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Eglise Aristotélicienne de Fécamp

--Le_moine_stylite
Juste à côté de la scène, plusieurs mètres plus haut, quelques autres plus loin...



Mais qu'était cette messe? Déjà partie on ne sait comment, allait vers on ne sait trop où... Et c'est que ça ne s'arrange pas en cour de route!

Un moine, juché là comme il le faisait parfois, installé au petit matin par ce que ça lui chantait de s'approcher du Très Haut quand ça lui chantait, avait assisté à toute la scène... Il ne comprenait pas grand chose...

D'accord pour une messe volante. Cela était connu. Rare, mais possible. D'ailleurs, le vicaire paroissial de Fécamp avait habitué ces fidèle à telles pérégrinations. Une mese volante, soit. Mais pourquoi dans un semblable abri! On aurait dit une étable... Était-ce un lieu désigné pour de telles célébrations? Puis, ce vicaire qui fait l'âne. Ensuite, ces chants improvisés. Un boeuf, aurait t-on pu croire. Une étable, un âne, un boeuf... Mais où était-on? D'ailleurs, d'où venait cet appellation de "boeuf"... Pourquoi quand des hommes et des femmes se réunissaient pour chanter un peu n'importe quoi, n'importe comment, appellions-nous cela un boeuf? Décidément, le stylite avait choisit son endroit pour voir et entendre des choses surprenantes... Ne manquait plus qu'une naissance, et la scène tournerait au comble...

Cela dit, scène rockembolesque ou pas, il ne fallait pas juger. Mais on pouvait toujours avoir une opinion sur la durée de la célébration, ça, oui. Combien cela faisait-il de temps que tout ce monde était là, assit, mangeant, chantant? Période de festivité, oui, plus que simple festivité! Ça!

Le moine n'en revenait pas... tout simplement pas... Et c'est qu'il s'endormait, là haut. Ce qui pouvait devenir risqué, vu sa situation... Devait-il redescendre? La suite allait-elle se produire sous pu? Une conclusion? Pouvait-on attendre une communion, avec ces gens qui ne faisaient que bouffer?

Non. Il fallait plutôt prier le Très Haut que rien de grave ne se produise... Et pour cela, il décida de rester là, à observer encore, mais à prier, surtout, pour que rien de grave ne se produise....
Laveternate
Cela faisait plusieurs jours que la fête durait . Lave en avait marre et vu que tout le monde s'endormait , elle décida de s'en rentrer chez elle . D'autant plus que Tuck devait se demander ce qu'elle faisait si longtemps à rentrer de retraite ....

Elle se leva, levant un dernier verre :

Mes biens chers frères, mes biens chères soeurs
pas de boogies boogies ce soir !

enfin si , moi je vais rentrer chez moi et chanter avec Tuck . Merci pour ce bon repas .


Apercevant un vieux barbu perché sur le toit et qui les observait discètement , elle s'en alla non sans lui avoir fait un dernier cln d'oeil .
Savoie
La messe continuait... Continuait sans ralentir. Les fidèles mangeaient, d'autres buvaient, tous chantaient. Savoie, lui, cherchait Lohen. Le curé était introuvable, cependant. "Mais où est-il allé, celui là..." Le frère Savoie profita d'un moment au il ne parlait avec personne, entre deux services (était-ce entre les treizième et quatorzièmes service? Peut-être quelque uns de plus... ce repas était sans fin) pour se lever, et aller voir autour. Alors il trouva le curé, un peu à l'écart.

De toute évidence, il n'allait pas trop bien. Assis, presque recroquevillé sur lui-même, il peinait à trouver son souffle. tentait au mieux de lui-même de retrouver ces esprits. S'il n'avait pas bien connu son curé, Savoie se saurait inquiété. Mais dans l'ordre des choses, tout allait pour le mieux. Enfin presque. Le bon curé allait se relever, cela ne saurait tarder.

