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[RP ouvert] Errance Périgourdine...

Sashah
Rp ouvert dans la limite où votre personnage pourrait croiser la poétesse, donc de la cohérence


[Bergerac, dans une auberge un mardi de février le 07ème jour exactement]

Voilà elle était là, transie de froid, descendant de sa scelle, la brume aux lèvres devant un douanier qui l'invitait à se présenter.

Nuit de voyage, nuit d'errance, la filleule du Duc de Guyenne, prenait le large. Au palais à déambuler dans les couloirs, plume en main, méninges en ébullition, lisant des décrets, approuvant, contestant, approuvée ou contestée, elle avait fini par se languir. Le chemin l'appelait, l'errance aussi.

Alors elle était partie rejoindre Lona à Sarlat.

Tout en A ! Ça rimait, ça tombait bien pour une poétesse dont la vie ne rimait plus à grand chose.

Bergerac, elle passa enfin le pont levis. Le souvenir lui revenait, elle y était passée dans l'été. Argan, un nom, une moustache, un noble chevalier servant qui avait disparu en automne, juste avant l'attaque de Bordeaux. Elle sourit, finalement la vie était étrange parfois.

Elle avait renoué avec la poésie à Bergerac même justement, laissant les voiles d'un deuil qui la recouvrait depuis trop longtemps s'envoler avec le vent. Depuis la poésie l'avait quitté ou presque, la politique y avait fait place. Comme sa vie avait changé !

Un laisser passer lui fut délivré rapidement et elle pourrait continuer sa route et errer. Tout était calme, silencieux comme dans son souvenir. Une ville endormie, une poétesse qui s'éveille...

Une pause Périgourdine l'espace de quelques jours, juste le temps, juste...

Retour à l’insouciance.



Elle écrivit ceci sur un parchemin et le laissa sur la table, elle aimait à semer des petits bouts de son âme aux quatre vents...

Souvenir

Alphabet poétique lettre E

Enfer

Sombre destin ou douce pénitence ?
Me voici à vous ouvrir les portes de l'impudence...
Regardez belle Dame comme diabolique je suis
Je vais vous faire subir affronts et infamies

Moi l'Ange de l'Enfer, je suis là pour vous servir
Vous faire soupirez et votre vertu ravir !
Satanisme et perfidie sont mes grandes qualités
Laissez vous faire Madame, mes tortures sont très appréciées.

Imaginez un peu que je vous pervertisse
Que vous perdriez, mari, renom et jusqu’à votre fils
Je vais Madame, vous plonger dans le sadisme et l'adultère
Ne me remerciez pas Madame, vous êtes ma prisonnière...

Pourquoi vous Gente Dame, plutôt qu'une autre ?
Vous êtes belle et c'est bien là votre faute.
Je vais vous dépraver et vous faire subir mille calvaires
Que vous le vouliez ou non Madame, foi du Prince des Enfers !

Sashah

_________________
Vonafred
[Castel de Périgueux, les appartements du Couronné]



Bras balants et l'oeil hagard, spleen d'un Coms qui se plait à rimer.


Nouriture d'esprit est don du ciel,
l'addiction aux vers existentielle.
Dieu que l'existence se fait artificielle
Quand la prose n'est plus que fonctionnelle.

Sans l'impertinence des sens,
Le Politique finit caractériel.
L'amour le régenere un temps,
la passion nourit son ciel.
la Guerre prolonge le Titan,
...achève le Tyran.

De clairs obscurs en Oxymores,
ennui mortel d'un matamore.
Famine de l'esprit,
ruine annoncée
de l'âme qui se veut éclairée.
Se résigner ?

Il n'en est point question, cafard qui s'en dédit...



Certain d'estre entendu, l'âme damnée n'est jamais loin.

-Par la Malemort, Robins, à moi je déperis.
Visage enluminé et mots passionnés...

-Robins mon ami...
Je me morfonds dans l'ennui des phrasés de bouchers.
Bat campagne et amène moi des perles.
Gens de mots au verbe fleuri, orfevres du ver, conteurs enfiévrés...
De grâce trouve et fais vite, mon esprit se liquéfie...

