[RP ouvert] Tel un phenix...

"Ma Limace ..Prends ton temps … Ma Limace … je sais que …."

Il l’avait écouté l’interpeler, lui expliquer, puis il prit la couverture qu’il avait déposé à côté de lui, la déplia et enveloppa sa compagne dedans. Ils restèrent un long moment ainsi sans se parler, s’écoutant respirer.

J’ai compris tu sais, demain ça ira mieux quand j’aurai bien assimilé et que la tension sera retombée.

Se lève ramasse des cailloux et des morceaux de bois puis les jette de toute ses forces contre les arbres jusqu’à ce que ses muscles soient raidis par l’effort. Reviens près d’Eleo, la regarde, lui tend les mains.

Viens ma Grenouille, rentrons nous reposer, toi surtout en as besoin. Demain nous en reparlerons, je te dirai ce que j’en pense.

La prend par les épaules et l’emmène doucement vers le lieu de repos. Lui murmure Je t’aime

[ Genève .... le phare ]

L'arrivée enfin! après des semaines en voyage la rouquine appréciait ce retour! elle se sentait chez elle et humait l'air ambiant!
Les yeux fermés, le corps face aux montagnes, elle inspirait avec bonheur..
La nuit avait été calme et au petit matin elle s'était mise au lit et avait dormi sans rêver tant la fatigue était présente.
Un réveil en douceur.. et déjà la belle s'habillait, voulait voir le paysage et faire un tour au marché.. Mais elle devait manger un peu. Croqua un fruit et une miche de pain..

Gil était levé.. semblait en forme, son visage souriant et frais.. l'embrasse avec fougue..

Dis moi, tu veux qu'on aille à Sion ? Le laisse à sa réflexion et se demande si Kelian et Samiah se sont installés un peu.. et si la cité leur plait. Elle n'avait pas eu de nouvelle de Mortor ni de Ethana.. au moins trois nouveaux à s'établir à Genève, l'idée lui plaisait et de savoir ses amis en scurité dans les murs de la ville, le réconfortait pleinement.

[Genève]

Ils s'étaient retrouvés en taverne avec des amis, avaient rit et plaisanté puis vers le soir ils les avaient laissé seuls. Gil la regarda et lui posa une question sur son état de santé. Son ventre allait bien, elle lui avait pris les mains et les avaient posées sur dessus. Gil n'avait rien senti de particulier mais elle disait avoir toujours des nausées. Ils s'enlacèrent, s'embrassèrent et renouvelèrent leur amour réciproque en se disant "je t'aime"

Le lendemain, Eleo ayant du courrier à faire il l'a laissa à ses ocuupations et alla se promener le long du lac, le soleil était au rendez-vous. Au retour il s'arrêta chez sa rouquine "Es-tu prête pour ce soir ?" "Oui je suis prête".

Elle avait encore des nausées mais ne semblait pas inquiète outre mesure.
Il n'y avait plus qu'attendre l'heure du départ

Eh hop.. un jour de passer.. puis deux et demain ... les doigts de pieds en éventail, la belle pourra se prélasser en taverne... ne rien faire, ne surtout plus marcher et prendre du bon temps, car dans la vie après la boulasse.. fallait prendre du bon temps! et aucune taxe la dessus! Non mais!
Ils avait croisés des.. passants.. qui passent! si si vrai de vrai.. et que de beaux monde à profiter du soleil! les teins pâles allaient prendre un peu de couleur donc que du bonheur!
Les pigeons n'arrêtaient pas! elle aurait du les enfermer avant de partir mais pis fallait qu'elle fasse avec eux et ...

J'en peux plus! je m'arrête ma Limace! dis .. on fait la pause du quatre heures hein? j'ai faim.

Souriait à Gil.. avaient déjà fait quelques pauses mais tant pis elle en voulait encore.

J'ai des réponses à envoyer aussi.

N'attend pas la réponse, déjà elle a les miches sur une souche, au bord du chemin et installe son basard .. plume, encore , un bout de parchemin et là voilà lancée. Faudra pas qu'elle se trompe, les parchemins vierges venaient à manquer!

Oh! va être temps d'arriver! j'en ai marre d'écrire sur des bouts tordus.

Elle fait au mieux..renvoyait enfin deux pigeons..

Voilà j'ai fini! on peut poursuivre jusqu'à la prochaine pause.

Lui sourit.

[Lodeve - Languedoc ]

La torture dura.. mais toute mauvaise chose a une fin aussi et la délivrance fut pour Eleo une bénédiction! Elle reçu l'enfant sur son ventre.. soulagée de l'entendre crier, soulagée d'en avoir terminé.

Un garçon... oh! Elle tourne la tête vers Mando, lui sourit..
Félicitations! te voilà père! et surement un des rares à avoir pu voir naître son enfant..

Elle devenait mère.. un choc sur le moment! elle, la brigande, la réformée.. devenait mère!

Doucement elle prend l'enfançon au creux de son bras gauche, lui découvre délicatement le visage.. Le contemple! Il avait ses cheveux.. et ce regard qui pouvait lire son âme..

Le coeur battant, elle se sentait fière et heureuse.. finalement elle n'en voulait pas à Mando.. elle remercia simplement Déos que tout se soit bien passé.
L'enfant trouva le sein et se mit timidement à têter..

La rouquine prend la main de Mando.

Merci! ... Balian est un beau prénom!

Ferme les yeux, épuisée.

[Quelque part vers Montélimar]

Ils avançaient tranquillement chaque jour, se reposaient dès qu’un signe de fatigue apparaissait sur le visage doux de sa belle. Le grand air lui faisait du bien, sa peau devenait de jours en jours plus hâlée par le soleil.

Gil lui prenait la main pour l’aider dans les raidillons puis la lâchait et allait devant pour la faire languir, souriait mais l’attendait sur une souche et lui proposait de s’asseoir, lui offrait une peu d’eau.

Gil.. combien de jours encore avant d'arriver ?

Gil déplia son parchemin et pointa du doigt Montélimar.

Demain nous y serons, après-demain Uzès, une petite halte pour visiter puis … compte les jours sur la carte …

Lodève dans 4 jours ma grenouille et ton chemin de croix sera fini... la regarde, pose un baiser sur ses yeux.

Tu seras chez toi avec tes amis et pourras te consacrer à ton corps. Tiens prends ce morceau de fromage et bois un peu d’eau fraîche et quand tu seras prête nous irons doucement.

Une heure plus tard ils repartirent. Du haut d’une colline ils aperçurent Montélimar dans la vallée où le Rhône, large et majestueux descendait vers la mer.

Regarde Eleo, dans 2 heures tu seras dans un bon bain puis ensuite …. lui fait un clin d’œil complice

[ Genève - chez Gildas ]

La rouquine, le nez dans le diner, attendait que son compagnon se lève, elle faisait le moins de bruit possible.
La maisonnée, plongée dans le calme ne laissant qu'un crépitement de feu de cheminée et parfois le bruit du couteau sur le bois alors qu'elle tranchait les ingrédients.

Eleo ! oh ma grenouille

Elle sursaute légèrement et laisse Gil la câliner, après tout elle en avait bien besoin.

Ah te voilà debout. Tu m'as inquiété! Je t'ai trouvé endormi et me suis demandée si tu n'étais pas malade mais ta tête semblait fraîche.

Se recule légèrement, le regarde.

Tout va bien?

Mes affaires sont prêtes et Alvi ne viendra pas avec nous, elle m'a dit préférer rester à Genève.

Hausse les épaules.

Après tout, c'est son choix.

Elle met le repas chaud dans un plat.

A table!

[ Genève ]

Eleo avait terminé tout ce qu'elle avait à faire et enfin voulait retrouver Gil pour un diner en tête à tête.
Elle quittait sa demeure avec du pain, du poisson et une liqueur de Bourgogne.
Il fallait bien qu'elle le chouchoute, le méritait et à n'en pas douter ses sentiments pour lui étaient réels et sincères.

Elle croise quelques Genevois, un signe de la main, un bonsoir et elle poursuit pour s'arrêter devant cette porte qu'elle connait bien. Frappe et entre.

Silence.

Ma limace? tu es là?

Referme la porte et va poser sur la table ce qu'elle porte.

Ma limace? Gil..

Elle fait le tour de la maisonnée et trouve sa limace endormie.. l'image est touchante, mais inquiétante car il n'est pas homme à dormir ainsi. S'en approche, pose la main sur le front puis les joues.
S"assied au bord du lit et se demande s'il est souffrant..

Se lève ne voulant pas le réveiller et va se charger de faire le diner.

[Genève chez lui]

Gil était assommé. Il avait laissé passer l'orage, la tempête, la fureur d'Alvi, n'avait pu rien dire. Il était vidé de toute force, abasourdi par tant de rancoeur.

Très Haut, qu'ai-je dit ... tu me punis encore une fois, est-ce bien nécessaire ?

Le claquement des portes résonnait encore dans sa tête en ondes assourdissantes. Il s'habilla. Les jambes tremblantes il se dirigea vers son lit et s'allongea, fatigué, vaincu et finit par s'endormir.

Alvi reste bouche bée en écoutant Gildas. Bien sur elle est vexée de se faire jeter de la sorte mais n'en montre rien.
Le regarde s'habiller et du coup elle en fait autant puis se présente face à lui, les poings sur les hanches.

Vous devriez avoir honte de dire qu'elle s'est faite engrossée par vengeance! Si elle était là elle serait peinée de vous entendre. Non vraiment elle n'est pas de ces femmes faciles et si elle a retrouvé les bras de son ancien compagnon, peut-être est-ce aussi parce qu'elle avait besoin de lui à ce moment-là. Dans la colère et la peine, on est amené à agir de façon différente et l'enfant qu'elle porte n'est pas une vengeance. C'est un enfant d'amour, tout simplement.
Et peut-être que la femme avec laquelle vous avez fauté, si elle n'avait pas été déjà enceinte, le serait de vous aujourd'hui! C'est un peu facile ce que vous dites! Vous n'avez même pas tenté de vous mettre à la place d'Eleo un instant.

Elle est en colère, non plus du rejet mais de cette conception des évènements et de la facilité avec laquelle Gildas porte un jugement sur sa compagne.