Pour l'heure, il se devait d'assurer la suite du programme. Il se baissa, agenouillé, à sa hauteur. Il le toucha affectueusement du bout des doigts, sur le revers de sa main. Les deux firent contacts visuels. Savoie lui chuchota: "prends ton temps, reviens nous bien". Puis, il se leva, et retourna vers ces convives.


Mes amis! C'est maintenant l'heure de votre cadeau de Noël, en cette période de l'année, comme l'a instauré notre bon ami feu Saint Père Noël! Il avait pris l'habitude de donner des cadeaux aux petits, et de la nourriture aux plus grands. Nous mangeons depuis longtemps, alors, comme vous êtes mes enfants, en quelque sorte, je vous offre mon présent: congé de sermon cette semaine!

Chantons, plutôt!


Cela réveillera peut-être notre Père... Pensa-t-il pour lui-même...

Puis, il entreprit de chanter Une chanson inspirée en l'honneur de Lohen, espérant que tous le suivent, afin de terminer cette célébration, somme toute, toute spéciale....
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fidèle parmi les fidèles
Matouminou


Matou s'était approchée des tables près de l'étable et avait gouté quelques mets, rassurée qu'il n'y eut point de ragout. Ména n'avait pas du avoir vent de ce grand repas. Il est clair qu'elle aurait proposé ses services, surtout quand il s'agissait de caser son ragout.
Lave manifestait quelques signes d'impatience, savait-elle seulement qu'elle était tombée en pleine messe? Matou la vit remercier et s'en aller.
Quant à Lohen, Matou l'avait vu se mettre dans un coin. Elle remarqua qu'il semblait un peu pâle et voilà qu'il s'était recroquevillé sur lui-même. Elle haussa un sourcil, inquiète. Elle ne l'avait jamais vu ainsi, lui si plein d'entrain. En même temps, il avait fait un large honneur au calva, tous les jours depuis son arrivée à Fécamp.

- Sans doute n'a-t-il pas supporté, c'est qu'il est costaud notre calva...faut y aller doucement quand on n'est pas né normand...
songea-t-elle.

Le Père Savoie s'était approché du Frère. Elle l'avait vu s'agenouiller auprès de lui, lui murmurer quelque chose. Puis, il s'était redressé, il n'avait pas l'air inquiet. Cela rassura Matou.

La cérémonie de Noël repartit de plus belle, avec l'annonce qu'il n'y aurait pas de sermon. Le Père Savoie leur proposa à la place de chanter. Ce que tous les fidèle firent, et un chant joyeux et rythmé s'éleva bientôt dans les airs.

Matou n'était pas la dernière à chanter, en se balançant au rythme entrainant de cette chanson. Décidément, depuis que les deux curés étaient arrivés à Fécamp, les messes étaient pour le moins très originales.

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Bettym
Comme promis lors du repas mouvementé de fin d'année, elle avait pris le chemin de l'église pour assister à la messe dont l'avait invité le Frère Lohengrin. Invitation acceptée non par politesse mais bien par plaisir et ce pour deux raisons. La première était qu'elle aimait y assister et la seconde parce que l'approche du clerc était des plus intrigantes.

Au détour d'une ruelle, le lieu de culte montrait toute sa beauté mais chose bizarre, la porte ne semblait pas ouverte. Néanmoins, elle était sûre que la messe avait commencé par les chants qui venaient jusqu'à ses oreilles. Elle ferma donc les yeux et se laissa diriger par les notes de musique. De temps à autre, elle cligna des paupières, histoire de ne pas se cogner dans un arbre ou se prendre une murette dans les jambes ou n'importe quel autre obstacle.

Quand les cantiques se firent plus forts, elle sut qu'elle était arrivée. Stupéfaite, bouche bée, elle observait le spectacle devant elle ! La scène était féérique. L'espace d'un instant, elle se serait cru dans un autre monde ; un univers dépassant l'imagination. Elle chercha du regard quelques têtes connues et fut soulagée de ne pas s'être trompée d'adresses.

