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Info:
Ce RP se passe 10 ans après "Ce n'est pas qu'un au revoir". C'est la suite, mettant en scène les enfants des premiers personnages.

[RP] Retrouvailles

Dorilys
Enfin arrivée! Enfin..., si l'on pouvait employer ce mot là! Le voyage s'était bien passé. Dorilys n'avait fait aucune mauvaise rencontre. Il faut dire qu'elle s'était faite discrète. Et pour cause, elle avait voyagé avec trois cercueils dans sa charrette et avait évité les tavernes autant que possible. Elle ne voulait pas de question. Voyager avec son amie défunte et ses deux enfants avait déjà été assez pénible pour qu'elle n'ait pas à raconter leur tragique histoire à chaque étape.

En effet, Criskool était revenue à Tulle afin d'annoncer à ses amis la perte de leur cher Grodard, ainsi que de Victor. Et le destin avait voulu qu'elle le rejoigne auprès du Très-Haut plus vite que prévu. Une bande de brigands sans scrupules les avaient lâchement attaqués, elle et ses enfants, sur le chemin du retour. Aucun des trois n'avaient survécu à leurs blessures.

C'est donc une rousse anéantie qui arriva à Moulins, afin de permettre à son amie et à ses enfants de reposer auprès de leur mari et père. Elle avait espéré que Neti leur donnerait une cérémonie religieuse, mais cette dernière avait refusé. "Fuis-moi comme la peste.." lui avait-elle écrit. Dorilys en avait pleuré de rage, mais elle avait continué sa route.


- Nous sommes arrivées, Cris. Tu vas pouvoir reposer en paix.

A Moulins, elle ne connaissait personne. Mais elle n'avait plus la force de retourner à Tulle. Alors que faire? S'installer ici? Continuer sa route? Lyon n'était pas loin, et... Il y était peut-être encore.

Pourquoi penser à Lui, et pourquoi maintenant? Sa mère lui avait pourtant bien répété que rien n'était possible entre eux, et la rouquine, alors ado, avait fait comprendre au blondinet de son coeur qu'il n'y avait aucune chance qu'ils se revoient. Mais elle le savait à Lyon, et son regard lançaient presque malgré elle, de fréquents coups d'oeil dans la direction de la Capitale.

Finalement, elle décida de prendre une chambre dans une auberge. Demain, elle partirait à la recherche d'une maison. Même si c'était provisoire, elle pouvait toujours s'installer ici. Elle salua l'aubergiste et demanda:


- Bonsoir, avez vous une chambre, s'il vous plait? Je n'ai pas beaucoup d'argent, mais je pourrais la payer en jouant de la harpe à vos clients.

En effet, la petite bourgeoise tulliste, médecin et boulangère, avait décidé de partir sans rien, par choix, histoire de voir si elle saurait se déshabituer de la vie luxueuse qu'elle avait menée jusqu'à maintenant. Et maintenant, en attendant de pouvoir réouvrir une boulangerie et exercer son métier de médecin, il fallait gagner sa vie.

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Melisandre
Et voilà, le ménage du mois était arrivé...enfin le ménage c'est un bien grand mot pour la brunette, laver les choppes, passer un coup d'eau par ci, par là, et enfin un coup de cirage, et le tour est joué comme on dit.
Alors que méli s’apprêtait à partir, une jeune femme entra et demanda une chambre. Oh une voyageuse surement, car jamais croisé à moulins.
Un sourire, elle la salua poliment :


- Bonsoir Dame, une chambre? Et bien oui j'ai ça, et pour le paiement ne vous inquiétés pas, c'est la mairie qui offre !


Benn quoi? Arthur lui en voudrait pas, sûr même...elle ne fessait que payé les bières, cela rapportées déjà pas mal.
Regardant la nouvelle arrivante qui ne semblait pas trop "pauvre" finalement, elle lui posa une question, et oui curiosité oblige


- Vous voyagez? En tous cas je vous souhaite la bienvenue à Moulins, un village agréable où il fait bon vivre !!!


