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Le Songe des Nuées

Rufuzz
Loin de la cour et de sa fraîcheur morbide Calembredaine s'agite en son sommeil. Ses paupière convulsent rapidement, laissant deviné qu'elle rêve... Ou qu'elle cauchemarde.

"Dans le noir
seule
Aveugle
Je n'ai appris à voir.
Je sens une pluie defeu s'abattre sur moi, "


Ses mots sans suite la laisse pentelante, elle s'agite davantage. Elle vit cela comme une tragédie, l'inaction, l'impuissance est la chose qu'elle hait le plus au monde. Elle prends en main son propre destin....

"Seule...mais pas le temps."

Elle court alors. Elle a peur, ne voit rien ne sens plus rien qu'un étrange appel. une vision accablante, exacerbante. Un éclat blanc dans le noir. Elle se penche, autant curieuse qu'épouvantée. Autant attirée que désarconnée. La terre s'ouvre pour la dévorée entière dans sa gueule enflammée... Elle s'embrase a nouveau. Brulée, mais pas de douleur... Elle regarde en l'air en tendant la main... touche sa présence du bout des doigts... S'échappe déja.

"Tant promis...Jamais reprit"

Elle cherche dans se feu si noir, de quoi camouflé son coeur meurtri, scinder en deux parties.

"Il ne fallait pas le penser"

Elle s'ouvre comme une quonce.

"Lumière"

Elle se regarde dans le blanc de l'oeil, dans un décor syncopé, autour, tout tourne, rien ne se fixe, tout avance, progresse. Mais elle stagne, face a elle même.

"Tu as fuit " me dit cette voix qu'elle avait tarder a reconnaitre comme la sienne. "Qui a peur du grand méchant loup ?"chantonna elle béliqueuse, et un poil déçue par le comportement de son alter égo.

Tous se fixe sur elle. la regarde, la juge, la résonne...Fragement de passé et de présent qui s'entremelle, dans une danse d'humiliation.

Elle halete a présent, comme axphyxiée, embourbée dans des envies qu'elle ne reconnait pas.

Elle se regarde, tour a tour victime et bourreau de ses choix. Elle se fixe, la tête inclinée chacune de leur côté, le sourire en coin de celle qui ne cédera pas.

"regarde, regarde..." Le ciel se fond de noir, auréolé de lumière. La lune la charme de ses variations aguicheuse.

"regarde regarde" poursuit elle... "Ne voit tu donc pas ? ce que je craint le plus en se monde...C'est le regret."


je tacherai de ne point garder le remord. dit elle en sursautant... Cherchant dans le noir...
---fromFRMange-rats
Le silence.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.


Le rêve revient, encore et encore. Lent balancement de l'encensoir. Regard lourd des saints, sur les vitraux, de la mère, dans son dos, et de l'homme, à ses côtés.
Cathédrale puissante de silence, la voix susurre avec ferveur une prière tant ressassée...


Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.


Le gosse tremble, il fait froid, son pourpoint ne le protège pas assez, il aurait dû écouter sa mère, mettre une fourrure...
Les pas, lents, claquent sur le sol de la cathédrale. L'Angelus sonne, sentencieux, dans un Paris paisible. Le môme, les yeux fermés, continue à murmurer. Il fait froid, si froid... Il grêle sur ses frêles épaules.


Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.


La tempête l'entoure, il s'y noie, suffoque. Des craquements, parmi l'onde furieuse, des cris, pantins désarticulés, comédie d'un soir, comédie d'une nuit.
Ses pauvres guenilles déchirées de toutes parts laissent passer le souffle glacial, son front contre la terre de la rue, il ouvre enfin les yeux.


Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle.


Ses lèvres cessent de remuer et, figé, il contemple l'incendie. Les flammes se tordent avec fureur sous le ciel noir d'une nuit d'été. Sous sa fourrure épaisse, la sueur coule à flot. Si chaud, l'incendie, l'été, la nuit, lourde. Ses lèvres muettes tremblent, pas un mot. Ses cheveux, peignés avec soin, volent langoureusement dans le souffle chaud du brasier qui illumine ses yeux. Une larme, fine, se dessine et coule, lente, inexorable, le long d'une pâle joue. Lentement, elle se faufile vers des lèvres grises de peur, entre des dents serrées... Amère... elle a un goût de sang.

