Johanara
Et maintenant pauvre courge, on fait quoi?
Johanara était tellement lasse. Son regard vert prasin se posa sur le pauvre Léopold qui se tordait de douleur dans le ravin.
Plus tôt ils s'étaient mis en route avec quelques autres vaillants membres de la valetaille Johanaresque composée surtout de gamins et de vieillards. Ils s'étaient dispersés.
Le mioche, blond et frisé, la servait depuis ses 12 ans. Ils avaient presque le même âge, mais il était toujours plus petite qu'elle et malingre. Un beau visage, des cheveux abondants couleur des blés et de jolis yeux ambrés. Si elle avait été une simple paysanne, pour sûr elle l'aurait épousaillé depuis belle lurette. Mais elle était Baronne aussi ne cessait elle de rabrouer le fils de cette lingère berrichonne qui avait préféré lui confier son fils plutôt que de le voir mourir de faim avec ses 8 frères et soeurs.
Il la suivait comme son ombre tandis qu'elle fouillait la campagne alentours , toquant aux maisons les plus isolées, visitant des bouges et des taudis insalubres, pénétrant les bois menaçants et peuplé d'animaux tapis dans l'ombre...
Mais c'est une racine qui eut raison d'eux. Une pauvre racine. Où Léopold s'empêtra avant de se rattraper au mantel de zibeline de la Baronne et de la faire choir avec lui dans un fossé.
La jolie rousse ne manqua pas le rosser à l'aide d'une branche tout en vociférant les pires jurons à son égard!
Je suis enceinte vermine! Veux tu ma mort??? Limace rachitique! Résidu de poulpe impotant! Miasme des marais! Lombric dégénéré! Tu as interet à nous sortir de là!
Mais Léopold s'était foulé la cheville et chouinait comme une donzelle, l'automne de ses mirettes assombri par quelque pluie enfantine.
Et il chiale comme un mioche... Je vais te tuer maraud, te tuer...
Johanara s'agrippa à une grosse racine et se hissa non sans peine hors du ravin. Il lui en coûta de lourds efforts. L'enfant ne cessait de remuer en son ventre et elle crut accoucher moult fois.
Puis elle s'accrocha par les pieds à une énorme pierre avant de tendre les mains à son valet.
Heureusement que tu es aussi épais qu'un clou... Pousse sur les genoux, mollusque sans coquille!
Ils restèrent là, reprenant leur souffle, l'un jettant à l'autre des regards courroucés, l'autre baissant la tête de honte, jusqu'à ce que l'averse les surprenne.
Johanara finit par fondre en larmes, épuisée, anéantie par la disparition de Luna. Le jeune homme rassembla les quelques forces qui lui restaient et faisant fi de sa douleur par affection pour sa maitresse, l'aida à se relever et à marcher jusqu'à ce qu'un brave paysan et son chariot salvateur, s'arrête à leur hauteur...
_________________
Johanara était tellement lasse. Son regard vert prasin se posa sur le pauvre Léopold qui se tordait de douleur dans le ravin.
Plus tôt ils s'étaient mis en route avec quelques autres vaillants membres de la valetaille Johanaresque composée surtout de gamins et de vieillards. Ils s'étaient dispersés.
Le mioche, blond et frisé, la servait depuis ses 12 ans. Ils avaient presque le même âge, mais il était toujours plus petite qu'elle et malingre. Un beau visage, des cheveux abondants couleur des blés et de jolis yeux ambrés. Si elle avait été une simple paysanne, pour sûr elle l'aurait épousaillé depuis belle lurette. Mais elle était Baronne aussi ne cessait elle de rabrouer le fils de cette lingère berrichonne qui avait préféré lui confier son fils plutôt que de le voir mourir de faim avec ses 8 frères et soeurs.
Il la suivait comme son ombre tandis qu'elle fouillait la campagne alentours , toquant aux maisons les plus isolées, visitant des bouges et des taudis insalubres, pénétrant les bois menaçants et peuplé d'animaux tapis dans l'ombre...
Mais c'est une racine qui eut raison d'eux. Une pauvre racine. Où Léopold s'empêtra avant de se rattraper au mantel de zibeline de la Baronne et de la faire choir avec lui dans un fossé.
La jolie rousse ne manqua pas le rosser à l'aide d'une branche tout en vociférant les pires jurons à son égard!
Je suis enceinte vermine! Veux tu ma mort??? Limace rachitique! Résidu de poulpe impotant! Miasme des marais! Lombric dégénéré! Tu as interet à nous sortir de là!
Mais Léopold s'était foulé la cheville et chouinait comme une donzelle, l'automne de ses mirettes assombri par quelque pluie enfantine.
Et il chiale comme un mioche... Je vais te tuer maraud, te tuer...
Johanara s'agrippa à une grosse racine et se hissa non sans peine hors du ravin. Il lui en coûta de lourds efforts. L'enfant ne cessait de remuer en son ventre et elle crut accoucher moult fois.
Puis elle s'accrocha par les pieds à une énorme pierre avant de tendre les mains à son valet.
Heureusement que tu es aussi épais qu'un clou... Pousse sur les genoux, mollusque sans coquille!
Ils restèrent là, reprenant leur souffle, l'un jettant à l'autre des regards courroucés, l'autre baissant la tête de honte, jusqu'à ce que l'averse les surprenne.
Johanara finit par fondre en larmes, épuisée, anéantie par la disparition de Luna. Le jeune homme rassembla les quelques forces qui lui restaient et faisant fi de sa douleur par affection pour sa maitresse, l'aida à se relever et à marcher jusqu'à ce qu'un brave paysan et son chariot salvateur, s'arrête à leur hauteur...
_________________