Anne_de_breuil
Crypte de Limoges
La lueur blanchâtre de la lune sur la peau d'albâtre de la femme était dans les allées sinueuses de la ville comme le déambulement d'un fantôme de chair et d'os. Des gouttes salées s'écoulaient lentement sur l'ivoire de ses joues et les ailes de son nez légèrement retroussé. Certaines finissaient leur voyage sur les lèvres carmin sur lesquelles on apercevait aisément les points significatif de celle qui avait pleinement enfoncé ses dents dans la chair rubiconde de cette bouche gourmande. D'autres, continuaient leur périple en longeant le menton avant de glisser lentement, très lentement sur la gorge sculptée de la jeune femme. Ce n'était point là l'érosion entre deux montagnes mais ces larmes ci s'arrêtaient toujours à la naissance des deux colinnes que formaient ses seins.
Les yeux rougis, Anne avançait parmis les arbres jusqu'au tombeau de Nebisa. Chaque ombre devenait un manteau dont elle s'entourait pour ne pas être repérée par les ennemis chimériques qu'elle inventait. Chaque fois que le vent soufflait elle tressaillait. Sa respiration était saccadée par la panique feinte, son souffle était glacé et sec à force de s'interdire le moindre son.
Son sourire, s'il était absent en apparence, rythmait les battements de son coeur qui jouait un autre air que celui surlequel elle allait danser.
Un instant, elle s'arrêta pour laisser exploser son bonheur en silence puis elle reprit son rôle et ne fut plus que terreur.
Elle ne prêtait pas attention aux gueux, ces gens là n'étaient que vermine. Toujours groupés, grouillant dans la misère ce flot humain lui portait au coeur. Ils lui rappelaient le pus suitant d'une blessure mal soignée. Elle n'aurait de toute façon, même si elle l'avait voulu, pas pu prêter attention à qui que ce soit si ce n'était elle même : elle devait être concentrée sur son jeu de dupe.
Elle approchait le cimetière et ses sanglots jusque là étouffés devenaient peu à peu légèrement audible. A quelques pas de la princesse elle dut faire preuve d'une grande retenue pour ne pas esquisser un sourire ; mais en grande comédienne son visage se crispa d'une douleur et une tourmente encore plus grande. Son regard balaya furtivement les alentours. Non pas qu'elle craignait pour sa vie mais elle devait tout du moins le faire croire. Rochefort n'était pas loin, elle le savait.
Son pas s'habilla de coton et elle s'approcha de la Malemort. Seul le frottement de ses habits était audible.
Anne posa avec douceur sa main sur l'épaule de la femme en deuil, et une fois son attention requise elle leva sur elle son regard larmoyant. Les contusions qui cernaient ses yeux rendait l'expression de sa terreur plus vraie encore que dans son orgueil elle se savait jouer à merveille.
- Your serene Highness ?, murmura t-elle les trémolos dans la voix. I'm so sorry for her queen...*
Sa sincérité ne devait faire aucun doute. Le ton de sa voix s'était voulu intimiste et emplie d'une grande compassion. Elle n'ajouta rien laissant son interlocutrice l'étudier certaine qu'elle tomberait sans ses filets mais aussi, parce qu'elle aimait à jouer d'improvisation et laisser toujours à son adversaire l'occasion de porter le premier coup. En général, ils ne le faisaient pas...
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La lueur blanchâtre de la lune sur la peau d'albâtre de la femme était dans les allées sinueuses de la ville comme le déambulement d'un fantôme de chair et d'os. Des gouttes salées s'écoulaient lentement sur l'ivoire de ses joues et les ailes de son nez légèrement retroussé. Certaines finissaient leur voyage sur les lèvres carmin sur lesquelles on apercevait aisément les points significatif de celle qui avait pleinement enfoncé ses dents dans la chair rubiconde de cette bouche gourmande. D'autres, continuaient leur périple en longeant le menton avant de glisser lentement, très lentement sur la gorge sculptée de la jeune femme. Ce n'était point là l'érosion entre deux montagnes mais ces larmes ci s'arrêtaient toujours à la naissance des deux colinnes que formaient ses seins.
Les yeux rougis, Anne avançait parmis les arbres jusqu'au tombeau de Nebisa. Chaque ombre devenait un manteau dont elle s'entourait pour ne pas être repérée par les ennemis chimériques qu'elle inventait. Chaque fois que le vent soufflait elle tressaillait. Sa respiration était saccadée par la panique feinte, son souffle était glacé et sec à force de s'interdire le moindre son.
Son sourire, s'il était absent en apparence, rythmait les battements de son coeur qui jouait un autre air que celui surlequel elle allait danser.
Un instant, elle s'arrêta pour laisser exploser son bonheur en silence puis elle reprit son rôle et ne fut plus que terreur.
Elle ne prêtait pas attention aux gueux, ces gens là n'étaient que vermine. Toujours groupés, grouillant dans la misère ce flot humain lui portait au coeur. Ils lui rappelaient le pus suitant d'une blessure mal soignée. Elle n'aurait de toute façon, même si elle l'avait voulu, pas pu prêter attention à qui que ce soit si ce n'était elle même : elle devait être concentrée sur son jeu de dupe.
Elle approchait le cimetière et ses sanglots jusque là étouffés devenaient peu à peu légèrement audible. A quelques pas de la princesse elle dut faire preuve d'une grande retenue pour ne pas esquisser un sourire ; mais en grande comédienne son visage se crispa d'une douleur et une tourmente encore plus grande. Son regard balaya furtivement les alentours. Non pas qu'elle craignait pour sa vie mais elle devait tout du moins le faire croire. Rochefort n'était pas loin, elle le savait.
Son pas s'habilla de coton et elle s'approcha de la Malemort. Seul le frottement de ses habits était audible.
Anne posa avec douceur sa main sur l'épaule de la femme en deuil, et une fois son attention requise elle leva sur elle son regard larmoyant. Les contusions qui cernaient ses yeux rendait l'expression de sa terreur plus vraie encore que dans son orgueil elle se savait jouer à merveille.
- Your serene Highness ?, murmura t-elle les trémolos dans la voix. I'm so sorry for her queen...*
Sa sincérité ne devait faire aucun doute. Le ton de sa voix s'était voulu intimiste et emplie d'une grande compassion. Elle n'ajouta rien laissant son interlocutrice l'étudier certaine qu'elle tomberait sans ses filets mais aussi, parce qu'elle aimait à jouer d'improvisation et laisser toujours à son adversaire l'occasion de porter le premier coup. En général, ils ne le faisaient pas...
- Votre royale majesté ? Je suis désolée pour votre reine.
* le vouvoiement anglais face à la noblesse est exprimé par la troisième personne du singulier.
* le vouvoiement anglais face à la noblesse est exprimé par la troisième personne du singulier.
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