AMEN
_________________
Diane_w_a
Loin...Si loin...L echo martyre, cauchemard tenace s envole, il n a nul endroit...Cherche, cherche, cherche sa place... Du noir au noir, de l horreur à l infame, cherche son chemin et trouve l ecrin...Enfin le voici le lieu qui lui convient...Il n est qu images, grondements, battements de tambours, parade infernale. Se debattre, s arracher à la rumeur, s eveiller surtout et ne pas voir qu il est toujours là, tangible au dehors...Non! c est un cauchemard!, froid soudain, le feu est eteint dans l atre mais derriere les paupieres, il brule encore. Crispation, respirer, la fumée, asphixie...Et le tambour repart, puissant, charriant le sang du ruisseau et le flot des peurs...Reprendre de l air, s agite l endormie, lutte avec le reve, le vomir...Sueur epidermique, l expirer par là et que s arrete le tonnerre. Tendre la main, aide! aide!! Mais rien, rien ne vient, juste un vide, bascule, au bord du precipice.Fuir! Courir mais pourquoi cette lenteur ? pesanteur...Plus vite !! Effort vain, nausée, enterrée, enlisée. Cercueil pret, fermé... Panique..."Non ! Je ne suis pas morte attendez!! Descente, fond du lit, croix ensanglantée, mains ecorchées, ongles arrachés, gratter, taper, hurler...Ouvrez!! Dernieres pelletées, larmes reelles glissent à l oreiller et toujours pas d eveil...Combat perdu d avance, l ennemi est soi meme, on renonce, fragments de conscience, ressurgissent sur le dais du sommeil...Chant des morts, agonie, noyade mais pas d eau ...Ouverte l enfer, passage, deferlante sur la terre, nuée assassine...Paysage infernaux, ne pas reconnaitre le cadre, l artiste des tenebres a retouché la toile...C est chez moi et ce ne l est pas... L Orb vermillon, irriguera les champs, blé maudits, sacrifice pour rien...Pluie de cendres, brulantes , incandescantes, trouver un abri, remonte le drap, tete dans les bras...Recroquevillée, je suis invisible, muette, prie pour surdité, hurlements taisez vous!! Glacée, au coeur des limbes, le songe hurlant retient, chevilles liées, plombées, impossible de s y arracher...C est la gangue maudite qui etreint, au coeur de la nuit...


Terres calcinées, visages figés
Corps dechiquetés, lit de mort
Gronde la horde, luit le bucher
Immense brasier, hurle, devore
Dessus la ville, aneantie, pillée
Ames rongees, noircis les corps ,
Danse flammes, familles decimées
Insoutenable, rouge, couleur du decor
Tombent les tetes, roulent, vies soufflees
Enfants sur piques, innocents pour tort
Hallali ! Massacre, luisent lames d acier
Le mal rugit, serres voraces, plus fort
Rivieres de sang, inondent rues et pavés
La course morbide resonne au dehors
Destin tragique, deuil, ombres dressées
Eteintes les prieres, desespoir, triste sort
Nuit ecarlate, jour tenebre, se reveiller...

Coeur Du Songe, toucher terre, un port...
---fromFRLa petite Hasard
Une voix dans l'ombre.

Ta soeur, je suis ta soeur d'infortune, de fortune, je suis ce qu'ils ne conçoivent pas.
Des noms, j'en ai plein. Chance, pour les optimistes, destin, pour les résignés, hasard, pour les indécis, aléas, pour les savants, fortune, même, pour les poètes.
Ils se piquent d'être différents mais pour moi, ce sont tous les même, des cartes à jouer.
Dame de trèfle, ma préférée.


Le pied nu, blanc et innocent, émerge de l'ombre, le suit un jupon rouge qui en couvre un noir, puis une tunique nuit sur une chemise sang, un cou toujours blanc, un sourire aux lèvres écarlates, un bandeau rouge sur des yeux clos, une chevelure noire.
Un petit rire.


Qui rêve de moi ? Qui m'appelle ? On a besoin de moi ?
Avec quelle vie vais-je jouer ce soir ?


La gamine s'élance, danse, chantonne...

Et je sais depuis déjà
Que l'on meurt de hasard...


Rires, une pièce qui s'envole et tinte au sol. Elle la ramasse, sort des cartes avec lesquelles elle joue.

Habillé comme l'as de pique, tu te tiens à carreau. Mais ton coeur brûle, valet de trèfle. Tu en veux au roy, ta dame est là, ne l'oublie pas... Alors ? Tu ne décides pas par toi même ?

Un rire, encore, joyeux.