_________________
Sashah
[Descendant se restaurer quelque part en Bergerac]

Le clocher carillonnait depuis un moment, la sortant d'un sommeil profond. Elle avait fini par prendre une chambrine pour s'y reposer. S'y reposer elle le pouvait, le village semblait pétrifier par le froid. Pas l'ombre d'une silhouette, seules quelques femmes emmitouflées jusqu'au cou, se dirigeaient vers un maigre marché. Il était tôt, il faisait froid, il faisait sommeil.

Et la torpeur l'avait gagné jusqu'à ce que ces cloches qui bourdonnaient à toute volée ne la réveillent.

Qu'elle heure était-il ?
Quel jour ?
Où se trouvait-elle ?

Elle eut un moment d'égarement, juste le temps de rassembler ses pensées et puis tout s'éclaira dans son esprit.

Le Périgord !

Elle se prépara sans hâte, se para de dentelles et colifichets, la castillane poétesse, politicienne en herbe, égarée se faisait belle... toujours. Elle se mira dans une psyché, se pinça les joues, fut satisfaite de sa tenue et enfin descendit pour se sustenter.

L'auberge était vide de toute âme, elle frissonna, elle n'était que de passage fort heureusement. Sarlat serait-elle plus vivante ? Elle commanda un tranchoir de viande et une soupe et vit une servante courtaude disparaitre pour préparer la pitance.

Manger meubla un peu son temps, en silence près d'une cheminée ronronnante. Elle était bien finalement, la solitude était sa compagne depuis des mois, alors un jour de plus, un jour de moins. Même très entourée elle se sentait souvent seule.

Elle sortit machinalement un parchemin, elle aimait avoir une plume en main, laisser ses pensées s'étendre librement. Exhorter tout pour ne pas étouffer, laisser les maux s'étaler, elle repoussa son écuelle et coucha ses divagations.



Dans la froideur de cette calme journée,
Le sens de ma vie, l'espoir de mes songes
S’évaporent en fumée et me laissent hébétée
Laissant place à ma lassitude qui me ronge...

Dans une sensation de désespoir,
Je n’arrive pas à surmonter le drame
Et je ne cesse de me décevoir
Jusqu'à ne plus supporter mon âme...

Qui saura m’inspirer les plus beaux poèmes ?
Ma plume elle-même se désole
Et refuse de décrire mes matins blêmes
Qui se succèdent dans cette torpeur qui m'isole...

J’ai perdu ma muse je ne sais pourquoi.
Je ne sais où et encore moins comment.
La retrouverai-je cette indicible joie
Qui m'accompagnait de l'aube au couchant ?

Sashah


Un bout d'âme un autre posé là, la servante se pencha, visiblement elle ne savait pas lire, elle sourit néanmoins et Sashah lui rendit ce sourire là...
_________________
Robins
[Castel de Périgueux, les appartements du Couronné]

La complainte de l’âme damnée
Qui officie sans demander
N’avouant de guerre lasse
Hélas, hélas et plus que hélas
Qu’il est plus aisé de trouver
Aragonite et calcite
Que vraies larmes d'Aphrodite


Mon ami, mon acolyte, un verre en place de vers
Je peux toujours de l’apporter ainsi que mon épée
Mais pour ne voir ton esprit se liquéfier
Battons le rappel et hissons les bannières

Sashah
[Il est l'heure de repartir, passant les remparts, direction ailleurs...]

Elle avait vu deux âmes, deux, rien que ça, de quoi écrire ses mémoires pour un moment. Un voyageur perdu probablement, le prévôt pressé comme la plupart des prévôts. Elle se demandait encore ce qui les faisaient courir, mais au palais tout le monde courait tout le temps ou presque.

Elle scella son cheval, seule, car nul ne lui offrit son aide et d'ailleurs, elle n'en avait nul besoin. Demain où serait-elle ? Elle regarda vers la Guyenne, sa terre, pensant à son parrain, à sa demeure et regarda devant elle, terre inconnue.

Demain est un autre jour, toujours.

Si elle avait prêté l'oreille elle aurait peut-être entendu un roulement de tambour, un tintamarre assourdissant. Venait-il de cette ville ? Venait-il d'ailleurs ?

