Adriendesage
[Le jour de la venue d'Actarius et de Jehan-Djahen]
Le coms dû se retenir de ne point sourire pendant le discours du jeune baron. La grâvité que prenait le garçon le rendait autant cocasse que son affaire était disproportionnée tant dans les faits que dans le résultat. Se rassayant sur son trône, Adrien loua le coussin bombé dessus et se gaussa de ne point être séant sur du plat.
"Hum. L'affaire est grâve, l'on pourrait tâcher de trouver l'ouvrier qui posa ce malheureux pavé. Mais je gage que l'on devrait transmettre aux maistre d'oeuvre de bonnes consignes, pour que nous routes soient moins périlleuses. Nous étudierons cela baron, et je demanderai si votre affaire est répendue, ou si elle n'est que de malchance..."
[Le jour de la venue de Mordric]
Le coms fut assez surpris de voir débarquer là, cet homme aux airs superficiels qu'il avait distingué durant les débats préalables aux élections comtales. Jamais il n'eut cru qu'il serait un jour amené à le revoir. Mais il fallait croire que ce gaillard là était un languedocien plus impliqué qu'il n'y paraissait. A moins qu'il ne fut récemment installé dans la région. Cependant, le discours vindicatif de Mordric résonna avec froideur aux oreilles du coms. Adrien Desage pourtant, crédita l'homme de bonne foi et lui répondit avec fermeté et assurance. Il partageait en effet une partie de l'analyse de cet homme là, et il fallait enfin quelqu'un du peuple qui vînt porter la voix de celui-ci auprès du Coms. C'était une première depuis le début du mandat.
"Messire Mordric. Vous faites là un devoir qui est important et qui m'est d'assez d'utilité. Et je suis assez rassuré car au fait, je partage un certain nombre de points de votre analyse. Au moins le principal, qui est celui de ma présence auprès du peuple languedocien. Je crois qu'effectivement, j'avais cru pouvoir consacrer une part importante de mon mandat auprès des languedociens et force m'est de constater qu'en cela, je suis dans l'échec. Mais après tout, vous n'êtes que le premier à user de cette salle à des fins politiques et sur le contrôle de l'action du conseil. Il faudra à cela me croire sur parole et cette porte ne fut jamais fermée. D'aucun qui se plaignent auraient alors pu la franchir avant vous. Et j'aurais ainsi pu leur apporter les réponses qui j'espère vous éclairerons, ou en tout cas, rendrons moins farfelues les rumeurs courantes dans le comté. Car j'espère que vous transmettrez ces réponses.
Commençons par le navire du Lyonnais-Dauphiné. C'est un bâteau qui appartenait nos voisins et c'était même d'après ce que l'on m'a rapporté, car l'on ne m'en a rapporté que fort peu, l'un de leurs bâtiments officiels. Je n'ai reçu aucun courrier venant du Lyonnais-Dauphiné à ce propos. Lorsqu'on est venu me trouver pour me signaler le vol de ce navire à Uzès, le capitaine était mort et le brigand déjà en possession du navire... Du reste, le Lyonnais-Dauphiné avait mandaté le vice-Amiral Sarahdinatra pour reprendre ce navire et le lui ramener, mais il n'avait aucunement informé le Languedoc de cette opération. Ou alors, leur missive ne m'est jamais parvenue. Comme je ne lis ni dans les entrailles de corbeau, ni dans les futs de bière, je ne pouvais forcément pas ordonner la reprise d'un navire dont j'ignorai jusqu'à l'existence.
Pour ce qui est des affaires de Lodève, voilà quelque chose pour laquelle j'ai effectivement ma part de responsabilité et je ne le nierai certainement pas. Oui, il y a eu là des balbutiements et je n'ai sans doute pas agis avec assez de fermeté dans la discorde qui a secoué le conseil. Quels sont les résultats de tout celà: le conseiller en question a résolu son litige par la procédure de proximité avec bonne foy. Ce n'est pas le cas d'autres membres de sa suite, qui sont actuellement poursuivis en justice. Une justice qui a traîné, mais qui va être rendue dans les prochains jours et de façon impartiale je l'espère, mais j'ai à ce propos foi en notre juge et en son adjoint.
En revanche, j'ignore qui est à l'origine de rumeurs sur des démissions en chaine au conseil comtal. Ce sont des affabulations et il suffit à tout un chacun d'aller vérifier au panneau d'affichage du château comtal pour se rendre compte qu'un conseiller à démissionné depuis le début du mandat. Il s'agit de donà Marino, qui a laissé sa charge de procureur. Nous l'avons remercié et la remercions encore pour le travail fournit. A la suite de cette démission, le bourgmestre de Béziers qui était le suivant sur la liste comtale de mestre Bentich, a laissé sa place à messire Kcbm, afin de rester en conformité avec le Code Languedocien qui stipule qu'on ne peut cumuler les mandats éléctoraux. Idem, aucune destitution dans les institutions comtales, si ce n'est un lieutenant de maréchaussée. Nous regrettons la démission de messire Arthurcano du pôle justice, mais l'accueillons avec joie en tant que conseiller aux maires.