Nous nous reverrons.
_________________
Chance, hasard, destinée, on m'a donné cent noms
Pour toi je serai celle qui danse sous ton front
Je ne suis que le fruit de l'imagination
Je ne suis que le fruit de vos hésitations...
---fromFREmiliano
Il a peur de la nuit
Mais fini, malgré lui
Par s’endormir


Il est là, débout, face a rien, il avançe, hesitant, toujours, devant, un pas, une peur, un frissonement, puis soudain, une main dans la sienne, froide, mortuaire qui le tire vers elle. Lui, esseye d’echaper mais ne peut. Il ne doit pas se retourner, trop tard, le voila, face a lui, face au mort.

Un cri dans le someil agité

Un enfant, deux enfants, identiques, face a face, un, apeuré, l’autre riant efroyablement. Apeuré se tien lui, Emiliano, l’autre rit, c’est lui, Emiliano.
Qui est qui?

La deuxième figure, blanche, pale, morte, se transforme, doucement en un autre garçon.

«Tu mourra pour m’avoir tué!»

Il frissonne. Someil agité, il torune sur lui. Gangrène est en lui.

Silence cauchemard! C’était ton intention, j’ai juste sauvé les miens!

Cris assourdit par l’inmensité du paysage.
La deuxième figure le prend par la gorge, plus d’air, plus de vie, il mourra

Un sursaut les yeux ouverts. Il est toujours là.
_________________
Emiliano
15 ans
Moi
Rufuzz
Est-ce que je dors ou suis je morte…
Etrange idée, pas une évidence.
Est ce la Styx qui me déporte ?
Ou Morphée qui me balance ?

Nue et malgré les si contre courant…
Etrange étoile noire… Serais ce la lune ?
Face à l’ennemi depuis si longtemps.
Elle brille dans le brouillard, dans les dunes.

Je marche, seule sous la caresse du vent.
Le sol est dur, mais mes pieds s’enfoncent.
A l’Egyptienne démarche en quinconce…
J’avance et rien ne bouge, Rien. Pourtant

Observée de loin, par quelques entité dévoyée
Je me sens portée par le souffle de l’impunité
Atterrissage en douceur, plus un court de marrée
Enfant du bois, femme des courants…Evaporée.

Le vent, les branchages qui claquent, Libre enfin.
Je glisse sur un ruisseau sans limite, serpentant
Tout en regardant le ciel, l’étendue sauvage sans fin
D’un hurlement éparpillant les jours, égrainant les ans.



Murmure dans le sommeil tranquillité factice dans le visage. Envie de hurler, de morde… De répandre sa rage comme la mer ses vagues…De répandre sa hargne comme les forêts leurs fantôme… Calme… éparpillée dans ses rêves indomptés.

Improbable impuissance, souffle d’explosion…
Je ressens la quintessence l’élan d’une passion
L’on pourra me dire que ce n’est qu’un rêve. Moi je sais
Qu’au plus loin m’emporte la trêve, j’en connais la vérité

L’eau coule sans arrêt, la baptisant de pureté,
L’arrêt sur l’image, baignant dans sa propre substance
Des cavernes, prisons naturelles, effraye, aberrante
Je hurlerai, alors, pour toi, Fantôme d’irraison…

Je hurlerai la mort, l’horreur, l’imonde…
Je prierai même pour ne pas qu’elle vienne…
Je mélange tout, l’esprit, terre féconde
Mais elle s’arrondit, quoi qu’il advienne.


La rousse en sommeil serre les poings… Tenter de la faire revenir à la réalité serait vain. Elle n’y est plus, partie dans les enchevêtrements de renseignement imprécis, l’onirique est une pommade pour l’esprit. Encore tant de chose a voir…Tant de chose a savoir…Le rêve se poursuit, sans la laisser sur sa faim.

Deux inconscients se touchent du doigt
Apaisement d’une âme en déroute…
Souffle impalpable, caresse intangible…
N’est pas un mais deux éveils qui sera.
Truffian
Son hurlement déchire à l'os la chair du silence, une panique pure, à la clarté de l'aube des suicidés, étincelle, se reflète dans les crocs de givre du cauchemar.

Il n'a pas le droit d'être là. La force de cette conviction le taraude d'une nausée violente, le laissant pantelant, gisant sur un sol d'épines et de feuilles pourrissantes d'un suc gluant. Enfonçant un poing ganté de cuir épais dans l'humus spongieux, il se relève, déchirant en une mélodie feutrée les oeuvres arachnéennes d'une grasse poussière en suspension.