Si Deos a voulu qu'elle enfante c'est qu'il a choisit qu'elle vive ainsi et qu'elle assume certainement tout ce qui entour cet enfant à naître.
Changez votre comportement, si elle vous entendez, vous passeriez un bien mauvais moment. Cet enfant compte énormément pour elle, ne l'obligez pas à faire un choix, se serait bien mal la connaitre.

Je ne parlerai pas de cette.. entrevue à Eleo.

Elle tourne les talons et s'en va en claquant la porte de la chambre puis celle de l'entrée principale.

[Genève chez Gil]

Gil se prélassait dans son bain après ce retour de voyage, les yeux mi-clos pensant à sa grenouille, la sentant même contre lui dans l’eau chaude quand il sentit une présence dans la pièce. Il ouvre les yeux puis se les frotte.

Alvi …. que … je .. mais … bégaye

Saute du bac nu comme un ver sans vraiment prêter attention à sa tenue … inonde la pièce d’eau, la regarde de haut en bas puis de bas en …. se sent vaciller à la vue de ce corps nu qui s’offre à lui.

Un grand trouble le prend et il sent une émotion envahir son bas ventre. Maladroitement il essaie de la cacher avec sa main.

Se ravisant il prend une serviette et en couvre Alvi puis s’en noue une autour de la taille.

Alvi .. son cœur bat à tout rompre, sent le sang taper dans ses veines, la regarde à nouveau, n’en croit pas ses yeux , tressaille à nouveau puis reprend ses esprits peu à peu.

Alvi, viens … pardon venez … il faut que nous parlions

La prend par la main et l’emmène dans la chambre… ramasse au passage ses vêtements épars.

[Genève]

Enfin Genève. Après ce long périple, ils étaient arrivés dans leur chez eux.

Ils s'étaient arrêtés à Lausanne, avaient rencontré tout le Grandson noble ou presque, à croire qu'ils avaient colonisé ce tas de ruine. En fait ils construisaient le nouveau port. Quelques chopes de cette bonne bière suisse, ils étaient repartis déçus, l'ambiance n'y était pas et étaient pressés de rentrer.

Pigeons volent ... cria Gil en souriant amusé. Encore et encore, toujours et toujours, j'espère que ce sont de bonnes nouvelles ma limace

Genève ... leurs demeures. Gil entra chez Eleo, l'aida à à se débarasser de son sac, remarqua cette douce chaleur provenant du feu dans la cheminée puis ...

Ho, Alvi, quelle surprise !

Elle accompagna Eleo dans la salle d'eau où un bain chaud l'attendait.

Mon Eleo je t'ai préparé un bon chaud car tu dois en avoir besoin.

Gil embrassa sa rouquine et partit sans faire de bruit les laisant à leurs retrouvailles. Arrivé dix mètres plus loin dans sa maisonnette, il entra et fila directement dans sa salle d'eau et ho surprise

"Quelle gentillesse cet Alvi, un bain chaud pour moi, qu'est-ce qu'on est gâté, cette femme est charmante .... et un feu dans la cheminée comme chez Eleo ... il faudra que lui offre un bouquet de fleurs"

Il se glissa dans la baignoire et senti un grand bien être l'envahir, ne pensa plus à rien sauf à sa rouquine.

[ Genève - Helvétie ]

Alvi reste fidèle à ses amis et poursuit l'entretien des maisons et des champs. Elle a aussi terminé les langes, et le tricot commencerait le lendemain. La vie se poursuit, tranquille et rereine, parfois troublée par un illuminée sur la grande place à crier aux lions de juda mais personne ne semblait y prêter réelle attention. Enfin, elle a hâte de revoir ses amis et a un petit compte à régler avec une rouquine, qui, semblait, tout d'un coup immature. Comme si le ventre grossissant lui faisait perdre la raison.
C'est en pensant à Eléo et Gildas qu'un pigeon se pose sur le rebord de la fenêtre, tapant du bec dans le petit plat laissé là en évidence pour les piafs affamés.

Elle prend la missive et roule des yeux au fur et à mesure de l'avancer des écrits.

Oh! je peux rajouter provocatrice à ses qualificatifs! Elle sourit s'imaginant la rouquine prenant une fessée. Pour sur Gil ne laisserait pas faire, si libre qu'il essaie d'être à vivre aux cotés d'Eleo, il n'en était pas moins à tout accepter. Elle se surprend parfois à penser à lui, mais aussitôt l'image de la rouquine intervient, la garde se lève.
Le sourire s'efface un bref instant, elle se sent attirer par cet homme, avait même espérer que Mando arriverait à ses fins en détournant Eleo du droit chemin. Cette rouquine était pleine de surprises .. au grand désespoir d'Alvi, elle garderait donc cet amour pour elle seule, tel un secret ou un fardeau.

La lettre sous les yeux, elle réfléchit à se départ et trouve plus sage de rester à Genève. Au moins elle n'aurait pas à assister à un combat de coqs.
Elle ne répondrait pas à la lettre, Eléo serait bientôt là et elle avait encore à faire, voulait préparer du bois pour la cheminée, le retour de la fraicheur emplissait les maisons et elle voulait leur préparer un bon plat pour leur retour.

Elle pose le parchemin sur la table et reprend ses activités, l'esprit embrumé.

[ La veille en chemin ]

Eleo et Gil rentraient chez eux, la promenade en pays Comtois avait simplement été inutile, comme quoi il ne faut jamais écouter les débutants non organisés.
Elle pestait tout de même d'avoir perdu son temps.
Gil acceptait de l'accompagner à Lodève, elle était ravie de cette nouvelle tout en étant inquiète..
Elle avait eu des nouvelles de là-bas.. les doigts s'étaient crispés sur la missive à plusieurs reprises.. et vint le passage concernant l'enfant.. Mando avait raison, elle devait s'assagir mais ce n'était pas dans ses choix de vie..
Le soupire intérieur est long mais bien présent, il fallait qu'elle s'organise autrement.

Elle souffrait terriblement de sa cuite du jour précédent! elle payait chèrement son abus, et savait aussi que cela ne lui servirait pas de leçon, vilaine et entêtée voilà ce qu'elle était...

Ils avaient trouvé une taverne.. vide! tout était vide en pays comtois de toute façon! Une pause pour le couple qui devait aussi de retrouver un peu... et c'est un sourire béa aux lèvres que la rouquine prend, avec Gil, la route de Grandson.. un moment plus tard.

[ Jour J .. Grandson ]

Le vide.. là aussi! Incroyable ce silence que l'on trouve maintenant presque partout, à croire que les gens restent enfermés chez eux..
Tant pis.. ils ne passeront là que la journée histoire de reposer leurs jambes. Elle en profite pour répondre à Mando et Alvi ... quoique pour Mando.. elle ne savait pas comment s'y prendre....

S'installe à la table d'une taverne et se met au travail...

[ Geneve ]

Eleo avait défait ses sacs, le voyage n'était plus.. elle arpentait la ville et ses pas la conduisirent vers la vallée où tout simplement elle prit une bouffée d'air frais et pur.
La colère avait un peu diminuée mais le questionnement restait si présent.. elle n'avait rien vu venir, ne comprenait pas..

Gil se trouve là, le visage décomposé.. elle s'approche:

Gil, tes prières sont inutiles, le Très Haut te jugera en temps voulu, la justice des hommes se trouve actuellement dans ta conscience.. ne demande pas à ce qu'on prenne ta vie, c'est lâche et tu n'es pas lâche.
Ce matin là en taverne, tu aurais du me dire la vérité et elle aussi.. de l'apprendre après coup et avec tout ce que cela a impliqué depuis.. la situation de trahison est encore plus forte. Cette fille te voulait, je t'avais dit que la décision t'appartenait, tu as toujours été libre. Tu as préféré le silence et la cachoterie, c'est ton choix.
Je te pardonne, la chair est faible et l'homme ne pense jamais avec sa tête.. tu ne m'appartiens pas.
La confiance n'est pas un jeu avec lequel on peut se permettre de jouer.. je t'ai tout donné, j'ai tout accepté... mais là plus rien ne pourra être comme avant, le doute sera toujours là. On peut être tenté mais savoir aussi que de franchir le pas peut avoir des conséquences.. tu as fauté .. ça arrive! mais tu aurais du choisir une personne plus discrète .. enfin c'est ton choix..

Elle le regarde et ajoute:

Rentre et viens boire un verre, te lamenter ne changera rien et mourrir donnera l'impression que tu n'assumes pas tes actes.. et puis c'est la vie... tout simplement.

L'hiver toujours installé, l'air était froid et l'eau de ce lac glacée. Elle regarde Gil, hausse les épaules et soupire.

Tu sais que là tu vas tomber malade? .. et pour la vérité oui tu me l'as dit... bien après.. Tu vois je pense que tu devrais mieux choisir tes fréquentations, qu'une femme enceinte et étant sur le point de se marier n'avait rien à faire dans ton lit sauf si elle est une catin! après tout, ce n'est plus mon problème.. tu aurais du songer à l'eau glacée de ce lac le soir où ... cela aurait calmé grandement tes ardeurs...

Elle refuse de le rejoindre dans l'eau, le fixe à distance.. . si tu veux parler je serai en taverne, tu n'en reste pas moins une personne que j'apprécie mais voilà ... c'est un coté chez moi qui est ainsi..

Elle ne ressentait que de la tristesse devant ce gâchis... la boute-en-train n'était plus.. il ne restait qu'une rouquine sans coeur et sans pitié..

La porte de la taverne claque derrière son passage. Elle était énervée.

Bon sang! ce que j'en ai marre! tout en parlant fortement elle retire sa cape, pousse d'un geste vif un siège mal rangé. Regarde autour d'elle et voit Mando,là, près du feu..

Bonjour fougueux chevalier! lui sourit, tente de cacher sa mauvaise humeur, embrocherait volontiers le premier manant qui passerait là.. Elle se rendait compte que la colère la rendait plus forte et plus.. froide.
Arrivée près de lui, la respiration assez rapide, elle plonge dans le gris révélateur de douceur.. puis se recule..

