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[ RP ] Demeure Casalièr, Narbonne

Ariana_anthea


Elle se raidit en voyant le regard que son époux porte sur elle. La colère, la honte, la haine, la peine aussi d’après ce qu’elle peut ressentir. Elle n’a plus aucun doute lorsqu’il finit par accéder à sa demande d’un ton froid et sec.
Il la suivra, mais elle devra s’expliquer sans faux fuyant.

Elle baisse la tête, autant de peine que d’inquiétude, et dans un soupire se dirige vers la porte du bureau. Elle l’ouvre, puis ouvre la marche pour le mener vers l’étage. Elle monte lentement le degré, le cœur aux abois, cherchant comment elle va pouvoir justifier son geste, son choix, et atteint finalement l’huis de leur chambre, le seul endroit dans la maison où elle est sûre et certaine que personne n’osera les déranger.
Elle pousse la porte, entre et s’arrête un instant en songeant qu’ici, nul cri n’a jamais été poussé, nulle dispute n’a jamais eu lieu. Cet endroit a toujours abrité leurs amours, leurs confidences, leurs étreintes, ce jour, il les verra se déchirer.
Consciente qu’il la suit, elle va vers l’unique fenêtre, attend qu’il ait fermé la porte sur eux, et après un dernier regard sur le jardin qui respire la gaité, elle se retourne et l’observe.
Elle n’a pas l’impression qu’il soit beaucoup calmé, et au final, elle peut le comprendre, eut-elle été dans le même cas qu’elle aurait sans doute agi comme lui.

Après un ultime instant de silence, elle le regarde tristement, et se décide enfin à parler…

Merci d’avoir accepté de me suivre…Je..Je suppose que si je vous réponds tout simplement que j’ai agi de la sorte par amour de vous, cela ne vous suffira pas…

Elle s’arrête, l’avise toujours, puis reprend…

Depuis votre retour, je n’ai agi qu’en égoïste. Je n’ai pensé qu’à moi, à mon bonheur, au fait que ma vie allait redevenir celle qu’elle était avant votre départ…Il y a quelques semaines déjà j’ai réalisé que j’avais fait erreur. Tout était différent, rien ne serait plus jamais pareil. Vous avez changé, tellement changé…
J’ai pris conscience que cet enfant que je vous avais demandé, comme on demande un présent, était une sottise. Ce n’est pas d’un enfant dont vous avez besoin désormais, c’est d’une épouse forte qui pourra vous soutenir, or si j’étais tombée grosse, je n’aurais été qu’un poids mort, une loque incapable de raison, de calme et de courage…Un soucis de plus dans votre nouvelle vie si difficile….


Elle s’arrête à nouveau, se rendant malheureusement compte que si ce qu’elle vient d’énoncer est belle est bien la vérité, cette vérité, elle l’a bien mal exprimée…Mais les paroles sont dites, elle ne peut les reprendre…

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Skip_lo_casalier
Skip l'avait écouté, très attentivement d'ailleurs et il en fût attristé. Pas que cela soit incompréhensible, ni même répréhensible, mais elle avait simplement mal interprété ses besoins à lui! Il avait d'ailleurs été tout aussi égoïste qu'elle le croyait d'elle-même. Si lui ne pense qu'a l'acte reproducteur comme le seul véritable moyen d'exprimer son immortalité, elle le perçois plutôt comme une charge supplémentaire!

Ce fût donc ainsi que sa colère et l'incompréhension passa à la compassion et l'attendrissement. Non elle ne voulait pas mal faire et son nouveau lui le comprenait! Grâce à Olivièr, il avait pu éviter le pire! Il devra dire merci au petit, même si celui-ci ne comprendrait pas!

Pour l'heure, toute fois, il devait arriver à faire comprendre à sa femme que même s'il n'est plus aussi fort qu'avant, même s'il ressent la douleur dans ses membres, même s'il n'a plus l'énergie, il ne désir que deux choses: la voire heureuse et perpétuer son nom pour l'immortalité. Il reprit, pour ce faire, un visage dur. Il devait la convaincre de ne plus jamais tenter de prendre un produit de cette sorte. Il regard la fiole dans sa main et se dirigea vers elle... et l'écarta avec fermeté, mais sans brutalité, ouvrit la fenêtre et y lança la fiole le plus loin qu'il put! Et elle en fit du chemin la petite fiole! Il se tourna ensuite vers elle!


Plus jamais!!! Jamais! Est-ce bien claire? Plus jamais tu ne t'approchera de ce genre de produit! Plus jamais tu ne pourra même regarder dans la direction d'un tel produit! Dès ce soir je détruirai mes propres réserve d'herbe pouvant produire un tel poison. C'est bien clair? Plus jamais!!!

Il se dirigea ensuite vers l'âtre de la chambre et s'attela à ranimer les braises du matin. D'un voix douce, mais empreinte de cette dureté qu'il avait fait montre, et sans se retourner, il continua.

Oui j'ai besoin d'une femme forte! Oui j'ai besoin de soutient et de soins aussi peut-être... Mais pas au dépend de ta santé, de ton intégrité et de ton bonheur! Tu n'est pas plus un poids pour moi que je ne le suis pour toi et beaucoup moins encore! Il n'est pas encore trop tard pour moi pour avoir un autre enfant, mais ce sera surement le dernier que mon corps sera capable de te donner!

Comprend moi ma fleur...


Il se tourna vers elle alors qu'une belle flamme montait à présent dans le foyer.

Comprend moi! J'ai comprit deux choses dans mon monastère. J'ai comprit et éliminé une partie de moi, ou plutôt assimilé une partie de moi. Ce que j'ai compris et que je veux à présent que tu comprenne, c'est qu'il y a deux rôles que l'homme doit pouvoir accomplir sur Terre pour accéder au Paradis Solaire!

Le premier est celui de chérir, de protéger et de rendre heureuse la femme qui partage sa vie. Au delà de sa propre vie s'il le faut! Au risque d'y perdre tout s'il le faut! C'est le sacrifice ultime! Le Don de Soi dans toute sa splendeur! En ai-je moi-même la force? Je ne le sais pas, mais je ferai tout en mon pouvoir pour y arriver!

Le deuxième est d'enfanter, ou plutôt de perpétuer dans le sang de notre sang, dans la chaire de notre chaire, les Valeurs, le Nom et l'Amour. Les Valeurs d'Amitié et de Pardon du Très-Haut. Le Nom de la famille et l'honneur de celle-ci, assurer la pérennité dans le temps du sang qui coule dans les vaines du père et de la mère. L'Amour d'un homme envers sa femme, envers son fils ou sa fille, envers son prochain, non pas seulement comme Amitié au sens d'Aristote, mais Amour au sens profond du terme. Il a plusieurs visage cet Amour, ainsi celui que je te porte est égal mais différent a celui que je porte pour Olivièr. Il est égal mais différent de celui que je porte pour Cristòl. Il est égal et différent de celui que je porte pour toutes les choses de la nature! C'est inexplicable, impalpable, passionnel, mais réelle! Oh combien réelle!

