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[RP] Un colis dans le collimateur.

Maleus
[Une mission à l'odeur foireuse.]

Le trajet Saumur – Le Mans s’etait plutot bien passé mais pourtant le cyclope ne pouvait pas ôter de son visage son air de grincheux. Faut dire qu’ il avait accepté ce boulot parce qu’il etait rongé par l’ennui, maintenant c’etait les remords qui le rongeaient…
Un boulot non rémunéré, dans un bled craignos où sa trogne et celles d’une partie de ses compagnons de route n’etaient pas les bienvenus c’etait après réfléxion ce qui se rapprochait le plus d’une mission foireuse en plus d’être chiante.

Un coup d’œil à la charrette où trônait un grand tonneau et le reste du matos puis à ses compagnons qui comme lui s’avançaient tranquillement devant l’une des entrées principales du Mans en direction d’une batisse où recuperer un foutu message.
Un message oui, parce qu’en plus de ne pas les payer, leur fol employeur ne leur avait indiqué que le duché où trainait la cible et rien de plus. " Grand pigeonnier du Mans " qu’il avait dit, une missive les attendrait là bas pour en savoir plus sur leur victime.

En savoir plus c’etait sûr qu’ils en avaient besoin, depuis leur départ d’Anjou ils n’avaient encore pas une seule indication concernant la cible, pas de nom, pas de description, rien, quedalle, quetchi. L’envie de tordre le cou du commanditaire avait traversé l’esprit de Maleus mais là où ils etaient, il etait un peu trop tard pour le faire… Peut être au retour, selon l’humeur.

L’entrée dans la capitale Mainoise c’etait elle aussi passée tranquillement, ils s’etaient fait passer pour des marchands ambulants qui devaient effectuer une livraison, ce à quoi les soldats en faction à cette entrée de la ville leur avaient gentiment signifié qu’ils devaient d’abord s’acquiter d’une petite taxe non officielle pour passer… Taxe que le mercenaire cyclopéen s’etait trouvé obligé de payer puisque c’etait lui qui les avait trainé dans cette aventure à la mord moi l’nœud.

Pour sûr ça commençait bigrement bien.

*******

Le nez en l’air, l’œil rivé sur un ciel gris qui ne presageait rien de bon le borgne tirait nonchalamment une bouffée sur sa pipe. Ils etaient devant ce foutu pigeonnier, batisse d’où s’échappaient nombre de roucoulement d’outres à fientes… Si le fou ne s’etait pas foutu de leur trognes ils devaient donc obtenir toutes les informations qui leur manquait, c’t’à dire quasiment tout, pour vraiment commencer la chasse au colis.

" Nous y v'la. "

Nouvelle bouffée et regard dettaché à ses comparses.

" J’dois récuperer une missive à mon nom et on est reparti… Moi j’vous le dis, une fois le colis localisé et embarqué on se barre sans trainer, j’aime pas ce bled…Hum… Des trucs à faire d’votre coté ?... "

Qu’est-ce qu’ils auraient pu trouver à faire dans ce trou moisi, cette question n’avait aucun sens mais quoi de mieux que des banalités pour mieux demarrer une conversation.

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Miramaz
[Contre l’ennui ? Mais essayez le Maine]

Après un semblant de contrat négocié par le borgne, la petite troupe avait quitté le repos saumurois pour rendre visite à l’un des duchés les plus agréables si l’on avait le goût du risque... Et tout ça pour quoi ? Personne ne le savait si ce n’est qu’ils n’en reviendraient pas plus riches… Suivre le cyclope ça pouvait entraîner dans d’étranges aventures, mais comme pour Mira rien n'était pire que de ne pas le suivre, elle supportait sans broncher -ou presque-.
La réputation du Maine, destination qui ne faisait rêver personne dans leurs rangs, semblait pourtant surfaite : jusqu’ici tout se passait bien. Même l’entrée en capitale c’était révélé aisée et resterait un souvenir agréable : le « chef » payant lui-même le droit de passage sans leur extorquer un denier, ça paraissait presque trop beau pour être réel.

Assise sur la charrette aux côtés de leur tonneau, la duvetée grimaçait en observant le pigeonnier bruyant et puant. L’air Maleusien l’avait empêché de faire la moindre remarque trop stupide jusqu’ici, doutant que son sens de l’humour ait résisté au voyage. Mais son petit discours semblait prouver le contraire, des trucs à faire au Mans ? Ahah brûler la ville p’tête ? à part ça…
Un coup d’œil aux autres puis retour sur le borgne, elle lâcha un soupir fortement audible qu’elle coupla à des étirements pour imager l’ennui qu’elle ressentait en cet instant. Finalement la trogne fut secouée et parée d’un sourire faussement enjoué, elle descendit de son perchoir et s’éloigna de quelques pas :


J’te laisse t’amuser dans c’bâtiment… ça a l’air d’un endroit très… intéressant… mais ya qu’toi qu’y a du courrier alors…

Le sourire s’accentua encore et s’associa à des papillonnements de cils, façon oeillade désespérément charmeuse :

Moi j’vais au marché… on m’a vanté les couleurs magnifiques qu’obtiennent les tisserands mainois… paraît qu’ça vient du sang des voyageurs qu’ils accueillent.