Rien ne sert de décrire les paysages habitant l'intime des rêveurs, le disible, le visible, n'atteint que fortuitement la sensation brutale, primaire, l'évidence, de ma colonne vertébrale habilement remplacé par un fer porté au rouge.

Il aimerait rabattre une capuche sur le monde. Se tailler d'amples draps de soie dans la pulpe de lèvres purpurines, s'y enfouir dans la patiente attente d'un recommencement des temps. Il ne peut pas. Il ne devrait pas être là. Être est la stricte limite qu'il peut se permettre.

Shaïtan daigne veiller sur ton serf... Simple avatar d'un fragment de ta puissante et glorieuse existence, les limbes doivent m'être refusés, ainsi est sculpté le pacte. TU NE PEUX LE NIER !!!

Un haut le coeur furieux le ramène au sol, haletant, ses genoux collés à la terre noire, contemplant par les fentes en demi lune de son masque le grouillement des scolopendres. Un filet de salive translucide souille le haut de sa bure.

Punition de mon élan ? Je SUIS la Luxure, il ne peut m'atteindre, je la forgerais, son métal se glissera à ma paume, dans la perfection de l'étreinte, creuset incandescent de la jouissance.

Ses doigts fouaillent en griffes la glaise putréfiée des sous bois. Les muscles crispés, il gémit, dans les cieux indifférents, Hécate cligne un oeil moqueur.
---fromFRGaemred
A l’interstice
Où je me tiens ...

Je vois la lumière qui viendra
L’embrasement
L’éclat
Les lances élevées
Les oriflammes
Les emblèmes brisés
Aux portes de la Cour Périlleuse
Un ordre qui s’effondre
Et la séparation des frères
Le sang versé par la main du Printemps
Les marques noires sur la peau de l’Obscur
Le choix de Gaemred
La valse d’Isenne
La brisure des Royaumes
La nouvelle naissance
Les cendres
Et en leur sein, l’éclat

_________________
---fromFRCryWolf
Cycle achevé dans le sang.
Comme une mare rouge
La bête éveillée se ment.
Et dans l’ombre rien ne bouge.

Les cœurs se soulèvent
Et les troubles au fols burlesques…
L’oraison simplement s’achève
Adieu les carnavals pittoresque.

Les masques tombent
Etrange découverte
Les jours se comptent
De neige est couverte.

Etrange vue de l’intérieur
Comme sombre le passés
Comme se mélangent les saveurs
L’éveil écarquillés.

Est-ce la terre qui tourne encore, dualité sommeille…
Est-ce les cieux qui s’ouvrent ? Les mondes qui tombent ?
Quel est ce mystère qui me déchire encore ?
Quel est ce corps qui abrite ma raison… Ma folie ?
Ou me suis-je encore Abîmée ?

Une louve qui hurle dans ma gorge
Et se corps qui ne remues pas.
L’ensemble est fixés sur la fin du monde.
Sur la fin de mon monde… Je crois… J’ai peur et je me noies.

Cri.

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Avril en a trente et trente septembre
trente jours en juin et trente en novembre
Et trente et un le reste est fors le Second
Douze mois à pluie, à neige, à beau rayon
Douze fois commère lune se fait gros ballon
---fromFRGaemred
« La minéralité séculaire du métal » , j’avais aimé l’association des mots ; tel qu’il m’apparut, la première fois. Chevauchant fièrement cet alezan aux sabots d’argent, la crinière se jouant du vent et l’encolure arquée par une éternelle arrogance. Il portait alors cette armure creusée de volutes dorées et de jaspe et menait une de ces chasses. La forêt se paraît de cuivre automnal tandis que retentissaient cris et cornes, cavalcades au train d’enfer, annonciatrices du trépas d’un grand cerf aux bois blonds.

On pourrait dire que c’est ici que tout commença. Tout du moins, une partie de l’histoire. Le fragment d’un grand tout. Il n’y a ni début ni fin, comme un horizon noyé de brumes changeantes, ne serait ce qu’un mince filet de vent ou une soudaine humidité de l’air et le paysage devient autre, engendrant alors une certaine mélancolie.
Et plus que cela.
Il y a les êtres qui ne peuvent se rencontrer, comme le givre ne peut côtoyer la sève, ou à la faveur d’une union brève et mortelle.

En ces temps et lieux reculés. Il n’y avait de dieux que ceux issus de la terre et du ciel, de l’eau et du feu, des saisons. Les croyances étaient fortes et rythmaient la vie. C’était une époque implacable que d’aucun aurait jugée barbare.


