Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP-Fermé] Squamis et Dentes - Philosophie chez les Saumons

Gorborenne
Environs de Chinon, en bord de Loire. Pierres grises surplombant des eaux noires. Bord de berge autour d'un méandre étalant une lente cadence, un paire de bottes, reposant, toute en nonchalance. Dans les bottes deux jambes massives, étendues sous la silhouette de larges épaules couvertes d'une capeline de laine grise. Adossée à un chêne qui dans l'eau se mire, la silhouette se réajuste de deux bras qui s'étirent. Calme à peine rompu par un bâillement, l'heure est à la sieste du Géant. Plantées sur la grève, quelques lignes dessine l'apparence d'une harpe, cordes plongées dans les flots en quête de truites ou de carpes...

L'air de la sieste pour le Géant... oui, mais... dors-t-il vraiment? Bandeau de jais toujours aux yeux cachent quelques rides naissantes, l'Aveugle commence à se faire vieux. La vie, l'envie, le jeu, l'enjeu... Tant d'usures, tant de blessures... De rejets et de pardons, de peines enterrées, de rêves fuyant à l'horizon... et toujours pas de poisson...

"Tu n'attraperas pas ton destin à rester planté là en espérant que ça morde mieux demain" Une voix faible et distante, au fond de lui, toujours présente. Cicatrices de vieilles errances, d'anciennes flammes dont rien n'a vraiment effacé l'ardence. Restent encore les souvenirs de leur présence. "Allez, debout, tu n'as pas encore trouvé ton salut, et tu n'as pas non plus tout perdu! Tu es de la cendre des futaies, mais tu reste un Salar! Il te reste les tiens, ton sang et ton étendard! Redresse tes bottes et reprend la marche, ils t'attendent..."


******************************************

Cambrousse tourangelle, une sente sillonnant à travers les champ. Une aratel, son cavalier, allure calme, avancer sans poursuivre le temps. Premiers rayons de l'aurore rosissant la neige des prairies, viennent s'étinceller sur des spalières d'acier poli. L'humeur renaît au jour nouveau, affute ta Conviction, tu es de Memento!

Vous êtes des héros en loques
Debout tous, debout tous!
C'est le vent d'une autre époque
Qui vous pousse, qui vous pousse!

Qu'importe la rouille, qu'importe les haillons!
Qu'importe le vent, toujours nous avançons
Milles causes, pour une seule Conviction

On est des rois en guenilles
Debout tous, debout tous
Mais ailleurs le soleil brille
L'herbe est douce, l'herbe est douce

Nous n'avons rien, aucun empire
Mais nous somme plus que des empereurs
Nous avons notre liberté et notre honneur
Nous avons la force de l'avenir!

Enfants du Royaume, mes frères,
C'est pour cela que nous marchons
C'est pour cela qu'on fait la guerre
C'est pour cela que nous mourons.

On est des rois sans royaume
Debout tous, debout tous


Timbre puissant qui porte au loin la chanson, vers le vent, vers l'horizon. Et pourtant, entre les mots, se cache toujours l'ombre des hésitations... Combien de fois renaître pour se sentir vivant? Combien de vies à traverser pour vaincre le Temps? "Memento Mori! alors avance Chevalier! Part saisir ton morceau d'éternité! Tu peux maudire les Dieux, renier ton âme, mais tu ne peux rien contre la Flamme. Draconie brule encore, et elle t'animera jusqu'à ta mort. Tu es Amiral, tu es Dragon! Tu es géant et aveugle, tu es Orion! Tu as chevauché les Vents, à travers les terre, à l'assaut des océans, au delà des quatre orients! Tu sauves de tes mains et condamne de ton épée! Tu es Gorborenne de Salmo Salar du Bois Cendré! Ne t'ose jamais à l'oublier!" Cette voix qui résonne en lui, si proche, si lointaine, insaisissable, si indistincte et pourtant si claire. Se dessine le souvenir d'un sourire, d'une silhouette altière. Long cheveux aussi noir que le sable des bannières. Si longtemps... Le Géant esquisse un sourire reconnaissant.


Merci Aelyce, c'est la troisième fois que tu me sauves....

J'arrive les frangins! attendez-moi!


Talons qui s'enfoncent dans les flancs de la jument, qui élance son galop à travers champs, capeline et crinière au vent, entrainant silhouette de Géant qui disparait à l'horizon d'un rire rayonnant.
_________________
Gorborenne
Géant à l'approche, à l'horizon, les murailles de Loches. Les choses peuvent-elles tant changer en quelques nuits? Retrouver la vie, retrouver l'envie. Sentir à nouveau sourdre la Flamme de Draconie, la Conviction de Memento Mori. Il le sent, Damoclès déjà s'aiguise une autre épée, et il ignore encore s'il pourra l'encaisser, mais debout! faire front, encore et toujours essayer. Et pourtant, qu'y aura-t-il cette fois à sacrifier? Qu'importe finalement, qu'importe oui ce qu'on endure, qu'importe les silences des meurtrissures, on ne peut renier son destin, juste se tromper de chemin... Mais le Géant sourit, car oui, il n'a plus rien, mais il est riche d'avoir encore les siens. Unis par le sang, oui, celui qu'ils ont versé, unis par la douleur et l'honneur, unis par leur fierté!

À l'aube, le jeune Orcus du Roc s'était envolé. Fils d'Héméra la Crécerelle, au plumage d'un grise bleuté, à la relève de sa mère comme véloce messager. Une lettre, l'Aveugle n'aurait que faire d'une plume, mais il est d'autres façon de communiquer. Avec le temps s'étaient développés les tissages, quelques ficelles précisées de nœuds pour vous faire un message. Et indéchiffrable si l'on est étranger à l'usage. Mais elle comprendrait, d'ailleurs, elle a toujours compris, à qui d'autre vraiment, depuis tout ce temps a-t-il écrit?