S’ensuivit une tentative de grimace pour avoir l’air hésitante mais sérieuse.

P’tête que j’vais m’ach’ter une nouvelle coiffe…ça m’pass’ra l’temps pendant qu’tu lis tes mots doux…

Ricanement et regard moqueur furent adressés au cyclope et elle se laissa choir près d’une roue de la charrette attendant la suite.
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Matalena
["On s'emmerde dans cette aventure..." *]

Et dire qu'il en était pour s'inquiéter des dangers inhérents à son nouveau mode de vie impliquant, entre autre effets secondaires indésirables : traumatismes, balafres, multiples séquelles avec une possibilité non négligeable de finir acariâtre et blasé des suite d'une énucléation barbare... Suivez mon regard. Quelle rigolade. Les pieds ballants des deux côtés de son imposante monture, la réformée se laissait porter par la dodelinante allure de la morose troupe, guillerette de cette promenade qui délassait son empâtement. Coup d’œil à droite -borgne mugissant-, coup d’œil à gauche -tondue grondante-.
Hum. Mieux valait garder son quant à soi rapport aux bienfaits d'une promenade au grand air. C'est qu'à défaut de trouver un intérêt quelconque à leur actuelle mission, la jeune femme profitait de la nouveauté du paysage, du patois de gueusaille du coin aux accents inconnus, se sentant dans un de ses bons jours à la mesure des grommellements ininterrompus de ses compagnons.
Un pigeonnier. L'endroit parfait pour une belle bande de pigeons, la seule troupe mercenaire du royaume si désoccupée qu'elle était prête à accepter une mission (Ou plutôt une œuvre bénévole) sans être ni rémunérée, ni informée du qui/où/qu'est-ce. Le nez en l'air, la brune plissât les lèvres en une moue dubitative et démonta derechef.
Tour des environs, repérage : des réflexes dont on ne se défait pas aisément. De la merde, des plumes, de la merde, des plumes... Des marches, et en haut... Oh ! Un tas de merde avec des plumes dedans. RAS. Compte-rendu qu'elle signifiât au borgne d'un léger hochement de tête, l'économie de mots entre ces deux là semblant être devenu une forme de langage à part entière.

S'adossant à la bâtisse, bras croisés et jambe relevée, ne manquait plus qu'un brin d'herbe entre les dents pour signifier plus clairement qu'elle comptait bien attendre ici même, là, sur place, sans bouger. Pas parce que le borgne était désespéré au point de faire n'importe quoi au service de n'importe qui qu'elle allait commencer à musarder dans les boutiques entre filles histoire de passer le temps ; le ridicule a ses limites.

Et je suppose que, bien entendu, vous avez une sorte de... Plan ? Pour récupérer votre invité mystère ? Un truc genre efficace, discret, et tout le bataclan ?

Pas à dire, entre la rasée et la pasteur, le borgne risquait rapidement d'abandonner l'idée de lancer toute conversation quelle qu'elle fut.



*Donjon de Naheulbeuk
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Robin_de_locksley
[Plooongez ! Buuuuvez!]*


A la demande de Maleus, Robin était parti apprêter sa charrette. Des coursiers légers et rapides eussent été préférable en cas de pépins mais la carriole était indispensable à l’exécution du plan. Elle servirait à transporter le tonneau destiné à accueillir le colis.

En parlant de tonneau, le seul dont il disposait était encore à demi plein de bière. Le Danois ne mit pas longtemps avant de trouver une solution à son problème. C'est d'ailleurs la solution qu'il utilisait le plus fréquemment à défaut de pouvoir réfléchir correctement... Il allait boire le contenu précieux de la barrique jusqu’à la dernière goutte. Dur...
Pas de gâchis, pas d'ennui. Solution Optimale ! Rob' attrapa deux chopes pour s’atteler à cette tâche, relativement facile pour un soiffard tel que lui.


Allez, c'est comme à la maison.


Une demi heure et un bon paquet de chopes plus tard, mission accomplie ! Une légère éructation paracheva la besogne. Notre danois fit basculer le fût sur le côté, attrapa de quoi ligoter et faire taire la future victime avant de fourguer le tout dans la charrette. En voiture, Simone et en route pour rejoindre la troupe.

****

[Le Mans]


Pour une fois, le voyage s'était déroulé en silence. Pas de grognement ni pestement de la part de la Rasée. Si cela pouvait être comme ça à chaque voyage, il suivrait le Borgne jusqu'au bout du monde, même si cela les menait devant mille pigeonniers puants comme celui devant lequel ils se trouvaient actuellement. Perché sur sa charrette, devant le peu d'informations dont ils disposaient et l'absence de récompense, Robin se demandait s'ils n'allaient pas être les dindons d'une farce... Des dindons chez les pigeons, en voilà une drôle d'idée ! Question du Borgne, réponse idiote de Mira, nouvelle question de la pasteur noiraude. Restait plus que lui à n'avoir rien dit.

Difficile d'avoir un plan quand on sait pas de qui on doit s'occuper, ni où aller.... M'enfin, le chariot et le tonneau doivent être la clé pour nous permettre de faire sortir le paquet en douce.

