Larouchka
Citation légèrement modifiée, empruntée à Lord Byron.
[En passant par Marmande, avec mes sabots*]
Certaines rencontres avaient eues leur importance dans ma vie. Ainsi, si j'avais beaucoup d'amants, je n'avais cependant que très peu d'amis. Et parmi eux, il y avait une religieuse, âme pure, emplie d'Aristote et de ses préceptes. Elle était devenue ma marraine et avait tenté, à maintes reprises, de me montrer le chemin du Prophète et de l'amitié Aristotélicienne.
Mais... chassez le naturel, il revient au galop.
Véritable girouette, j'avais décidé, avant d'être trop grosse, de prendre la route de la Guyenne pour y retrouver mon amie. Elle était belle, elle était merveilleuse, elle était ma marraine et grâce à elle, je rachetais toutes mes années de luxure avérée. Je savais qu'elle avait mis bas son enfant depuis peu et je désirais être à ses côtés.
C'est donc la joie au coeur et le sourire aux lèvres que je l'avais retrouvée dans la taverne où je lui avais donné rendez-vous. S'annonçait, une douce soirée de beuveries, de rires et de bonne humeur. La joie, quoi!
Assise à la meilleure table, j'avais ôté mes bottes pour me mettre à l'aise. Faire Genève-Marmande à patte, ça fait mal aux doigts de pieds! J'attendais donc sagement ma soeurette, ayant grand hâte de la serrer dans mes bras.
Puteborgne l'aubergiste! Tu la ramènes ta choppe? J'ai soif! Tiens et pour la peine, tu m'en mets deux!
Oui, j'étais une alcoolique pas vraiment anonyme et me prélasser dans les bras de Bacchus faisait partie de ses plaisirs que je ne me refusais jamais, même enceinte. Et d'abord pourquoi aurais-je arrêté de boire parce que j'étais enceinte?
Ma gorge était sèche, et mon coeur battait à tout rompre: l'idée des retrouvailles me rendait l'âme gaie et me donnait du coffre aussi.
Mortecouille! Magne tes fesses, foutu blaireau!
* Chanson populaire.
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