Ma très chère Nièce,

Vous me manquez! Tous, la famille, la troupe, toi, j'ai hâte de reprendre ma place parmi vous. Depuis trop longtemps j'ai erré dans ma douleur, alors que le remède était sous mon nez. Notre famille est tout ce qu'il me reste à protéger. Qu'importe que je sois vieux et aveugle, je suis encore capable de remuer ce qu'il faudra du ciel et des enfers pour vous en garder. Alors j'espère cette fois que rien n'entachera ton sourire à mon arrivée.


Prends soin de toi!


G.



Au bandeau sur ses yeux s'en gèle un voile de tristesse alors qu'il pense à sa nièce. Déjà forte, oui, la force d'un récif défiant la marée. Mais combien de vagues encore devra-t-elle encaisser? Un Salar a-t-il le droit seulement, de se reposer? Se reposer les uns sur les autres, oui, peut être, temps pour le Géant alors, de ramener sa carrure de hêtre...

_________________
Gorborenne
[C'est une nouvelle vie qui commence]

Les choses évoluent, les esprits s'affutent, mais rien jamais ne change. La Reyne est morte parait-il... Le Géant avait fait mine de pleurer, d'une contrition sans la moindre crédibilité... Nan, en fait, dur de pas se marrer. Même si c'est le destin qui l'a frappée et non le tranchant d'une épée... Memento Mori, elle n'aurait pas du l'oublier! Jamais, non, ne jamais l'oublier! D'autres encore, ont besoin de se le rappeler. Comme ce pauvre copiste en couvent de Loches, n'a rien compris à ce tintamarre auroresque, lui qui sommeillait si doux, dans ses rêves de beautés mauresques. Mais les Salars ne sont réputés pour le patiente, alors oui, le pauvre hère avait du se résigner à l'obéissance. Cette fois, les nœuds en trame n'auraient su être déchiffrés, alors on s'en retourne à la plume, et au vélin parcheminé.

Écris te dis-je! Et je ferai don de ma fortune à ta communauté!

Tsss, encore un qui se guide à l'envie et l'avarice comme chien qui cherche buisson pour sa pisse... D'un coup si svelte de plume, toute en cadence... Lui aurait bien collé une rouste, mais non, un homme d'église, cela aurait manqué de décence. Et puis, l'Aveugle n'est personne pour juger... Mais on peut recevoir son pardon, ou être condamné... Les mots s'enfilent, l'encre s'arrête de couler, d'ailes de pigeons s'envoient les courriers... l'un vers l'avenir, l'autre vers son passé.

Mais... malheureusement, la fortune du chauve est assez limité.... Cinq écus de salaire... maigre mais mérité! Tonsuré qui le toise, tantinet éberlué...


Un Salmo Salar paye toujours ses dettes, à coup de monnaie ou à coup d'épée...

Quelqu'un le remarque-t-il arpenter les ruelles ensommeillées? Qu'importe, ce soir il sera déjà loin, chevauchant de Cendre aux côtés de Carmin.
_________________
Kahhlan
{Une journée nommée Espoir ...}


Ainsi il avait senti …
Ainsi ses muettes prières portées par le souffle des vents aura porté ses fruits …

Forte elle l’était devenue par la force des choses …. Plus forte encore à chaque coup porté … hasard ou manipulation, elle n’avait ni le temps ni le recul et peut être pas l’objectivité nécessaire pour le savoir …
Mais elle sentait le trouble, sensation de déjà vu et le souvenir d’un étendard se consumer dans la nuit … et le souvenir de son nid emporté par un brasier qu’elle aura elle-même enflammé …
Plus forte ensuite d’avoir pu se relever fière et tête haute, plus forte encore parce que portée par le Carmin Patriarche …

Depuis son départ de Touraine, confiante au Souffle des Vents, les yeux fermés elle l’écoutait et rien ne lui ferait dévier de sa route ….
Et combien elle estimait chacun des femmes et hommes qui la suivait, confiant eux aussi parce qu’au-delà d’elle, c’est Memento Mori et Memento Mori c’est d’abord Le Capitan à la mèche de travers et au visage penché lorsqu’il s’interroge amusé, ou au regard noir de geais et aux mots si difficiles à encaisser lorsque rage et colère l’anime …. Et Memento Mori c’est surtout son indestructible Credo et Conviction …

Depuis son départ aussi, son esprit volait et s’envolait vers les bords de Loire …
Entendrait-il le besoin qu’elle avait de le retrouver, de le savoir veillant.. devant ou derrière mais jamais non loin … et plus près alors que son cœur s’oppressait, ce serait tellement mieux ….
Un géant … Le Géant..
Elle comprenait enfin pourquoi les mots n’avaient jamais eu lieu d’être entre eux … un respect qu’elle lui vouait naturellement, uni par une destinée commune et en découvrir le sens au fil des ans ….
De sa première rencontre à ce jour où elle pensait si fort à lui …
Le Géant … son oncle par le lien des Salar …. et tant d’autres de coïncidences ….

Entendrait-il combien elle voulait lui insuffler force de se relever, dépliant enfin sa haute carcasse …. Elle pouvait même imaginer entendre chacun de ses os craquer dans son long et large déploiement …
Entendrait-il qu’elle avait besoin de ses lumières … lui qui regard éteint voyait bien mieux de par ses sens aiguisés que moult regards vivants …

Ainsi il avait entendu … Ainsi il avait senti ses muettes prières …
Assise sur une souche, le feu ravivé par des morceaux ramassés en chemin … le reste de la troupe vacant à leurs occupations … elle déchiffrait tranquillement le message particulier dans sa façon d’écriture ….
Le jeune rapace dansant dans les airs à la recherche de nourriture plus noble que quelques graines …
Soupirs de soulagement et lever son regard vers le ciel …. Ainsi il avait senti …

Sortir alors quelques fines cordelettes de sa besace et jouer comme dans l’enfance des nœuds et boucles dans un ordre appliqué … elle avait encore à apprendre à ce sujet mais il lui pardonnerait ses maladresses …




Mon très cher oncle,
Amiral,

Comme il m’est doux de vous déchiffrer, comme il m’est doux de savoir la vie vous imprégner à nouveau et combien vous m’avez manqué aussi.
Ce jour s’il devait s’appelait autrement que par son appellation d’origine, je le nommerais bien Espoir.
Me sentir plus légère, juste parce que je vous sais en route, alors nan ! soyez en assuré, rien n’entachera le sourire que je vous offrirai le jour de votre arrivée.