Non non elle en fessait pas trop, juste le minimum.
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Astyxio
Ses études terminées, le blondinet pouvait enfin goutter à la liberté. Enfin il avait pu quitter la prestigieuse école ou l’avait envoyé son père, afin qu’il suive une éducation digne de son rang.
Ecole qu’il avait rejoins à son adolescence après de douloureuses séparations et de tristes nouvelles. D’abord il y avait eu la mort de Gyldas, le départ de sa mère sur les flots, puis la fuite de sa rousse. Elle lui avait bien fait comprendre qu’ils ne se reverraient sans doute jamais et maintenant il l’avait bien intégrer dans sa petite tête de blond.

Astyxio avait quitté son école avec la ferme intention de découvrir la vie et le monde qui l’entoure. Il décida de se rendre dans le duché du Bourbonnais Auvergne, là ou il pourrait apprendre encore. Il avait soif de connaissance le petit blond. En fait il apprenait pour ne plus penser à sa mère dont il n’avait aucunes nouvelles. Il s’occupait l’esprit pour ne pas rouvrir cette déchirure qu’il avait ressentit lorsqu’elle était partie pour cet incertain voyage.

Et puis plus encore, il y avait son amie d’enfance, sa copine avec qui il avait fait les quatre cent coups, les plus chouettes bétises, sa confidente avec qui il pouvait parler. Sa joie de la retrouver quand Gyldas, sa mère était au plus mal. Des retrouvailles qui ne s’était pas passées comme il l’aurait souhaité. Et cette trahison qu’il avait ressentie quand il a lu sa lettre d’adieu.

Le jeune homme avait choisit comme point de chute la ville de Moulins. Il souhaitait s’y installer, s’y investir pourquoi pas aussi. Mais pour l’heure, il allait devoir se retrousser les manches, parce que c’est quelques écus en poches qu’il se trouvait et il faut bien le reconnaître il ne savait pas faire grand-chose de ses dix doigts, à part écrire. Il poussa donc la porte d’une taverne afin de se trouver une chambre pour la nuit. Il n’y avait pas foule, juste l’aubergiste et une jeune femme à la chevelure de flamboyante.
Il écoutait les deux femmes parler et ne souhaitant pas leur couper la parole, parce que c'est très impoli, il attendit qu'elles aient fini.

Astyxio s’approcha en posant quelques écus sur le comptoir.


- Bonjour mesdames. J‘aurais besoin d’une chambre moi aussi.
Je suis A….


Tournant son regard azur sur la jeune femme rousse, il aperçu un pendentif qu’elle portait autour du cou. Ce pouvait il que ce soit … ? Non impossible. Et puis il ne la reconnaissait pas … Mais ça fait si longtemps, combien d’années au juste qu’il ne l’avait pas vue ? Suffisamment pour avoir changé. Les yeux rivés sur ce pendentif qu’il refusait de reconnaître, Astyxio se perdit dans ses pensées …

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Dorilys
Pour le moment, elle lui faisait cadeau de la chambre. Mais il n'avait pas échappé à Dorilys que la tavernière s'était aperçue que la rousse était loin d'être pauvre. Et cette charité fit un drôle d'effet à la jeune femme, habituée à donner plutôt qu'à recevoir. Elle en rediscuterait plus tard. Pour l'instant, elle n'en avait pas la force. Elle était fatiguée, toujours sous le choc du récent décès de Criskool, et n'avait qu'une hâte, aller se coucher.

Recommencer une nouvelle vie n'allait pas être facile. Dorilys allait devoir retrouver des amis, se faire des relations nouvelles afin de reprendre ses activités favorites. C'est pourquoi elle décida de faire le premier pas et se présenter à la tavernière.