Voilà ce que j'ai besoin! Voilà ce qui m'est absolument nécessaire!!!


Il se relève et retourne vers elle. Il lui pose les mains sur les épaules et n'a pas conscience de la force qu'il y mets. Il lui dit durement, en la regardant dans les yeux:

Et toi tu ose tenter ainsi d'empêcher que je fasse mon devoir envers toi et le Très-Haut? Tu ose de...? de...?

Il inspire profondément et la relâche, se retourne et chuchote:

Mais je te pardonne... J'ai été égoïste et voilà que je reviens, faible, à la limite de l'impuissance, incompréhensif de tes nouvelles réalitées, t'imposant mon point de vue comme une loi infaillible. Je n'en avais pas le droit! C'est de ma faute si tu à voulu risquer ta vie pour empêcher la vie de naître en toi. C'est de ma faute... aussi je te pardonne... Je te pardonne!

Il va prendre place dans le fauteuil devant le feu et fixe maintenant la flamme. Il est encore en colère. Il pardonne, mais au prix d'un effort impensable! Il pardonne par conviction, à cause de la Foi! Il pardonne pour ne pas laisser d'emprise possible au Sans-Nom! Il doit encore apprendre tant de chose! Aura-t-il le temps d'apprendre suffisamment? Vivra-t-il assez longtemps pour cela? Il se sentait si vieux et si faible! Un médecin extérieur lui dirait surement qu'il ne s'agit que d'un pur manque d'entrainement, une mauvaise alimentation et les derniers soubresauts de son sevrage, mais Skip ne le croirait pas... S'il a la Foi en le Très-Haut, il lui reste à avoir la Foi en lui-même!
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Ariana_anthea


Son visage qu’elle avait cru voir se détendre quelque peu, se durcit à nouveau alors qu’elle vient juste d’en finir. Il regarde la fiole qu’il tient toujours, puis se dirige à grands pas vers elle. Ariana n’a pas le temps de s’écarter qu’il est déjà sur elle, la bousculant presque, pour se rendre vers la fenêtre, qu’il ouvre et par laquelle elle le voit jeter sa précieuse fiole, celle qu’elle avait préparé avec tant de soin et d’application.
Elle avait espéré que cela s’arrêterait là, mais elle a la désagréable surprise de le voir se retourner vers elle…
Son ton lui est inconnu, sa voix même lui semble inconnue sur le moment…Il lui interdit, et de façon à ce qu’il n’y ait aucune contestation possible, de penser à nouveau à ses desseins. Sa dureté la choque, la blesse aussi, lui qui n’a jamais jusque là fait montre de son autorité maritale, mais surtout, il lui fait peur…

Pour la première fois depuis qu’ils se connaissent, elle a peur de lui. Ironiquement, à qui serait au courant de toute l’histoire, c’est bien avant son retour qu’elle aurait du le redouter, pourtant c’est la première fois qu’il agit ainsi envers elle. Et cela la terrorise. Oui, celui qui est revenu est un étranger pour elle.
Pétrifiée d’effroi, elle ne sait si elle doit acquiescer, ou se taire, fort heureusement il se dirige désormais vers l’âtre et lui tourne le dos.

Elle ose respirer, le plus silencieusement possible. Elle l’écoute donc, puisqu’il semble ne pas en avoir terminé et malgré les mots qu’on pourrait penser aimants et doux, elle n’arrive pas à se départir de ce sentiment de malaise qui a pris possession d’elle. Elle essaye tant bien que mal de reprendre contenance, mais ses beaux efforts sont gâchés lorsqu’il la fixe à nouveau et l’assomme cette fois des leçons d’Aristote et Christos !
Le sens de la Vie, oui, l’Amour…Elle en sait quelque chose, elle qui a tant donné aux autres en oubliant même parfois son propre fils et leur bien être, elle qui a tant attendu celui qu’elle avait épousé et qu’elle aimait bien au-delà de ce que Dieu préconise, sans doute.. elle qui a refusé tout réconfort d’un autre que son époux, alors qu’il ne s’agissait bien souvent que de simples mains tendues, de peur qu’on ne la traine dans la boue mais surtout parce qu’elle ne souhaitait que celui qui l’avait laissée, qu’elle ne voyait que par lui, qu’elle n’aimait que lui…

Lui, ses seuls désirs sont de défendre son épouse, pour ne pas faillir à l’honneur sans doute, et des enfants…Oh, elle oublie la rendre heureuse…A-t-il seulement conscience qu’à l’instant même il ne lui donne pas ce bonheur qu’il semble vouloir lui offrir ?
Il se lève et d’ailleurs le mot en est jeté : Devoir ! C’était donc cela dont il s’agissait, de devoirs..

Ceux promis le jour de leurs noces…aimer, chérir, protéger, soutenir…Jeunette et éprise qu’elle était, elle n’y avait vu goutte. Devoir…l’Amour, le sens de la Vie, ne serait donc que devoirs.

Elle voit son regard dans le sien, alors qu’il lui broie les épaules de ses mains. Ce regard vert étincelant qu’elle aimait jadis, qui la glace désormais. Elle n’ose bouger ou protester qu’il lui fait mal, elle a peur de sa réaction. Elle est perdue, et encore plus lorsqu’il la lâche soudainement pour murmurer des mots qu’elle ne comprend pas. Il va s’asseoir, et regarde les flammes. Elle aurait mille fois préféré qu’il la soufflète, au moins aurait-elle su où elle en était, là, entre colère, leçon de Foi, et menace, elle n’y entend plus rien.
L’aime-t-il sincèrement ? Est-elle seulement un moyen d’accéder au Paradis Solaire dont il a fait mention ? A-t-il seulement compris qu’elle n’avait pensé se faire du mal que par amour pour lui ?…Parce que, oui, renoncer à sa Foi et à cette vie qui aurait pu naître en elle l’auraient fait souffrir mais elle l’aurait fait…que ne ferait-elle pour lui, pour son bonheur au détriment du sien propre, mais cela, le sait-il seulement ?

Entre tristesse, et désespoir, elle se décide enfin à s’approcher de lui et s’agenouillant tête basse murmure…


Je vous demande excuse, Mon Seigneur, du manquement que j’ai failli commettre envers vous. Je vous fais promesse de vous obéir dès ce jourd’hui en tous points et de me soumettre à vos volontés…Si je devais faillir, j’accepterais le châtiment que vous jugeriez bon de m’infliger.

