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Comme dit le titre.

[RP] Messe du 5 février 1460

Savoie
Les cloches de l'église se mirent à sonner ce doux -euh non, très froid- matin de février.

Rien de mieux qu'une bonne messe pour se rassembler, et se réchauffer!

Du moins, tel était l'avis du prêtre. Il espérait que les paroissiens ne soient pas tous encore emmitoufflés sous leurs couettes, et qu'ils pensent comme lui.

Après tout, le devoir paroissial le commandait. Allaient-il répondre à l'invitation du beffroi?

Remarquez le jeu de mot...

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fidèle parmi les fidèles
Maitre_aupyl


Dimanche.

Il se réveilla bien difficilement. Dès qu'il fut hors du lit, il sentit le froid. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas connu un froid pareil.
Nan de diou!!

Il alla remettre du bois dans la cheminée, mit à bouillir de l'eau.
Une fois que le feu eut repris de la vigueur, il resta devant la cheminée à se réchauffer.
Il trainait en fait.
Puis il entendit les cloches sonner. Il avait l'habitude du son. Là, il remarqua que le son était plus étouffé, moins de résonance.

Il s'habilla chaudement. Et se dirigea vers l'église.
Pfff, on va se cailler là bas.... J'espère qu'il fera la communion avec du vin chaud.

Arrivé devant l'église, il apostropha le curé.
Bien le boujou, m'sieur le curé.... Fait pas chaud, hein?
Dites, je crois qu'il faudra vérifier les cloches, il me semble qu'une a dû se fendre avec ce froid.

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Président de la Société Navale et Commerciale Fécampoise
http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=13125

Le moteur fondamental des Royaumes Renaissants, c'est l'interaction entre les joueurs
Matouminou


- Non....non et non....peux pas....veux pas....

Outre le mal de crane qui lui vrillait les tempes - merci Marcella - le simple fait de sortir le bout de son pied du lit, et de constater qu'il faisait un froid de canard, la mit de fort méchante humeur. Elle rabattit le drap, et resta ainsi sans bouger. Elle laissa son esprit vagabonder, se demandant tout d'abord pourquoi on disait "un froid de canard", elle ne trouva pas d'explication valable, puis, elle repensa à la veille, où Marcella s'était conduit comme il se doit, fidèle à lui-même, c'est à dire en Marcella offrant des tournées plus vite qu'il ne fallait de temps pour dire "santé". Elle grimaça, ce genre de soirée vous poursuivait jusqu'au lendemain, vous empêchant de faire quoi que ce soit et surtout de bouger.

On toqua trois petits coups à la porte, coups qui résonnèrent tel le gong d'une cloche dans sa tête. D'ailleurs, les cloches, les vraies cette fois-ci, avaient commencé à sonner au loin, annonçant la messe dominicale.


- Moui? réussit-elle à balbutier. La porte s'ouvrit et Ef entra, suivit de ses deux chiens qui se mirent joyeusement à aboyer en bondissant autour du lit.

- Je les tue de mes mains ou je leur fracasse la tête avec une masse? pensa-t-elle.

Elle prit une profonde inspiration et réussit à crier:


- NEEEEEEEEFFFFFFFFFFFFFFFFF!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Combien de fois t'ai-je dit que je ne voulais pas voir tes deux abrutis de chiens, ici?
Et c'est pareil pour toi!! Où est Suzon?...va me chercher une tisane de feuilles de saule....j'ai...arff....je couve quelque chose....


Elle s'interrompit en voyant qu'il tenait sur ses bras une splendide houppelande, d'un bleu saisissant, cousu de fils doré.
Envolé le mal de tête, oublié le froid, elle bondit hors du lit et se précipita pour prendre le splendide vêtement:


- Oh!!! Elle est arrivée....Ef...elle est splendide...Tu as bien...euh

C'est que Matou avait oublié qu'elle ne portait qu'une courte chemise ne cachant pas grand chose de son anatomie. Elle rougit et plaquant la robe contre elle, elle bougonna, pour masquer sa confusion

- Merci Ef....bon, je crois que la messe va bientôt commencer, je m'habille et dans cinq minutes, je pars.

Inutile de lui demander s'il venait avec elle. Il faisait comme il l'entendait. Et là, justement, il n'entendait rien, comme s'il s'était transformé en statue de sel.

- Ef?? HOU HOU!! On réagit...allez, je suis pressée et il fait diablement froid...


Elle disparut derrière le paravent, enfila ses braies, une chemise épaisse et un gros gilet, termina en disciplinant de quelques coups de brosse sa longue chevelure et passa un peu d'eau sur son visage en grelottant, l'eau était gelée.

