur les foyers encore en activité et ceux que la populace avait réussi à contenir, voire à éradiquer totalement.

Quelques bons à rien, des outres à vin, s’étaient laissés surprendre sur leur paillasse et avaient flambés comme du bois sec.
D’autres, sérieusement brûlés, avaient la peau cloquée et noircie et tentaient de se soigner avec les moyens du bord c'est-à-dire pas grand-chose, quelque baume gras et puant tenu d’une apprentie sorcière et constitué pour l’essentiel d’ingrédients loufoques et sans effet aucun.

D’autres encore fouillaient les décombres de baraques effondrées et fumantes, à la recherche de leur maigre bien ou de celui du voisin malchanceux.

Les Ténébris étaient restés terrés dans leurs grottes humides, tremblants comme des fillettes.

Près des Berges de la Seyne, des chevaux avaient été libérés et hennissaient de frayeur tout en fonçant droit devant eux, semant une pagaille supplémentaire.

Le Théâtre des Os avait donné une dernière représentation et les acteurs étaient aussi noirs que des diablotins.

Au Palazzo, la pierre n’avait été qu’effleurée mais la serre de la Comtesse avait littéralement explosée sous l’intensité de la chaleur et de nombreux débris de verre jonchaient l’arrière du bâtiment.

Le quartier Pourpre avait triste figure, on aurait dit qu’il y avait eu la guerre. Pourtant, la Rose était debout et pas prête de s’effondrer, juste un peu maquillée de noir de fumée, quelques poutrelles rongées et nombre de tentures et tapis à remplacer sans oublier un manque à gagner certain pour la Maquerelle et ses filles plus les objets dérobés par le voleur, Syphaël, seul et unique responsable de cette nuit meurtrière.

Un lépreux s’était de lui-même immolé dans les flammes en maudissant pèle mêle Lévan, Aristote et son grand oncle Auguste et l’odeur avait dérivée bien après le Borde, faisant défaillir quiconque s’en approchait.

Mais le feu n’avait pas donné sa dernière étincelle ! Et par endroit tentait toujours une percée brutale.

A Nauzhror par exemple … il attaquait de front mais commençait à se fatiguer faute de combustible.

Entrera ? Entrera pas ?
Et la veuve rôtira ?


je n'en ai pas fini avec vous Gens des Miracles !
---fromFRSoldats In Tenebris
Les mômes couinent, chuintement égrillard qui vrille les tympans, les femmes geignent, se lamentent, les vieux bloblotent en craquant des os et tous les malins qui veulent conserver un semblant de vie causent sans qu'on ait besoin de leur cogner dessus. Tous seuls, comme des grands, à déverser des seaux de conneries ou des informations valant plus qu'un tas de fumier fleurant la décomposition. C'était la loi de survie In Tenebris, dis tout ce que tu sais et invente le reste, une de tes journée crasseuse de gagnée.

A grappiller du mètres dans les ruelles, l'annonce d'une armée levée dans la Cour leur était arrivée aux oreilles. Une fois, deux fois, quinze fois, ils avaient fini par se dire que ça valait vérification. Pas la peine de se précipiter non plus, c'est pas le genre à se risquer un claquage, défoncer des crânes maintenant ou tout de suite, ça pouvait attendre plus tard.

Ils sont allés récupérer les chevaux, ont briqué haches et manches de pioches et se sont fait la causette en traversant la Cour jusqu'à leur point d'observation, la plus belle vue des Miracles, panorama imprenable, l'assurance de sentir le dawa venir avant même que le gars qui le produira n'ait envisagé de le déclencher. Le Mont Hurlant.

Butte utile s'il en est, trois cent soixante degrés de vision plein champ, les remparts en point de mire, tous les toits en observation directe, pas une rue qui échappe à l'oeil d'un observateur connaisseur de la configuration courienne. Et ils connaissent, mieux que ça, ils ont contribué à lui façonner une gueule à ce quartier.

Ombres plaquées en outrage au ciel, les cavaliers contemplent le spectacle l'oeil dubitatif, la lippe dans l'expectative de la connerie humaine. Y'a des fourmis paumées dans leur domaine, trimbalant bannières et dignité ou l'inverse, à moins que ce soit les deux. Prétentieusement convaincue que la masse fait la domination alors que c'est bien connue, Halleck a imposé cette référence au monde, c'est l'arrachage de membres qui pose la supériorité. Le nombre n'y change rien, c'est la qualité de la dentition qui fait tout.


Vas la chercher, j'crois bien que ça va intéresser son monde.

L'autre grogne une approbation ou un vas te faire foutre, les sabots du canasson claquent dans la descente, les nouvelles prennent la voie hiérarchique définie, implicite, de la vermine grouillante des bas fonds vers les cieux enténébrés, sans obstacle aucun, même le temps de gratter les fers du bidet et quelques approfondissements.
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в тенебрис !
Bireli
Debout… r’mis sur ses guiboles, l’crâne à l’envers et l’âme ailleurs, il a été sorti d’la geôle… reste de cicatrices et marques imprégnées sur sa trogne passablement propre, elle a r’fusé l’massacre annoncé et la disparition du corps… une manipulation qui caresse l’interstice des mondes, les intérêts en primauté régulière planant au dessus des êtres… l’utilité et la marche commune en point d’assemblage… l’Antre est quittée pour l’heure… des guignols à tripatouiller du bout des doigts en déambulant dans les coursives des Miracles, puanteur si souvent inhalée… elle, est à ses côtés, immuable, la prêtresse… les ruelles grouillent, les parcours sont détournés selon les envies... les places sont tournantes, les menées s’enchainent… en aperçu au coin d’une rue, du blason, d’l’insigne, des murmures et des rumeurs pour un r’tour à la lumière passé d’commentaires… il inspire en questionnant les pourquoi, narguant les réponses, noyant l’évidence… il sourit à peine en sentant l’odeur des combats et des hommes en armes… un r’gard qui s’pose sur le sien au détour d’un embranch’ment…

On s’fait envahir par armée d’vermisseaux ou c’qu’une impression ?