L'ambiance était si délectable qu'elle hésitait à s'approcher de peur que cela ne s'évanouisse. Non loin d'un arbre, elle s'y adossa et se plut à les regarder s'amuser et fêter ainsi la venue de Christos.

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Béatrice Madeleine dite Bettym
Vice-Présidente de la Cour d'Appel
Juge à la Cour d'Appel


[Bonne année 2012 à tous ! Elisabeth alias Bettym]
Savoie
Sur ce, cette messe, toute spéciale, dura jusqu'aux petites heures de la nuit. Repus, l'esprit en fête, les fidèles prirent éventuellement le chemin du retour vers leurs chaumières, afin de pouvoir retourner au champ le lendemain.

Fatigués, certes, mais heureux... L'année nouvelle pouvait débuter...

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fidèle parmi les fidèles
Savoie
Et oui, pourquoi pas? Dimanche, jour béni, mais que faisont-on de la Saint-Antoine? Il fallait également bénir ce multiplicateur de cochons... Ce qui n'était pas rien, il faut l'avouer...

Ainsi, ce mardi matin, les cloches de Fécamp raisonnèrent gaiement, et les fidèles furent conviés à rejoindre les clercs devant le parvis de l'église.

Une fois encore, Savoie allait proposer une 'messe volante". Peut-être la dernière, car les rénovations à l'église allaient bon train. Bientôt, le temple allait pouvoir accueillir normalement, à nouveau, les fidèles.

Ainsi, cette probable dernière messe, il fallait qu'elle soit toute spéciale...

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fidèle parmi les fidèles
Matouminou


Matou leva les yeux de son parchemin où la longue liste des chiffres, taxes, impôts s'allongeait, lui faisant pousser de gros soupirs. Elle tendit l'oreille...mais oui, c'était bien les cloches de l'église qui s'étaient mises à sonner. Elle ne reconnut ni le glas, ni l'annonce d'une catastrophe...non, simplement les cloches qui carillonnaient. Cela ne pouvait signifier qu'une chose:

- Il y a une messe aujourd'hui!! murmura-t-elle pour elle même.

Elle rangea rapidement les affaires sur son bureau, attrapa sa cape et sortit de la mairie.


- je serai absente une partie de la mâtinée
, lança-t-elle aux gardes.

Et elle traversa la place, pour se diriger vers l'église. Elle espéra que Lohengrin serait là, lui aussi, aux côtés du Père Savoie. Le Frère Lohen avait du s’aliter suite à une indigestion, peut-être à un abus de calva. Mais la guérison était proche, et peut-être aujourd'hui essaierait-il de sortir. De sa modeste petite chambre, il devait entendre l'appel des fidèles.

Forte de ses suppositions, et pleine d'espoir, Matou arriva à destination. Elle se dirigea vers le Père Savoie, entouré de ses clercs, et le salua avec un grand sourire. Matou n'était pas une grenouille de bénitier, elle n'avait pas toujours appliqué les préceptes aristotéliciens, mais si pécheresse, elle était parfois, elle savait aussi se repentir et elle aimait se recueillir en suivant la messe, source pour elle de calme, de sérénité et de partage.
Depuis que le Père Savoie était arrivé, suivi, par la suite, par le Frère Lohen, la diversité des offices l'amusait et elle n'aurait voulu pour rien au monde en louper un.

Tandis que les fidèles affluaient, elle attendait, curieuse de savoir où la messe aurait lieu ce matin là.

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Savoie
Mes amis! Par ce temps froid et humide, je nous propose de nous diriger vers un lieu sec et chaud. Nos âmes en seront réchauffées! Cette messe, je la veux toute spéciale pour vous, chers fidèles qui m'accueillez de plus en plus comme un ami. Mais je ne vous ai pas tous connu. Certains d'entre vous ont prit un autre chemin, avant que je ne puisse les rencontrer.

Ne leur en déplaise! Aujourd'hui, c'est à eux que nous penserons tous.