Oh! t'as pas mis ta ferraille... ouf! ce truc c'est anti.. érotique! et si diffcile à retirer...! lui fait un clin d'oeil et laisse ses yeux s'attarder sur ce suçon dans le cou de Mando ... il n'était pas bien discret ce suçon... éclate de rire.. Sais-tu que tu as un suçon fort disgracieux là? pointe son doigt sur le délit .. Hmm surement un écureuil venu te charmer hein?
Ne pouvait s'empêcher de sourire...

Hélas j'ai beau m'être défendu ardemment, la folle qui s'est jetée sur moi pour me vampiriser m'a vaincu... marquant ainsi son territoire et faisant de moi son esclave pour la vie.

Manque de s'étouffer. esclave pour la vie? .. ne bouge pas. La rouquine s'approche un peu plus jusqu'à sentir la chaleur du corps de Mando, pose tendrement ses lèvres sur les siennes et descend vers son cou, à l'opposé de la marque, y aspire tendrement la peau.. Se recule.. humm pas trop mal! te voilà doublement marqué.. doublement .. esclave.. Ne peut s'empêcher de sourire, un sourire d'ange ... bat des cils et prend cet air innocent en lui chuchotant.. " je pense que je pourrais tendrement marquer le reste de ton corps.."

[Genève, la veille du départ]

Après une entrevue des plus déplaisante avec l'ex compagnon de sa dame, Mando voyait rouge, il était grand temps de mettre en œuvre leur projet. Partir... pour mieu revenir. Ainsi la situation aura le temps de se calmer et sa douce et lui pourrait enfin voyager ensemble. Ils ne seraient point seuls pour ce voyage. Mortor, son écuyer par la force des choses et un autre couple les suivraient dans cette palpitante aventure. Ils avaient fait connaissance la veille et cet échange avait été des plus instructifs pour le jeune Mando.

Ayant apprit que son engagement dans les ordres seraient une source probable de conflit avec sa jolie rousse, Mando décida de tenter une autre voie... Mercenaire. Libre de choisir et de défendre ses causes. Voilà un métier qui lui convenait. Et ainsi il n'aurait ni à affronter la belle Eleo, ni à en être séparé. Plus il y réfléchissait, plus cette idée le tentait. Le couple avec qui il avait sympathisé la veille avait parlé d'une cause qui lui semblait juste. Il lui restait a présent à en parler avec sa compagne. Il voulait vivre ce qu'elle avait vécu, sentir la peur lui nouer l'estomac, l'excitation des batailles, l'adrénaline du combat... et le lien indescriptible qui liait les frères et sœurs d'armes.

D'un air rêveur, il s'imaginait déjà sur les remparts, défendant une ville comme l'avait jadis fait son parrain. Si quelqu'un était entré a ce moment là, il l'aurait prit pour un fou. Le regard absent, un large sourire éclairant son visage, brandissant une épée imaginaire... Il avait l'apparence d'un illuminé. Un bruit de porte se fit entendre, mais le jeune homme était tellement accaparé par sa vision qu'il n'y prit garde.

[ Montpellier - Languedoc ]

La rouquine partie depuis un moment déjà, goutait à nouveau au plaisir du voyage. Et quel voyage!!! Pas de mauvaise rencontre mais des membres de l'équipée perdue.. puis des arrêts dans toutes les villes... long comme c'était long.. elle qui aimait l'action là elle n'était pas servie du tout.. Mais l'air marin si doux, si remplie de souvenirs suffirent à lui redonner le sourire et la bonne humeur.
Montpellier lui rappelait Genève, tavernes gaies et aussi un brin... perverties mais elle en avait pris l'habitude de voir se faufiler des dames sous les tables pour.... chercher l'objet de tout les désirs.. enfin une pause de deux jours, le temps d'attendre leur ami et écuyer de Mando, et enfin ils poursuivraient plus avant..
Des projets pleins la tête, la rouquine devait tout de même rejoindre Genève avant de s'engager dans les délices tortueux du mouvement de son âme..

[ La veille au soir-Montpellier en taverne ]

Il faudra m'aider à me défaire de cette armure!
Et le beau Mando tout "armuré" se trouvait bien ennuyé quand la nuit fut venue car pour charmer la rouquine et la satisfaire il manquait quelque atouts essentiels... cachés sous le fer brillant et bruyant..
T'aider? hmm.. je vais monter dans notre chambre, me dévêtir, m'allonger et t'admirer... Un plaisir presque pervers aurait pu d'ailleurs se lire dans les yeux de la rouquine qui imaginait son chevalier luttant contre le fer... alors que la Belle jouait... en solitaire le laissant sur sa faim.. elle finit par s'assoupir..

[ Moment présent ]

Une journée dans la capitale, un tour au lac pour pêcher.. et enfin la tournée des tavernes à gouter les différentes liqueurs.. Oh les mélanges... c'est terrible! Mais elle supportait de mieux en mieux le nectar dans ses veines, comme une seconde peau.. sa mémoire ne lui faisait pas défaut et des pires bétises elle s'en souvenait au réveil, offrant même un sourire épanoui après chaque expérience de vie... elle savourait tout, tentait tout...

...

[ Geneve ]
Un pigeon roucoule plus fort que d'habitude, Alvi voit le tube à la patte et s'en saisit avec délicatesse.
Des nouvelles de loin et un service à rendre.
Quelques graines plus tard, le pigeon repart , porteur d'une réponse.

Alvi rentre vite chez elle, prend un panier et y glisse un flacon d'alccol léger, une miche de pain et un plat profond remplit d'un ragout. Refait le point, enfile sa cape et file chez Gildas. La dame a été clair "vas vérifier qu'il va bien et qu'il se nourrit, je serai bientot de retour".
Elle n'aime pas savoir son amie dans le tourment et file vite. Une chance que la neige avait fondu, cela arrangeait sa marche.

Sire Gildas?! Eh oh???

Elle frappe à la porte, sans réponse. Laisse le panier en évidence. Prend le parchemin de son amie, le déchire de façon à mettre en évidence le passage de la visite et la signature. Ainsi il saurait que Eleo ne l'oublie pas. Sans plus attendre elle rentre chez elle.

[ Genève ]

Alvi, de retour prend plume et parchemin et se met à la rédaction d'une lettre.

[Genève le jour suivant]

Gil avait bu la moitié de la bouteille d'alcool et avait peu mangé. Au réveil il avait les esprits quelque peu embrumés.

Il fit une toilette minutieuse et se vêtit de ses atours du dimanche.

Il se rappela de cette personne qui l'avait appelé et avait laissé un panier devant sa porte ainsi que ce bout de parchemin avec ce nom "Eleo" qu'il l'avait tout retourné.

Il faut que je retrouve cette personne, elle doit avoir des nouvelles d'Eleo, oui, je vais parcourir Genève et me renseigner

Tout guilleret il s'aventure dans les rues du Phare mais l'heure est matinale, seules les cloches de la cathédrale tintent pour appeler les fidèles à aller prier, oui c'était jour du Seigneur

Au bout d'une heure, il avait croisé trois personnes et après questionnement elles ne savaient pas si une femme du midi était arrivée ces jours-ci.

Bon, je vais aller à mon champ de maïs puis je reviendrai à l'heure où les tavernes sont pleines

[Genève fin de matinée]

Gil était passé voir son champ de maïs, il poussait bien. A côté du sien était celui de …. Ah ! rien que de le voir le rendait triste. Il s’arrêta un moment … soudain il fût pris d’une frénésie incontrôlable, passant parmi les rangs, inspectant les épis, enlevant les feuilles sèches, se baissant pour arracher quelques mauvaises herbes … marchant de plus en plus vite puis fatigué se laissant choir au bout du champ …. soulagé et content.

Son maïs sera joli, au moins n’aura-t-elle pas tout perdu.

Il resta ainsi un long moment, regardant le ciel, écoutant le bruit du vent dans le maïs, il lui sembla qu’il lui racontait une histoire ….

Allons, il faut que je me réveille, le temps est beau mais il fait encore froid, je ne voudrais pas attraper la maladie.

Se relève

Ah c’est malin, mon beau costume du dimanche … pfff qui va me le nettoyer et repasser ? …. Gil tu es un gros lourdaud.

"Je vais en taverne ou je passe chez moi ? - regarde le soleil - "hum il est encore tôt pour boire déjà que hier soir j’ai un peu forcé" - se dirige vers la ville mais arrivé au croisement de chemin bifurque vers sa demeure - "oui c’est plus sage"

En vue de sa maisonnette, il aperçoit une silhouette qui lui rappelle quelqu’un, accélère le pas et arrive devant chez lui

Holà ma brave dame, que me voulez-vous ?

Lodève... une ville qui éveillait en lui bon nombre de souvenirs. Le plus beau restant sa rencontre avec Eleo. Il était a présent de retour et la belle était toujours a ses cotés mal grès les péripéties de leur tumultueuse relation. Aujourd'hui, après plusieurs semaines de voyage assez monotone, ils étaient enfin arrivés destination. Il leur faudrait autant de temps pour rentrer a Genève, mais Mando avait a présent un atout de taille... Une nouvelle tenue! Il s'était déchargé du fardeau de son armure sur son cheval et avait investit dans une tenue élégante qui semblait plaire a sa douce. Il en était ravi.

Il se rapelait encore de sa dernière mésaventure où sa vilaine l'avait laissé se défaire de son armure seul tandis qu'elle s'amusait sur le lit, le laissant en proie a la frustration. Il lui avait fallut une bonne demi heure pour arriver a s'en défaire. Haletant, épuisé, il avait enfin pu laisser libre court a sa frustration.

Malgrès la flamme qui les animait, il sentait qu'Eleo n'était pas aussi heureuse qu'elle devait l'être. Il était vrai que leur voyage n'avait rien de palpitant, ils n'avaient pas tirés l'épée depuis qu'ils étaient à nouveau ensemble alors qu'ils avaient tout deux hâte d'en découdre. Il leur faudrait hélas attendre son installation définitive a Genève avant de pouvoir trouver une cause qui vaille la peine qu'ils s'investissent. Ils avaient plusieurs idées en tête a ce sujet.

Pour l'heure, ils profitaient d'une intimité cent fois attendue dans la ville qui avait vu naître leur amour.

[Chemin faisant]

Ils étaient sur le chemin du retour, oui Sion n’était plus ce qu’il avait connu. Il l’écoutait parler… lui répondait en lui serrant la main ....