Elle ne l'entendit pas, le vent emportait tous les sons.

Demain serait un autre jour...

Elle enfourcha sa monture et partit vers l'Est, un sentiment de liberté rivé au corps.

Demain serait-elle seulement encore en vie ou des brigands la lui aurait-ils fauchée.

Elle imaginait déjà l'incident diplomatique que ça causerait, sourit et fila au galop....
_________________
Sashah
[Pont levis de Sarlat au petit matin du 8ème jour]

Un froid intense l'engourdissait, la nuit avait été mordante, les loups affamés écumaient les chemins à la recherche de pitance en putréfaction. Autant dire que toute blessure était interdite. Elle galopa sous la pleine lune, évitant les pièges des grands chemins.

Elle arriva à la pointe du jour et tendit au hallebardier un laisser-passer et franchit enfin le pont levis.

Citation:
Moi, Emardeche, Prévôt des Maréchaux du Périgord-Angoumois représentante de sa Grandeur Vonafred, Comte du PA vous autorise :


A séjourner en Périgord-Angoumois du 07/02/1460 au 20/02/1460 inclus.


Si besoin de plus, vous pourrez demander une rallonge.
Mais sans demande une fois cette date passée, je ne répondrais plus de vostre sécurité.
Bienvenue en terre Périgourdine.


Bienvenue lui dit-on, bienvenue en Périgord. Les lois semblaient cependant bien martiales et elle en était pour retourner à la mine, conseillère ducale ou pas... Sa mine s'assombrit et sous ses gants ses doigts étaient déjà gelés.

La splendeur de la ville, lui fit oublier ces désagréments, Sarlat était belle et elle comptait bien rencontrer le célèbre La Boëtie, vivait-il seulement encore ici ? Elle descendit de sa monture, devant une auberge, attacha son cheval et s'y engouffra.

Près de la chaleur de l'âtre, elle s'installa, commanda une soupe et se réchauffa les mains au dessus des flammes.

Elle écrirait au Duc quand elle aurait repris des forces, elle n'était pas vraiment en voyage officiel, mais puisqu'elle était là autant lui présenter son projet.

Interpellant un enfant, elle lui donna la description de sa blonde collègue et lui donna un écu en lui disant :

- Va chercher cette Dame, elle s'appelle Lona, elle a une houppelande à capuche rouge et rends moi compte des festivités qui ont lieu, quand tu reviendras, je te donnerai un nouvel écu.

L'enfant était partit presque en courant, lui arrachant un sourire attendri. Sa soupe arriva, elle avait faim...
_________________
--Ars_n




Il avait fini par retrouver sa trace perdue pendant une dizaine de jour. Chance celui qui l'employait était absent, il ne risquait pas de recevoir ses semonces. Il faisait ses rapports tous les jours cependant, il lui fallait tout notifier, ses allées, ses venues, ce qu'elle faisait, qui elle voyait, à qui elle écrivait, il soupira, jamais tâche ne lui avait paru si ardue.

Il avait reçu cet ordre en accostant :

Protégez là comme si elle était la prunelle de mes yeux, notre navire est en cale sèche;Je vous donne cette mission. Faites rapport tous les jours et apprivoiser donc cet oiseau étrange qu'elle utilise pour son courrier, lisez toutes ses missives. Je vous la confie, faites en sorte de ne pas troubler sa vie, mais faites en sorte de lui éviter tous désagréments.


Voilà il n'y avait rien à ajouter, il avait reçu un ordre il obéissait comme toujours, il était employé pour ça.
Et il avait intercepté son corbeau, lut ce qu'elle avait envoyé au Duc et écrit son rapport. *Pourvu que sa démarche soit judicieuse, manquerait plus qu'elle déclenche querelle*pensa-t-il ne sachant s'il devait détruite le message où laisser faire. Il n'était pas là pour entraver sa vie, la protéger était déjà pas si mal.
Elle était partie conter, comme d'habitude personne ne l'écouterait, *pourquoi tenait-elle tant à vouloir divertir?*
Il ne la comprendrait jamais.
Lona
[au matin du 8 février... dans une auberge de la ville...]