Bon, pendant que Mira va chercher de quoi nous retirer totalement l'usage de nos yeux, je vais aller planquer le char. Doit bien y avoir un bouge ici où l'on peut ranger ce qu'on veut sans qu'on pose trop de questions... Du moment qu'on aligne les écus... Une adresse à r'commander ?



Lui habituellement aussi loquace qu'un bloc de granit, il avait vidé son sac de paroles pour au moins 3 semaines...




*Astérix chez les Bretons

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Les danois étaient l'exact reflet de leurs dieux. Autant dire qu'ils étaient brutaux, ivrognes, pas bien malins, ivrognes, violents, ivrognes et étroits d'esprit. Et souvent bourrés.
Edern
Rrrrooou !

Autre lieu, autres pigeons. Ceux-ci sautillent bêtement dans la cage d'un bureau angevin, écrasant leurs comparses contre les barreaux comme si le ciel entrevu par la fenêtre les poussait à s'entretuer. La bataille est plus terrible que ne l'a jamais été aucun affrontement humain. Tout n'est que torsion d'ailes et roucoulades féroces. Œil pour œil, dent pour dent. Les dieux eux-mêmes se penchent avec effroi sur la guerre qui se joue là...

Chers oiseaux !

Chacun d'entre eux a été soigneusement bagué de sa destination, du lieu qu'il a tant chéri étant oisillon...
Correspondants inconnus, villages reculés, contacts importants, capitales peuplées, Maleus, le Mans.
À trois pas de la prison volatile, le Fou est en pleine rédaction.
Écrits murmurés au fil de la plume...


De gueules à trois quintefeuilles dorés...

Quatre lignes devraient suffire à la description. La main lui tourne le dos en travaillant le vélin. Sur la peau desséchée, la forme d'un sceau reflète les mots prononcés, douloureux échos de la cire brûlante qu'on y a versé. Laval est loin, loin...

Roussie des marques de la survie...

Pas si loin. Deux jours de marche d'ici à cette taverne où il a croisé le feu avec son neveu.
Mais quatre saisons le séparent de l'hiver du dernier départ...
Les retrouvailles n'en seront que plus mordantes.


Chevalière acérée...

Le fil de fer ne pliera pas comme il le voudra... des larmes chaudes couleront, joyeuse évidence auxquels d'autres que lui se frotteront jusqu'au sang. Ce jour-là... Miséricorde. Une petite pensée pour les trois mercenaires recrutés, gentils bénévoles en mal de mauvais coup.

Sifflement.

Mauvais coup, mauvais coup coup coup...
Coup tordu, coup tordu, coup tordu du du...
Dure à cuire, dure à cuire, dure à cuire cuire cuire...


C...

Vot' Grâce ? Un homme exige de... de vous voir.

Le garde n'a pas frappé, conformément aux instructions données... n'entrez ainsi qu'en cas de d'invasion ou d'incendie. Son visage fraîchement tuméfié en dit plus long que n'importe quel rapport en trois exemplaires. Danger. Immédiat. La terreur de ses regards en arrière n'est pas pour lui déplaire...

La Mort, ici ?
Pas aujourd'hui.
Le sol tremble pourtant...
La porte s'ouvre à la volée.
Une ombre s'étire sur le parquet.

Oh...

Le parchemin est approché de la flamme faite vacillante à l'intrusion du courant d'air. Les lignes hurlent en silence et se consument dans sa main, éparpillées d'un souffle dans la pièce assombrie. Crissement de chaise. Il n'a pas de pommeau où crisper ses doigts, pas d'épée à brandir contre la montagne de chair forgée. Pas de réflexe guerrier à opposer aux situations imprévues. La diagonale vient de s'ouvrir. Figés par une force incertaine, les yeux bruns se posent sur le nouveau venu. L'azur et son porteur sont toujours immenses, qu'on soit assis ou debout... révérence des cinq sens.


El Diablo... j'ai une mission pour vous.

Au nord mainois réunis...
Plus on est de fous...
Plus on crie.
Eikorc
[Dans un bureau angevin]

Fut un temps en Anjou, personne n’aurait empêché l’immense carcasse de s’approcher du bureau du Duc. Fut un temps, les angevins connaissaient son visage. Mais malheureusement pour lui, le garde en faction devant la porte était trop jeune pour avoir connu le de Nerra.
Parce qu’à peine celui-ci sorti de l’ombre pour s’approcher de la porte, que l’importun se mettait à crier pour l’empêcher d’avancer, l’obligeant à hausser un sourcil. A un contre un, le colossal mercenaire n’a pas à s’inquiéter d’un simple garde posté ici pour filtrer les visiteurs… Et c’est un sourire presque sadique qui vient se visser au coin de ses lèvres tandis qu’il s’approche.