Oui l’université, moi aussi, j’avais laissé tomber les cours …ho ! tu prend des cours de navigation … un bateau et hop ! vive les voyages …

Puis ... "Ma limace faut qu'on parle ….. L'enfant que je porte est celui de Mando"

Gil s’arrête, vacille, s’assied sur une souche, regarde sa compagne sans bien comprendre ce qu’elle vient de lui dire. Il lui semble qu’une chappe de plomb vient de lui tomber sur les épaules, "Mando", regarde son ventre qui forme un bel arrondi et qu’il aime caresser tant la peau est douce.

"Deos, qu’ai-je fait pour que vous me traitiez de cette façon … j’ai déjà été puni une fois et vous me punissez de nouveau en m’annonçant que cet enfant n’est pas de moi. Je ne le mérite pas, non pas ça."

Fixe sa compagne, cette femme qu’il aime …. Eleo !

N’entend pas fin de sa phrase et se réfugie dans sa peine.

[ En chemins ... ]

Bordel de di..! Un cri du coeur saisissant la belle au point que son âme s'en trouva comme libérée...
Ce n'est possible d'être aussi bête que ces pieds! et pourtant je pensais que les Comtois battaient tous les records dans le domaine de l'imbécilité à force de manger de la concoillotte !
Un pigeon lui avait foncé dessus, se vidant le fion au passage! .. du coup... couic le pigeon! non mais fallait pas pousser la rouquine dans les ronces! elle était déjà naturellement pénible.. la provoquer n'arrangeait rien!
Elle arrache le tube du mort et se réinstalle pour lire... Oh ma Limace!
Les yeux adoucis et l'humeur à nouveau acceptable, elle se met à lire... et... faut qu'on s'arrête près d'un mac glacé se dit-elle... une déclaration pareille.. forcément.. ça ne pouvait que lui donner chaud! Elle n'était pas en forme... fatiguée.. l'estomac qui tournait et virait... avait du choper une saloperie à Lodève.. mais son état frileux et cette lettre... didiou... explosif!
Se mord la lèvre... résiste à l'appel du mâle... regarde autour d'elle... aucun mâle.. affaire réglée.. ne restait qu'à dormir et plonger dans le monde de la reproduction animalière version... humains! mais bestiale!...
Souplesse... murmures... caresses et... découverte de la grotte... frottements et... explorations à hauts risques ... tant de ...
Oh lala... ! je vais perdre la tête murmure t-elle...
Elle ne s'endort pas... des images folles l'en empêchent... alors elle se met à l'écriture...

Genève - Helvétie

Alvi vaque à ses occupations tout en prenant soin de la maison de son amie et de son champs. Elle n'oublie pas de veiller aussi aux biens de Gildas.
Un pigeon grassouillet se pose non loin d'elle et c'est avec plaisir qu'elle prend une pause et s'installe pour la lecture.

Hmm! Est-ce raisonnable un si long voyage? si elle était là je lui ferai la morale et cette rouquine. Mais avec une caboche comme la sienne, pas grand chose à en tirer, si ce n'est la passion et la fougue qui coulent dans ses veines. Vraiment cette femme n'en fera toujours qu'à sa tête.

Alvi secoue la tête, désespérée.

Et bien soit. Allons remplir une malle, de toute façon je ne sais rien lui refuser et cet enfant est une bénédiction du Très Haut.

Elle se lève, emporte le parchemin, entre dans la maison, prend une petite malle, y met des tissus en quantités, prend de vieux draps qu'elle se hâte à couper puis fait des piles? Une pour coudre des langes, une autre pour le jour de la naissance, et encore une autre en surplus, au cas où. Elle avait de quoi coudre pour quelques jours, irait au marché prendre de quoi tricoter pour cet enfant. Le blanc irait à merveille.

Elle glisse aussi une couverture, jamais de trop après les douleurs, puis enfin se met à l'ouvrage de la plume.

Ils étaient partis depuis deux jours maintenant et avaient croisés des voyageurs, un petit bonjour et un sourire et ils les laissaient derrière eux.
Au soir du deuxième jour, Gil sentait sa limace traîner et marcher moins vite. Soudain

"J'en peux plus! je m'arrête ma Limace! dis .. on fait la pause du quatre heures hein? j'ai faim"

Se retourne et la voit se poser sur une souche et sortir plume d'oie et parchemein. Retourne en arrière et s'assied à côté d'elle.

Oui tu as raison, une petite pause nous fera du bien

Il fouille dans sa besace coupe un morceau de pain qu'il tend à sa rouquine et un morceau de chocolat. Tiens, prends

S'en prend un morceau et mange. Il la regarde écrire, écrire et encore écrire, se demande qui peut lui envoyer des pigeons à cet rythme.

"J'en deviendrai presque jaloux mais je n'ose pas lui demander de qui ça vient".

Au bout de vingt minutes "Voilà j'ai fini! on peut poursuivre jusqu'à la prochaine pause." .

Lui réplique M'enfin tu écris beaucoup depuis qu'on est parti

Ils reprirent leur besace et repartirent doucement vers la prochaine étape, demain sentait bon l'arrivée et ils pourraient se prélasser en taverne devant plein de chopes .. s'ennivrer un peu.

[Genève très très tôt]

Crévindiou ! Qui mène ainsi le diable si bon matin

Réveillé en sursaut par des cris et un tapage sur sa porte, Gil saute de son lit et ouvre la porte. Surpris il voit Alvi …. Cache comme il peut sa mi-nudité .. Je reviens

Me voilà beau, que me voulez-vous si bonne heure ? Allons reprenez votre souffle et entrez

Prend la lettre qu’elle lui tend, prépare un café, le lui sert quand il est chaud.

Bon voyons ce qu’elle me dit ….. Ah elle est gentille, elle ramène des amis … et moi je fais le ménage

Eclate de rire …. Pas de problème, je peux au moins faire ça pour elle … aérer la maison, faire provision de bois et aussi quelques victuailles.
Dites Alvi, si vous le voulez, restez déjeuner avec moi ce midi … nous parlerons d’Eleo et vous pourrez peut-être me donnez un coup de main, les lits à faire à deux c’est plus facile et puis vous savez … le ménage et moi

La regarde en souriant. Buvez votre café, je m’en vais faire un brin de toilette.

[Genève]

Eleo dormait quand un homme se glissa sous les draps. Il se colla contre son corps nu et la caressa de partout. La belle frémit et ondula sous les mains expertes de l’homme. Il l’embrassa dans le cou et s’aventura sur la peau douce et souple.
C’est à cet instant que Gil se réveilla en sursaut et en transpiration. Un cauchemar ou un rêve. Il n’avait pas pu distinguer le visage de l’homme. Etait-ce lui ou …. ?
Son corps était en émoi, il le sentait chaud et prêt à faire des folies mais seul, quel intérêt sinon de soulager cette tension intense .Il se leva et alla boire un verre d’eau fraîche.

Deos, faites que ce ne soit qu’un rêve, je la sais fidèle mais le corps à ses besoins que la raison ne contrôle pas.

Il fît quelques pas dans la demeure, calmant ses ardeurs puis se remit au lit.
Le lendemain il se réveilla avec une drôle de sensation, regarda sa couche, ouvrit grand la fenêtre et étendit la literie pour l’aérer.

Ah ! il est temps qu’elle arrive, ça ne peut plus continuer comme ça. Je vais aller travailler sur mon champs et sur le sien, ça me distraira.

[Genève ... sur la route]


Il avait écouté Alvi avec attention et comprit qu’elle la connaissait mieux que quiconque. C’était sûrement une bonne amie .. oui amie intime d’Eleonore.

Oui tout ce que vous venez de me dire elle m’en avait parlé, je connaissais son passé, son vécu et savais aussi qu’elle avait en elle cette envie de fuite, d’action, de sentir la peur la frôler, la surprendre. Sa fuite vers le Languedoc je l’ai provoquée, accélérée même si elle avait l’intention d’y aller. C’est fait … elle revient je ne sais pas dans état mais elle revient. Si elle veut encore de moi je serai plus à l’écoute de son âme, de son cœur, de ses envies, de son corps …. Mais je ne l’emprisonnerai pas, la laisserai libre de vivre et vibrer à son rythme avec moi.

Gil se gratta l’œil. Ils continuèrent jusqu’en ville. Il commanda du bois à un marchand en lui demandant de le livrer le plus tôt possible.

Alvi, je vous remercie de cette promenade. J’espère vous revoir un de ces jours, n’hésitez pas, vous serez toujours la bienvenue, grâce à vous cette séparation a été moins dure.

L’embrasse, fait quelques pas puis se retourne en lui adressant un signe de la main

Elle n'avait pu garder ce secret.. n'avait pu vivre ainsi à se demander si cet enfant aurait les yeux de son père, des yeux qui la faisaient chavirer à chaque fois..
Non elle n'était pas fourbe.. et se rendait malade à mentir.
Elle avait profondément blessé sa Limace mais les vérités ne sont pas toujours bonnes à entendre.. et la digestion prendrait du temps.
Elle pose la main sur son ventre.. savait que cet enfant serait chéri et que rien ni personne ne se mettrait au travers de cette maternité.

Elle frissonne... se sent fatiguée mais bien dans sa tête. Elle avait fait un choix de plus dans sa vie, un choix difficile mais elle n'avait jamais aimé la facilité.

Ma Limace.. Prends ton temps pour accuser le coup, on parlera de tout cela plus tard, à tête reposée. Je comprendrais très bien que tu ais besoin de recul et de respirer. Tout cela et ce depuis des semaines, nous fait vivre des moments difficiles, des épreuves qu'il faut accepter.

Blottit contre lui, elle tente de calmer ses tremblements. Prend un morceau de pain et mange. Elle trouvait que physiquement elle fatiguait plus vite qu'elle ne l'aurait cru.. c'était un peu perturbant de se sentir prisonnière d'un corps qui allait à un rythme différent de ses pensées. S'inquiétait aussi d'une mission à venir.. mais elle tiendrait, il le fallait!

Ma limace.. je sais que tu n'es pas un grand bavard mais quand tu auras réfléchit à tout cela, j'aimerai que tu me donnes ton point de vue..

[ Bien plus tard dans le temps... du coté Comtois ]

La rouquine avait eu un coup de sang... finalement elle avait envoyé paître tout ce qui l'agaçait! et maintenant, simplement, rentrait chez elle à Genève.