Je n’ai jamais pu me défaire de la lame que je vous avais réservé et faite forger à votre main en octobre, elle aura parcouru chaque lieue de notre périple, elle porte l’histoire que je porte depuis et je compte bien vous la remettre en main propre, elle comme moi nous vous attendions et enfin ! Enfin vous voilà !!!

Tendrement et Affectueusement je vous embrasse.

Kahhlan.



Se relever mimique réfléchie, espérant de pas avoir bafouillé trop … et enrouler les cordons tissés.

Morceau de viande séchée qu’elle posait ensuite sur son épaule, rapide et vif le jeune rapace atterrissait après un impressionnant piqué plongeant …
Wahouuuuu une merveille de dextérité !

Lui remettre en place le message et prendre plaisir à le regarder s’envoler ….

Bientôt il sera là … bientôt ils seront tous là !
Une belle journée s’annonçait …




Gorborenne
Au coin du départ, retrouvailles aussi chaleureuses que silencieuses. Frères à l'accolade bourrue, sourires éloquents et entendus. À quoi bon épancher l'inutilité des mots quand le cœur reste grand, que le sang reste chaud? À quoi bon débattre des chemins? Aussi loin que les Salars avanceront, ils ne seront qu'un!

Chevauchée à travers landes. Loin, par delà l'horizon, des nuages immobiles laissent deviner leur point d'attache. Les Volcans d'Auvergne sont sous la neige, ou la drache... Est-ce la froidure de l'hiver qui s'en prend à ses articulations, ou ce chatouillis à la nuque du Géant cache d'autres raisons? L'expression qui s'amuse de la bise glacée... Plus de doutes, oui, les Neuf Terres ont fini de le ronger. Il n'y a qu'une façon de vaincre un démon, oui, apprendre à lui pardonner. Rien, non, jamais rien ne change, mais le chemin garde sa part d'espoir et d'étrange...

Étrange, oui, ce que les sentiers nous réservent à l'existence. Rien n'est tracé, le Destin reste une fable sans essence. Et pourtant... et pourtant la Vie, jamais ne laisse de coïncidence. Souvenirs de combien de visages qui se dispensent... Combien de morts... si peu en vie... Si peu en vie... oui... Memento Mori... Que reste-t-il de l'Esprit de Libertad et de l'Honneur du clan des Vipères? Que reste-t-il des Loups aux crocs de fer? Que brûle encore du sang des Dragons? De tous, le Temps aura raison... Memento Mori, oui, une bannière, peut-être... surtout un rappel. Car le Temps, seul le Temps est Éternel.

Étrange, surtout, cette cécité clairvoyante... Car au delà du Temps, la Vie encore et toujours se chante. Mille, mille et mille sentiers, que se trament en milliers de nœuds, de nexus entrecroisés. Qu'importe le chemin que le fil empruntera, l'étoffe, immuable, persistera. Se tisser des motifs de tant de souvenirs, comme une drôle d'impression... N'hériter de rien... Mais légataire pourtant de tous ces noms. "Il en est ainsi Gorborenne, pour tous ceux dont l'âme s'en va trouver la paix au Bois Cendré. Toi seul a la chance et la malédiction d'y être né. C'est ton devoir plus qu'à quiconque: ne jamais oublier!"

Ciel d'hiver où se découpent les montures, progressant sans fatigue, mais à bonne allure. Le Géant se laisse bercer par le rythme de la marche et les flots de ses pensées. "Aelyce... que n'est-tu plus à nos côtés... Petite Mère de Draconie... " - "Tais-toi, Dragon mon ami. Je veille sur vous depuis mon éternité. Dans votre Conviction, dans ton souvenir, je demeure près de toi. Alors va, va veiller sur les tiens, tu as plus besoin d'eux que de moi..." Présence qui se dilue au souvenir furtif d'une main se posant sur son bras. L'esprit qui vagabonde vers sa nièce, au loin, là-bas. Sa nièce... Sang et Vie ont fait leur choix. Sourire en hypothèses différentes, qu'importe, la vérité reste telle qu'elle se présente. Qu'importe les raisons, qu'importe les choix, qu'importe d'imaginer ou de savoir, qu'importe tout cela quand on est Salmo Salar, quand on à l'affection de donner plus que l'on espère recevoir.

_________________
Gorborenne
[Il n’y a qu’une seule façon d’en même temps pleinement comprendre, aimer et respecter les Salmo Salar…]
[En être un….]


