Guigoux
Je regardais mon bol en déjeunant. En général, il faut éviter de me parler avant que j'ai fini de déjeuner. La bouille hirsute, les cheveux en bataille, je me doutais qu'elle serait la première à émerger. Je lui ai sourit quand elle a passé la porte.
-Demat Flore. As-tu bien dormi?
Aussitôt posée, aussitôt répondue.
-Je vais bien. Ce qui est sur la table est pour tout le monde qui vit ici. Donc il y en a pour toi, évidemment.
J'ai fourré une nouvelle tartine humidifiée de lait dans la bouche, et comme à chaque fois, le lait coulait sur le menton. Un jour, promis, je déjeunerais proprement. Mais pas ce matin. Puis elle me surprit un peu.
-Je te l'ai dit, tu peux rester tant que tu veux.
J'ai retenu une crasse, encore. Mais mon silence devait être assez éloquent quand à la fin de sa phrase. Dialogue de silence parfaitement maitrisé.
-Non, bien sûr que non, tu ne déranges pas. Aujourd'hui, j'irais probablement chercher des châtaignes dans la forêt. Et quelques champignons. Je dois acheter des ufs. On mangera une omelette à midi. Et ce soir une salade de mâche, avec des ufs et des noix, ce sera léger.
Petite pause, le temps de finir ma tartine et j'ai repris.
-Tu peux vaquer à tes occupations en toute quiétude, nous mangeons à la cloche à midi, et à la cloche du soir. Vers midi et sept heures. Tu as le droit de visiter tout le domaine, toutes les pièces. Sauf peut-être la chambre des enfants.
Les chatons, qui commençaient à grandir sont venu nous rejoindre. Je leur ai posé une bolée de lait coupée à l'eau et une écuelle de petits morceaux de viande et de salade. Oh, il n'en resterait pas à la fin. Et j'ai regardé Flore. J'ai ouvert la bouche et je l'ai refermée. Avant de dire:
-Pourquoi il est jaloux?
Pas une seule fois son prénom n'avait franchi mes lèvres depuis la veille au soir. J'avais connu un peu son père. J'avais moi même trahi. Et je ne supportais pas cela.
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-Demat Flore. As-tu bien dormi?
Aussitôt posée, aussitôt répondue.
-Je vais bien. Ce qui est sur la table est pour tout le monde qui vit ici. Donc il y en a pour toi, évidemment.
J'ai fourré une nouvelle tartine humidifiée de lait dans la bouche, et comme à chaque fois, le lait coulait sur le menton. Un jour, promis, je déjeunerais proprement. Mais pas ce matin. Puis elle me surprit un peu.
-Je te l'ai dit, tu peux rester tant que tu veux.
J'ai retenu une crasse, encore. Mais mon silence devait être assez éloquent quand à la fin de sa phrase. Dialogue de silence parfaitement maitrisé.
-Non, bien sûr que non, tu ne déranges pas. Aujourd'hui, j'irais probablement chercher des châtaignes dans la forêt. Et quelques champignons. Je dois acheter des ufs. On mangera une omelette à midi. Et ce soir une salade de mâche, avec des ufs et des noix, ce sera léger.
Petite pause, le temps de finir ma tartine et j'ai repris.
-Tu peux vaquer à tes occupations en toute quiétude, nous mangeons à la cloche à midi, et à la cloche du soir. Vers midi et sept heures. Tu as le droit de visiter tout le domaine, toutes les pièces. Sauf peut-être la chambre des enfants.
Les chatons, qui commençaient à grandir sont venu nous rejoindre. Je leur ai posé une bolée de lait coupée à l'eau et une écuelle de petits morceaux de viande et de salade. Oh, il n'en resterait pas à la fin. Et j'ai regardé Flore. J'ai ouvert la bouche et je l'ai refermée. Avant de dire:
-Pourquoi il est jaloux?
Pas une seule fois son prénom n'avait franchi mes lèvres depuis la veille au soir. J'avais connu un peu son père. J'avais moi même trahi. Et je ne supportais pas cela.
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