Le ventre rond montrant une naissance prochaine.. et tirant le corps dans ses extrêmes possibilités, la Belle se mouvait avec aisance mais l'inconfort pointait son nez, la fatigue arrivait plus vite et tirer l'épée lui semblait parfois plus.. compliqué.
Mais elle poursuivait son chemin, digne et simplement heureuse. Bien sur le moment venu elle regretterait peut etre, dans la douleur on déteste la vie, elle évitait d'y penser afin de rester sereine.

L'escapade en Terres Comtoise avait été une perte de temps, rien à voir, rien à découvrir..Elle avait envie de rentrer pour quelques jours.. L'humeur joyeuse mais quelque peu préoccupée par un questionnement.. où naîtrait donc cet enfant?.. Lodève était loin tout d'un coup.. mais le père .. coincé là bas.. après la naissance elle irait là bas.. elle ne savait pas! Mando n'était pas à faire des histoires, loin de là mais il était normal qu'il voit son enfant, et une fois encore elle serait entre deux eaux à se ronger les sangs..

Elle avait encore le temps mais le temps file si vite...

[Sion]

Gil avait revu une ancienne amie, Md. Elle n’avait pas changé, toujours aussi gentille, posée. La discussion en taverne avec d’autres sédunois avait été calme et sans intérêt. Il ne se sentait plus à sa place dans ce village. Et puis il avait senti Eleo en retrait de tout ça, étrangère. Elle était revenue à l’auberge avant lui. Elle s’ennuyait manifestement.

Les pigeons la suivaient, se posaient, repartaient … elle écrivait, riait puis sa mine se renfrognait mais sa joie de vivre reprenait toujours le dessus. Il suivait ses sautes d’humeur avec attention, ses nausées toujours présentes mais n’osait pas poser trop de questions quoique cela le ou la libérerait peut-être

"Attendons un peu" se dit-il "elle va se confier quand elle en aura envie."

Il décida de revenir à Genève le plus rapidement possible, là ou elle s’épanouissait et où ils se sentaient bien maintenant. Il avait hâte de voir Camy pour savoir si elle lui avait attribué la maisonnette demandée avant son départ

"Ma grenouille, rentrons" lui dit-il en fin d’après-midi

[ Quelques part sur les chemins ]

La liberté des uns s'arrête parfois quand celle des autres commence.. chez la rouquine, la liberté était sa religion et du coup elle voyageait souvent cherchant ce pétillant qui finissait par disparaitre à trainer au même endroit.. elle avait besoin de renouveau et de piquant!
Et le piquant était là... des brigands entre elle et Annecy.. elle aimait fougueusement se sentir en danger.. cela ne s'expliquait pas c'était en elle.
Le groupe voyagerait sans pause, sans arrêt possible avant un moment... elle luttait contre la fatigue.. mangeait à sa faim et attendait de voir un peu de vie... même une épée en main!

Elle déroule la carte.. compte encore... mercredi... elle tiendrait jusque là, il le fallait.. le voyage la rendait malade sans pouvoir y trouver de remède.. quelque chose n'allait pas! mais elle ne s'écouta guère plus..
Le regard vers Ethana qui restait muette.. elle ne l'avait pas vu en taverne la veille ni l'avant veille.. elle tournait une page elle aussi et la rouquine savait pour l'avoir déjà vécu, que c'était une étape difficile.

Le paysage avait changé, l'air marin n'était plus et cela lui manquait.. indéfinissable.. mais les Alpes se profilaient au loin.. ses neiges éternelles et sa fleur passionnée.. elle avait hâte de revoir ce coin de paradis..

Installée dans la charrette elle tente, tant bien que mal de faire une lettre... la calligraphie médiocre mais lisible tout de même elle termine sa missive avec un sourire aux lèvres.. le pigeon gras file déjà vers d'autres chemins..

De retour chez elle, la promenade lui ayant ouvert l'esprit elle songe à son amie et se décide à lui écrire.

[ Annecy - Savoie ]

Elle ne pouvait pas dire que la situation s'arrangeait. Finissant même pas éviter un sujet précis.. car la belle risquait de prendre la fuite si elle entendait ou interprétait un message du genre "tue-le, noie-le" .. Parfois il faut savoir imposer ses quatre volontés et pour sur les siennes elle ne laisserait pas filer dans le vent.
La rouquine profita de l'après midi pour aller voir un médicastre.. Son teint avait du prendre toutes les couleurs possibles au fur et à mesure qu'il l'examinait, qu'il posait des questions... Le verdict était partiellement sans surprise mais pour le moment elle ne changerait rien à sa vie et continuerait à aller où bon lui semble.
Elle ne devait rien à personne et ne demandait rien et au pire elle partait du principe que l'on était mieux seul que mal accompagné
La vie est faite de ces imprévues et le but du jeu était de s'en accommoder au mieux, que rien n'est acquis et que de toute façon la rouquine détestait tourner en rond.
Bien sur se serait simplement de sa faute pour avoir surement mal géré la "période" mais après tout, à toujours tout mettre sur le dos des femmes elle commençait à être agacée. L'homme dans sa splendeur viril, incapable de se retenir ou je trouver une solution adéquate..
Elle rageait intérieurement de se dire que cette conversation reprendrait une fois encore et à l'avance elle était déjà agacée et lassée.
Demain elle serait à Genève ...

[ En Terres Savoyardes... ]

La rouquine avait reçu plusieurs pigeons durant la nuit... dont une demande d'escorte mais hélas elle n'était plus sur la route initiale et.. ne prendrait plus aucun retard.. mais cela lui avait donné une idée... enfin elle verrait cela une fois chez elle.
Gil répondait à ses lettres et cela donnait du courage à Eleo.. du courage et de la patience..
Les chemins et encore les chemins... la fraicheur des Alpes entrait dans ses chairs, elle frissonnait parfois mais déjà la neige n'était plus en Savoie ce qui lui donna l'envie d'une promenade en amoureux .. elle se demande si Gil avait appris à pêcher depuis leur dernier pique-nique... sourit à cette seule pensée... pourvu que non se dit-elle.. ainsi il finirait une fois encore à l'eau..

Le voyage se déroulait au mieux.. elle dormait mal et la nausée ne la quittait plus.. ce qui la rendait quelque peu.. grincheuse et mordante! ... elle fixait sa concentration sur les parchemins et le paysage.. la beauté des Alpes était sans égal..

[Genève au soir]

Revenant des champs en sifflotant, il ramassait de-ci delà des herbes qu’il connaissait pour leurs vertus aphrodisiaques … non qu’il n’en eut point besoin mais avec la rouquine il fallait s’attendre à tout ; il avait une fois failli se faire piéger par son impétuosité, sa fougue, son hystérie parfois …. En plus elle revenait d’un très long voyage et il la sentait énervée dans ses écrits, énervée n’étaient pas à proprement dit le mot exact, disons oui …. en chasse hystérique d’un mâle

Heu …. Pas n’importe lequel, je veux bien me mettre à sa disposition dès son arrivée. Et à la maison il va falloir dépoussiérer l’entrée puis ramoner la cheminée, enfin faire un entretien complet de la conduite, chauffer doucement pour lubrifier

….. Regarde ses braies … Ho ! aurai-je oublié un outils dans ma poche où alors c’est la pomme du goûter que je n’ai pas mangé

Sur le pas de sa porte attendait encore un pigeon.

Mais c’est un convoi organisé aujourd’hui, c’est le deuxième, qu’à cela ne tienne j’adore en recevoir, voyons ce qu’elle me raconte car bien sûr c’est elle.

Prend le tube et déroule le parchemin. Au fur et à mesure de la lecture Gil devient cramoisi devant les mots et les pensées de sa grenouille ….

Crévindiou, je vais trépasser, heureusement que je viens de faire provision d’herbes.

[Genève]

La soirée du samedi avait été longue et ennuyeuse en taverne. Pas d’animation, deux olibrius inintéressants, pas de conversation. Quelques boissons furent servies et les langues se délièrent. L’un faisait de l’œil à l’une quand à l’autre il se mettait aux pieds de l’autre Les paroles devinrent plus crues et osées, l’un disant qu’il était monté comme … hum, une répliquant que ça ne se mesurait pas au poids et que celle d’un lézard agile et hardi à la besogne …. Gil se marrait puis faute de participants à cette heure avancée il s‘en était retourné seul dans sa demeure.
La nuit fût calme et à 7h00 il fût réveillé par le chant des oiseaux. Il se détendit dans son lit, fit quelques exercices musculaire et sentit son corps prêt à répondre à l’appel du printemps et de sa rouquine qu’il attendait avec impatience.
Quand il ouvrit ses fenêtres il vit un joli pigeon avec un parchemin. Il le prit dans ses mains, lui donna quelques graines et de l’eau et entreprit de lire la lettre. Malgré les quelques reproches qu’elle lui faisait il se sentit heureux de comprendre qu’elle l’aimait toujours. Oui ils étaient fait l’un pour l’autre malgré la liberté relative qu’ils s’étaient donnée. Mais liberté ne veut pas dire faire n’importe quoi et il en était conscient. Jamais plus il ne tromperait la confiance de sa belle car il ne voulait plus la faire souffrir. Elle était en lui, il se baignait dans ses yeux profonds, se comprenaient juste d’un regard, d’un clignement de cil … c’est ça la communion de deux êtres, l’Amour.

Alors pigeon, prêt à repartir voir ta maîtresse … ce sera cet après-midi, reposes-toi un peu.

Il fît sa toilette puis pris un petit déjeuner et partit vers le centre de Genève en ce dimanche ensoleillé pour aller prier Deos de lui avoir rendu son Eleo

[ Lodeve ]

Au bout de quelques minutes il parvint a se lever. Eleo le tançait toujours, mais il ne l'écoutait plus que d'une oreille à présent. Il avait voulut mourir, la belle en avait décidée autrement, il devait avancer à présent. Il n'en avait nullement l'envie, car il savait qu'il ne pouvait voler d'un bonheur à l'autre aussi facilement que les autres hommes. Point ne suffirer de trouver une jemme femme aimante, le souvenir d'Eleo resterait à jamais gravé dans sa peau. Se donner la mort ne lui apporterait que l'oubli, un oubli qu'il convoitait ardemment mais qui n'engendrerait que souffrance. Même si son aimée ne l'aimait plus, elle ne voulait pas le voir mourir, cela suffisait à lui ôter l'envie de mourir.