La Marche et ses terres, jusque dans le nom, une invisible frontière. Mais qu’importe au Géant les limites des hommes, quand le monde est son pays, que sa nation est sa famille. Un bivouac, à quelques pas de la route, assez à l’écart encore, que personne ne s’en doute. Les flammes offrent au ciel toute leur incandescence, peuplant de crépitements la nuit et son silence. Aussi, la valse lente d’une pierre qui chuinte à l’aiguisée, au bras d’une cavalière tranchante d’acier. En sourire indéchiffrable sur mine absente, l’Aveugle affute ses lames, d’une aise toute prudente. Gestes posés, coticule et fil s’entrainent, s’enlacent en vocalises, à l’attente des sarabandes où charges et mêlées se brisent. Une épée, trois lettres gravées à son pommeau. Doigts de Géants qui s’y arrêtent, s’effleurent d’un cœur par-delà du tombeau…

"Spernax Mortis hein ? Que méprisais-tu ? Une mort toujours certaine ? Où les chapelets de peurs qu’elle égraine ? Qu’aurions-nous été sous le nom des Salar, ô Kabotine ? Sans même t’avoir connue, je garde ton souvenir peut être à la façon… d’une lointaine cousine. Que ressens-tu d’avoir saisi une nuit sans fin ? Jusqu’au bout, fidèle aux choix de ton chemin… Qu’est-ce que je sais plus de toi, que cette épée ne révèle à ma main ?"

Nuit à l’avance… L’Aveugle n’en sait rien. Mais il sait présences non loin, celle de Namay, du Patriarche, du Frangin. De tous, le plus arrogant, le plus fier, tout de l’Aura de sa Conviction. Droiture toujours altière pour justifier ses façons. Le plus Salmo des Salar ! D’émeraude ou d’ambre, toujours Carmin ! Briseurs de Gueules, réputé tacticien, peut-être moins respecté que craint. Et pourtant ! le Cœur sur la main…
Un sourire du Géant à leur passé. À leurs colères, leurs déceptions, une promesse de duel à l’épée… Duel finalement à la vie et l’envie, au jeu, à l’enjeu, qui commence l’un contre l’autre, entre eux, puis contre le monde, de front, à deux…

Non, plus que deux en fait, les Salar sont bien plus nombreux ! Féminine fragrance au nez qui le darde, comme pour le lui rappeler à la Renarde. L’autre part du Noux, épousailles de carmine union… Alcyone, la rouquine de passion… passion, oui, comme lui, d'aucune tempérance… mais des femmes ! la patiente… La seule sans doute à avoir assez de reins pour affronter les guerres de cours et de satin. La seule avec la Varenne du Velours, l’autre Frangin ! Subtil protocoliste, maistre politicien, Octocomte implacable, peut-être moins dangereux de son épée que de plume et vélin, certainement toujours en quatre pour les siens ! Autant que sa Kahhlan de Nièce, toute Neige ! Qui submerge le glacier des trahisons mais se fond au soleil d’une affection. La seule peut-être, à porter aux épaules plus de poids que de fautes… Larmes peut-être parfois s’échappent, mais tête toujours reste haute ! Plus haute encore, à mesure que le cœur se renforce. Non moins sensible, mais plus solide d’écorce…

L’écorce… qui peut-être de sang, qui peut être d’azur… D’azur rongeant d’un monde impur. Le Géant avait appris, pour leur Princesse… Prisonnière de fourberies vaines de promesse et fielleuses en caresses… Elle, présence lointaine à la manière des étoiles guidant les horizons. Elle, à ne pas être des Salar, et pourtant fille d’une même Conviction. En couvent de Loches, Cendre de Géant s’était dictée d’encre pour lui écrire, l’encourager,… À cette heure, missive devrait être arrivée…








À Son Altesse Ingeburge Von Ahlefeldt, dont l’énoncé des titres serait bien pâle à rendre la valeur véritable,


Prinzessin,


Combien pèse la balance de nos destins ? Depuis cette sinistre Garrigue, qu’est-ce qui a vraiment changé ? L’odeur du vent me rappellera toujours le poids de nos pêchés, et dans mes ténèbres, j’entends Damoclès qui affute ses épées. Pourtant, je sais qu’aucun tranchant aujourd’hui ne pourra affronter le fil de notre Conviction. J'ai vu trop d’horreurs pour encore croire à la bienveillance du Très-Haut, et aux enseignements d'Aristote tels que l'on nous les a transmis. Qu'importe les droits canons, qu’importent les Églises, je les renie! Et c'est justice, car il n'en est aucun qui ne mérite d'être détruit. D’aucuns à raison me traiteraient d'hérétique, d'apostat… et pourtant, si grande est ma Foi. Tout est là Princesse. Plus qu’aucun Dogme, plus qu'aucun Dieu, c’est la Foi qui guide et fait des miracles.
Nous vivons sans lendemains, et c’est pourtant aux espoirs qu’ils portent que nous brandissons nos lames et nos âmes. Qu'importent le Monde et ses Roys, qu'importe que l'on nous blâme. C'est dans nos cœurs que nous entretenons la Flamme!

Depuis la Provence, je ne vous ai connues autrement qu’à vouloir accompagner au front nos amis et compagnons. S’il devait en être un jour ainsi, soyez assurée que ma cécité ne m’empêchera pas d’être comme alors votre bouclier, et je ne serai surement pas le seul à faire rempart pour vous protéger. Car quoi qu’il advienne, quoi que cela implique, il en sera toujours ainsi, nous sommes faits pour brandir l’épée. Notre destin est d’être le Bras, le vôtre, Princesse, est d’être notre Foi. J’ai confiance en vous, en votre force. Le Monde s’acharnera à ébranler nos âmes, mais rien, non rien n’abattra notre Conviction.

Pardonnez, je vous prie, les digressions d’un vieil aveugle, mais j’ai parfois l’impression de mieux connaître votre cœur que votre voix. Et je me dois de lui rendre aujourd’hui la preuve que même au plus profond des tempêtes, vous nous avez toujours accompagnés. Qu'aucun doute, qu'aucune peur ne puis plus remettre en cause ce que nous avons porté. Le médaillon joignant ce pli fut autrefois le présent d’une Princesse à une autre. Mais depuis la Garrigue, sa raison a changé. Sa route fut longue, douloureuse, mouvementée. Montagnes, plaines, océans, il s’est bercé à tous les orients. Si souvent taché de sang, qu’il soit coupable ou innocent. Et pourtant, à peine s’est roussi l’éclat de l’argent. J’ignore s’il est imprégné de quelque sainteté, mais je vous le retourne comme symbole de notre indéfectible volonté.