Elle garde la tête baissée, espérant que cela aura suffi à le calmer, et serre les dents pour ne pas éclater en sanglots. Ce jour, son âme est morte.

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Skip_lo_casalier
Il la regarde se mettre à genoux devant lui. Il recul, comme effrayé par ce qu'elle dit. La châtier? Sur quel droit? Celui de l'époux? Elle se trompe. Elle n'a pas compris, ou pas entendu, ça n'a aucune différence vraiment.

Sans grand ménagement pour lui-même, il se laisse tomber à genoux devant elle, ce qui le porte à quelque centimètres à peine d'elle et lui prend les mains, sans qu'elle ne réagissent, si ce n'est pour tiquer d'un si soudain approche. Son visage passant de la colère à la tendresse affiche un début maladroit de sourire. Aucune trace de mesquinerie toute fois, aucun doute sur ce point!


Tu n'a pas à t'excuser. Je les refuses d'ailleurs, pas parce qu'elle sont sans valeurs, mais non seulement elles ne sont pas sincères, mais elle ne sont pas nécessaire! Je t'ai moi-même fait bien plus de mal en étant absent tout ce temps que tu ne pourra, volontairement ou non, m'en faire durant le reste de notre existence! Je t'ai forcé à devenir une femme que tu n'a pas voulu être!!! J'ai forcé ton destin à s'élever au dessus de la condition dans laquelle tu était née. Pour satisfaire mon égoïsme! Je t'ai élevé, même si j'aurais accepté de tout perdre pour toi!

Il la regarde dans les yeux... sans aucune trace de colère maintenant, mais du désarroi! Peut-être un soupçon de déception, mais bien légitime au regard de l'homme qui désir voir sa femme grosse. Il ne saurait, en définitive, comment expliquer clairement le sujet sans ambiguïté. Aucun homme ne le saurait de toute façon! C'est du moins son avis*.

Tu n'a failli en aucun point! Tu m'a un peu déçu. Tu m'a surpris surtout!!! Je ne te demande pas de te soumettre comme un esclave le ferait. Je ne saurait demander une telle chose! Pas même à aucun autre humain d'ailleurs! Du moins... plus maintenant! Plus depuis mon séjour!

Ma fleur! Comprend moi! Je t'en supplie! Quand j'ai vu la fiole, quand j'en ai reconnu le contenue, tout ce que j'ai vu, c'est que tu t'apprêtait à commettre un grand crime! Pas envers moi! Pas même envers l'espoir d'un enfant! Et plus grand encore que celui que tu aurait fait au Très-Haut! Tu aurais commis le crime envers toi-même! Qui est-tu pour décider de vivre ou de mourir? Qui, autre que notre Seigneur, a un tel droit sur nous? Je te le dit, ma fleur, c'est envers toi-même que tu aurait fait la faute!

Pour ma part, si je dois te le confirmer hors de toute doute, je préfère une femme grosse et incommode à supporter, qu'une femme inanimé et sans aucun souffle de vie à aimer! Car c'est ce que tu aurait risqué!

Je connais la nature des herbes, leur puissance et les dommages possible, mieux que quiconque dans le Languedoc... peut-être même mieux que n'importe qui! Les risques sont bien réelle! Si réelle que je me refuse même d'en imaginer les conséquences tant je ne peux imaginer de vivre sans toi à mes côtés!

Aujourd'hui je suis revenu, changé, unifié, avec mes sautes d'humeur et mes dégringolades. Uni dans une seule Âme! J'ai accomplie tout ça pour toi! Pas pour te voir risquer ta vie! Je l'ai fait pour briller au côté de ma Lumière, pas pour Illuminer un obscure avenir sans toi!

Je l'ai fait pas Amour! Parce que, vieux fou que je suis, je me suis mis en tête que je pouvais t'offrir ce qu'une magnifique jeune femme comme toi pouvait être en droit d'espérer!


Il lui regarde les mains, qu'il tient toujours dans les siennes et lui embrasse le bout des doigts en versant des larmes... une ou deux. Sincère!

En fait, j'ai eu peur! J'ai eu peur, tu ne sais à quel point! Je te parle de ma mort comme imminente et n'ai jamais pensé que ta vie pouvait être aussi fragile que la mienne!

Je ne demande aucune soumission! Je ne demande que ton Amour! Ton soutient moral et d'accepter que, malgré mes jérémiades, j'aille envie de prendre soins de ma femme. Aussi maladroitement que je suis capable de le faire! Avec aussi peu de tact et de subtilité que je peux montrer. Je ne suis qu'un homme, et encore, je ne suis qu'un homme qui n'a jamais compris le monde dans lequel il vit! Qui n'a jamais su s'y adapter correctement! Blessant les gens sans le vouloir!


Il la regarde encore dans les yeux... Il aurait tant encore à dire! Il se sent intarissable sur le sujet! Mais les mots que l'humanité connait ne sont pas suffisant pour exprimer tout ce qu'il ressent! Une chose, peut-être, pourrait exprimer ce qu'il ressent, mais encore, ce ne serait qu'un maigre euphémisme par rapport à son réelle sentiment! Mais il le dit quand même!

Je t'aime Ariana!


*Note pour le lecteur: C'est d'ailleurs aussi l'avis de l'auteur! C'est pourquoi j'éprouve autant de difficulté à le faire expliquer par mon personnage!

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Ariana_anthea


Elle attend le verdict, d’autres auraient dit la sentence, engourdie par l’étau qui lui broie le cœur.
C’est à cet instant qu’elle remarque qu’il vient de s’agenouiller à son tour, face à elle, elle aurait bien reculé, mais il l’a devancée en lui prenant les mains. Elle ne peut faire autrement que de rester là. Elle ose lever les yeux sur lui, le regard autant paniqué que surpris, et le voit esquisser ce qui semble être un sourire.
Peut être était-ce cela qu’il voulait, une épouse docile et silencieuse, si c’est le cas, elle comprend mieux son changement d’expression, et elle sait dès lors ce qu’il lui reste à faire.
Transie, malgré le feu qui est proche, elle n’a plus qu’à écouter ce qu’il souhaite lui dire.

Incompréhension, à nouveau, il l’excuse et prend tout à sa charge en lui disant que tout est de sa faute, que c’est lui l’égoïste et que lui-même l’a blessée plus qu’il n’aurait du…
Elle voit son regard empreint de tristesse cette fois. Toute colère a disparu, et il parle à n’en plus finir, comme s’il avait du retenir tant d’émotions contradictoires mais aussi douloureuses qu’à cet instant elles devaient se faire jour. Et si c’est lui qui avait peur ? Elle écoute toujours avec attention, lui qui a souvent tant de mal à se livrer, et peu à peu elle semble comprendre. Oui, il était en colère, oui il souhaite un enfant mais non elle n’est pas un simple objet pour assouvir ses ambitions.