Quelle plaie que l'amour... C'était une émotion si belle, si vive que l'on en tombait que de plus haut lorsqu'elle s'arrêtait. Tout était plus simple avec leurs ancêtres, ils n'avaient de compagnes que pour se reproduire, la notion d'affection existait belle et bien mais à un degré moindres, quant à l'amour il était quasiment inexistant. Certains hommes, pour ne pas dire la plupart aimaient multiplier les partenaires, lui ne le pourrait probablement pas. Tel était son fléau, il avait une vision de la vie, de l'amour, que ne partageais qu'une petite minorité.

Mando secoua la tête pour rassembler ses esprits. Eleo était toujours là, et c'était ici qu'il la laisserait à nouveau, de son plein gré cette fois.

Adieu mon Eleo, murmura t'il avant de quitter la taverne sans un regard en arrière.

A pas lent, les épaules voûtées sous le signe de la défaite, Mando se dirigeait à présent vers sa demeure. Il n'avait plus de raisons de quitter Lodève à présent.

Elle allait se coller au nettoyage, au ménage enfin tout ce qu'un homme seul a du mal à gérer.. sourit à cette simple pensée.

Vous connaissez Eleo depuis longtemps, vous devez savoir de quoi elle est capable ?

Elle réajuste le dessus de lit, se concentre sur l'aide à apporter mais participe à la conversation avec plaisir.

Je la connais depuis très longtemps. Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre vous et cela ne me regarde pas, mais elle est capable de beaucoup et pas forcément dans le bon coté. Elle a ses démons et un passé trouble. Mais je ne suis pas dans ses secrets. Elle a un attachement pour le Languedoc et elle s'y replie quand elle souffre. J'ai été surprise d'apprendre son départ de Geneve mais quand j'ai su la destination, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose. Elle a emporté son épée et son bouclier, chose qu'elle ne fait plus depuis longtemps, elle avait peut etre un projet, je ne sais pas.
Elle est impulsive et peut tout lâcher sur un coup de tête.
Elle a lâché le Languedoc pour rejoindre son père quand la croisade a éclaté en Savoie.. et depuis elle a changé. Elle a été blessé à plusieurs reprises, physiquement. Je ne lui ai pas posée plus de question qu'il n'en fallait. Elle s'est endurcie et ne sait pas vivre calmement.

Bon, je vais au marché si vous voulez m’accompagner ?

Volontiers, allons y!

[ Lodève-Languedoc ... sur le départ ]

La rouquine attendait le départ.. il serait huit à prendre les chemins.. ! Elle avait hâte de bouger la "sanguine" .. Elle avait promis à ses nouveaux amis que si Genève ne leur plaisait pas, elle les ramènerait à Lodeve.. ! C'était un "marché" honnête à ses yeux.

Tout était prêt, juste que les Savoyards n'étaient toujours pas prévenus..! la paperasse n'était pas sa tasse de thé et avancer de deux noeuds par deux noeuds ... ne l'était pas non plus!

Mando boudait, elle refusait de se confier sur ses activités.. c'était ainsi et non négociable, elle vivait libre et la seule personne à qui elle pourrait rendre d'éventuels comptes était sa limace.. on ne retirait pas toute une vie de façon d'être et de liberté à cette rouquine.. Elle avait fait de Gil son compagnon à tout point de vue et son confident, son ami... son amant!
Elle avait perdu ses marques, ses repères et elle n'était plus elle-même..

Tout s'était compliqué.. et elle n'aimait pas les complications.

Elle rentrait à Genève et...

Santé!!

L'espace d'un instant le temps s'était figé, elle avait oublié la taverne et les gens qui s'y trouvaient.. se ressaisit!

Erf!... santé! Et grimace devant la tisane offerte! elle ne buvait plus! savait qu'elle était trop proche de faire des bétises et la dernière était toujours en phase de digestion...lente... très lente!!

Elle descend d'une traite cette eau coloré sans gout et va emprunter de quoi écrire..

Un an auparavant, il avait fait la rencontre d'un ange... Eleonore. La femme parfaite. Ensemble ils avaient échangés quelques mots courtois, quelques regards, puis très vite, Mando en avait presque oublié les autres femmes de Lodève. Leur premier baiser... Son premier baiser... comptait parmi ses plus beaux souvenirs. Elle avait un goût exquis et chacun de ses langoureux baisers étaient précédés d'un autre... plus furtif, comme une signature. Elle sentait ce que les anges doivent sentir, sa chevelure couleur or tombait en cascade sur ses épaules et ses doigts fins le faisaient frissonner lorsqu'ils se posaient sur sa peau.

Puis vint cette fameuse nuit où leur amour s'exprimèrent à travers leur corps enlacés, bercés par la béatitude que procure l'acte d'amour réussit. Ils vécurent quelques belles semaines a Lodève, se découvrant tout d'abord timidement, puis avec une confiance accrue, renforcée en même temps que leurs sentiments. Eleo lui fit alors part de son projet de se rendre en Helvetie. Mando était loin de se douter à ce moment là que tout basculerait...

Vint leur première séparation. Les raisons... Mando refusait d'y penser a nouveau, sa paix intérieure fraichement rétablie était encore fragile. Il lui fallait penser a l'avenir et non au passé. Après trois longs mois d'absence, il se mit en quête de la femme de sa vie. Il y avait toutefois un obstacle. La belle avait un compagnon... Mais leurs amour triompha de leurs doute et Mando put la reconquérir... durant deux bien trop courtes semaines. Dépouillé de tout ce qu'il aimait, Mando songea a mettre fin a ses jours.

C'était si simple... si simple que Mando refusa d'accueillir la mort, lui hurlant son mépris au visage. Il changerait, il n'était pas corrompu. Sa raison de vivre l'attendait... il en était certains.

Mando serra ses points gantelets de mailles et d'aciers. Il n'avait fait tout cela pour rien. Il ne renoncerait jamais a elle. D'un pas résolu, il se dirigea a nouveau vers la taverne qu'il venait de quitter. Il y trouva la belle, en proie au doute et au chagrin... Cette vision lui brisa le coeur. Eleo méritait mieu que cela. Mando se mit a genoux devant elle et prit ses petites mains dans les siennes. Leurs regards se croisèrent... les yeux gris du jeune homme rencontrèrent les yeux noirs de la belle. Un regard d'une infinie tendresse. Les mots franchirent la barrière de ses lèvres sans qu'il les sollicite. Il parla avec son coeur, les yeux rivés dans les siens. Doucement, pour ne pas brusquer son aimée, Mando approcha son visage du sien... pour l'embrasser en un langoureux baiser. Il ne put retenir un soupire de soulagement lorsqu'il comprit que la belle ne se déroberait pas. Ce moment il l'attendait depuis des mois... Ils s'étaient retrouvés.

Te laisser? Etrange... d'habitude c'est toi qui me laisse.
Elle était en colère contre lui mais aussi contre elle-même.
Le regard de Mando la troublait mais elle savait que plus rien ne serait comme avant...
C'est injuste ce que tu fais! Tu veux mourrir parce que tu refuse d'affronter la réalité.. et tu penses que je vais te laisser mourir sous mes yeux?? alors tu n'as rien compris...
Il n'y a pas d'amour à sauver Mando, il y a un homme à sauver! Je pourrais abréger tes souffrances et enfoncer cette lame dans ton coeur...et après???
Ta mort ne changera rien au passé... rien au présent!
Que tu ne veuilles pas me suivre reste ton choix, j'ai toujours respecté le choix des personnes qui m'entourent sauf... le choix de mourir! ...
Elle pose sur lui un regard triste mais déterminé.
Tu pensais pouvoir reprendre notre vie là où elle s'était arrêtée... mais on ne peut pas s'accrocher au passé si beau fut-il..
Tu as profité du fait que.. Gil a fauté .. que mon couple vivait une crise et que peut-être... peut-être même que cette Lara était une passade montée de toute pièce pour que je revienne vers toi..Jamais je ne m'emporte pour des histoires de fesses.. mais là j'ai eu mal, et dans ma douleur et dans ma colère je suis partie, je me suis jetée dans tes bras mais j'ai eu tort! et parce que j'ai fait cela on en est là maintenant!
J'aurai tout pardonné à Gil dans d'autres conditions.. mais j'ai été faible et aveugle!

Tu es revenu.. j'en suis ravie mais ma vie est autre.. et je n'aurai jamais du le laisser.

Je peux simplement te conseiller de changer d'air... de réfléchir et ... j'ai une amie qui pourrait t'aider.. si cela t'interesse.. je te laisserai son adresse..

[ Lodève - Languedoc ]

La tête dans les mains, elle respirait le plus calmement possible! La zénitude l'avait quitté rapidement après être partie de Genève et là .. elle était au bord de l'explosion...

Ce soir elle quitterait Lodève avec finalement Mortor et Ethana. Les gens partant, ne partaient plus.. les vivants voulaient mourrir... où peut-être que finalemet ils resteraient en vie.. Bref ell en avait marre de ce voyage merdique !

Ce soir elle rentrait chez elle, suive qui veut, ce n'était plus du tout son problème à la rouquine qui avait assez perdu son temps!