Avant qu'elle en ait eu l'occasion, un jeune homme entra. Grand, blond, élégamment vêtu, il apparut à Dorilys comme très courtois puisqu'il attendit patiemment son tour avant de demander aussi une chambre. Mais cette impression s'évanouit aussitôt quand il s'interrompit pour détailler sa voisine. Sa chevelure de feu lui valait souvent d'être toisée par les autres et la rousse ne put s'empêcher de penser:

** Encore un qui va me prendre pour une sorcière!**

Elle s'apprêtait à faire fuser une remarque déplaisante dont elle avait le secret, mais à la vue de la qualité des vêtement du blond, elle se força à garder sa répartie au fond de sa gorge. En effet, soit ces habits étaient neufs, soit leur étoffe était d'une excellente qualité. Et cela ne voulait dire qu'une chose: ce jeune homme-là avait un antécédent de noblesse. L'insulter ne reviendrait qu'à lui valoir un procès pour outrage, et elle n'avait guère envie de finir dans un tribunal.

Cependant, il n'était pas question qu'il s'en sorte comme ça. Le reproche fut donc donné sans qu'elle élevât la voix, d'un ton las et résigné, mais il n'en fut pas moins cinglant:


- Bonjour, votre mère ne vous a jamais appris que c'était impoli de dévisager les gens?

Détournant le regard, elle rabattit la capuche de sa cape sur ses cheveux et s'adressa de nouveau à la tavernière.

- Merci pour votre accueil, je n'oublierai pas. Au fait, je m'appelle Dorilys.

Ce disant, un léger sourire se dessina tout de même sur ses lèvres. Elle serait bien, ici.

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Melisandre
Surement trop fatigué pour que la rouquine réponde à ses questions maintenant. Une bonne nuit de sommeil et demain elle en saurait peut être plus...
Elle allait la laisser tranquille, quand un jeune homme blond entra dans la taverne.
Méli le regarda de haut en bas, "wouaw comment qui l'es habillé lui !" pensa t'elle. C'est qu'a coté de lui, les deux jeunes filles fessait vraiment paysanne... et puis il avait l'air d'avoir des yeux que pour la rouquine. Ah benn c'est du beau, à peine arriver qu'il commence. Pfff c'est hommes...

- Bonjour Messire, excusez moi mais vous vous appelez "A"?, pour la chambre vous savez c'est vraiment basique ici, rien de bien luxueux...

Elle regarda les écus que le messire avait déposer sur le comptoir, sourire amusé de la part de la brunette, ma foi cela servirait bien...et puis il avait l'air d'avoir de l'argent. Elle lui indiqua alors une chambrette à l'étage.
Se retourna de nouveau vers la rousse, elle lui sourit.


- De rien, et enchanté Dorilys, moi c'est Melisandre ou Méli.
Je vais vous laisser vous reposez, car vous me semblez fatigué. On discutera demain, je serais là à la première heure.
puis lui chuchota plus doucement Faite attention avec ce messire quand même...

Méli salue poliment la dame, puis le messire, et prit le chemin du retour vers sa petite maison.
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Astyxio
Perdu dans ses pensées le blondinet, fut surpris par la réplique cinglante de la rouquine. Peu habitué à ce qu’on lui parle sur ce ton, il se trouva pris au dépourvu, mais son trouble, passé bien vite, il lui rétorqua sur un ton narquois :

Chère demoiselle, les piques de votre verve n’ont d’égal que l’air apathique de votre minois.

*Et toc voila qui est bien envoyé* se dit-il.
Mais la rousse, releva sa capuche mettant fin à la conversation une bonne fois pour toute. Il ne saurait pas si ce médaillon était celui auquel il pensait. Mais peu importe … sa dernière lettre était claire, ils ne se reverraient plus et la connaissant elle avait du mettre une bonne distance entre eux.

Bref peu importe, le petit blond allait finir de se présenter à la tavernière quand la jeune femme à coté de lui le devança


- Merci pour votre accueil, je n'oublierai pas. Au fait, je m'appelle Dorilys.