La pique tendue dans sa direction est saisie violemment d’une main, tandis que l’autre siffle dans les airs pour aller s’écraser lourdement dans la trogne du pauvre garde… La baffe retentissant dans les couloirs alors que la voix rauque s’élève…


« Si tu veux pas en prendre une autre… Bouge ton cul et ouvre la porte ! »

Apparemment, il a frappé trop fort… Parce que le garde pivote sur lui-même, abandonnant son arme, pour se jeter à l’intérieur du bureau en bafouillant quelque chose… Un grommellement inintelligible sur l’intelligence de bulot se fait entendre alors qu’il s’avance à son tour dans l’antre du Duc. Se laissant précéder par son ombre qui vient recouvrir partiellement le Fou qui semble surpris de le voir ici présent.
Nouveau sourire, alors que son regard brille d’amusement… Amusé d’entendre la chaise crisser, alors que l’homme qui lui fait face ne semble rien perdre de son flegme… Un courrier s’embrase et avant même qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, son vis-à-vis prend la parole…

La caboche se hoche, alors qu’il hausse un sourcil interrogateur… Le Fou sait parler pour deux, pas la peine qu’il pose des questions inutiles, les instructions viennent d’elles-mêmes. L’obligeant tout de même à plisser les paupières, parce qu’il a du mal à comprendre pourquoi cette demande… Et les explications sont demandées, d’une voix basse. Pourquoi elle ? Et qui doit-il retrouver dans le duché presque haï des angevins ?
Tout ça pour entendre une fois de plus les frasques de l’homme qu’il a rencontré à Craon… Des grognements, des menaces en retour d’un quolibet ridicule, mais il sait qu’il n’aura de toute façon pas de réponses… A croire que le Fou aime manger des claques, parce que tout Duc qu’il est, le de Nerra ne se privera pas d’une taloche sur le crâne ducal avant de s’éclipser en grommelant. Les vieilles habitudes ont la vie dure.


[Quelques jours plus tard, en Maine.]

Le mercenaire se promène dans les ruelles, à la recherche de ses futures acolytes, laissant son cerveau cogiter à toute allure sur les façons dont il pourrait s’y prendre pour s’emparer de celle qui l’a rendu boiteux… Celle qu’il n’a plus croisé depuis des lustres et sur laquelle il n’a plus aucunes informations. Se serait-elle cloitrée dans le camp des licorneux ? Certainement plus sûr qu’au château Mainois en tout cas… Fréquente-t-elle encore les auberges ou non ?
Et c’est une voix bien connue qui le fera redresser la trogne… Apparemment, les renforts viennent d’être repérés… Alors il secoue la tête, légèrement, le borgne ne sait même pas qui ou qu’est le colis. (Amateur !) C’est donc sans un mot qu’il se dirige vers la petite troupe, essayant de faire le moins de bruit possible malgré les bottes cloutées qui martèlent les pavés sous son poids… Et il s’approche de son ancien compagnon d’arme, pour lui asséner une claque des plus retentissantes dans le dos, pile entre les omoplates…


« Raté l’borgne… Ça risque pas d’être aussi rapide. »

Deux pas en arrière, au cas où la réplique viendrait de Maleus, autant que pour prendre ses distances avec les autres qui auraient pu avoir un mauvais reflexe en le voyant arriver, avant d’esquisser un sourire carnassier, pour mieux reprendre.

« Parait que j’dois venir te donner le nom de ta proie Maleuchounet.
T’as pas une petite idée j’imagine ? Mhh ? »


La trogne est secouée, à nouveau, alors qu’il se penche en avant, passant l’un de ses bras musculeux autour des épaules du mercenaire, pour baisser d’un ton, alors qu’il cherche l’œil unique des ses yeux brillants d’amusement autant que de folie…

« Cerridween de Vergy… Notre vieille amie licorneuse… Tu vas p’tèt pouvoir récupérer sa belle épée… »

Et le sourire de s’élargir, alors qu’il redresse la trogne, fixant le visage de Maleus pour voir sir la surprise du Fou est à la hauteur de ses espérances.
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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Sorianne
Et une brunette suivait le colosse, un léger sourire au visage en voyant le petit groupe.


Anjou...


*ploc* Assise devant un feu au dessus duquel chauffait un repas, la petite noiraude s'amusait presque. Oh elle paierait cher, mais il lui fallait à tout prix prendre l'air. *ploc* Sa fille était en compagnie de l'angloys qui la gardait farouchement, au moins elle n'aurait pas à s'en faire. Et dans un sens, leur présence non loin de Lui lui permettait de prouver sa bonne foi et son prochain retour. *ploc* Elle comptait bien sauver sa fille de la damnation, quoi qu'il en coûte, et pour ça, elle ne pouvait que revenir. *plocploc* Ah mince, il y en avait deux... S'il ne savait pas à quoi s'attendre avec la "cuisine" de la brune, il allait bientôt le savoir. Bien que là... *pluc* Il allait pouvoir déguster et s'en souvenir un bon moment... Il fallait au moins ça si elle voulait pouvoir respirer un peu et échapper aux sermons, et autres... confessions imposées. *ploc* Une nouvelle baie ajoutée à la soupe. Elle les avait trouvé à leur passage dans les bois en étant persuadée qu'elles finiraient par servir. Leur heure était venue... *ploc* Oh cela ne le tuerait pas de les manger... Enfin dévorer serait plus juste, mais elle ne risquait pas de le voir sur ses talons au moindre de ses pas. Nul doutes que Père Scopolie serait bien occupé en d'autres lieux, et elle en profiterait pour se faire la belle. *ploc*!