Des épreuves, des émotions, des larmes.. une panoplie à n'en plus finir en une seule journée..
La vérité était telle qu'elle l'avait prise en pleine tronche, elle avait cherché à comprendre mais tout allait trop vite... tout s'était compliqué en quelques minutes..
Les idées embrouillées, une douleur martelait sa tête, et le sanglot dans sa gorge si présent..
Elle ne savait plus où elle en était.. alors que simplement elle s'apprétait à partir seule, Mando déboula, elle se demandait s'il venait l'achever, pensant qu'il avait peut etre des remarques ou un couteau à enfoncer un peu plus profondément.. mais elle trouva là un homme différent, calme, posé qui avait parlé sans s'interrompre, qui avait vidé son âme..
Les yeux baignés de larmes, elle l'avait écouté et le plus simplement du monde il l'avait embrassé.. elle n'avait pas résisté, elle n'était pas en état de la faire .. tout remontait à la surface.. le passé galopait dans le présent, et ce passé se faisait fort, si hurlant d'une vérité tant refoulée ... elle s'était refusée à trahir Gil.. et finalement il l'avait trahit et pleinement..
Le coup de poignard dans le dos..! bien sur il n'y avait pas mort d'homme mais il lui avait ouvert la porte qu'elle maintenait fermée pour ne pas le peiner..
C'était comme une évidence! c'était écrit quelque part que la rouquine ne se rabaisserait pas à supporter l'insupportable.. d'une main elle balaie l'image de cet homme qu'elle pensait si différent.. en un instant sa vie venait de basculer.. Un gâchis pour une partie de jambes en l'air .. elle se demandait finalement si l'affaire ne durait pas depuis plus longtemps que ce qu'il se disait et si cet enfant à naître ne serait pas le sien... tant de questions sans réponse.. la vie à Geneve n'est rien d'autre qu'une banalité mais elle aimait cette ville.. elle se tiendrait à l'écart, n'avait plus envie de s'amuser, tout semblait fade d'un seul coup...
Tout sauf ce regard lumineux et se sourire en coin qui lui donnait un charme particulier..
Sa vie allait reprendre son cours et le temps panserait cette douleur... peut-être!

[Genève .. un peu avant en taverne]

Gil était taverne avec Eleo quand le chevalier Madorallen était entré. Il l’avait vu une ou deux fois et savait qu’il avait ou étaient toujours amoureux d’Eleo d’après ce qu’elle lui avait relaté. Comment allait se passer cette rencontre ! La taverne n’était évidemment pas un lieu propice à des échanges privés. Il écouta, participa, Mando semblait quelque peu sur ses gardes et froid.

Gil soupira, pensa « J’ai confiance en ma compagne, une bonne explication et …. Je l’aime, elle m’aime ….. «

Ils plaisantèrent en taverne, Eleo était la boute-en-train comme souvent « Ah qu’elle est belle ma rouquine »

Puis Mando subitement claqua la porte, assaillit par un sieur Mortor qui lui faisait des propositions hummm …

Enfin, ce soir départ en forêt avec Eleo, les journées seront plus calmes quoiqu’avec elle rien n’était défini et la surprise était toujours au rendez-vous

[Genève au soir]

Mairie, marché, bords du lac, il avait même fait un détours par son champ et revenait tranquillement chez lui.
Il fût surpris de voir un pigeon sur le bord de la fenêtre. Il s’approcha doucement, crût voir le volatile lui faire un clin d’œil et lever la patte « je rêve là », se frotte les yeux.
Ho un tube à sa patte, le détache et entre dans sa demeure.

Se ravisant, il ouvre la fenêtre et donne une poignée de graines et une coupelle d’eau à ce brave animal.

Voyons les nouvelles.

Il déroule fébrilement le parchemin et le parcours des yeux.
Ses yeux s’illuminent, son cœur se met à battre plus rapidement et il sent une bouffée de bien être envahir son corps

[Genève chez Gildas]

Il la regardait, se doutant qu’elle était au courant de tout mais n’en parlerait pas, suivait le cheminement de ses pensées au travers ses yeux, voyait Eleo dans le reflet clair de ses pupilles.

Oui, c’est elle qui a aménagé cette demeure, j’ai tout laissé en l’état ; si elle revient elle sera sans aucun doute heureuse de voir que ….. que ….. elle est toujours la bienvenue.

Fermant les yeux un instant il se remémore cette soirée gâchée par sa faute, puis la colère et enfin la honte de l’avoir fait souffrir, d’avoir brisé deux vies.

Ho, excusez-moi Alvi … regarde ses mains crispées sur les accoudoirs du fauteuil … vous dîtes qu’elle revient vers Genève bientôt … vous en savez sans doute plus que vous ne voulez le dire mais ces nouvelles me réjouissent.
Oui je la connais, trop bien même « sourit » vous avez raison je vais confier une lettre à vos bons soins.

Gil s’isole dans un coin de la pièce, prend un parchemin, une plume et la trempe dans un encrier.

Le jeune Mando quitta la taverne sans un regard en arrière. Il s'était promit de ne plus la faire souffrir... là encore il avait échoué. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire. Partir, loin de l'amour de sa vie, loin de son unique raison de vivre. Se donner la mort dans un moment pareil aurait été trop simple, et Mando n'était pas dénué de courage. La Vie était bien plus difficile à affronter que la Mort. Il lui restait à présent un seul but. Donner aux autres ce qui lui était refusé. Le bonheur.

Les larmes coulaient librement sur ses joues, sans qu'il ne cherche a les retenir. Peu lui importait le bonheur des autres a présent. Il était bien trop bon, bien trop faible pour ce monde. Il lui fallait s'endurcir, fermer son coeur et son esprit a tout sentiments capables de le faire souffrir. Etais ce la bonne solution? Cela ne le rendrait pas heureux, il le savait, mais combler le vide qui s'était créé en lui ne servirait a rien... la coupe se viderait a nouveau tôt ou tard, ainsi était la vie. Sa coupe était on ne peut plus vide, privé du désir de vivre, du désir d'aimer, il resterait ainsi. Inexpressif et insensible aux tourments des autres.

Mando se prit la tête entre les mains. Voilà que cela le reprenait...Les murmures, l'ombre dans son esprit. Faible... Il était bien trop faible. Ses genoux se dérobèrent sur lui alors que la douleur lui transperçait le crâne comme une flèche de lumière. Il se passa plusieurs minutes sans qu'il ne puisse bouger. Haletant, le corps en nage, il parvint se redresser. Il n'avait pas cédé, mais il s'en était fallut de peu.

L'image d'Eleo s'imposa a nouveau lui. Quelle cruautée... Il avait bafouée toutes les valeurs en lesquelles il croyait, avait fait souffrir la femme qu'il aimait et aimerait probablement pour toujours. Etait il trop exigeant? Il ne souhaitait pourtant qu'une chose... Vivre a ses côtés et l'aimer au grand jour.

Les épaules voûtées sous l'echec cuisant qu'il venait d'essuyer, Mando offrait un bien piètre spectacle. Ses mains se refermèrent sur son heaume, il ne voulait plus les voir...

[Lodève, le jour du départ.]

La joie, l'ivresse des retrouvailles avaient à présent laissés place au désespoir. Mandorrallen n'avait plus sa place dans la vie d'Eleo. Tout ses projets, ses rêves, ses désirs avaient volés en éclat à l'instant même où la belle avait mit fin a leur relation. L'avenir qui étaient alors parés de couleurs chatoyantes lui paraissait a présent terne et sans saveurs. Eleo n'existait plus, elle avait bien trop changé, tout comme sa vision de la vie. La belle femme blonde et innocente qu'il avait rencontré un an auparavant avait laissé place a une autre femme, tout aussi belle et désirable, mais désormais farouche et indomptable. Et pourtant Mando l'aimait à l'égal des premiers jours. Seulement cela n'était plus réciproque...

Plus rien n'avait d'importance à présent. Le voyage, son installation a Genève... Il n'en était plus question. Tout n'était plus que poussière, Sa vie avait un gout amer, celui de la défaite, celui de ne pas avoir été à la hauteur. Alors même qu'il songeait à son amour perdu, d'autres pensées, infiniment plus sombres, plus violentes, plus sournoises s'imposèrent à lui. Il ne les connaissait que trop bien et ne tenta pas de résister. A quoi bon maintenant qu'il avait tout perdu. N'étais ce pas au contraire le moment de céder? Le moment d'oublier ce qui faisait de lui un homme? Alors même qu'il envisageait cette possibilité, les murmures s'intensifièrent... le faisant penser a ce que serais sa vie sans cette façade qu'était la bienséance, la générosité, la courtoisie, la tendresse, l'amour... l'humanité. Une vision troublante qui l'attirait de plus en plus. Oui, il devait changer, forcer sa nature.

Le visage d'Eleo s'imposa soudainement à lui, mettant fin à sa plongée involontaire dans les bas fonds de la nature humaine. Comment avancer s'il se cantonnait à vouloir vivre au passé? Il ne la récupérerait plus, il le savait. Elle et Lui était bien trop différents, et si lui s'en accommodait parfaitement, elle n'était pas satisfaite. Une sensation étrange le tira de ses pensées. Une sorte de langueur le gagnait...

Un liquide chaud coulait le long de sa main. Il ne se souvenait pas s'être blessé, pas plus qu'il ne se souvenait avoir sortit le poignard qui venait de lui entailler les veines. Il songea un moment a paniquer, mais se rassura finalement. C'était probablement au mieu, oui, c'était dans l'ordre des choses, ainsi ne serait il plus tenté de retrouver son Eleo... qu'il venait de perdre a jamais. Avec un détachement non feint, Mando observait le sang qui coulait lentement sur le sol, un léger sourire indéchiffrable flottant sur ses lèvres...

[ Genève .... chez elle]

Gil tranquillement installé lisait un parchemin qu'il avait trouvé près de son champ de maïs. Il en prenait connaissance assis près de la cheminée où les flammes dansaient un ballet mystérieux.

Un voix qu'il connaît bien, celle de sa grenouille préférée, le tire de ses pensées, délaisse sa lecture un instant.

T'en penses quoi?

Se retournant .... ouvre de grand yeux, il voit sa belle dans une tenue qui ne cache que ses chevilles qu'il sait fines et dont il connaît les moindres détails.

Surpris, son regard se voilant, son esprit se brouillant, il la voit tour à tour ajuster sa rousse chevelure sur ses épaules, enlever ses bottes. Une onde de désir traverse subitement son être à la vue de ce corps nu ... n'entend plus rien de ce qu'elle lui dit.

Mais que fais-tu dans ....

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle était déjà repartie.

Dis, tu ne vas ..... voyons !

Se rappelle qu'il est prévu une petite sortie à deux ... si c'est dans cette tenue ça promet .... Essaie de se concentrer sur sa lecture ... Bon je verrai ça demain à tête reposée. Jette le parchemin au loin et regarde les flammes danser, se tordre, le bois des bûches gémir sous la caresse des langues de feu .......... rêve, rêve

[ Geneve ... taverne ]

La rouquine rêvassait en taverne.. rêvassait de trop, n'avait pas entendu l'homme entrer. Elle lève les yeux et ...