Au fur et à mesure, une petite étincelle renaît au fond d’elle-même. Une chaleur qui finit de faire fondre l’étau de glace qui avait débuté d’ engourdir son cœur. L’émotion monte en elle, à mesure qu’ il s’explique, et finit par la submerger lorsque finalement il lui signifie qu’il ne pourrait vivre sans elle. Le point d’orgue est atteint lorsqu’il porte ses doigts gelés à ses lèvres, elle pleure enfin, réprimant tant bien que mal des sanglots de soulagement, elle aimerait tant lui dire qu’elle est désolée et qu’elle a enfin tout compris. Mais il n’en a pas terminé, et bien qu’elle pleure toujours, elle reste saisie d’étonnement lorsqu’il lui dit qu’il a eu peur…peur de la perdre, peur qu’elle meurt par sa faute…Il l’aime, comme elle l’aime, avec autant d’ardeur et autant de déraison, ne souhaitant que le bonheur de l’autre bien avant de penser au sien…

Elle entend sa déclaration, ses yeux dans les siens, mais n’a pas la force de bouger, pas encore, pas maintenant. Comme si elle essayait de sublimer cet instant.
Elle se force, pourtant, ne voulant pas qu’il pense qu’elle n’a cure de ce qu’il vient d’avouer, parce que « oui », pour cet homme tous ces mots ne sont pas anodins, et c’est bien la seule fois qu’il lui livre son cœur avec aussi peu de retenue.
Elle enlève une de ses mains de celle de son époux, et la pose doucement sur la joue de celui-ci. Souriant malgré les larmes qui coulent toujours, elle le regarde les yeux emplis d’amour cette fois, l’effroi a disparu emporté par les pleurs. Elle murmure juste assez haut pour qu’il entende…


Mon amour, mon amour…je ne veux pas que vous ayez peur…je n’ai pas l’intention de vous abandonner, ni maintenant, ni jamais…

Elle s’arrête un instant, lui caressant doucement la joue…

Je n’ai pas cherché à vous blesser en ne souhaitant pas porter votre enfant, je voulais juste pouvoir être là pour vous, sans être affaiblie par cette nouvelle vie qui m’aurait demandé tant d’attention et de soins..
Il y a quelques temps, lorsque vous m’avez avoué vos faiblesses présentes, j’ai su que je ne pourrais faire face à un tel état et être là pour vous en même temps. Aussi, c’est vous que j’avais choisi, parce que tout comme vous, je ne peux vivre sans votre présence, vous m’êtes indispensable, la seule chose qui me donne envie d’exister…


Elle lui sourit toujours, et dessine cette fois du bout du doigt, sans vraiment sans rendre compte, les contours du visage de l’Aimé…

J’ai eu peur, moi aussi, de votre colère…cette colère que je ne connaissais pas, si différente de celle dont j’avais l’habitude…Peur qu’avec votre changement vous ne voyez plus nos épousailles désormais que comme un devoir qu’il fallait remplir. Protéger votre épouse et enfanter, comme le Très-Haut nous l’ordonne…Voilà pourquoi, moi, j’ai eu peur, peur de vous avoir perdu à jamais, peur d’avoir attendu une ombre qui avait finalement disparue.

Désormais soulagée, elle ajoute une pointe d’amusement dans la voix…

Mais bien que vous ayez beaucoup changé, il est bien une chose qui elle est toujours là…

Osera-t-elle ? oui, elle le fera…

Mon amour, vous êtes toujours aussi maladroit pour exprimer vos sentiments les plus profonds…
Il aura fallu tout cela pour qu’enfin vous osiez m’avouer que sans moi vous vous sentez perdu…


Elle l’embrasse doucement, tendrement, puis se lève et se dirige vers leur couche. Là, elle délace sa houppelande, bien trop serrée pour qu’elle soit réellement à l’aise, et se saisit des carreaux du lit, ainsi que des couvertures de peaux posées sur celui-ci.
Elle s’approche lentement de son époux, dispose une des peaux sur la jonchée au sol, puis les carreaux, se débarrasse de ses poulaines prestement, et s’installe sur la couverture le dos calé par les carreaux, puis regardant son époux, elle lui tend la main….


Et si vous veniez me conter ce qu’une jeune femme comme moi est en droit d’espérer…J’avoue être intriguée…Vous semblez en savoir long sur le sujet…

Elle lui sourit, espérant qu’il se prêtera au jeu, ils ont tant besoin de se redécouvrir qu’au final peu importe le sujet, elle, elle souhaite juste être près de lui.

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Skip_lo_casalier
Les sons doux qui sort de la bouche de sa douce épouse lui caresse l'âme comme si un ange était venu directement l'apaiser. Il en résulte de soubresauts qui agite ses épaules. Son visage tordu par l'émotion, il verse des larmes, trois ou quatre, mais ce ne sont là que des fuites négligeable par rapport au torrent qui pousse derrière le barrage! Le contacte des doigts sur son visage lui ramène un peu de la douceur dont il lui avait tant manqué! Ce ne sont pas les longues heures de prière et les mines grave des moines qui pouvait lui offrir une telle douceur! C'est d'autant agréable que la douleur qu'il ressentait dans ses genoux après s'être ainsi jeté devant elle n'est qu'un vague, très vague, souvenir. Dans l'instant, il ne se sent plus faible! Il se sent fort! Léger!

Il l'écoute donc, ses propres larmes touché et essuyé par le contacte du doigt. Il comprend, lui aussi, qu'il y avait un non-dit très grave entre eux deux! Il y avait eu tant de choses à dire et si peu de temps pour le dire, qu'il n'y avait eu, comme solution, que ce malheureux événement pour faire éclater la vérité.

Quand elle évoque sa maladresse, il ne peut empêcher un rire d'amusement!

Et elle se lève! Il la regarde se mettre à son aise et installer comme un "nid" devant l'âtre! Ce qui lui fait réaliser que lui-même porte encore son manteau et son chapeau. Quand elle l'invite à la rejoindre, il sourit et suit le mouvement. Il retire son manteau et le jette sur le fauteuil, suivit de très près par son couvre chef. Il retire ses botte aussi, pour ne pas salir la couverture, puis, s'installant sur les coussins, tout près d'elle, l'embrasse tendrement.


Je n'en sais que très peu... et je risque encore d'être assez maladroit, alors pardonne moi tout de suite que je ne sache pas exprimer mes idées aussi clairement que l'est l'eau qui coule dans la montagne!

Il la regarde et, pris de quelques derniers sanglots, annonce, souriant.

J'ai entendu, une fois, qu'une femme est comme une fleur! Elle a besoin de soins et aussi qu'on lui parle beaucoup. Je suis un bien mauvais casalièr si je ne sais pas m'occuper d'une fleur comme toi! Et, je sais te l'avoir déjà dit, mais lo casalièr ne pouvait que tomber en amour avec une fleur et c'est ce que ton nom signifie dans la langue d'Aristote!