Cela me permet de vous répondre à ce sujet et de défendre l'annonce de recrutement qui a été faite. Effectivement, un conseiller au maire est un poste à profil, réservé à qui a déjà une assez longue expérience de la gestion d'une mairie. Nous ne cherchions pas un échanson, ni un garçon d'écurie, mais quelqu'un qui puisse guider les jeunes maires dans leur tâche. Ce qui implique que nous cherchions des candidats éclairés pour ce poste et donc, ayant une expérience dans la gestion municipale.
Enfin, qu'avons nous réalisé de notre programme à cet instant? Sûrement pas la moitié et donc à cela nous sommes forcément en retard. C'est aussi un échec pour moi et je saurai en tirer les enseignements qu'il convient. Pour autant, nous ne sommes pas restés à nous regarder dans le blanc des yeux. Comme vous le verrez dans les bilans de mi-mandats, nous avons avancé dans le domaine militaire, puisque nous avons entérinné la baisse des soldes des soldats, compensée par la mise en place de patrouilles sur les chemins languedociens. Tout est décidé, tout est entériné. Cela va donc se mettre en route. Nous avons repris l'armement des soldats.
Nous avons rouvert le chantier de l'arsenal de Montpellier.
Nous sommes sur le point de rendre officielle une baisse des taxes pour les produits de consommation courante et les produits d'agréments et de luxe.
Nous avons repris les tractations avec le BA pour rendre de nouveau active l'Union des Deux Fleuves.
Nous avons réalisé quelques amendements au Code Languedocien pour préciser le rôle des maires et des conseillers comtaux.
Alors oui, nous avons passé tout le début du mandat à gérer différents problèmes de mairies. Je pense accomplir ma tâche de façon honnête, mais à l'heure du bilan, je n'aurai certainement pas peur de reconnaitre mes échecs et de prendre des décisions en conséquence sur l'éventuelle poursuite de mon règne comtal. Croyez bien que je ne m'effraie pas de faire face à mes erreurs ou à mes échecs.
Enfin, croyez aussi que je ferai tout mon possible pour terminer ce mandat de façon honnorable et pour rendre un bilan propre aux languedociens, de façon à ce qu'ils soient fiers de leur comté."
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Le coms dû se retenir de ne point sourire pendant le discours du jeune baron. La grâvité que prenait le garçon le rendait autant cocasse que son affaire était disproportionnée tant dans les faits que dans le résultat. Se rassayant sur son trône, Adrien loua le coussin bombé dessus et se gaussa de ne point être séant sur du plat.
"Hum. L'affaire est grâve, l'on pourrait tâcher de trouver l'ouvrier qui posa ce malheureux pavé. Mais je gage que l'on devrait transmettre aux maistre d'oeuvre de bonnes consignes, pour que nous routes soient moins périlleuses. Nous étudierons cela baron, et je demanderai si votre affaire est répendue, ou si elle n'est que de malchance..."
[Le jour de la venue de Mordric]
Le coms fut assez surpris de voir débarquer là, cet homme aux airs superficiels qu'il avait distingué durant les débats préalables aux élections comtales. Jamais il n'eut cru qu'il serait un jour amené à le revoir. Mais il fallait croire que ce gaillard là était un languedocien plus impliqué qu'il n'y paraissait. A moins qu'il ne fut récemment installé dans la région. Cependant, le discours vindicatif de Mordric résonna avec froideur aux oreilles du coms. Adrien Desage pourtant, crédita l'homme de bonne foi et lui répondit avec fermeté et assurance. Il partageait en effet une partie de l'analyse de cet homme là, et il fallait enfin quelqu'un du peuple qui vînt porter la voix de celui-ci auprès du Coms. C'était une première depuis le début du mandat.
"Messire Mordric. Vous faites là un devoir qui est important et qui m'est d'assez d'utilité. Et je suis assez rassuré car au fait, je partage un certain nombre de points de votre analyse. Au moins le principal, qui est celui de ma présence auprès du peuple languedocien. Je crois qu'effectivement, j'avais cru pouvoir consacrer une part importante de mon mandat auprès des languedociens et force m'est de constater qu'en cela, je suis dans l'échec. Mais après tout, vous n'êtes que le premier à user de cette salle à des fins politiques et sur le contrôle de l'action du conseil. Il faudra à cela me croire sur parole et cette porte ne fut jamais fermée. D'aucun qui se plaignent auraient alors pu la franchir avant vous. Et j'aurais ainsi pu leur apporter les réponses qui j'espère vous éclairerons, ou en tout cas, rendrons moins farfelues les rumeurs courantes dans le comté. Car j'espère que vous transmettrez ces réponses.
