Ludwig_von_frayner
Lheure était grave, chez les Von Frayner, ou plutôt, dans lesprit du père Ludwig. En effet, peu de temps après le retour de son fils cadet à Epinal, le Vicomte dHayange fut le témoin dune scène horripilante, en taverne, où Lothar débattait sérieusement avec sa sur de lexistence de dragons, de princesses, et dautres monstres fantaisistes. La scène aurait pu être attendrissante pour bon nombre de parents. Ce fut très loin dêtre le cas pour le Ludwig, qui constata là, affligé, toute létendue des savoirs quil restait à leur inculquer. Il en était désormais convaincu : ses enfants, aussi bien éduqués soient-ils, nétaient instruits que de vulgaires livres pour infants, de futiles racontars et discussions de comptoir. Certes, ils navaient que six ans. Mais une chose était sûre : ils étaient niais.
Pas un ne connaissaient les prouesses des Croisés en terre sainte, pas un ne connaissaient lhistoire du Grand Alexandre, du Grand César, lépopée dUlysse et dAchille. Lhistoire savante des Anciens, tous ces mythes, légendes et biographies qui forgent lesprit, et que les Von Frayner se transmettent de génération en génération, à travers plusieurs livres manuscrits tout ce savoir là, leur était inconnu. Il était donc de son devoir de père, des les y instruire. Et le plus tôt serait le mieux.
Le plan de bataille fut dressé. Les enfants furent habillés, lavés, convoqués, installés dans la grande Salle. Ils lattendaient, lui. Lui, qui entra alors dans un claquement, et armé de plusieurs vieux grimoires, vint sinstaller derrière le large bureau qui leur faisait face. La guerre à la niaiserie et à la bêtise humaine était déclarée. Les ordres fusèrent sans plus tarder.
Il se tut jusquà ce que le silence se fit, et ouvrit alors un premier livre, visiblement en bien mauvais état. Il lut rapidement la première page, et releva la tête, lair sérieux, docte. A présent, il revêtait le masque du parfait professeur, celui de léminent sage, qui serait dune extrême intransigeance avec sa progéniture.
Il fit une légère pause et décida dattaquer franchement.
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Pas un ne connaissaient les prouesses des Croisés en terre sainte, pas un ne connaissaient lhistoire du Grand Alexandre, du Grand César, lépopée dUlysse et dAchille. Lhistoire savante des Anciens, tous ces mythes, légendes et biographies qui forgent lesprit, et que les Von Frayner se transmettent de génération en génération, à travers plusieurs livres manuscrits tout ce savoir là, leur était inconnu. Il était donc de son devoir de père, des les y instruire. Et le plus tôt serait le mieux.
Le plan de bataille fut dressé. Les enfants furent habillés, lavés, convoqués, installés dans la grande Salle. Ils lattendaient, lui. Lui, qui entra alors dans un claquement, et armé de plusieurs vieux grimoires, vint sinstaller derrière le large bureau qui leur faisait face. La guerre à la niaiserie et à la bêtise humaine était déclarée. Les ordres fusèrent sans plus tarder.
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"Luisa, Lothar !!? Asseyez-vous. On se dépêche ! Sortez vos plumes et vos parchemins."
Il se tut jusquà ce que le silence se fit, et ouvrit alors un premier livre, visiblement en bien mauvais état. Il lut rapidement la première page, et releva la tête, lair sérieux, docte. A présent, il revêtait le masque du parfait professeur, celui de léminent sage, qui serait dune extrême intransigeance avec sa progéniture.
- "Vous êtes prêts ? Bien. A partir daujourdhui, chaque dimanche après-midi sera consacré aux études littéraires. Il faut que vous compreniez une chose, les enfants : votre réussite dans la société est intrinsèquement liée à votre degré dinstruction. Plus vous en saurez, plus votre place sera élevée. Ceux qui ne connaissent rien, ne font rien. Est-ce suffisamment clair ?"
Il fit une légère pause et décida dattaquer franchement.
- "Ceci est notre première leçon : approche introductive à la philosophie politique.
Alors dites moi. Selon vous, . quest-ce que la politique ?"
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