Parce que oui! Elle savait ce qu'elle allait faire, la donzelle, en allant porter son plat au curé. La noiraude avait croisé son échappatoire plus tôt dans la journée, à sa grande surprise. Sa fille en sureté, loin des longues mains osseuses de l'homme de Foi, le brune ne comptait pas se faire prier. Innocemment, elle l'observa se restaurer, tentant de conserver un air neutre au possible. Une petite vengeance pour les traitements dispensés. Oh oui, elle allait prendre cher, d'ailleurs, c'est ce qui la fit hésiter l'espace d'un instant tandis qu'elle courait presque chercher son salut de quelques jours.


Maine...


La petite So commençait même à recouvrer l'usage de la parole. Ne plus voir ce qui faisait mal était tout de même un bon remède au mutisme qui l'avait prit. Quelle sotte d'avoir accepter de suivre... Certes, si elle l'ouvrait, c'était pour ronchonner, mais c'était un grand pas par rapport aux semaines précédentes. Quand elle ne ruminait pas, elle ne disait mots, pensant au bébé, à l'angloys et au curé. Sacré mélange que celui ci et non des plus rassurants. Mais elle allait pouvoir retrouver des mercenaires amis, et cela valait bien toutes les punitions qu'il pourrait lui trouver en rentrant.

Si elle avait un objet en sa possession qui devait revenir à Crokie, la jeune femme n'avait pu lui donner. Non qu'elle ne le voulait pas, mais elle l'avait bien caché quand elle avait compris que ses voyages ne se feraient plus qu'en compagnie du prélat. Pour un peu qu'il tombe dessus et qu'elle finisse droit sur le bûcher... Oué, mieux valait les planquer.

Le géant, elle le suivait de loin. Il avait de bien trop grandes pattes pour qu'elle puisse suivre sans courir, aussi prenait-elle son temps. Il était bien assez repérable pour cela. Et plutôt que de galoper pour le rattraper, elle préférait se faire un minimum présentable. Lisser ses jupes, passer rapidement ses doigts dans ses cheveux corbeaux pour les peigner un brin... Et tandis que Eikorc allait trouver Maleus, la So se stoppa là, n'osant pas vraiment avancer, soudain timide, n'étant point au courant de ce qu'ils faisaient tous là. Elle perdait en curiosité la brune... Juste un léger sourire en guise de salut. Depuis le temps qu'elle ne les avait pas vu...

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Maleus
[Plus on est de fous, plus on en chie.]

A question conne reponse… Le borgne comme à son habitude lacha un soupir après avoir écouté tout ses compagnons de voyage. Deos seul savait à quel point son envie de molester le fou grandissait à chaques instants alors qu’il se faisait rappeller plusieurs fois de suite qu’en ne connaissant point l’identité de leur colis ils n’allaient pas pouvoir faire grand-chose.

Portant son froid regard à nouveau sur la batisse aux pigeons et s’appretant à aller chercher cette foutue missive il n’eut point le temps de faire face quand la grande paluche du colosse vint heurter son dos dans un bruit retentissant. Enieme grognement, l’agacement masquant sa surprise de voir son vieux comparse en ces lieux il lui lançait un regard furieux tant son dos des suites de l’amicale tape lui chauffait.

Il écoutait le grand moqueur, sans cesser de mordiller sa levre inferieure, jetant des œillades aux autres compagnons… Le temps n’etait pas à une baston entre vieux potes, la mission primait sur le reste mais mordiou ça le titillait grandement. Et point de répis d’ailleurs car le grand mercenaire le chopait déjà par les épaules pour lui murmurer le nom de la cible.

Grognement encore.

Elle… le contrat prenait une tournure deux fois plus agaçante, une foutue licorneuse et pas n’importe laquelle, il aurait du se douter que cette mission avait tout pour être contrariante et il se prenait de nouveau à regreter d’avoir accepté ce boulot… Ca puait la mort.

" Si j’avais pensé un jour que toi grand tas d’folie furieuse tu finirais par te transformer en lettre.. Bien grande missive qui plus est… Dois-je considerer cela comme une sorte de déchéance sociale ? "

Le ton se voulait moqueur et jurait grandement avec le visage froid et impassible du vétéran borgne.
Faisant craquer sa nuque et appellant les autres à s’approcher d’un geste qui ne se voulait souffrir d’aucunes objections, il reprenait la parole pour mieux la laisser à un autre.

" Notre grand tas ici present vient de m’apprendre l’identité de notre cher colis et d'autres informations si il en a en sa possession. Pour certains cela ne vous dira absolument rien, pour d’autres si, dans les deux cas prenez note que ce boulot va surement être un nid à emmerdements… Le colosse ici present va vous en dire un peu plus sur notre agaçante et pivoinesque cible et ensuite j’écouterais vos propositions sur la maniere dont nous nous y prendrons pour la choper… N’oubliez pas qu’à defaut de refroidir la cible, on a le droit de la secouer un peu… Nous n’y couperons pas de toute maniere vu la bestiole. "

Et de regarder à nouveau cette vieille fripouille d’Eikorc pour lui donner la parole afin de pouvoir passer aux choses serieuses.
La mine renfrognée, il repensait à ce membre de l’ordre royal de la Licorne… Cerridween de Vergy, foutue donzelle hautaine et hargneuse… Pour sûr que l’idée de lui flanquer une rouste et pietiner sa fierté ne lui deplaisait pas, récuperer sa belle épée non plus cela va de soi mais encore fallait-il pour cela arriver à lui mettre la main dessus à cette garce…

