Aristote : « Ta thèse, mon bon maître, aussi brillante soit-elle nest que pure vue de lesprit, ainsi les choses ne sauraient venir des idées, dire que ce sont des exemplaires et que les autres choses en participent, c'est prononcer de vains mots et filer des métaphores poétiques»
Lassistance gênée et le regard aux cieux braqua son attention sur lange lourd de catapultes qui passait par là et chacun y allait mentalement de son analyse balistique
Aristote se mît alors à tourner autour de sa victime en cercles concentriques dans le sens de lombre du gnomon
Aristote : « constatant que les idées sont presque en aussi grand nombre que les choses pour l'explication desquelles on a eu recours aux idées, et bien, oserais-je le dire ? le procédé est plus que fumeux, si je puis me permettre.
Tout comme Paulodaure ivre-mort doit fermer un il afin ne pas voir double, il faut lutter contre le vertige que procure ton discours et la multiplication sans fin des idées dans le grand fourre-tout universel ! »
Bien que lauditoire fut acquis au maître, les rumeurs circulaient déjà sur laspect in the moove du discours péripatéticien tandis quAristote fondait sur sa proie
Aristote :«Tu prétends que lâme passe de corps en corps sans en être dépendante. Comment alors peut-elle être altérée par lorganisme ? car lorsque le même Paulodaure accuse huit grammes dalcool pur dans le sang , sauf ton respect, son âme nest plus si belle à voir »
Les murmures samplifièrent «très tendance lAristote »
« moi aussi je kiffe graave »
Aristote : « ainsi daprès toi, lidée de lêtre humain est le type idéal que reproduisent plus ou moins parfaitement tous les hommes et toutes les femmes mais bon.. soyons sérieux : ce modèle est si abstrait que Diogène se moquant le cherche en vain dans les rues dAthènes, en plein jour une lampe à la main ! »
le prophète se fendit dun sourire dévastateur :« sacré gégène ! »
alors lauguste Diogène, le complice de toujours écartant lassemblée rejoint Aristote. Travesti en femme et fardé il jeta un poulet plumé aux pieds de Platon puis il chanta dune voix suraiguë « redis-le, Maître que lhumain est un volatile sans plumes»
la foule complice gloussa précipitant la déroute platonicienne
« comment ils ruinent lancien, trop over hipe ! »
Aristote tenant lépaule de Platon et dans des sanglots de rire parvint à dire :
« essaies de comprendre mon vieux, la substance des choses,
lessence des êtres, se trouvent en eux-mêmes et la forme ne peut se manifester sans la matière cest ainsi que lorsque notre âme aura rejoins le Très-Haut elle sincarnera pour léternité ne ten déplaise, sans remettre son mandat dans dincessants tours de manège terrestres »
quelques uns parmi les plus branchés des athéniens sagglutinaient déjà autour du prophète afin de recueillir son opinion sur la nouvelle mode du port du khitôn à la place du classique péplos et savoir si la fashion cothurne détrônerait bientôt la sandale.
La Vitea d'Aristote, Panégyrique IV - L'essence des choses