Il pourrait ainsi parler longtemps des choses qui les unissait, même au-delà de leurs sentiments mutuel. Les symboles qu'il s'est choisi avant de la connaître et qu'elle représentait peut-être malgré elle, de par son nom, était l'une des choses qu'il pourrait discourir longtemps! Si son caducée représente un dieu grec, elle représente le lien qui le guide dans la lumière pour ce sortir du labyrinthe dans lequel il s'est retrouvé coincé. Il se trouverait donc comparable à Thésée en ceci de différent: après avoir retrouvé le chemin, il ne la quittera pas!

Comment lui expliquer tout ceci?

Mais d'abord, lui rappeler ce qu'une jeune femme peut espérer de son époux... Il sourit et continue donc.


En vérité, une femme à le droit d'espérer tout de la vie! Tu a le droit d'espérer le bonheur et se bonheur je ne désir que te l'offrir! Si je suis capable de décortiquer les symboles en idée concrète et faire des comparaison avec la nature, je suis bien incapable d'exprimer de façon clair mes idées! Pas que je doute que tu ne les comprenne pas, mais plutôt que tous les mots ne suffirons jamais à exprimer tout ce que je peux finalement penser!

Il fait quand même un effort! Faut le lui accorder... Il sourit encore et lui demande:

Que pense-tu, toi, pouvoir espérer de ton époux, aussi maladroit soit-il?
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Ariana_anthea


C’est avec amusement qu’elle le voit jeter sans grand ménagement manteau et couvre chef, puis ôter ses bottes. Sur l’instant, elle se demande où est le vieillard qu’il veut à tout prix qu’elle voit en lui. Là, elle ne voit qu’un homme heureux, suffisamment agile pour rejoindre sa si jeune épouse en quelques instants, non décidément de barbon dans cette pièce il n’y a point !

C’est ainsi qu’elle l’aime le plus, lorsqu’il tombe enfin le masque et n’est au final que lui-même. Un esprit brillant, aux idées tournées vers la compréhension de ce qui l’entoure que ce soit d’ordre humain, animal, spirituel ou terrestre, un jeune homme curieux de tout en quelque sorte enfermé dans un corps qui ne lui correspond pas. Par bien des aspects, il est bien plus jeune qu’elle, elle toujours si sérieuse et terre à terre…

Il a pris place, et elle se sent frémir sous le baiser qu’il lui donne, voilà bien encore une chose qui n’a pas changé…
Elle lui prend doucement la main et enlace ses doigts aux siens, puis l’écoute attentive et souriante. Puis elle se met à rire en l’entendant partir sur une métaphore botanique, elle le reconnait bien là ! Lo Casalièr e la seuna Flor…*
Il est vrai que c’est coïncidence, à moins que ce ne soit tout bonnement un signe du Très-Haut. Ils se sont souvent demandés si le Seigneur ne les avait pas mis sur le chemin l’un de l’autre, le sauront-ils un jour ?
Elle s’interroge toujours sur ce fait, lorsqu’elle entend qu’il lui retourne la question. Question difficile, que peut-elle espérer de son époux ? Question qu’elle ne s’est jamais posée pour être honnête, elle l’a aimé voilà tout. Pourtant il lui faut répondre, elle prend donc quelques instants et comme elle réciterait un poème débute…


La floreta pauruga. Lo Casalièr rescontrèt. A curat de la flor, e aquesta s'esprenguèt de l’òme. La flor èra curat…**

Elle lui sourit, sachant qu’il comprendra ces simples mots, et lui répond finalement…

Que cet homme reste aussi maladroit qu’il l’est, qu’il me parle autant qu’il le souhaite même si je n’entends pas la moitié de son discours, qu’il reste celui qu’il a toujours été ou presque, puisque c’est ainsi que je l’aime.

Elle s’arrête quelques instants afin qu’il comprenne qu’elle le taquine puis continue…

J’aimerais qu’il sache que ce bonheur qu’il cherche tant à me donner, je l’ai déjà. Sa présence me suffit, son amour me suffit…Il me réconforte quand j’ai peine, me rassure quand j’ai peur, il m’aime tout simplement.

Elle le regarde, sérieusement cette fois avant d’en finir…

La seule chose que je souhaiterais, c’est qu’il cesse de croire qu’il ne mérite pas d’être aimé…Parce que c’est le cas, n’est-ce-pas ?


Elle ne quitte pas ses yeux, espérant qu’il osera parler encore, et lui ouvrir à nouveau son cœur.



* Lo Casalièr et sa fleur
** "La petite fleur avait peur. Lo Casalièr rencontra. Il prit soin de la fleur, et celle-ci s’éprit de l’homme. La fleur était guérie…"

Je ne traduis pas volontairement le surnom de Skip puisqu'Ariana joue sur les mots parlant aussi bien du surnom de son mari que de la signification de celui-ci en Occitan. Je laisse au JD Skip le soin de faire la traduction s'il le souhaite.
Quant à la fleur dont il est question, il s'agit là aussi d'un "jeu de mots", Anthea venant du grec Anthos signifiant : Fleur

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Skip_lo_casalier
Il sourit d'abord, puis, subitement, quand elle évoque son malaise à être aimé, il détourne son regard vers la flamme et prend un air grave. Loin d'être en colère par contre, il hoche de la tête doucement pour signifier qu'elle dit vrai...

Comment un homme tel que moi, ayant commis tous les crimes dont je me suis rendu coupable contre des innocents, pourrait sincèrement s'estimer assez bon pour mériter l'amour d'un être aussi pur et intègre que toi?

Reprenant les métaphores botanique, il tourne la tête vers elle. Il ne montre pas de joie, mais pas plus de colère, ni quoi que ce soit. Il se veux simplement claire, limpide.

Lo Casalièr a jamai saput que dalhar, alavetz quinament una flor podrà aimar aquò Casalièr?*

Il reporte encore son regard vers les flammes et dit, encore plus gravement:

Comment pourrais-je même mériter tout ceci? Ce château, cette couronne? La médaille même sur mon mantel? Sachant tout ce qui est derrière moi, comment le pourrais-je? Même vivre me semble parfois une insulte au Très-Haut! N'ai-je pas agis comme le Sans-Nom n'aurait pas lui-même osé agir? Si Asclépios est mon symbole, j'ai trahis la pensé même de ce personnage mythique! Même Hermès n'aurait pas osé aller aussi loin. Lui qui est pourtant Trois fois le Plus Grand** n'aurait pas user au sens littéral sa formule.

