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[RP]istolaire

Judas
Citation:





    A vous,
    Judas Gabryel Von Frayner.


    Voilà bien longtemps que je ressentais le besoin de coucher sur le vélin les quelques maux - les quelques mots aussi - qui emplissent mon cœur à votre encontre. Je voulais tout d’abord vous remercier pour m’avoir ouvert les portes de votre monde bourguignon durant ces trois journées inoubliables. Ces moments furent des plus agréables à vos côtés, soyez en assuré. J’ai troqué l’image du vendeur d’âmes charmeur, pour celle d’un autre homme. Diffèrent, mais auquel je m’attache que d’avantage. Apprendre à vous connaitre par petites touches m’enchante un peu plus à chaque fois.

    Je n’ai guère profité du voyage du retour tellement votre Bourgogne et ce fameux Montrecul m’ont épuisé durant mon séjour à Petit Bolchen. Et une fois sur mes terres tout était comme je l’avais laissé. Epoux. Enfants. Amis. Sans saveur… Je me surprend avec nostalgie et regret à m’imaginer dans vos bras ou à cette table qui a fait de moi votre épouse le temps d’un repas. Dans la liesse qui est la vôtre je me suis vue revivre une insouciance qui me manque terriblement. Cela m’attriste et me torture l’âme par moment. Mais cela passe à chaque fois. Je n’ai guère le temps de m’appesantir sur mes tracas ici.

    Je ne sais point pourquoi j’ai ressenti le besoin de vous confier tout cela. Sans doute, par soucis d’honnêteté. Sans doute. J’espère que vous vous portez bien et que ces quelques écrits ne vous seront point désagréable.

    Que dieu vous garde.

    Laka e Kastell eus Cucé,
    d'ar Yaou 8 a viz Meurzh 1460


    Votre Magda





Citation:
Pas de mot, juste une pensée...

Anaon



De senestre à dextre, paupières a demi baissées sur les deux écrits qu'il tient du bout des doigts, assis dans son fauteuil de satrape. Judas accuse réception de deux écrits reçus la veille. Deux écrits qu'il n'avait pas eut le temps de lire, laissés toute une journée durant au bon vouloir de la poussière de Petit Bolchen. Qu'il est amusant de voir combien par les mots on défini deux femmes et les liens qui nous nouent à elles. Deux, trois, six, qu'importe, il y avait beaucoup de femmes autour du Von Frayner, un trait commun aux hommes de la famille semblait-il... Pourtant, quand il en laissait certaines de coté par lassitude ou par oubli, d'autres il ne parvenait à se défaire, bon gré malgré.

Sous le nez donc, l'affligeant éclectisme de ses envies. La Montfort avait repris la route de sa barbarie chérie, celle-là même où il l'avait cueillie un hiver dans sa robe de Dukez... Les Ripailles dernières avaient suffit à le rassasier un peu, de panse et de sens. Pourtant, si ce n'était elle c'était ses mots, là, arrivant toujours comme la brise qui fait sourire les lèvres refroidies. La Roide elle, donnait dans le sobre et dans le bien moins clinquant. Concise comme une belle incision, propre et sans fioriture... Judas ne relut pas la lettre. Son absence marquait d'amertume le voile de ses yeux. Quelque part, il avait décidé de lui en vouloir. Aussi ne prit-il la plume que pour la facilité. Celle qui promet une réponse à son écho, toute aussi interdite pourtant.

Qu'en serait-il des conséquences...

Citation:


Marie,

Ces jours orgiaques n'auraient été pleinement accomplis sans votre présence, ombre blanche à mes cotés, vin d'une coupe que je ne me lasse de porter à ma bouche. J'eus le plaisir peu modeste à vous voir répondre à l'invitation incongrue qui nous poussa à festoyer sur la mort d'une Reyne. Pourtant vous fûtes là, enivrée un peu, jalousée peut-être. Quel vision douce que le Montrecul qui vous tourna les sens... Et cette indolence, toute bercée par la légèreté de l'absence de toutes ces tâches qui vous incombent. A dieu Duchesse passée, a dieu marquise de terres éloignées, au diable épouse. Bon jour Marie. Ma mie, ma'mie. Portez fièrement vos draperies parisiennes, mes nuits Bourguignones s'en rappellent encore. Il vous faudra garder mari, enfant et charges, lorsque je me mettrait en quête d'épouse convenable. Vous plaira-t-elle? Me plaira-t-elle? Qu'importe. Qui mieux que vous, hermine caressante, connaissez les travers d'un hymen d'intérêt... Ne vous tracassez pas le coeur, cet outil dérisoire qui frappe pour ne pas se faire oublier, il vous faut garder moments de gloire et de voluptés pour ces rares instant que le Très Haut vous donnera parfois. Ne savoure-t-on pas les délices qu'en ne les engloutissant pas avec trop de gourmandise?

Vostre.


Pas de sceau, signature à demi mot. Couardise? Nenni. Respect, dans l'idée peu folle où la missive tomberait entre mains de mari. Quand l'une avait tout à perdre, Judas lui avait un secret à garder.