Memento Mori ! À l’Heure, nous pourrons reposer l’âme en paix, car nous aurons su restés vrais, l'Honneur libre! Pour Toujours et à Jamais!

Recevez mon éternelle amitié,

Gorborenne de Salmo Salar du Bois Cendré,


Rédigée sous la dictée en Loches la Triste, à l’aube de ce Vingtième de Février 1460



Il avait joint au vélin, un ancien bijou de Bourgogne, relique de Saint Bynarr. L’argent à l’épreuve a reçu aux ciselures quelques reflets carmins et pourtant brille toujours, mais d’un éclat plus triste, presque plus sain. À l’intérieur, quelques mots récemment gravés, empruntés à quelque poète oublié, un peu de force partagée, de Conviction pour avancer, pour toujours, toujours se rappeler.

- Conserve dans ton cœur sans rien craindre, dusses-tu pleurer et souffrir
La Flamme qui ne peut s’éteindre et la Fleur qui ne peut mourir –


Géant, toujours à l’aiguise de de lame, sourit en candeur de quelques souvenirs. Il est vrai, le médaillon n’avait pas toujours suivi les pas de Memento Mori, pas plus que lui… Non, mais toujours arpentait chemin y menant, en pèlerinage de l’âme vers la Conviction, droit dans ses bottes, d’une marche sans abandon.

D’abandon ? Pommeau d’épée qui s’accroche à ruban de poignet… L’Aveugle se surprend, mais il sait, il n’a pas oublié. Cœur soudain se serre à quelque mémoire si chère. Depuis si longtemps disparue… sans jamais savoir ce qu’il était advenu… Cadette des Salar, jeunesse impétueuse de la famille, serait généalogiquement sa petite nièce aujourd’hui… Mais toujours, en son cœur, restera seulement Petite Sœur…

Doigts de délicatesse relaçant le ruban d’un mouvement en caresse. Plus ferme en saisine de poignée, retournant doucement l’épée. La pointe en terre, devant lui, face à flambée enveloppée de nuit. Garde qui lui jette au visage quelques reflets d’étincelles, quelques ombrages.
"Tous autant qu’ils sont, ils sont ta famille mon ami. Même si tu n’es pas né des mêmes parents, tu portes en toi le même Sang. Pour eux, aujourd’hui, que tu te dois d’avancer." - "Tu as raison Aelyce… mais tu restes celle qui m’aura appris à marcher…" Serment murmuré en silence, assez d’étoiles surement en témoins de la sentence, de Conviction, de Foi, d’Espérance !

Salmo Salar ! ad Mortem, Aeternam, et Ultra!


[Cheffe-cheffe Aldraien
Merci de traduire ce qui n'est pas en français, cf les Règles d'Or. Bon jeu.]

_________________
Ronea
[ J'ai sept ans et je vous déteste tous... ou presque ]

Depuis qu'elle était sortie de taverne, impossible d'avoir des renseignements sur son père ni sur sa mère. Mais elle n'avait pas passé tant de temps enfermée avec les nonnes pour rien. Sœur Aglaé lui avait appris une chose qui lui rendrait service toute sa vie. Elle avait réussit à apprendre à lire et écrire... enfin un peu. L'idée qu'elle pourrait écrire une lettre germa au bout de plusieurs jours dans son petit cerveau. Trouver de quoi écrire quand on a sept ans ce n’est pas le plus facile, surtout quand on a un aspect de petite pouilleuse.
La gamine posant de-ci de-là des questions eut la réponse qu'il lui fallait. Pour les lettres, la bibliothèque avait tout ce qu'il fallait. Ce n’est pas sans mal qu'elle réussit à trouver le lieu. Et c'est tout naturellement que la gamine haute comme trois pommes entra dans cette grande bâtisse. Pas besoin de se cacher, il n'y avait personne.
Elle arriva à une grande salle, et se demanda bien comment elle allait trouver dans ce lieu plein de poussière de quoi écrire une lettre. La gamine se mit donc à chercher dans tous les recoins. Au bout d'une demi-heure, elle trouva son bonheur. L'encre ne semblait pas être sèche, la plume était cassée en deux mais pour ses petites mains ça faisait son affaire.

Citation:
Papa

Cé Rone. Me suis enfui de ché les nonnes.
Cé moi qui écri, les nonnes el mon apri.
je sai que tu veux plu de moi, mais maman me répond pa
tu sais où je la trouve?

Rone



Avant de refermer sa lettre la gamine sortie de sa poche un mouchoir poisseux. Elle l'ouvrit tant bien que mal et prit sur son doigt une bonne noisette de miel. Comme son papa savait qu'elle adorait le miel, elle s'était donc mis en tête de badigeonner tout le tour du parchemin avec. Le travail fut difficile, son doigt collait au papier, et au final la lettre était devenue très collante. Elle réussit tout de même à la plier, et trouva qu'ainsi ça tenait bien. Satisfaite elle ressortie pour la faire partir.

Problème. Comment ? Elle regarda dans le ciel comme si elle cherchait quelque chose. Y avait-il encore un espoir de la retrouver ?
Elle ne voulait pas être déçue. Surement pour cela qu’elle n’avait pas écrit plus tôt. Surement pour cela qu’elle n’avait pas sorti le sifflet qui pendait autour de son cou. Elle avait en elle cette impression que tout le monde l’avait abandonné. Elle aurait pu aller au pigeonnier. Mais sa petite main prit le sifflet, et en fermant les yeux, elle le porta à sa bouche comme si la magie allait beaucoup mieux opérer. Elle souffla de toutes ses forces, trois fois de suite.
Et entrouvrit les yeux. Rien.