Les cloches sonnaient les mâtines, Lona s'extirpa d'un doux sommeil. Elle sursauta, et se leva d'un bond. Sash, son amie devait être arrivée à l'heure qu'il est... où la trouver cependant... Elle commençait à connaître la ville, ses coins et ses ruelles... son lac... découvert au hasard de ses errances à elle aussi. Etait ce une fuite de Guyenne ? un répit ? Elle vivait et c'est tout ce qui lui importait.

Elle enfila ses braies, laissant sa houppelande sur son lit. Elle mit son col en capuche, grignota un morceau de pain. Elle alla à la fenêtre... réceptionna son précieux message... elle le lut, le glissa dans sa besace... et partit à la recherche de Sashah...

Elle déambula dans la rue principale, passa sur le marché, un enfant cherchait... que cherchait il ? qui cherchait il ? il l'observa ... Elle s'arrêta.


jeune garçon ? tu cherches quelqu'un ? ça tombe bien, moi aussi.

Elle sortit un écu de sa bourse,

Je t'en donne un autre, si tu me retrouves une voyageuse brune, elle porte des braies rouges et une toque sur ses cheveux longs.

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Sashah
[Le neuvième jour de Février, Sarlat... à la recherche de la Boëtie]

Elle arpentait le sol pavé des ruelles de Sarlat. Grandeur de maison, pureté des lignes, la ville périgourdine la fascinait pour de bon. N'avait-elle pas ressentie à l'été une fièvre créatrice, s'emparer de son corps ? Était-ce une coïncidence ou bien l'esprit de la Boëtie soufflait-il en ces terres ?

Elle n'aurait su le dire, mais elle écrivait, sa plume retrouvée, elle aimait à poétiser, l'âme sereine et le sourire aux lèvres.

Qu'il était loin le temps du labeur, la mélancolie du cœur, l’indicible douleur... Tout ce qui la tétanisait depuis l'été passé et l'empêchait de créer. Un voile sombre recouvrait sa vie jusqu'alors, sauf qu'en Périgord, il semblait s'envoler.

Le nez en l'air, les cheveux au vent, elle cherchait... Elle ne savait quoi !

Le froid lui glaçait les os, mais le soleil brillait et elle avait décidé qu'il faisait beau.

Non pas qu'elle serait sortie col et mantelet ouverts non, mais un sourire de beau temps flottait sur son visage.

Comme la vie était étrange.

Hier encore il faisait gris.
La solitude ne lui pesait même plus, elle n'avait qu'une envie, la poésie.

Elle entra dans une taverne, prendre une tisane chaude, s'installa près d'une cheminée et composa quelques versets.




Andalousie,


Tu me fascines

Et tu coules dans mes veines, sournoise et mutine
Ravageant mon âme de saveurs captivantes
Enivrant mon cœur aux couleurs chatoyantes

Andalousie je te devine

Dans tes complaintes, aux paroles sibyllines
Et tes danses nocturnes, qui appellent à l'amour
Dévoilent mon corps d'andalouse... nue, à contre-jour !

Andalousie je viendrai à toi

Multicolore, rouge sang tachée de tes corridas
Et je sentirai en moi toute la fierté de mes ancêtres,
Oh Andalousie, je sens ... que ta chaleur me pénètre...

Sashah

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Sashah
[Discussion entre une castillane et une Normande]

Elle avait fini par retrouver dans une taverne sa blonde acolyte, amie Guyennoise, sœur d'âme presque. La brune castillane à la cervelle toujours en ébullition et la blonde plus calme, débâtèrent de leurs impressions.

Bien évidemment Lona lui racontait ses frasques et amours, bien évidemment elle l'écouta, sourire aux lèvres. Elle n'avait en retour rien à lui dire de ce côté là, Sashah jouait les cœurs solitaires.

Puis le travail revint sur le tapis, la brune ne savait pas s'arrêter à vrai dire et dit à son adjointe :

- J'ai écrit au Comte pour lui proposer un jumelage. J'avoue que si ça me tient à coeur, cependant je perds de plus en plus espoir ! A croire qu'à part les guerres et les querelles, le Royaume de France, n'a aucune envie de se divertir. Déjà qu'en Guyenne j'ai du mal à les convaincre, imagine ici, où l'on ne me connait pas. Je n'ai encore reçu aucune réponse et je doute que j'en ai une un jour.


