Gorborenne
Environs de Chinon, en bord de Loire. Pierres grises surplombant des eaux noires. Bord de berge autour d'un méandre étalant une lente cadence, un paire de bottes, reposant, toute en nonchalance. Dans les bottes deux jambes massives, étendues sous la silhouette de larges épaules couvertes d'une capeline de laine grise. Adossée à un chêne qui dans l'eau se mire, la silhouette se réajuste de deux bras qui s'étirent. Calme à peine rompu par un bâillement, l'heure est à la sieste du Géant. Plantées sur la grève, quelques lignes dessine l'apparence d'une harpe, cordes plongées dans les flots en quête de truites ou de carpes...
L'air de la sieste pour le Géant... oui, mais... dors-t-il vraiment? Bandeau de jais toujours aux yeux cachent quelques rides naissantes, l'Aveugle commence à se faire vieux. La vie, l'envie, le jeu, l'enjeu... Tant d'usures, tant de blessures... De rejets et de pardons, de peines enterrées, de rêves fuyant à l'horizon... et toujours pas de poisson...
"Tu n'attraperas pas ton destin à rester planté là en espérant que ça morde mieux demain" Une voix faible et distante, au fond de lui, toujours présente. Cicatrices de vieilles errances, d'anciennes flammes dont rien n'a vraiment effacé l'ardence. Restent encore les souvenirs de leur présence. "Allez, debout, tu n'as pas encore trouvé ton salut, et tu n'as pas non plus tout perdu! Tu es de la cendre des futaies, mais tu reste un Salar! Il te reste les tiens, ton sang et ton étendard! Redresse tes bottes et reprend la marche, ils t'attendent..."
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Cambrousse tourangelle, une sente sillonnant à travers les champ. Une aratel, son cavalier, allure calme, avancer sans poursuivre le temps. Premiers rayons de l'aurore rosissant la neige des prairies, viennent s'étinceller sur des spalières d'acier poli. L'humeur renaît au jour nouveau, affute ta Conviction, tu es de Memento!
Vous êtes des héros en loques
Debout tous, debout tous!
C'est le vent d'une autre époque
Qui vous pousse, qui vous pousse!
Qu'importe la rouille, qu'importe les haillons!
Qu'importe le vent, toujours nous avançons
Milles causes, pour une seule Conviction
On est des rois en guenilles
Debout tous, debout tous
Mais ailleurs le soleil brille
L'herbe est douce, l'herbe est douce
Nous n'avons rien, aucun empire
Mais nous somme plus que des empereurs
Nous avons notre liberté et notre honneur
Nous avons la force de l'avenir!
Enfants du Royaume, mes frères,
C'est pour cela que nous marchons
C'est pour cela qu'on fait la guerre
C'est pour cela que nous mourons.
On est des rois sans royaume
Debout tous, debout tous
Timbre puissant qui porte au loin la chanson, vers le vent, vers l'horizon. Et pourtant, entre les mots, se cache toujours l'ombre des hésitations... Combien de fois renaître pour se sentir vivant? Combien de vies à traverser pour vaincre le Temps? "Memento Mori! alors avance Chevalier! Part saisir ton morceau d'éternité! Tu peux maudire les Dieux, renier ton âme, mais tu ne peux rien contre la Flamme. Draconie brule encore, et elle t'animera jusqu'à ta mort. Tu es Amiral, tu es Dragon! Tu es géant et aveugle, tu es Orion! Tu as chevauché les Vents, à travers les terre, à l'assaut des océans, au delà des quatre orients! Tu sauves de tes mains et condamne de ton épée! Tu es Gorborenne de Salmo Salar du Bois Cendré! Ne t'ose jamais à l'oublier!" Cette voix qui résonne en lui, si proche, si lointaine, insaisissable, si indistincte et pourtant si claire. Se dessine le souvenir d'un sourire, d'une silhouette altière. Long cheveux aussi noir que le sable des bannières. Si longtemps... Le Géant esquisse un sourire reconnaissant.
