Melilou
RP privé visant à poser les bases d'un événement particulier qui survient actuellement dans l'existence de Melilou. Pas de participations extérieures cette fois, sorry^^. En espérant que vous prendrez plaisir à le lire, par contre
Livre Premier - Les débuts d'une vagabonde
[Août 1456 - Hostel-Dieu de Cambrai]
Après son père, quelques semaines plus tôt, c'était sa mère que la maladie venait d'emporter. Les médicastres n'avaient rien pu y faire. Les deux êtres souffraient d'un mal qu'ils ne connaissaient point et c'était dans la plus totale impuissance qu'ils avaient vu le couple Dacquigny dépérir un peu plus chaque jour. Malgré les cataplasmes, les onguents et les saignées, les souffrances s'étaient faites telles que les portes de la chambrée étaient restées closes et isolées de lourds pans de feutre afin d'en masquer, à peine, les hurlements qui s'échappaient des corps meurtris.
Hubert Dacquigny était parti le premier, par un clair matin de juillet. A force de hurler son mal, sa voix s'était éteinte, son coeur ne tardant pas à faire de même. Il mourut donc en silence, les spasmes de son corps trahissant cependant toutes les douleurs du monde. Sur la couche voisine, Hildegarde Dacquigny, sa femme, avait résisté plus longtemps. Mais le mal avait finalement eu raison d'elle et elle s'était éteinte à son tour, en ce soir du 22 août 1456. On aurait dit alors que l'Hostel-Dieu n'avait jamais été plus calme. Les hurlements avaient cessé.
Agenouillée près de la couche où reposait sa mère, Melilou sanglotait, la tête enfouie dans les draps rêches et froissés. Elle les avait veillés chaque jour, des mois durant, priant le Très-Haut pour qu'ils reviennent sur pieds. Chaque jour, elle s'était occupée des champs de blé et de l'échoppe. Chaque soir, après son dur labeur, elle s'était rendue au chevet de ses parents. Mais le manège était terminé. Elle rentrerait ce soir, pour ne plus jamais revenir en ces lieux maudits. Elle avait fait savoir qu'elle enverrait le lendemain le curé de son village récupérer les corps, afin qu'ils soient entérrés non loin de leur maison, sur les terres qu'ils avaient tant chéries.
Lorsqu'elle rentra au village, la nuit était tombée depuis fort longtemps déjà. Le coucher du soleil avait marqué un tournant de son existence.Le regard vide et l'âme en morceaux, elle se dirigea vers sa paillasse.
Orpheline.
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