Il réalise soudainement que sa femme ne peut pas, en toute logique, connaître ce dont il parle. Et bien qu'elle puisse dire avoir lu le Grimoire de Skip, elle n'en a jamais vu qu'une version édulcoré et sans danger! Il tourne donc sa tête vers celle qu'il aime par dessus tout et lui récite la formule hermétique, alchimique.

« Si vous n'enlevez pas aux corps leur état corporel et si vous ne transformez pas en corps les substances non corporelles, vous n'obtiendrez pas ce que vous attendez. »

Il prend une pause pour qu'elle assimile bien tout le sens de la phrase! Tout ce qu'elle implique pour lui qui l'a appliqué de façon si cruel! Il soupire... il n'a pas besoin de lui rappeler l'histoire déjà raconté... Il la regarde dans les yeux, sincèrement désolé, repentant!

Désolé ma fleur. J'ai beau prier tous les jours, je doute fort que le Très-Haut m'acceptera parmi Son Royaume... Aussi, si je ne dois pas aller Le rejoindre, au moins tenterai-je de Le servir ici bas du mieux qu'il me sera donner de le faire! Et pour ça, j'ai besoin de toi!

Ho que je t'aime! Et si je n'ai qu'une seule crainte, sachant ce qui m'attend lorsque je ne serai plus, c'est de te perdre avant que moi-même je ne passe de vie à trépas! Je ne dit pas ça pour t'effrayer, mais pour que tu sache que ce que tu désir, je le désir aussi! J'aimerais tellement pouvoir mériter ton amour! Mais je n'arrive pas à m'en convaincre! Si tu ne doit que faire ceci, c'est de me rappeler tous les jours que tu m'aime! Pour ma part, c'est la seule chose que j'estime pouvoir espérer, c'est que, malgré tout, je me trompe!


Avoir tort! Lui qui a si souvent raison! Oui, il n'espère vraiment que ceci, se tromper! Il chuchota encore, pour lui, bien qu'assez fort pour qu'elle l'entende:

Que j'aimerais me tromper!

*Le Jardinier n'a jamais su que faucher, alors comment une fleur pourrait aimer ce jardinier?

**Hermès, dit le "Trois fois Grand" (en correspondance avec Thot chez les Égyptien, passeur des âmes, magicien, maîtres des sciences) serait l'inventeur de l'alchimie. La citation suivant la réflexion de Skip est reconnu lui appartenir.

Le surnom de Skip, car "Lo Casalièr" est bel et bien un surnom et non un patronyme, signifie "Le Jardinier" Il se l'est donné pour différentes raisons, mais la plus répandu, à dessein d'ailleurs, est qu'il est apothicaire et que l'apothicaire doit être en mesure de bien soigner les plantes pour pouvoir soigner les Hommes...

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Ariana_anthea


Il a baissé la tête pour chuchoter quelques mots, et elle en reste attristée. Il est si torturé qu’elle doute pouvoir l’aider même si elle le souhaite sincèrement.

De sa main libre, elle le force à la regarder de nouveau.


La flor crentava los òmes, Lo Casalièr rassegurèt la floreta. Alavetz gausèt aimar… *

Après cette simple phrase, elle reprit, sérieuse, cette fois…

Mon Bel Ange, qui êtes vous donc pour prétendre connaître le cœur des Hommes et les desseins de Dieu ?

Dans cette question, aucune colère ou reproche, seulement un juste rappel de ce que lui-même lui a dit quelques instants plus tôt.

A la vérité, je ne sais si vous avez tord ou raison…Je connais les actes innommables qui sont votres, je sais qu’ils sont plus proches de ceux du Sans Nom que de ceux du Très-Haut…et pourtant, et pourtant…

Elle le fixe du regard, entre tristesse et tendresse…

Je ne peux croire que notre Seigneur, s’Il vous avait déjà voué aux gémonies se préoccupe ainsi de vous, de votre vie.
Mon Ange, combien de fois nous sommes nous dits que c’est grâce à Lui que nous nous connaissions ? Croyez vous qu’Il aurait accepté qu’une jeune femme qui allait se vouer à Lui en entrant au couvent puisse rencontrer un homme qu’Il aurait déjà reconnu comme un enfant du Sans Nom ?
Pensez vous vraiment qu’Il aurait accepté que je vous aime, vous ? Qu’Il nous aurait fait cadeau d’un enfant ?


Elle le laisse réfléchir à tout cela un instant, puis reprend d’une voix douce.

Pour ma part, je pense qu’Il connait le fond de votre cœur, et que tout ce que nous avons vécu n’était que des épreuves envoyées par Lui pour connaître notre Foi, pour savoir si nous étions sincères l’un comme l’autre.

Mon Ange, malgré ce que vous pensez, combien d’hommes avez vous aidés, ou sauvés ? Combien d’entres eux vous ont aidé ou aimé en retour ? Pensez vous qu’un homme comme le Sènher Baron Djahen aurait pu apprécié un homme seulement voué au Sans Nom ?
Vous avez fait du mal, certes, mais aussi tant de bien…

Elle sourit cette fois, et continue…

Et moi… ? Que serai je devenue sans vous ? Une novice puis une sœur, au service du Très-Haut qui n’aurait jamais rien connu de l’amour, de la passion, de la tendresse, …de l’enfantement…et qui aurait toujours cette terreur des hommes..
Grâce à vous, cette peur n’existe plus, vous avez sauvé mon âme en me permettant d’être une femme, et d’être une mère.
Alors, oui, je vous aime, et je veux que vous n’ayez aucun doute là-dessus. Combien de femme seraient restées près de vous connaissant votre passé ? Combien seraient restées alors que tant de choses nous séparaient, ou nous empêchaient d’être l’un à l’autre…Notre rencontre alors que vous veniez d’être anobli, ma propre élévation qui fut si compliquée, nos épousailles qui furent parsemées d’embuches, puis votre départ pour le monastère…
Moi, je suis restée alors que je savais tout, alors que tout nous était interdit, je suis restée par amour et parce que j’avais confiance en vous.


Elle embrasse doucement la main qu’elle tient toujours dans la sienne et en finit…

Si vous priez le Seigneur afin qu’Il vous accueille près de Lui…sachez que moi je le prie chaque jour afin qu’Il ne nous sépare jamais. S’Il décide de vous envoyer sur la lune, alors je l’implorerai qu’Il me permette de vous y suivre. Que m’importe une vie douce près de Lui au soleil, si je suis seule…

Elle s’arrête, au bord des larmes cette fois, effrayée qu’elle est par cette idée qui la hante…le perdre à tout jamais…



* la fleur craignait les hommes. Lo Casalièr rassura la petite fleur. Alors elle osa aimer…

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Skip_lo_casalier
Il l'écoute... Il entend... Est-ce qu'il peut la croire? Le Très-Haut peut-Il avoir fait tout ça? Pour le sauver lui? Quel importance a-t-il aux yeux du Très-Haut pour que Celui-Ci veuille ainsi le sauver? Les gens qu'il a lui-même sauvé. La peste qu'il a combattu, Nuitcrystaline qu'il a soigné, les enfants qu'il a mis au monde... Actarius et ses frères d'armes qu'il a abandonné devant l'ennemie... La caserne de Carcassonne qu'il a attaqué... Oui il a fait du bien autour de lui, mais il a fait tant de mal aussi!!! Et là, sa femme qui émets le souhait de le suivre là où il ira! Cela le chagrine et de la voir pleurer... Il n'a aucun mot pour exprimer son sentiment. Il ne veux pas que sa tendre épouse aille sur la Lune!