Bientôt, nous vivrons une nouvelle ère. Nous célébrerons à nouveau nos offices dans l'église. En ce jour qui est peut-être la dernière messe à l'extérieur de celle-ci, profitons en pour tourner la page complètement. Allons faire un tour du côté de notre cimetière, avoir une pensée pour tous ceux qui nous ont quitté l'année dernière, ou même avant, en toute sortes de circonstance.

Suivez-moi!


Il avait promis chaud et sec. Bon. Un cimetière n'était pas l'endroit ni le plus chaud, ni e plus sec. Mais Savoie avait pensé à tout. Au côté de l'autel portatif se trouvait un petit tas de bois, chutes des rénovations qui allaient servir à faire un petit feu et réchauffer les corps des fidèles. Pour leurs derrières, d'autres planches qui n'avaient pas encore servies servirons temporairement de bancs. Pour réchauffer les âmes, un sermon. Pour le sec... Euh... Il laissait les fidèles faire les liens eux-mêmes avec le lieux choisi...
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fidèle parmi les fidèles
--Le_moine_stylite


Le stylite en avait eu marre de cette messe de Noël interminable. Était-ce ainsi que l'on officiait tel que nous l'avait annoncé Christos? Non. Les messes devaient être carrés. Elles étaient écrites à l'avance. Toujours les même, comme on louait toujours le même Créateur, toujours la même création. Ainsi le voulait le prophète. Seul le sermon changeait. Et de sermon, il n'y en avait pas eu.

Mais il n'avait pas quitté la ville pour autant. Car les citoyens de Fécamp l'intriguaient. Il n'en avait pas fini avec eux. Il était curieux de savoir comment ces gens, malgré leur église dévastée pendant la guerre, trouvaient toujours place pour la Foy dans leurs coeurs. Ils étaient solides, les fécampois... Ainsi, il avait décidé de rester.

Ce jour là, il avait trouvé une superbe colonne, un peu à l'écart de la ville. Le temps était aujourd'hui pour méditer en retrait du village, seul, en surplomb des morts. Les âmes au cimetière allaient peut-être lui souffler quelques pistes, durant cette journée de prière. Les morts ont toujours quelque chose à raconter. Ils étaient toujours de bons conseils... Ils sont drôle, ces morts. Toujours à offrir un souffle, un passé, une histoire. Pour ceux que l'on a pas connu, ils sont livre ouvert d'histoires, de récit. Pour ceux qu'on a connu, un livre clos. Presque frappé d'interdit. Obligation à la tristesse...

Le souvenir. Le souvenir du passé, garant des souvenirs à venir. Voilà ce qu'étaient les cimetières pour le stylite. Et le tout dans le silence. Le plus complet...

Jusqu'à ce qu'une meute ne débarque.

Mais comment cela?

Depuis quand fait-on des messes dans les cimetières?

Des enterrements, oui, mais des messes?

Des célébrations?

Qu'était ce village? Un village fantôme?
--Uride_goumteche


Toujours au poste, Goumtèche prit sur lui d'aider au transport des éléments rassemblés par le prêtre pour effectuer la messe.

"Drôle d'idée, quand même, d'aller faire un pic-nic en place d'une messe. Rapport qu'on mange, mais c'est pas pour faire le partage du pain, pendant la messe? Enfin... Pas grave, on dit, je fais..."

Dans la tête du bedeau -c'était un peu son rôle, au final- c'était une drôle d'idée d'aller se recueillir "à la Cime-du-Tiers". Il n'avait jamais entendu parlé de cet endroit là. Mais il faisait confiance à son prêtre, alors, il se laissait mener.

Il prit, dans un sac à dos, les chutes pour faire le feu. Sous un bras, des planches pour faire des sièges. Puis, prenant de l'autre main l'autel portative, il regarda autour de lui afin de trouver une deuxième paire de main pour l'aider à soulever la petite table.

Il ne serait pas trop d'être deux...

Puis, ainsi accompagné, lui vînt en tête un cantique Normand qu'il avait entendu jadis...