Il resta comme pétrifié en entendant le prénom. Dorilys, c’était donc bien elle. Sa rousse.
Que devait-il faire ? Lui dire qui il est : Salut Dori c’est moi Tixo …
Pas question, cette dernière lettre qu’elle avait laissée sur son oreiller, lui avait fait l’effet d’un coup de poignard. Alors non, il ne ferait pas le premier pas. Cependant il ne souhaitait pas qu’elle s’évanouisse dans la nature une fois encore. Le destin avait voulu qu’ils se retrouvent, il ne pouvait pas laisser ces retrouvailles se terminer ainsi. Astyxio décida de la jouer finement et fini de se présenter auprès de la tavernière qui lui indiquait à l’étage quelle était sa chambre, assez fort pour que la rouquine puisse bien entendre son identité.


- Excusez moi, je manque à tout mes devoirs, je ne me suis pas présenté. Je suis Astyxio. Et pour la chambre ce sera parfait, je n’ai pas besoin de luxe vous savez…

Puis comme on le lui avait apprit à son école, il lui fit un baise main. Il se tourna vers Dorilys et en fit de même, ses yeux bleus rivés sur les siens. Mélissandre parti après avoir chuchoté quelques mots a la rouquine. Il se retrouva donc seul avec sa rousse. Qu’allait-elle dire ? Allait elle faire le premier pas ou serait ce à lui de faire ce premier pas ?

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Dorilys
Entendre le nom d'Astyxio généra une montée d'adrénaline chez Dorilys. Elle avait sursauté imperceptiblement et son cœur s'était mis à battre la chamade. Puis, le plus naturellement du monde, il lui avait pris la main pour la saluer comme une Dame.

Elle déglutit et réussi à murmurer:


- Tixo? C'est toi?

Ils étaient maintenant seuls tous les deux et il la regardait. Il avait laissé la main de Dorilys glisser lentement de la sienne, mais son regard n'avait pas cillé. Défi? Joie? Espoir? Vengeance? Il restait indéchiffrable. Impossible pour la rousse de savoir ce qu'il pensait, ce qu'il espérait, ce qu'il attendait d'elle. Incrédule, elle gardait son regard plongé dans le sien, incapable de s'en détacher. Un flot d'émotions contradictoires la submergea, la rendant incapable de réagir. Elle ne savait plus si elle avait envie de se jeter dans ses bras ou de s'enfuir en courant.

Toutes ces pensées n'avaient pris qu'un instant, et il n'avait pas du s'écouler plus d'une minute. Sa main se porta inconsciemment à son médaillon. C'était ça qu'il avait reconnu. C'était pour ça qu'il l'avait dévisagée. Et s'il n'avait rien dit, c'était à cause de la lettre qu'elle lui avait laissée dix ans plus tôt, c'était évident. Et maintenant, il lui laissait le choix. La balle était dans son camp, c'était à elle de jouer.

Alors adolescents, ils étaient désormais des adultes. Jeunes, certes, mais tout de même des adultes. Les puérilités n'avaient plus leur place, et Dorilys se sentit un peu honteuse des deux piques qu'ils s'étaient lancés quelques minutes plus tôt. Il fallait rattraper ça tout en gardant son assurance. Assurance que la rousse était loin de ressentir, et encore moins de montrer. Elle réussit néanmoins à dire:


- Je ne savais pas que tu étais à Moulins. Et si je l'avais su, je ne pense pas... que je serais restée.

Adulte, peut-être, mais sa maladresse de jeune fille n'avait visiblement pas disparu. Il était trop tard quand elle s'en rendit compte. Elle porta sa main à son front, comme pour chasser une migraine qui n'existait pas, et se détourna lentement. En allant jusqu'à la fenêtre, elle ne put s'empêcher de se justifier:

- Excuse-moi! Ce n'est pas ce que je voulais dire.