Ma fleur! Je ferai tout ce qui est possible de faire pour nous éviter un tel châtiment! Nous irons rejoindre le Très-Haut et Il nous accueillera chez Lui! Si je ne peux te faire qu'une seul promesse, c'est celle-ci! Tu n'ira pas sur la Lune!

Alors il la sert contre lui et lui caresse les cheveux doucement. Il la berce presque et lui embrasse la tête pour la rassurer.

Je n'ai pas poussé mon dernier soupire, ma fleur, et je pense avoir encore du temps devant moi pour racheter mes fautes!
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Ariana_anthea


Il l'a finalement pris dans ses bras et elle s'y blottit comme elle le fait si souvent. L'endroit qu'elle préfère au monde, les bras de son époux. Là elle oublie tout, elle se sent protégée et surtout aimée.

Mais à nouveau, il n'a pas saisi le pourquoi de ses larmes, alors, bien qu'il l'embrasse avec amour et qu'elle a grand mal à renoncer à ses tendres baisers, elle s'écarte de lui quelque peu et lui répond.


Mon Ange...je ne crains pas la lune, vous n'avez pas compris. Peu importe l'endroit où je serai envoyée, cela est sans importance pour moi. La seule chose que je souhaite c'est être auprès de vous. Je pleure pour cette raison, je ne veux pas vous perdre...
Vous souvenez vous, nos vœux de noces ? "Vous aimez, vous chérir...dans cette vie, comme dans l'autre"...Comment continuer tout cela si je ne suis pas avec vous ?


Elle le regarde, mais ne souhaite pas vraiment qu'il lui réponde, ils ont déjà tellement discouru qu'à cet instant, elle ne souhaite que tendresse. Elle l'embrasse, pourtant, avant de reprendre...

Mon Ange...si vous êtes toujours persuadé de pouvoir supporter une épouse aussi désagréable que je le fus il y a de cela quelques mois, avec des sautes d'humeur et malade à loisirs...Alors...

A-t-elle réellement besoin de finir sa phrase ? Elle s'approche à nouveau de lui, et tout en délaçant doucement le pourpoint de son époux, l'embrasse amoureusement....

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--Olivier.del.casalier


Je me réveille seul ce matin, et en pleurs. J�ai fait un rêve, enfin je crois. Tiberge est venue, j�ai du faire du bruit, mais même si elle me berce, je peux pas m�arrêter.
Je sais pas comment je le sais, mais je suis tout seul maintenant, ils sont partis, sans moi. C�est ça qui m�a réveillé en sursaut, ils m�ont laissé.
J�aurais du comprendre hier soir. C�est jamais papa et maman qui me couchent, bah hier, c�était eux. J�avais trouvé ça amusant parce que maman me tenait sur ses genoux pendant que papa lisait une histoire. Une histoire avec des soldats ! Je riais et j�aimais ça ! Maman m�embrassait souvent, et j�étais aux anges. Je les avais tous les deux que pour moi !
Ce matin j�ai plus envie de rire. Pourquoi ils sont partis ? Et tous les deux ? C�est la première fois et même en les appelant très fort, je sais qu�ils viendront pas. Je pose ma tête contre Tiberge, j�ai plus qu�elle et Ancelin. Je sais que c�est déjà bien, mais pour moi c�est pas assez. Je veux mon papa et ma maman.
Je demande tout bas, même si j�ai peur de savoir ce qu�elle va me dire.

Papa ? Ma man ?

Elle me dit qu�ils sont partis, j�avais déjà compris ça ! Des fois, elle me prend pour un tout petit Tiberge ! Moi je veux savoir quand ils reviennent�enfin s�ils reviennent�

Elle a peut être compris, elle dit qu�ils vont revenir bientôt.

Je soupire, soulagé. Je vais donc attendre, encore, j�ai l�impression de faire que ça. Je suis pressé de pouvoir faire tout ce que papa m�a promis. Il m�a parlé de cheval, de promenade, de..euh je sais plus le nom, mais les soldats de l�histoire d�hier soir, ils en avaient ! Papa et maman aussi, je les ai vus avec. Maman m�a toujours dit que c�était dangereux et qu�on pouvait se couper avec. Toute façon je suis trop petit, la chose dont je connais plus le nom est trop grande et trop lourde. Je le sais, une fois j�y ai touché ! Bon maman a rien vu, sinon je me serais fait gronder.
Enfin, là je pourrais toucher à tout, elle est pas là. En voilà une bonne idée !! Je vais en profiter pour faire plein de bêtises ! Comme aller dans le bureau de papa, toucher aux livres, toucher à tout en fait. Je souris, j�ai trouvé comment passer le temps !
--Constance_del_casalier
Chaleur! Humidité! Il me semble que récemment j'étais ailleurs... Quelque part de flou, de vague, d'incertain.

Je devais être une brume! Ou peut-être simplement une idée?

N'est-ce pas ce que je suis présentement? Une idée? Il me semble que ce n'est que ça que je peux faire. Ça et respirer du liquide. Du moins, je présume que je respire du liquide, mais pas par la bouche... elle est pas formé encore totalement, mais qui sais vraiment?

Je ne suis qu'idée et perception... J'ai pour idée que je suis maintenant autre chose que de la brume. Je perçois des membres, une tête, un museau, quatre pattes palmées, une queue et une sorte de câble qui me relie à quelque chose, mais je ne sais pas quoi encore... Je pense avoir une vague idée de ce que c'est, mais je ne peux pas confirmer. J'espère seulement que ça ne va pas rester toujours là ce machin. Je ne perçois ni son, ni lumière encore. Comment est-ce que je sais que je vais pouvoir percevoir ce genre de chose? Je ne peux pas le dire, mais il me semble que j'ai déjà fait ce chemin. Quoi qu'il en soit, pour l'instant je perçois quelque chose que je sais être une émotion. C'est électrisant et ça me donne envie de prendre plus de cette énergie qui pénètre par le câble. J'ai le sentiment que ce câble est essentiel pour moi, bien que j'espère ne pas le garder trop longtemps...