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Eikorc
[Une aiguille dans une meule de foin…]

Quelques secondes passent et le mercenaire s’attend déjà à prendre une belle mandale de la part de son vieil associé… Surtout quand il croise l’unique œil gris et que les grognements ne cessent de fuser… Mais non. Apparemment le borgne gagne en sagesse avec l’âge, ou alors, il ne veut pas se donner en spectacle en pleine rue… Bonne idée, vu la ville dans laquelle ils sont.
Un sourire se visse au coin des lèvres du colosse alors qu’il se redresse, abandonnant les épaules borgnesque tandis que les grognements reprennent… C’est fou comme le nom de la licorneuse semble emmerder Maleus. De justesse la taloche est retenue, quand son compagnon d’arme se fout de sa trogne… Et il préfère secouer la tête, amusé, alors que du coin de l’œil, il surveille les autres membres qui s’approchent… Reconnaissant aisément la rasée et son ombre masculine qui les avait suivi de nombreuses fois, mais tiquant légèrement sur la présence de l’autre femme, qu’il n’a croisé qu’en de rares occasions à Montauban.

Lentement la carcasse se déplie pendant que le d’Assay explique aux autres ce qu’il vient de lui souffler à l’oreille… Pendant ce temps, le de Nerra les observe, l’azur métallique de son regard redevenu glacial alors qu’il les jauge… Il sait que la rasée refuse de lui obéir depuis des mois et il ne connait pas du tout l’avis de Matalena sur son compte… Alors il fixe, il tente de se faire une idée en surveillant la réaction quand le borgne lui redonne la parole, comme si c’était à lui de donner les directives…
Un hochement de caboche dans la direction du borgne et les yeux passent des uns aux autres, tandis qu’il cherche comment présenter la cible… Et un sourire vient traverser son visage balafré tandis qu’il commence son discours…


« Pour commencer… Faut savoir qu’on est pas les bienvenue ici… Du moins, l’borgne et moi c’est sûr… Donc va falloir la jouer fine… »

Du moins autant que possible… Enfin, faut surtout pas copier ce qu’il fait, en fait…

« Cerridween de Vergy. Voilà le nom de notre cible…
Pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est une rouquine à la gueule balafrée avec un bras handicapé… Doit pas y en avoir des tonnes. Et accessoirement, c’est un membre de l’ordre de la Licorne, une très bonne combattante et une ennemie redoutable. Surtout qu’elle est maline… »


Très bonne combattante, pour sûr… Avoir réussi à échapper deux fois à la machine à tuer qu’il est dans ses accès de folie furieuse, c’est pas rien quand même…

« Mais ça… Vous vous en foutez. Le but n’est pas d’engager un duel avec elle, mais de la trouver et de l’embarquer. C’est là que ça se corse … Parce que j’sais pas du tout où elle crèche.. Mais le Fou semble être persuadé qu’elle est en Maine…
A vous de vous démerder avec ça. »

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Matalena
Silence. Navré. Mais attendu.
Les boucles sombres sur les yeux d'Onyx lorsqu'ils croisent le bleu d'hiver d'un visage de colosse, un regard qui semble vouloir lire à travers les chairs, percer l'âme. Coin des lèvres qui se hausse dans une silhouette immobile. Pas de haine, pas d'amour, mais beaucoup d'ironie.
Curiosité ?
Il jauge, elle l'imite, le géant et la noiraude, aussi imposant qu'elle est invisible. Œil qui pétille légèrement quand elle constate que l'homme a trainé dans ses jupes une mignotte brune qui semble elle aussi se demander les raisons de sa propre présence.
Moquerie ?
Le nom de la cible se fige dans sa mémoire, sans visage, sans texture. Le reste ? Inutile. Vide. Pas d'infos, aucune piste. Elle patiente, la donzelle. Ne s'est pas approchée. Le borgne demande les offres. L'impression qu'un destin tout autre, joueur, cruel comme un enfant s'amusant de fourmis, les attend au tournant. Chaque décision soupesée, les risques évalués... A quoi bon ? Elle sourit.
Mieux vaut en rire.
Droite, gauche, personne. Allons-y...


Eikorc et Maleus sont ici les plus visibles et les plus connus, autant les laisser ensemble. Ils ne manqueront pas de déclencher rixes et embrouilles, en bref de foutre un sacré bordel. Autant utiliser cela à notre avantage : grillés d'office, ils permettront aux autres d'être moins remarquables.
Mira et Robin dans un second groupe. A deux, on se défend mieux. Sans être autant affichés que les deux sus-nommés, vous n'avez pas tout à fait des tronches communes, autant viser les tavernes, quartiers pas trop luxueux, le genre de lieux que vous maitrisez.
Sorianne... Puisque vous êtes là, il faut bien trouver une utilité à tout le monde. Vous ne savez pas vous battre,vous êtes donc le point le plus faible. En revanche, vous êtes la seule donzelle ici présente avec un physique réellement accorte en l'état. A charge de vous mettre à votre avantage et d'en user pour obtenir des informations.Vous demeurez dans les parages d'Eikorc et Maleus afin qu'ils puissent assurer votre sécurité, mais œuvrez de manière différente.
Quant à moi...