C'était vrai. Mais ce qu'elle voulait dire, elle n'osait même pas l'admettre. Et si elle s'était détournée, c'était pour cacher la larme qui coula le long de sa joue. Pas question qu'Astyxio voit cette faiblesse. Elle avait sa fierté de rousse à maintenir. Et le silence du blond ne lui facilitait pas la tâche. Elle explosa soudain:

- Mais merde, reste pas planté comme ça! Parle!

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Astyxio
Dorilys parut déconcertée par l’annonce de son identité. Il ne la lâcha pas du regard mais ne dit mot, ce qui agaça la jeune femme en face de lui. Il fallait qu’il dise quelque chose, mais quoi ? Que lui dire ?
Elle semblait toujours vouloir le fuir. Que lui avait il fait pour qu’elle parte toujours ainsi ? Pourquoi avait-elle changé à ce point là, alors qu’ils étaient si complices dans leur enfance ?

C’était le moment pour Astyxio de demander à sa rousse pourquoi ? Le moment d’avoir des réponses a toutes ses questions.

Il se rapprocha d’elle, hésita à poser sa main sur son épaule, en signe de premier pas puis non il ne le fit pas … d’abord les questions. C’est néanmoins d’une voix douce et calme qui lui parla


Oui Dori c’est bien moi …
C’est amusant de se retrouver ici .. . enfin amusant … disons que ça doit être un signe du destin.
J’ai toujours gardé ta lettre que tu m’as écrite le jour de ton départ.
Pourquoi ? je ne sais pas. Peut être pour gardé quelque chose de toi, peut être aussi pour me convaincre que nous ne nous reverrons jamais. Et pourtant tu es là … à coté de moi et pourtant si loin.


Pas facile de déballer son sac à quelqu’un qui vous tourne le dos. Pas le choix, le blondinet posa sa main sur l’épaule de Dorilys et la força à lui faire face.

Dori, regarde moi s’il te plait.

Ses larmes ne lui échappèrent pas. Un instant déconcerté, car il savait que ces larmes elle les versait à cause de lui, le jeune homme se reprit, il fallait que ça sorte, il fallait qu’il sache. Et tant pis si ça doit faire mal à lui, à elle, à eux.

Il ne pu retenir ses larmes lui aussi. Ses larmes qui ruisselaient sur ses joues et tombaient sur ses poings serrés par la douleur.
Oui la douleur qu’il avait gardée au fond de lui depuis toutes ces années et qui remontait maintenant. Ses yeux perdus fixaient sa rousse, et c’est d’une voix plus dure et plus forte qu’il ne l’aurait voulu qu’il la questionna


Dis-moi qu’est ce que je t’ai fait pour que tu changes à ce point ? Qu’est ce que j’ai fait pour que tu m’évites comme ça ? Pour que tu me fuis ?

Et là c’est lui qui éclata, il abati son poing sur la table la plus proche, ce qui provoqua une forte douleur qui irradia tout son bras, mais pour l’instant il n’en avait que faire. Sa voix résonna forte et claire, puissante et ne laissant aucun doute sur le fait qu’il lui fallait une réponse là et tout de suite

Mais bon sang, qu’est ce que j’ai donc fait de si mal ? Hein ?

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Dorilys
Il avait gardé sa lettre. Dorilys comprit alors qu’il l’aimait, au moins aussi fort qu'elle l'aimait en retour, et qu’il en souffrait depuis toutes ces années.

Le coup de poing sur la table la surprit tellement que la rouquine sursauta. Puis elle releva la tête, aussi déconcertée par la question d’Astyxio que par la réaction qu’il venait d’avoir. Et il lui fit presque peur. Pourtant, c’est elle qui était partie en lui laissant cette fichue lettre. C’est elle qui ne lui avait pas donné de nouvelles, alors qu’elle savait parfaitement où il était. Alors pourquoi, diantre, pensait-il avoir fait quelque chose de mal ?