Merci Aelyce, c'est la troisième fois que tu me sauves....
J'arrive les frangins! attendez-moi!
Talons qui s'enfoncent dans les flancs de la jument, qui élance son galop à travers champs, capeline et crinière au vent, entrainant silhouette de Géant qui disparait à l'horizon d'un rire rayonnant.
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L'air de la sieste pour le Géant... oui, mais... dors-t-il vraiment? Bandeau de jais toujours aux yeux cachent quelques rides naissantes, l'Aveugle commence à se faire vieux. La vie, l'envie, le jeu, l'enjeu... Tant d'usures, tant de blessures... De rejets et de pardons, de peines enterrées, de rêves fuyant à l'horizon... et toujours pas de poisson...
"Tu n'attraperas pas ton destin à rester planté là en espérant que ça morde mieux demain" Une voix faible et distante, au fond de lui, toujours présente. Cicatrices de vieilles errances, d'anciennes flammes dont rien n'a vraiment effacé l'ardence. Restent encore les souvenirs de leur présence. "Allez, debout, tu n'as pas encore trouvé ton salut, et tu n'as pas non plus tout perdu! Tu es de la cendre des futaies, mais tu reste un Salar! Il te reste les tiens, ton sang et ton étendard! Redresse tes bottes et reprend la marche, ils t'attendent..."
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Cambrousse tourangelle, une sente sillonnant à travers les champ. Une aratel, son cavalier, allure calme, avancer sans poursuivre le temps. Premiers rayons de l'aurore rosissant la neige des prairies, viennent s'étinceller sur des spalières d'acier poli. L'humeur renaît au jour nouveau, affute ta Conviction, tu es de Memento!
Vous êtes des héros en loques
Debout tous, debout tous!
C'est le vent d'une autre époque
Qui vous pousse, qui vous pousse!
Qu'importe la rouille, qu'importe les haillons!
Qu'importe le vent, toujours nous avançons
Milles causes, pour une seule Conviction
On est des rois en guenilles
Debout tous, debout tous
Mais ailleurs le soleil brille
L'herbe est douce, l'herbe est douce
Nous n'avons rien, aucun empire
Mais nous somme plus que des empereurs
Nous avons notre liberté et notre honneur
Nous avons la force de l'avenir!
Enfants du Royaume, mes frères,
C'est pour cela que nous marchons
C'est pour cela qu'on fait la guerre
C'est pour cela que nous mourons.
On est des rois sans royaume
Debout tous, debout tous
Timbre puissant qui porte au loin la chanson, vers le vent, vers l'horizon. Et pourtant, entre les mots, se cache toujours l'ombre des hésitations... Combien de fois renaître pour se sentir vivant? Combien de vies à traverser pour vaincre le Temps? "Memento Mori! alors avance Chevalier! Part saisir ton morceau d'éternité! Tu peux maudire les Dieux, renier ton âme, mais tu ne peux rien contre la Flamme. Draconie brule encore, et elle t'animera jusqu'à ta mort. Tu es Amiral, tu es Dragon! Tu es géant et aveugle, tu es Orion! Tu as chevauché les Vents, à travers les terre, à l'assaut des océans, au delà des quatre orients! Tu sauves de tes mains et condamne de ton épée! Tu es Gorborenne de Salmo Salar du Bois Cendré! Ne t'ose jamais à l'oublier!" Cette voix qui résonne en lui, si proche, si lointaine, insaisissable, si indistincte et pourtant si claire. Se dessine le souvenir d'un sourire, d'une silhouette altière. Long cheveux aussi noir que le sable des bannières. Si longtemps... Le Géant esquisse un sourire reconnaissant.
Merci Aelyce, c'est la troisième fois que tu me sauves....
J'arrive les frangins! attendez-moi!
Talons qui s'enfoncent dans les flancs de la jument, qui élance son galop à travers champs, capeline et crinière au vent, entrainant silhouette de Géant qui disparait à l'horizon d'un rire rayonnant.
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