La gamine ne savait pas combien de temps il fallait attendre. Peut être qu’Héméra était trop loin, peut être qu’elle était partie pour toujours. Peut être qu’elle ferait mieux d’aller au pigeonnier, et chaparder une bestiole.
Un peu perdue dans cette nouvelle vie, elle serra les dents. Pas le choix, elle devait chaparder.
D’un pas décidé, la petite prit la grande allée, elle voulait envoyer la missive. Cette lettre qu’elle avait mis du temps à écrire. Elle aurait pu communiquer avec Gorborenne en tressant des nœuds comme lui avait appris son père, mais non. Sa lettre c’était sa fierté, c’était aussi sans qu’elle le sache sa petite rébellion à elle, la première fois qu’elle montrait son mécontentement à son père. Ne pas faire comme il lui avait montré, ne pas faire comme il disait. Elle l’avait attendu, avait cru qu’il viendrait la sauver des nonnes mais il n’était pas venu, et le géant magnifique, le Père tout puissant, durant ces mois d’attentes, en avait pris un coup.
Cachée derrière un tonneau elle attendait pour s’élancer vers le pigeonnier lorsqu’un cri familier vient du ciel.

Héméra!!!

La première grande joie depuis qu’elle s’était échappée. Héméra était venue. La brunette n’était plus seule au monde, sa vie d’un coup se remplissait. Son amie, sa sœur, sa complice était revenue. Elle tendit son bras. L’animal répondit comme s’il n’y avait jamais eu d’interruption entre leur complicité.

J’n’ai pas pu t’appeler Héméra avant. Chez les nonnes, je ne pouvais pas et elles t’auraient chassé. J’avais peur de plus jamais te revoir….

L’enfant se tut, pas la peine de parler avec la crécerelle, elles pouvaient se comprendre sans mot.
L’enfant montra sa lettre à l’oiseau, l’oiseau lui répondit par un cri strident. Une heure plus tard, l’oiseau s’envolait à la recherche de Gorborenne.

Reviens vite

_________________
Gorborenne
Temps de bruines se vallonnent de collines limousines… Petite pluie froide et battante, d’humeur humide et pénétrante. Là-haut, quelque part entre les nuages, deux ombrent tourbillonnent en se riant de l’orage. Aucune pluie, aucun serment, aucun gonfanon, rien ne serait entraver la liberté de deux faucons. Eux, depuis longtemps seuls Seigneurs et maitres de Val Carança : son Altesse Orcus, Prince du Roc, et sa Duchesse de mère, sa Grâce Héméra. Les airs se fendent, leurs cieux n’ont pas de toit, toujours ils volent, d’une liberté sans éclat.

Rampant au gré de la terre, groupe de cavaliers sous un ciel de pierre. Réclames au ciel qui appellent, Géant à l’ouïe reconnaît crécerelle. Bras devant qui se tend, doigté lové en cuir de gant, trois notes stridentes, pour un sifflement, et d’un sourire, il attend. Déjà, il sent, par-dessus, l’air se compresse, vibre, bourdonne de vitesse. Un sourire, oui, surement la réponse de sa nièce ! Mais les ailes claquent doublent, et trop de poids, sous lequel son bras s’abaisse. Aveugle surpris manque de lâcher, s’entendant aux oreilles doublement réclamer. Orcus porte sa réponse, mais n’est pas seul, un autre timbre, plus de sagesse, et un parfum de miel pour une promesse…

Parfum de miel… comme un peu de soleil. Surtout un lourd rappel… Sur son bras, ils sont là, le fils et la mère… Qu’en est-il donc de cette fille dont il est toujours père ? "Salmo Salar ? Ad Mortem et cetera ? Et ta propre fille dans tout ça ?" Ronea… "Elle, tu l’as abandonnée, même si tu n’oses pas te l’avouer !" Ronea… si forte déjà… Le Géant si coupable qu’il se sent pourtant sourit… Un jour, peut-être, oui, elle aussi… si peu de mots, mais pleins de vie, d’envie ! Du haut de ses combiens, sept années ? Tant de fierté ! Et à son âge… qui fût déjà mieux armé ? Près de deux années depuis que le Géant l’avait adopté, deux années, où il n’avait eu de cesse de la protéger, mais sans jamais rien lui épargner. Toujours sur les routes, de guerre en pillage, de rapines en naufrage… Et sa fille aujourd’hui lui a écrit ! Si fier qu’il est, lui bien trois fois son âge quand il avait appris. D’un sourire, oui, il se souvient, de ce qui de vieil à aveugle à gamine analphabète avait d’abord commencé comme un jeu, puis était à longue devenu la langue des nœuds… des nœuds qu’elle barbouillait toujours du miel lui collant aux mains… collant aujourd’hui des mots sur un vélin… Un compagnon de route peut faire lecture… mais tout Aveugle, dans ses ténèbres doit avancer son écriture. Cette fois au moins, pour elle, pour lui dire sa fierté. Pour lui dire ce que l’encre ne peut coucher, lui dire de toujours apprendre, saisir déjà ce qu’on ne peut encore comprendre… Mais les lignes plus qu’incertaines, souvent inégales, se perdent et se chevauchent sans mal.







Ronea, ma Fille,

Quoi qu’on puisse te dire ou te faire croire, je reste ton père. Rien ne changera jamais cela, quelles que soient les nouvelles que t’apporte le vent. Je resterai toujours ton père, oui, mais je suis aussi un Salar à présent.