S'interrompant, la donzelle leva les yeux pour croiser l'unique grisé du borgne. Quant à moi, inutile de développer, vous savez bien en quoi je serai la plus utile.

J'ai tenté de tenir compte des réalités de chacun, mais ça n'est qu'une proposition. A vous de voir.

Et s'arracher au mur sur lequel elle était adossée jusqu'alors, attendant les instructions, sans que sa posture traduisit une quelconque intention de s'y plier.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Miramaz
[J'ai pas de plan mais j'ouvre ma gueule quand même..]

Le borgne en eut pour ses frais, leurs compagnons ne semblant guère porter sur la discussion à cet instant mais avant qu'il ne puisse entrer dans un long discours sur leur stupidité deux autres silhouettes firent leur apparition. Surprenantes présences totalement inattendues, aucun geste, la rasée observait le géant s'entretenir avec le borgne, un demi sourire en les voyant s'asticoter comme au bon vieux temps avant de reporter son attention sur la frêle ombre qui suivait le colosse.

Le sourire s'élargit et un signe fut adressé à So pour qu'elle la rejoigne au pied de la charrette, ravie de revoir l'amicale noiraude. S'il n'en avait tenu qu'à elle, elle lui aurait proposé alcool et boustifailles pour se raconter les dernières nouvelles mais elles n'étaient pas seules, et de nouveau Mal' requérait leur attention avant de laisser la parole au grand. Il était absent depuis des mois -pas loin d'être mort dans l'esprit de Mira- et à peine de retour voilà qu'il reprenait les rênes, le borgne s'effaçant aussitôt.

Son humeur qui s'était égayée à la vue de Sorianne, retourna à son état précédent pendant qu'elle réfléchissait aux informations livrées. Cerridween de Vergy.. le nom lui parlait un peu, il avait du être prononcé devant elle à une autre époque, quand leur troupe ne comptait pas plus de morts que de vivants.. Elle connaissait le nom mais c'était tout, elle n'y associait pas de visage n'ayant jamais croisé la femme en question. Enfin une rousse à la trogne abimée et licorneuse, même en Maine ça ne devait pas courir les rues, elle finirait bien par voir son visage de ses propres yeux, enfin pas de trop près non plus : les rousses plus elle en était loin mieux elle se portait.

Si elle n'était pas ravie, la rasée n'était pas non plus de mauvaise humeur jusqu'à ce que la Sombre prenne la parole. Elle était plutôt d'accord avec ses propositions ce n'était pas ça le souci, ce qui ne passait pas c'était la ressemblance flagrante entre ses paroles et des ordres.. Et les ordres Matalena n'avait aucun droit de lui en donner, seul le Borgne le pouvait, la Sévère pouvait bien être proche de Mal' que ça ne changeait rien à cela.. D'où les grommellements et le regard noir adressé à la Ladivèze et aux chefs.


J'suis pas d'accord!

Nos tronches sont pas plus voyantes qu'la vôtre.. puis nous envoyer dans les tavernes c't idiot.. tout l'monde sait bien qu'on sait pas s'tenir.. on va boire..être rond et raconter n'importe quoi à n'importe qui..

Puis l'reste..j'aime pas non plus.. si Eik et Mal' attirent l'attention..vont s'faire embarquer et So sait pas s'battre comme l'avez dit donc faut pas qu'elle reste seule.. et l'est pas plus inutile qu'vous..puisqu'on sait même pas c'que vous allez faire seule..


Montrer sa désapprobation en le tournant de façon à ne pas passer pour une donzelle capricieuse : c'était fait et tant pis si elle avait l'air encore plus stupide après cela.
Trouver un meilleur plan : hum.. c'était en cours si Dieu le voulait...


J'suis sûre qu'les aut' auront d'meilleures idées..

Et hop une pirouette pour refourguer la parole aux esprits intelligents du groupe, le sien ne pouvant franchement pas entrer dans cette catégorie.
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Sorianne
Une chose peut-être utile du fait même qu'elle est inutile.* Na.


La petite noiraude observa, souriant légèrement, les retrouvailles du géant et du blond borgne, avant de se retourner de nouveau vers le petit groupe qui se trouvait là. Un salut pour un homme dont elle ne se rappelait pas le nom, mais qu'elle savait être barbare miramaziesque, une Pasteur avec qui elle avait cessé toute correspondance quand elle s'était rendue compte que sa santé mentale risquait de sérieusement pâtir de tous ces questionnements et autre triturage de neurone : sékomsapicétou. Cela faisait moins mal à la tête. Un fin sourire lui fut envoyé. Et un plus grand pour une rasée, contente de la retrouver.

Répondant à l'invitation, la So se précipita presque, passant une main sur le duvet qui repoussait et ne manquant pas faire remarquer que bientôt on ne verrait même plus un bout de crâne. Juchée assise sur un rebord de chariote, la brune finit par se tourner vers Maleus à son invitation. Elle n'avait pas chercher plus avant à savoir ce qu'ils venaient faire là, mais elle s'y plierait de bonne grâce sachant bien que chacun pourrait avoir ne serait-ce qu'une petite chose à faire. Puis au moins, elle aurait autre chose à ruminer!