Il l'entama, le long du chemin, un peu à la manière d'une chanson de camp...


Citation:
Donner sa vie pour faire grandir et fleurir
Voir en tout homme un visage à aimer
Chanter sa joie d'être au Très Haut et rien qu'à Lui
Etre porteur d'une parole à partager

Donner sa vie, accepter de tout quitter
A laisser le Très Haut mener notre destin
Prendre le temps, se laisser apprivoiser
Le découvrir nous précédant sur nos chemins

Donner sa vie, accepter de tout quitter,
Sortir du port pour affronter le vent,
Abandonner ce qui pourtant nous rassure,
Mourir à l'hiver pour regermer au printemps

Donner sa vie quand on vient de trébucher
Saisir la main qui nous remet debout
Croire que l'Amour est plus fort que la mort
Et reconnaitre qu'il est présent parmi nous

Donner sa vie même quand on doute de tout
Quand plus personne n'éclaire notre nuit.
Prendre le risque d'avancer sans tout comprendre
Faire confiance à ce Dieu qui seul nous conduit

Donner sa vie quand tout pousse à la garder
Se mettre au service du plus petit
Pour faire grandir le Royaume du Très Haut sur terre
Permettre à tout homme de donner sens à sa vie.


Comme quoi, la qualité première de Goumtèche, ce n'était pas d'être malin, mais d'avoir un solide instinct d'intuition...
Savoie
Une fois rendu à destination, Savoie fit installer les équipements tel que prévu. Ainsi, tous pouvaient prendre place confortablement, et assister à l'office dans les meilleures dispositions possible. Uride alluma le feu. Personne ne remarque le Stylite. Du moins, Savoie ne le fit pas.

Une fois tout bien en place, le prêtre s'adressa à la foule.


Mes amis! Fidèles, nobles, artisans et vous tous, mes enfants.

Quel lieu étrange, n'est-ce pas, pour vous convier pour une messe? Nous sommes ici, en bordure du cimetière où nous offrons le dernier repos à nos anciens amis, compatriotes, voisins. Pourquoi venir les y déranger?

Pour leur rendre une petite visite, tout simplement. Réfléchir un peu, avec eux. Car tel est le sens de la pensée d'Aristote, selon moi. Faire de ces rencontres hebdomadaires un moment pour se poser, et réfléchir ensemble.

Mais d'abord, comme nous l'a si bien montré notre autre prophète, prenons un temps pour confesser nos péchés, en récitant tous ensemble le crédo aristotélicien.




Puis, une fois cela fait, Savoie reprit la parole.

Cette messe est la première de la nouvelle année. Le temps de faire le point sur celle qui vient de se terminée, afin de repartir heureux, à neuf. Des idées plein la tête.

Cette dernière année fut particulièrement pénible, pour plusieurs d'entre nous. Combien d'amis avons nous perdu? Combien de proche? Ces gens, aujourd'hui disparus, qui ne peuvent célébrer avec nous? Que devons-nous faire, pour honorer leur souvenir? Maudire les bretons et autres armées de leur massacre? Se lamenter sur notre sort, ne plus aller au champs, et pleurer tout notre soûl jusqu'à la fin des temps? Cela serait-il leur faire honneur, mes amis?

D'abord, souvenons-nous de ce qu'est, en tant que tel, la mort, ce qu'est que cet endroit où ils se trouvent.

D'abord, une définition froide, médicale:


Citation:
Un moment la froideur du corps est tel que l’âme elle-même ne peut plus lui redonner vie sans subir de profondes séquelles, on dit alors que le corps terrestre est éradiqué, on pourrait dire pratiquement que personnage n'existe plus. D’ailleurs certain utilisent la formule «ce personnage n'existe pas, ou plus, ou pas encore »

Les Doctrines de l’Eglise Aristotélicienne
Doctrine sur la Mort


Laissez-moi maintenant vous lire une version plus poétique de cet état de fait. Celle réservé aux aristotéliciens qui, ayant vécu une vie vertueuse, se retrouve dans un autre endroit... Je vous laisse deviner lequel.