Ne faisant plus attention à Ef, ni aux chiens qui s'étaient affalés au pied du lit, elle descendit rapidement les escaliers.
Fort heureusement, la carriole était prête.
Elle arriva devant l'église juste au moment où les cloches se turent.
Elle monta quatre par quatre les marches du parvis, oubliant toutes les bonnes manières dictées par la noble attitude...ne pas courir, ne jamais manifester de l'empressement, ne pas être essoufflée, plaquer un sourire sur son visage même quand on a mal au crâne, ne pas jurer, ne pas crier, ne pas se montrer à moitié nue devant un homme qu'on ne connait pas...


- Oui..bon..je le connais Ef, tout de même, c'est pas comme si.
...maugréa-t-elle, horrifiée de constater qu'en l'espace d'une petite heure, elle avait commis de nombreux péchés et avait manqué à tout savoir vivre. Heureusement, elle aurait le loisir de se confesser au cours de la messe.
Afin de paraitre moins essoufflée, elle inspira et expira deux trois fois, et poussa la porte de l'église. A l'intérieur, il y avait déjà pas mal de monde. Le froid ne semblait pas avoir arrêté les fidèles. Elle se hâta de remonter l'allée, jusqu'au premier rang, salua d'un sourire le Père Savoie et s'installa à côté d'Aupyl à qui elle murmura:


- Boujou! ça va toi? pas trop mal à la tête?

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Laveternate
Lave s'en allait au marché renouveller son lot de jouets en bois que Monty fabriquait avec son savoir faire seculaire lorsqu'elle passa devant l'église .
La porte étant restée ouverte , faudrait qu'elle en touche un mot à Matou , laisser une porte ouverte par ce froid, c'était vraiment jeter l'argent par les fenêtres, enfin par les vitraux plus exactement, bref Lave jeta un oeil à l'interieur .

Les clients habituels etaient assis au premier rang , Aupyl, Matou et .... ben c'est tout . Le curé qui lui rappelait un certain biscuit , non pas tuck mais le fameux biscuit de savoie , etait là , faisant son boulot de curé .

Lave se mit à maugréer entre ses lèvres :


Regardez moi ces deux lèches bottes de première , toujours à s'agenouiller et faire des bondieuseries alors que c'est deux crapules , je le sais bien moi . L'autre , avec sa robe bleue et son turban plus dignes d'une diseuse de bonne aventure que d'un maire . Je suis sûre qu'elle vole des trucs à la mairie et qu'elle les met dans ses manches . Et puis son voisin, le vieux grigou , celui qu'est marié avec l'erreur de fécamp , il ne vaut pas mieux . Il fabrique un bateau avec les ecus des honnêtes gens et il finira au fond de la mer comme l'autre !. En plus, il ets en train de fausser la race fécampoise en se reproduisant à Tour lard y go !

En tout cas, moi je ne suis pas prête de les rejoindre les 2 là !

Sauf peut etre pour demander ou est passé l'autre curé , le rigolo ! Oui c'est vrai, ça, c'est louche, il est où ?


Alors , elle se décida à entrer .
Savoie
Glacés, un à un, pour se réchauffer le moral, la foy, ou simplement pour se réchauffer, les fidèles et paroissiens entraient tranquillement dans l'église. Ainsi, le frère Savoie puis commencer sa messe.

Bienvenu, mes amis. Bienvenu au chaud. Je suis très heureux de vous savoir été assez brave pour vaincre se froid!

Afin de remercier le Très Haut de nous avoir donné cette force, je vous invite à nous recueillir en une prière, tel nous l'a enseigné Christos, pour s'y approcher, au moins en pensés.


Savoie recula d'un pas, et murmura la prière du fidèle que tous connaissaient, et murmuraient eux aussi.



Puis, le prêtre revînt vers l'autel, afin de s'adresser à ces fidèles.

Mes amis. Je veux vous parler aujourd'hui de vous même, après vous avoir parlé, la dernière fois, des autres.

Qui sommes nous? Que sommes nous?

Grâce à notre grand, beau et fort prophète Aristote, nous nous connaissons un peu mieux... Ainsi, vous pardonnerez ma lecture un peu plus longue qu'à mon habitude, mais vous verrez; elle se vaut.


Savoie ouvrit le livre de la Vitea d'Aristote, et commença sa lecture.