Cependant, il pleurait, lui aussi. Et un homme qui pleure est un homme sensible. Elle n’avait aucune raison d’avoir peur de lui. Elle s’avança lentement, et lui dit doucement :


- Mais… ce n’est pas ce que tu as fait. C’est… ce que tu es. Ou plutôt, … ce que tu seras.

Cette explication ne suffirait pas. Dorilys sentit qu’il était nécessaire de développer un peu :

- Astyxio, regarde-toi ! Et regarde-moi ! Ton père est noble. Il t’a donné l’éducation d’un noble. Et ma mère m’a toujours dit que, si tu le voulais, si tu pourrais te débrouiller pour hériter de son titre. Les relations font toujours de grandes choses.

Mais moi, même médecin aisée, je suis et je resterai une roturière. Et pour elle, il n’était pas question que je te prive de tous les privilèges auxquels tu pourrais prétendre. Alors elle m’a expliqué qu’entre toi et moi, c’était impossible. Et quand elle est morte…


La jeune femme ferma les yeux pour lutter contre les larmes que lui arrachait ce souvenir pénible à chaque fois qu’elle en parlait. Elle se força à respirer, et regarda à nouveau Astyxio :

- Quand elle est morte, j’aurais pu m'en moquer. Mais je savais que je n’en avais pas le droit. C’est pour ça que je suis partie.

Nouvelle pause, puis la conclusion sortit, dans un murmure à peine audible :

- Je pensais que tu l’avais compris.

Bien qu’entrecoupée par de légères hésitations, l’explication était venue naturellement. Et comme si c'était tout aussi naturel, elle s'était sensiblement rapprochée de lui tout en parlant. Mais quand elle s'en rendit compte, elle s'arrêta. Maintenant, il savait. A lui de lui dire ce qu'il pensait.

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Astyxio
Il écouta la rouquine. Parler de sa mère lui semblait toujours difficile et ça se comprenait aisément. Lui-même quand il pensait à Allyxia, il avait toujours un pincement au cœur.

Oui mon père est noble, oui j’ai reçu l’éducation d’un noble…
J’ai l’air d’avoir tout d’un noble, je le reconnais, mais je n’en ai que l’air.


Pas évident d’expliquer ces choses, il ferma les yeux, inspira profondément pour chercher un peu de force en lui pour lui expliquer.

Gyldas ne savait pas tout, je le crains. Mon père et ma mère n’étaient pas mariés. Je suis né d’une union non aristotélicienne et par conséquent je n’hériterais pas de mon père. Je ne serais pas noble …
Du moins pas par héritage.


Le blondinet sourit à sa rousse, doucement il prit sa main dans la sienne. Son cœur se mit à cogner dans sa poitrine, jamais il n’avait battu aussi fort.

Dori, rien n’est impossible … enfin du moins pas à cause de ça.

De sa main libre, il vint remettre une mèche de cheveux roux derrière l’oreille de la jeune femme, dégageant ainsi son doux visage. Il s’empourpra quand de ses doigts il caressa sa joue, son menton, puis relevant doucement son visage, il se pencha sur elle et timidement posa ses lèvres sur les siennes.
Durant ce doux premier baiser, il se senti léviter au dessus du sol, puis carrément emporté sur un petit nuage, juste lui et sa Dori.
Astyxio se détacha de Dorilys, ses yeux ne la quittaient plus, il n’y avait plus qu’elle, plus qu’eux sur cette Terre.
Il avait toujours sa main dans la sienne et ne voulait plus la lâcher, de peur que sa belle rousse ne disparaisse à nouveau.
Il n’arrivait pas à parler ou tout du moins il avait peur de lui dire ce qu’il ressentait en ce moment, peur qu’elle ne ressente pas la même chose. Alors il laissa ses yeux parler pour lui, et il espérait que ses yeux pourraient crier assez fort tout l’amour qu’il avait pour elle.