Citation:
2 Mon rêve commença par une douce lumière blanche. J’avais la sensation de me réveiller et, comme au petit matin, j’émergeais petit à petit de mon état léthargique. La lumière apporta, au fur et à mesure de mon réveil imaginaire, son lot de nuances. Je finis par voir un groupe d’être humains aux grandes ailes d’oiseaux, surmontés d’un anneau lumineux. Ils resplendissaient d’amour et de douceur. Leurs regards étaient pleins de bonté et de tendresse.

3 J’avais en face de moi tous les humains qui, par leur sainte vie vertueuse, avaient accédé au statut d’anges. Sept d’entre eux dépassaient leurs compagnons par la sensation de bien-être que je ressentais en leur présence. Je reconnus sans difficulté les sept archanges bénis de Dieu: Georges, patron de l’amitié, Miguaël, patron du don de soi, Raphaëlle, patronne de la conviction, Gabriel, patron de la tempérance, Michel, patron de la justice, Sylphaël, patron du plaisir, et Galadrielle, patronne de la conservation.

4 Derrière eux, je voyais de vastes paysages idylliques. Tout resplendissait la beauté et donnait envie d’y rester pour l’éternité. Mais cela semblait bien vide. Je pouvais admirer les innombrables élus, peuplant le Paradis, sur le visage desquels s’affichait la béatitude. Voyant un tel bonheur emplir ceux qui avait vécu dans la vertu, je me réjouissais pour eux et espérais pouvoir les rejoindre.

5 Alors, j’entendis une voix dure et sereine me dire: “Ceux que tu vois ici sont ceux qui ont su gagner le Paradis, suivant la parole que J’ai confiée à Aristote et à Christos. Mais sache que l’avenir ne sera pas aussi radieux pour tous”. Je compris que c’était Dieu Lui-même qui m’adressait ce divin message. Alors, les anges me laissèrent seul, en communion avec le Très Haut. “Regarde dans la flaque d’eau à tes pieds”, me dit-Il.

6 J’y vis alors un beau pays. La douce chaleur du soleil caressait les arbres des vergers, nourrissait les épis de blé, qui se dressaient, fiers, vers le ciel, et donnait tout son amour aux légumes, qui prospéraient. Plus loin, je pouvais voir les vaches paître placidement, accompagnées de moutons gardés par leur pâtre. L’agréable brise prêtait sa force au travail du meunier en faisant tourner les ailes du moulin.

Livre de la fin des temps
Chapitre I - « Le rêve »


Ainsi, nos amis, ici réunis, juste là derrière moi, ne sont pas si mal, non? Pourquoi les pleurer? Mais, me demanderez-vous, sont)il toujours là, bien capable de nous entendre, de nous voir, de vivre, autrement dit?

Voici ce que le sage Platon nous en dit... Partant du fait qu'ils sont bien eux, quoiqu'un peu changé -vivant là-haut et non plus parmi nous- puisque leur âmes sont bien là, et que


Citation:
Platon :« toutefois, quand une chose change, il faut bien en elle quelque chose qui demeure, sinon elle ne changerait pas, elle serait radicalement autre, pas vrai les p’tits gars ? »

[Aristote] Panégyrique III - La copie des idées


Oui, nous pouvons toujours les considérer comme faisant parti de notre belle et grande famille, la famille aristotélicienne. Ainsi, ce sont bel et bien vos frères, nos soeurs, vos maris et vos épouses, nos enfants, qui, quoiqu'au paradis, sont toujours parmi nous.

Certes, nous sommes séparés de corps, mais qu'importe, devant la grandeur de cette chose qu'on appel âme?

Et vous me direz alors que la peine n'est pas moins grande, que la perte de la chaleur de leur corps contre la vôtre n'est pas moins pénible, que que que...

Et bien nous y voilà.

Le coeur de la question.

Le plus important.