Sashah soupire, un peu désespérée.

- Je ne suis pas douée, Lona, ni avec les Guyennois, ni avec les Périgourdins, ni avec les hommes. Tiens en parlant d'homme des nouvelles de Kronembourg ? Et Dragonet il va revenir un jour tu crois ? Il me manque tu sais, je n'ai personne à tourmenter...

Sashah se tut, elle ne voulait pas saper le moral de son amie, qui elle resplendissait de joie. Elle lui sourit, petit sourire, mais sourire quand même.
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Lona
Lona était heureuse de retrouver Sash en terre périgourdine. Elle lui avait confié ses histoires, confidente privilégiée.

Elle souriait aux projets de Sash, et ses questionnements.


Euh... je te réponds une par une hein, parce que ... rappelles toi, suis la blondie quand même !

Pour le jumelage, ça serait tellement intéressant ce genre de choses. Mais comme tu dis... à part leurs guerres sur la longueur ... des frontières, les champs de patate et autres croyances... le Royaume de France est en piteux état. La seule chose qui me rassure... c'est que c'est partout pareil... même chez les voisins machin chose la !

Elle reprit son souffle.


Finalement, à y réfléchir, c'est pas rassurant ... ils vont finir par user toutes les bonnes volontés dans la chair à canon...

Elle s'était levée pour se rasseoir lourdement.

Au fait, j'ai parlé de nos écrits sur les villes de Guyenne, et quelqu'un semblait intéressé... pour un journal du Périgord... peut être qu'il y a la aussi une piste à explorer ?

Venait à répondre à la question des hommes... Certes, l'entourage était un peu restreint ces derniers temps. Entre les mécènes qui disparaissent sans laisser d'adresse, le parrain, débordé sous sa pile de dossiers... où va t'on Sashah, où va t'on !? je te le demande !

Lona était partie dans ses tirades sans queue ni presque tête... Lona quoi ...

J'aimerais bien que Dragonet revienne oui ... ça te ferait le plus grand bien en effet... il va revenir à un moment je pense... reste à savoir quand...

Elle savait que ça ne consolerait pas Sash... malheureusement. Elle la voyait sourire, mais aurait voulu que son sourire soit plus radieux encore.

Dis, tu as eu des nouvelles de Ellya pour le recueil de Marmande ?
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Sashah
Sashah l'écoutait, si elle n'écoutait jamais vraiment personne, elle écoutait cependant toujours son amie.

De guerre lasse, la poétesse était épuisée et la blonde l'avait entrainé dans un voyage improvisé. Certes, elle avait trainé les pieds en sortant du couvent, rejoindre Lona à Sarlat, ne l'enchantait pas vraiment. Mais ce fut comme un bain chaud, un jour de grand froid, une fois dedans on se demande pourquoi on y est pas entré plus tôt.

Lona soliloquait plus qu'elle ne lui parlait, mai leurs pensées étaient les mêmes.

Soupir.

Et puis la dernière question l'interpella.

- Non je n'ai aucune nouvelle d'Ellya, je dois faire ma pastorale aussi, pour une fois qu'elle était décidée, il y a fallu que je parte en voyage. Enfin ça se fera. J'ai déposé le questionnaire à Marmande, mais je n'ai aucun retour et étant loin de notre duché.

Grimace.

- J'ai eu des nouvelles de Scotia et de Brixius, mon époux clame qu'il m'aime encore et qu'il voudrait me voir revenir, qu'il le voudrait mais que non, car il a trouvé un équilibre dans son travail à l'Hôtel Dieu ! Qu'il ne veut pas me voir mourir d'ennui à ses côtés, qu'il souffre en silence et patati... En gros si je réintègre le foyer je dois le faire seule, il ne fera rien pour m'y inviter. Qu'il aille au diable... Quand je te dis que je n'y comprend rien aux hommes moi ! Dis tu crois que l'on va refaire une liste pour les élections ? Et c'est quoi cette histoire de journal du Périgord, tu m'en dis plus ?