Dans un rêve perpétuel protégé par ses yeux clos, Gaemred la blanche se souvenait.
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Lorenz
Que fait-elle là? La nuit a pris possession de ses songes. Mais est-ce vraiment la nuit...?


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Sereinement, elle avance à petits pas. Doucement, sans hâte. Comme si la route n’était pas importante, mais que chaque pas l’était. D’abord le talon, ancré, comme s’il n’allait jamais se décoller. Puis la plante toute entière, ferme sur le sol. Et enfin la pointe du pied, tout en légèreté, aérienne. Pas de ballerine qui cherche à s’envoler, à s’arracher de cette terre où il a été contraint de se poser. Pour combien de temps ? Nul ne le sait.

Elle avance, les yeux fermés. Pour ne pas voir ce qui l’entoure, pour ne pas regarder, pour ne pas être éblouie et aveuglée. Elle marche, le cœur ouvert. Attentive. Les sens aux aguets. L’animal en elle est réveillé. Autour d’elle, la nature a fait place au silence. Entier. Envoutant. Tenace. Seule une brise tiède vient la narguer et perturber ce qu’elle perçoit de ce qui l’enveloppe. Car elle est enveloppée, cerclée par un voile invisible qui lui noue la gorge, écharpe d’émotions, tortillon serpentant et coupant le souffle. Pour combien de temps encore pourra-t-elle marcher ? Nul ne le sait.

Les battements de son cœur ralentissent. Apnée contrôlée. Elle se laisse bercer par les pulsations de son sang dans les tempes, le long des veines et des artères. Sentir les coups réguliers, lents, tellement lents, dans son cou, ses poignets, sa poitrine. Caler sa respiration sur ce pouls et ne faire qu’un avec eux. Elle en oublie tout le reste. Jusqu’à sa raison de vivre presque. L’oubli à cela de rassurant qu’il vous laisse croire que vous n’êtes plus. Et que vous ne souffrirez donc plus. Mais pour combien de temps encore ? Nul ne le sait.

Arrêt.

Elle laisse glisser sa tête lentement sur le côté, elle la laisse rouler vers l’avant. Chaque nerf, chaque muscle, chaque vertèbre s’étire et s’assouplit. Elle prend une inspiration profonde. Le ventre se gonfle selon un schéma écrit : l’estomac, les côtes basses, la cage thoracique, la gorge s’enfle et se remplit de cet air si difficile à avaler.

Arrêt.

Elle tente d’avaler cette goulée d’air frais qui lui brûle la trachée, inonde ses poumons et lui lacère les côtes. CA va exploser, s’éparpiller en une poussière d’étoiles, rejoindre un ciel qu’elle ne parvient pas à atteindre. Malgré tous ses efforts. Malgré toutes ses tentatives infructueuses. Elle serre les poings dans un ultime sursaut. Ne pas lâcher prise. Pas encore. Jamais si cela est possible. Tenir bon, coûte que coûte. Ses ongles s’enfoncent lentement dans les paumes, marquent la chair. Peu à peu la douleur remonte le long de l’avant-bras tétanisé. Tant qu’elle sent cela, elle est en vie. Tant qu’elle sent cela. Mais pour combien de temps encore ? Nul ne le sait.

Le cri.

Elle voudrait le laisser s’échapper. Brut. Sans mélodie aucune. Cri de nouveau-né qui n’a rien entendu auparavant. Cri de liberté découverte et perdue au même instant, à la même seconde. Il est là, enfoui dans sa gorge, boule métallique tranchante. Elle porte une main à sa nuque, tente de l’en extirper presque. Geste inutile et irraisonné. Le bras retombe le long de son corps las qui s’affale, recroquevillé sur lui-même. Genoux sur la poitrine qu’elle semble vouloir anéantir, bras serrés pour se faire encore plus petite, tête enfouie au plus profond. Et ce n’est pas assez. Elle se mord la lèvre inférieure pour sentir le sang battre encore, lentement. Saveur suave, douce et chaude. Goût amer pourtant.

Et la nausée la prend. Violente et inattendue. Vague incontrôlable qui remonte des entrailles et qu’elle ne peut retenir. Le cœur se déchire, les battements s’accélèrent brutalement. Elle tombe à genoux, mains plaquées sur la terre aride, ongles qui marquent leur emprise, s’enfoncent dans le sol comme les griffes d’un animal sauvage qui cherche à creuser à la hâte son terrier. S’enterrer vivante. Voilà ce qu’elle souhaiterait faire à cet instant même. La vague amère la secoue, spasmes biliaires nauséabonds. La bouche, déformée, s’ouvre en grand. Les yeux sont écarquillés, aveuglés par des larmes sèches, ouverts sur la souffrance et l’étouffement.

