--Gatien_de_rochefort
Rochechouart, le dix mars de l'an 1460 à l'aube
- Hey, fuis manant avant de goûter à mon fouet ! , s'écriait le balafré à l'attention d'un homme qui bloquait la route avec sa charrette. Le pauvre bougre se rendait sûrement sur le marché, sa cargaison toute droit sortie de verger le laissait entendre en tout cas.
Que Diable pouvait bien en avoir à faire Gatien de Rochefort dont toute son attention était portée à obéir à la dame qu'il accompagnait. Une blonde bien étrange aussi effrayante qu'attendrissante selon l'attitude qu'elle devait avoir pour obtenir tel ou tel avantage. Une femme tantôt pieuse, tantôt vénale, parfois séduisante, parfois dévote qui parlait un français parfait mais s'amusait de temps à autre à exprimer un léger accent anglois et à se faire appeler Lady Clarisse.
Cela prêtait toujours l'homme à la cicatrice à sourire.
En ce jour les deux comparses faisaient enfin irruption au Limousin. Il ne savait trop pour quelle raison la femme avait décidé de s'y rendre. Ce n'était pas faute d'avoir demandé à maintes reprises mais chaque fois la réponse était la même.
Anne, car tel était son vrai nom, prenait une moue d'enfant triste et disait : "Sa Majesté Nebisa est morte y dear. Il est nécessaire que nous nous recueillions sur sa tombe pour être en paix avec nous même."
Bien entendu il n'était pas dupe et avait compris que d'une part elle ne portait certainement pas le deuil de la reine ; d'autre part, elle ne lui expliquerait pas la réelle raison de sa venue au Limousin.
Il ferait avec. Il n'avait guère le choix. Une cicatrice lui suffisait amplement.
- Hey, fuis manant avant de goûter à mon fouet ! , s'écriait le balafré à l'attention d'un homme qui bloquait la route avec sa charrette. Le pauvre bougre se rendait sûrement sur le marché, sa cargaison toute droit sortie de verger le laissait entendre en tout cas.
Que Diable pouvait bien en avoir à faire Gatien de Rochefort dont toute son attention était portée à obéir à la dame qu'il accompagnait. Une blonde bien étrange aussi effrayante qu'attendrissante selon l'attitude qu'elle devait avoir pour obtenir tel ou tel avantage. Une femme tantôt pieuse, tantôt vénale, parfois séduisante, parfois dévote qui parlait un français parfait mais s'amusait de temps à autre à exprimer un léger accent anglois et à se faire appeler Lady Clarisse.
Cela prêtait toujours l'homme à la cicatrice à sourire.
En ce jour les deux comparses faisaient enfin irruption au Limousin. Il ne savait trop pour quelle raison la femme avait décidé de s'y rendre. Ce n'était pas faute d'avoir demandé à maintes reprises mais chaque fois la réponse était la même.
Anne, car tel était son vrai nom, prenait une moue d'enfant triste et disait : "Sa Majesté Nebisa est morte y dear. Il est nécessaire que nous nous recueillions sur sa tombe pour être en paix avec nous même."
Bien entendu il n'était pas dupe et avait compris que d'une part elle ne portait certainement pas le deuil de la reine ; d'autre part, elle ne lui expliquerait pas la réelle raison de sa venue au Limousin.
Il ferait avec. Il n'avait guère le choix. Une cicatrice lui suffisait amplement.