L’Intérieur callé dans l’délabré, chafouinant les éventualités ultérieures, nappées dans l’bordel agonisant d’une terre en détresse, enfouie dans la mise en œuvre des silences éclatant sous les cris destructeurs ou l’rabotage discret des pieds d’table… l’crâne rasé, cabossé en suffisance ces derniers temps, s’bouge les miches sur les pentes du Mont… crémation et points d’vue… hurlement, rodage et échos mélodieux en herbes plaquées sous ses pas… d’la hauteur pour une situation à téton pincé…
Signe des âges, le monde leur appartient, forgé par tout un chacun dans la crasse, la misère, le sang et les combats entre clans, entre amis… les légendes sont connues, les actes circulent, le passé est réalisé, les anciens et les fondateurs vivent encore par la présence des descendants…

Nulle loi réelle, les pactes sont inversés, les tables écrasées sur le sol… des circonstances et des occasions à gober, des situations à exploiter au fil des jours pour créer l’environnement quotidien… il détaille Ludivine, esquisse un sourire narquois… elle a noué en lui l’insondable, le détachement, a révélé la puissance du néant, le décrochage des vues habituelles… un point, un but, tous les moyens… réflexions en appui pour finaliser les étapes à v’nir…


Ça t’en fait un paquet d’âme à choper, t’as dans l’sac une séance d’attrapage collectif à distance ?

L’crâne rasé entrevoit un poing s’écrasant sur sa gueule… ironie d’une situation subie dans l’Antre, le contrôle a envoyé sa relativité ronger un cadavre, ses chairs servir de plat principal à une horde de rat… l’arrang’ment est signé, vécu d’l’intérieur, les positionn’ments ne sont plus qu’une superficialité à dégager… l’acquisition des réalités alternatives poursuit son chemin…

En haut du Mont Hurlant, l’observation se précise… la vie des Miracles à renifler, les hommes et leur rang d’oignons à éplucher, l’ordre de l’armée et l’cliquetis des boucliers… les frappes à assumer, les vies à prendre sans scrupules, les souffrances à faire endurer, les os à briser… les franchises se vivent… l’ordre n’existe pas… mot sans sens dans ces ruelles… la Cour est électron libre, univers à double tranchant, elle cultive sa réputation, envoie carnage en Province, vit en concentration de folies et de sensations aléatoires…

Ils sont là.

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---fromFRLudivine Escholia
Pas de branle bas de combat, la tanière tenebris n'est pas chose grouillante prête à recracher ses démons en vagues déferlantes, l'heure est à la prospection sereine, l'oeil pour décisions à venir. Les soldats ont fait leur rapport, entrecroisant rumeurs, cris et première impression, gueule goguenarde, sourire acéré, titillant curiosité malsaine.

Ils ont croisé foule inquiète, discourant le commentaire, préparant réserves pour les journées animées qui s'annoncent, boyaux en effervescence, les niveaux se mêlent, les perspectives s'enchevêtrent, dessus dessous, le peuple de la Cour investit ses bastions.

Sur les hauteurs, silhouette grise sur étendue recelant encore les traces d'un incendie hivernal, végétation rachitique, ne gardant que vieux souvenir d'un vert devenu charbon, la prêtresse observe les agitations, au cliquetis léger de ses perles couvrant les sons lointains des opérations en cours.


Dès que j'aurai retrouvé mon balai magique.

Percer les distances pour lire les appartenances. L'Eglise, cette tromperie universelle, a déversé tout ce qu'elle compte de croyances armées en ces lieux, mentant aux hommes comme elle fourvoie les âmes, les Miracles ne se prennent pas, fusse par gens à l'outrecuidance de déterminer ce qui en est un ou pas.

Le regard se détourne à l'effleurement d'un Bireli à nouvelle peau, l'ironie en embuscade, en coin de sourire, elle aime à jouer des incohérences, des attitudes à l'habit qui fait la prêtresse, des convictions acquises à l'être qui les accueille.


Ai-je tant l'air d'une sorcière ?

Il servira, lui, peut être, si les chaines ne sont pas trop lourdes à ses chevilles, si les questions ne sont pas trop pressantes à ses remords, sinon tant pis, il atteindrait le statut d'élément comptable, note griffonnée à l'encre de ses cahiers. Elle ne trace pas les chemins, elle déroule des fils à qui est en capacité de les suivre.

Plus de fer réuni que de cervelle, ils serviront au moins à l'épuration de masse. Cette Cour a besoin de renouveler ses générations.

Des dératiseurs, soulevant la vermine, soulageant la bulle immobilière de son trop plein, les laisser faire en jugulant leur avancée, petits panneaux directionnels discrets, savoir employer chacun à sa juste valeur, l'armée ecclésiastique comme détrousseuse de misère.
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