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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
--Vostre_magda


    Assise dans les jardins, la belle avait perdu son regard dans les reflets d’un étang quand des bruits de pas firent grincer le sentier derrière elle. Gauvin, le fidèle et l’irritable. Une missive fut tendue sans un mot et l’homme reparti. Le cœur battant Marie s’assura d’être seule pour l’ouvrir. Les manuscrites furent lues et relues à en usée le vélin quasiment. Et une réponse fut faite.


Citation:





    Mon beau seigneur,


    Vos écrits enchantent mon âme qui, je dois l'avouer, doutait fort de trouver réponse à ma dernière missive. Cependant, certains de vos mots me ramène à une triste réalité que je ne peux nier. Je ne serais jamais vraiment Marie. Il y aura toujours la chargée, l'épousé, et la marquise en moi. Elles me suivent comme mon ombre et sans elle, sans doute que je n'eusse point attiré votre oeil en janvier dernier. Ne nous mentons pas, elles sont aussi moi.

    Quant au sujet de votre hymen à venir, tâcher de ne point m'en parler si ce jour fatale devait se profiler sur notre horizon, ou le moins possible en ce cas. Égoïstement, je m'aime à penser être unique dans le cœur d'un homme. Écarter et oublier vos multiples conquêtes - cette marée féminine qui vous tourne autour - afin de me croire la seule à compter, m'est déjà assez difficile. Je serai incapable de vous savoir la bague au doigt et la corde au cou. Même par simple intérêt. Cela signerait, je pense, la fin de nos délicats échanges, ou du moins le début d'une certaine souffrance pour ma personne. Ce que je suis certaine, vous ne souhaitez pas pour moi dans votre grande bonté.

    Je sais bien que vous reprocher un hymen ou d'autres femmes, est osé de ma part qui suis mariée et courtisée plus que de raison. Mais la nature féminine est faible et paradoxale; et je me sais incapable de supporter ce que je vous inflige, si tant est que vous teniez à moi. N'y voyez pas là une quelconque façon de vous enchaîner non plus. Je n'ai que trop fait l'expérience des hommes pour savoir qu'on ne peut les retenir. C'est juste, il me semble, le constat simple de mes propres limites. Vous êtes tout à fait libre de les franchir. En attendant ce jour, notre relation continuera de m'enchanter.

    Maintenant que tout cela est dit, j’attends de vos nouvelles et le récit de vos multiples rencontres toujours si étrange. Cette faune étrange qui vous acclame m’intrigue beaucoup, tellement elle ressemble peu à la mienne. Racontez-vous Judas. Vos histoires me manquent tout autant que votre personne.




      Prenez soin de vous.

      Vostre Magda...





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Judas
Citation:
    Maria Magda,

    Les visages et les masques seront toujours vous, et je sais m'en contenter. Coucher une Marie dans mon lit, baiser la main d'une marquise, respecter la solitude d'une meyre et la fallacieuse indifférence d'une épouse. Par conséquent m'amie, il vous faudra aussi accepter les miens, côtoyer un ami, saluer sa femme et apprécier ses caresses... Mais nous n'en sommes point là, aussi laissons de cotés nos exigences personnelles et toutes ces suppositions hasardeuses. De votre souffrance je ne veux, et s'il vous faut vous servir du boniment comme à une banale maitresse, je le ferai, bon gré mal gré. Je ne saurais vous refuser requête. Moy qui vous voyait complice, à mes coté lors de noces orchestrées, j'entrevois les limites d'un jeu que nous ne partageons peut-être pas. Vous êtes coeur et je suis ventre, pourtant je ne voudrais être privé de vous, je vous veux encore .

    Pour ce rien cet impondérable qui fait vous fait croire à l'incroyable à nos premiers regards échangés. Pour cet instant de trouble étrange où rient les chimères de mes nuits avant même de vous toucher. Pour cette robe que j'aime à frôler et ce châle quittant vos épaules en haut des marches d'escalier... Je vous veux encore.

    Pour une chandelle déjà éteinte et la première de vos plaintes la porte à peine refermée. Pour vos dessous qui s'éparpillent comme des grappes de jonquilles aux quatre coins du lit semés. Pour vos yeux de vague mourante et ce désir qui s'impatiente aux pointes de vos seins levés... Je vous veux encore.

    Pour vos toisons de ronces douces qui me retiennent et me repoussent quand mes lèvres vont s'y noyer. Pour vos paroles démesure, la source, le chant et la blessure de votre corps écartelé. Pour vos reins de houle profonde, pour ce plaisir qui vous inonde en long sanglots inachevés. Marie de Montfort, je vous veux encore.

    Mon Très Haut vous garde.


Vostre.

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--Vostre_magda


      «Maria Magda»

    A peine la lettre ouverte, ses deux petits mots firent naître un sourire sur les lippes de l’hermine.
    Maria Magda ou comment faire d’elle une autre… Il l’avait, sans s’en rendre compte,
    bousculé dans son quotidien, perturbé ses convictions et ses croyances.