Au tour du Colosse, et même si elle avait la fâcheuse tendance à oublier les noms de ceux qu'elle croisait, les visages, eux, lui restaient en tête. Et à la description fournie, la brune ne put que se souvenir de la femme croisée dans une taverne quelque part par là il y avait quelques mois. Au final elle n'avait qu'une question, mais ça pourrait attendre. Moins curieuse, certes, mais elle l'était toujours quand même.

Matalena finit par se lancer. Oreille attentive, la So n'en perdait pas une miette, essayant de s'imaginer ce que cela pourrait donner, allant jusqu'à se trouver amusée d'imaginer Mira dans une taverne, à descendre les tonneaux. Hum. Puis vint son cas... Et là... Au fard piqué et au regard lancé, on sut de suite qu'elle n'avait point apprécié. Depuis qu'elle traînait auprès d'eux, elle était bien consciente de dépareiller complètement, mais tous lui avaient déjà assuré qu'elle était bien là. Et voilà qu'on lui renvoyait son inutilité totale à la figure. Si elle venait là pour se sauver un peu de ce quotidien devenu infernal, ce n'était sans doutes pas pour ça. Réajustant les pans de la veste chaude qu'elle portait, histoire de cacher ce qui pouvait dépasser, la brune avait commencé à ouvrir la bouche pour répondre un truc bien senti mais elle se fit devancer.

Bon, la réponse de Mira la fit rougir un peu plus, enfonçant le clou au sujet de ses compétences à tenir une lame quelle qu'elle soit, mais elle lui lança toutefois un regard reconnaissant. Mais cela méritait au moins une petite réponse de sa part.


Je saurai me souvenir de mon inutilité le moment venu en tous cas, sait-on jamais... Et j'ai pas à recevoir d'ordre, je suis pas un soudard et encore moins mercenaire.

La phrase fut ponctuée par un sourire qui en disait long, un brin exagéré pour la peine. Vrai quoi, namého. Que faisait-elle là? On a toujours besoin d'une plus petite que soit! C'tout! Puis ça ne regardait qu'elle. Puis elle ne demandait rien à personne. On lui demande, on ne lui donne pas d'ordre, sinon elle serait capable de faire le contraire. Esprit de contradiction oblige... Ou alors faut avoir les atouts pour la faire obéir... Elle tourna le museau vers Crokie, passant des mains gigantesques au regard clair.

Pourquoi vous voulez la trouver?

Valà, sa curiosité allait enfin être assouvie. Elle n'avait pas vraiment idée du passif qui liait Maleus et le géant à la rousse, mais elle espérait bien en avoir un aperçu, tout de même! En attendant... Que proposer... Une petite moue, pleine réflexion... Conclue par un haussement d'épaules et un soupir. Elle n'avait jamais fait ça et n'avait aucune idée quant à un moyen de procéder.

A part demander aux péquins du coin...



*Lao She
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Matalena
Putain de gonzesses.

Franchement, emmenez des femelles en mission, et à la première suggestion venue, les voilà qui grimpent aux rideaux toutes griffes dehors, secouant leurs soutiens-gorge dans les airs en hurlant "Je suis une faaaaamme libérée tu voa c'est pas si facillleeeee de me donner des ordres, j'ai mon noneur mwa... Hihihi !". Passe encore que Mira ne perçoive pas toutes les nuances et ait un sale caractère, c'est comme ça qu'on l'aime, mais si l'autre se mettait aussi à s'emboucher...
Bref.
Y'a des jours comme ça, où la seule proximité de ses congénères féminin avait le don de la navrer plus qu'elle ne saurait dire, l’apitoyer tout à fait, et lui faire comprendre enfin (ou soutenir) l'opinion de l'ex-archiduchesse d'Anjou Finam selon laquelle il serait plus que temps de leur retirer toute possibilité d'implication politique, voire même de travail tout court autre que garder les chiourmes à la maison et fermer leurs gueules... D'autant plus qu'elle n'avait en rien l'habitude de bosser avec ce type d'individus, comme bien on pouvait le constater.
Donc.
Une attestation de plus qu'en toutes circonstances, elle ferait mieux de fermer sa gueule, la noiraude réformée, au risque que ce soit le borgne qui râle de son perpétuel silence en missions... Mais ça, on a l'habitude, ça se gère.
Se massant légèrement les tempes du bout des doigts, la donzelle leva ses prunelles vers les hautes sphères du colosse, puis les baissa vers les plus acceptables hauteurs borgnesques... Avec un salut de la tête. Signifiant sans doute par là sa "demande' de congé.


On perd trop de temps avec ces niaiseries. Vous ferez bien c'que vous voulez avec qui vous voulez. J'vous retrouve tantôt en cas de besoin.

L'impression qu'elle moisissait contre ce mur depuis quasi un mois déjà alors que quelques heures seulement s'étaient écoulées. Il était temps de se dérouiller les jambes et aller s'enquérir de cette cité méconnue, et son étrange rousse objet de toutes les convoitises.

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