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Dorilys
Dorilys n’en croyait pas ses oreilles. Astyxio l’aimait, et il était prêt à renoncer à se battre pour son titre, rien que pour être avec elle. Quand il s’écarta d’elle, après ce premier baiser, elle lut dans ses yeux tout l’amour qu’un homme pouvait éprouver pour une femme. Elle en fut tellement émue qu’elle avait à la fois envie de rire et de pleurer.

Elle entoura alors la taille d'Astyxio et, posant sa tête sur sa poitrine, elle se serra contre lui. Il referma ses bras sur ses épaules, et ils restèrent enlacés un long moment, sans rien dire. Les mots étaient inutiles. Ils avaient crevé l'abcès, brisé l'incompréhension qui les séparait, et ils savaient désormais que rien ne pourraient les empêcher de s'aimer.

Puis, tout doucement afin de ne pas briser le charme du moment, Dorilys se détacha. Elle se dressa sur la pointe des pieds et vint caresser le nez du blondinet de son cœur avec le sien. Tout en souriant, elle lui demanda:


- Tu es sûr de pouvoir supporter mon sale caractère?

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Astyxio
Le cœur du blondinet débordait d’amour pour sa rousse quand elle vint se serrer contre lui. Il sourit tendrement à sa question, puis en déposant un doux baiser sur son front il répondit :

Maintenant que tu es près de moi je pourrais tout supporter et tout braver …

Le voyage ayant fatigué Dorilys et après le flot d’émotions qui les avaient submergés, ils montèrent rejoindre leurs chambres respectives pour une bonne nuit de repos.

[Le lendemain matin]

Astyxio fut réveillé tôt par le soleil radieux de cette belle journée de fin d’hiver qui annonçait l’arrivée du printemps. Le printemps qui s’était invité dans son cœur, depuis qu’il avait retrouvé sa rouquine. Ses pensées étaient tournées, évidement vers Dorilys, qui se trouvait dans la chambre juste à côté. Le cœur léger il s’habilla prestement, sorti sans faire de bruit, puis après avoir constaté que la jeune femme n’était pas encore sortie de sa chambre, il lui vint l’idée de lui faire une petite surprise.

Il alla acheter une belle miche de pain frais et de retour dans la taverne il prépara un petit déjeuné pour la rousse de son cœur et pour lui.
Il fit chauffer de l’eau pour le thé, coupa de belles tranches de pain, qu’il beurra et tartina de confiture. Le thé suffisamment infusé, il mit toutes les victuailles sur un plateau, les deux tasses et il ajouta quelques fruits qui se trouvaient derrière le comptoir. Pendant un instant il inspecta le plateau et se dit qu’il était bien garni.
S’étant servi copieusement dans les réserves, il laissa quelques écus sur le comptoir, que la tavernière trouvera à son arrivée.

Le plateau dans les mains il entreprit de tout monter à l’étage pour faire la surprise à Dori. Opération périlleuse mais il réussit à ne rien renverser. Arrivé devant la porte de la chambre, il posa le plateau par terre et toqua doucement.
Pas de réponse.
Il toqua à nouveau un peu plus fort.
Toujours pas de réponse.
Il entrouvrit la porte, jeta un coup d’œil dans la pièce et constata que la jeune femme dormait encore profondément.
Il fut un temps, pas si lointain, où il aura crié « debout la dedans » pour la réveiller, ce qui aurait mis la rouquine de fort mauvaise humeur. Mais le temps des enfantillages était révolu et le blondinet prit son plateau, entra le plus doucement possible et posa le plateau sur une table près du grand lit ou dormait sa belle. Il resta un moment à la regarder, à écouter sa respiration calme, sa figure était légèrement cacher sous les couvertures. Il s’assit sur le lit auprès d’elle en espérant ne pas la réveiller, dégagea un peu les couvertures qui couvraient son beau visage, puis se penchant sur elle, la réveilla d’un doux baiser.


Bonjour princesse, tu as bien dormi ? Je me suis dit qu’on pourrait prendre le petit déj’ ensemble.