Dans le Dogme, on a écrit:
Aristote : « Ta thèse, mon bon maître, aussi brillante soit-elle n’est que pure vue de l’esprit, ainsi les choses ne sauraient venir des idées, dire que ce sont des exemplaires et que les autres choses en participent, c'est prononcer de vains mots et filer des métaphores poétiques»

L’assistance gênée et le regard aux cieux braqua son attention sur l’ange lourd de catapultes qui passait par là et chacun y allait mentalement de son analyse balistique
Aristote se mît alors à tourner autour de sa victime en cercles concentriques dans le sens de l’ombre du gnomon

Aristote : « constatant que les idées sont presque en aussi grand nombre que les choses pour l'explication desquelles on a eu recours aux idées, et bien, oserais-je le dire ? le procédé est plus que fumeux, si je puis me permettre.
Tout comme Paulodaure ivre-mort doit fermer un œil afin ne pas voir double, il faut lutter contre le vertige que procure ton discours et la multiplication sans fin des idées dans le grand fourre-tout universel ! »

Bien que l’auditoire fut acquis au maître, les rumeurs circulaient déjà sur l’aspect in the moove du discours péripatéticien tandis qu’Aristote fondait sur sa proie

Aristote :«Tu prétends que l’âme passe de corps en corps sans en être dépendante. Comment alors peut-elle être altérée par l’organisme ? car lorsque le même Paulodaure accuse huit grammes d’alcool pur dans le sang , sauf ton respect, son âme n’est plus si belle à voir »

Les murmures s’amplifièrent «très tendance l’Aristote »… « moi aussi je kiffe graave »

Aristote : « ainsi d’après toi, l’idée de l’être humain est le type idéal que reproduisent plus ou moins parfaitement tous les hommes et toutes les femmes mais bon.. soyons sérieux : ce modèle est si abstrait que Diogène se moquant le cherche en vain dans les rues d’Athènes, en plein jour une lampe à la main ! »
le prophète se fendit d’un sourire dévastateur :« sacré gégène ! »

alors l’auguste Diogène, le complice de toujours écartant l’assemblée rejoint Aristote. Travesti en femme et fardé il jeta un poulet plumé aux pieds de Platon puis il chanta d’une voix suraiguë « redis-le, Maître que l’humain est un volatile sans plumes»

la foule complice gloussa précipitant la déroute platonicienne
« comment ils ruinent l’ancien, trop over hipe ! »

Aristote tenant l’épaule de Platon et dans des sanglots de rire parvint à dire :

« essaies de comprendre mon vieux, la substance des choses, l’essence des êtres, se trouvent en eux-mêmes et la forme ne peut se manifester sans la matière c’est ainsi que lorsque notre âme aura rejoins le Très-Haut elle s’incarnera pour l’éternité ne t’en déplaise, sans remettre son mandat dans d’incessants tours de manège terrestres »

quelques uns parmi les plus branchés des athéniens s’agglutinaient déjà autour du prophète afin de recueillir son opinion sur la nouvelle mode du port du khitôn à la place du classique péplos et savoir si la fashion cothurne détrônerait bientôt la sandale.La Vitea d'Aristote, Panégyrique IV - L'essence des choses


Puis, il fit une pause afin de laisser digérer ce texte aux fidèles, avant de faire son sermon.
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fidèle parmi les fidèles
Savoie
Voyant que l'assemblée s'assoupissait devant lui, il se fit une promesse: "ne plus faire de lecture aussi longue, aussi drôle soit-elle. Tu les perds, mon Savoie!".

Il prit donc la parole, et tâchant de se faire pardonner, y alla d'un sermon plus qu'au que projeté:


Cela va-t-il à l'encontre de ce que je vous ai fait remarqué la dernière fois? Non. C'est complémentaire. Il faut comprendre de ce texte -écrite, il faut le remarquer, avec beaucoup de comédie- qu'importe ce que nous sommes, nous, et chacun de nous. Le reste, la science naturelle s'en occupe.

Notre essence se trouve en nous même.

A nous de la faire rejaillir. De la mettre au monde. De l'offrir aux autres. Tous, autant que nous soyons, nous comptons.

Faisons donc avec ce que nous avons, voulons-nous?

Mais bon sang de bonsoir, faisons! C'est là tout ce que le prophète nous demande...


Il se dirigea alors vers la petite table à sa gauche, afin de trouver une panière de pain, recouverte d'un chiffon, et dit:

Par ce temps glacial, j'ai tenté de vous offrir du pain chaud. J'espère que ma longue lecture ne l'aura pas fait trop attendre. Et s'il ne l'est plus assez, vin de messe chaud, en cette matinée qui vaut au moins cela...

Mes amis, paroissiens et paroissiennes, qu'Aristote soit avec vous toute cette semaine durant...

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fidèle parmi les fidèles
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