Commençons par le navire du Lyonnais-Dauphiné. C'est un bâteau qui appartenait nos voisins et c'était même d'après ce que l'on m'a rapporté, car l'on ne m'en a rapporté que fort peu, l'un de leurs bâtiments officiels. Je n'ai reçu aucun courrier venant du Lyonnais-Dauphiné à ce propos. Lorsqu'on est venu me trouver pour me signaler le vol de ce navire à Uzès, le capitaine était mort et le brigand déjà en possession du navire... Du reste, le Lyonnais-Dauphiné avait mandaté le vice-Amiral Sarahdinatra pour reprendre ce navire et le lui ramener, mais il n'avait aucunement informé le Languedoc de cette opération. Ou alors, leur missive ne m'est jamais parvenue. Comme je ne lis ni dans les entrailles de corbeau, ni dans les futs de bière, je ne pouvais forcément pas ordonner la reprise d'un navire dont j'ignorai jusqu'à l'existence.
Pour ce qui est des affaires de Lodève, voilà quelque chose pour laquelle j'ai effectivement ma part de responsabilité et je ne le nierai certainement pas. Oui, il y a eu là des balbutiements et je n'ai sans doute pas agis avec assez de fermeté dans la discorde qui a secoué le conseil. Quels sont les résultats de tout celà: le conseiller en question a résolu son litige par la procédure de proximité avec bonne foy. Ce n'est pas le cas d'autres membres de sa suite, qui sont actuellement poursuivis en justice. Une justice qui a traîné, mais qui va être rendue dans les prochains jours et de façon impartiale je l'espère, mais j'ai à ce propos foi en notre juge et en son adjoint.
En revanche, j'ignore qui est à l'origine de rumeurs sur des démissions en chaine au conseil comtal. Ce sont des affabulations et il suffit à tout un chacun d'aller vérifier au panneau d'affichage du château comtal pour se rendre compte qu'un conseiller à démissionné depuis le début du mandat. Il s'agit de donà Marino, qui a laissé sa charge de procureur. Nous l'avons remercié et la remercions encore pour le travail fournit. A la suite de cette démission, le bourgmestre de Béziers qui était le suivant sur la liste comtale de mestre Bentich, a laissé sa place à messire Kcbm, afin de rester en conformité avec le Code Languedocien qui stipule qu'on ne peut cumuler les mandats éléctoraux. Idem, aucune destitution dans les institutions comtales, si ce n'est un lieutenant de maréchaussée. Nous regrettons la démission de messire Arthurcano du pôle justice, mais l'accueillons avec joie en tant que conseiller aux maires.
Cela me permet de vous répondre à ce sujet et de défendre l'annonce de recrutement qui a été faite. Effectivement, un conseiller au maire est un poste à profil, réservé à qui a déjà une assez longue expérience de la gestion d'une mairie. Nous ne cherchions pas un échanson, ni un garçon d'écurie, mais quelqu'un qui puisse guider les jeunes maires dans leur tâche. Ce qui implique que nous cherchions des candidats éclairés pour ce poste et donc, ayant une expérience dans la gestion municipale.
Enfin, qu'avons nous réalisé de notre programme à cet instant? Sûrement pas la moitié et donc à cela nous sommes forcément en retard. C'est aussi un échec pour moi et je saurai en tirer les enseignements qu'il convient. Pour autant, nous ne sommes pas restés à nous regarder dans le blanc des yeux. Comme vous le verrez dans les bilans de mi-mandats, nous avons avancé dans le domaine militaire, puisque nous avons entérinné la baisse des soldes des soldats, compensée par la mise en place de patrouilles sur les chemins languedociens. Tout est décidé, tout est entériné. Cela va donc se mettre en route. Nous avons repris l'armement des soldats.
Nous avons rouvert le chantier de l'arsenal de Montpellier.
Nous sommes sur le point de rendre officielle une baisse des taxes pour les produits de consommation courante et les produits d'agréments et de luxe.
Nous avons repris les tractations avec le BA pour rendre de nouveau active l'Union des Deux Fleuves.
Nous avons réalisé quelques amendements au Code Languedocien pour préciser le rôle des maires et des conseillers comtaux.
Alors oui, nous avons passé tout le début du mandat à gérer différents problèmes de mairies. Je pense accomplir ma tâche de façon honnête, mais à l'heure du bilan, je n'aurai certainement pas peur de reconnaitre mes échecs et de prendre des décisions en conséquence sur l'éventuelle poursuite de mon règne comtal. Croyez bien que je ne m'effraie pas de faire face à mes erreurs ou à mes échecs.
Enfin, croyez aussi que je ferai tout mon possible pour terminer ce mandat de façon honnorable et pour rendre un bilan propre aux languedociens, de façon à ce qu'ils soient fiers de leur comté."
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