Le prêtre marque une pause, sondant son auditoire. Son prêche n'était pas facile. Jusque là. Le tout devenait plaisir à partir de ce moment... Les fidèles le sentaient-ils?
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fidèle parmi les fidèles
Matouminou


Le Père Savoie les invita à le suivre. Matou était curieuse de savoir vers quel endroit il les menait. Le cortège des fidèles se mit en route, plein d'entrain. Ils marchèrent un moment, lorsque Matou s'arrêta. Elle venait de comprendre où la messe aurait lieu. Elle pâlit, et sentit son coeur taper dans sa poitrine. Elle porta la main à sa gorge mais ne put retenir un gémissement.
Quelques personnes s'arrêtèrent:


- Ben Dame Bourgmestre, ça n'va pas? Z'êtes toute pâle...

Elle secoua la tête, réussissant à faire un petit sourire, mais incapable de parler. Elle leur fit un geste pour leur demander de la laisser et de retourner avec les autres.
Elle tacha de calmer les battements de son coeur, respirant lentement et regarda la foule qui avait franchi la grille du cimetière, car c'est bien là que le Père Savoie avait décidé de faire cette messe.

Des souvenirs passèrent alors devant ses yeux...Aupyl, Num, Tuck et Clément portant le cercueil dans lequel reposait son époux...la foule autour d'elle, des proches, des amis, des connaissances, des gens venus rendre hommage...venus la soutenir...ses enfants...Ef qui, vaillamment, portait les armes de son seigneur...
Elle hoqueta et lutta pour ne pas se laisser submerger par le chagrin, ce chagrin qu'elle avait cru réussi à enfouir.

Elle regarda vers le cimetière, au-delà de la foule, vers l'endroit où reposait son époux. Elle n'avait pas eu le courage de retourner sur sa tombe, préférant se recueillir dans la petite chapelle du domaine. Cependant, elle avait fait porter par Suzon toutes les semaines un bouquet de fleurs des champs qu'affectionnait particulièrement son époux. Puis, à l'automne, elle avait veillé à ce que la tombe soit nettoyée, mais n'avait toujours pas pu se résoudre à y aller. L'hiver était venu, et avec lui la neige. Une fois par semaine, l'un de ses gens allait au cimetière. et au retour, l'éternelle même question "tout est en place?" et l'éternelle réponse "Oui, Dame, Notre maitre repose en paix".

Et maintenant, il fallait qu'elle ait le courage de rejoindre le cortège. Elle frissonna, serra un peu plus contre elle les pans de sa cape et, au prix d'un immense effort, avança.
Le Père Savoie avait commencé, elle arriva alors qu'on récitait le Crédo. Pâle, les yeux humides, elle essaya de joindre sa voix à celle des autres. Elle le bredouilla plus qu'elle ne le récita.

Puis, le Père poursuivit. Elle l'écouta. Au fond d'elle même, elle savait qu'il avait raison, Horloger était toujours là, plus en chair et en os, mais à travers son âme. Cependant, elle trouvait cela encore tellement injuste, tellement cruel de la part d'Aristote de lui avoir ravi son époux.

Le Père parla longtemps, d'une voix apaisante. Elle sentit doucement la paix, en elle, revenir. Sa peine avait été immense, elle avait cru mourir de chagrin. Elle n'avait survécu que grâce à ses enfants et puis aussi à Ef...Ef qui avait pris au fil des semaines tant d'importance dans sa vie...Ef qui lui avait réappris à vivre...

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Savoie
Le père continua son homélie, sachant que le sujet était sensible. Qu'à la moindre mauvaise parole, qu'au moindre faux pas, des larmes et des pleures pouvaient surgir. Mais tel était exactement l'inverse du but recherché. Ainsi, il continua. Ouvrant la porte à l'espoir, et au futur.

Le plus important...

Doit-on tâcher à comprendre le pourquoi, où le comment, de la disparition d'être chers?