      «Il vous faudra aussi accepter les miens, côtoyer un ami, saluer sa femme»

    Ainsi donc, de sa lettre il envoyait tout valser.
    Il franchirait les limites sans vergogne comme les autres au final.
    Son nom de famille aurait dû lui mettre la puce à l’oreille pourtant.
    Von Frayner…


      «De votre souffrance je ne veux, et s'il vous faut vous servir du boniment comme à une banale maitresse…»

    Mais malgré cela il ne la considérait pas comme une banale maitresse ?
    La confusion s’immisça doucement en elle à la lecture de ce passage.
    Qu’était-elle vraiment pour lui ? Comment la définissait-elle ? Quel d’importance avait-elle ?


      «J'entrevois les limites d'un jeu que nous ne partageons peut-être pas.»

    Un jeu ? Un jeu !!! La souffrance dont il ne voulait pas pour elle était bel et bien présente désormais…
    La lettre fut abandonnée de rage. Quelques jours. Puis relue en entier. Et de nouveau délaissé.
    Marie ne savait plus à quel saint se vouer. Etre Marie ou Magda ? Ou les deux peut-être ?

    La lettre du Von Frayner fut rangée à l’abri des curieux. Elle avait besoin de réfléchir…
    Faire le point sur elle-même, sur ses mots, ses phrases et ses "Je vous veux encore",
    qui n'avaient pas su adoucir ses écrits précédents...


________________
--Vostre_magda


    Le temps adoucit tout... Même Marie.


Citation:






    Judas,



    J’ai reçu, monsieur, votre lettre & vos excuses. C’est un refus honnête, que vous avez tâché d’adoucir avec beaucoup d’adresse; mais je l’entends. Je me préparerai donc à la douloureuse idée de vous savoir lier à une autre, à mon plus grand damne. Je vous prie d’excuser ma tardive réponse, mais la vie, la mort, la maladie m’ont laissé chancelante. Je me suis sentie bien incapable de vous répondre dès ma lecture finie, mais soyez assuré que je ne vous oublie point.

    Vos «Je vous veux encore» ont mis mon cœur et corps en émoi, me rappelant aux délicats souvenirs que j’ai de vous, de vos bras, et de vos nuits. Vous me manquez très cher. Votre présence m’est rassurante. Ici, la vie manque de couleur. Deux de mes plus proches amis ont suivi l’Ankou dans l’autre monde, me laissant seule ici, avec ma souffrance. L’un d’eux dans son dernier souffle, m’a avoué son amour. Accentuant encore un peu plus en moi, l’impression que j’ai de passer à côté de ma vie.

    Il y a quelques jours, l’ancien Grand-Duc de Bretagne, Myrlin de Pontallec, m’a murmuré à l’oreille que je ferai une bonne souveraine pour mon pays. C’est le deuxième régnant à m’en faire la confidence. Et même si l’idée est ne manque pas d’absurde, elle a le mérite de me faire rêver à l’impossible. M’imaginez-vous en vis-à-vis de votre cher Eusaias? Quelle sotte idée.





    Mon Seigneur, aimez tout le monde, & moi plus que toutes les autres.


      Vostre Magda.





    Emprunt à la Pompadour.


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Judas
Citation:
Ma mie,

Quelques jours sans réponse et je cru vous avoir perdue. J'accuse votre peine que je partage, connaissant les affres d'un coeur ayant perdu comme vous le savez voilà fort longtemps le cher et l'adoré. L'idée qu'un homme puisse vous déclarer amour dans son dernier souffle ne m'étonne guère, et ne voilà pas ici la plus criante preuve de votre place ici comme ailleurs? Si les couleurs se sont diluées, votre image elle ne s'est pas ternie dans le regard des hommes qui vous entourent, sachez être objet de désir et de peine, gardez le rose aux joues et le feu au corps, encore.

Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose, en sa belle jeunesse, en sa première fleur rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, quand l’aube de ses pleurs au point du jour l’arrose Marie, qui voudrait votre beau nom tourner y trouverait Aimer.


Lorsqu'on ne vous murmure pas de mots doux, on vous tend des éloges, et ma foy en vous jamais ne déroge, m'amie vous irez loin encore, c'est tout. Duchesse, Marquise, Reyne, lequel de ces titres vous siérait moins que les autres? Je vous ai tenue à ma droite, fière et gourmande, j'en eus les mains moites. Gagez que je découronnerai vos blonds cheveux si une main illustre venait à les ceindre d'un règne. L'or tinterait au pied d'une couche qui saurait nous reconnaitre, Marie, mes mains seraient votre seule auréole, mes doigts votre unique sacre.

Vous ne passerez jamais à coté de votre vie, seulement la vie s'amusera parfois à passer à coté de vous, n'est-ce pas là le divin fardeau des destins émérites? Cessez de vous tourmenter, bientôt j'y veillerai, je reviendrai par chez vous. Je vous veux hanches pleines et ventre arrondi, le Très Haut vous garde, Marie.


Vostre.



Ronsard
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