Le cri s’échappe. Silencieux d’abord. Assourdissant pourtant. La plainte est animale, difforme. Elle tente de la retenir, encore un peu. Par honte, par crainte de choquer ceux qui l’entourent. Mais elle est seule. Pour longtemps encore. Et elle le sait. Alors il grimpe, ce cri retenu depuis si longtemps. Depuis qu’elle existe. Et même avant. Ses entrailles se déchirent, son estomac se tord dans une grimace de douleur. CA explose, l’éparpille en poussière d’étoiles, l’envoie dans un ciel qu’elle n’osait espérer atteindre. Elle s’y accroche un bref instant, lève les yeux inondés de larmes, et se recroqueville, genoux sur la poitrine, bras serrés derrière la tête pour l’enfouir plus loin encore.

Pour combien de temps ? Nul ne le saura jamais. Le silence s’est fait.


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Dans un parfum d'écumes amères, Lorenz se retourne et tente d'oublier si c'est un cauchemar... ou la réalité...
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---fromFRGangrène
Dans sa gangue. La reyne. Enfouie. Recroquevillée. La sueur des cauchemars. Amniotique liquide. Gluant. Blottie. Du bout des griffes. Gangrène. S'épluche la pulpe. Des lèvres. Ravage. L'écho. Ricochet en tristesse. Aigue. De son hurlement. Strie encore. Les Nuées. Rejetée. Expulsée. Carcan de solitude. Ses canines. Crissantes. Givre craquant. Eveille d'un sursaut. Effroyable. Dormeur lointain. Ongles raclant les draps. Il a perdu. Part essentielle. Ne sait laquelle. Vivra. Si peu. A la caresse. Du regret inconnu.

Fugitive seconde. Apaisée. Se passe. Elle panse les plaies. De son orgueil. En son domaine. Maitresse des songes. Un rire lancinant disperse. Les brumes de la confusion. S'assemblent en déchirures. Voiles nuptiales. Consommer rupture. Brisée. Par nouvelles épousailles.


Un prétendant. Aux nuits. De Gangrène. Ma salive poissera. Sa peau. Vengeance. En fruit de son union. A mes entrailles.

A ses prunelles narquoises. Grain à grain. S'effiloche. La vieille guerre. De l'Univers. Affrontement occulte. Liant la trame. Et Gangrène. Ne change pas. De camp. Le sien seul. De toute éternité. Les ossements. Gris poussières. De ses alliés. Témoignent.
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Rufuzz
Se monte à sois même.
Perpétue-elle ses doutes. Emmagasine ses envies.
Trie, ses besoins sur le volet.

Si ses rêves restent muets, au plus profonds de ses craintes, sommeille la gangrène.

Tous condamnés, elle les voit se balancés, avec elle sur l’échafaud le plus énorme que l’enfer ai porté. Etreint par le cou, privation d’air. Ils se balancent comme des marionnettes au bouts du fil de leurs existences trompeuses. Enfoncée dans un arbre, une épée.

Mais étais ce vraiment une solution.

Regardant les marionettes qui s’agitaient, tous anonyme, aucun de reconnaissable. Un clignement d’œil lui fait sentir, qu’elle est libre. Elle tente de leur faire comprendre.

Ils n’écoutent pas. Tirant sur l’épée, la force, la puissance de ses coups, fait trembler légèrement l’échafaud. Quand elle taille un fil, il en pousse deux. Aucun, ne saisissent l’opportunité pour se saisir de son existence.

L’épée retourne à son fourreau, preuve illustre de son incompétence à ramener les victimes consentante à leurs libertés. Autour d’elle, cents hommes et femmes libres tentent à briser l’échafaud. Brise l’équilibre. Mais le Chaos engendrés se voit toujours récompenser par la même façon.

Se redresse.
Les pendus aiment leurs cordes. Elle se retourne, et voit d’importance, que ceux qu’elle aime, ceux qu’elle chérit de tout son cœur sont déjà, libre. Sans corde. Certains sont lié, fils invisible, intangible, mais tellement là qu’elle saute à son âme. Les fils d’or composent une musique qui ouvre les voies de l’infini. Elle aime ses chainons cliquetant aux étoiles. Leurs allonges est sans fin.

Pourquoi alors ?
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