Mon cœur se réchauffe d’avoir de tes nouvelles, plus que tu ne le crois. Mais que puis-je faire d’autre que supplier que tu me pardonnes de n’avoir su m’occuper de toi ? Tu sais, je suis peut être un Dragon de Géant, mais je ne suis pas si fort que ça. J’ai encore mal au cœur de la déchirure que ta mère y a laissé, même si pourtant, je crois pouvoir lui pardonner. Mais depuis l’automne, je suis et reste sans nouvelles, j’ignore ce qu’il a pu advenir d’elle…

Je sais ma fille, ce que tu peux ressentir, si loin de tes parents. Crois-le, mon cœur en saigne tout autant. Et pourtant, et pourtant…. Pourtant, par-delà les distances, par-delà le temps, qu’importe que l’on soit séparés, tu restes ma fille, Ronea, et rien n’y pourra changer. Qu’importe que les chemins soient différents, je t’aimerai toujours autant.

Ne pleure pas, sois forte ! Parce qu’aujourd’hui, je ne peux pas encore venir te chercher. Mais tu ne seras jamais toute seule, n’ai pas peur. Écoute le feu des Dragons qui brûle en ton cœur. Ceux qui dorment te feront de leurs flammes un bouclier, mais c’est en toi que tu devras trouver la force d’avancer. La Vie est cruelle Ronea, et chaque jour, elle te le rappellera. Mais je sais que tu en deviendras plus forte, plus grande, à chacun de tes pas, plus que je ne le serai jamais, je n’en doute pas. J’espère, quand viendront ces temps-là, que tu me pardonneras.


Je t’aime ma fille, prend soin de toi.


Gobon-Papa




Orcus qui remonte à l’épaule, fait place à sa mère prenant l’envol. Sentiment d’une part de lui qui s’arrache du sol…

"Apprends le monde mon enfant, que tu puisses le conquérir si l’envie t’en prend, je t’en ai montré les chemins, à toi de choisir à présent… "

Sourire à sa fille, à sa nièce aussi. Toutes deux si différentes, toutes deux si vaillantes. Cette même force à encaisser la cruauté des Hommes, alors que la Vie leur a donné d’être femmes… Orcus perché se prend d’un petit somme, Aveugle tisse réponse en trame.






Kahhlan, ma Nièce,


Tes mots m’emplissent toujours autant d’allégresse ! Et je te félicite, tu y tisses de plus en plus de finesse… Pourtant, ils me sont arrivés de concert avec une once de tristesse. Ronea, ma fille, elle m’a écrit. J’ignore où elle se trouve, mais je sais qu’elle va bien. Pourtant mon cœur se serre de la savoir si loin… Si jeune encore pour déjà arpenter son propre chemin… Même s’il a dû comprendre, je n’ose parler d’elle à Carmin. Je me doute qu’il ne lui pardonnera d’avoir mis le feu à la bannière… Mais ce qui est fait est fait, inutile de se perdre à regarder en arrière. Elle me manque, mais pourtant, je ne crois pas regretter mon choix. On n’est jamais trop jeune pour comprendre que l’Innocence est un mensonge dans ce monde sans lois. Au moins l’y aurais-je préparé lorsque je veillais encore sur ses pas.

Finalement, à peine une once de tristesse, oui ! Elle est en bonne santé, et toi aussi ! Et pour me réjouir, cela déjà suffit. Tu sais, même si je ne peux le voir, je sens autour de moi cet hiver triste et blafard. Et pourtant, toi qui est Neige autant que je suis Cendre, tu as raison, ces jours sont ceux de l’Espoir ! J’ai Foi ma Nièce, et mon cœur est serein. J’ai Foi en cette Conviction dont nous taillons nos destins. J’ai Foi, simplement parce que se poursuivent nos chemins.

Les nôtres se rapprochent, quelques jours encore, avant que résonne pour toi le chant du cor !


Je t’embrasse,


G.



Son Altesse Orcus qui peste de la charge pas vraiment leste… Coup de bec râleur au poids du message, pichenette de dresseur à l’ébouriffe de plumage. Bras qui se tend, en catapulte à la décolle, mais Crécerelle a déjà pris son envol.

De joies et de peines, la route, la Route, toujours se poursuit. Mais toujours à la Vie, à l’Envie !

_________________
Ronea
[ Le lendemain : Pleure pas... ]

Quand Héméra se fit entendre le lendemain la gamine avait la gorge serrée. Elle avait donc une réponse. Son père était encore en vie, et dans sa tête l'espoir repointa. Cette espoir qui fait si mal quand on voit qu'il ne sera pas. Et c'est naturellement qu'elle alla s'asseoir sur les marches de la bibliothèque pour lire la lettre.
Son père aveugle avait surement voulu lui montrer que lui aussi pouvait encore écrire et pas qu'avec des bouts de fil.



La missive était longue et difficile à déchiffrer pour une gamine qui vient d'apprendre à lire. Elle mit du temps, mais compris la plus importante des choses.
Il viendra pas... Elle l'encaissa comme si on lui avait mis un uppercut. L'enfant qui depuis qu'elle avait croisé le regard de Gobon avait toujours sentit sa présence, ne voyant pas sa vie sans lui. Il lui avait tout appris, la fronde, l'épée, comment fonctionne les bateaux, le vent, la poudre, la récolte du miel... mais cette fois c'était fini.
Parlant à l'oiseau :
Il faut pas pleurer... t'façon je pleurais plus jamais
Je suis seule mais t'es là Héméra... et maman on sait pas.


Serre les dents, serre les dents pour que la larme ne vienne pas, tu sens Ronea ta gorge se serrer, tu sens tes yeux se gonfler, mais tiens la promesse que tu t'es faites.
Elle resta là, seule au monde sur ses marches, attendant de digérer tous les mots qu'elle venait de lire. Prenant Héméra dans ses bras pour sentir un peu de vie et se donner du courage. Mais elle ne pleura pas. Quoiqu'il arrive elle était un Dragon et les dragons ne pleurent pas. Elle avait connu les batailles, les naufrages, les brigandages, bien trop de chose, bien plus que n'importe quel enfant de son age. Suivant son père, et sa mère sans rien dire, n'ayant rien, et pourtant elle savait tant de chose.
Et elle se leva, la colère était en elle.
Fallait mieux aller casser des choppes avec sa fronde. Exploser toutes les chopes de Cosne se changer les idées, voir autre chose se casser qu'elle... puis elle se souvient que c'était avec lui qu'elle avait appris la fronde alors elle décida de se faire un arc.