Nan... papillonne de cils, regarde mieux ...

Mando! bah ça alors! et d'une élégance à ... rendre dingue une chèvre!

Echanges de politesse... bonjour, ca va.. patati.. patata... et le vif du sujet prend place... le compagnon et l'ex compagnon dans une même taverne avec des furies en chaleurs... whaooo ça déménage...

Elle s'amuse la rouquine.. comment rendre fou un homme en moins d'une heure... suffit qu'il vienne à Geneve!

Mando et elle avaient à parler mais le feraient plus tard.. en attendant le pauvre devait supporter les belles paroles des dames.. un puceau en arriverait vite à... l'expérience!

Elle avait passé un bon moment mais pas sur que Mando et Gil se soient amusés autant qu'elle...

[ Geneve - chez elle]

La journée terminée, elle n'avait pas revu Mando mais il avait quitté les lieux en claquant la porte, avait eu aucun moyen de le retenir.
Elle vaquait à ses préparatifs pour son départ.. quelques jours en plein air lui ferait du bien..
La besace fermée, pas de cheval cette fois, pas de charette... de quoi manger et sa petite lame..

Le mariage! Elle tréssaute! Gil et elle étaient invités à un mariage.. désorganisation... elle s'asseoit, réfléchit à comment gérer la situation..

Soupire..

[ Genève... quand les larmes coulent .. ]

Le moment du tête à tête était arrivé.. les mots parfois font si mal qu'une claque est préférable.. mais de claque il n'y en a point.
Il était simplement revenu mettre un terme à des retrouvailles parsemées d'absences.. le passé était, le temps d'une journée, venu grignoter le présent et elle avait mal.. si mal!
Elle lui en avait tant voulu d'être parti sans rien dire.. maintenant elle lui en voulait d'être revenu pour secouer la douleur qui n'était pas vraiment éteinte en elle..

Les larmes coulent sur ses joues.. c'était injuste.. si injuste..

Elle rageait intérieurement.... se lève rentre chez elle et se prépare simplement à prendre le chemins.. elle ne comprendrait jamais les hommes.. mais tant pis ..

[Sur les chemins, près de Genève]

Mando venait d'investir. Cela le mettait presque sur la paille mais il ne regrettait pas. De toute manière il avait ses économies a Lodèves, et une ou deux semaines passées à Genève reconstitueraient rapidement ses réserves. Pour l'heure, il se tenait fièrement sur le destrier qu'il venait d'acheter. Il avait choisit le plus robuste parmi ceux proposés dans l'écurie, pour ne pas l'écraser sous son poids ajouté à celui de l'armure. Certains considéraient cela comme une folie, mais la chevalerie avait toujours eu l'art de fasciner notre jeune homme et pour rien au monde il n'aurait laisser passer une telle occasion. Il ne le faisait pas que pour lui, il était suffisamment honnête pour ne pas se le cacher. Après 6 mois sans l'avoir, il voulait soigner les apparences, mettre toutes les chances de son côté pour les retrouvailles. Et un homme en armure avait tout de même plus de classe qu'un homme vêtu de haillons, d'autant qu'il pensait suffisamment connaître Eleo pour savoir que ce genre de frivolités avaient de bonnes chances de lui plaire.

C'était décidément une journée magnifique, excepté le froid qui s'insinuait a travers les interstices de son armure, mais Mando était d'une telle humeur qu'il avait choisit de passer outre et aucun jurons ne vint donc franchir la barrière de ses lèvres. Dans quelques heures il serait a Genève, et s'il appréhendait le dénouement de leurs retrouvailles, il était plus qu'heureux de la revoir. Ils avaient tant a se dire...

[ Geneve.. chez elle ]

Remise du choc et après une nuit des plus mouvementée, la rouquine tente de ne plus penser à cette lettre mais les écrits quoiqu'on en disent.. restent. Ils se gravent dans la mémoire à jamais.
Elle allait sagement attendre la venue de Mando, après tout , cela serait aussi l'occasion de voir ce qu'il devient et si un p'tit voyage s'organise, elle se fera un plaisir de participer.. L'action lui manquait un peu , l'hiver marque les âmes et le physique aime à rester au chaud dans la chaumière.
Elle avait pris soin de retourner le pigeon avec une lettre.

Genève respirait la vie et elle commençait à se sentir chez elle ..

[Grandson, à l'auberge]

Mando songeait au dernier courrier. il semblait avoir inquiété la belle. Telle n'était pas son intention. Il s'en voulait a présent. Lui qui pensait la rassurer de part la vérité semblait avoir engendré plus de doutes et des craintes chez les jeune femme. Il devait y remédier. Ne rien laisser paraître. Ce n'était guère simple mais il ferait de son mieux. Pour le moment, ce qu'il appelait " la bête" -il n'avait pas trouvé de terme plus approprié-, sommeillait, mais elle reviendrait. Elle revenait toujours. Il devait paraître ce qu'il était vraiment, a savoir se comporter comme auparavant, pour ne pas troubler son aimée.

Mando monta a l'étage pour retrouver sa chambre et se mit en quête de quoi écrire. Bien évidemment sa plume était au fin fond de son baluchon, il ne put s’empêcher de grommeler en défaisant ses affaires soigneusement préparées. Lorsqu'enfin il l'a trouva, le jeune Mando s'appliqua a rédiger un courrier, ayant pour but d'étouffer les craintes d'Eleo. Il se relut plusieurs fois, puis, s'estimant satisfait, le fixa sur les pattes de l'oiseau avant de le lâcher vers les cieux.

Sa missive était loin d'être un roman, mais il esperait ne pas avoir été trop maladroit. Fixant l'horizon, il murmura quelques mots jaillissant de son esprit sans qu'il les sollicite .

Cœur qui bat
Fruit de l'espoir
Amour

Il haussa brièvement un sourcil, surpris, mais ne dit mots. Son coeur avait parlé. Tout simplement

Chaque courrier qu'il recevait était lu et relut une dizaine de fois. Il aurait pu les réciter par cœur tellement il s'imprégnait de ses mots. La flamme avait été ravivée, il devait la revoir. C'était d'ailleurs l'unique raison de son départ du monastère. Leur correspondance fut tout d'abord hésitante, balbutiante... voire timide. Mais au bout de quelques lettres, la confiance permit au jeune homme de parler plus librement. Il devait lui expliquer. Il ne lui avait pas même dit adieu... c'était impardonnable. Le temps des explications était venu.

Sans s’arrêter, Mando laissa parler sa plume, un poids énorme allégeant ses épaules. Il était d'heureux de pouvoir partager son fardeau, et même s'il restait très succinct dans ses propos, son explication lui paraissait claire. Il y avait toutefois des points sombres qu'il ne pouvait éclaircir, espérant de tout cœur que la belle passerait outre. Il cacheta la lettre, puis se dirigea vers la volière où il choisit un pigeon jugé robuste qu'il alourdit par son courrier. Le jeune homme lâcha le pigeon et le suivit un moment du regard, observant sa progression jusqu’à ce que la limite de sa visibilité.

Mando quitta les lieux pour retourner a l'auberge où il avait élu domicile, faute de pouvoir emménager. Il salua gaiement la tavernière, puis monta directement dans sa chambre pour préparer ses affaires. Il ne possédait pas grand chose mis a part ses vêtements et son épée. Il fourra ses quelques affaires personnelles dans un baluchon et entreprit de nettoyer son arme, comme le lui avait enseigné son parrain. "Traite ton arme avec égard, elle te le rendra". Il prendrait la route le lendemain. Seul et déterminé.

[ Genève - ville lumière]

La rouquine s'affairait et depuis son emménagement dans la cité "pharesque" sa vie avait bien changé. Le plaisir de voir du monde et d'apprécier à sa juste valeur des journées faites de rires et de projets.
Le temps passe vite quand on est occupé et par un matin encore enneigé, un pauvre pigeon voyageur n'avait pas trouvé mieux que de s'assommer contre le vitrage de la fenêtre de sa demeure dans un fracas plutôt impressionnant.
Elle n'avait pas sourcillé pour l'oiseau dont elle se fichait complètement, se contentait de saisir le message avec délicatesse.

Une première lecture, puis une seconde.. elle avait du mal à détacher ses yeux de la signature!

Bah ça alors! ..

Des mois sans nouvelle et là tout d'un coup un retour! Elle pose le parchemin et va se préparer une tisane, la camomille calmerait peut-être ses crampes à l'estomac..

Mando..! si je m'attendais ..!

La belle avait refait sa vie et était heureuse Elle avait eu le temps de se rendre deux fois ou peut-être même trois fois en Languedeoc, avait eu le temps de déménager ses biens, de prendre deux appartements et d'organiser sa vie le plus simplement du monde.. Avait chassé les mégères de son existence, fait un ménage des plus sain dans sa vie.. s'était rendue sur la tombe de son amie Neko.. enfin ... en quelques minutes elle retraçait les mois écoulés depuis qu'il avait disparu.. la croisade, les retrouvailles avec son père.. tant de choses finalement.. Oui elle avait repris sa vie en main ..

Elle s'installe à la table et boit sa tisane bien chaude.. cherche à comprendre ce qui avait pu causer l'absence de Mando.. elle était intriguée..

Se lève, reprend le parchemin, le lit à nouveau... elle en parlerait à son compagnon.. l'imaginait déjà inquiet et angoissé.. puis sachant Mando à Grandson, se dit que quelqu'une allait se régaler.. grand bien lui fasse.. après tout ce n'était pas son problème, juste que Mando méritait mieux, de cela en était sure.

Elle tourne en rond, réfléchit et se demande quoi répondre à cette lettre..
Les souvenirs étaient là... Lodève ... en des temps bien meilleurs... Rack, Ruthy .. le bon temps.. mais elle avait fait des choix et n'avait aucun regret sur ces derniers.

Elle se décide à répondre à cette lettre.. prend son écritoire et laisse la plume crisser. Eleo s'y reprend à plusieurs fois, ne trouvant pas les mots justes, ne sachant comment s'y prendre. Elle rature encore.. comme tout lui semblait difficile tout d'un coup.. finalement elle se décide de quelques lignes et sans se relire, va au pigeonnier et fait partir sa réponse..