Puis d’un geste il désigna le plateau qu’il avait préparé en affichant un sourire assez fier de lui.

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Dorilys
Le réveil n’avait jamais été aussi agréable depuis des jours. Dorilys n’avait jamais aussi bien dormi depuis longtemps. Elle sourit à Astyxio en se redressant, encore à moitié ensommeillée. Elle serra les draps contre elle, par réflexe, et lui répondit :

- C’est une bonne idée. Tu veux bien me passer ma robe de chambre, s’il te plait ?

Puis elle alla brosser ses cheveux emmêlés et s’attabla en face du blond. Elle fit honneur à ce qu’il avait apporté tout en se demandant pourquoi il s’était donné la peine de le préparer lui-même. Elle pensait qu’on lui aurait enseigné à se faire servir.

Puis quelque chose la tracassa soudain.


- Dis, je crois qu’on devrait écrire à ton père. J’ai un peu peur de sa réaction, quand il apprendra, pour toi et moi. Je sais qu’il était très ami avec ma mère, mais vu l’attitude que j’ai eu il y a dix ans, j’ai peur qu’il n’apprécie pas ton choix.

Depuis qu’elle enseignait à l’université, la jeune femme avait l’habitude de côtoyer la noblesse, la plupart des autres enseignants ayant obtenu un titre. Mais mis à part chez les deux ou trois personnes qui l’avait prise en affection, elle se sentait mal à l’aise dans ce milieu. Et en dix ans, la Baron de Saint Aubin Routot avait acquis suffisamment de notoriété pour escorter princes et princesses.

Elle éprouva le besoin de se justifier.


- J’ai changé Tixo. Certes, j’ai toujours assez de tempérament pour me rebeller si les choses ne me plaisent pas. Et notre relation sera peut-être de temps en temps conflictuelle à cause de ça. Mais je ne suis plus la gamine qui répond ce qui lui passe par la tête quand on la réprimande. Je sais où est ma place.

Elle sentait qu’elle commençait à s’énerver, et elle ne le souhaitait pas. Elle vivait un moment trop magique pour le gâcher à cause d’une angoisse sans doute injustifiée. Elle respira et conclut d’une voix plus calme :

- Et je voudrais qu’il le sache.

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Astyxio
Un joli teint de fraise, pour le jeune homme lorsque sa belle de leva et apparu dans sa chemise de nuit fine, le nez baissé, il lui passa sa robe de chambre.

Le petit déjeuné fut pris les yeux dans les yeux. Et la rouquine lança un sujet épineux, l’approbation de leur relation par le baron. Mais le blondinet n’en avait que faire qu’il soit d’accord ou pas. Il avait fait son choix et devra l’accepter. De toute façon le jeune homme n’avait rien à perdre et il vivra sa relation avec Dorilys avec ou sans permission.


- Dori, je lui écrirais pour lui dire pour toi et moi. Tu sais, je ne pense pas qu’il soit contre notre relation… comme je te l’ai expliqué, je n’hériterais pas de son titre. E puis, il connaissait bien Gyldas, il sait la bonne éducation qu’elle t’a donnée. A moi de lui quelle jeune femme magnifique et merveilleuse tu es devenue.

Et si ça lui plait pas tant pis pour lui. Nous nous sommes retrouvés enfin, nous avons réussit à nous dire ce qu’on ressent, je ne vais pas laisser ce bonheur s’échapper, sous prétexte que mon père n’a pas aimé que tu lui répondes il y a de cela 10 ans. Et si il y a des conflits entre nous, c’est la vie, quel couple n’en n’a pas ?

Tu as changé, j’ai changé et je suis sur qu’il sera content pour nous. Ne te fais pas de soucis, tout se passera bien.


Puis comme pour effacer cette marque d’inquiétude sur le visage aimé, il s’approcha, la pris dans ses bras et chuchota à son oreille :

- Rien ni personne ne nous empêchera de nous aimer…

Et encore plus bas :

- Je te le promets ma chérie

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