_________________
Gorborenne
Périgueux...

Majestueuse cité où Trio de Frères s'en était rassemblé! Vieilles pierres en avaient remué! Mais une, Celle! Tant à l'Envie de la retrouver. Retrouvailles qui ne peuvent se retarder! Sa Nièce, oui, tant de mois qu'elle lui a manqué... Aveugle en chambre châtelaine repasse ses doigts sur un bijou enveloppé d’une étoffe de laine. Remballe le tout, ses affaires, s’empresse, et moins d’une heure à peine avant que sa silhouette ne disparaisse.

Périgord...

Périgord terroir si accueillant, au gré des rencontres faites en chevauchant. À peine quitté la ville endormie qu’on le salue d’un "La Bourse où la Vie" – "J’ai mon bâton, aussi"… Regard ne lui aurait de toute servi à rien, face à maraudeur pestant sueur et mauvais vin… De nez et d’oreille, amplement suffisant, pour viser droit, en direction des dents… grognements, craquements, gémissement, le monde sonore est tout éloquent de l’affaissement critique du brigand…(1) Faut-il qu’il ait eut les tripes de s’attaquer à un Salmo Salar quand ils occupent des sièges à tous les pouvoirs… les tripes de s’attaquer aussi, à plus vieux et meilleur brigand que lui… Mais qu’importe au Géant, délaissant maraud en fossé, la route s’en reprend, nombre de lieux encore à tracer.

N'est jamais que la deuxième fois que le Géant arpente ces contrées. Peu d'images lui restent de ses sentiers, et c'est une heure du jour où les souvenirs vont sous la neige se cacher... Une terre par l'honneur imprimée, par son horreur épargnée... Quelque chose dans l'air, qui se laisse espérer, à la fatigue, un peu de sérénité… Même froidure n’empêche son cœur de se réchauffer aux rayons de l’aurore qui hésitent à percer…

Soleil qui saute à l'Orient, collines qui se réveillent d'un petit vent,
Vent s'agitant en ramure de bosquet, glissant fugace entre les haies,
Haies bordant champs et prairies, murets épars teintent l’émeraude de gris,
Gris de l'acier forgeant les armes, gris des Hivers givrés de larmes,

Mais l’aube est là, qui déjà à nouveau éclaire les pas. Lumière renaissante qui vient semer un printemps fugace.
Milles couleurs à reflets d’ocre, saphir et rubis s’en baignant l’argent de neige et de glace.
Contournant hameau s’épanchant sur petit lac, l’Aratel file à grande allure en route de Bergerac.

Larmes tendres en parade, Océan qui s'en va à la noyade,
Noyade des lieux qui se rende, à travers vallons et landes,
Lande qui résonne à peine de ce galop qui l'entraine
L'entraine toujours plus loin, L'entraine sur le Chemin...

Large cape qui tourbillonne, qui claque. Congères sous les sabots s’envole en plaques.
Cendre qui passe furtif comme un éclair, zébrant de noir un paysage si clair…
Soleil au visage lui montre route du sud-ouest. Si peu de distance encore qui lui reste !

Chemin qui trace à l'Envie, chemin qui vole à la Vie!
Vie sous couverture de flocons, sommeille au creux des sillons,
Sillons d'existences qui s'enchaîne, Quelque chose, toujours qui ramène,
Qui ramène chaleur au miel, qui rend un bout de Soleil,

Dans sa besace un cadeau, de ceux que l’on accroche, l’Emblème familial, en argent de broche. Orfèvrerie toute en brutalité et minutie, de l’artisan qui parle moins à sa bourse qu’à ses outils…
Juste pour sa Nièce, une offrande à la Neige, un cadeau de Cendre… pour son plaisir, pas pour le pardon de s’être fait attendre…
À l’est déjà s’assombrit l’azur, au sud, se devinent fumées de masures, bientôt les cheminées, les toitures.
Doucement se ralentit la cavalcade, jument écumante redescendant à trot de promenade…

Soleil qui embrase le Ponant, collines qui s'apaisent au couchant,
Couchant rougissant les paysages, le bout du voyage,
Voyage qui recommence toujours, à chaque pas, à chaque jour,
Jours de joie, jours d'écume, un aujourd'hui à l'éclat sans brume...

Dernier méandre en sommet de colline, Dunamis qui s’arrête d’elle-même, vieille habitude qui domine…
Toujours à l’annonce s’arrête équipage de Géant et d’Aratel. À l’annonce d’olifant résonnant loin aux oreilles.


POOOOO poooooo POOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT

Longtemps encore s’enroule l’écho vibrant, rebondissant de la plaine au firmament. Muraille qui s’approche à l’allure lente. Juste calme, rien d’hésitante. L’Aveugle se cache aux lèvres un sourire. Voile de ce qu’on peut ressentir, écrin de ce qui ne peut se dire. Qu’importe qu’il dérange, qu’il surprend, qu’importe ce qu’en pensent le monde et le gens. Aujourd’hui ce salut ne leur est adressé, il ne va qu’à ceux, à celle qu’il vient retrouver. Au pas qui s’avance sous les portes de la ville, gens du guet le toisant à l’indocile. Mais qu’importe, Géant se rentre en ville sans compromis… L'expression souriant un "me voici"…

(1) 02-03-2012 04:04 : un malfaiteur ni vu, ni connu a tenté de vous détrousser. Vous lui avez infligé une bonne correction, juste avec vos oreilles et votre bâton. Puis, comme z'êtes plutôt sympa avec les aventuriers en déroute, à tout hasard, vous lui avez proposé de bosser pour vous.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)