Mes enfants, je nous propose que non. Nos plus savant théologues se penchent sur la question, et se buttent aux voies impénétrables du Très Haut. Ne me croyez pas insensibles; j'ai moi-même perdu des personnes proches. Très proche. Ma femme, par exemple...

Mais je ne suis pas ici pour parler de moi. Je veux que plutôt que d'essayer de comprendre les raisons des disparition, nous nous arrêtions sur les raisons des vies de nos disparus. Et qu'ensemble, à tous les jours, nous perpétuons leur souvenir. Sans quoi, ces disparition sont sans but.

Nous pourrions ici prendre n'importe quel exemple. Ceci dit, je n'en prendrai qu'un, avec l'accord de sa veuve. Notre bon ami Horloger. Que je n'ai pas connu de son vivant. Pourtant, il est encore parmi nous. Presque tout les jours, je croise son oeuvre. Son souvenir. Je ne l'ai pas connu, mais vous le faites vivre encore dans nos vies. Vous me le faites connaître.

Et cela, c'est la plus belle oeuvre que vous pourriez faire, en son honneur.

Je ne l'ai pas connu. Pourtant, je le sens bâtisseur. Généreux. Prêt à tout pour aider ces concitoyens. Altruiste. Ainsi, vous l'avez fait vivre dans votre village. Ainsi, vous me le faites connaître. En continuant ce qu'il a fait toute sa vie. N'est-ce pas le plus belle hommage que vous pouviez lui rendre, et la plus belle façon de le faire vivre parmi nous encore en ce jour?

Il ne s'agit pas de se masquer les yeux. De faire comme si de rien n'était. Il s'agit de faire vivre notre communauté à sa manière. En étant prêt à s'engager, à tout prix s'il le faut, comme il le faisait.

En donnant aux autres temps et énergie, à son exemple. Non pas à le faire vivre, mais à vivre en s'inspirant de sa mémoire.

Souvenons-nous de la manière dont il prenait ces décisions. Pour le bien commun. Sa manière d'agir. Pour la grandeur du duché, de la Province. De sa manière d'être. Bon pour les siens, pour lui, et pour tous.

Ainsi, sa vie prendra tout son sens. Sa mort trouvera une raison d'avoir été.

Laissons de côté ces mauvais penchant, n'en a-t-il jamais eu. Ne prenons que ces actes vertueux. Et le Très-Haut sait qu'il en avait! Ainsi, notre communauté continuera à vivre comme si nous étions toujours à ces côtés. Car nous le sommes. Seulement, chacun suit sa route, à sa manière.

Et mon exemple vaut pour tous nos disparus. Fuent-ils mort pour la guerre, ne montons pas les bans, mais vivons dans la droiture. Un soldat est avant tout quelqu'un de noble, de loyal, prêt à donner sa vie pour une cause. Mais, comme vous et moi, il possède le libre arbitre. La liberté de faire lui-même ces choix, de prendre lui-même ces décisions. Ainsi agirons-nous en bon aristotélicien.

La perte de nos proches est l'occasion de faire un bilan. De s'arrêter. De prendre et de laisser. Choisissons ce que nous gardons. Que le chemin vertueux. Ainsi, nous les aiderons à accéder au paradis. Ainsi, forgeons-nous notre propre voie vers le paradis solaire.

Mes amis, en ces temps qui furent difficile, je vous propose de faire un choix.

Tournons-nous résolument vers l'avenir. Faisons-le à l'image des meilleurs souvenirs de tous ces gens, derrière moi. Pleurons-les. Aimons-les. Mais surtout, n'oublions jamais la raison de leur passage dans nos vies. Et perpétuons-les. A tout jamais.


Son homélie n'était pas des plus simple, ou des plus faciles. Mais elle était nécessaire, le pensait-il. Ainsi, il ne voulait pas non plus étirer la sauce inutilement. Il convia, presqu'en silence, les fidèles à partager le pain.



Puis, en silence, suivant les paroissiens, refit le chemin inverse vers le village.
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fidèle parmi les fidèles
Numenor
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