Soudain les yeux de la poétesse brillèrent, elle était toujours en quête d'une information.
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Lona
Lona se mit à rire. Elle se doutait que l'information concernant le journal interpellerait le vif esprit de Sash.

J'ai échangé avec un homme à Bergerac, je lui parlais de ton projet au sein du Conseil Régional, de nos recueils sur Blaye et Bordeaux, je lui ai montré celui de Bordeaux d'ailleurs. Il m'a dit que c'était un travail intéressant et qu'il connaissait quelqu'un que ça pourrait intéresser, une journaliste en Périgord, sur Castillon me semble t'il. Je vais le contacter si tu veux ?

Elle savait qu'elle dirait oui, aussi elle s'empressa de prendre un parchemin, sa plume et de rédiger un rapide message.
Elle l'accrocha à la patte d'un pigeon et l'envoya en direction de Castillon.


Voila qui est fait.

Elle sourit de toutes ses dents.

Ah oui c'est vrai les élections. Tu en penses quoi toi ? A priori, une autre liste se monte si j'ai bien compris, avec d'anciens maires... du coup, ça nous prend les idées que nous avions pour la notre... ça me rend un peu perplexe...

On devrait peut être rentrer à Marmande la semaine prochaine pour voir Ellya non ? entre autres... enfin en fonction de ce qu'on décide, et tout et tout ...

Volubile et pipelette ... Lona ...
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Sashah
[Périgueux avant dernier jour d'une errance]

Voilà la boucle était bouclée, sa besace aussi. Elle avait œuvré au mieux, préparant l'avenir, elle avait découvert un comté assez insolite. Un sourire amusé flirtait avec ses lèvres, elle avait envie de rentrer à présent.

Elle laissait derrière ses petits bout d'âme, ceux d'une muse, la muse même d'un Seigneur peu commun.

Prenant sa plume en taverne de Périgueux elle écrit :

J’ai quitté les bras de Morphée
Lorsque son chaud souffle magique
Sur mon épaule s’est posé
Comme un papillon magnifique.

Sous la douceur de sa caresse
Au plaisir je me laisse aller
Dans ce réveil plein de promesses
De sentiments et de touchers.

A la source de mes désirs
Il vient poser en délicat
Ses lèvres qui me font frémir
En m’élevant au nirvana.

Sa langue se fait plus précise
Et mon plaisir en est accru
Que j’aime cette gourmandise
Cela je ne l’aurais pas cru.

Moi qui me pensait si pudique
Je me donne ici toute entière
Et au soleil de son tropique
Je m’expose en pleine lumière.

Hélas ce n’était qu’un doux rêve
Que partageait mon oreiller
Il est grand temps que je me lève
Et que ce soit là d’un bon pied.

J’espère que la nuit prochaine
Il reviendra me visiter
De lui je me ferai la reine
Sans pudeur et fébrilité.

_________________
Sashah
Retour... retour en Périgord... Introspection ou retour vers une poétesse qui s'est perdue ? Quand l'âme vous torture, il faut vivre ou mourir et vivre lui devenait difficile. Elle avait scellé son cheval dans la nuit et s'était littéralement enfuie.

Elle avait eu la foi, foi en cette Guyenne qu'elle voulait réveiller, foi en une renaissance, une culture qu'elle voulait leur ouvrir. Bâtir pierre après pierre des liens avec les voisins, s'ouvrir enfin pour devenir une terre d'accueil. Mais la Guyenne lui avait résisté, les voisins dormaient à poings fermés et la castillane avait fini par craquer, surmenée... Un mariage qui avait fait naufrage, un travail trop acharné, une vie politique trop surchargée, la fatigue, la peur...

Elle arrêta sa monture, sauta de sa selle et se dirigea vers la Dordogne.

Elle ne savait plus s'il pleuvait où s'il faisait froid, son esprit divaguait et un bruit du ressac d'ondes, de vagues embrumait sa tête. Étrange son qui la l'attirait vers le fleuve. Une envie de s'y fondre, de disparaitre l’étreignait, tout arrêter, en finir, ne plus penser, ne plus se souvenir, ne plus...

Les pieds au bord de la rive, la poétesse oscillait entre le vide infini et la raison.
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