Je perçois aussi que je suis bien... Comme en apesanteur! Je flotte dans l'espace, comme quand j'étais une brume! C'est agréable ça aussi!

Je prend finalement conscience que, justement, j'ai une conscience! C'est la première fois que j'en prend conscience! Je réalise que ça veux dire que les sons et la lumière vont venir bientôt aussi!

Brume, je suis devenue idée!
Idée, je suis devenue matière!
Matière, je suis devenue créature!

Que vais-je devenir maintenant?


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Le_g.
14 janvier 1460

Un gueux, voilà ce qui venait ce jour frapper à la porte de cette grande maison. Le Gaucher serre les dents, et s'avance en boitant. Nul bâton pour le soutenir, il lui a été "emprunté". Il est seul. Il fait toujours nuit, tôt ce matin-là.

Les échanges de missives, s'ils ont été cordiaux avec la nobliote ne l'ont pas trop été avec le mari de celle-ci. Le regard ambré est comme vide et en s'approchant de la demeure, il retrouve la hargne. Ils lui ont volé son fils. Même s'il est seul, affaibli, il fera ce qu'il faut pour retrouver Nicolas. Ce que cet homme ne sait pas, c'est que toucher et lui faire du chantage sur son fils, c'était pas la bonne solution. La vengeance est un plat qui se mange froid. Tôt ou tard, il l'apprendra. L'heure est pour le moment à reprendre la chair de sa chair, à l'enlever de ces mains de nobles qui le lui ont pris.

D'une main ferme, il frappe contre l'huis, et parle d'une voix forte.


Bonjour, c'est Le Gaucher, je suis venu reprendre mon fils.

Il est colère, hargne, et tente de respirer calmement, de se détendre, vu que de toutes façons, il n'a guère le choix ce jour que d'accepter les conditions de cet homme. Le Gaucher a tenu sa parole, il est revenu.
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Skip_lo_casalier
On cogne à la porte! Et pas qu'un peu en plus!!! Et pas par n'importe qui... La maison n'étant pas aussi grande qu'elle y paraît, étant même dépourvu de bariolure et autre décoration futile, le son résonna partout.

Skip entendit alors une voix étouffé crier au travers de la porte réclamant un enfant. Voilà donc l'homme... Pauvre idiot à crier ainsi dans la rue... Le vieil homme, habitué à la discrétion, fut déçus que celui-ci n'y soit pas enclin. Mais comme il semblait, au vue du dernier courrier reçus, ne pas avoir compris ses intentions, Skip s'efforça au calme et alla, dépourvu de tout apparat (pourquoi, d'ailleurs, en aurait-il dans sa propre demeure? C'est lourd tout ses habits...), ouvrir la porte pour accueillir le visiteur.


Bonjorn Mestre! Je suis surpris de vous voir ici... moi qui m'attendais à venir vous chercher par pur courtoisie. Mais entrez je vous pris!!!

Il céda le passage à l'homme en faisant fi de la visible colère qui l'animait. Il ne lui laissa toute fois pas la chance de parler, car il enchaina aussitôt:

J'espère que vous comprenez que vous venez ici en homme libre, comme vous-même le proclamez, et qu'en aucun cas vous n'êtes mon prisonnier. J'ai bien peur, d'ailleurs que vous n'ayez compris le sens de mes mots et j'en suis sincèrement désolé.

Il referma la porte tout en continuant de parler.

Mais permettez moi de me présenter un peu mieux. Je suis Skip dit Lo Casalièr. Je suis heureux de faire votre connaissance, Mestre. Vous accepterez bien sur un petit quelque chose à boire. Je vous suggère de goûter à mon cidre, fait de mes propres mains... et de vous asseoir sur l'une des chaises que j'ai aussi fait de mes propres mains. Vous prendrez peut-être un morceau de pain que j'ai boulanger seul durant des heures? Ou peut-être prendrez-vous quelques-un de mes bons légumes, que j'ai pris le temps de soigner et cueillir moi-même? Ha! Mais c'est vrai... je suis noble et ne peux avoir fait tout ceci seul! Seulement, je ne suis pas uniquement un noble... je suis aussi un homme. Je suis aussi faillible que le pauvre gueux que vous avez si fièrement revendiqué le titre!

Skip pris place, tout en continuant à parler...

Pire encore!!! Je suis attaché par un code de conduite et une éthique social! Je suis lié pieds et mains par les lois héraldiques. Je ne suis donc, comparativement à vous, libre de rien! Par exemple, je n'aurais aucun droit, si vous m'attaquiez, de vous tuer. À la limite j'aurais le droit de me défendre, mais gare à moi si je m'avise de trop vous abîmer, l'on pourrait me le reprocher... Il sourit! Alors que vous, hormis le risque de vous faire prendre, vous pourriez impunément me tuer sur le champs et récupérer votre enfant sans avoir à craindre quoi que ce soit! Qui de nous deux, même dans ma demeure, est-il le plus libre? Non! Ne répondez pas, ce n'est pas nécessaire... Vous êtes en colère et votre réponse ne refléterait pas les parole d'un homme réfléchis, ce que je suis sur, vous êtes!

Je vous prie donc, si vous le voulez bien, d'accepter que je vous expose la part du marché que je me propose de vous offrir. Si vous jugez, par la suite, qu'un déshonneur vous a été fait, je vous proposerai un duel à la loyal. Bien entendu, pas avec moi en personne. Vous aurez le choix entre me trouver un adversaire noble, ou choisir l'un de mes soldats comme adversaire. Tous, sans exception, accepterons le défi la tête haute, par loyauté, honneur et respect, tant pour l'homme que vous êtes que pour l'homme que je représente pour eux...


Skip le regarda, non pas de haut, mais droit dans les yeux. Non pas fier, mais égale à l'homme devant lui, hormis la colère... Skip n'est pas en colère, il est à la limite déçus... Contrarié qu'on puisse mettre sa pieuse parole en doute... Mais aucunement surpris! Il était compréhensif. Lui-même n'aurait pas posé de question et aurais foncé récupérer son fils, tuant et massacrant tout sur son passage!!! En ce sens, l'homme assis devant lui était donc beaucoup plus noble que lui-même ne le sera jamais! Sans que l'autre ne le sache, Skip avait un énorme respect pour le pauvre homme devant lui... Pauvre homme... non, c'est lui le pauvre homme! Le vieil homme qu'il est doute encore de ses capacités, malgré les preuves de celle-ci qu'il a déjà eu l'occasion de se faire à lui-même... Misérable homme qu'il est. Faible! Il se sait faible... Du moins le croit-il fermement! Et c'est pourquoi il a accueillit son visiteur sans arme, ni protection que ce soit, convaincu qu'il est qu'il n'aurait aucune chance contre un homme en colère!
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